Odilon Verjus

Note: 2.94/5
(2.94/5 pour 16 avis)

Odilon Verjus a bien du mérite. Ce brave missionnaire a fort à faire pour ne pas perdre plus que son latin. C’est à lui que le Vatican confie les tâches les plus délicates et les plus ingrates. Si encore, la fougue et les gaffes de son assistant, le jeune Père Laurent, ne lui compliquaient pas la besogne !


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale BoDoï Dieu(x) sur Terre Vatican Yann

Odilon Verjus est un missionnaire plus que méritant. Pas facile de prêcher la bonne parole à une tribu de papous! Ce brave et révérend Père s'est néanmoins parfaitement adapté aux us et coutumes de ses ouailles. C'est dans ce contexte que débarque Laurent de Boismenu envoyé en renfort par l'épiscopat... Bourré de bonnes intentions et déterminé à évangéliser tout ce qui bouge, le fougueux novice éprouve de sérieuses difficultés à se familiariser avec le monde qui l'entoure. Par la suite, nos 2 compères seront envoyés en missions aux 4 coins du monde par le vatican, les menant de pigalle à l'Allemagne nazi, en passant par l'Alaska.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1996
Statut histoire Une histoire par tome 7 tomes parus

Couverture de la série Odilon Verjus © Le Lombard 1996
Les notes
Note: 2.94/5
(2.94/5 pour 16 avis)
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21/10/2001 | Kael
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L'avatar du posteur bamiléké

Odilon aurait pu devenir légionnaire, il est devenu missionnaire. C'est en tout cas le profil que semblent lui donner Yann et Verron dans leur série humoristique. Odilon et Laurent issus du séminaire Issoldunois ont plus des allures de sympathiques francs-tireurs que de paisibles contemplatifs ou de terribles inquisiteurs. On est loin d'une charge anticléricale féroce même si Yann pose les quelques piques usuelles déci delà. Je trouve que le principal intérêt de la série est ailleurs. Chaque histoire permet aux auteurs de faire voyager nos deux ecclésiastiques dans un cadre différent à chaque album. Cela permet plusieurs axes comiques. Ce qui m'a beaucoup plu, c'est le comique des dialogues qui se base sur les différentes langues et principalement le latin (pas seulement de cuisine) et la langue verte. Je ne sais pas si Yann a réellement écrit en langue Papou ou Inuit mais je perçois cette volonté de coller les personnages à leur langue natale comme un signe de respect au delà de l'effet comique. J'ai beaucoup apprécié Pigalle et sa langue verte, ses apaches et ses clubs. Le graphisme de Verron, semi réaliste nous conforte dans cette ambiance comique même devant un cadavre mangé par une hyène. Les hyènes se mangent-elles entre elles ? On retrouve là l'humour caustique de Yann et beaucoup de dialogues sont vraiment drôles même si Yann en abuse parfois (trop de "Boches" à mon goût). Une mention spéciale pour les passages de messes basses (avec curés) où Yann nous fait des confidences (vraies ?) sur la profession (BD pas curé !). Odilon et Laurent voyagent dans le monde des années 30. Cela donne l'occasion à Yann d'introduire une multitude de célébrités réelles. On peut faire le reproche à Yann d'introduire trop de références parfois superflues à mon avis (Pourquoi De Gaulle ? Goscinny ?) Cela en devient presque un jeu qui alourdit un scénario qui s'enlise. Yann et Verron derrière cette façade d'humour abordent des thèmes très sérieux de façon peu conformiste. Yann manie même le paradoxe. Dans l'épisode Adolf, à la dernière page Yann nous conseille d'oublier la figure d'Adolf alors qu'il vient de nous vendre un album éponyme avec une intrigue centrée sur ce triste personnage. Je trouve cela un peu osé. De même pour l'épisode breton à qui je trouve plus un petit air des années 70 et des nombreuses références à la chasse dont je ne suis pas friand. Malgré ses faiblesses je trouve cette série sympathique.

08/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une série plutôt sympathique, et que j’ai découverte sur le tard. Les albums que j’ai pu lire (les trois premiers de la série) sont de niveau égal, et possèdent de réelles qualités. D’abord le dessin de Verron, franco-belge à tendance caricatural, est bon, dynamique et efficace (même si certaines cases gagneraient sans doute à être moins chargées). Il s’adapte en tout cas très bien aux histoires concoctées par Yann. Celui-ci a su camper un bon duo de personnages qui, comme de bien entendu, ont des personnalités (et un physique !) qui s’opposent en presque tout, ce qui est le bon point de départ pour de nombreux gags (c’est même le plus souvent ce côté qui dynamise les intrigues). Odilon est un missionnaire franchement atypique, pas très canonique, avec un look et un langage qui le rapproche parfois de la Soeur Marie-Thérèse de Maester, tandis que Laurent, son comparse, représente davantage la bleusaille du Vatican, déniaisée au contact d’Odilon. Les dialogues sont parsemés de citations latines (pour faire biblique) ou d’autres langues, avec des traductions souvent décalées en bas de case, et Yann a la bonne idée de délocaliser chacune des histoires (qui peuvent se lire séparément) dans des univers différents – la plupart très exotiques pour des curés ! Ajoutons l’apparition de quelques personnages connus (Cocteau, Piaf, mais aussi les Pieds Nickelés ! dans le deuxième tome par exemple). En tout cas, on a là une série sans prétention mais qui est intéressante et globalement réussie. Moins déjantée que Commando Torquemada ou la série de Maester citée plus haut, mais qui donne à rire d’une certaine forme d’anachronisme de l’Eglise, ici dans l’entre-deux guerres. A redécouvrir.

30/12/2018 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

J’apprécie le trait de Verron et le style irrévérencieux de Yann. Pourtant, la sauce ne prend pas totalement. Ma relation avec cette série est étrange car elle mêle attirance et répulsion. Un peu comme un "je t’aime moi non plus". Verron a un trait d’une belle tenue qui fait de lui un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Dans un souci exagéré du détail, il a parfois tendance à charger ses planches au détriment de la lisibilité et de l’harmonie. On a un beau dessin mais fouillis. Yann truffe quant à lui cette série de références et s’attache à coller au plus près de la vérité historique. Cela a tendance à prendre le pas sur la trame du récit qui, finalement, se perd dans les méandres des digressions du scénariste. Voilà, de Verron, j’ai préféré Le Maltais. Et dans le style soldats du Vatican en charge des basses besognes, je marque une nette préférence pour Commando Torquemada. Bref, une série un peu lourde à digérer malgré le soin apporté à sa confection.

02/10/2015 (modifier)

On ne peut pas dire que Yann maintienne son lecteur en haleine et pourtant...7 albums et autant de réussites ( avec une mention pour Breizh Atao ). La richesse et la virtuosité du dessin de Verron est prépondérante à cet agrément et l'alchimie opère entre entre le scénariste et son dessinateur. On suit notre héros ( missionnaire ventripotent à la barbe fleurie) au fil des ses tribulations de la Papouasie à Hollywood en passant par Pigalle, l'Arctique, Berlin ou la Bretagne. Les clins d’œil à la bande dessinée sont aussi nombreux que les rencontres avec des personnages ayant peu ou prou fait l' Histoire . Et c'est certainement là où le bât blesse. Le récit trop souvent s' escamote au profit du carambolage entre le héros et ses célèbres contemporains. Odilon Verjus ne devient alors plus qu'un prétexte. Mais un prétexte toutefois agréable et c'est bien là l'essentiel.

27/09/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce brave missionnaire qui a fort à faire pour ne pas perdre plus que son latin, se heurte à une hiérarchie multi-séculaire qui fait de lui une recrue prédestinée pour les missions évangéliques ingrates et délicates. Précisons que ces aventures picaresques se situent durant les années 30, à une époque où l'Eglise cherche encore à convertir des brebis. Les scénarios de Yann mélangent habilement les événements et personnages historiques avec la fiction, en offrant au lecteur un duo comique qui rappelle un peu ceux de la BD franco-belge de la grande époque, car le personnage d'Odilon n'est pas si drôle en soi, c'est son association avec le novice gaffeur père Laurent qui l'est, encore que Yann ne force pas assez le trait dans certaines situations, la série faisant un peu dans l'irrévérence, mais de façon bien plus soft que Soeur Marie-Thérèse. En revanche, il régale le lecteur en truffant de références et de clins d'oeil chaque récit, parfois, il y en a peut-être un peu trop ; à ce titre, ayant des origines bretonnes, j'ai particulièrement apprécié l'album Breiz Atao, épisode très réussi qui emmène le père Odilon en Bretagne chez les indépendantistes, et qui exploite parfaitement le contexte. Ce personnage insolite dans l'univers de la bande dessinée, fait peu parler de lui et n'atteint pas des tirages records, mais il touche un public d'initiés par ses explorations de milieux sociaux ou ethniques bien tranchés, auxquels le dessin vif et pétillant de Verron convient à merveille. A découvrir.

04/01/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Pour mon 800ème avis, j'ai choisi de rendre hommage à un scénariste talentueux que j'aime beaucoup : Yann. Contrairement à ce qui semble être le cas pour certains, ce n'est pas la provocation que j'aime le plus chez lui. C'est secondaire bien que j'adore ça. Ce qui m'intéresse ce sont les anecdotes historiques et les personnages totalement débiles. De ces deux éléments, "Odilon Verjus" en est rempli. Les personnages sont tous plus ou moins débiles et ils me font bien rire. Les anecdotes sont nombreuses et très intéressantes. C’est vrai que certains albums ressemblent plus à des sketchs mis ensemble, mais ces sketchs me font bien rigoler. Mon album préféré est sans aucun doute "Adolf", l'un des meilleurs albums de Yann, qui est captivant du début jusqu'à la fin.

29/06/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Les exploits d'Odilon Verjus, ce brave missionnaire, ne m'ont pas tout à fait convaincu. Non pas que la lecture soit plaisante. Il n'en ressort pas grand chose à la fin. C'est du déjà vu. Bref, il y a un sérieux manque d'inspiration de l'auteur qui nous a habitué à beaucoup mieux. Il y a des citations en latin toutes les deux trois pages. Il vaut mieux connaître sa bible en latin avant d'aborder une telle lecture qui pourra vite vous donne la migraine (à moins bien sûr de trouver de la jubilation dans les psaumes cantiques). Je dirai même plus: il ne faut pas perdre son latin !

07/03/2009 (modifier)
Par Arno
Note: 1/5

Oh la la la la la la que c'est lourd! Au début, on voit un moine qui donne des coups de gourdin et on se dit que ça va être rigolo. Mais c'est un humour lourd, laborieux comme du ciment servi à grande pelletées, que dis-je à grande brouettées même. Et on y va, on pose une grosse brique pour Joséphine qu'est toute nue, et on se décourage pas, on gros clin d'oeil en béton sur les pieds nickelés, et on continue, voilà la fille coquine qui veut voir le curé sous sa soutane. On va la faire, cette série, on va la faire. Et le curé quand y tape? Ben c'est même pas rigolo, y tape comme un gros bourrin, et même à la limite on a l'impression qu'il fait partie des méchants. Aucun charme. Des références qui pèsent des tonnes, et bien répétées sur plusieurs pages en plus. A la truelle les références, à la truelle. Vas-y mets-en un peu plus mon gars, on sait jamais. Bien solide, la série, bien mastoc. J'en suis tout déprimé, moi. C'est vraiment une oeuvre pesante.

05/10/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Une bonne série basée sur les "exploits" de deux Soldats de Jésus. Deux "soldats" d'ailleurs que tout oppose : d'un côté Odilon Verjus, corpulent, et pas du tout dans la norme de l'idée que l'on peut se faire d'un missionnaire ; et de l'autre Laurent, un jeune sorti du "moule" du Vatican. Et pourtant, ces deux-là -que tout devrait normalement opposer- vont se complémentariser l'un l'autre ; formant ainsi un "couple BD" qui fonctionne bien ; à l'instar de Laurel et Hardy au cinéma. Odilon Verjus ?... une série bien en verve, truculente, parfois irrévérencieuse, aux gags et bons mots bien amenés. Le style graphique de Verron sert bien l'ironie des postulats divers concoctés par un Yann tout en causticité. C'est parfois explosif dans certaines situations, ce qui fait que l'on "décolle" rarement d'une page. Bien plaisant. Un moment de lecture bien agréable.

30/08/2007 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 3/5

Bonne série d'humour, de très bonne tenue. Yann signe des scénarios plutôt rocambolesques, qui mériteraient parfois des intrigues plus serrées pour maintenir une grande tension, mais il fait preuve d'un humour assez bon enfant, efficace et souvent judicieux, d'autant qu'il explore de nombreux cadres différents. Il faut dire qu'il s'appuie sur le trait plein de vitalité de Verron qui ne laisse pas aller à la facilité de l'humour "gros nez" et donne beaucoup de caractère aux personnages comme aux scènes de son scénariste, même s'il se refuse à une recherche de virtuosité dans les mises en scènes comme les mises en pages pour une très grande lisibilité. Il faut vraiment flatter son sens de la reconstitution vu que ce brave Odilon (formidablement croqué) part à la découverte d'horizons bien divers. Pour faire peau de chagrin, regrettons peut-être un manque d'exubérance dans les personnages sur les deux derniers tomes (le dessin de Verron semble s'assagir avec sa reprise de Boule et Bill). Cela ne suffira pas à gâcher le plaisir à la lecture de cette série servie par des auteurs de choix, qui font ici un travail de qualité.

23/05/2007 (modifier)