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Couverture de la série H2
H2

Encore une oeuvre de Adachi. L'une de ses plus longues (34 volumes). Encore les mêmes personnages dessinés. Encore une histoire romantique entre adolescents centrée sur le sport. Et ce sport, c'est encore le Base Ball. Et malgré tout, c'est encore avec un immense plaisir qu'on lit son histoire, pleine de non dits, de sensibilité, de romantisme, d'humour rafraîchissant, et de passages sombres aussi parfois. C'est le début d'une histoire simple, mais qui nous touche encore et toujours là où on est le plus sensible. On a tous un coeur, et l'auteur sait nous le rappeler de manière très subtile. Ce dessinateur/scénariste est un Dieu. Quand on le lit, on oublie tout, et il est dur de quitter ce petit sourire béat que l'on a sur le visage et revenir à notre petit train-train quotidien. S'il y a un auteur de BD qui m'a marqué ces deux dernières années, c'est bien Mitsuru Adachi. Et chacune de ses oeuvres est un enchantement.

24/09/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Buck Rogers
Buck Rogers

Nous sommes aux Etats-Unis, en Août 1928... La revue Amazing Stories, qui publie des récits de science-fiction, propose aux lecteurs un roman écrit par Philip Francis Nowlan. John F. Dille, responsable d'édition, se sent inspiré par cette histoire qui met en scène "Anthony Rogers". Il pense avoir trouvé là un bon filon pour une adaptation en bande-dessinée. Après accord passé avec Nowlan, Dille prend contact avec un de ses meilleurs illustrateurs : Dick Calkins. Celui-ci change le prénom du héros : "Buck Rogers" est né. Buck Rogers ?... Il est considéré comme le PREMIER personnage de science-fiction de l'histoire de la Bande Dessinée. 7 Janvier 1929. Le premier "strip" paraît dans le "Courrier Press" d'Evansville. La première aventure éditée dans ce "daily-strip" a pour titre : "Buck Rogers in the Year 2149 A.D." Et ça va plaire. Beaucoup. Des fusées en forme de suppositoires aux pistolets désintégrateurs, les éléments qui "ornent" cette série vont marquer pendant longtemps cette sorte de "marque" qui en fera le genre. 1947. Suite à un conflit avec Dille, Calkins abandonne la série ; laquelle cartonne pourtant. 1947 à 1949. Murphy Anderson reprend la saga. 1949 à 1951. Celle-ci continue sous la plume de Leon Dworkins. 1951 à 1958. C'est Rick Yager qui, à son tour, s'y met. 1958 à 1959. Retour de Murphy Anderson. 1959 à 1967. Georges Tuska reprend le flambeau. Et en France ?... Buck Rogers fait son apparition -sous ce nom- dans l'hebdo "Aventures" à partir du 14 Avril 1936. Il paraît ensuite dans l'hebdo "L'As" dès Juillet 1940. Ces parutions hebdomadaires sont signée Calkins. Malgré l'engouement du public, il faut attendre 1967 pour qu'une sorte d'album soit édité en francophonie. Un mini album est agrafé, en supplément, dans le Spirou n° 1526 du 13 Juillet 1967. Signé "Tuska" (le dernier à avoir repris la série), il a pour titre "Buck Rogers au 25ème siècle". Les "vrais" albums : Le premier, en langue française, un cartonné, est édité chez Horay en 1977. Le graphisme est de Calkins. 1980. Un album broché paraît aux Editions des Deux Coqs d'Or. La même année, un broché également est édité chez SAGE(EDITION). 1882. Un broché paraît chez Junior Production. C'est tout ?... Ben oui... C'est peu !... Ben oui !... Et c'est grand dommage. "Buck Rogers" est une magnifique série -vieille certainement- mais où l'on trouve déjà tous les poncifs qui feront de la bande dessinée de Science-Fiction ce qu'elle est maintenant. A noter : Suite à un regain d'intérêt du public anglo-saxon, le New York Time Syndicate a décidé de relancer cette saga. Scénarisée par Jim Lawrence puis Cary Bates, dessinée par Gray Morrow et ensuite Jack Sparling, elle a (re)débuté dans les pages de ce journal le 9 Septembre 1979. Rien vu venir en francophonie. "Buck Rogers" c'est aussi : des adaptations au cinéma et à la télévision dès 1939. En 1979 un long métrage -"Buck Rogers au 25ème siècle"- est sorti sur les écrans. In fine : Les albums édités en France sont assez rares à trouver ; parfois sur une bourse aux occasions lors d'un festival BD. Mais si vous aimez la science-fiction, ne les ratez surtout pas : vous passeriez à côté de quelque chose de "grand". "Buck Rogers" est une série culte. Une vraie. Quoique maintenant oubliée de beaucoup. C'est râlant quelque part... Les principaux auteurs : Dick CALKINS, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Grand Rapids (Michigan) en 1898, décédé à Tuckson (Arizona) le 13 Mai 1962. Outre "Buck Rogers" on lui connaît aussi la série "Red Ryder". Murphy ANDERSON, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Asheville (Caroline du Nord) en 1926. A oeuvré sur "Captain Comet", "Adam Strange", "Batman", "Green Lantern". Ce n'est pas "n'importe qui" !

21/09/2006 (modifier)
Par JJJ
Note: 5/5
Couverture de la série Den
Den

Au commencement la parution dans Metal Hurlant 3 et 4 de deux histoires de ce personnage, un succès immédiat, quelque chose de magique venait de se produire, Den est une révolution, une vision neuve de l'Héroic-Fantasy. Den est l'oeuvre phare de Corben, celle qui représente la consécration pour cet immense artiste. Corben qui graphiquement va constamment évoluer en faisant fi de toutes conventions. Corben, dans ses dessins, va accentuer les masses et les reliefs jusqu'à l'outrance pour accoucher de ce style hypertrophié si caractéristique. L'utilisation de l'aérographe pour les couleurs accentuera encore un peu plus l'effet hyperréaliste des illustrations. Tout ce processus qui s'est construit petit à petit dans la carrière de Corben au travers de ses oeuvres depuis le début des années 1970 explose littéralement dans Den. Si par la suite Corben n'arrêtera jamais de s'améliorer et d'innover, Den reste une étape majeure dans son parcours artistique, cette oeuvre est si marquante visuellement, si extrême, qu'elle a fini par faire du tort à son auteur. Quand on s'est mis à trouver bien trop désuet ce monde ultra coloré, peuplés de colosses nus et décérébrés aux proportions surdimensionnées, de femmes ultra mamelues complètement nymphomanes, et de monstres à l'air idiot aux couleurs criardes, Corben s'est vu dévoré par cette oeuvre, il est tombé en disgrâce à cause de ses expérimentations. Heureusement Corben est un dessinateur hors normes, il a posé ses pistolets de peinture, repris ses crayons et avec La Quète il a redonné ses lettres de noblesse à Den en revisitant son oeuvre avec brio. Quand on regarde rétrospectivement Den, sans idées toutes faites, force est cependant d'admettre que cette BD conserve un style graphique à la portée unique. L'aspect de Den n'est ni figé dans une certaine époque ni démodé. Aujourd'hui le choc visuel est aussi puissant qu'hier, et, cette oeuvre est bien injustement tombé dans la désuétude. En ce qui concerne l'histoire de Den il me semble difficile de parler de scénario, il est ici bien plus question d'une atmosphère particulière, née de l'imagination complètement débridée et frondeuse d'un auteur hors du commun. Là aussi les codes de la fantasy classique sont bouleversés, Corben crée un monde sauvage, brutal, où la sexualité est totalement libérée, peuplé de monstres belliqueux, où les primates côtoient des êtres à l'intelligence supérieure, où l'on parle de dévastation nucléaire, où l'on voit d'étranges artéfacts indiquant une ancienne technologie avancée. Corben imprime sa marque fantaisiste dans une fantasy qui s'en est trouvée violemment secouée. Corben, dans une moindre mesure, profitera de sa singulière création pour traiter des thèmes qui lui tiennent à coeur, comme ce qui touche à l'environnement. L'histoire peut désormais commencer... Un jeune informaticien de constitution malingre, David Ellis Norman (Den), se trouve, suite à un rêve halluciné probablement généré télépathiquement par son oncle, dans le monde de nulle part, il est dans les ruines de Nebroc (un anagramme de Corben ?) et se souvient difficilement que c'est grâce à un système électronique constitué de bric et de broc qu'il a été finalement propulsé dans cet étrange univers. Dans cet univers il est fort, puissant, doté d'un corps musculeux, d'attributs sexuels démesurés et il peut mettre sa force au service du bien. Ce monde peuplé de danger est une révélation pour Den, un monde idéal, une utopie qu'il n'aurait jamais cru pouvoir vivre. Nu et libre, Den va vivre des aventures extraordinaires, tuer les plus terrifiantes créatures et avoir les faveurs des femmes les plus belles. La première aventure est d'anthologie, Den sauve Kath des griffes de la cruelle reine, Kath sera capturé par Ard un tyran et Den pourra récupérer Kath s’il parvient à arracher le Loc Nar des mains de la reine. Den est irrésistible, pas très intelligent, mais doté d'une force surhumaine et d'une farouche volonté, il ne se contentera pas d'accomplir uniquement sa mission... Par la suite Den continuera à vivre de folles aventures, essayant parfois de sauver sa bien-aimée, parfois de trouver le but de sa présence à nulle part, aidé pour cela par de vagues souvenirs. Den est une oeuvre magistrale, un brassage de genres parfaitement réussi, bénéficiant d'une ambiance de douce folie et nous offrant un univers complètement surréaliste. Le segment La saga est le plus faible, mais par la suite La Quête parvient à se hisser au meilleur niveau. Totalement jubilatoire, Den est un chef-d'oeuvre. Richard Corben est un maître. JJJ

20/09/2006 (modifier)
Par Manu
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Un ciel radieux
Un ciel radieux

Aussi fort que Quartier lointain, ce n'était pas gagné, mais Taniguchi l'a fait. L'émotion est là (J'en ai eu les larmes aux yeux à 3 reprises). Cette oeuvre est plus politique que celles qui ont précédés puisqu'elle aborde le thème du sacrifice de la famille face à la sacro-sainte flexibilité du travail que tous les médias politiquement corrects nous assainent comme une fatale évidence. Taniguchi nous rappelle, avec beaucoup d'émotions et un véritable recul qu'il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler. Cette thématique était déjà présente en filigramme dans L'Homme qui marche. La nouveauté est de parler des choix de vie face au travail et à la famille et au fait de subir ou d'aller de l'avant. Il semble en effet que le personnage principal aurait pu faire fortune grâce à ses recherches au lieu de se laisser exploiter par son entreprise. Si Quartier lointain touche certainement un public plus large (tous les lecteurs de BD ont été écoliers), cette oeuvre doit certainement déplaire aux plus jeunes qui ont peut-être du mal à se projeter dans la peau d'un homme de 42 ans. Pour un bédéphile qui a le plaisir d'être papa et qui est dans le monde du travail, c'est un vrai bonheur.

16/09/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pour Notre-Dame
Pour Notre-Dame

"Pour Notre-Dame", je sais, est un vieux machin de 1959. Mais c'est un peu "mon" album. Un des touts premiers "livres à images" que, sollicitée, ma grand-mère m'avait acheté. Elle n'est plus là depuis bien longtemps. Et cet album est un peu mon "relais" avec elle. Et qu'est-ce que j'ai frissonné, exulté -gamin-, à la lecture de cette histoire : une magnifique fresque guerrière dans l'Irlande du 16ème siècle. Plus tard, bien plus tard, regardant aux infos télévisées les véritables batailles rangées qui opposent -encore et toujours- catholiques irlandais et armée anglaise, j'ai replongé dans cet album et ai compris une grosse partie du pourquoi de ces violences actuelles... Ferrari au dessin et Rutalais au scénario (d'après un texte de Atamante) nous offrent ici plus qu'une histoire : un vrai pan de l'Histoire. Le fil conducteur en est un tout jeune garçon arraché aux siens, devenu un féroce combattant et qui -pourtant- retrouvera ses racines. Le graphisme de Ferrari est époustouflant. Par son trait, ses cadrages, sa mise en scène baroque, il nous offre ici une déferlante de duels, combats, attaques, assauts, embuscades diverses entre ces communautés rivales. Les scènes de batailles sont vraiment grandioses, fourmillent de détails et de personnages. Dans ces combats épiques, on sent un grand souffle guerrier dans cette quête de la liberté face à l'oppresseur anglais. Un personnage "tout en douceur" s'y trouve néanmoins mêlé : "Liam l'Ymagier", le grand-père muet de Rathleen ; un sculpteur-médailliste. J'ai trouvé ce surnom admirable, où tout se résume à un mot : image. Ca m'a plu. Et je n'ai pas oublié. Il m'a fait un Clin d'oeil pour mon unique pseudo. Et je m'en réjouis. Il est fort possible que vous ne lisiez jamais cet excellent album, jamais réédité. Et c'en est grand dommage car vous allez rater des moments narratifs et graphiques exceptionnels. Parmi mes collections, "Pour Notre-Dame" fait partie du Top 5. J'appose une cote de "5" : très rare de ma part. Les auteurs : Malgré mes recherches, je n'ai jamais pu trouver quelque chose de conséquent en cause de Ferrari et Rutalais. Pseudos pour un one-shot seulement connu de quelques collectionneurs ? Je ne sais. Ils sont venus? Ils sont partis. J'aurais sincèrement aimé les rencontrer.

15/09/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5
Couverture de la série Les Essuie-glaces
Les Essuie-glaces

Baudoin revient sur le thème du voyage. Mais au lieu d'un voyage en solitaire, il se fait cette fois en compagnie d'amis et en compagnie d'une amante. Un voyage géographique dans la belle province, une réflexion sur les trois années qu'il y a passées, un bout de chemin avec Laurence qu'il aime et qui l'aime, et un voyage dans le passé pour essayer de comprendre ce qui fait et ce qui défait l'amour. Un album plein de nostalgie mais qui s'ouvre néanmoins sur le futur puisque tout cela est raconté sur le quai d'une gare à une inconnue, comme une invitation à un nouveau voyage géographique et amoureux. A l'histoire en case et bulles, se superposent des réflexions littéraires écrites en bas de pages, un procédé déroutant qui avait déjà été utilisé dans "le premier voyage" mais qui fonctionne un peu mieux ici. Futuropolis et l'Association nous avaient fait découvrir Baudoin en noir et blanc. Aire Libre nous le fait aimer tout en couleur - superbes, reflétant tout à fait le Québec en hiver. Du grand Baudoin, même si ce livre n'est sans doute pas le plus facile à lire.

14/09/2006 (modifier)
Par Muad Dib
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Quartier lointain
Quartier lointain

On est dès le début du tome 1 très rapidement plongé dans l'histoire et on n'a envie que d'une chose, savoir comment cela va se terminer. Taniguchi, avec Quartier lointain, nous fait vivre la vie d'un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec une vision d'adulte. C'est très émouvant, parfois dur mais je crois qu'au fond nous souhaiterions tous être à la place d'Hiroshi Nakahara. Et ainsi mieux comprendre certains évènements de notre vie incompréhensibles aux yeux d'un enfant. De plus, il n'y a que 2 tomes (ça fait du bien à notre budget) et on peut se replonger dedans régulièrement. Si vous ne devez en acheter qu'un, choisissez Quartier Lointain.

11/09/2006 (modifier)
Par Patrick
Note: 5/5
Couverture de la série Les Aventures de Tintin
Les Aventures de Tintin

Tintin, mon ami avec qui j’ai grandi et que je continue à collectionner. Hergé a, avec Tintin, révolutionné le monde de la B.D. Cette série est culte, les histoires sont bien ficelées. Je ne comprends pas les remarques sur les images fascistes qui se trouveraient dans son œuvre. Tintin au pays des Soviets ? Les communistes n’ont-ils pas commis de nombreux crimes en U.R.S.S. ? La Chine (un des derniers pays communistes) elle-même publie Tintin. La vision du Congo ? Cette vision reflète l’image que l’Europe avait de l’Afrique et jamais Tintin n’emploie de langage insultant par apport aux noirs, et n’emploie jamais le terme de nègre. Hergé a quand même dénoncé les actes de guerre commis en Asie, et écrit sur les dangers du fascisme.

11/09/2006 (modifier)
Couverture de la série Garulfo
Garulfo

Un très bon moment de rire et d'émotion, où l'on ne cesse de nous prendre à contre-pied. Des dialogues comme on aimerait en voir plus souvent, servi par un dessin sympathique. Quand je me suis rendu compte qu'on ne m'avait pas prêté le tout dernier tome avec le reste, j'étais comme un dingue, j'ai remué ciel et terre pour le lire dès le lendemain.

11/09/2006 (modifier)
Par alban
Note: 5/5
Couverture de la série Ivoire - Les tribulations de Joost Vanlabecke
Ivoire - Les tribulations de Joost Vanlabecke

Cet album, réédition d'un volume de la célèbre collection Atomium de Magic Strip (allez faire un tour sur ce site si vous ne connaissez pas http://perso.orange.fr/f.sirven/ ), ne peut passer inaperçu, d'autant plus quand son nouvel éditeur est La Pastèque et qu'il nous gratifie d'une nouvelle couverture et d'une qualité d'édition meilleure que la première (quelle magnifique bichromie nous ont-ils refaits !). Le pari de La Pastèque est réussi même si on peut regretter le célèbre dos toilé de la première édition, mais là je sombre trop dans la nostalgie. Puisque l'occasion nous en est donnée, parlons un peu de cet album. Peut-être vous rappelez-vous du 4eme plat de l'édition originale ? Non ? Un texte (qui faisait le charme de la collection atomium) était la première étape de la lecture. Là il s'agissait d'un extrait du gouverneur Sir Stevenson : « Si l'homme est homme et si la femme est femme c'est parce que l'éléphant est éléphant », une bonne partie des ingrédients de cet album y étaient résumés dans cette magnifique et hilarante phrase ! Dans cet album, Bravo et Regnaud allaient s'attaquer aux albums rétros des aventures coloniales, tous les ingrédients y étaient : les explorateurs, le gouverneur, les jolies jeunes femmes, les trafics en tout genre, et un zeste de racisme... A l'exemple de Chaland quelques années plus tôt dans le cimetière des éléphants, Bravo et Regnaud nous emmenaient sur les traces d'un trafic d'opium et d'ivoire. Graphiquement, Bravo maîtrise la ligne claire et domine la fluidité des traits. Ce deuxième album publié est bien plus abouti que celui paru deux ans plus tôt (Fighters) et a fait connaître ce très bon dessinateur. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire face à certains détails comme cette main baladeuse dans la barque... Le scénario est réussit et dénonce le côté sombre de la colonisation. L'âme humaine était noire et tout était bon pour se livrer aux pires trafics. J'ai trouvé particulièrement poignante la scène de la déportation & Le seul petit reproche que l'on peut faire est qu'il arrive après Chaland et manque de ce fait un peu d'originalité. Pour conclure, c'est un bien bel album qui vient de ressortir et qui illustre parfaitement la fin d'une période de réinterprétation de la ligne claire... Les années 80 avaient poussé de jeunes dessinateurs sur les traces de leurs aînés, Bravo est l'un des derniers à s'y être mis et il en reste ce volume à part dans sa biographie.

07/09/2006 (modifier)