« Pilules bleues » est une des bd qui m’a le plus ému jusqu’à ce jour. Ça fait plusieurs années que je possède cet album, mais, comme pour Maus, je n’ai jamais pu trouver les mots pour exprimer tout ce que j’ai pu ressentir en lisant ce one-shot de Frédérik Peeters… c’est ce que je vais tenter de faire ci-dessous.
« Pilules bleues » est une autobiographie de Frédérik Peeters. Il y raconte comment il a rencontré sa future compagne et comment il va partager sa vie avec elle. Seulement voilà, celle-ci et son fils sont atteints d’une maladie grave qui les oblige à vivre d’une manière assez différente des autres ménages et qui assombrit leurs avenirs.
Si l’un des intérêts de cette bd passe par la façon dont ce couple vit avec cette maladie, l’autre intérêt réside surtout dans l’amour qui unit Frédérik et sa compagne, et qui leur permet d’affronter les craintes et tous les ennuis liés à ce mal.
En réalisant « Pilules bleues », Frédérik Peeters a, à mon avis, lancé un formidable cri d’amour pour sa tendre et chère. Un amour qui trouve sa force dans l’attention ainsi que dans la tendresse de Frédérik envers sa compagne et dans la capacité communicative de l’auteur à croire à un avenir meilleur.
Certes, cela n’a pas été facile à l’auteur de vivre cette problématique, en témoignent les nombreuses interrogations et passages difficiles dans sa vie de couple, qu'il n’hésite pas à nous faire partager dans son album. Ces séquences me sont apparues franchement très émouvantes mais (heureusement) pas au point de nous arracher des larmes car Frédérik Peeters ne va jamais chercher à rendre son récit mélodramatique. D’ailleurs, « Pilules bleues » comporte aussi de nombreux passages humoristiques (avec le docteur notamment) qui m’ont apporté un peu de fraîcheur à la lecture. A mon avis, à travers son témoignage et ses interrogations, l’auteur va plutôt essayer d’inviter le lecteur à débattre sur ses dires… et c’est plutôt réussi !
« Pilules bleues » est aussi l’album qui a révélé Frédérik Peeters, un auteur suisse dont les nombreux lecteurs et critiques ont salué la capacité à narrer son récit d’une manière exceptionnelle ! J’ai été littéralement capté par sa biographie, aidé aussi par le dessin de Frédérik Peeters dont j’ai énormément apprécié le trait épais (réalisé au pentel me semble-t'il). Lors de sa sortie, « Pilules bleues » a d’ailleurs été sélectionnée au festival d’Angoulême dans la catégorie « meilleur premier album ».
Pour moi, « Pilules bleues » fait partie des incontournables de la bd franco-belge. C’est un album qui par son thème m’a ému, secoué et interrogé. C’est aussi une bd qui m’est apparue comme un des plus grands témoignages d’amour d’un auteur envers sa compagne. A lire absolument !
Au début je me disais : mais qu’ont tous ces jeunes étudiants à arborer des tee-shirts avec deux personnages de BD pour enfants dessus. J’étais moi-même étudiant et ne connaissais pas cette série.
Une fois un étudiant avait sur son tee-shirt une histoire complète de 4 cartoons, et là j’ai éclaté de rire en TD… Ce fut le début d’une découverte.
Le dessin est simple mais pas vilain, il évolue au cours des planches et les dessins du tome 1 où des tomes historiques n’ont rien à voir dans leur maladresse avec des histoires dès le tome 3. La couleur qui arrive parfois n’apporte généralement rien, au contraire. (quoique finalement on s'y fait bien)
Les scénettes ne sont évidemment pas toutes géniales, mais quel bonheur de lire les délires de ce gamin. On y trouve tous les complexes et déviances de notre société moderne avec des propos tenus par un gamin de 5 ans. Individualisme, éducation, humanisme, rapport à l’argent, civisme, insouciance du monde, irresponsabilité de l’humain… Autant de sujets évoqués plus ou moins directement, mais qui parfois sortent complètement du cartoon pour rentrer dans la philosophie ou en tous cas la sociologie.
Les albums devraient être remboursés par la sécu tant leur lecture redonne joie de vivre. Evidemment il y a un cynisme profond et une ironie mordante qui a le profond bon goût de ne jamais tomber dans le sarcasme ou la morale (ou en tous cas rarement).
Et comme dirait Pratt entre l’ironie et le sarcasme il y a la même différence qu’entre un rot et un soupir…
Une référence donc, qui atteint finalement la note maximale malgré la quantité même si tout n'est pas toujours excellent et diversifié... Du très très bon
"Blacksad" du polar à l’état pur...
Pour moi, les atouts principaux de cette série sont le dessin et la couleur de Guarnido, du grand art. Il émane de ses illustrations une ambiance Polar Noir encore jamais vu pour moi en BD. Le personnage principal a toutes les caractéristiques du héro tourmenté : c’est un détective privé teigneux, blasé, taciturne… qui cache un grand cœur. Tous les stéréotypes du policier charismatique à la Mike Hammer (série TV). Le fait d’animaliser les humains, apporte encore un plus intéressant ; mais attention, ce n’est pas du Disney, c’est beaucoup plus sombre et glauque. Les mimiques des personnages sont géniales, chaque race d’animaux reflète bien le caractère des protagonistes. Les scènes d’action sont efficaces et le cadrage est toujours aux petits oignons.
Côté scénario, Dìaz Canales, va crescendo ; chaque tome (one shot) surpasse le précédent. La première histoire est plus une mise en place du héros Blacksad, et le scénar est assez léger. Sur le second album, l’auteur s’attaque au racisme et au fascisme. Et dans le troisième, au maccartisme et à la guerre froide. Les dialogues sonnent toujours justes et sont parsemés d’humour.
Je pense sincèrement que cette série évolue dans le bon sens scénaristiquement, c’est pourquoi, je passe de 4 à 5 étoiles.
"Requiem - Chevalier vampire" le vampirisme trash...
Mills nous raconte l’après vie de Heinrich un soldat tué sur le front Russe qui à sa mort se réveille sur Résurrection, une sorte de monde purgatoire obscurantiste à l’ambiance gothique/satanique, où il se retrouve propulsé chevalier vampire répondant au nom de Requiem, dans un conflit cosmique dont il serait la clef. Voilà pour le pitch, à côté de ça l’auteur développe des idées assez géniales pour donner de la profondeur à cet univers. Par exemple : sur Résurrection, le temps tourne à l’envers et les habitants rajeunissent, les sages sont les plus jeunes ; ou encore, le plus tripant, la notion de punition et châtiment qui détermine sa place dans l’échelle du pouvoir et inversement proportionnelle aux crimes commis de son vivant. Bref, tout est inversé, sympas, non ?
Le mythe du vampire et revisité et adapté. Le récit est parsemé de petites touches d’humour noir qui font à chaque fois mouche et adoucissent ce monde chaotique et sanglant. Il y a pas mal de rebondissements avec leurs lots de combats, de complots et d’enjeux -disons- politique. L’histoire est très prenante et il me tarde de connaître le dénouement final (Plus que deux tomes à venir si mes sources sont bonnes).
Les dessins, tout en couleurs directes de Ledroit sont magnifiques. C’est fin et très riche en détails. La mise en page est enivrante et sans cesse changeante, mais ça coule de source en s’adaptant au besoin de la narration, ce n’est pas de l’esbroufe même si le rendu est diablement beau. L’architecture des bâtiments et des vaisseaux sont monumentales. Les prises de vue et les perspectives vertigineuses. C’est sombre et rougeoyant, l’atmosphère gothique et trash peut effrayer un lectorat peu enclin à cet univers, c’était mon cas, mais en prenant un peu de recul et en évitant de stigmatiser bêtement un style singulier, on devient vite accro et admiratif de ces planches vivantes et esthétiques. Du grand art !
Deux adolescents, un garçon et une fille, sont les descendants de familles rivales en pâtisserie et vont bien sûr finir par tomber amoureux l'un de l'autre. Même si j'ai deviné facilement le genre de romance, j'ai bien aimé le manga. Peut-être parce qu'Adachi, même s'il remplit ses mangas de clichés, arrive à nous captiver avec des histoires simples et des personnages attachants.
Le dessin est très bien. Adachi réussit à montrer ce que ressentent les personnages juste en dessinant leurs visages. Dès le début, on rentre facilement dans le scénario et on veut connaître la suite. Le sport utilisé pour ce manga, la natation, est un peu mis à l'écart dans quelques tomes, je trouve (comme le tome 2).
Mise à Jour du 2 novembre 2008
J'ai relu toute la série et je l'adore de plus en plus. Ma note passe donc à 5/5. Dommage que la fin soit un peu nul.
Je viens d'achever "De Gaulle à la plage" de Jean-Yves Ferri, et j'avoue avoir été conquis en le feuilletant dès la lecture en librairie.
Je fais pourtant partie d'une génération possédant les mémoires du général de Gaulle et qui a acheté quasi impulsivement "de Gaulle, mon père", entretien entre Michel Tauriac et l'amiral Philippe de Gaulle -auprès duquel mon grand père fut compagnon d'armes pendant la dernière guerre-.
Malgré le côté sulfureux et satirique de Ferri, en aucun cas, je n'ai trouvé une offense voire une insulte envers de Gaulle.
Au contraire, j'ai ri tout au long de cette bande dessinée, construite en courts strips, comme Le Retour à la terre.
Ce livre est annoncé dans la presse spécialisée depuis quelques mois, et j'avais la ferme intention de zapper cette bande dessinée, que je pensais simpliste voire vulgaire mais je me suis trompé.
En la lisant, vous rirez avec les retrouvailles du grand Charles avec un Churchill vieillissant, ou encore vous serez ravi de retrouver les réparties du grand homme avec tante Yvonne, ou avec son grand dadais de fils.
Bref, un album jubilatoire que je recommande vivement à tous.
En outre, les éditions Dargaud nous offre un album de la collection "poisson pilote" dans une qualité éditoriale assez inhabituelle et fort luxueuse pour cette collection.
C’est avec cet album que j’ai découvert l’univers de Boucq.
Univers graphique d’abord et surtout mais aussi univers onirique et éthique.
Le scénario est magistral, pas une seconde de temps mort et pas un événement trop prévisible. Le lecteur est tenu en haleine de bout en bout. La chute est merveilleuse et en fermant le livre j’ai ressenti comme un poids dans le cœur.
Rien dans cet album n’est laissé au hasard et je n’y trouve aucun déchet. Certes le style de dessin est particulier et il faut bien avouer qu’au début çà surprend un peu, mais une fois habitué quel régal de planches, quelle avalanche de couleurs !
De plus l’histoire est longue et riche ce qui donne une bonne durée de lecture pour une telle histoire.
Enfin bref pour moi c’est une référence que chacun devrait avoir en bibliothèque. Rarement en BD, scénario et dessins sont aussi complémentaires, avec une construction d’histoire aussi implacable. Alors non la bd n’est pas « culte » car elle n’est pas forcément connue du grand public, mais elle vaut complètement la note ultime de 5.
Moi qui ai horreur des mangas, j’ai été littéralement scotché par cette série dès que je l’ai découverte… et j’en suis devenu un fan inconditionnel, attendant avec impatience la parution de chaque nouveau volume.
Il faut dire que l’éditeur a eu la bonne idée de l’imprimer à l’endroit au lieu de céder à la dyslexie habituelle dans ce genre de publication. Par ailleurs, les albums sont proposés à un prix modique, à condition de préférer la version poche en noir et blanc ; la couleur n’ajoute d’ailleurs rien au dessin soigné de Stan Sakai.
Moi qui ne suis guère féru de japonaiseries, je me plonge avec délices dans ces histoires de ronin aux longues oreilles, qui joue les redresseurs de torts dans le Japon médiéval. On y croise un rhinocéros chasseur de primes, un bouc tueur, un cochon aveugle fine lame, des ninjas chauve-souris, un daimyo serpent, des hordes de bestioles aux allures de diplodocus miniatures, quelques démons et même parfois les Tortues Ninjas… Et contre toute attente, les tribulations de ce bestiaire m’ont passionné.
Pour en arriver là, il vous faudra accepter le noir et blanc, les décors parfois très dépouillés, les personnages zoomorphes et le scénario qui peut paraître naïf. Mais prenez le temps de vous plonger dans un album et vous n’en sortirez plus.
Les personnages sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît au premier abord et s’avèrent profondément humains. Sakai a un extraordinaire talent de conteur, qu’il mette en scène de longues sagas épiques, des historiettes morales ou des fantaisies burlesques. Il sait tenir ses lecteurs en haleine avec la plus simple des situations : lisez les 8 planches de l’épisode intitulé « Jizo » dans le volume 8, si vous l’aimez, vous deviendrez un inconditionnel d’Usagi.
Moi je suis contaminé !
Jubilatoire !
Personnellement j’ai toujours trouvé que le personnage de Sherlock Holmes, avec l’insupportable mépris qu’il affiche à l’égard de son entourage, sa manie maladive de la cachotterie et sa démonstration théâtrale du dernier chapitre, était éminemment haïssable.
Et voilà que Veys s’empare du personnage et le remet à sa place : un raisonneur compulsif, imbu de sa personne, qui ne supporte aucune contradiction… un lâche toujours prompt à confier les tâches ingrates à ce pauvre Watson. Ce dernier n’est d’ailleurs plus le fidèle comparse qui joue complaisamment les faire-valoir mais une sorte de capitaine Hadock lymphatique, qui prend plaisir à provoquer l’ire de son compagnon. Quant à Lestrade, il est bien l’authentique crétin que tous les lecteurs de Conan Doyle avaient décelé.
Pendant que ce pédant de Holmes cherche des solutions incroyablement complexes aux énigmes qui lui sont soumises, les deux autres guignols trouvent sans même chercher des explications d’une grande simplicité et qui découlent du plus parfait bon sens. Le maître est ridicule et ses crises de colère puériles virent à l’homérique.
Le dessin de Barral, à la fois classique pour l’ambiance, et très caricatural lorsqu’il s’agit de restituer les personnages, illustre parfaitement l’atmosphère burlesque de la série. Les mimiques et grimaces des personnages magnifient les trouvailles du scénariste. On sent que ces deux auteurs se sont entendus comme larrons en foire ; cette série est à la fois une farce « hénaurme » et un ensemble d’histoires policières construites avec une grande rigueur.
Le premier album est le meilleur, car il enchaîne des histoires courtes au rythme soutenu. Par la suite, les auteurs ont voulu construire des scénarii plus complexes et les gags s’enchaînent à un rythme plus lent. La série semble actuellement terminée, à mon grand dam…
Cette série est pour moi l’une des grandes découvertes de la dernière décennie. Veys et Barral ont choisi d’y mettre un terme – peut-être qu’ils avaient épuisé le sujet – pour se lancer dans d’autres albums. Philip et Francis (Les aventures de) constituaient sans doute une expérience plus gratifiante. Mais depuis qu’ils ont abandonné Baker street, Veys et Barral n’ont plus jamais réussi à provoquer chez moi une telle jubilation…
Je donne un 5(-)/5.
Les deux premiers tomes m'avaient laissé, il y a certes fort longtemps, une très belle impression... que le 3ème tome vient confirmer de façon magistrale.
Cette BD est un moment de rêve dramatique, un voyage émotionnel intense...
Les dessins et les couleurs sont magnifiques, les cases sans bulles parlent d'elles-mêmes.
Bref, un grand bravo aux auteurs pour "Zoo"...
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Pilules bleues
« Pilules bleues » est une des bd qui m’a le plus ému jusqu’à ce jour. Ça fait plusieurs années que je possède cet album, mais, comme pour Maus, je n’ai jamais pu trouver les mots pour exprimer tout ce que j’ai pu ressentir en lisant ce one-shot de Frédérik Peeters… c’est ce que je vais tenter de faire ci-dessous. « Pilules bleues » est une autobiographie de Frédérik Peeters. Il y raconte comment il a rencontré sa future compagne et comment il va partager sa vie avec elle. Seulement voilà, celle-ci et son fils sont atteints d’une maladie grave qui les oblige à vivre d’une manière assez différente des autres ménages et qui assombrit leurs avenirs. Si l’un des intérêts de cette bd passe par la façon dont ce couple vit avec cette maladie, l’autre intérêt réside surtout dans l’amour qui unit Frédérik et sa compagne, et qui leur permet d’affronter les craintes et tous les ennuis liés à ce mal. En réalisant « Pilules bleues », Frédérik Peeters a, à mon avis, lancé un formidable cri d’amour pour sa tendre et chère. Un amour qui trouve sa force dans l’attention ainsi que dans la tendresse de Frédérik envers sa compagne et dans la capacité communicative de l’auteur à croire à un avenir meilleur. Certes, cela n’a pas été facile à l’auteur de vivre cette problématique, en témoignent les nombreuses interrogations et passages difficiles dans sa vie de couple, qu'il n’hésite pas à nous faire partager dans son album. Ces séquences me sont apparues franchement très émouvantes mais (heureusement) pas au point de nous arracher des larmes car Frédérik Peeters ne va jamais chercher à rendre son récit mélodramatique. D’ailleurs, « Pilules bleues » comporte aussi de nombreux passages humoristiques (avec le docteur notamment) qui m’ont apporté un peu de fraîcheur à la lecture. A mon avis, à travers son témoignage et ses interrogations, l’auteur va plutôt essayer d’inviter le lecteur à débattre sur ses dires… et c’est plutôt réussi ! « Pilules bleues » est aussi l’album qui a révélé Frédérik Peeters, un auteur suisse dont les nombreux lecteurs et critiques ont salué la capacité à narrer son récit d’une manière exceptionnelle ! J’ai été littéralement capté par sa biographie, aidé aussi par le dessin de Frédérik Peeters dont j’ai énormément apprécié le trait épais (réalisé au pentel me semble-t'il). Lors de sa sortie, « Pilules bleues » a d’ailleurs été sélectionnée au festival d’Angoulême dans la catégorie « meilleur premier album ». Pour moi, « Pilules bleues » fait partie des incontournables de la bd franco-belge. C’est un album qui par son thème m’a ému, secoué et interrogé. C’est aussi une bd qui m’est apparue comme un des plus grands témoignages d’amour d’un auteur envers sa compagne. A lire absolument !
Calvin et Hobbes
Au début je me disais : mais qu’ont tous ces jeunes étudiants à arborer des tee-shirts avec deux personnages de BD pour enfants dessus. J’étais moi-même étudiant et ne connaissais pas cette série. Une fois un étudiant avait sur son tee-shirt une histoire complète de 4 cartoons, et là j’ai éclaté de rire en TD… Ce fut le début d’une découverte. Le dessin est simple mais pas vilain, il évolue au cours des planches et les dessins du tome 1 où des tomes historiques n’ont rien à voir dans leur maladresse avec des histoires dès le tome 3. La couleur qui arrive parfois n’apporte généralement rien, au contraire. (quoique finalement on s'y fait bien) Les scénettes ne sont évidemment pas toutes géniales, mais quel bonheur de lire les délires de ce gamin. On y trouve tous les complexes et déviances de notre société moderne avec des propos tenus par un gamin de 5 ans. Individualisme, éducation, humanisme, rapport à l’argent, civisme, insouciance du monde, irresponsabilité de l’humain… Autant de sujets évoqués plus ou moins directement, mais qui parfois sortent complètement du cartoon pour rentrer dans la philosophie ou en tous cas la sociologie. Les albums devraient être remboursés par la sécu tant leur lecture redonne joie de vivre. Evidemment il y a un cynisme profond et une ironie mordante qui a le profond bon goût de ne jamais tomber dans le sarcasme ou la morale (ou en tous cas rarement). Et comme dirait Pratt entre l’ironie et le sarcasme il y a la même différence qu’entre un rot et un soupir… Une référence donc, qui atteint finalement la note maximale malgré la quantité même si tout n'est pas toujours excellent et diversifié... Du très très bon
Blacksad
"Blacksad" du polar à l’état pur... Pour moi, les atouts principaux de cette série sont le dessin et la couleur de Guarnido, du grand art. Il émane de ses illustrations une ambiance Polar Noir encore jamais vu pour moi en BD. Le personnage principal a toutes les caractéristiques du héro tourmenté : c’est un détective privé teigneux, blasé, taciturne… qui cache un grand cœur. Tous les stéréotypes du policier charismatique à la Mike Hammer (série TV). Le fait d’animaliser les humains, apporte encore un plus intéressant ; mais attention, ce n’est pas du Disney, c’est beaucoup plus sombre et glauque. Les mimiques des personnages sont géniales, chaque race d’animaux reflète bien le caractère des protagonistes. Les scènes d’action sont efficaces et le cadrage est toujours aux petits oignons. Côté scénario, Dìaz Canales, va crescendo ; chaque tome (one shot) surpasse le précédent. La première histoire est plus une mise en place du héros Blacksad, et le scénar est assez léger. Sur le second album, l’auteur s’attaque au racisme et au fascisme. Et dans le troisième, au maccartisme et à la guerre froide. Les dialogues sonnent toujours justes et sont parsemés d’humour. Je pense sincèrement que cette série évolue dans le bon sens scénaristiquement, c’est pourquoi, je passe de 4 à 5 étoiles.
Requiem - Chevalier Vampire
"Requiem - Chevalier vampire" le vampirisme trash... Mills nous raconte l’après vie de Heinrich un soldat tué sur le front Russe qui à sa mort se réveille sur Résurrection, une sorte de monde purgatoire obscurantiste à l’ambiance gothique/satanique, où il se retrouve propulsé chevalier vampire répondant au nom de Requiem, dans un conflit cosmique dont il serait la clef. Voilà pour le pitch, à côté de ça l’auteur développe des idées assez géniales pour donner de la profondeur à cet univers. Par exemple : sur Résurrection, le temps tourne à l’envers et les habitants rajeunissent, les sages sont les plus jeunes ; ou encore, le plus tripant, la notion de punition et châtiment qui détermine sa place dans l’échelle du pouvoir et inversement proportionnelle aux crimes commis de son vivant. Bref, tout est inversé, sympas, non ? Le mythe du vampire et revisité et adapté. Le récit est parsemé de petites touches d’humour noir qui font à chaque fois mouche et adoucissent ce monde chaotique et sanglant. Il y a pas mal de rebondissements avec leurs lots de combats, de complots et d’enjeux -disons- politique. L’histoire est très prenante et il me tarde de connaître le dénouement final (Plus que deux tomes à venir si mes sources sont bonnes). Les dessins, tout en couleurs directes de Ledroit sont magnifiques. C’est fin et très riche en détails. La mise en page est enivrante et sans cesse changeante, mais ça coule de source en s’adaptant au besoin de la narration, ce n’est pas de l’esbroufe même si le rendu est diablement beau. L’architecture des bâtiments et des vaisseaux sont monumentales. Les prises de vue et les perspectives vertigineuses. C’est sombre et rougeoyant, l’atmosphère gothique et trash peut effrayer un lectorat peu enclin à cet univers, c’était mon cas, mais en prenant un peu de recul et en évitant de stigmatiser bêtement un style singulier, on devient vite accro et admiratif de ces planches vivantes et esthétiques. Du grand art !
Rough
Deux adolescents, un garçon et une fille, sont les descendants de familles rivales en pâtisserie et vont bien sûr finir par tomber amoureux l'un de l'autre. Même si j'ai deviné facilement le genre de romance, j'ai bien aimé le manga. Peut-être parce qu'Adachi, même s'il remplit ses mangas de clichés, arrive à nous captiver avec des histoires simples et des personnages attachants. Le dessin est très bien. Adachi réussit à montrer ce que ressentent les personnages juste en dessinant leurs visages. Dès le début, on rentre facilement dans le scénario et on veut connaître la suite. Le sport utilisé pour ce manga, la natation, est un peu mis à l'écart dans quelques tomes, je trouve (comme le tome 2). Mise à Jour du 2 novembre 2008 J'ai relu toute la série et je l'adore de plus en plus. Ma note passe donc à 5/5. Dommage que la fin soit un peu nul.
De Gaulle à la plage
Je viens d'achever "De Gaulle à la plage" de Jean-Yves Ferri, et j'avoue avoir été conquis en le feuilletant dès la lecture en librairie. Je fais pourtant partie d'une génération possédant les mémoires du général de Gaulle et qui a acheté quasi impulsivement "de Gaulle, mon père", entretien entre Michel Tauriac et l'amiral Philippe de Gaulle -auprès duquel mon grand père fut compagnon d'armes pendant la dernière guerre-. Malgré le côté sulfureux et satirique de Ferri, en aucun cas, je n'ai trouvé une offense voire une insulte envers de Gaulle. Au contraire, j'ai ri tout au long de cette bande dessinée, construite en courts strips, comme Le Retour à la terre. Ce livre est annoncé dans la presse spécialisée depuis quelques mois, et j'avais la ferme intention de zapper cette bande dessinée, que je pensais simpliste voire vulgaire mais je me suis trompé. En la lisant, vous rirez avec les retrouvailles du grand Charles avec un Churchill vieillissant, ou encore vous serez ravi de retrouver les réparties du grand homme avec tante Yvonne, ou avec son grand dadais de fils. Bref, un album jubilatoire que je recommande vivement à tous. En outre, les éditions Dargaud nous offre un album de la collection "poisson pilote" dans une qualité éditoriale assez inhabituelle et fort luxueuse pour cette collection.
Bouche du diable
C’est avec cet album que j’ai découvert l’univers de Boucq. Univers graphique d’abord et surtout mais aussi univers onirique et éthique. Le scénario est magistral, pas une seconde de temps mort et pas un événement trop prévisible. Le lecteur est tenu en haleine de bout en bout. La chute est merveilleuse et en fermant le livre j’ai ressenti comme un poids dans le cœur. Rien dans cet album n’est laissé au hasard et je n’y trouve aucun déchet. Certes le style de dessin est particulier et il faut bien avouer qu’au début çà surprend un peu, mais une fois habitué quel régal de planches, quelle avalanche de couleurs ! De plus l’histoire est longue et riche ce qui donne une bonne durée de lecture pour une telle histoire. Enfin bref pour moi c’est une référence que chacun devrait avoir en bibliothèque. Rarement en BD, scénario et dessins sont aussi complémentaires, avec une construction d’histoire aussi implacable. Alors non la bd n’est pas « culte » car elle n’est pas forcément connue du grand public, mais elle vaut complètement la note ultime de 5.
Usagi Yojimbo
Moi qui ai horreur des mangas, j’ai été littéralement scotché par cette série dès que je l’ai découverte… et j’en suis devenu un fan inconditionnel, attendant avec impatience la parution de chaque nouveau volume. Il faut dire que l’éditeur a eu la bonne idée de l’imprimer à l’endroit au lieu de céder à la dyslexie habituelle dans ce genre de publication. Par ailleurs, les albums sont proposés à un prix modique, à condition de préférer la version poche en noir et blanc ; la couleur n’ajoute d’ailleurs rien au dessin soigné de Stan Sakai. Moi qui ne suis guère féru de japonaiseries, je me plonge avec délices dans ces histoires de ronin aux longues oreilles, qui joue les redresseurs de torts dans le Japon médiéval. On y croise un rhinocéros chasseur de primes, un bouc tueur, un cochon aveugle fine lame, des ninjas chauve-souris, un daimyo serpent, des hordes de bestioles aux allures de diplodocus miniatures, quelques démons et même parfois les Tortues Ninjas… Et contre toute attente, les tribulations de ce bestiaire m’ont passionné. Pour en arriver là, il vous faudra accepter le noir et blanc, les décors parfois très dépouillés, les personnages zoomorphes et le scénario qui peut paraître naïf. Mais prenez le temps de vous plonger dans un album et vous n’en sortirez plus. Les personnages sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît au premier abord et s’avèrent profondément humains. Sakai a un extraordinaire talent de conteur, qu’il mette en scène de longues sagas épiques, des historiettes morales ou des fantaisies burlesques. Il sait tenir ses lecteurs en haleine avec la plus simple des situations : lisez les 8 planches de l’épisode intitulé « Jizo » dans le volume 8, si vous l’aimez, vous deviendrez un inconditionnel d’Usagi. Moi je suis contaminé !
Baker Street
Jubilatoire ! Personnellement j’ai toujours trouvé que le personnage de Sherlock Holmes, avec l’insupportable mépris qu’il affiche à l’égard de son entourage, sa manie maladive de la cachotterie et sa démonstration théâtrale du dernier chapitre, était éminemment haïssable. Et voilà que Veys s’empare du personnage et le remet à sa place : un raisonneur compulsif, imbu de sa personne, qui ne supporte aucune contradiction… un lâche toujours prompt à confier les tâches ingrates à ce pauvre Watson. Ce dernier n’est d’ailleurs plus le fidèle comparse qui joue complaisamment les faire-valoir mais une sorte de capitaine Hadock lymphatique, qui prend plaisir à provoquer l’ire de son compagnon. Quant à Lestrade, il est bien l’authentique crétin que tous les lecteurs de Conan Doyle avaient décelé. Pendant que ce pédant de Holmes cherche des solutions incroyablement complexes aux énigmes qui lui sont soumises, les deux autres guignols trouvent sans même chercher des explications d’une grande simplicité et qui découlent du plus parfait bon sens. Le maître est ridicule et ses crises de colère puériles virent à l’homérique. Le dessin de Barral, à la fois classique pour l’ambiance, et très caricatural lorsqu’il s’agit de restituer les personnages, illustre parfaitement l’atmosphère burlesque de la série. Les mimiques et grimaces des personnages magnifient les trouvailles du scénariste. On sent que ces deux auteurs se sont entendus comme larrons en foire ; cette série est à la fois une farce « hénaurme » et un ensemble d’histoires policières construites avec une grande rigueur. Le premier album est le meilleur, car il enchaîne des histoires courtes au rythme soutenu. Par la suite, les auteurs ont voulu construire des scénarii plus complexes et les gags s’enchaînent à un rythme plus lent. La série semble actuellement terminée, à mon grand dam… Cette série est pour moi l’une des grandes découvertes de la dernière décennie. Veys et Barral ont choisi d’y mettre un terme – peut-être qu’ils avaient épuisé le sujet – pour se lancer dans d’autres albums. Philip et Francis (Les aventures de) constituaient sans doute une expérience plus gratifiante. Mais depuis qu’ils ont abandonné Baker street, Veys et Barral n’ont plus jamais réussi à provoquer chez moi une telle jubilation… Je donne un 5(-)/5.
Zoo
Les deux premiers tomes m'avaient laissé, il y a certes fort longtemps, une très belle impression... que le 3ème tome vient confirmer de façon magistrale. Cette BD est un moment de rêve dramatique, un voyage émotionnel intense... Les dessins et les couleurs sont magnifiques, les cases sans bulles parlent d'elles-mêmes. Bref, un grand bravo aux auteurs pour "Zoo"...