Les derniers avis (31221 avis)

Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Face au mur
Face au mur

Pourtant tiré d'une histoire vraie (celle inspirée par l'histoire de JC Pautot, braqueur "de profession", cette bande dessinée débute comme dans la série "Prison Break", par un projet d'évasion. J'ai vraiment dévoré cet album, qui se lit d'une traite malgré un fil non chronologique (d'ailleurs ce parti pris est assez déroutant dans la lecture). On finit presque à s'attacher à Jean Claude Pautot,individu pourtant jugé particulièrement dangereux, à tel point qu'une fois la dernière page du livre tournée, on se demande : et puis? la suite ? qu'est-il devenu? C'est la deuxième fois (avec Comment faire fortune en juin 40) que je découvre le style de Laurent Astier. A chaque chapitre correspond une couleur dominante,et son dessin colle parfaitement à ce polar qui pourrait facilement s'apparenter à une fiction américaine tant le rythme est soutenu. Un très bon moment de lecture, et une collaboration efficace entre l'ex taulard et le dessinateur

30/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Les Carottes sont cuites
Les Carottes sont cuites

Tiens, étonnamment, cet album assez ancien de Pétillon n’est pas encore référencé sur le site !? C’est d’autant plus dommage qu’il est plutôt de bonne qualité. Il regroupe 9 histoires plus ou moins longues, publiées auparavant en revue (L’Echo des Savanes ; Fluide glacial ; Pilote ; etc.). Sans être le moins du monde daté, l’album est typique de certaines productions des années 1970 (voir certains albums de Bilal, Moebius), du moins dans les revues déjà citées. On retrouve d’ailleurs dans la première Giscard (dans une posture surprenante), Chirac, Barre… Le dessin en Noir et Blanc, jouant sur les hachures, est bon, clair, dans un style semi réaliste jouant aussi sur le burlesque (quelques accointances avec le trait d’Alexis parfois). C’est que l’ambiance générale est à l’humour, souvent grotesque, voire nonsensique, souvent noir (et con) aussi. Certaines cases sont remplies de gags (détails, textes loufoques, décalages). Sans doute moins trash que Le Chien des Basketville, paru l’année précédente, mais la plupart des histoires adoptent un ton qui en est proche. L’ensemble est inégal, mais globalement de très bonne facture. Seule la dernière histoire (très courte), m’a un peu déçu. Ma préférée reste celle ou un type écrit à sa douce et tendre en se remémorant les bons moments qu’ils ont passés en amoureux à Venise : les dessins qui accompagnent le laïus, en complet décalage (avec en plus plein de détails absurdes dans les cases) rendent assez jouissive cette lecture. Bref, pas courant à rencontrer, mais si vous tombez dessus, jetez-y un coup d’œil, cet album mérite largement de sortir de l’oubli !

30/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la nuit
Dans la nuit

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose de si bien. Il faut dire que le scénariste m’a rarement déçu. On entre tout de suite dans l’histoire pour ne jamais décrocher à la manière d’un bon thriller. C’est tout l’art de savoir bien raconter. Dans la nuit, ce sont trois histoires totalement différentes à la manière d’un one-shot. Il y a cependant une espèce de fil conducteur à savoir une émission de radio où les auditeurs racontent leur malheur et leur désespoir à un animateur faisant office de bon samaritain. Ces récits ne laisseront pas indifférents. Il y en a qui remuent vraiment. Certes, il n’y a rien de vraiment révolutionnaire. On se croirait dans certains épisodes des X-Files. Cependant, encore une fois, c’est la manière de réaliser et de coordonner le scénario qui fait étincelle. Cependant, il n'y a jamais eu de réédition de cette série malgré les années qui passent et l'intérêt du public. J'ai réussi cependant à retrouver les deux premiers exemplaires lors d'une vente exceptionnelle de ma médiathèque. Une relecture près de 10 ans après confirme tout le bien que je pense de cette série. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

25/01/2011 (MAJ le 30/09/2017) (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Ombre de l'aigle
L'Ombre de l'aigle

Mon coup de cœur de l’année ! De tous les récits traitant des batailles de Napoléon, celui-ci est pour ma part le plus surprenant car il relate une action que l’empereur lui-même n’aurait jamais pu imaginer. En effet, l'auteur espagnol s’attache à nous faire découvrir un fait historique méconnu : la tentative d’évasion d’un régiment ibérique en entier au nez et à la barbe de l’empereur. La construction narrative est exemplaire. Seul un natif, à mon sens, pouvait donner une telle intensité à ce récit où toute l’inimitié des Espagnols envers le nain corse sue à grosses gouttes. Cette BD est aussi un formidable témoignage sur le déroulement des batailles napoléoniennes vu de l’intérieur (et pas des élites). La marche sur Moscou en 1812 a beau être triomphale, il plane sur la retraite des troupes françaises comme un parfum de défaite. Cette BD éveille donc les sens et donne la pleine mesure de toute la démesure des desseins expansionnistes de Napoléon. Un must have.

29/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Un océan d'amour
Un océan d'amour

Plus je relis cette BD et plus j'aurais envie de lui mettre la note maximale. Car faire une telle œuvre en se contraignant à ne pas écrire le moindre texte, c'est quelque chose. Et bon dieu, que cette BD est plaisante ! C'est tout autant le dessin, qui a quelque chose d'humoristique dans sa façon d'être et dans les expressions, mais qui sait aussi se faire grand pour mettre en image ce qu'il faut. Et puis, l'auteur arrive à faire des gueules connues dans un style de dessin qui n'hésite pas à déformer les proportions, et le tout sans qu'on ne se rende compte de rien. C'est fort ! Mais surtout, qu'est-ce que ce scénario est drôle et bien écrit ! J'ai adoré ces deux petits vieux bretons, partis pour un improbable voyage chacun de leurs côtés, entourés d'un peu tout et n'importe quoi. Le récit se prend le temps de poser quelques considérations (un peu de politique, un brin d'écologie, un rien de critique) et pour le reste, il nous fait vivre une aventure formidablement drôle et touchante autour de cet océan atlantique. C'est typiquement le genre de BD que j'adore relire parce qu'elle me met le sourire aux lèvres, que je la finis avec une grande bouffée d'optimisme et que j'en ris encore après plusieurs lectures. Les auteurs ont réussi, formidablement réussi. Lecture et achat chaudement conseillés !

28/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Un printemps à Tchernobyl
Un printemps à Tchernobyl

Très très étonnant comme documentaire, mais incontestablement réussi. Là encore, le dessin de Lepage est extraordinaire, avec une plongée direct dans son voyage et dans les paysages (je ne saurais dire exactement comment, mais il nous plonge très facilement dans les lieux qu'il traverse). D'autre part, le scénario est bien différent de ce à quoi je m'attendais. Rien que l'idée de voyager à Tchernobyl me laisse dans le doute sur ce qu'on peut en attendre. Et pourtant, c'est un récit débordant d'espoir qui en ressort. Le danger est là, mais au final, c'est quelque chose de vivant qui en ressort. A cet égard, j'ai adoré la façon dont il conclut son printemps à Tchernobyl. Un joli message d'espoir pour les gens comme moi qui auraient tendance à imaginer quelque chose d'apocalyptique et de mort. Cela dit, le récit ne s'arrête pas à la beauté du lieu et nous retranscrit aussi ce que fut cette catastrophe sans précédent dans l'histoire de l'humanité (mais malheureusement avec un avenir, enfin même plusieurs !). Et là encore, c'est passionnant de voir la vie de ceux qui étaient autour. Une BD bien différente de ce à quoi je m'attendais mais qui m'a donné envie de découvrir les autres oeuvres de Lepage. Et j'ai, semble-t-il, très bien fait. C'est prenant et beau, et en même temps on reste dans un documentaire de qualité. Faut-il en rajouter ? Je pense que non.

28/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Voyage aux îles de la Désolation
Voyage aux îles de la Désolation

Je ne sais pas pourquoi j'aime autant les reportages en bande-dessinée, mais je pense que c'est le mélange des dessins qui font vite voyager dans un autre monde avec la possibilité énorme de narration qu'offre la bande dessinée. Emmanuel Lepage est de ces auteurs que j'avais envie de découvrir et dont j'ai récolté quasiment tout les ouvrages en une fois, histoire d'être sûr. Et je le pensais bien : j'ai apprécié tout autant chacun de ses livres. Le gaillard sait se débrouiller avec une feuille et un crayon, ça je n'ai pas de doute. C'est très réaliste, bien dessiné et extrêmement prenant. On se sent dans l'ambiance, comme si l'on était nous aussi avec ces gens dans le bateau. Rien que pour cette immersion, l'auteur arrive à faire un boulot considérable. D'autre part, l'auteur s'attache à la fois à nous faire retranscrire sa passion qui l'invite à voyager dans ces îles australes si difficiles d'accès et de conditions de vie, tout en nous présentant de façon très factuelle tout ce qui l'entoure : du bateau à l'équipage, en passant par les passagers et leurs motivations, Lepage nous livre une grande quantité d'informations sur ces îles de la désolation, qui m'étaient pour la plupart inconnues (ou alors de nom et peut-être vaguement leur emplacement sur une carte). Au point de nous faire voyager avec lui et d'avoir envie de découvrir ces îles. C'est un excellent documentaire, comme je les aime : il fait voyager et rêver, il nous renseigne et nous distille des connaissances, le tout dans un dessin qui invite au voyage et à la découverte. Bref, que du bon et on en redemande volontiers !

28/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Singe de Hartlepool
Le Singe de Hartlepool

Quelle belle BD, et quel message : l'imbécilité humaine n'a pas de limites, et cela ne s'est jamais contredit dans l'histoire. Cette BD est parfaitement bien réalisée, tout autant sur le dessin qui arrive à retranscrire une atmosphère sombre et poisseuse d'un bord de mer anglais, et un scénario qui régale. Certes, je pense qu'il y a des petits écarts historiques dans le récit (notamment le personnage du médecin dont je ne dévoilerai pas le nom), mais cela n'entache en rien le message très fort de la BD. Et que ce soit des anglais ne change rien, nous sommes tous aussi bêtes quand nous le voulons. Cette BD est assez "coup de poing", dans le sens où le scénario ne se prive pas d'aller de plus en plus loin dans la bêtise crasse, et qui finit par des paroles qui ne font que renforcer cet aspect là. J'ai beaucoup apprécié ce récit, qui laisse songeur, et qui est d'une thématique d'autant plus forte aujourd'hui. L'étranger, le méchant envahisseur, le "barbare" sale et incompréhensible, a une autre forme aujourd'hui, mais il reste toujours victime. Même lorsque c'est un singe. Une BD qui invite à la réflexion.

28/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Daytripper (au jour le jour)
Daytripper (au jour le jour)

Une excellente BD, il n'y a pas le moindre doute là-dessus. Et cela tient à peu de choses au final : la façon de raconter cette histoire. Pour moi, les meilleurs auteurs sont ceux qui arrivent, d'une façon ou d'une autre, à raconter ce qu'on connait déjà mais en nous accrochant. Et c'est exactement ce que font les auteurs dans ce récit : c'est simplement une vie, une vie simple et même assez banale, mais qui peut s'arrêter à n'importe quel moment. C'est l'application à la lettre du proverbe "Carpe Diem", mais où il se dégage un incroyable espoir. Au final, chaque jour de plus est une chance inouïe, et c'est précisément ce qui se dégage de cette oeuvre. C'est beau dans la façon de faire, et c'est surtout marquant à la lecture. Je ne détaillerai pas à quel point j'ai apprécié le scénario, qui passe sur l'amour, l'amitié, la famille, la vie, les espoirs, les rêves, les envies, et qui finit d'une magnifique façon cette vie de tous les instants, mais je tiens à rendre honneur à la façon dont ils ont organisé ces chapitres, qui sont décousus et pourtant incroyablement bien enchaînés. Jamais pris au dépourvu, jamais de problèmes pour comprendre la suite logique. C'est à la relecture que ça m'a frappé, tant c'est bien fait : on ne remarque rien, mais la fluidité est parfaitement calculée. Évidemment, cette BD est servie par un dessin de qualité, très expressif et dont les tons plutôt sombres s'accordent bien avec le propos. Bref, vous l'aurez compris : c'est une excellente BD dont je ne peux que recommander la lecture, et si la pléthore d'avis positifs ne vous convainc pas, je ne pourrais rien faire de plus. Mais c'est tout de même une belle trouvaille.

28/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série La Mémoire dans les poches
La Mémoire dans les poches

Chose plutôt rare en ce qui me concerne, j’ai décidé de réécrire totalement cet avis suite à la parution du dernier volume de ce triptyque qui aura mis pas mal de temps à aboutir. Je me rappelle avoir été agréablement surpris par le premier tome où un papy entre dans un café avec un bébé dans les bras pour ensuite raconter son histoire aux clients. C’était une manière forte originale de présenter un scénario qui dénotait avec les précédentes séries de l’auteur. Le rythme était plutôt lent mais permettait de s’immerger progressivement dans ce récit ayant pour cadre les banlieues défavorisées. Point de frasques ou de meurtres à grande échelle mais un récit presque intimiste qui se concentrait sur une petite famille généreuse prise dans la tourmente des difficultés des sans-papiers. Il est vrai que le côté un peu utopique des relations humaines pourra surprendre plus d’un lecteur dans une France profondément divisée sur la question migratoire. Cela pourrait être interprété comme une aide humaniste réalisée par des bobos ne vivant pas au quotidien de ces quartiers difficiles et ne comprenant pas la souffrance des habitants. Moi, j’aime bien l’autre vision déployée par l’auteur à savoir cet élan de générosité pour aider les plus fragiles à échapper au poids de la religion et des coutumes. Le second tome avait opéré une véritable cassure dans la mesure où l'accent est mis sur un autre personnage : celui du fils de ce papy qui est devenu écrivain. On va suivre son périple en Algérie qui vire un peu à une espèce de quête initiatique autour de la recherche du père. On ne s'attendait pas à un tel tournant dans l'histoire et surtout sur les choix opérés par l'auteur. Pour autant, le plaisir demeurait intact que de suivre l'évolution de ce récit qui épaississait davantage le mystérieux secret de famille autour d’une mémoire en poche. J’avais des craintes quant au 3ème tome. Comment concilier la recherche désespérée du fils avec un premier tome constitué principalement de flash-back ? Bref, il fallait recoller tous les morceaux. L’auteur qui savait qu’il était attendu au tournant a parfaitement maîtrisé l’ensemble. Bien sûr, il y aura beaucoup d’émotions ainsi que des retournements inattendus. Le message qu’a voulu faire passer Sidoine est sans doute le plus beau qui soit mais il est à peine croyable. On se demande pourquoi il a fait tout cela, comme abandonner sa famille exemplaire pour en construire une autre. Il faut sans doute avoir vécu le pire. Nous avons là et sans conteste l’œuvre la plus abouti de Luc Brunschwig qui a été réellement à la hauteur de l’attente avec une maîtrise parfaite de la fluidité du récit. Un mot également sur le dessin pour dire qu’il m’a également totalement convaincu par sa grâce et sa beauté pleine de douceur. Cela fait du bien en ces temps-ci. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

26/11/2007 (MAJ le 28/09/2017) (modifier)