Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari.
C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème.
Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle.
Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
Attention, je vais aller complètement à contre-courant des autres commentaires, mais j'ai bien aimé ce manga.
Précisons le tout de suite : il ne se passe pas grand-chose, pour ainsi dire quasi-rien dans ce manga. C'est de l'ordre du ressenti et de l'impression, de la contemplation. Et cela, avec un dessin qui mise sur le minimalisme et la non-expression, notamment dans le personnage principal dont on ne voit ni les yeux ni la bouche de tout le manga. Quant aux autres, le panel d'expressions n'est pas non plus le plus diversifié. Et ce n'est pas tant un problème de gestion du dessin qu'une volonté de l'auteur.
Alors, me direz-vous, quel intérêt d'avoir un manga où le seul intérêt c'est la contemplation quand le dessin n'aide pas ? Et bien justement, c'est ce que veux le manga. Enfin, du moins, ce que moi j'en ai tiré. Le manga prend le temps de poser une histoire simple et déjà vu, mais en laissant l'histoire imprégner le dessin et le lecteur. Il y a beaucoup de moments où l'on se contente de regarder, de se laisser imprégner de l'ambiance. Et c'est l'intérêt de cette histoire : c'est une ambiance à la fois tendre et simple, qui se contente d'être là.
En vrai, je comprends très bien les notes qu'on peut donner à ce manga. C'est un style que j'ai apprécié, mais qui ne convient pas à tout le monde. Il faut aimer quand il ne se passe rien et que l'histoire se contente d'être, avec pas mal de contemplation. Si vous appréciez ce genre, notamment en film, le manga pourrait vous plaire. Mais je comprends qu'on puisse être rebuté. A réserver donc à un public averti du contenu !
Attention, manga dangereux !
Si vous êtes un tant soit peu déprimé, dans un passage un peu vide, passez votre chemin, ce n'est pas avec ce genre de manga que vous arriverez à remonter la pente. Parce qu'ici, c'est sombre comme pas permis.
J'avais entendu parler de ce manga plusieurs fois et l'on m'avait mis en garde contre sa noirceur, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point-là. C'est noir charbon, avec un personnage principal qui connaitra toute la déchéance possible et imaginable. C'est tellement réaliste et tellement bien mis en scène que rien ne permet de tempérer ce qu'il se passe. On assiste impuissant à toute cette dégradation physique et mentale d'un homme torturé depuis son enfance. Le fait de le voir être un salaud est horrible, mais tout l'est, dans ce manga.
Évidemment, le tout est renforcé par le dessin qui arrive à tirer parti de son réalisme pour sombrer dans la noirceur, et qui renforce le côté progressivement malsain. On a le droit à de très belles planches, mais aussi à des planches bien malaisantes.
Bref, un manga sombre, violent dans son propos et extrêmement noir, mais terriblement bien fait. Si vous avez la force mentale pour le faire, n'hésitez pas. Mais attention, c'est vraiment dur comme lecture.
Une très bonne lecture que j'ai particulièrement appréciée. Le dessin de l'auteur m'a beaucoup plu, c'est très beau et très doux à l’œil, mais surtout elle sait utiliser la pagination pour obtenir des effets de lecture très sympathique. Son dessin sans case se marie avec son style pour donner des pages pleines de douceur et avec une fluidité de lecture assez remarquable. Je tiens vraiment à le préciser, parce que j'ai pas eu souvent cette sensation en lisant, mais c'est comme si l'auteur nous guidait gentiment à travers la page pour descendre du regard.
Ajoutons à cela le scénario, qui m'a beaucoup plus là encore. Une petite tranche de vie, mais avec quelques détails historiques et une surprise que je ne pensais vraiment pas voir débarquer. C'est très bien mis en scène, et jusqu'au bout j'ai eu un petit sourire. Les personnages sont attachants, et tous très réalistes, les situations sentent le réel, c'est vraiment quelque chose de simple mais d'efficace.
Une belle découverte en ce qui me concerne, et j'ai bien hâte de découvrir ce que l'auteur nous réserve par la suite.
Un bon album de Binet dont le ton est vraiment glauque.
C'est une autobiographie où Binet parle de son enfance dans un pensionnat catholique. On retrouve de l'humour noir et de la critique sociale comme c'est souvent le cas avec cet auteur, mais le fait que les situations soient arrivées dans la réalité donne un coté triste à l'album et même effrayant vu qu'il se passe des choses horribles dans ce pensionnat ! Et ce n'est pas juste les adultes qui abusent de leurs pouvoirs, les enfants peuvent être terribles aussi et ils vont même jusqu'à martyriser un prof !
C'est donc un album qui m'a fait rigoler, mais d'un rire jaune car au final ce qui se passe dans cet institution est triste et déplorable. Je suis bien content de n'avoir jamais mis mes pieds dans ce genre d'endroit.
Probablement le meilleur album 'sérieux' de Larcenet et aussi un album que je voulais lire depuis longtemps.
Larcenet parle de ce qu'il a vécu durant son service militaire et cela fait tellement peur que je suis content de faire parti d'un pays sans service militaire obligatoire et que cela a été aboli en France ! J'ai été ému par cet album et le propos de Larcenet est intelligent. Il dénonce l'armée sans tomber dans des clichés ou des trucs superficiels et son propos est sincère.
J'ai bien aimé l'utilisation de dessin réaliste (enfin pour du Larcenet) avec plein de noir durant une bonne partie de l'album et que les scènes plus 'comiques' (enfin c'est marrant si comme moi on aime l'humour noir) sont dans un style humoristique. Je trouve que cela fait un bon contraste. Ces passages permettent aussi de s'amuser un peu dans un album au ton assez dur.
En voilà une bonne surprise que cette nouvelle série chez Delcourt ! Ce premier tome de "Dark Museum" m'aura en tout cas pleinement convaincu !
Moi qui affectionne l'art et les illustrations, cette idée d'imaginer l'histoire qui se cache derrière un tableau est tout simplement géniale. Et je ne pouvais être mieux servi que par ce premier opus basé sur la tableau "American gothic" de Grant Wood, qui m'a toujours impressionné depuis que je l'ai découvert lors de mes lointaines études d'histoire de l'art. L'autre point fort de cette série c'est que chaque tome propose une histoire complète et peut donc se lire indépendamment.
Gihef et Didier Alcante ont tout simplement trouvé LA bonne idée, LA bonne histoire, avec toute la noirceur et la rancœur que m'ont toujours inspiré les deux personnages de ce tableau. Et le coup de crayon de Stephane Perger ainsi que sa magnifique mise en couleur à l'aquarelle donnent toute la force et le saignant imaginé par notre duo de scénariste. Certaines planches sont tout bonnement magnifiques malgré l'horreur représentée...
Alors j'en re-veux, et du même tonneau ! Avec une telle version, l'histoire de l'art n'aura bientôt plus de secrets pour personne :p
*** Tome 2 ***
Après le premier album tiré du tableau « American Gothic » qui m’avait vraiment botté et qui était pour moi une vraie réussite, voici venir « Le cri » d’Edvard Munch. On retrouve Alcante & Gihef au scénario, mais c’est Luc Brahy qui se colle cette fois au dessin.
Si le premier opus s’était « limité » à imaginer l’envers du tableau « American Gothic », Alcante et Gihef impliquent dans cet album le peintre en tant que personnage central. Après le décès de son père, Edvard Munch déjà fragile est interné pour des accès de rages incontrôlés. Une de ses amies intervient pour essayer de remédier à son mal en faisant intervenir un jeune médecin ouvert aux nouvelles théories psychanalytiques naissantes. Après avoir semble-t-il percé l’origine du traumatisme, ils décident d’embarquer tout le monde pour l’Indonésie afin de confronter Edvard Munch à la source de son cauchemar…
Le récit est plutôt bien amené et mené, surtout que le dessin réaliste de Luc Brahy est du genre efficace et tend parfaitement à rendre l’ambiance de cette fin XIXe. C’est juste l’extravagance de ce voyage en Indonésie qui m’a fait tiquer… Voilà une personne enfermée plus ou moins secrètement pour son comportement violent et dangereux et qu’on embarque faire un p’tit tour à l’autre bout du monde… Ok c’est pour le soigner, et il est encadré mais vu les connaissances psychanalytiques de l’époque, le temps que représente un tel voyage et son coût, tout cela m’a semblé peu probable… et je ne vous parle pas de l’explication du mal qui ronge notre cher Munch pour ne pas spoiler, mais dans le genre capilotracté, là on va chercher loin. Autant je suis amateur de fantastique et de science-fiction, ce n’est donc pas le genre qui me rebute et je suis ouvert à toute proposition malhonnête pour peu qu’elle soit bien amenée et me fasse triper, autant là j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’explication et ce voyage.
Du coup forcément, mon appréciation s’en ressent, et même si l’album se laisse lire tranquillement et peut faire passer un agréable moment de lecture, on est loin de la qualité du premier album qui m’avait vraiment scotché.
*** Tome 1 South Central Stories ***
C'est bien du Ankama, c'est bien du Label 619, même format et codes graphiques que le Doggybags... mais ce n'est pas du Doggybags. C'est du "Doggybags présente", ok ?! Tout le monde suit ?!
"South Central Stories", entièrement réalisé par Neyef, avait tout pour rentrer dans un Doggybags classique, si ce n'était la très bonne trame scénaristique qui demandait plus qu'un bon tiers d'album que propose le concept habituel. Qu'à cela ne tienne, RUN emballé par le projet lance cette déclinaison du concept pour permettre à Neyef de nous proposer un récit complet et plus que réussi ! C'est comme si habitués à une excellente collection de courts métrages, vous passiez au format long. "Enlarge your Comics !" sic.
Avec "South Central stories" on plonge dans le L.A. des street gangs. Une fashion week assez peu recherchée sur les codes couleurs, des conflits de voisinages récurrents pour des bouts de trottoirs, des pharmacies particulières aux normes hygiéniques déplorables et des mômes très bruyants : South Central, c'est pas particulièrement "Ze Place 2 Be" si t'es pas né là-bas, que t'es un peu pâle de peau ou simplement si tu ne rentres pas dans le dichotomique code couleur local : rouge ou blanc ; 66 ou slain. Vouloir échapper à cette sordide réalité tient plus du miracle ou du vœu pieux et se paie chaque jour comptant comme le vérifiera Jacob, l'un des personnages centraux du récit.
Je ne rentrerais pas plus dans les détails de l'intrigue pour vous en préserver les bonnes surprises qui jalonnent ce récit. Je dirais juste que Neyef a su très malicieusement mêler ce bouillonnant univers du street gang avec un des ressorts classiques de la littérature, le tout de la plus belle des façons... On est dans le drame en trois actes rondement mené et digéré.
Graphiquement, Neyef s'en donne aussi à cœur joie ! Son style bien particulier, très inspiré par Guillaume Singelin ou Run quand même, a de la gueule et de la tenue.
Il prend de l'assurance par rapport au dernier Doggybags auquel il avait contribué. Il sait donner à son histoire toute l'énergie que requiert la violence et l'horreur qu'il nous balance. Un trait faussement simpliste et hyper expressif au niveau des personnages, rehaussé d’onomatopées et de codes graphiques souvent très bien trouvés lui permettent de nous faire claquer ses planches pleine poire ! Ajoutez à cela une mise en couleur que j'ai adoré. Il sait parfaitement jouer sur les palettes qu'il propose pour gérer les ambiances en fonction des séquences de son récit : juste parfait !
Alors, plus d'excuses pour les amateurs du Label 619 qui n'auraient pas encore plongé dans ce "Doggybags présente" ! "South Central Stories" c'est du tout bon ! A acheter les yeux fermés pour les amateurs de la collection et une très belle manière de rentrer dans l'univers de Doggybags pour ceux qui ne connaitraient pas encore.
*** Tome 2 Heart Breaker ***
2e opus de la série « Doggy bags présente », « Heart Breaker » s’inscrit dans la suite du 6e opus de « Doggy Bags ». Reprenant le personnage de Celyna, alias Heart Breaker, l’album composé de trois nouveaux récits s’ouvre sur la suite directe du tome 6 qui nous avait fait la découvrir.
Petite déception à mon gout déjà, car ce que j’avais apprécié avec le premier « Doggy Bags présente » c’était justement de ne proposer qu’UN récit mais plus long et approfondit par rapport au format classique des courtes histoires cinglantes et sanglantes de « Doggy bags » tout court. D’autant que là, pas de chance, aucun des trois graphismes des auteurs qui ont participé à l’aventure ne m’a vraiment transcendé.
Si le premier de Hasteda et Sourya est celui qui m’a le moins déplu, je trouve qu’il manque quand même d’assise. Pour un dessin s’inspirant du manga, je comprends cette volonté de mettre en avant le mouvement pour souligner l’action ; mais le reste manque de précision et donne au tout un petit côté flottant qui ne sert pas forcément le récit.
Le second scénarisé par Run avec Chariospirale au dessin m’a encore moins convaincu. Ok, le trait a de la personnalité, j’aime ce qui sort du cadre et me faire surprendre, mais là, bof, vraiment pas accroché, d’autant que l’histoire en elle-même ne casse pas des briques et n’apporte pas grand-chose à la trame scénaristique qu’on suivait jusque-là.
Le dernier volet enfin scénarisé par Céline Tran avec Maria Llovet au dessin reprend la trame scénaristique principale : Celyna veut retrouver celui qui l’a transformé en ce qu’elle est devenue. L’encrage est très épais et le trait minimaliste pour un rendu pourtant réaliste ; là, c’est l’ancrage et la colorisation qui ne sont pas ma tasse de thé. Autant en peinture je peux aimer la matière, là, le rendu est assez étrange et un brin grossier. Et si j’arrive parfois à passer par-dessus mes réticences question graphisme, il faut que le scénario soit raccord avec ce qu’on me propose et qu’il m’accroche vraiment. Là, on est loin de tout ça.
Moi qui suis plutôt fan du genre et du concept, j’avoue que là c’est une réelle déception. Je vous renvoie plutôt au 1er tome de « Doggy Bags présente », « South Central Stories », qui lui tient toutes ses promesses.
Cynique, méchant et grince dent, Reiser est un auteur qui sait appuyer là où ça fait mal, et avec une belle pointe humoristique. L'auteur nous livre une critique acerbe d'une partie de la population, ces pauvres alcooliques et chômeurs qu'on se plait à détester.
C'est des gags efficaces, qui font mouche autant dans l'humour que dans la dénonciation, et j'ai adoré cette méchanceté très loin du bienpensant, et qui dénonce de manière efficace la bétise crasse de l'humain. Reiser ne se prive pas, pour notre plus grand plaisir.
A noter que malgré l'âge de cette BD, la critique reste totalement d'actualité, et ça fait plaisir de voir qu'on peut faire de l'humour d'actualité aussi intemporel !
Bref, si vous ne connaissez pas Reiser, c'est sans doute la meilleure manière de l'aborder.
3.5
Le meilleur album de cet auteur iranien que j'ai lu jusqu'à présent !
L'histoire met en scène un fait divers iranien que je ne connaissais pas : dans une ville très conservatrice, un homme a tué plusieurs prostituées pour des prétextes religieux. Il a fait des interviews filmées avec deux journalistes et ces interviews sont retranscrits en bande dessinée dans cet album. Il y a aussi des passages fictifs comme lorsque l'auteur imagine la vie d'une des victimes de ce tueur en série.
Moi qui aime bien les affaires criminelles, j'ai trouvé celle-ci passionnante. J'ai bien aimé comment l'auteur montre les problèmes de la société iranienne à travers ce tueur qui ne voit pas ce qu'il a fait de mal et dont une partie de la population appuyait ce qu'il faisait vu qu'il tuait des prostituées. Le dessin est d'un style réaliste qui, je trouve, va bien pour une BD documentaire.
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… à la folie
Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari. C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème. Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle. Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
Chiisakobé
Attention, je vais aller complètement à contre-courant des autres commentaires, mais j'ai bien aimé ce manga. Précisons le tout de suite : il ne se passe pas grand-chose, pour ainsi dire quasi-rien dans ce manga. C'est de l'ordre du ressenti et de l'impression, de la contemplation. Et cela, avec un dessin qui mise sur le minimalisme et la non-expression, notamment dans le personnage principal dont on ne voit ni les yeux ni la bouche de tout le manga. Quant aux autres, le panel d'expressions n'est pas non plus le plus diversifié. Et ce n'est pas tant un problème de gestion du dessin qu'une volonté de l'auteur. Alors, me direz-vous, quel intérêt d'avoir un manga où le seul intérêt c'est la contemplation quand le dessin n'aide pas ? Et bien justement, c'est ce que veux le manga. Enfin, du moins, ce que moi j'en ai tiré. Le manga prend le temps de poser une histoire simple et déjà vu, mais en laissant l'histoire imprégner le dessin et le lecteur. Il y a beaucoup de moments où l'on se contente de regarder, de se laisser imprégner de l'ambiance. Et c'est l'intérêt de cette histoire : c'est une ambiance à la fois tendre et simple, qui se contente d'être là. En vrai, je comprends très bien les notes qu'on peut donner à ce manga. C'est un style que j'ai apprécié, mais qui ne convient pas à tout le monde. Il faut aimer quand il ne se passe rien et que l'histoire se contente d'être, avec pas mal de contemplation. Si vous appréciez ce genre, notamment en film, le manga pourrait vous plaire. Mais je comprends qu'on puisse être rebuté. A réserver donc à un public averti du contenu !
Je ne suis pas un homme
Attention, manga dangereux ! Si vous êtes un tant soit peu déprimé, dans un passage un peu vide, passez votre chemin, ce n'est pas avec ce genre de manga que vous arriverez à remonter la pente. Parce qu'ici, c'est sombre comme pas permis. J'avais entendu parler de ce manga plusieurs fois et l'on m'avait mis en garde contre sa noirceur, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point-là. C'est noir charbon, avec un personnage principal qui connaitra toute la déchéance possible et imaginable. C'est tellement réaliste et tellement bien mis en scène que rien ne permet de tempérer ce qu'il se passe. On assiste impuissant à toute cette dégradation physique et mentale d'un homme torturé depuis son enfance. Le fait de le voir être un salaud est horrible, mais tout l'est, dans ce manga. Évidemment, le tout est renforcé par le dessin qui arrive à tirer parti de son réalisme pour sombrer dans la noirceur, et qui renforce le côté progressivement malsain. On a le droit à de très belles planches, mais aussi à des planches bien malaisantes. Bref, un manga sombre, violent dans son propos et extrêmement noir, mais terriblement bien fait. Si vous avez la force mentale pour le faire, n'hésitez pas. Mais attention, c'est vraiment dur comme lecture.
Les Enfants de l'envie
Une très bonne lecture que j'ai particulièrement appréciée. Le dessin de l'auteur m'a beaucoup plu, c'est très beau et très doux à l’œil, mais surtout elle sait utiliser la pagination pour obtenir des effets de lecture très sympathique. Son dessin sans case se marie avec son style pour donner des pages pleines de douceur et avec une fluidité de lecture assez remarquable. Je tiens vraiment à le préciser, parce que j'ai pas eu souvent cette sensation en lisant, mais c'est comme si l'auteur nous guidait gentiment à travers la page pour descendre du regard. Ajoutons à cela le scénario, qui m'a beaucoup plus là encore. Une petite tranche de vie, mais avec quelques détails historiques et une surprise que je ne pensais vraiment pas voir débarquer. C'est très bien mis en scène, et jusqu'au bout j'ai eu un petit sourire. Les personnages sont attachants, et tous très réalistes, les situations sentent le réel, c'est vraiment quelque chose de simple mais d'efficace. Une belle découverte en ce qui me concerne, et j'ai bien hâte de découvrir ce que l'auteur nous réserve par la suite.
L'Institution
Un bon album de Binet dont le ton est vraiment glauque. C'est une autobiographie où Binet parle de son enfance dans un pensionnat catholique. On retrouve de l'humour noir et de la critique sociale comme c'est souvent le cas avec cet auteur, mais le fait que les situations soient arrivées dans la réalité donne un coté triste à l'album et même effrayant vu qu'il se passe des choses horribles dans ce pensionnat ! Et ce n'est pas juste les adultes qui abusent de leurs pouvoirs, les enfants peuvent être terribles aussi et ils vont même jusqu'à martyriser un prof ! C'est donc un album qui m'a fait rigoler, mais d'un rire jaune car au final ce qui se passe dans cet institution est triste et déplorable. Je suis bien content de n'avoir jamais mis mes pieds dans ce genre d'endroit.
Presque
Probablement le meilleur album 'sérieux' de Larcenet et aussi un album que je voulais lire depuis longtemps. Larcenet parle de ce qu'il a vécu durant son service militaire et cela fait tellement peur que je suis content de faire parti d'un pays sans service militaire obligatoire et que cela a été aboli en France ! J'ai été ému par cet album et le propos de Larcenet est intelligent. Il dénonce l'armée sans tomber dans des clichés ou des trucs superficiels et son propos est sincère. J'ai bien aimé l'utilisation de dessin réaliste (enfin pour du Larcenet) avec plein de noir durant une bonne partie de l'album et que les scènes plus 'comiques' (enfin c'est marrant si comme moi on aime l'humour noir) sont dans un style humoristique. Je trouve que cela fait un bon contraste. Ces passages permettent aussi de s'amuser un peu dans un album au ton assez dur.
Dark Museum
En voilà une bonne surprise que cette nouvelle série chez Delcourt ! Ce premier tome de "Dark Museum" m'aura en tout cas pleinement convaincu ! Moi qui affectionne l'art et les illustrations, cette idée d'imaginer l'histoire qui se cache derrière un tableau est tout simplement géniale. Et je ne pouvais être mieux servi que par ce premier opus basé sur la tableau "American gothic" de Grant Wood, qui m'a toujours impressionné depuis que je l'ai découvert lors de mes lointaines études d'histoire de l'art. L'autre point fort de cette série c'est que chaque tome propose une histoire complète et peut donc se lire indépendamment. Gihef et Didier Alcante ont tout simplement trouvé LA bonne idée, LA bonne histoire, avec toute la noirceur et la rancœur que m'ont toujours inspiré les deux personnages de ce tableau. Et le coup de crayon de Stephane Perger ainsi que sa magnifique mise en couleur à l'aquarelle donnent toute la force et le saignant imaginé par notre duo de scénariste. Certaines planches sont tout bonnement magnifiques malgré l'horreur représentée... Alors j'en re-veux, et du même tonneau ! Avec une telle version, l'histoire de l'art n'aura bientôt plus de secrets pour personne :p *** Tome 2 *** Après le premier album tiré du tableau « American Gothic » qui m’avait vraiment botté et qui était pour moi une vraie réussite, voici venir « Le cri » d’Edvard Munch. On retrouve Alcante & Gihef au scénario, mais c’est Luc Brahy qui se colle cette fois au dessin. Si le premier opus s’était « limité » à imaginer l’envers du tableau « American Gothic », Alcante et Gihef impliquent dans cet album le peintre en tant que personnage central. Après le décès de son père, Edvard Munch déjà fragile est interné pour des accès de rages incontrôlés. Une de ses amies intervient pour essayer de remédier à son mal en faisant intervenir un jeune médecin ouvert aux nouvelles théories psychanalytiques naissantes. Après avoir semble-t-il percé l’origine du traumatisme, ils décident d’embarquer tout le monde pour l’Indonésie afin de confronter Edvard Munch à la source de son cauchemar… Le récit est plutôt bien amené et mené, surtout que le dessin réaliste de Luc Brahy est du genre efficace et tend parfaitement à rendre l’ambiance de cette fin XIXe. C’est juste l’extravagance de ce voyage en Indonésie qui m’a fait tiquer… Voilà une personne enfermée plus ou moins secrètement pour son comportement violent et dangereux et qu’on embarque faire un p’tit tour à l’autre bout du monde… Ok c’est pour le soigner, et il est encadré mais vu les connaissances psychanalytiques de l’époque, le temps que représente un tel voyage et son coût, tout cela m’a semblé peu probable… et je ne vous parle pas de l’explication du mal qui ronge notre cher Munch pour ne pas spoiler, mais dans le genre capilotracté, là on va chercher loin. Autant je suis amateur de fantastique et de science-fiction, ce n’est donc pas le genre qui me rebute et je suis ouvert à toute proposition malhonnête pour peu qu’elle soit bien amenée et me fasse triper, autant là j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’explication et ce voyage. Du coup forcément, mon appréciation s’en ressent, et même si l’album se laisse lire tranquillement et peut faire passer un agréable moment de lecture, on est loin de la qualité du premier album qui m’avait vraiment scotché.
Doggybags présente
*** Tome 1 South Central Stories *** C'est bien du Ankama, c'est bien du Label 619, même format et codes graphiques que le Doggybags... mais ce n'est pas du Doggybags. C'est du "Doggybags présente", ok ?! Tout le monde suit ?! "South Central Stories", entièrement réalisé par Neyef, avait tout pour rentrer dans un Doggybags classique, si ce n'était la très bonne trame scénaristique qui demandait plus qu'un bon tiers d'album que propose le concept habituel. Qu'à cela ne tienne, RUN emballé par le projet lance cette déclinaison du concept pour permettre à Neyef de nous proposer un récit complet et plus que réussi ! C'est comme si habitués à une excellente collection de courts métrages, vous passiez au format long. "Enlarge your Comics !" sic. Avec "South Central stories" on plonge dans le L.A. des street gangs. Une fashion week assez peu recherchée sur les codes couleurs, des conflits de voisinages récurrents pour des bouts de trottoirs, des pharmacies particulières aux normes hygiéniques déplorables et des mômes très bruyants : South Central, c'est pas particulièrement "Ze Place 2 Be" si t'es pas né là-bas, que t'es un peu pâle de peau ou simplement si tu ne rentres pas dans le dichotomique code couleur local : rouge ou blanc ; 66 ou slain. Vouloir échapper à cette sordide réalité tient plus du miracle ou du vœu pieux et se paie chaque jour comptant comme le vérifiera Jacob, l'un des personnages centraux du récit. Je ne rentrerais pas plus dans les détails de l'intrigue pour vous en préserver les bonnes surprises qui jalonnent ce récit. Je dirais juste que Neyef a su très malicieusement mêler ce bouillonnant univers du street gang avec un des ressorts classiques de la littérature, le tout de la plus belle des façons... On est dans le drame en trois actes rondement mené et digéré. Graphiquement, Neyef s'en donne aussi à cœur joie ! Son style bien particulier, très inspiré par Guillaume Singelin ou Run quand même, a de la gueule et de la tenue. Il prend de l'assurance par rapport au dernier Doggybags auquel il avait contribué. Il sait donner à son histoire toute l'énergie que requiert la violence et l'horreur qu'il nous balance. Un trait faussement simpliste et hyper expressif au niveau des personnages, rehaussé d’onomatopées et de codes graphiques souvent très bien trouvés lui permettent de nous faire claquer ses planches pleine poire ! Ajoutez à cela une mise en couleur que j'ai adoré. Il sait parfaitement jouer sur les palettes qu'il propose pour gérer les ambiances en fonction des séquences de son récit : juste parfait ! Alors, plus d'excuses pour les amateurs du Label 619 qui n'auraient pas encore plongé dans ce "Doggybags présente" ! "South Central Stories" c'est du tout bon ! A acheter les yeux fermés pour les amateurs de la collection et une très belle manière de rentrer dans l'univers de Doggybags pour ceux qui ne connaitraient pas encore. *** Tome 2 Heart Breaker *** 2e opus de la série « Doggy bags présente », « Heart Breaker » s’inscrit dans la suite du 6e opus de « Doggy Bags ». Reprenant le personnage de Celyna, alias Heart Breaker, l’album composé de trois nouveaux récits s’ouvre sur la suite directe du tome 6 qui nous avait fait la découvrir. Petite déception à mon gout déjà, car ce que j’avais apprécié avec le premier « Doggy Bags présente » c’était justement de ne proposer qu’UN récit mais plus long et approfondit par rapport au format classique des courtes histoires cinglantes et sanglantes de « Doggy bags » tout court. D’autant que là, pas de chance, aucun des trois graphismes des auteurs qui ont participé à l’aventure ne m’a vraiment transcendé. Si le premier de Hasteda et Sourya est celui qui m’a le moins déplu, je trouve qu’il manque quand même d’assise. Pour un dessin s’inspirant du manga, je comprends cette volonté de mettre en avant le mouvement pour souligner l’action ; mais le reste manque de précision et donne au tout un petit côté flottant qui ne sert pas forcément le récit. Le second scénarisé par Run avec Chariospirale au dessin m’a encore moins convaincu. Ok, le trait a de la personnalité, j’aime ce qui sort du cadre et me faire surprendre, mais là, bof, vraiment pas accroché, d’autant que l’histoire en elle-même ne casse pas des briques et n’apporte pas grand-chose à la trame scénaristique qu’on suivait jusque-là. Le dernier volet enfin scénarisé par Céline Tran avec Maria Llovet au dessin reprend la trame scénaristique principale : Celyna veut retrouver celui qui l’a transformé en ce qu’elle est devenue. L’encrage est très épais et le trait minimaliste pour un rendu pourtant réaliste ; là, c’est l’ancrage et la colorisation qui ne sont pas ma tasse de thé. Autant en peinture je peux aimer la matière, là, le rendu est assez étrange et un brin grossier. Et si j’arrive parfois à passer par-dessus mes réticences question graphisme, il faut que le scénario soit raccord avec ce qu’on me propose et qu’il m’accroche vraiment. Là, on est loin de tout ça. Moi qui suis plutôt fan du genre et du concept, j’avoue que là c’est une réelle déception. Je vous renvoie plutôt au 1er tome de « Doggy Bags présente », « South Central Stories », qui lui tient toutes ses promesses.
Mon Papa
Cynique, méchant et grince dent, Reiser est un auteur qui sait appuyer là où ça fait mal, et avec une belle pointe humoristique. L'auteur nous livre une critique acerbe d'une partie de la population, ces pauvres alcooliques et chômeurs qu'on se plait à détester. C'est des gags efficaces, qui font mouche autant dans l'humour que dans la dénonciation, et j'ai adoré cette méchanceté très loin du bienpensant, et qui dénonce de manière efficace la bétise crasse de l'humain. Reiser ne se prive pas, pour notre plus grand plaisir. A noter que malgré l'âge de cette BD, la critique reste totalement d'actualité, et ça fait plaisir de voir qu'on peut faire de l'humour d'actualité aussi intemporel ! Bref, si vous ne connaissez pas Reiser, c'est sans doute la meilleure manière de l'aborder.
L'Araignée de Mashhad
3.5 Le meilleur album de cet auteur iranien que j'ai lu jusqu'à présent ! L'histoire met en scène un fait divers iranien que je ne connaissais pas : dans une ville très conservatrice, un homme a tué plusieurs prostituées pour des prétextes religieux. Il a fait des interviews filmées avec deux journalistes et ces interviews sont retranscrits en bande dessinée dans cet album. Il y a aussi des passages fictifs comme lorsque l'auteur imagine la vie d'une des victimes de ce tueur en série. Moi qui aime bien les affaires criminelles, j'ai trouvé celle-ci passionnante. J'ai bien aimé comment l'auteur montre les problèmes de la société iranienne à travers ce tueur qui ne voit pas ce qu'il a fait de mal et dont une partie de la population appuyait ce qu'il faisait vu qu'il tuait des prostituées. Le dessin est d'un style réaliste qui, je trouve, va bien pour une BD documentaire.