J’ai découvert un peu sur le tard cet auteur via cette série, et c’est plutôt une bonne pioche. Je vous en recommande en tout cas la lecture.
Pas d’histoire ici, on est à la limite de la BD, puisque ce sont généralement des dessins pleine page (parfois plusieurs sur une page mais c’est plus rare), le plus souvent muets – même si parfois une bulle permet à l’un des protagonistes d’agrémenter l’humour de mots).
Les amateurs de Voutch, Quino ou Mordillo (surtout ce dernier pour les décors, un peu arrondis et quasi stylisés parfois) trouveront sûrement cette série à leur goût, même si l’humour développé ici par Ernst ne ressemble totalement à aucun d’entre eux.
Il y a un peu d’absurde, un chouia d’humour noir parfois, de la poésie, du dérisoire, Ernst joue souvent sur des petits riens du quotidien, et n’hésite pas à revenir sur un gag, pour exploiter toutes les idées qui lui sont venues à propos d’une scène, d’une image (voir la statue de la liberté par exemple).
Je n’ai jamais éclaté de rire. Mais aucun gag ne m’a réellement déçu, et ils m’ont quasiment tous fait sourire. On lit Ernst comme on respire la bonne humeur.
Alors, c’est sûr, il n’est pas nécessaire de tout acheter, mais un ou deux albums peuvent égayer la bibliothèque d’un amateur d’humour, car Ernst, sans être hyper original dans les thèmes abordés, développe un humour de qualité.
Note réelle 3,5/5.
Voilà un manga plutôt atypique : en sus de l'espèce de chasse au trésor, dont la motivation est elle aussi surprenante, nous avons une sorte de guide de voyage dans l'espace et dans le temps, à la rencontre des Aïnous, cette peuplade ayant habité l'île d'Hokkaïdo et les autres îles septentrionales avant les Japonais...
La transmission de leurs traditions étant orale, on a peu de témoignages de leur histoire, tandis que les personnages en faisant partie sont difficilement comptabilisables. Une entrée en douceur dans cette culture animiste très particulière, plus ou moins oubliée au Japon et remise au goût du jour -ou simplement reconnue après des décennies d'étouffement culturel- depuis seulement quelques années. L'auteur se montre assez didactique et pédagogique, mais sait aussi faire respirer ses personnages et ses lecteurs, avec un peu d'humour (comme lors du recueil de l'ourson), finement dosé, tout cela...
Lors du tome 3 de nouveaux personnages prennent de l'importance, pas inintéressants, même si un peu caricaturaux. L'intérêt se prolonge, même si le 4 me semble marquer une certaine respiration. L'intrigue semble se resserrer autour d'un trio atypique, qui prend du plaisir ensemble. L'occasion d'avoir des passages frappés du sceau de l'humour, mais j'espère qu'on va revenir plus longuement au thème principal, cette chasse au trésor pas comme les autres...
Au cours du tome 5 on y revient petit à petit, même si la "respiration" continue, et qu'on en apprend encore un peu sur les moeurs et coutumes des Aïnous et que la nature est mise en avant dans son ingéniosité et sa dangerosité.
Le tome 6 est encore très différent, avec deux sous-intrigues distinctes ; d'abord notre trio d'aventuriers devient quatuor, avec l'ajout de Kiroranke, dont on ne sait pas grand-chose. Le petit groupe arrive dans un hôtel particulier, et le récit bascule dans un mélange de L'Auberge rouge et du Silence des Agneaux. Par la suite on reste dans la "galaxie" des tatouages, avec les deux papys flingueurs qui se retrouvent en plein règlement de comptes à OK Corral dans un port de pêche d'Hokkaido... Surprenant, presque déroutant...
Et le tome 7 est encore différent, avec une ambiance un peu dans le style d'Assault on precinct 13, ou d'autres films de zombies, par exemple. Vous l'aurez compris, nos héros se retrouvent piégés dans une maison, avec des assaillants quelque peu inattendus...
Dans le tome 8 on s'approche d'un élément de l'intrigue du Silence des Agneaux, avec ce détraqué qui... Mais je n'en dirai pas plus, sachez que cela fait avancer un peu l'intrigue principale, que l'on avait plus ou moins perdue de vue dans les descriptions de plats aïnous... Avec le 9 on avance encore un petit peu, malgré une large digression, ou plutôt plusieurs. Le tome s'achève sur un bon cliffhanger, qui relance quelque peu l'intérêt pour la suite.
Les tomes 10 et 11 repartent un peu dans les digressions ; on fait la connaissance d'un couple de criminels un peu à la Bonnie & Clyde, avec une vision de nu féminin presque intégral, aussi incongru que joli. Puis un dépravé qui aime tellement la nature qu'il fait des cochonneries avec. Et toujours Shiraishi pour la part comique du récit. Pas inintéressant de façon fragmentée, mais de façon globale, on s'éloigne pas mal de la trame principale...
Le manga de Noda est très prenant, avec la rencontre entre ce soldat japonais et cette préadolescente aïnoue. Au-delà de cette introduction à la civilisation indigène, nous avons aussi une aventure avec un grand A, avec des intrigues et des circonstances très différentes dans les immensités désertiques d'Hokkaïdo.
Le dessin est nerveux, dynamique et très agréable à l'oeil.
A suivre, même si l'intrigue de base se dilue au fil de digressions plus ou moins intéressantes...
Bienvenue à Mapple!
Cette petite ville est située aux États Unis plus précisément dans le Nebraska. Son titre de noblesse est qu'elle fut le lieu de fabrication des Mapples square, petits bonbons carrés au caramel et au sirop d'érable. Une rue principale poussiéreuse et des habitants tous plus dégénérés les uns que les autres. N'oublions pas le Mapple institute for criminally insane qui accueille son lot de pervers et autres psychopathes en tous genres.
Dans la région de mystérieuses disparitions ont eu lieu, c'est pourquoi deux agents du FBI arrivent en ville afin d'enquêter. Quelle galerie de personnages mes aïeux. Nos deux flics, un directeur d’hôpital qui n'a pas du avoir son diplôme de façon très régulière, un politicien bien véreux et surtout une ribambelle de faux jetons, de décérébrés du bulbe, j'en passe tellement la liste est longue et jouissive.
Encore une fois le Label 619 fait très très fort. Au scénario David Hasteda nous mitonne une histoire aux petits oignons dont les éléments s’enchaînent telle une mécanique bien huilée. Comme d'habitude avec ce genre de parution, des petits inserts viennent nous raconter la vie et l’œuvre de tueurs célèbres au rang desquels on retrouve Charles Manson, David Koresh et la tuerie de Waco, sans oublier ce bon pasteur Jim Jones. Signalons même une petite collection de stickers en fin d'album du plus bel effet.
Au dessin Ludovic Chesnotte vous dessine de ces gueules impressionnantes avec un style extrêmement dynamique, vif et acéré. Le classement de cette BD dans la catégorie Comics est plus lié à son format et sa construction en chapitres courts qu'à une colorisation qui ici renforce le climat et n'est en rien comparable à ce que l'on voit ailleurs dans le genre.
Parmi tous les personnages que nous rencontrons celui d'une des prisonnières de l'institut pour criminels de Mapple est celui de Verna Howell, celle par qui tout va se déclencher dans un déluge de vengeance bien sûr sanguinolent, Label 619 oblige.
Foncez braves gens, une petite baffe comme on aimerait en recevoir plus souvent. Personnellement c'est bien sûr un coup de cœur que ce pavé de 156 pages dont aucune n'est inutile.
Message perso, PAco c'est pour toi.
Un peu désarçonné par mon immersion dans cet univers, j'ai fini au fil des pages par comprendre dans quel monde je venais d'échoir. Moi et ma sacro sainte manie de ne pas vouloir lire les 4e de couverture pour me laisser surprendre par ce que je lis !
Car en effet, au premier abord c'est dans une Scandinavie tout à fait contemporaine que l'historie débute, au moment de la grande fête de Walpurgis que célèbre la population. Pas trop au fait des fêtes nationales du nord de l'Europe, tout en ayant quelques notions des croyances vikings, j'étais encore loin du compte pour ce qui est du monde dans lequel évoluent nos personnages.
Nous sommes en fait en pleine uchronie religieuse, et toutes les anciennes croyances continuent de régir le monde, tout en ayant évolué avec les tenants et aboutissants de la modernité. Pas une seule religion monothéiste n'a vu le jour. Et c'est justement en voulant se protéger d'une prophétie annonçant la naissance d'une sorte de messie menant à l'émergence d'une religion monothéiste que la trame du récit va se construire.
Passé cet effet de surprise histoire d'apprivoiser l'univers qu'on nous propose, le côté thriller de cette série est assez attrayant et a réussi à piquer ma curiosité. C'est surtout les différents empires qui se partagent le monde et qui mènent la danse des intrigues que l'on va suivre qui donnent le change. Les personnages principaux que l'ont suit s'ils n'ont rien d'extraordinaire, conservent une petite part d'ombre intéressante qui donne envie d'en savoir plus.
C'est donc avec curiosité que j'attends la suite de ce thriller uchronique.
*** Tome 2 ***
Et bien la suite de cette série est tout aussi captivante que sa mise en place !
Le mystère de la tuerie de masse du premier tome ayant trouvé une explication, la machination d'une toute autre envergure qui avançait masquée derrière prend le pas sur l'intrigue.
On en apprend donc beaucoup plus sur le passé de nos protagonistes et la chasse à l'homme concernant nos fugitifs prend de l'ampleur. La Guilde veut absolument éviter l’avènement d'une religion monothéiste et pour se faire va tout mettre en œuvre pour tuer l'unique enfant survivant du carnage et qui serait le messie annoncé.
C'est rythmé, plein de rebondissements et la fin de ce second tome nous laisse sur un cliff hanger pas piqué des hannetons qui donne furieusement envie de savoir comment tout cela va se terminer !
Côté dessin, on reste sur un dessin qui fait un peu suranné, sans doute aussi à une colorisation un peu terne mais qui colle parfaitement à l'ambiance que dégage la série.
Vivement la suite !
Je monte ma note à 4
La collection "ligne noire", dirigée par Philippe Berthet est depuis son lancement, un gage de qualité. Ce dernier opus, sur un scénario de Raule (scénariste de Jazz Maynard)est encore meilleur que le précédent Motorcity.
J'ai trouvé le scénario plus dense, plus long à lire, bref un très bon one shot.
Je connais assez bien Barcelone, où se déroule le récit, mais là, je découvre encore ici des endroits assez inattendus. (Merci Raule!)
Cet opus qui mêle enquête policière, marché de l'art et histoire familiale, est un régal de lecture.
Même Berthet, dont j'adore le dessin, prend un parti pris très tranché avec le personnage de Sophie, l'ex femme de Philippe Martin, femme que l'on ne voit jamais réellement.
Les dernières pages, sur un fond musical signé Jacques Brel, sont fort bien agencées.
Comme les autres albums de la collection, voici un album que je relirai avec plaisir, gage d'une bonne qualité.
Second one-shot de la trilogie thématique de Warren Ellis sur sa vision pessimiste des Super Héros après Black Summer et toujours avec J.J. Ryp aux pinceaux, No Hero ne permet aucun doute sur son contenu de par son titre.
Si Black Summer se permettait de trop grosses ambitions à développer en un seul album en négligeant certains de ses personnages bien trop nombreux, Ellis corrige le tir en s'attachant au destin d'un jeune homme irréprochable au premier abord souhaitant intégrer un groupe de super justiciers.
De simple Vigilante sans reproches, Joshua va attirer l'attention de Carrick Masterson, génial inventeur d'une drogue procurant les pouvoirs nécessaires pour devenir un membre surpuissant des Front Line. Mais cette métamorphose se fera au prix fort....
Ellis ne manque pas d'ambitions et se permet même le luxe d'instaurer son univers et ses origines par de judicieux flashbacks des années 60 à l'époque actuelle. Or l'époque actuelle est bien celle de l'après 11 septembre et de la sécurité intérieure au sein des Etats-Unis, véritable propos de cette histoire. Aux innocents les mains sales pourrait-on même se permettre d'évoquer en parallèle de la lente mais horrible métamorphose de Joshua en arme ultime qui ne se fera pas sans douleur.
La douleur justement tant physique que psychologique trouve un véritable écho entre les mains de Ryp. Graphiquement c'est superbe mais également très organique avec de nombreuses scènes sanglantes et même difficiles à supporter.
La méthode Ellis/Ryp déjà bien expressive dans Black Summer ne ménage pas ses lecteurs par de nombreux ajouts "gratinés". Les amateurs de gore tout comme d'action vont apprécier tout en se doutant de la fin tragique et inéluctable de cette escalade même si il subsiste quelques surprises qu'il serait indécent de dévoiler ici.
Proposant des planches superbes et fourmillant de détails, No Hero est bien plus intéressant que Black Summer et moins confus. Le seul reproche formulé pourrait être dans son déroulement finalement prévisible mais ô combien jouissif.
Ah, voilà une BD qui sort (un peu) des sentiers battus. Cookie Kalkair, auteur québécois, a rassemblé quelques amis masculins aux sexualités diverses afin, justement, d'en parler. Sans tabou, sans filtre.
Le résultat est un album réjouissant, dans la façon dont il aborde ce sujet délicat, avec beaucoup de fraîcheur, d'enthousiasme. Bien sûr, on nous dit qu'il n'y a pas de jugement, mais les protagonistes réagissent quand même aux révélations, aux aveux et aux attitudes les uns des autres. C'est en cela aussi qu'il est intéressant : comment interagissent ces personnages aux appréhensions diverses de LA chose...
Ça parle de masturbation, d'orgasme, de fantasmes, de circoncision, d'éjaculation précoce, de soumission, de bisexualité, de prostate (eh oui), de taille du pénis, de polyamour... Et d'autres choses encore, et c'est bien.
Avec son style semi-réaliste très en vogue chez les indépendants, Cookie Kalkair rend justice à ces hommes heureux. Et c'est bien. Baisons tous avec des partenaires consentants, le monde n'en sera que meilleur.
Pré-publiées à l'origine dans la série Frank Margerin présente, les histoires de Mezzo et Pirus se retrouvent dans le présent ouvrage agrémenté pour l'occasion d'une sixième histoire, celle-ci, inédite.
Le recueil porte bien son nom puisqu'il s'agit pour la plupart de courtes histoires cyniques et cruelles traitant de personnages désabusés.
Si la plupart d'entre elles se terminent par une chute digne des productions EC Comics, certaines semblent parfois abruptes ou inachevées (les histoires Jimmy, Sucre et Victoria sont plus proches de l'ébauche de ce que les auteurs délivreront plus tard avec leur sommet Le Roi des Mouches).
Parfois inégales, souvent inspirées, ces œuvres de jeunesse restent avec le recul de formidables récits aux dialogues ciselés sublimés par le talent graphique d'un Mezzo affinant son style imparable et dont on voit clairement l'évolution.
Sans être indispensable, "Un monde étrange" plaira aux fans des auteurs tout comme à ceux d'un David Lynch dont on ressent également l'influence ici.
Le duo d'auteurs argentins Agrimbau/Ippoliti s'est intéressé à uen guerre oubliée, un conflit qui a secoué l'Amérique du Sud il y a 150 ans, une bataille déchirante étant son point culminant : Acosta Ñu.
Au cours de celle-ci, 3 500 paraguayens pauvrement armés, principalement des enfants de 9 à 15 ans, des vieillards et des blessés, se retrouva face à la Triple Alliance, alimentée par les vétérans brésiliens, argentins et uruguayens (15 000 hommes). Une bataille sanglante, une véritable boucherie. Pour commémorer leur mémoire, le 16 août est devenu au Paraguay le Jour des Enfants, un jour férié.
Comme beaucoup d'auteurs désireux de rendre son récit accessible au plus grand nombre, Agrimbau a décidé de raconter la petite histoire pour nous montrer la grande Histoire. C'est plutôt efficace, le photographe français que l'on suit, même s'il est parfois dépassé par les évènements, permet d'en saisir globalement l'ampleur. Et l'horreur.
Le trait de Gabriel Ippoliti est fin bien que charbonneux, très expressif bien que fuyant parfois.
Un bien bel album.
J’ai lu l’Apocalypse selon Magda il y a un certain temps en oubliant d’en écrire un avis sur le site. Je rectifie cette petite omission maintenant, d’autant que l’album m’avait fait, au moment de sa sortie, très forte impression.
Les auteures incluent un élément propre à l’anticipation ou au fantastique à leur récit (à savoir la fin du monde) sans doute pour aborder le sujet de l’adolescence par un angle original et / ou métaphorique. J’ai davantage perçu cet album comme un roman graphique traitant de l’adolescence avec son cortège de nouvelles expériences, ici largement exacerbées par l’imminence de la mort annoncée.
L’histoire est captivante de bout en bout grâce à une narration efficace et un découpage dynamique. Les personnages sont globalement réussis, notamment Magda et ses copains, qui avides de vie et de liberté, vont multiplier toutes sortes d’expériences : alcool, drogue, sexe…
L’Apocalypse selon Magda est une jolie BD, à la fois dure, émouvante et puissante.
A découvrir !
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Clin d'oeil
J’ai découvert un peu sur le tard cet auteur via cette série, et c’est plutôt une bonne pioche. Je vous en recommande en tout cas la lecture. Pas d’histoire ici, on est à la limite de la BD, puisque ce sont généralement des dessins pleine page (parfois plusieurs sur une page mais c’est plus rare), le plus souvent muets – même si parfois une bulle permet à l’un des protagonistes d’agrémenter l’humour de mots). Les amateurs de Voutch, Quino ou Mordillo (surtout ce dernier pour les décors, un peu arrondis et quasi stylisés parfois) trouveront sûrement cette série à leur goût, même si l’humour développé ici par Ernst ne ressemble totalement à aucun d’entre eux. Il y a un peu d’absurde, un chouia d’humour noir parfois, de la poésie, du dérisoire, Ernst joue souvent sur des petits riens du quotidien, et n’hésite pas à revenir sur un gag, pour exploiter toutes les idées qui lui sont venues à propos d’une scène, d’une image (voir la statue de la liberté par exemple). Je n’ai jamais éclaté de rire. Mais aucun gag ne m’a réellement déçu, et ils m’ont quasiment tous fait sourire. On lit Ernst comme on respire la bonne humeur. Alors, c’est sûr, il n’est pas nécessaire de tout acheter, mais un ou deux albums peuvent égayer la bibliothèque d’un amateur d’humour, car Ernst, sans être hyper original dans les thèmes abordés, développe un humour de qualité. Note réelle 3,5/5.
Golden Kamui
Voilà un manga plutôt atypique : en sus de l'espèce de chasse au trésor, dont la motivation est elle aussi surprenante, nous avons une sorte de guide de voyage dans l'espace et dans le temps, à la rencontre des Aïnous, cette peuplade ayant habité l'île d'Hokkaïdo et les autres îles septentrionales avant les Japonais... La transmission de leurs traditions étant orale, on a peu de témoignages de leur histoire, tandis que les personnages en faisant partie sont difficilement comptabilisables. Une entrée en douceur dans cette culture animiste très particulière, plus ou moins oubliée au Japon et remise au goût du jour -ou simplement reconnue après des décennies d'étouffement culturel- depuis seulement quelques années. L'auteur se montre assez didactique et pédagogique, mais sait aussi faire respirer ses personnages et ses lecteurs, avec un peu d'humour (comme lors du recueil de l'ourson), finement dosé, tout cela... Lors du tome 3 de nouveaux personnages prennent de l'importance, pas inintéressants, même si un peu caricaturaux. L'intérêt se prolonge, même si le 4 me semble marquer une certaine respiration. L'intrigue semble se resserrer autour d'un trio atypique, qui prend du plaisir ensemble. L'occasion d'avoir des passages frappés du sceau de l'humour, mais j'espère qu'on va revenir plus longuement au thème principal, cette chasse au trésor pas comme les autres... Au cours du tome 5 on y revient petit à petit, même si la "respiration" continue, et qu'on en apprend encore un peu sur les moeurs et coutumes des Aïnous et que la nature est mise en avant dans son ingéniosité et sa dangerosité. Le tome 6 est encore très différent, avec deux sous-intrigues distinctes ; d'abord notre trio d'aventuriers devient quatuor, avec l'ajout de Kiroranke, dont on ne sait pas grand-chose. Le petit groupe arrive dans un hôtel particulier, et le récit bascule dans un mélange de L'Auberge rouge et du Silence des Agneaux. Par la suite on reste dans la "galaxie" des tatouages, avec les deux papys flingueurs qui se retrouvent en plein règlement de comptes à OK Corral dans un port de pêche d'Hokkaido... Surprenant, presque déroutant... Et le tome 7 est encore différent, avec une ambiance un peu dans le style d'Assault on precinct 13, ou d'autres films de zombies, par exemple. Vous l'aurez compris, nos héros se retrouvent piégés dans une maison, avec des assaillants quelque peu inattendus... Dans le tome 8 on s'approche d'un élément de l'intrigue du Silence des Agneaux, avec ce détraqué qui... Mais je n'en dirai pas plus, sachez que cela fait avancer un peu l'intrigue principale, que l'on avait plus ou moins perdue de vue dans les descriptions de plats aïnous... Avec le 9 on avance encore un petit peu, malgré une large digression, ou plutôt plusieurs. Le tome s'achève sur un bon cliffhanger, qui relance quelque peu l'intérêt pour la suite. Les tomes 10 et 11 repartent un peu dans les digressions ; on fait la connaissance d'un couple de criminels un peu à la Bonnie & Clyde, avec une vision de nu féminin presque intégral, aussi incongru que joli. Puis un dépravé qui aime tellement la nature qu'il fait des cochonneries avec. Et toujours Shiraishi pour la part comique du récit. Pas inintéressant de façon fragmentée, mais de façon globale, on s'éloigne pas mal de la trame principale... Le manga de Noda est très prenant, avec la rencontre entre ce soldat japonais et cette préadolescente aïnoue. Au-delà de cette introduction à la civilisation indigène, nous avons aussi une aventure avec un grand A, avec des intrigues et des circonstances très différentes dans les immensités désertiques d'Hokkaïdo. Le dessin est nerveux, dynamique et très agréable à l'oeil. A suivre, même si l'intrigue de base se dilue au fil de digressions plus ou moins intéressantes...
Doggybags - Mapple squares
Bienvenue à Mapple! Cette petite ville est située aux États Unis plus précisément dans le Nebraska. Son titre de noblesse est qu'elle fut le lieu de fabrication des Mapples square, petits bonbons carrés au caramel et au sirop d'érable. Une rue principale poussiéreuse et des habitants tous plus dégénérés les uns que les autres. N'oublions pas le Mapple institute for criminally insane qui accueille son lot de pervers et autres psychopathes en tous genres. Dans la région de mystérieuses disparitions ont eu lieu, c'est pourquoi deux agents du FBI arrivent en ville afin d'enquêter. Quelle galerie de personnages mes aïeux. Nos deux flics, un directeur d’hôpital qui n'a pas du avoir son diplôme de façon très régulière, un politicien bien véreux et surtout une ribambelle de faux jetons, de décérébrés du bulbe, j'en passe tellement la liste est longue et jouissive. Encore une fois le Label 619 fait très très fort. Au scénario David Hasteda nous mitonne une histoire aux petits oignons dont les éléments s’enchaînent telle une mécanique bien huilée. Comme d'habitude avec ce genre de parution, des petits inserts viennent nous raconter la vie et l’œuvre de tueurs célèbres au rang desquels on retrouve Charles Manson, David Koresh et la tuerie de Waco, sans oublier ce bon pasteur Jim Jones. Signalons même une petite collection de stickers en fin d'album du plus bel effet. Au dessin Ludovic Chesnotte vous dessine de ces gueules impressionnantes avec un style extrêmement dynamique, vif et acéré. Le classement de cette BD dans la catégorie Comics est plus lié à son format et sa construction en chapitres courts qu'à une colorisation qui ici renforce le climat et n'est en rien comparable à ce que l'on voit ailleurs dans le genre. Parmi tous les personnages que nous rencontrons celui d'une des prisonnières de l'institut pour criminels de Mapple est celui de Verna Howell, celle par qui tout va se déclencher dans un déluge de vengeance bien sûr sanguinolent, Label 619 oblige. Foncez braves gens, une petite baffe comme on aimerait en recevoir plus souvent. Personnellement c'est bien sûr un coup de cœur que ce pavé de 156 pages dont aucune n'est inutile. Message perso, PAco c'est pour toi.
Gudesonn
Un peu désarçonné par mon immersion dans cet univers, j'ai fini au fil des pages par comprendre dans quel monde je venais d'échoir. Moi et ma sacro sainte manie de ne pas vouloir lire les 4e de couverture pour me laisser surprendre par ce que je lis ! Car en effet, au premier abord c'est dans une Scandinavie tout à fait contemporaine que l'historie débute, au moment de la grande fête de Walpurgis que célèbre la population. Pas trop au fait des fêtes nationales du nord de l'Europe, tout en ayant quelques notions des croyances vikings, j'étais encore loin du compte pour ce qui est du monde dans lequel évoluent nos personnages. Nous sommes en fait en pleine uchronie religieuse, et toutes les anciennes croyances continuent de régir le monde, tout en ayant évolué avec les tenants et aboutissants de la modernité. Pas une seule religion monothéiste n'a vu le jour. Et c'est justement en voulant se protéger d'une prophétie annonçant la naissance d'une sorte de messie menant à l'émergence d'une religion monothéiste que la trame du récit va se construire. Passé cet effet de surprise histoire d'apprivoiser l'univers qu'on nous propose, le côté thriller de cette série est assez attrayant et a réussi à piquer ma curiosité. C'est surtout les différents empires qui se partagent le monde et qui mènent la danse des intrigues que l'on va suivre qui donnent le change. Les personnages principaux que l'ont suit s'ils n'ont rien d'extraordinaire, conservent une petite part d'ombre intéressante qui donne envie d'en savoir plus. C'est donc avec curiosité que j'attends la suite de ce thriller uchronique. *** Tome 2 *** Et bien la suite de cette série est tout aussi captivante que sa mise en place ! Le mystère de la tuerie de masse du premier tome ayant trouvé une explication, la machination d'une toute autre envergure qui avançait masquée derrière prend le pas sur l'intrigue. On en apprend donc beaucoup plus sur le passé de nos protagonistes et la chasse à l'homme concernant nos fugitifs prend de l'ampleur. La Guilde veut absolument éviter l’avènement d'une religion monothéiste et pour se faire va tout mettre en œuvre pour tuer l'unique enfant survivant du carnage et qui serait le messie annoncé. C'est rythmé, plein de rebondissements et la fin de ce second tome nous laisse sur un cliff hanger pas piqué des hannetons qui donne furieusement envie de savoir comment tout cela va se terminer ! Côté dessin, on reste sur un dessin qui fait un peu suranné, sans doute aussi à une colorisation un peu terne mais qui colle parfaitement à l'ambiance que dégage la série. Vivement la suite ! Je monte ma note à 4
l'art de mourir
La collection "ligne noire", dirigée par Philippe Berthet est depuis son lancement, un gage de qualité. Ce dernier opus, sur un scénario de Raule (scénariste de Jazz Maynard)est encore meilleur que le précédent Motorcity. J'ai trouvé le scénario plus dense, plus long à lire, bref un très bon one shot. Je connais assez bien Barcelone, où se déroule le récit, mais là, je découvre encore ici des endroits assez inattendus. (Merci Raule!) Cet opus qui mêle enquête policière, marché de l'art et histoire familiale, est un régal de lecture. Même Berthet, dont j'adore le dessin, prend un parti pris très tranché avec le personnage de Sophie, l'ex femme de Philippe Martin, femme que l'on ne voit jamais réellement. Les dernières pages, sur un fond musical signé Jacques Brel, sont fort bien agencées. Comme les autres albums de la collection, voici un album que je relirai avec plaisir, gage d'une bonne qualité.
No Hero
Second one-shot de la trilogie thématique de Warren Ellis sur sa vision pessimiste des Super Héros après Black Summer et toujours avec J.J. Ryp aux pinceaux, No Hero ne permet aucun doute sur son contenu de par son titre. Si Black Summer se permettait de trop grosses ambitions à développer en un seul album en négligeant certains de ses personnages bien trop nombreux, Ellis corrige le tir en s'attachant au destin d'un jeune homme irréprochable au premier abord souhaitant intégrer un groupe de super justiciers. De simple Vigilante sans reproches, Joshua va attirer l'attention de Carrick Masterson, génial inventeur d'une drogue procurant les pouvoirs nécessaires pour devenir un membre surpuissant des Front Line. Mais cette métamorphose se fera au prix fort.... Ellis ne manque pas d'ambitions et se permet même le luxe d'instaurer son univers et ses origines par de judicieux flashbacks des années 60 à l'époque actuelle. Or l'époque actuelle est bien celle de l'après 11 septembre et de la sécurité intérieure au sein des Etats-Unis, véritable propos de cette histoire. Aux innocents les mains sales pourrait-on même se permettre d'évoquer en parallèle de la lente mais horrible métamorphose de Joshua en arme ultime qui ne se fera pas sans douleur. La douleur justement tant physique que psychologique trouve un véritable écho entre les mains de Ryp. Graphiquement c'est superbe mais également très organique avec de nombreuses scènes sanglantes et même difficiles à supporter. La méthode Ellis/Ryp déjà bien expressive dans Black Summer ne ménage pas ses lecteurs par de nombreux ajouts "gratinés". Les amateurs de gore tout comme d'action vont apprécier tout en se doutant de la fin tragique et inéluctable de cette escalade même si il subsiste quelques surprises qu'il serait indécent de dévoiler ici. Proposant des planches superbes et fourmillant de détails, No Hero est bien plus intéressant que Black Summer et moins confus. Le seul reproche formulé pourrait être dans son déroulement finalement prévisible mais ô combien jouissif.
Pénis de table
Ah, voilà une BD qui sort (un peu) des sentiers battus. Cookie Kalkair, auteur québécois, a rassemblé quelques amis masculins aux sexualités diverses afin, justement, d'en parler. Sans tabou, sans filtre. Le résultat est un album réjouissant, dans la façon dont il aborde ce sujet délicat, avec beaucoup de fraîcheur, d'enthousiasme. Bien sûr, on nous dit qu'il n'y a pas de jugement, mais les protagonistes réagissent quand même aux révélations, aux aveux et aux attitudes les uns des autres. C'est en cela aussi qu'il est intéressant : comment interagissent ces personnages aux appréhensions diverses de LA chose... Ça parle de masturbation, d'orgasme, de fantasmes, de circoncision, d'éjaculation précoce, de soumission, de bisexualité, de prostate (eh oui), de taille du pénis, de polyamour... Et d'autres choses encore, et c'est bien. Avec son style semi-réaliste très en vogue chez les indépendants, Cookie Kalkair rend justice à ces hommes heureux. Et c'est bien. Baisons tous avec des partenaires consentants, le monde n'en sera que meilleur.
Un Monde étrange
Pré-publiées à l'origine dans la série Frank Margerin présente, les histoires de Mezzo et Pirus se retrouvent dans le présent ouvrage agrémenté pour l'occasion d'une sixième histoire, celle-ci, inédite. Le recueil porte bien son nom puisqu'il s'agit pour la plupart de courtes histoires cyniques et cruelles traitant de personnages désabusés. Si la plupart d'entre elles se terminent par une chute digne des productions EC Comics, certaines semblent parfois abruptes ou inachevées (les histoires Jimmy, Sucre et Victoria sont plus proches de l'ébauche de ce que les auteurs délivreront plus tard avec leur sommet Le Roi des Mouches). Parfois inégales, souvent inspirées, ces œuvres de jeunesse restent avec le recul de formidables récits aux dialogues ciselés sublimés par le talent graphique d'un Mezzo affinant son style imparable et dont on voit clairement l'évolution. Sans être indispensable, "Un monde étrange" plaira aux fans des auteurs tout comme à ceux d'un David Lynch dont on ressent également l'influence ici.
Guarani - Les Enfants soldats du Paraguay
Le duo d'auteurs argentins Agrimbau/Ippoliti s'est intéressé à uen guerre oubliée, un conflit qui a secoué l'Amérique du Sud il y a 150 ans, une bataille déchirante étant son point culminant : Acosta Ñu. Au cours de celle-ci, 3 500 paraguayens pauvrement armés, principalement des enfants de 9 à 15 ans, des vieillards et des blessés, se retrouva face à la Triple Alliance, alimentée par les vétérans brésiliens, argentins et uruguayens (15 000 hommes). Une bataille sanglante, une véritable boucherie. Pour commémorer leur mémoire, le 16 août est devenu au Paraguay le Jour des Enfants, un jour férié. Comme beaucoup d'auteurs désireux de rendre son récit accessible au plus grand nombre, Agrimbau a décidé de raconter la petite histoire pour nous montrer la grande Histoire. C'est plutôt efficace, le photographe français que l'on suit, même s'il est parfois dépassé par les évènements, permet d'en saisir globalement l'ampleur. Et l'horreur. Le trait de Gabriel Ippoliti est fin bien que charbonneux, très expressif bien que fuyant parfois. Un bien bel album.
L'Apocalypse selon Magda
J’ai lu l’Apocalypse selon Magda il y a un certain temps en oubliant d’en écrire un avis sur le site. Je rectifie cette petite omission maintenant, d’autant que l’album m’avait fait, au moment de sa sortie, très forte impression. Les auteures incluent un élément propre à l’anticipation ou au fantastique à leur récit (à savoir la fin du monde) sans doute pour aborder le sujet de l’adolescence par un angle original et / ou métaphorique. J’ai davantage perçu cet album comme un roman graphique traitant de l’adolescence avec son cortège de nouvelles expériences, ici largement exacerbées par l’imminence de la mort annoncée. L’histoire est captivante de bout en bout grâce à une narration efficace et un découpage dynamique. Les personnages sont globalement réussis, notamment Magda et ses copains, qui avides de vie et de liberté, vont multiplier toutes sortes d’expériences : alcool, drogue, sexe… L’Apocalypse selon Magda est une jolie BD, à la fois dure, émouvante et puissante. A découvrir !