Les derniers avis (31447 avis)

Par doumé
Note: 4/5
Couverture de la série Jesse James
Jesse James

Un western qui retrace fidèlement la vie de Jesse James. Pour la population du sud, après la guerre de Sécession Jesse James devient un héros sudiste. Il symbolise la rancœur après la défaite face aux adversaires du Nord, une bd qui met en lumière la fracture au sein d'une même nation et cette biographie témoigne de l'état du pays pendant cette période. Les auteurs retracent tous les événements de sa vie avec les dates et les lieux réels des attaques de banques ou des trains. Une version la plus proche possible de la réalité, la bibliographie utilisée comme source pour la réalisation de cette bd en atteste. Une version historique qui ne cache pas le côté sombre du personnage comme la violence pendant les braquages ou les assassinats de la population civile. Nous sommes projetés dans le far west, la description de la vie de la population sudiste et leur état d'esprit après la défaite. La vie de Jesse James est si proche des versions romancées de nos héros de western avec en plus un dessin qui correspond à un dessin classique de western que pendant la lecture nous pourrions penser que cette histoire n'est pas réelle. Quelques pages à la fin présentent le résultat des recherches sur lesquelles sont basées la bande dessinée, une carte situe chaque événement important et des photographies d'époque nous révèlent le vrai visage de Jesse James. Western et histoire, deux genres qui se complémentent remarquablement dans cette bd.

17/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Mutafukaz
Mutafukaz

Si vous regardez mon blog, vous remarquerez que je suis une grande enfant, adepte de BD enfantine ou à humour, lire de vrais romans graphiques par moment ça change. Mutafukaz est vraiment tout un autre style de ce que j’ai l’habitude de lire, et cela m’a plu! De la vulgarité, de l’action dans tous les sens, on ne s’ennuie jamais. Les dessins sont vraiment au top, que ce soit les personnages tout comme les décors, c’est vraiment super joli à voir ! J’ai beaucoup aimé mais cela dit certaines scènes traînent un peu en longueur et des fois niveau scénario on peut se perdre car ça va un peu dans tous les sens. Je conseille !

17/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Super Pixel Boy
Super Pixel Boy

Premier tome réellement sympathique ! N’ayant pas connu cette époque qui semblait réellement sympatoche. C’est avec quand même une certaine nostalgie que j’ai lu cette BD. Pixel est un jeune garçon féru de jeux-vidéos, il en est complètement addict et il adore aller à la salle d’arcade et jouer à la console. Il y a des parties sur sa vie mais également des parties style 8bit qui expliquent des jeux-vidéos connus de l’époque qui ont d’ailleurs été abordées par Joueur Du Grenier pour la plupart. Graphisme vraiment sympa, j’ai adoré cette BD étant fan de jeux-vidéo et de rétro.

17/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Dans la nuit la liberté nous écoute...
Dans la nuit la liberté nous écoute...

Comme beaucoup de jeunes gens, le héros a vu ses convictions politiques renforcées durant l’occupation de la France par les Nazis. Ironie de l’Histoire, il va se trouver embarqué après la guerre dans le corps expéditionnaire envoyé par la France pour réprimer les velléités indépendantistes en Indochine, et donc se retrouver cette fois-ci de l’autre côté (le mauvais) de la force et de l’Histoire : celui du déni des droits humains, bien sûr au nom de la civilisation (antienne bien flétrie depuis l’utilisation galvaudée qui en a été faite depuis le XIXème siècle par la France – et les autres puissances européennes d’ailleurs). L’aventure humaine vécue par Albert Clavier est bien mise en image, dans un récit qui manque sans doute d’allant, mais qui se laisse lire quand même agréablement. Comme l’interview finale, et conformément à l’engagement d’Albert Clavier, c’est un album engagé, politisé, mais qui éclaire bien certains choix, qui est à prendre en compte à l’heure des comptes concernant la colonisation/décolonisation. Qui questionne aussi sur les moyens, qui ont souvent justifié des fins hypocrites. Trahir sa "patrie" ou ses valeurs ? Telle était la question. En tout cas tout ici est « incarné ». On quitte les slogans pour aller vers la vraie vie (la « découverte » par Clavier des exactions staliniennes après le rapport Khrouchtchev est crédible, celui-ci ayant vécu sans réelle instruction dans un coin reculé). Les vietnamiens et Clavier, les soldats et officiers du contingents donnent corps au débat, plutôt au combat d’idées qui a eu lieu. Cette Histoire à hauteur d’homme est l’un des principaux intérêts de cet album. Un beau dossier documentaire complète la lecture, qui s’est révélée intéressante, presque édifiante, sur la notion d’engagement, mais aussi sur la versatilité de la défense des droits humains par la France, qui a dévoyé ses principes, ses valeurs, pour se retourner in fine contre ceux—là mêmes qui prétendaient les défendre y compris contre son gré.

17/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Fables amères
Fables amères

Ceux qui ne connaissent pas le travail de Chabouté peuvent tout à fait commencer par ces deux petits albums pour le découvrir. En effet, la lecture est très rapide (beaucoup d’histoires sont muettes), le dessin est – comme d’habitude – fluide, très agréable, avec un Noir et Blanc élégant. Le titre de la série est très bien choisi. En effet, l’amertume, une certaine forme de noirceur dominent largement ces petites histoires, la chute étant souvent encore plus noire que l’histoire elle-même. Quelques rares exceptions (comme dans l’histoire se déroulant dans une cité de banlieue glauque, qui se finit avec un jeune lisant du Stevenson), ou lorsque l’humour est davantage présent (voir l’histoire où nous suivons un aveugle, qui échappe à tous les obstacles, alors qu’un jeune obnubilé par son portable se prend un lampadaire dans la gueule). Ces histoires courtes donnent une image triste de notre société. Celles qui sont muettes accentuent l’effet général dominant : la difficulté d’échanger, l’incommunicabilité, les malentendus. Clairement, l’amertume est là ! Mais aussi le plaisir de lecture donc.

17/12/2022 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Couleur des choses
La Couleur des choses

Une BD très originale, pas pour son scénario mais pour sa présentation. Chaque case est une vue de dessus du décor, soit une pièce pour les actions à l'intérieur, soit un plan pour les passages à l'extérieur. Tous les personnages sont représentés par deux cercles concentriques avec pour chaque personnage des couleurs différentes. Pour la compréhension de l'histoire, cette présentation ne pose aucun problème et l'auteur exploite à merveille ce mode de représentation en nous distillant dans le dessin des détails pour nous guider, comprendre et suivre les actions avec facilité. Mon problème a été au départ pour la lecture. A chaque case, il faut regarder les couleurs présentes pour comprendre qui est présent et la mémorisation des couleurs n'est pas aussi naturelle qu'une représentation classique, mais au fil des pages on finit par s'adapter et trouver du plaisir à la lecture. Le dessin est évidemment incomparable. L'approche graphique de l'auteur n'est pas seulement originale, elle est surtout réussie car il développe un style qui réussit à partir d'un plan sans vie à nous embarquer par terre et par mer dans une belle et cruelle aventure humaine. Pour le scénario, cette histoire me rappelle La Perle de Steinbeck avec un personnage pauvre qui lutte et se confronte à l'impossibilité de devenir riche malgré une fortune à portée de main. Dans cette BD, c'est Simon, un enfant de 14 ans qui gagne une fortune en jouant dans une course de chevaux. Un ticket gagnant qui doit transformer sa vie se retrouve cerné par des adultes avides de lui voler. Une histoire dynamique du début à la fin pleine de surprises parfois humoristiques parfois graves avec un peu de fantastique et toujours ce jeune héros avec qui nous partageons son insupportable périple à travers l'Angleterre. Félicitations à l'auteur et l'éditeur pour cette réussite collective, une découverte et une surprise complètement hors standard.

17/12/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Goya - Le Terrible Sublime
Goya - Le Terrible Sublime

Un album qui explore la psyché de ce visionnaire du troisième art. Edgar Poe fût un pionnier pour la littérature d'épouvante et d'horreur, Francisco de Goya le sera pour la peinture. J'ai pu vivre "l'expérience Goya" au palais des beaux-arts de Lille en novembre 2021. J'en suis ressorti estomaqué. El Torres propose une libre interprétation d'un pan de la vie de Goya qui m'a fasciné et secoué. Un récit qui n'est pas un biographie du peintre puisqu'il commence à partir de 1793, après une longue maladie qui va le rendre en partie sourd. Et à partir de ce moment, il va avoir des hallucinations de monstres et sorcières qui vont transformer sa façon de peindre et le pousser dans le fantastique horrifique pour tenter d'exorciser ses démons. Un récit qui met en exergue sa relation conflictuelle avec son épouse Josefa et celle plus qu'ambiguë avec la duchesse d'Albe, Maria Teresa. Des femmes qui marqueront sa vie. Un narration, à la frontière de la folie, entre réalité et visions cauchemardesques, qui nous plonge dans l'intimité de l'artiste et ses tourments. La proposition graphique de Fran Galán est époustouflante, il a su créer une atmosphère pesante, l'angoisse transpire sur chacune de ses planches. Il a su aussi piocher chez le peintre les visages cadavériques de certains de ses personnages. Des décors aux protagonistes, Galán a réalisé un travail soigné, réaliste et débordant de détails. Les couleurs mettent en valeur son trait précis dans des tons tantôt chauds, tantôt froids suivant l'état mental de Goya. Une immersion dans cette Espagne fin XVIII° et début XIX° siècle. Grandiose. Pour les amateurs d'art, pour les inconditionnels de Goya et pour les curieux.

16/12/2022 (modifier)
Couverture de la série J'ai tué le soleil
J'ai tué le soleil

Aaahhh Winshluss. Voilà un auteur de qui j’attends toujours beaucoup, et qui ne m’a jamais complètement déçu. Qui sait toujours, même sur des schémas déjà-vus, renouveler l’approche, et faire preuve d’originalité. C’est encore le cas ici avec ce récit post-apocalypse assez noir, qui vaut essentiellement pour sa construction déstructurant la ligne du temps. Comme pour le génial Smart monkey, on a un début muet énigmatique, violent et désespéré, puis les différentes pièces du puzzle se mettent en place dans les parties suivantes, en même temps que la parole – et une partie de la mémoire – du « héros » reviennent. Winshluss rebondit aussi sur l’actualité (le covid, qui a dû le marquer durant la rédaction de cet album) et nous en donne une vision partielle mais assez noire. La fin est relativement ouverte – en tout cas peut laisser perplexe, comme si lecteur et personnage principal se réveillaient au sortir d’un cauchemar. En tout cas la lecture, relativement rapide, est fluide et agréable. Le dessin, même s’il n’atteint pas les sommets de son « Pinocchio », est plutôt chouette, moderne et torturé. Deux petites remarques pour finir. D’abord que je n’ai pas été emballé par la couverture. Elle ne cache rien de la violence intérieure du personnage principale, mais je ne l’ai pas trouvé « jolie ». Ensuite la surprise de voir Gallimard publier cet album dans sa collection jeunesse, alors que c’est clairement un lectorat adulte qui est visé, et que les « jeunes » peuvent s’y trouver gênés par une certaine violence nihiliste, et par une construction un peu surprenante.

15/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Urgence climatique
Urgence climatique

Cet album démontre s’il en était besoin que l’on peut faire de la vulgarisation intéressante, intelligente, que l’on peut parler de sujets importants, graves, sans tomber dans le charabia chiant. Si cela n’est pas fait plus souvent, cela relève d’autres choix, forcément discutables. En tout cas, voilà une lecture qui présente bien les problèmes, leurs causes et leurs effets plus ou moins proches, de façon claire. Sans prendre le lecteur pour un imbécile, on lui donne au contraire les informations qui devraient lui permettre de prendre de meilleures décisions – du moins de faire en sorte que chacun puisse vérifier ce que font ou ne font pas à ce propos ceux qui se disent leurs représentants. Car il n’y a pas de fatalité ! Tout est affaire de choix, plus ou moins éclairés, mais toujours éclairant. Les rapports du GIEC se succèdent, souvent à peine évoqués dans les journaux au milieu de reportages sur les vacances lointaines, la vie des stars qui se déplacent en jet et le progrès que représentent la 4G, les exploits d’Elon Musk, etc. la lecture de ce genre de documentaire est fortement recommandée pour remettre une certaine hiérarchisation dans l’information. Et pour rappeler l’urgence d’agir, mais vraiment, en oubliant l’autre urgence, celle des profits immédiats (en matière de gros sous en bourse ou de voix aux élections). Et les auteurs ne se contentent pas d’un constat aux allures d’autopsie, ils montrent assez simplement ce qui pourrait être fait pour non pas inverser les courbes, mais au moins les infléchir fortement. Si la démonstration est aussi intéressante et d’une lecture fluide et très agréable, elle le doit aussi à Etienne Lécroart, dont le dessin simple et amusant accompagne très bien le propos d’Ivar Ekeland. Si j’admire le travail oubapien de Lécroart, je l’avais déjà vu soutenir efficacement un travail documentaire, dans « Les Riches au tribunal ». Lecture hautement recommandée donc !

14/12/2022 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la tête de Sherlock Holmes
Dans la tête de Sherlock Holmes

2 tomes qui nous entrainent dans une aventure inédite de l'ami Sherlock accompagné bien sûr de Watson. La bd est bien menée, les dessins sont bons et l'aventure s'avère même ludique car il faut intervenir sur les pages pour découvrir des indices supplémentaires. Pas grand chose à ajouter aux autres critiques, c'est un bon divertissement et si les prochaines aventures sont au même niveau, la note pourrait monter d'un point :)

14/12/2022 (modifier)