Gil Jourdan est l'un des séries préférées de mon enfance, et elle est resté une des séries que j'estime le plus. Certes, tout cela est très classique, et l'humour bon enfant, mais il y a dans ces albums de Tillieux, une fraîcheur, une ambiance, et un sens du narratif qui trouve peu d'équivalent aujourd'hui. Pour moi ces albums valent autant que les Spirou de Franquin.
Ceux que je préfère sont "La voiture immergée", "Les 3 tâches" et "Carats en vrac". Mon regard n'est sans doute pas très objectif car j'ai connu cette série lorsque j'étais tout jeune (j'ai appris à lire dans Gil Jourdan), elle incarne donc pour moi une espèce de repère de base en matière de bande dessinée, une borne indélébile, un repère... au même titre qu'Hergé ou Jacobs pour d'autres lecteurs. Difficile donc pour moi de dire l'avis que j'aurais si je lisais aujourd'hui pour la première fois une aventure de Gil Jourdan. Mais cela vaudrait je pense, certainement plus que deux petites étoiles.
Je peux comprendre que des lecteurs soient dérouté par un tel abum. Le réalisme, on y tient souvent et il est parfois difficile de s'en détacher d'autant plus lorsque l'on ne s'y attend pas. Le dessin de Boucq envoit le lecteur sur une fausse piste en étant justement réaliste. Mais quitter le réalisme avec un album comme celui-là, et en compagnie d'un scénariste tel que le romancier américain Jérôme Charyn, c'est un délice. Par-dessus tout, les personnages sont attachants, en proie aux forces inconscientes qui gouvernent leur désir. Le dessin est magnifique (pour contecarrer l'avis précédent), Boucq est d'un réalisme froid, presque médical, il dessine toujours ses personnages sans complaisances :les rides, les visages abimés, les corps ratatinés... (la mère). Cela ne les rends que plus vulnérables et humains. Le dessin de Boucq n'est pas "laid", il magnifie la laideur, ce qui est fondamentalement différent.
Je ne peux vous assurer que vous aimerez cet album autant que moi. Il est trop particulier que pour pouvoir affirmer quoi que ce soit et la plupart des critiques qui suivront risquent d'être aussi partagées que les précédentes. Certains, tout comme moi, adoreront, d'autres détesteront. Il en est de cet album et de "Bouche du diable" (autre collaboration Boucq-Charyn) un peu de même que pour les films de David Lynch qui récoltent le mépris des uns et l'admiration débordante des autres.
Des deux albums qu'il a réalisés avec Jérôme Charyn, "Bouche du diable" est peut-être le plus accessible, le plus "réaliste" au sens basique du terme. "La femme du magicien" est peut-être à lire si l'on a aimé celui-ci. Il ne faut pourtant pas s'y méprendre, cet album ne l'est pas beaucoup plus, il ne l'est qu'en apparence. Tout y est très chargé, symboliquement. Cette rencontre entre l'espion russe et cet indien, espèce d'âme profonde de l'amérique d'avant l'amérique prends vite des connotations très allégoriques. J'aime ces deux albums, parce qu'à chaque lecture, leur richesse me permet de les redécouvrir sous un nouvel angle, de les interpréter à chaque fois d'une nouvelle manière. Ils ne sont pas une histoire mais plusieurs histoires. Plusieurs niveaux de lecture s'articulent les uns aux autres et l'on se retrouve comme pris dans une espèce de labyrinthe dans lequel il fait bon se perdre. A condition de le vouloir...
Cet épisode particulier du Surfer d'argent s'impose par sa qualité. le scénario de Stan Lee synthétise dans cette seule histoire, toute la thématique du Surfer d'Argent. L'affrontement entre le super-héros et Galactus est une magnifique allégorie de l'opposition entre deux conceptions différentes de la divinité. Galactus est le dieu ancien, à la fois le dieu antique mais aussi le Dieu de l'ancien testament, c'est un Dieu violent et vengeur, qui use de la force pour imposer son reigne. Le surfer d'argent, lui est une figure rédemptrice, carrément christique, prête à se sacrifier pour la comunauté humaine (il faut le voir, sur son surf, les bras en croix, en tran de dire "En vérité, ils ne savent pas ce qu'ils font" ,dixit Jésus).
Evidement l'on peut trouver toute cette mystique de super-marché lourde et pesante. Mais moi, je la trouve très amusante et le talent de Stan Lee est de ne jamais se prendre tout à fait au sérieux. Il sait se moquer des inspirations mystiques de son héros parfois un peu "trop-bon trop-con". Le dessin de Moebius est très réussi, son style rappelle ici celui qu'il avait adopté pour les derniers épisodes de l'Incal.
Une très bonne série pour enfants, on ne le croirait pas à priori, mais l'humour de Trondheim fonctionne parfaitement dans ce registre. C'est frais, plein de malice, de tendresse et d'humour...
Le dessin de Pellejero est tout simplement superbe. Son trait épais et sensible, ses couleurs chatoyantes font de cet album un vrai régal pour les yeux. Lapière lui a taillé un très bon scénario sur mesure, romanesque et sentimental...
Mon seul regret concerne la place importante que prennent les récitatifs, il aurait peut-être fallu en faire moins, quitte à allonger l'album pour pouvoir tout raconter.
Moi je trouve personellement que Blain apporte vraiment sa touche personnelle au Donjon. Ses personnages sont vraiment attachants, le ton est certes moins "décalé" que dans les autres donjons, mais on y gagne en retour, un peu plus de sentiments chez les personnages.
J'aime beaucoup Goossens et les trois tomes de cette petite série sont un très bon exemple de ce qu'est capable cet énergumène. Goossens pratique un humour décalé, qui joue sans arrêt sur les clichés. Ce n'est pas toujours très fin, mais généralement subtil (pour autant que l'on puisse admettre que la subtilité dans la lourdeur, c'est possible). C'est en tout mille fois moins vulgaire qu'Edika ou Hugot, deux de ses collèges de chez Fluide (qui font eux, dans la lourdeur vulgaire, je ne sais pas si je me fais bien comprendre là!)
Une des séries de Peyo qui a le plus bercé mon enfance...Le desin merveilleux des aventures médiévales de ces deux compagnons sont magnifiques.
Des scénarios comme la flèche noire ou le serment des vikings restent des petits bijoux scénaristiques pour les amoureux du neuvième art. Il est vrai que les scénarios actuels de l'"après Peyo" sont en dessous du niveau des autres albums de la série...Un scénario de Johan et Pirlouit ne se conçoit pas comme un scénario des schtroumphs même si les deux séries ont été amenées à se rencontrer comme dans la flûte à six schtroumphs...
Néanmoins, les studios actuels font des efforts grandioses car la qualité du dessin est fidèle à l'univers de Peyo. Une bonne série qui mérite de figurer dans une bibliothèque, aussi précieuse que celle des schtroumphs...
Le Tendre et Rossi n'ont pas toujours fait dans le drame antique, loin de là. Entre 88 et 89, il offrait aux pages de l'Echo des savanes, cette série délicieusement angoissée qui évoque dans ses meilleurs moments Alfred Hitchcock. La mise en scène très réussie (cadrages, mise en page) parvient très bien à susciter l'inquiètude et le mystère.
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Gil Jourdan
Gil Jourdan est l'un des séries préférées de mon enfance, et elle est resté une des séries que j'estime le plus. Certes, tout cela est très classique, et l'humour bon enfant, mais il y a dans ces albums de Tillieux, une fraîcheur, une ambiance, et un sens du narratif qui trouve peu d'équivalent aujourd'hui. Pour moi ces albums valent autant que les Spirou de Franquin. Ceux que je préfère sont "La voiture immergée", "Les 3 tâches" et "Carats en vrac". Mon regard n'est sans doute pas très objectif car j'ai connu cette série lorsque j'étais tout jeune (j'ai appris à lire dans Gil Jourdan), elle incarne donc pour moi une espèce de repère de base en matière de bande dessinée, une borne indélébile, un repère... au même titre qu'Hergé ou Jacobs pour d'autres lecteurs. Difficile donc pour moi de dire l'avis que j'aurais si je lisais aujourd'hui pour la première fois une aventure de Gil Jourdan. Mais cela vaudrait je pense, certainement plus que deux petites étoiles.
La femme du magicien
Je peux comprendre que des lecteurs soient dérouté par un tel abum. Le réalisme, on y tient souvent et il est parfois difficile de s'en détacher d'autant plus lorsque l'on ne s'y attend pas. Le dessin de Boucq envoit le lecteur sur une fausse piste en étant justement réaliste. Mais quitter le réalisme avec un album comme celui-là, et en compagnie d'un scénariste tel que le romancier américain Jérôme Charyn, c'est un délice. Par-dessus tout, les personnages sont attachants, en proie aux forces inconscientes qui gouvernent leur désir. Le dessin est magnifique (pour contecarrer l'avis précédent), Boucq est d'un réalisme froid, presque médical, il dessine toujours ses personnages sans complaisances :les rides, les visages abimés, les corps ratatinés... (la mère). Cela ne les rends que plus vulnérables et humains. Le dessin de Boucq n'est pas "laid", il magnifie la laideur, ce qui est fondamentalement différent. Je ne peux vous assurer que vous aimerez cet album autant que moi. Il est trop particulier que pour pouvoir affirmer quoi que ce soit et la plupart des critiques qui suivront risquent d'être aussi partagées que les précédentes. Certains, tout comme moi, adoreront, d'autres détesteront. Il en est de cet album et de "Bouche du diable" (autre collaboration Boucq-Charyn) un peu de même que pour les films de David Lynch qui récoltent le mépris des uns et l'admiration débordante des autres.
Bouche du diable
Des deux albums qu'il a réalisés avec Jérôme Charyn, "Bouche du diable" est peut-être le plus accessible, le plus "réaliste" au sens basique du terme. "La femme du magicien" est peut-être à lire si l'on a aimé celui-ci. Il ne faut pourtant pas s'y méprendre, cet album ne l'est pas beaucoup plus, il ne l'est qu'en apparence. Tout y est très chargé, symboliquement. Cette rencontre entre l'espion russe et cet indien, espèce d'âme profonde de l'amérique d'avant l'amérique prends vite des connotations très allégoriques. J'aime ces deux albums, parce qu'à chaque lecture, leur richesse me permet de les redécouvrir sous un nouvel angle, de les interpréter à chaque fois d'une nouvelle manière. Ils ne sont pas une histoire mais plusieurs histoires. Plusieurs niveaux de lecture s'articulent les uns aux autres et l'on se retrouve comme pris dans une espèce de labyrinthe dans lequel il fait bon se perdre. A condition de le vouloir...
Silver Surfer - Parabole (Moebius)
Cet épisode particulier du Surfer d'argent s'impose par sa qualité. le scénario de Stan Lee synthétise dans cette seule histoire, toute la thématique du Surfer d'Argent. L'affrontement entre le super-héros et Galactus est une magnifique allégorie de l'opposition entre deux conceptions différentes de la divinité. Galactus est le dieu ancien, à la fois le dieu antique mais aussi le Dieu de l'ancien testament, c'est un Dieu violent et vengeur, qui use de la force pour imposer son reigne. Le surfer d'argent, lui est une figure rédemptrice, carrément christique, prête à se sacrifier pour la comunauté humaine (il faut le voir, sur son surf, les bras en croix, en tran de dire "En vérité, ils ne savent pas ce qu'ils font" ,dixit Jésus). Evidement l'on peut trouver toute cette mystique de super-marché lourde et pesante. Mais moi, je la trouve très amusante et le talent de Stan Lee est de ne jamais se prendre tout à fait au sérieux. Il sait se moquer des inspirations mystiques de son héros parfois un peu "trop-bon trop-con". Le dessin de Moebius est très réussi, son style rappelle ici celui qu'il avait adopté pour les derniers épisodes de l'Incal.
Monstrueux...
Une très bonne série pour enfants, on ne le croirait pas à priori, mais l'humour de Trondheim fonctionne parfaitement dans ce registre. C'est frais, plein de malice, de tendresse et d'humour...
Un peu de fumée bleue...
Le dessin de Pellejero est tout simplement superbe. Son trait épais et sensible, ses couleurs chatoyantes font de cet album un vrai régal pour les yeux. Lapière lui a taillé un très bon scénario sur mesure, romanesque et sentimental... Mon seul regret concerne la place importante que prennent les récitatifs, il aurait peut-être fallu en faire moins, quitte à allonger l'album pour pouvoir tout raconter.
Donjon Potron-minet
Moi je trouve personellement que Blain apporte vraiment sa touche personnelle au Donjon. Ses personnages sont vraiment attachants, le ton est certes moins "décalé" que dans les autres donjons, mais on y gagne en retour, un peu plus de sentiments chez les personnages.
L'Encyclopédie des Bébés
J'aime beaucoup Goossens et les trois tomes de cette petite série sont un très bon exemple de ce qu'est capable cet énergumène. Goossens pratique un humour décalé, qui joue sans arrêt sur les clichés. Ce n'est pas toujours très fin, mais généralement subtil (pour autant que l'on puisse admettre que la subtilité dans la lourdeur, c'est possible). C'est en tout mille fois moins vulgaire qu'Edika ou Hugot, deux de ses collèges de chez Fluide (qui font eux, dans la lourdeur vulgaire, je ne sais pas si je me fais bien comprendre là!)
Johan et Pirlouit
Une des séries de Peyo qui a le plus bercé mon enfance...Le desin merveilleux des aventures médiévales de ces deux compagnons sont magnifiques. Des scénarios comme la flèche noire ou le serment des vikings restent des petits bijoux scénaristiques pour les amoureux du neuvième art. Il est vrai que les scénarios actuels de l'"après Peyo" sont en dessous du niveau des autres albums de la série...Un scénario de Johan et Pirlouit ne se conçoit pas comme un scénario des schtroumphs même si les deux séries ont été amenées à se rencontrer comme dans la flûte à six schtroumphs... Néanmoins, les studios actuels font des efforts grandioses car la qualité du dessin est fidèle à l'univers de Peyo. Une bonne série qui mérite de figurer dans une bibliothèque, aussi précieuse que celle des schtroumphs...
Les errances de Julius Antoine
Le Tendre et Rossi n'ont pas toujours fait dans le drame antique, loin de là. Entre 88 et 89, il offrait aux pages de l'Echo des savanes, cette série délicieusement angoissée qui évoque dans ses meilleurs moments Alfred Hitchcock. La mise en scène très réussie (cadrages, mise en page) parvient très bien à susciter l'inquiètude et le mystère.