Rhaaa ! Qu'elle est bien cette série ! C'est une sacrée idée de transposer la Rome antique dans un univers de SF ! Et le résultat est excellent !
Les dessins sont vraiment beaux, ca me fait un peu penser à la Caste des Méta-Barons ...
Et il faut signaler que c'est assez sanglant parfois, à ne pas mettre entre toutes les mains :)
J'adore le T1 et le T5, ils sont vraiment géniaux ! Les autres, je les trouve un peu moins bien, pourquoi ? Il ne s'y passe pas grand chose ... Mais l'ensemble reste d'un très bon niveau, ça change du Peter Pan de Disney :D
Pour les dessins, c'est du Loisel, est-il nécessaire d'en dire plus ?
Aaah, Thorgal ! Dire que je n'avais pas encore lu ce grand classique, à part un ou deux passages dans de vieux "Journal de Tintin". Eh bien voilà, j'ai lu les 27 albums parus à ce jour, jusqu'au dernier, "Le barbare"...
Alors que dire de cette série très grand public ?
Tout d'abord il faut bien dire que les premiers épisodes ne sont pas vraiment très beaux : couleurs flashantes et désuètes, trait hésitant, visages pas encore aboutis, bref pas une réussite. Mais cela s'améliore rapidement, et dès le tome 5, on atteint un niveau assez proche de celui du reste de la série.
Toujours concernant les premiers tomes, et particulièrement le premier, j'ai eu l'impression que Van Hamme ne savait pas trop où il voulait aller. Mais qu'importe, à dire vrai je les ai bien aimés.
Il faut bien dire que "Thorgal" souffre de quelques défauts. Le plus important d'entre eux étant certainement l'efficacité du scénario... par opposition à la subtilité... Van Hamme ne fait en effet vraiment, mais alors vraiment pas, dans la subtilité : les ficelles qu'il utilise sont grosses, très grosses, et dans l'ensemble largement déjà vues (pour dire, ça m'a parfois fait penser à "Dragon Ball"...). L'intérêt de la série réside donc ailleurs. Tout d'abord dans le mystère qui entoure la naissance de Thorgal, et que l'on met du temps à découvrir. Ensuite dans les différents cycles qui composent la série, que je trouve plutôt intéressants : on n'a en effet ni une suite d'aventures indépendantes d'un album, ni une seule aventure monolithique, mais un ensemble d'épisodes plus ou moins développés, en quelques pages, ou en quelques albums; en plus, certains sont consacrés à d'autres personnages que Thorgal, comme Aaricia, ou encore Jolan. Ensuite encore, dans ces personnages au caractère très marqué, très typé. Ce n'est certes pas un gage de grande profondeur, mais à la lecture le résultat est là : efficace. Pensez donc à Kriss de Valnor, tout de même, un personnage comme ça, c'est quelque chose ! Enfin dans le fait qu'il s'agisse là d'aventure (et de pas grand-chose d'autre...), mais que celles-ci mélangent en gros deux thèmes différents : les dieux d'un côté, avec tout ce qui est destin, fatalité, magie, créatures mythiques, et science-fiction de l'autre, avec la couronne d'Ogotaï par exemple, les vaisseaux spatiaux, etc.
Maintenant, ce côté aventure, s'il est intéressant, est tout de même un peu gros. Thorgal ne peut jamais rester en paix, c'en est impressionnant : parfois c'est comme s'il allait au supermarché faire des courses, et sur le chemin, hop, il lui arrive deux trois aventures; ou encore il doit accomplir une tâche, et pour cela, pouf, il doit surmonter deux trois épreuves... C'est un peu lourd, quand même, et à ce titre les trois derniers albums sont particulièrement mauvais, voire même nuls. J'ai eu l'impression que Van Hamme enlevait tout l'enrobage de la série pour ne plus garder que l'aventure. De fait, ces trois albums commencent très abruptement, sans aucune justification, aucun but, rien, et finissent de même. "Le mal bleu" illustre cette fin assez bien, puisque à la fin le méchant prince partage son pouvoir avec son frère jumeau caché... Vraiment n'importe quoi, ça... Et le pire est probablement la dernière case du suivant : "Le royaume sous le sable", où Thorgal dit "C'est fini mon aimée, nous rentrons chez nous". Hum. Ah. Ca c'est une fin...
Bon, dans l'ensemble "Thorgal" est une bonne série, qui se lit vraiment très bien, même si elle n'est ni très originale ni très subtile. Le problème, c'est que ça dure beaucoup, et que les derniers albums deviennent de plus en plus mauvais. On sait que Van Hamme peut faire des choses complexes ("Le maître des montagnes" est à cet égard assez exemplaire), mais pour l'instant on ne peut que se demander pourquoi il fait durer les choses ainsi, sans que ça fasse progresser l'histoire d'un iota. L'aventure, oui, mais sans aucun but, moi je trouve ça un peu nul.
Dur...
C'est vraiment dur, comme recueil. Je dis recueil, car difficile ici de parler de bande dessinée... une chose est certaine, Larcenet change radicalement de ton ici pour extérioriser ses angoisses d'auteur BD, sa vision des choses et de son travail.
Le tout est présenté sous la forme d'extraits de journal intime, auquels viennent se calquer des dessins, parfois dont le rapport avec le texte n'est pas évident au premier coup d'oeil, mais qui sonnent toujours justes.
Attention, c'est tout de même assez noir. Ne cherchez pas ici l'humour désopilant de Larcenet, mais un simple constat de sa situation d'auteur, et de son incapacité à interesser les "bien-pensants" de la bande dessinée, au point de douter lui même de la crédibilité de l'album.
Faire de la BD d'auteur pour faire de la BD d'auteur ? L'album est d'autant plus dur que l'artiste arrive au constat humble que ce tome est un massacre...
...massacre qui m'a touché, vraiment.
Bien sur, c'est assez répétitif. On retrouve souvent les mêmes idées dessinées différemment.
Mais quel plaisir ! Le format Comic Strip, en 3 cases, cher aux Américains, a trouvé en Garfield son meilleur ambassadeur (plus, à mon sens, que Mafalda ou Snoopy). L'humour y est tordant, et ce fameux format permet une lecture instatanée. On ouvre un des albums au hasard, on lit deux strips et on referme. Génial, donc.
Je les ai tous, et j'adore.
Quel pavé! 500 pages, blam ! prend ça dans les dents! A 35€ le morceau, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en a pour ses billets!
Avant tout, il faut que je précise que je ne connais pas vraiment Trondheim, je n'ai quasiment rien lu de lui (2 BD c'est rien eut égard à sa bibliographie aussi vaste que la flotte britannique aux temps Victoriens…).
Ce qui m'a attiré dans cette BD c'est le pari : 500 pages au fil de l'eau, sans plan, sans scénario, juste en se laissant porter par les personnages. Et là franchement Trondheim s'en sort carrément bien ! Parce que l'air de rien c'est chaud bouillant de créer une histoire aussi longue sans scénario préétabli. Le plus fort c'est que la fin n'aurait pas pu être différente de ce qu'elle est, c'est exactement la seule fin qui pouvait raisonnablement ponctuer cette folie que constitue cet album.
Le dessin évolue : de franchement vilain (l'auteur le dit lui même : il ne savait pas dessiner à l'époque), au fil des pages, il s'affine, prend de l'assurance pour arriver au dernier quart à quelque chose de très contemporain à l'auteur.
Plus que le dessin (et encore, y'a des trucs très sympas), c'est l'histoire qui est délirante. Car tout se tient, dans une certaine logique certes mais tout est naturel. Certes, quelques planches sont un peu inutiles, et leur seul rôle est de parvenir aux fatidiques 500 pages visées. Mais elles sont minoritaires, et constituent le déchet inévitable de ce genre d'exercice.
Je ne crois pas être un fan de Trondheim mais j'ai vraiment aimé, ma note serait 3,6 / 5 donc en fait ça fait 4/5 !
TOME 1 : 4/5
David B. nous entraîne une nouvelle fois dans ses combats contre la nuit, dans ses curieux cauchemars qui présentent toujours une dimension poétique envoûtante. Voici donc ce premier tome des Incidents de la nuit dont la première case présente un air de déjà vu dans Le cheval blême, premier ouvrage édité par l’auteur à l’Association en 1992.
Etrange enchevêtrement de réalités que voici renfermés dans ces 30 planches pendant lesquelles on n’a jamais le temps de s’ennuyer. Comme à son habitude, David B. sait drôlement y faire lorsqu’il s’agit de captiver l’attention de son lecteur. Livre à l’intérieur du livre, ce premier tome jette d’excellentes bases.
La bichromie chère à l’auteur est une nouvelle fois parfaite pour porter cette drôle d’histoire. Le ton adopté navigue entre l’intimiste et le fantastique, en trouvant un écho toujours aussi puissant avec ce dessin à nulle autre pareil. L’influence de Tardi apparaît ici clairement, peut-être plus encore que dans les autres ouvrages de David B.
La passion de l’auteur pour la littérature transparaît à chaque page, et je suis entré avec un réel bonheur dans la danse des lettres à laquelle il nous convie, impatient de dévorer la suite.
TOME 2 : 5/5
C’est plus fort que lui ! David B. ne peut pas s’empêcher de faire apprendre une foule de choses à ses lecteurs. A chacun de ses albums, sa passion pour la mythologie et l’histoire notamment sont si puissantes qu’elles transpirent sur toutes les planches.
Et comme David B. est un formidable conteur, il parvient à divertir son public en même temps qu’il le cultive ! Et là franchement j’applaudis à deux mains ce grand monsieur qui signe ici avec ce tome 2 un authentique bijou de BD !
Avec Mr Lhom, qui est un véritable hommage à Tardi, le libraire que le narrateur a rencontré dans le tome 1, le lecteur va naviguer de mythes en légendes, en faisant quelques détours par les voies de l’alphabet, de la signification des lettres et de l’anthropologie. Dans un dessin toujours aussi bien maîtrisé, David B. prouve une fois de plus qu’il demeure un créateur d’univers hors norme.
Ce qui m’a touché c’est aussi cette vision poétique du monde des livres, des bouquinistes, des libraires dont les étagères renferment des trésors qui sont ici explorés sans aucune retenue. La lecture c’est la vie !
TOME 3 : 3/5
Après l’excellent tome 2 des Incidents de la nuit, il allait être difficile de faire aussi bien. Ce tome 3 est bien un ton en dessous des tomes 1 et 2. On quitte le ton un brin professoral (mais si bien rendu !) pour reprendre le fil de l’histoire et faire avancer l’intrigue. En revenant sur le plancher des vaches, David B. fait progresser sa série en réussissant à faire cohabiter le monde fantastique des deux premiers tomes et sa quête de l’étrange personnage Emile Travers avec le monde quotidien.
Alors bien sûr, le côté onirique en prend un coup mais David B. est quand même plutôt doué dans le genre et il en garde sous la main.
Le graphisme semble moins travaillé que dans les tomes précédents. A ce propos la planche 74 est étonnante, très différente de ce qu’on trouve d’habitude dans les albums de l’auteur.
Le commissaire Hunborgne fait son apparition, mais comme tous les personnages de David B., il est complexe et ambigu. La bichromie à l’appui, les forces opposés et les inspirations contraires des êtres se révèlent au fur et à mesure de la découverte des personnages principaux.
A mi chemin entre le rêvé et le vécu, même lorsqu’il s’en tient aux codes plus conventionnels du genre, David B. ne peut pas s’empêcher d’adopter un style attrayant.
Brrr, quand la bêtise humaine et l'orgueil prennent le dessus sur la raison...
On peut dire que ça va loin comme histoire, sûrement même trop loin, ça peut manquer même de crédibilité tout ça (c'est vrai, être aussi c** et imbécile, on peut se demander si c'est possible quand même !)
Mais moi, je suis bon public, je ne cherche pas trop la petite bête dans une histoire... Celle-ci m'a diverti, je l'ai trouvé agréable à lire... Pendant ma lecture, je me suis demandé comment ça allait se terminer...
Quant aux dessins d'Hermann, je suis pas spécialement fan, c'est quand même très particulier... Je trouve ce style assez confus, je pense que c'est dû aux couleurs et au nombre important de personnages (j'ai eu du mal à différencier tous les personnages...)
Enfin bref, un très bon album signé par 2 grands de la bd, Van Hamme et Hermann...
Tout d'abord, j'ai été impressionné par le dessin. Le trait de Tirabosco a énormément évolué depuis Week-end avec préméditation et Le colporteur, la couleur y étant pour beaucoup. Le grand format nous permet ici de savourer pleinement ses planches, et de s'émerveiller devant cette originalité qui fait tout son charme.
L'histoire est bien menée, même si on est rarement étonné par son déroulement. Pourtant, ça reste efficace, suffisamment grave sans être lourd.
J'ai bien aimé le fait que ce soit l'enfant qui soit l'élément central du récit, alors qu'il n'est pas vraiment impliqué dans cette histoire. L'innocence du récit donne un certain charme...
Le fait de savoir que la série est prévue quoi qu'il arrive en 7 tomes, est une bonne chose. Cela nous protège a priori des rallonges voulues par le succès (effet décalogue ?). Par ailleurs, l'intrigue de base reposant sur l'amnésie du héros et du drame qui lui enleva sa petite amie, me plaît beaucoup. Cela nous place d'emblée dans une posture particulière face à un personnage central, dont on ne sait pas s'il est aussi lisse qu'il paraît. Pour ne rien gâcher au plaisir, la première enquête est particulièrement bien foutue. Mélanger une enquête purement policière à des éléments surnaturels est une idée séduisante quand le scénariste fait preuve d'imagination et de rigueur. Et dans le cas de cette série, c'est le cas. Très vite, on accepte en effet, la présence du fantôme qui contrairement aux premières apparences, n'est pas en mesure de nous éclairer sur la culpabilité ou pas du héros. Personnellement, j'ai été tenu en haleine et séduit par la chute. Quant au graphisme, il ne gâche rien. Précis et clair, il illustre très bien le propos. Assurément, cette série me paraît prometteuse.
J'ai hâte d'en lire plus....
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Le Fléau des Dieux
Rhaaa ! Qu'elle est bien cette série ! C'est une sacrée idée de transposer la Rome antique dans un univers de SF ! Et le résultat est excellent ! Les dessins sont vraiment beaux, ca me fait un peu penser à la Caste des Méta-Barons ... Et il faut signaler que c'est assez sanglant parfois, à ne pas mettre entre toutes les mains :)
Peter Pan
J'adore le T1 et le T5, ils sont vraiment géniaux ! Les autres, je les trouve un peu moins bien, pourquoi ? Il ne s'y passe pas grand chose ... Mais l'ensemble reste d'un très bon niveau, ça change du Peter Pan de Disney :D Pour les dessins, c'est du Loisel, est-il nécessaire d'en dire plus ?
Thorgal
Aaah, Thorgal ! Dire que je n'avais pas encore lu ce grand classique, à part un ou deux passages dans de vieux "Journal de Tintin". Eh bien voilà, j'ai lu les 27 albums parus à ce jour, jusqu'au dernier, "Le barbare"... Alors que dire de cette série très grand public ? Tout d'abord il faut bien dire que les premiers épisodes ne sont pas vraiment très beaux : couleurs flashantes et désuètes, trait hésitant, visages pas encore aboutis, bref pas une réussite. Mais cela s'améliore rapidement, et dès le tome 5, on atteint un niveau assez proche de celui du reste de la série. Toujours concernant les premiers tomes, et particulièrement le premier, j'ai eu l'impression que Van Hamme ne savait pas trop où il voulait aller. Mais qu'importe, à dire vrai je les ai bien aimés. Il faut bien dire que "Thorgal" souffre de quelques défauts. Le plus important d'entre eux étant certainement l'efficacité du scénario... par opposition à la subtilité... Van Hamme ne fait en effet vraiment, mais alors vraiment pas, dans la subtilité : les ficelles qu'il utilise sont grosses, très grosses, et dans l'ensemble largement déjà vues (pour dire, ça m'a parfois fait penser à "Dragon Ball"...). L'intérêt de la série réside donc ailleurs. Tout d'abord dans le mystère qui entoure la naissance de Thorgal, et que l'on met du temps à découvrir. Ensuite dans les différents cycles qui composent la série, que je trouve plutôt intéressants : on n'a en effet ni une suite d'aventures indépendantes d'un album, ni une seule aventure monolithique, mais un ensemble d'épisodes plus ou moins développés, en quelques pages, ou en quelques albums; en plus, certains sont consacrés à d'autres personnages que Thorgal, comme Aaricia, ou encore Jolan. Ensuite encore, dans ces personnages au caractère très marqué, très typé. Ce n'est certes pas un gage de grande profondeur, mais à la lecture le résultat est là : efficace. Pensez donc à Kriss de Valnor, tout de même, un personnage comme ça, c'est quelque chose ! Enfin dans le fait qu'il s'agisse là d'aventure (et de pas grand-chose d'autre...), mais que celles-ci mélangent en gros deux thèmes différents : les dieux d'un côté, avec tout ce qui est destin, fatalité, magie, créatures mythiques, et science-fiction de l'autre, avec la couronne d'Ogotaï par exemple, les vaisseaux spatiaux, etc. Maintenant, ce côté aventure, s'il est intéressant, est tout de même un peu gros. Thorgal ne peut jamais rester en paix, c'en est impressionnant : parfois c'est comme s'il allait au supermarché faire des courses, et sur le chemin, hop, il lui arrive deux trois aventures; ou encore il doit accomplir une tâche, et pour cela, pouf, il doit surmonter deux trois épreuves... C'est un peu lourd, quand même, et à ce titre les trois derniers albums sont particulièrement mauvais, voire même nuls. J'ai eu l'impression que Van Hamme enlevait tout l'enrobage de la série pour ne plus garder que l'aventure. De fait, ces trois albums commencent très abruptement, sans aucune justification, aucun but, rien, et finissent de même. "Le mal bleu" illustre cette fin assez bien, puisque à la fin le méchant prince partage son pouvoir avec son frère jumeau caché... Vraiment n'importe quoi, ça... Et le pire est probablement la dernière case du suivant : "Le royaume sous le sable", où Thorgal dit "C'est fini mon aimée, nous rentrons chez nous". Hum. Ah. Ca c'est une fin... Bon, dans l'ensemble "Thorgal" est une bonne série, qui se lit vraiment très bien, même si elle n'est ni très originale ni très subtile. Le problème, c'est que ça dure beaucoup, et que les derniers albums deviennent de plus en plus mauvais. On sait que Van Hamme peut faire des choses complexes ("Le maître des montagnes" est à cet égard assez exemplaire), mais pour l'instant on ne peut que se demander pourquoi il fait durer les choses ainsi, sans que ça fasse progresser l'histoire d'un iota. L'aventure, oui, mais sans aucun but, moi je trouve ça un peu nul.
L'artiste de la famille
Dur... C'est vraiment dur, comme recueil. Je dis recueil, car difficile ici de parler de bande dessinée... une chose est certaine, Larcenet change radicalement de ton ici pour extérioriser ses angoisses d'auteur BD, sa vision des choses et de son travail. Le tout est présenté sous la forme d'extraits de journal intime, auquels viennent se calquer des dessins, parfois dont le rapport avec le texte n'est pas évident au premier coup d'oeil, mais qui sonnent toujours justes. Attention, c'est tout de même assez noir. Ne cherchez pas ici l'humour désopilant de Larcenet, mais un simple constat de sa situation d'auteur, et de son incapacité à interesser les "bien-pensants" de la bande dessinée, au point de douter lui même de la crédibilité de l'album. Faire de la BD d'auteur pour faire de la BD d'auteur ? L'album est d'autant plus dur que l'artiste arrive au constat humble que ce tome est un massacre... ...massacre qui m'a touché, vraiment.
Garfield
Bien sur, c'est assez répétitif. On retrouve souvent les mêmes idées dessinées différemment. Mais quel plaisir ! Le format Comic Strip, en 3 cases, cher aux Américains, a trouvé en Garfield son meilleur ambassadeur (plus, à mon sens, que Mafalda ou Snoopy). L'humour y est tordant, et ce fameux format permet une lecture instatanée. On ouvre un des albums au hasard, on lit deux strips et on referme. Génial, donc. Je les ai tous, et j'adore.
Lapinot et les Carottes de Patagonie
Quel pavé! 500 pages, blam ! prend ça dans les dents! A 35€ le morceau, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en a pour ses billets! Avant tout, il faut que je précise que je ne connais pas vraiment Trondheim, je n'ai quasiment rien lu de lui (2 BD c'est rien eut égard à sa bibliographie aussi vaste que la flotte britannique aux temps Victoriens…). Ce qui m'a attiré dans cette BD c'est le pari : 500 pages au fil de l'eau, sans plan, sans scénario, juste en se laissant porter par les personnages. Et là franchement Trondheim s'en sort carrément bien ! Parce que l'air de rien c'est chaud bouillant de créer une histoire aussi longue sans scénario préétabli. Le plus fort c'est que la fin n'aurait pas pu être différente de ce qu'elle est, c'est exactement la seule fin qui pouvait raisonnablement ponctuer cette folie que constitue cet album. Le dessin évolue : de franchement vilain (l'auteur le dit lui même : il ne savait pas dessiner à l'époque), au fil des pages, il s'affine, prend de l'assurance pour arriver au dernier quart à quelque chose de très contemporain à l'auteur. Plus que le dessin (et encore, y'a des trucs très sympas), c'est l'histoire qui est délirante. Car tout se tient, dans une certaine logique certes mais tout est naturel. Certes, quelques planches sont un peu inutiles, et leur seul rôle est de parvenir aux fatidiques 500 pages visées. Mais elles sont minoritaires, et constituent le déchet inévitable de ce genre d'exercice. Je ne crois pas être un fan de Trondheim mais j'ai vraiment aimé, ma note serait 3,6 / 5 donc en fait ça fait 4/5 !
Les Incidents de la nuit
TOME 1 : 4/5 David B. nous entraîne une nouvelle fois dans ses combats contre la nuit, dans ses curieux cauchemars qui présentent toujours une dimension poétique envoûtante. Voici donc ce premier tome des Incidents de la nuit dont la première case présente un air de déjà vu dans Le cheval blême, premier ouvrage édité par l’auteur à l’Association en 1992. Etrange enchevêtrement de réalités que voici renfermés dans ces 30 planches pendant lesquelles on n’a jamais le temps de s’ennuyer. Comme à son habitude, David B. sait drôlement y faire lorsqu’il s’agit de captiver l’attention de son lecteur. Livre à l’intérieur du livre, ce premier tome jette d’excellentes bases. La bichromie chère à l’auteur est une nouvelle fois parfaite pour porter cette drôle d’histoire. Le ton adopté navigue entre l’intimiste et le fantastique, en trouvant un écho toujours aussi puissant avec ce dessin à nulle autre pareil. L’influence de Tardi apparaît ici clairement, peut-être plus encore que dans les autres ouvrages de David B. La passion de l’auteur pour la littérature transparaît à chaque page, et je suis entré avec un réel bonheur dans la danse des lettres à laquelle il nous convie, impatient de dévorer la suite. TOME 2 : 5/5 C’est plus fort que lui ! David B. ne peut pas s’empêcher de faire apprendre une foule de choses à ses lecteurs. A chacun de ses albums, sa passion pour la mythologie et l’histoire notamment sont si puissantes qu’elles transpirent sur toutes les planches. Et comme David B. est un formidable conteur, il parvient à divertir son public en même temps qu’il le cultive ! Et là franchement j’applaudis à deux mains ce grand monsieur qui signe ici avec ce tome 2 un authentique bijou de BD ! Avec Mr Lhom, qui est un véritable hommage à Tardi, le libraire que le narrateur a rencontré dans le tome 1, le lecteur va naviguer de mythes en légendes, en faisant quelques détours par les voies de l’alphabet, de la signification des lettres et de l’anthropologie. Dans un dessin toujours aussi bien maîtrisé, David B. prouve une fois de plus qu’il demeure un créateur d’univers hors norme. Ce qui m’a touché c’est aussi cette vision poétique du monde des livres, des bouquinistes, des libraires dont les étagères renferment des trésors qui sont ici explorés sans aucune retenue. La lecture c’est la vie ! TOME 3 : 3/5 Après l’excellent tome 2 des Incidents de la nuit, il allait être difficile de faire aussi bien. Ce tome 3 est bien un ton en dessous des tomes 1 et 2. On quitte le ton un brin professoral (mais si bien rendu !) pour reprendre le fil de l’histoire et faire avancer l’intrigue. En revenant sur le plancher des vaches, David B. fait progresser sa série en réussissant à faire cohabiter le monde fantastique des deux premiers tomes et sa quête de l’étrange personnage Emile Travers avec le monde quotidien. Alors bien sûr, le côté onirique en prend un coup mais David B. est quand même plutôt doué dans le genre et il en garde sous la main. Le graphisme semble moins travaillé que dans les tomes précédents. A ce propos la planche 74 est étonnante, très différente de ce qu’on trouve d’habitude dans les albums de l’auteur. Le commissaire Hunborgne fait son apparition, mais comme tous les personnages de David B., il est complexe et ambigu. La bichromie à l’appui, les forces opposés et les inspirations contraires des êtres se révèlent au fur et à mesure de la découverte des personnages principaux. A mi chemin entre le rêvé et le vécu, même lorsqu’il s’en tient aux codes plus conventionnels du genre, David B. ne peut pas s’empêcher d’adopter un style attrayant.
Lune de guerre
Brrr, quand la bêtise humaine et l'orgueil prennent le dessus sur la raison... On peut dire que ça va loin comme histoire, sûrement même trop loin, ça peut manquer même de crédibilité tout ça (c'est vrai, être aussi c** et imbécile, on peut se demander si c'est possible quand même !) Mais moi, je suis bon public, je ne cherche pas trop la petite bête dans une histoire... Celle-ci m'a diverti, je l'ai trouvé agréable à lire... Pendant ma lecture, je me suis demandé comment ça allait se terminer... Quant aux dessins d'Hermann, je suis pas spécialement fan, c'est quand même très particulier... Je trouve ce style assez confus, je pense que c'est dû aux couleurs et au nombre important de personnages (j'ai eu du mal à différencier tous les personnages...) Enfin bref, un très bon album signé par 2 grands de la bd, Van Hamme et Hermann...
L'Oeil de la Forêt
Tout d'abord, j'ai été impressionné par le dessin. Le trait de Tirabosco a énormément évolué depuis Week-end avec préméditation et Le colporteur, la couleur y étant pour beaucoup. Le grand format nous permet ici de savourer pleinement ses planches, et de s'émerveiller devant cette originalité qui fait tout son charme. L'histoire est bien menée, même si on est rarement étonné par son déroulement. Pourtant, ça reste efficace, suffisamment grave sans être lourd. J'ai bien aimé le fait que ce soit l'enfant qui soit l'élément central du récit, alors qu'il n'est pas vraiment impliqué dans cette histoire. L'innocence du récit donne un certain charme...
Halloween Blues
Le fait de savoir que la série est prévue quoi qu'il arrive en 7 tomes, est une bonne chose. Cela nous protège a priori des rallonges voulues par le succès (effet décalogue ?). Par ailleurs, l'intrigue de base reposant sur l'amnésie du héros et du drame qui lui enleva sa petite amie, me plaît beaucoup. Cela nous place d'emblée dans une posture particulière face à un personnage central, dont on ne sait pas s'il est aussi lisse qu'il paraît. Pour ne rien gâcher au plaisir, la première enquête est particulièrement bien foutue. Mélanger une enquête purement policière à des éléments surnaturels est une idée séduisante quand le scénariste fait preuve d'imagination et de rigueur. Et dans le cas de cette série, c'est le cas. Très vite, on accepte en effet, la présence du fantôme qui contrairement aux premières apparences, n'est pas en mesure de nous éclairer sur la culpabilité ou pas du héros. Personnellement, j'ai été tenu en haleine et séduit par la chute. Quant au graphisme, il ne gâche rien. Précis et clair, il illustre très bien le propos. Assurément, cette série me paraît prometteuse. J'ai hâte d'en lire plus....