Je n’ai malheureusement pas encore pu lire le tome 1, actuellement épuisé, mais bientôt réédité en version luxe. Mon avis porte en fait sur les tomes 2 à 4.
Lorsqu’on voit les volumes de « Bouddha », la première réaction est la peur, particulièrement devant le tome 2 qui est un énorme pavé de plus de 400 pages. Les jaquettes ne sont pas non plus franchement aguichantes, et ne donnent pas vraiment envie de lire cette série.
La lecture de ce tome 2 a été quelque peu fastidieuse… Non seulement il est long, mais en plus il s’agit de la petite enfance et le début de l’adolescence de Bouddha, et Tezuka me semble ne pas encore maîtriser ce qu’il veut faire de cette histoire : le style est en effet hésitant entre une abondance de faits et détails d’une part, et de gros raccourcis et un développement de personnages de pure fiction d’autre part… Le résultat est un peu bizarre, donnant l’impression qu’on lit une biographie « détournée », soit trop proche, soit trop éloignée de la réalité historique.
Le côté épique non plus n’est pas très bien rendu, et on ne parvient que difficilement à s’intéresser au sort du prince et de sa famille. Ce n’est que vers la fin et dans les prochains tomes que Tezuka réussit enfin à s’affranchir un peu du côté historique – sans toutefois le négliger – et à trouver un style de narration beaucoup plus fluide, dynamique et intéressant. Il développe les aventures de personnages secondaires qui se révèlent parfois vraiment passionnantes, comme par exemple celle de Yatara, dans le tome 4, évitant ainsi de trop focaliser sur le personnage principal, et permettant de mieux le comprendre par ses interactions avec lesdits personnages.
Comme souvent chez Tezuka, « Bouddha » n’est pas exempt d’une forme de cruauté qu’on trouve rarement en bande dessinée. Pour lui qui a fait des études de médecine, la maladie, les mutilations et même les tortures ne sont pas des tabous, et il les montre sans complexe…
Mais le fond de l’histoire est bien entendu le bouddhisme, son fondement et son fonctionnement. On a pu avoir un aperçu des croyances de Tezuka dans « Le Phénix », où les personnages ont des destins très particuliers et sont en perpétuelle transformation. Ici c’est un peu la même chose, sauf que là les choses sont plus explicites, et c’est bien à la genèse de la théorie bouddhiste que l’on assiste en images. Les côtés mystique et scientifique se côtoient parfois, et on devine les raisons « rationnelles » qui ont présidées au destin exceptionnel du bouddha…
Je ne peux guère en dire plus pour le moment, mais si le tome 2 est d’une lecture un peu pénible, les tomes 3 et 4 m’ont passionné. Œuvre majeure de Tezuka, je l’apprécie tout de même moins que « Le Phénix » (où il me semble que l’auteur est quand même plus libre et plus à l’aise), mais je ne peux qu’en recommander la lecture à ceux qui veulent lire du manga de qualité, intelligent et atypique.
J'étais déja fan du dessin de Gregory Charlet depuis "le Maitre de Jeu", mais il m'a scotché. Pour un premier scénario ... chapeau bas.
Ca commence sur une critique de la société française et ca finit en "The crow".
Le tout est suffisament bien mis en scéne pour que le changement de cap ne soit pas évident.
Je suis fan. Vivement la suite.
Ce n'est pas chez casterman que je m'attendais à trouver une sériequi me plaise autant (un peu sectaire je l'avoue). Et puis suite à une rencontre avec pontarolo, j'ai décidé de lire Naciré.
Et la j'ai été scotché, surtout par le dessin que je trouve assez splendide. Les couleurs collent parfaitement au scénario qui est lui même assez loufoque.
En gros, incontournable pour moi ...
1. Plus ne m'est rien
Ce n’est pas sans une certaine appréhension que je me suis lancé à la découverte de cette œuvre vieille de 17 ans déjà. En effet, on n’entre pas dans une série qui a tant marqué nombre de lecteurs sans une certaine anxiété. Car on n’attend pas le même plaisir d’une BD classée culte par nombre de lecteurs que d’une BD méconnue qu’on découvre par hasard.
Je précise néanmoins que j’ai lu la nouvelle édition parue en mars 2003, avec nouvelle couverture et couleurs rafraîchies…
Les couleurs justement m’ont vraiment plu. Sombres à souhait mais nuancées, elles font la part belle au Rouge qui soutient l’histoire qui nous est contée.
Le dessin d’Yslaire est vraiment beau, il n’y a pas d’autre mot, c’est fin, clair, léché, et il fait la part belle aux ambiances prépondérantes de cet album.
Car pour apprécier Sambre, il faut entrer dans cette ambiance romantique et mélancolique, il faut appréhender ces deux sommets qui définissent toute passion amoureuse.
Les personnages sont parfaitement décrits, ils ont des personnalités fortes qui se fondent bien dans l’univers qui nous est proposé.
Le scénario est suffisamment bien construit pour tenir en haleine son lecteur malgré le fond somme toute habituel de ce genre de propos. Et les dialogues sont parfaitement choisis, ils s’accordent à la perfection avec ces héros dramatiques et ce milieu de XIXème siècle si souvent choisi pour raconter les errances des cœurs.
Alors même si ce genre d’histoire n’est pas celle que je préfère lire, il faut bien admettre que s’il ne doit y avoir qu’une seule BD pour couvrir ce romantisme, cette passion et cette poésie qu’est l’amour, Sambre est un monument dont voici la première pierre.
2. Je sais que tu viendras
Suite de la saga Sambre avec « Je sais que tu viendras ».
On découvre un peu plus le caractère acariâtre de la sœur de Bernard, et surtout les origines encore obscures de la sublime Julie. Yslaire donne à celle-ci peut-être le plus beau rôle féminin de l’histoire de la BD. Et c’est à tel point qu’elle étouffe un peu Bernard qui semble complètement dépassé par les évènements. Leur passion qui reste le soubassement de cette histoire n’en est que plus intrigante, et plus alléchante pour le lecteur.
Le personnage principal de Julie prend encore plus de profondeur dans ce deuxième tome et on se rend compte de la malédiction qui s’abat sur elle, contrepartie de sa beauté dont la couleur des yeux n’est que l’achèvement physique, la continuité de son âme et la marque de son destin.
Yslaire parvient à sublimer ses personnages et d’une Julie issue du ruisseau, voleuse et pataugeant dans la fange des exclus, il fait une icône de féminité et même de pureté. La qualité du scénario ne fait pas que gommer ce paradoxe, il le pose en évidence et magnifie les troubles de l’âme qui conduisent aux égarements du cœur.
Et comme si ça ne suffisait pas, le dessin reste spectaculaire, toujours subtil et nuancé, à la fois discret et raffiné, il fait plus que soutenir la poésie et la justesse du propos, il le véhicule avec un rare talent qui ne peux que laisser pantois.
3. Liberté, liberté
Le troisième volet de Sambre fourmille de détails qui font avancer l’histoire, et si l’utilité de cet album ne peut être prise en défaut, la dimension passionnelle est toujours au rendez-vous.
Le personnage de Rodolphe apparaît, mais on ne sait pas encore s’il est là pour justifier le décor historique qui accompagne l’histoire ou s’il va avoir un véritable rôle dans le destin de Julie & Bernard.
Bernard justement, la peur qui l’anime et la façon qu’il a d’avancer à reculons depuis le début atteint ici son paroxysme. Pourtant il apparaît évident que dans la construction du récit, il n’aurait pu en être autrement. En effet, un comportement plus audacieux de sa part ne lui aurait pas donné cette crédibilité et le ton de la saga aurait alors glissé vers une pantomime de romantisme.
Yslaire reste donc toujours aussi mesuré dans le ton, et laisse à ses héros l’ampleur et le caractère qui les anime prendre le pas sur l’histoire.
Le personnage du peintre prend de l’importance sur ce troisième tome et à travers sa découverte, le lecteur en apprend davantage sur Julie, et même sur son avenir.
Voilà un troisième tome qui est donc bâti sur de fortes bases mais malgré tout un peu inférieur aux deux premiers. Le découpage est parfois un peu lourd, pas forcément bien équilibré avec certaines scènes peu importantes qui graphiquement en prennent et vice versa. De plus sur une planche ou deux l’arrière plan est bien terne, évoqué et non réellement dessiné. C’est d’autant plus dommage que ces arrières plans manquent un peu sur ce tome 3 et surtout qu’Yslaire montre qu’il est toujours aussi adroit de ses mains…
Tome 1
Libre adaptation par Brüno de l’œuvre de Jules Verne, ce premier tome est plutôt une réussite. Du reste le capitaine Nemo de la BD n’est pas très éloigné du personnage principal créé par l’écrivain à la fin du XIXème siècle. Le Nautilus n’est également pas vraiment différent de ce que l’imaginaire du lecteur a pu bâtir à la lecture du roman de Verne.
Le scénario lui est bien personnel à Brüno et reprend les standards du genre d’aventures avec un trio bien sympathique bien que conventionnel : Aronnax le professeur savant, Land qui fait parler ses muscles avant sa tête et Conseil, le frêle apprenti biologiste. Néanmoins leurs personnages évoluent sans fausse note dans cette aventure entraînante menée sans temps mort.
Le dessin, proche de certains comics, est agréable et son plus grand intérêt réside dans la description graphique du Nautilus où l’on sent que l’auteur a pris un réel plaisir à dessiner ces planches de l’intérieur du navire.
Les couleurs ne sont pas nuancées et dans les planches sous marines, on pourra même regretter l’utilisation de teintes bien ternes choisies par Laurence Croix. La mer est laiteuse, les poissons n’ont guère de couleurs, mais l’ensemble est homogène à défaut d’étonnant.
Au final, une BD qui se laisse lire et qui se doit d’être connue pour tous ceux qui ont aimé l’univers de l’œuvre de Jules Verne.
Tome 2
Suite directe du tome 1, « Quelques heures à terre » nous propose de nous évader pour quelques temps des profondeurs abyssales du Nautilus. En compagnie du joyeux trio de personnages repêché à contre cœur par Némo dans le tome 1, le lecteur découvre cette étrange île de Papouasie. C’est l’occasion pour Brüno et sa compère Laurence Croix aux couleurs d’ajouter des fougères, des palmiers et du vert dans le monde métallique décrit jusqu’alors.
Le caractère de Némo fait de lui le personnage principal de cette aventure et mis à part Aronnax, les autres sont très effacés par son poids. Néanmoins la mayonnaise prend et on se laisse conduire avec un réel plaisir par l’histoire.
S’appuyant sur un scénario sans réelle invention mais juste, Brüno profite de la visite sur l’île pour faire intervenir quelques anthropophages hauts en couleurs.
Pour le reste, pas grand chose de vraiment différent que le tome 1 : l’histoire avance, lentement (parfois certaines longueurs surgissent au milieu du ton sans grande intensité dramatique) mais les 40 pages petit format sont avalées rapidement.
Enfin, comme dans le premier tome, il faut signaler la présence originale de phylactères résumant des dialogues entre Némo et son équipage à de simples symboles signalétiques. Sortes de hiéroglyphes modernes, ces bulles participent au charme de cette série qui devient de plus en plus agréable au fil des tomes (ce que confirme le tome 3)
Tome 3
dans le lignée du T2, très très bien. Les personnages deviennent plus mûrs, Brüno est plus à l'aise au récit. Les situations deviennent plus complexes et l'intrigue est vraiment toujours aussi réussie.
Ce comics nous plonge dans un monde parallèle au nôtre qui à y regarder de plus prés ressemble bigrement au nôtre. La quête de David Grey est aussi spirituelle que physique et après avoir lu cela on se prend à regarder derrière soit pour vérifier qu’aucun « walkers » n’est cachés dans l’ombre.
Les dessins son magnifique le scénario est prenant entraînant et plein de suspense.
C’est un ouvrage à lire et à relire tant il est bourrés de détails importants …
Remarque à la fin on a une série de page dessinées non pas par Gary Frank mais par Michael Zulli, c’est une horreur, l’histoire est bien mais les dessins abjects, ce qui nous montre que Gary Frank sait dessiner et rendre l’esprit de Straczynski et que cela n’est pas donné à tout le monde.
Réjouissez-vous un album de 4 histoires de Big Baby est enfin dispo au Editions Cornelius, et franchement, moi, aussi étant fan de Burns je n'est pas été déçu.
Ces aventures de Big Baby sont des petits bijoux graphiques oscillant entre le rêve et/ou la réalité.
A lire de toute urgence !
C'est une des premières BD que j'ai lu chez Delcourt et je n'ai pas été déçue !
Les dessins et les couleurs sont tous simplement magnifiques et Nävis est réellement très attachante. Le scénario est assez original, d'autant que les albums se lisent séparément. Evidemment, tous les albums ne sont pas du même niveau (et la coupure entre le tome 1 et le tome 2 m'a un peu gênée) mais l'ensemble est vraiment bon et j'attends avec impatience les prochaines aventures de Nävis.
Moi qui n'étais pas particulièrement fan de SF, je dois dire que j'ai été agréablement surprise. J'ai un peu tiqué au début sur les dessins qui étaient trop sombres et fouillis à mon goût, mais comme je ne m'arrête pas à ça en général, j'ai décidé de poursuivre ma lecture et j'ai bien fait. Le scénario est tout simplement parfait, complexe mais captivant, voire envoûtant. On sent que Bajram sait où il va avec cette histoire qui ne faiblit jamais. Du coup, après lu et relu les quatre tomes, ce dessin que je trouvais faiblard au début ne me gène absolument plus tellement on est pris dans l'histoire. Je trouve même qu'il colle très bien à l'ambiance.
Comme beaucoup, j'ai hâte de connaitre la suite tellement le tome 4 s'arrête brusquement.
Je pourrais reprendre mot à mot l'avis d'Alix :
de la BD qui reprend un événement tragique récent (et donc, qui n'a encore pu être analysé avec beaucoup de recul), et qui verse dans la politique, c'est rare.
Et en général, ça rate (cf. "Sarajevo Tango" d'Hermann).
Stassen a décidé de montrer l'après pour mieux nous faire saisir l'avant et le pendant. Il mélange passé et présent dans une ronde parfois difficile à suivre (mais personne n'a dit que la BD devait être facile à lire), mais toujours dans un ton juste et surtout assez neutre. En effet, pas de morale, pas de jugement de la part de l'auteur. C'est cela qui lui confère une force de narration. C'est à nous lecteurs de nous faire une opinion, je ne sais pas pour les autres, mais moi je n'aime pas qu'on me dise quoi penser.
Je n'aime pas le dessin. Ou plutôt je n'aimais pas le dessin, pas mon style habituel, et puis les couleurs sont sombres, très tranchées. Mais dès qu'on se met à lire, envolé l'a priori du dessin.
En résumé, un excellent album, dans l'excellente collection Aire Libre.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Vie de Bouddha
Je n’ai malheureusement pas encore pu lire le tome 1, actuellement épuisé, mais bientôt réédité en version luxe. Mon avis porte en fait sur les tomes 2 à 4. Lorsqu’on voit les volumes de « Bouddha », la première réaction est la peur, particulièrement devant le tome 2 qui est un énorme pavé de plus de 400 pages. Les jaquettes ne sont pas non plus franchement aguichantes, et ne donnent pas vraiment envie de lire cette série. La lecture de ce tome 2 a été quelque peu fastidieuse… Non seulement il est long, mais en plus il s’agit de la petite enfance et le début de l’adolescence de Bouddha, et Tezuka me semble ne pas encore maîtriser ce qu’il veut faire de cette histoire : le style est en effet hésitant entre une abondance de faits et détails d’une part, et de gros raccourcis et un développement de personnages de pure fiction d’autre part… Le résultat est un peu bizarre, donnant l’impression qu’on lit une biographie « détournée », soit trop proche, soit trop éloignée de la réalité historique. Le côté épique non plus n’est pas très bien rendu, et on ne parvient que difficilement à s’intéresser au sort du prince et de sa famille. Ce n’est que vers la fin et dans les prochains tomes que Tezuka réussit enfin à s’affranchir un peu du côté historique – sans toutefois le négliger – et à trouver un style de narration beaucoup plus fluide, dynamique et intéressant. Il développe les aventures de personnages secondaires qui se révèlent parfois vraiment passionnantes, comme par exemple celle de Yatara, dans le tome 4, évitant ainsi de trop focaliser sur le personnage principal, et permettant de mieux le comprendre par ses interactions avec lesdits personnages. Comme souvent chez Tezuka, « Bouddha » n’est pas exempt d’une forme de cruauté qu’on trouve rarement en bande dessinée. Pour lui qui a fait des études de médecine, la maladie, les mutilations et même les tortures ne sont pas des tabous, et il les montre sans complexe… Mais le fond de l’histoire est bien entendu le bouddhisme, son fondement et son fonctionnement. On a pu avoir un aperçu des croyances de Tezuka dans « Le Phénix », où les personnages ont des destins très particuliers et sont en perpétuelle transformation. Ici c’est un peu la même chose, sauf que là les choses sont plus explicites, et c’est bien à la genèse de la théorie bouddhiste que l’on assiste en images. Les côtés mystique et scientifique se côtoient parfois, et on devine les raisons « rationnelles » qui ont présidées au destin exceptionnel du bouddha… Je ne peux guère en dire plus pour le moment, mais si le tome 2 est d’une lecture un peu pénible, les tomes 3 et 4 m’ont passionné. Œuvre majeure de Tezuka, je l’apprécie tout de même moins que « Le Phénix » (où il me semble que l’auteur est quand même plus libre et plus à l’aise), mais je ne peux qu’en recommander la lecture à ceux qui veulent lire du manga de qualité, intelligent et atypique.
Kabbale
J'étais déja fan du dessin de Gregory Charlet depuis "le Maitre de Jeu", mais il m'a scotché. Pour un premier scénario ... chapeau bas. Ca commence sur une critique de la société française et ca finit en "The crow". Le tout est suffisament bien mis en scéne pour que le changement de cap ne soit pas évident. Je suis fan. Vivement la suite.
Naciré et les machines
Ce n'est pas chez casterman que je m'attendais à trouver une sériequi me plaise autant (un peu sectaire je l'avoue). Et puis suite à une rencontre avec pontarolo, j'ai décidé de lire Naciré. Et la j'ai été scotché, surtout par le dessin que je trouve assez splendide. Les couleurs collent parfaitement au scénario qui est lui même assez loufoque. En gros, incontournable pour moi ...
Sambre
1. Plus ne m'est rien Ce n’est pas sans une certaine appréhension que je me suis lancé à la découverte de cette œuvre vieille de 17 ans déjà. En effet, on n’entre pas dans une série qui a tant marqué nombre de lecteurs sans une certaine anxiété. Car on n’attend pas le même plaisir d’une BD classée culte par nombre de lecteurs que d’une BD méconnue qu’on découvre par hasard. Je précise néanmoins que j’ai lu la nouvelle édition parue en mars 2003, avec nouvelle couverture et couleurs rafraîchies… Les couleurs justement m’ont vraiment plu. Sombres à souhait mais nuancées, elles font la part belle au Rouge qui soutient l’histoire qui nous est contée. Le dessin d’Yslaire est vraiment beau, il n’y a pas d’autre mot, c’est fin, clair, léché, et il fait la part belle aux ambiances prépondérantes de cet album. Car pour apprécier Sambre, il faut entrer dans cette ambiance romantique et mélancolique, il faut appréhender ces deux sommets qui définissent toute passion amoureuse. Les personnages sont parfaitement décrits, ils ont des personnalités fortes qui se fondent bien dans l’univers qui nous est proposé. Le scénario est suffisamment bien construit pour tenir en haleine son lecteur malgré le fond somme toute habituel de ce genre de propos. Et les dialogues sont parfaitement choisis, ils s’accordent à la perfection avec ces héros dramatiques et ce milieu de XIXème siècle si souvent choisi pour raconter les errances des cœurs. Alors même si ce genre d’histoire n’est pas celle que je préfère lire, il faut bien admettre que s’il ne doit y avoir qu’une seule BD pour couvrir ce romantisme, cette passion et cette poésie qu’est l’amour, Sambre est un monument dont voici la première pierre. 2. Je sais que tu viendras Suite de la saga Sambre avec « Je sais que tu viendras ». On découvre un peu plus le caractère acariâtre de la sœur de Bernard, et surtout les origines encore obscures de la sublime Julie. Yslaire donne à celle-ci peut-être le plus beau rôle féminin de l’histoire de la BD. Et c’est à tel point qu’elle étouffe un peu Bernard qui semble complètement dépassé par les évènements. Leur passion qui reste le soubassement de cette histoire n’en est que plus intrigante, et plus alléchante pour le lecteur. Le personnage principal de Julie prend encore plus de profondeur dans ce deuxième tome et on se rend compte de la malédiction qui s’abat sur elle, contrepartie de sa beauté dont la couleur des yeux n’est que l’achèvement physique, la continuité de son âme et la marque de son destin. Yslaire parvient à sublimer ses personnages et d’une Julie issue du ruisseau, voleuse et pataugeant dans la fange des exclus, il fait une icône de féminité et même de pureté. La qualité du scénario ne fait pas que gommer ce paradoxe, il le pose en évidence et magnifie les troubles de l’âme qui conduisent aux égarements du cœur. Et comme si ça ne suffisait pas, le dessin reste spectaculaire, toujours subtil et nuancé, à la fois discret et raffiné, il fait plus que soutenir la poésie et la justesse du propos, il le véhicule avec un rare talent qui ne peux que laisser pantois. 3. Liberté, liberté Le troisième volet de Sambre fourmille de détails qui font avancer l’histoire, et si l’utilité de cet album ne peut être prise en défaut, la dimension passionnelle est toujours au rendez-vous. Le personnage de Rodolphe apparaît, mais on ne sait pas encore s’il est là pour justifier le décor historique qui accompagne l’histoire ou s’il va avoir un véritable rôle dans le destin de Julie & Bernard. Bernard justement, la peur qui l’anime et la façon qu’il a d’avancer à reculons depuis le début atteint ici son paroxysme. Pourtant il apparaît évident que dans la construction du récit, il n’aurait pu en être autrement. En effet, un comportement plus audacieux de sa part ne lui aurait pas donné cette crédibilité et le ton de la saga aurait alors glissé vers une pantomime de romantisme. Yslaire reste donc toujours aussi mesuré dans le ton, et laisse à ses héros l’ampleur et le caractère qui les anime prendre le pas sur l’histoire. Le personnage du peintre prend de l’importance sur ce troisième tome et à travers sa découverte, le lecteur en apprend davantage sur Julie, et même sur son avenir. Voilà un troisième tome qui est donc bâti sur de fortes bases mais malgré tout un peu inférieur aux deux premiers. Le découpage est parfois un peu lourd, pas forcément bien équilibré avec certaines scènes peu importantes qui graphiquement en prennent et vice versa. De plus sur une planche ou deux l’arrière plan est bien terne, évoqué et non réellement dessiné. C’est d’autant plus dommage que ces arrières plans manquent un peu sur ce tome 3 et surtout qu’Yslaire montre qu’il est toujours aussi adroit de ses mains…
Nemo
Tome 1 Libre adaptation par Brüno de l’œuvre de Jules Verne, ce premier tome est plutôt une réussite. Du reste le capitaine Nemo de la BD n’est pas très éloigné du personnage principal créé par l’écrivain à la fin du XIXème siècle. Le Nautilus n’est également pas vraiment différent de ce que l’imaginaire du lecteur a pu bâtir à la lecture du roman de Verne. Le scénario lui est bien personnel à Brüno et reprend les standards du genre d’aventures avec un trio bien sympathique bien que conventionnel : Aronnax le professeur savant, Land qui fait parler ses muscles avant sa tête et Conseil, le frêle apprenti biologiste. Néanmoins leurs personnages évoluent sans fausse note dans cette aventure entraînante menée sans temps mort. Le dessin, proche de certains comics, est agréable et son plus grand intérêt réside dans la description graphique du Nautilus où l’on sent que l’auteur a pris un réel plaisir à dessiner ces planches de l’intérieur du navire. Les couleurs ne sont pas nuancées et dans les planches sous marines, on pourra même regretter l’utilisation de teintes bien ternes choisies par Laurence Croix. La mer est laiteuse, les poissons n’ont guère de couleurs, mais l’ensemble est homogène à défaut d’étonnant. Au final, une BD qui se laisse lire et qui se doit d’être connue pour tous ceux qui ont aimé l’univers de l’œuvre de Jules Verne. Tome 2 Suite directe du tome 1, « Quelques heures à terre » nous propose de nous évader pour quelques temps des profondeurs abyssales du Nautilus. En compagnie du joyeux trio de personnages repêché à contre cœur par Némo dans le tome 1, le lecteur découvre cette étrange île de Papouasie. C’est l’occasion pour Brüno et sa compère Laurence Croix aux couleurs d’ajouter des fougères, des palmiers et du vert dans le monde métallique décrit jusqu’alors. Le caractère de Némo fait de lui le personnage principal de cette aventure et mis à part Aronnax, les autres sont très effacés par son poids. Néanmoins la mayonnaise prend et on se laisse conduire avec un réel plaisir par l’histoire. S’appuyant sur un scénario sans réelle invention mais juste, Brüno profite de la visite sur l’île pour faire intervenir quelques anthropophages hauts en couleurs. Pour le reste, pas grand chose de vraiment différent que le tome 1 : l’histoire avance, lentement (parfois certaines longueurs surgissent au milieu du ton sans grande intensité dramatique) mais les 40 pages petit format sont avalées rapidement. Enfin, comme dans le premier tome, il faut signaler la présence originale de phylactères résumant des dialogues entre Némo et son équipage à de simples symboles signalétiques. Sortes de hiéroglyphes modernes, ces bulles participent au charme de cette série qui devient de plus en plus agréable au fil des tomes (ce que confirme le tome 3) Tome 3 dans le lignée du T2, très très bien. Les personnages deviennent plus mûrs, Brüno est plus à l'aise au récit. Les situations deviennent plus complexes et l'intrigue est vraiment toujours aussi réussie.
Midnight Nation
Ce comics nous plonge dans un monde parallèle au nôtre qui à y regarder de plus prés ressemble bigrement au nôtre. La quête de David Grey est aussi spirituelle que physique et après avoir lu cela on se prend à regarder derrière soit pour vérifier qu’aucun « walkers » n’est cachés dans l’ombre. Les dessins son magnifique le scénario est prenant entraînant et plein de suspense. C’est un ouvrage à lire et à relire tant il est bourrés de détails importants … Remarque à la fin on a une série de page dessinées non pas par Gary Frank mais par Michael Zulli, c’est une horreur, l’histoire est bien mais les dessins abjects, ce qui nous montre que Gary Frank sait dessiner et rendre l’esprit de Straczynski et que cela n’est pas donné à tout le monde.
Big Baby
Réjouissez-vous un album de 4 histoires de Big Baby est enfin dispo au Editions Cornelius, et franchement, moi, aussi étant fan de Burns je n'est pas été déçu. Ces aventures de Big Baby sont des petits bijoux graphiques oscillant entre le rêve et/ou la réalité. A lire de toute urgence !
Sillage
C'est une des premières BD que j'ai lu chez Delcourt et je n'ai pas été déçue ! Les dessins et les couleurs sont tous simplement magnifiques et Nävis est réellement très attachante. Le scénario est assez original, d'autant que les albums se lisent séparément. Evidemment, tous les albums ne sont pas du même niveau (et la coupure entre le tome 1 et le tome 2 m'a un peu gênée) mais l'ensemble est vraiment bon et j'attends avec impatience les prochaines aventures de Nävis.
Universal War One
Moi qui n'étais pas particulièrement fan de SF, je dois dire que j'ai été agréablement surprise. J'ai un peu tiqué au début sur les dessins qui étaient trop sombres et fouillis à mon goût, mais comme je ne m'arrête pas à ça en général, j'ai décidé de poursuivre ma lecture et j'ai bien fait. Le scénario est tout simplement parfait, complexe mais captivant, voire envoûtant. On sent que Bajram sait où il va avec cette histoire qui ne faiblit jamais. Du coup, après lu et relu les quatre tomes, ce dessin que je trouvais faiblard au début ne me gène absolument plus tellement on est pris dans l'histoire. Je trouve même qu'il colle très bien à l'ambiance. Comme beaucoup, j'ai hâte de connaitre la suite tellement le tome 4 s'arrête brusquement.
Déogratias
Je pourrais reprendre mot à mot l'avis d'Alix : de la BD qui reprend un événement tragique récent (et donc, qui n'a encore pu être analysé avec beaucoup de recul), et qui verse dans la politique, c'est rare. Et en général, ça rate (cf. "Sarajevo Tango" d'Hermann). Stassen a décidé de montrer l'après pour mieux nous faire saisir l'avant et le pendant. Il mélange passé et présent dans une ronde parfois difficile à suivre (mais personne n'a dit que la BD devait être facile à lire), mais toujours dans un ton juste et surtout assez neutre. En effet, pas de morale, pas de jugement de la part de l'auteur. C'est cela qui lui confère une force de narration. C'est à nous lecteurs de nous faire une opinion, je ne sais pas pour les autres, mais moi je n'aime pas qu'on me dise quoi penser. Je n'aime pas le dessin. Ou plutôt je n'aimais pas le dessin, pas mon style habituel, et puis les couleurs sont sombres, très tranchées. Mais dès qu'on se met à lire, envolé l'a priori du dessin. En résumé, un excellent album, dans l'excellente collection Aire Libre.