Voici ce que l'on peut qualifier d'oeuvre maîtresse du grand Jijé. Son goût pour le western va l'inciter à lancer dès 1954 "Jerry Spring" qui sera une des premières grandes Bandes Dessinées européennes axées sur l'Ouest américain.
Une vingtaine d'épisodes vont se succéder jusqu'en 1967. Toujours axé sur des problèmes humains, pratiquant le western psychologique avant que le cinéma américain ne le découvre, se refusant à la violence et glissant de nombreuses touches d'humour dans ses récits, Jijé a fait office de pionnier. Il a balayé le western traditionnel peuplé de mauvais indiens à abattre et de bons cow-boys sympathiques pour chercher à approcher de plus près le fond des choses.
Jijé a fortement inspiré son ami Giraud pour la création de Blueberry ; les deux auteurs, pour s'amuser ou s'entraider, échangeront parfois leurs séries le temps d'une planche ou d'une case...
Je laisse la parole à Blutch : "J’aime bien Jerry Spring. Même si les histoires ne sont pas terribles la plupart du temps et que le dessin est approximatif, il y a une simplicité, une rudesse, une évidence. Un espèce de manque de sophistication qui se rapproche de l’idée que je me fais de l’Ouest, c’est à dire un monde pastoral. Jerry Spring s’approche plus de ça que Blueberry qui est plus tardif et plus influencé par une sous-culture cinématographique plus dense. Jerry Spring est déjà marqué par un certain cinéma hollywoodien des années 50, mais quand Blueberry se développe, le cinéma italien est apparu, et le cinéma alternatif aussi avec des gens comme Sam Peckinpah. Dans Blueberry, on ne prend jamais le temps, alors que dans Jerry Spring, j’ai plus l’impression d’être dans un vrai monde, de rentrer dans un esprit. Charlier privilégiait la péripétie : ce ne sont que des mecs qui courent, qui galopent dans tous les sens. « Une chance sur cent, c’est raisonnable », « Il ne nous reste que trois secondes pour éteindre la mèche », « Il faut déterrer le trésor »... Il n’y a que ça. Jerry Spring, lui, il prend son temps : il y a des cases où il chevauche sans dire un mot, d’autres où il joue juste de la guitare. Ca me séduit plus. Le western, c’est difficilement appréciable en bande dessinée, parce c’est un genre uniquement cinématographique. André Bazin disait « Le western, c’est le cinéma américain par excellence ». C’est un genre qui n’a pas été inventé par le cinéma mais qui a été révélé grâce à lui. La bande dessinée ne fait que lui courir derrière."
Jijé a eu de nombreux scénaristes, mais c'est vraiment lui qui a créé le personnage... A noter qu'un ultime album, anecdotique et sans réel intérêt (mis à part le dessin de Franz), a vu le jour en 1990.
Une oeuvre à (re)découvrir, vite.
De courtes histoires de meurtres, certains originaux, d'autres un peu éventés.
Au final un album surprenant de la part de Bazile, qui change complètement son dessin par rapport aux Avatars, et ce n'est pas pour me déplaire.
Ne vous fiez pas à la couverture qui est plutôt bizarre (très rouge et un peu rebutante), l'intérieur est plaisant.
A connaître.
Ayant inauguré la nouvelle collection des éditions Vents d'Ouest ("Equinoxe") , "Les Contes du 7ème souffle" est une série qui mérite franchement qu'on s'y attarde .
Le scénario d'Eric Adam est très attrayant.
Dans le Japon médieval, l'histoire d'un samouraï à la recherche de son destin après la disparition tragique de sa soeur.
Vous allez me dire que ce genre de récit n'est pas vraiment nouveau, je vous l'accorde. Ceci-dit, le traitement de cette série s'avère plutôt original dans sa présentation et surtout dans les ambiances qui sont tout à fait particulières. Tous ces détails nous permettent ainsi de mieux nous plonger dans ce conte. Les auteurs ne se sont pas trop attardés sur le contexte historique, mais par contre les personnages sont présentés de manière efficace. La motivation de leurs actes est clairement présentie dès le début. Cela nous permet de rentrer dans le vif du sujet avec beaucoup plus de facilité.
Le dessin particulier de Hughes Micol est dans le style de celui de Blain, Sfar, etc. Certaines personnes pourront trouver celui-ci repoussant mais franchement on s'y habitue très vite. Je dirais même que certains plans larges sont très beaux (tome 1, page 25). Les jeux d'ombres et lumières varient selon l'humeur du moment : sombre pour le tragique et clair pour les périodes plus sereines. Cela permet d'accentuer les moments forts du récit et c'est, ma foi, fort bien réussi.
Vous aurez compris que j'ai vraiment bien aimé cette série. Et malgré son approche peu commerciale, cette bd a des vraies qualités. Je pense qu'elle mérite qu'on y jette un oeil.
Franchement, lancez-vous, vous ne le regretterez pas. C'est génial !
Ce premier album est une excellente surprise.
Attirée par la beauté des dessins, j'ai acheté la bd par curiosité, sans bien savoir à quoi m'attendre. Et là… Une merveille ! L'histoire est traitée avec une immense finesse et beaucoup de poésie. Les personnages sont particulièrement originaux. Le héros est un jeune veuf qui a une petite fille. Ses ennemis ne sont pas de vilains méchants et semblent s'opposer à lui pour des raisons idéologiques…
Kenny Ruiz sait ménager le suspense et dévoile avec parcimonie les éléments nécessaires à la compréhension de l'histoire… Chaque page est riche en découvertes et en nouvelles interrogations.
Bref, une série injustement méconnue… Qui pourrait bien devenir culte si les albums suivants égalent le premier.
Sur une idée de départ axée sur la description de super héros, Moore brode un récit hallucinant. Hallucinant de lucidité, de pessimisme et de maîtrise technique. Durant les 400 pages de l'intégrale, j'ai vraiment été scotché par la descente aux enfers des héros principaux. Dans cet univers là, personne ne sort indemne. Et même si les costumes étranges et bigarrés ont des allures de déjà vu, ce qui apparait surtout, c'est la nature tourmentée, paradoxale, violente des êtres qu'ils dissimulent. Je ne vais pas en dire plus, cette bd est une oeuvre profonde et qui nous force à nous arrêter sur notre fascination pour la violence, notre part d'ombre et notre soif de justice... Maintenant, c'est vrai que "Watchmen" ne se lit pas comme un vulgaire comics ou de l'heroïc fantasy de base. Il faut faire l'effort d'entrer dans ce monde, et la densité et la gravité du propos, n'est pas forcément facile à aborder.
Quant au graphisme, il est basic comics... même si c'est bien abordé, même s'il illustre bien le propos par un classissisme certainement voulu, il m'a parfois ennuyé... J'aurais bien vu un grand dessinateur au service d'une si grande histoire... d'où ma note (un 4,5 m'aurait davantage satisfait).
Ok, on peut toujours reprocher à cette série naissante de commencer par l'orphelin recueilli par les loups et l'ermite de la forêt, n'empêche que Swolfs a vraiment l'art et la manière de créer des ambiances, de vous plonger dans des paysages vivants, et de vous faire croiser des personnages auxquels on s'attache vite. J'ai vraiment aimé ce tome 1, et je pense que cette série va très vite devenir une petite référence.
Le poulpe n°7 - J'irai faire kafkfa sur vos tombes
J'étais curieux à l'idée de découvrir cette célèbre série polar transposée à la BD, avec aux crayons le talentueux Vincent Vanoli. L'ambiance du Poulpe est bien présente, et la dimension fantastique introduite dans cet album est vraiment réussie. Les dessins torturés de Vanoli se font plus sages par moments (notamment sur les visages) mais s'imprègnent d'un trait nouveau, qui explore de nouvelles dimensions graphiques plus en rapport avec le thème du polar. Le découpage est varié, et on retrouve les éléments chers à Vanoli qui un perfectionniste en la matière, n'hésitant jamais à surprendre, à changer, à modifier les codes et les règles du genre.
Cet album est noir, très noir, et les allusions multiples au monde du génial Franz Kafka participent à l'ambiance très réussie : la colonie pénitentiaire, le château et bien entendu les Kafkas, ces êtres rejetés et isolés dans leur monde sombre.
Certaines scènes sont parfois confuses, sans dialogue, elles misent tout sur l'interprétation graphique et peuvent dérouter, c'est le sentiment que j'ai eu sur certaines en tous les cas. C'est une œuvre qui happe son lecteur en le projetant d'emblée dans un monde dur et sans poésie, en ouvrant de larges brèches qui sont autant de passerelles avec notre quotidien parfois démentiel.
Le polar fantastique existe en BD et cet album en est une bien belle interprétation.
Le talent au service de l'imagination... et l'originalité en plus, ce qui ne gâche rien !
Un univers à mi-chemin entre Terry Gilliam ("Brazil" notamment) et Franz Kafka ("Le procès", "La métamorphose", "La colonie pénitentiaire"...)
5/5 pour les tomes 1 et 3
4/5 pour les tomes 2 et 4
Après avoir lu de mauvaises critiques sur un autre site, je m’attendais à devoir faire un effort pour passer à travers cet album. J’ai donc été agréablement surpris. C’est dynamique, concis et toujours intéressant. Mig et Richez forment un tandem efficace et je suis bien d’accord avec garath, moi aussi je vous recommande « Sam Larry » des mêmes auteurs.
J’ai été séduit par la couverture dès que je l’ai vu annoncée sur les sites BD. J’ai été un peu déçu par le dessin lorsque j’ai commencé à lire les premières planches, mais ça n’a pas duré. Les auteurs m’ont rapidement embarqué dans ce western dur, mais bien raconté.
Pour ma part, l’insertion des noms des personnages de contes biens connus ne m’a pas dérangé. C’était même intéressant de reconnaître les contes de mon enfance à travers ce western, qui ne connaît pas de temps mort.
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Jerry Spring
Voici ce que l'on peut qualifier d'oeuvre maîtresse du grand Jijé. Son goût pour le western va l'inciter à lancer dès 1954 "Jerry Spring" qui sera une des premières grandes Bandes Dessinées européennes axées sur l'Ouest américain. Une vingtaine d'épisodes vont se succéder jusqu'en 1967. Toujours axé sur des problèmes humains, pratiquant le western psychologique avant que le cinéma américain ne le découvre, se refusant à la violence et glissant de nombreuses touches d'humour dans ses récits, Jijé a fait office de pionnier. Il a balayé le western traditionnel peuplé de mauvais indiens à abattre et de bons cow-boys sympathiques pour chercher à approcher de plus près le fond des choses. Jijé a fortement inspiré son ami Giraud pour la création de Blueberry ; les deux auteurs, pour s'amuser ou s'entraider, échangeront parfois leurs séries le temps d'une planche ou d'une case... Je laisse la parole à Blutch : "J’aime bien Jerry Spring. Même si les histoires ne sont pas terribles la plupart du temps et que le dessin est approximatif, il y a une simplicité, une rudesse, une évidence. Un espèce de manque de sophistication qui se rapproche de l’idée que je me fais de l’Ouest, c’est à dire un monde pastoral. Jerry Spring s’approche plus de ça que Blueberry qui est plus tardif et plus influencé par une sous-culture cinématographique plus dense. Jerry Spring est déjà marqué par un certain cinéma hollywoodien des années 50, mais quand Blueberry se développe, le cinéma italien est apparu, et le cinéma alternatif aussi avec des gens comme Sam Peckinpah. Dans Blueberry, on ne prend jamais le temps, alors que dans Jerry Spring, j’ai plus l’impression d’être dans un vrai monde, de rentrer dans un esprit. Charlier privilégiait la péripétie : ce ne sont que des mecs qui courent, qui galopent dans tous les sens. « Une chance sur cent, c’est raisonnable », « Il ne nous reste que trois secondes pour éteindre la mèche », « Il faut déterrer le trésor »... Il n’y a que ça. Jerry Spring, lui, il prend son temps : il y a des cases où il chevauche sans dire un mot, d’autres où il joue juste de la guitare. Ca me séduit plus. Le western, c’est difficilement appréciable en bande dessinée, parce c’est un genre uniquement cinématographique. André Bazin disait « Le western, c’est le cinéma américain par excellence ». C’est un genre qui n’a pas été inventé par le cinéma mais qui a été révélé grâce à lui. La bande dessinée ne fait que lui courir derrière." Jijé a eu de nombreux scénaristes, mais c'est vraiment lui qui a créé le personnage... A noter qu'un ultime album, anecdotique et sans réel intérêt (mis à part le dessin de Franz), a vu le jour en 1990. Une oeuvre à (re)découvrir, vite.
Les Faussaires
De courtes histoires de meurtres, certains originaux, d'autres un peu éventés. Au final un album surprenant de la part de Bazile, qui change complètement son dessin par rapport aux Avatars, et ce n'est pas pour me déplaire. Ne vous fiez pas à la couverture qui est plutôt bizarre (très rouge et un peu rebutante), l'intérieur est plaisant. A connaître.
Les Contes du 7ème Souffle
Ayant inauguré la nouvelle collection des éditions Vents d'Ouest ("Equinoxe") , "Les Contes du 7ème souffle" est une série qui mérite franchement qu'on s'y attarde . Le scénario d'Eric Adam est très attrayant. Dans le Japon médieval, l'histoire d'un samouraï à la recherche de son destin après la disparition tragique de sa soeur. Vous allez me dire que ce genre de récit n'est pas vraiment nouveau, je vous l'accorde. Ceci-dit, le traitement de cette série s'avère plutôt original dans sa présentation et surtout dans les ambiances qui sont tout à fait particulières. Tous ces détails nous permettent ainsi de mieux nous plonger dans ce conte. Les auteurs ne se sont pas trop attardés sur le contexte historique, mais par contre les personnages sont présentés de manière efficace. La motivation de leurs actes est clairement présentie dès le début. Cela nous permet de rentrer dans le vif du sujet avec beaucoup plus de facilité. Le dessin particulier de Hughes Micol est dans le style de celui de Blain, Sfar, etc. Certaines personnes pourront trouver celui-ci repoussant mais franchement on s'y habitue très vite. Je dirais même que certains plans larges sont très beaux (tome 1, page 25). Les jeux d'ombres et lumières varient selon l'humeur du moment : sombre pour le tragique et clair pour les périodes plus sereines. Cela permet d'accentuer les moments forts du récit et c'est, ma foi, fort bien réussi. Vous aurez compris que j'ai vraiment bien aimé cette série. Et malgré son approche peu commerciale, cette bd a des vraies qualités. Je pense qu'elle mérite qu'on y jette un oeil. Franchement, lancez-vous, vous ne le regretterez pas. C'est génial !
Le Chasseur d'Eclairs
Ce premier album est une excellente surprise. Attirée par la beauté des dessins, j'ai acheté la bd par curiosité, sans bien savoir à quoi m'attendre. Et là… Une merveille ! L'histoire est traitée avec une immense finesse et beaucoup de poésie. Les personnages sont particulièrement originaux. Le héros est un jeune veuf qui a une petite fille. Ses ennemis ne sont pas de vilains méchants et semblent s'opposer à lui pour des raisons idéologiques… Kenny Ruiz sait ménager le suspense et dévoile avec parcimonie les éléments nécessaires à la compréhension de l'histoire… Chaque page est riche en découvertes et en nouvelles interrogations. Bref, une série injustement méconnue… Qui pourrait bien devenir culte si les albums suivants égalent le premier.
Watchmen
Sur une idée de départ axée sur la description de super héros, Moore brode un récit hallucinant. Hallucinant de lucidité, de pessimisme et de maîtrise technique. Durant les 400 pages de l'intégrale, j'ai vraiment été scotché par la descente aux enfers des héros principaux. Dans cet univers là, personne ne sort indemne. Et même si les costumes étranges et bigarrés ont des allures de déjà vu, ce qui apparait surtout, c'est la nature tourmentée, paradoxale, violente des êtres qu'ils dissimulent. Je ne vais pas en dire plus, cette bd est une oeuvre profonde et qui nous force à nous arrêter sur notre fascination pour la violence, notre part d'ombre et notre soif de justice... Maintenant, c'est vrai que "Watchmen" ne se lit pas comme un vulgaire comics ou de l'heroïc fantasy de base. Il faut faire l'effort d'entrer dans ce monde, et la densité et la gravité du propos, n'est pas forcément facile à aborder. Quant au graphisme, il est basic comics... même si c'est bien abordé, même s'il illustre bien le propos par un classissisme certainement voulu, il m'a parfois ennuyé... J'aurais bien vu un grand dessinateur au service d'une si grande histoire... d'où ma note (un 4,5 m'aurait davantage satisfait).
Légende
Ok, on peut toujours reprocher à cette série naissante de commencer par l'orphelin recueilli par les loups et l'ermite de la forêt, n'empêche que Swolfs a vraiment l'art et la manière de créer des ambiances, de vous plonger dans des paysages vivants, et de vous faire croiser des personnages auxquels on s'attache vite. J'ai vraiment aimé ce tome 1, et je pense que cette série va très vite devenir une petite référence.
Le Poulpe
Le poulpe n°7 - J'irai faire kafkfa sur vos tombes J'étais curieux à l'idée de découvrir cette célèbre série polar transposée à la BD, avec aux crayons le talentueux Vincent Vanoli. L'ambiance du Poulpe est bien présente, et la dimension fantastique introduite dans cet album est vraiment réussie. Les dessins torturés de Vanoli se font plus sages par moments (notamment sur les visages) mais s'imprègnent d'un trait nouveau, qui explore de nouvelles dimensions graphiques plus en rapport avec le thème du polar. Le découpage est varié, et on retrouve les éléments chers à Vanoli qui un perfectionniste en la matière, n'hésitant jamais à surprendre, à changer, à modifier les codes et les règles du genre. Cet album est noir, très noir, et les allusions multiples au monde du génial Franz Kafka participent à l'ambiance très réussie : la colonie pénitentiaire, le château et bien entendu les Kafkas, ces êtres rejetés et isolés dans leur monde sombre. Certaines scènes sont parfois confuses, sans dialogue, elles misent tout sur l'interprétation graphique et peuvent dérouter, c'est le sentiment que j'ai eu sur certaines en tous les cas. C'est une œuvre qui happe son lecteur en le projetant d'emblée dans un monde dur et sans poésie, en ouvrant de larges brèches qui sont autant de passerelles avec notre quotidien parfois démentiel. Le polar fantastique existe en BD et cet album en est une bien belle interprétation.
Julius Corentin Acquefacques
Le talent au service de l'imagination... et l'originalité en plus, ce qui ne gâche rien ! Un univers à mi-chemin entre Terry Gilliam ("Brazil" notamment) et Franz Kafka ("Le procès", "La métamorphose", "La colonie pénitentiaire"...) 5/5 pour les tomes 1 et 3 4/5 pour les tomes 2 et 4
Le Messager
Après avoir lu de mauvaises critiques sur un autre site, je m’attendais à devoir faire un effort pour passer à travers cet album. J’ai donc été agréablement surpris. C’est dynamique, concis et toujours intéressant. Mig et Richez forment un tandem efficace et je suis bien d’accord avec garath, moi aussi je vous recommande « Sam Larry » des mêmes auteurs.
Règlement de contes
J’ai été séduit par la couverture dès que je l’ai vu annoncée sur les sites BD. J’ai été un peu déçu par le dessin lorsque j’ai commencé à lire les premières planches, mais ça n’a pas duré. Les auteurs m’ont rapidement embarqué dans ce western dur, mais bien raconté. Pour ma part, l’insertion des noms des personnages de contes biens connus ne m’a pas dérangé. C’était même intéressant de reconnaître les contes de mon enfance à travers ce western, qui ne connaît pas de temps mort.