Trouvé par hasard en fouinant dans les rayons de ma Baie des Tecks préférée, Abraxas m’a littéralement captivé dès mon regard posé sur les planches d’Alfred. Le style caricatural de cet auteur, qui m’était jusque là inconnu, se rapproche beaucoup de ceux de Fourquemin (Alaban, Outlaw), Milhet (Spoogue) ou bien encore Dumontheuil (Qui a tué l’idiot, Malentendus)... Inutile donc de préciser à quel point j’apprécie ! De plus, le choix des couleurs, bien à propos, se conjugue superbement avec le dessin, donnant aux planches une force d’une intensité rare. Une vraie claque visuelle en d’autres mots ! :)
Tout comme Ro, je trouve le récit développé par Corbeyran proche des réalisations de Tim Burton. Peut-être est-ce dû au côté sombre, ironique et décalé de l’histoire ? Difficile à dire... Toujours est-il que je me réjouis de découvrir une autre facette de ce scénariste que je croyais à tort cantonné aux Stryges. Le premier tome s’attarde sur l’ambiance particulière qui règne sur Abraxas, bourgade paisible en apparence, et privilégie la description des moeurs curieuses de ses habitants. Le lecteur, laissé volontairement dans le flou le plus complet, doit attendre le deuxième opus pour mieux savoir de quoi il en retourne ! Ce second volet présente un récit plus rythmé où les motivations de chacun voient le jour. Quant au final, il ne m’a pas déçu, bien au contraire !
Bref, Abraxas, c’est une très bonne bd d’ambiance qui présente l’avantage de ne s’étaler que sur deux tomes !
Note approximative : 3.5/5
C'est avec bonheur que j'ai retrouvé l'album de ces histoires que j'avais découvertes à l'époque dans le journal Spirou. Ce sont des petites histoires mêlant du fantastique, une touche d'horreur et un zeste d'humour noir.
Le dessin de Cossu m'y plaît bien. Il est parfois à mi-chemin entre le style de Tardi et celui de Foerster avec une petite touche de Bezian parfois, autant dire qu'il colle bien à ces histoires noires. Bon, objectivement, il n'est pas toujours excellent avec quelques décors trop vides et des persos pas toujours réussis, mais comme je le dis, il est plaisant à lire et convient bien.
Ensuite, les histoires ne sont pas toutes du même niveau mais certaines sont vraiment sympas. Elles sont bien racontées, prenantes, et certaines sont vraiment marquantes (l'histoire du Café m'avait marqué depuis des années). Lues avec des yeux de lecteur des années 2000, elles ont sensiblement vieilli, mais globalement elles restent très lisibles et agréables à mon goût. Seule une histoire me laisse vraiment sur ma fin, celle de l'exposition de peinture qui est hélas la plus longue... je dois avoir manqué quelque chose dans cette histoire là...
Un album que les amateurs d'histoires fantastiques dans le style de Foerster (toutes ses histoires d'humour noir), Andreas (un peu le style Raffington Event ou bien Styx) ou autres émissions telles que La Quatrième Dimension ou Twin Peaks, liront sans doute avec plaisir.
Le Capitaine Ecarlate est une BD à part. Il faut dire qu’avec des auteurs comme David B. et Guibert...
Les dessins de Guibert me plaisent beaucoup. Si je préférais ceux de La Fille du professeur, Guibert adapte son style en fonction du scénario, et c’est plutôt appréciable. Ici, il y a un côté statique, avec un trait de contour gras. Mais cela donne une certaine ambiance et ce dessin a un certain charme, un peu désuet. Je trouve que Guibert arrive par ce dessin à nous entraîner dans un monde onirique.
Car en effet, le scénario nous emmène dans un monde à part: un Paris où les amateurs de livres d’aventures deviennent aventuriers. Ils aiment lire, et lisant des histoires de pirates, ils se sont vus, bien sûr, pirates à leur tour: c’est désormais devenu réalité. Moi qui lis beaucoup, c’est une dimension de l’ouvrage que j’ai beaucoup aimée.
Les divers personnages sont bien réalisés: celui du capitaine, mystérieux, semble faire partie d’un autre monde; Monelle représente à la fois la fatalité et l’espoir; le commissaire apporte une touche d’humour avec ses réactions de bourgeois insensible; les pirates semblent montrer toute l’inconsistance dont sont capables les humains, tandis que leurs femmes nous ramènent à une réalité très terre à terre. Quant à Marcel, il est celui qui aimerait suivre les personnages qu’il admire, mais qui n’en a pas la force (Marcel, c'est nous?); il se surprend lui-même mais perd son identité; il représente le décalage entre personne et personnage, nous révélant que les mondes imaginés sont invivables pour les êtres qui ne sont pas fictifs.
La fin de l’histoire est malheureusement un peu rapide.
Le dossier en fin d’album est intéressant. J’ai apprécié de pouvoir lire la nouvelle racontée par Marcel dans la BD.
C’est particulier, on aime ou on n’aime pas. Personnellement j'ai beaucoup aimé. :)
Je pense que cet album gagne à être relu. Il mérite presque un 5/5.
Grand amateur de jeux OuBaPiens, Lécroart réalise avec Cercle vicieux un sacré tour de force. Il choisit, pour construire son histoire, une contrainte incroyablement difficile à respecter, et se sort avec brio de cet exercice de style. Ca se lit avec une certaine jubilation et, une fois le bouquin refermé, on a envie de le prêter à son entourage histoire de faire découvrir à un maximum de gens à quel point c'est original et bien foutu.
Néanmoins…
Néanmoins, je ne pense pas que ce petit album mérite la note maximale… La construction de cette BD impose des limites qui entraînent des défauts : c'est parfois un peu bancal, l'intrigue n'est pas folichonne, ça se finit vite et c'est le genre de BD qu'on ne lit qu'une fois ou deux (pas le genre d'œuvre dans laquelle on peut se replonger régulièrement avec plaisir)… Et puis malheureusement, dès les premières planches, on comprend le principe de Cercle vicieux, ce qui fait que quand le "retournement de situation" se produit, il n'y a hélas aucun effet de surprise.
Cela étant dit, il faut vraiment saluer l'exploit réussi par Lécroart avec Cercle vicieux ; c'est un pari incroyable, qu'il parvient à tenir avec habileté et drôlerie.
Le p'tit Kael partait une fois encore avec des a priori très moyens sur cette BD. Je me demandais comment Tronchet pouvait faire autre chose que de l'humour gras fluidesque (mon manque de culture G se fait parfois ressentir...)
Et voilà, grossière erreur, cet album, malgré un dessin qui ne me plaît guère, est une tranche de vie tout à fait exceptionnelle.
En fait, bien malgré moi, j'ai fait une sorte de parallèle avec l'arrivée en France de ma famille et ce qu'on m'en a raconté, les difficultés rencontrées sont les même dans ce pays qu'ils ne connaissent pas par rapport à "là-bas"...
Dommage, la narration "off" est parfois un peu rébarbative.
Un album qui ne paye pas de mine au 1er regard, mais qui se révèle être plein de sensibilité, sans niaiseries.
Voici un premier tome plutôt réussi. L'ambiance est bien prenante et on dévore l'épisode sans ennui. L'auteur plante le décor avec chaque personnage et leur vie de merde, et enfin introduit "l'élément perturbateur" qui va permettre de la changer. On observe alors les réactions de chacun, on pourrait dire qu'ils sont enchaînés à l'argent et à leurs démons - Moses notamment. Même si le tout n'est pas super original, il s'agit d'une bonne histoire.
Pour ma part je ne trouve pas la couverture très attirante avec ce fond rouge assez laid, mais le dessin et les couleurs à l'intérieur sont plutôt biens.
Juste un mot pour dire que j'ai eu un mal fou à trouver un volume qui était bien relié :/ en effet la reliure craque et détruit le bouquin.
Archipel est un très bon premier album bénéficiant de la maîtrise scénaristique de Corbeyran et d’un graphisme très léché de Barbay, jeune auteur talentueux qui impose un style proche de celui de Sorel. J’ai éprouvé le même plaisir à la lecture d’Archipel qu’avec le Réseau Bombyce, dont les univers respectifs présentent quelques similitudes et d’où il se dégage une atmosphère mêlant onirisme et temps anciens.
Bref, je préfère (et de loin) Corbeyran dans ce genre de récit plutôt qu’avec ses Stryges et Cie.
A noter l’utilisation d’un vocabulaire imagé dont la traduction se trouve en fin d’album. Il peut paraître superflu mais ne gêne en rien la lecture. Voici d’ailleurs comment on pourrait résumer le début de l’histoire : Le carabin Howard a fait un claque-museau aux crache-laïus en suivant le jusant à trois semaines du fourre-mention pour rejoindre Sally, sa belle, dont il est sans nouvelles...
Cet album est une leçon d'humilité sur la couleur numérique, Bengal utilise des gammes persos très originales, en comparaison à ce qui se fait en bd en ce moment. Les atmosphères sont parfaites, le découpage efficace et le trait super intuitif et pourtant très lisible et élégant. On sent l'influence d'Evangelion, et c'est tant mieux, j'aime à penser que les auteurs ont dû tripper comme il faut sur les combats des mekas.
Pour un premier album ce dessinateur s'en sort plutôt bien, et son évolution risque d'être très intéressante... Vivement les prochaines séries de Bengal, avec un peu plus de matière scénaristique :D...
Quoi? Elle est bien cette BD non?
Moi j'ai adoré.
Ce dessin rondouillard et ces tronches, franchement.
L'humour oscille allégrement entre un "crétin con-con" jouissif et un humour un peu plus fin est bien trouvé (parfois):):):):).
Le côté "Business entreprise" du Paradis et de l'Enfer, Dieu avec un costume de Général et des galons.
Et juste 4 albums, pour ne pas trop répéter et ne pas trop lasser.
Y a du déjà-vu parfois, bien sûr, mais ça reste la découverte de la semaine.:)
Une série qui commence fort!
Saluons l'originalité de l'intrigue, servie par une documentation rigoureuse des auteurs sur le sujet traité (je parle ici notamment de la lutte de pouvoir entre les différents services de renseignement de l'Allemagne nazie), au risque peut-être que des lecteurs moins informés passent à côté d'une partie des éléments de l'histoire (quelques astérisques avec renvoi à des notes de bas de page n'auraient pas été de trop).
L'aspect fantastique s'insère habilement dans ce contexte et propose un éclairage nouveau sur certains thèmes classiques du genre.
Concernant le dessin et la colorisation, je reste un peu plus réservé. L'informatique permet certains effets intéressants mais je ne suis pas vraiment fan pour autant. Par ailleurs, je trouve que les personnages se ressemblent tous un peu trop. Mais bon, ceci dit, l'ensemble reste d'une grande qualité.
En bref, la série s'annonce prometteuse (je la préfère largement à W.E.S.T., du même scénariste) mais le deuxième tome se devra d'accélérer le rythme pour l'instant assez lent (ce qui est normal pour un premier volume destiné à poser l'intrigue).
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Abraxas
Trouvé par hasard en fouinant dans les rayons de ma Baie des Tecks préférée, Abraxas m’a littéralement captivé dès mon regard posé sur les planches d’Alfred. Le style caricatural de cet auteur, qui m’était jusque là inconnu, se rapproche beaucoup de ceux de Fourquemin (Alaban, Outlaw), Milhet (Spoogue) ou bien encore Dumontheuil (Qui a tué l’idiot, Malentendus)... Inutile donc de préciser à quel point j’apprécie ! De plus, le choix des couleurs, bien à propos, se conjugue superbement avec le dessin, donnant aux planches une force d’une intensité rare. Une vraie claque visuelle en d’autres mots ! :) Tout comme Ro, je trouve le récit développé par Corbeyran proche des réalisations de Tim Burton. Peut-être est-ce dû au côté sombre, ironique et décalé de l’histoire ? Difficile à dire... Toujours est-il que je me réjouis de découvrir une autre facette de ce scénariste que je croyais à tort cantonné aux Stryges. Le premier tome s’attarde sur l’ambiance particulière qui règne sur Abraxas, bourgade paisible en apparence, et privilégie la description des moeurs curieuses de ses habitants. Le lecteur, laissé volontairement dans le flou le plus complet, doit attendre le deuxième opus pour mieux savoir de quoi il en retourne ! Ce second volet présente un récit plus rythmé où les motivations de chacun voient le jour. Quant au final, il ne m’a pas déçu, bien au contraire ! Bref, Abraxas, c’est une très bonne bd d’ambiance qui présente l’avantage de ne s’étaler que sur deux tomes !
Histoires alarmantes
Note approximative : 3.5/5 C'est avec bonheur que j'ai retrouvé l'album de ces histoires que j'avais découvertes à l'époque dans le journal Spirou. Ce sont des petites histoires mêlant du fantastique, une touche d'horreur et un zeste d'humour noir. Le dessin de Cossu m'y plaît bien. Il est parfois à mi-chemin entre le style de Tardi et celui de Foerster avec une petite touche de Bezian parfois, autant dire qu'il colle bien à ces histoires noires. Bon, objectivement, il n'est pas toujours excellent avec quelques décors trop vides et des persos pas toujours réussis, mais comme je le dis, il est plaisant à lire et convient bien. Ensuite, les histoires ne sont pas toutes du même niveau mais certaines sont vraiment sympas. Elles sont bien racontées, prenantes, et certaines sont vraiment marquantes (l'histoire du Café m'avait marqué depuis des années). Lues avec des yeux de lecteur des années 2000, elles ont sensiblement vieilli, mais globalement elles restent très lisibles et agréables à mon goût. Seule une histoire me laisse vraiment sur ma fin, celle de l'exposition de peinture qui est hélas la plus longue... je dois avoir manqué quelque chose dans cette histoire là... Un album que les amateurs d'histoires fantastiques dans le style de Foerster (toutes ses histoires d'humour noir), Andreas (un peu le style Raffington Event ou bien Styx) ou autres émissions telles que La Quatrième Dimension ou Twin Peaks, liront sans doute avec plaisir.
Le Capitaine Ecarlate
Le Capitaine Ecarlate est une BD à part. Il faut dire qu’avec des auteurs comme David B. et Guibert... Les dessins de Guibert me plaisent beaucoup. Si je préférais ceux de La Fille du professeur, Guibert adapte son style en fonction du scénario, et c’est plutôt appréciable. Ici, il y a un côté statique, avec un trait de contour gras. Mais cela donne une certaine ambiance et ce dessin a un certain charme, un peu désuet. Je trouve que Guibert arrive par ce dessin à nous entraîner dans un monde onirique. Car en effet, le scénario nous emmène dans un monde à part: un Paris où les amateurs de livres d’aventures deviennent aventuriers. Ils aiment lire, et lisant des histoires de pirates, ils se sont vus, bien sûr, pirates à leur tour: c’est désormais devenu réalité. Moi qui lis beaucoup, c’est une dimension de l’ouvrage que j’ai beaucoup aimée. Les divers personnages sont bien réalisés: celui du capitaine, mystérieux, semble faire partie d’un autre monde; Monelle représente à la fois la fatalité et l’espoir; le commissaire apporte une touche d’humour avec ses réactions de bourgeois insensible; les pirates semblent montrer toute l’inconsistance dont sont capables les humains, tandis que leurs femmes nous ramènent à une réalité très terre à terre. Quant à Marcel, il est celui qui aimerait suivre les personnages qu’il admire, mais qui n’en a pas la force (Marcel, c'est nous?); il se surprend lui-même mais perd son identité; il représente le décalage entre personne et personnage, nous révélant que les mondes imaginés sont invivables pour les êtres qui ne sont pas fictifs. La fin de l’histoire est malheureusement un peu rapide. Le dossier en fin d’album est intéressant. J’ai apprécié de pouvoir lire la nouvelle racontée par Marcel dans la BD. C’est particulier, on aime ou on n’aime pas. Personnellement j'ai beaucoup aimé. :) Je pense que cet album gagne à être relu. Il mérite presque un 5/5.
Cercle vicieux
Grand amateur de jeux OuBaPiens, Lécroart réalise avec Cercle vicieux un sacré tour de force. Il choisit, pour construire son histoire, une contrainte incroyablement difficile à respecter, et se sort avec brio de cet exercice de style. Ca se lit avec une certaine jubilation et, une fois le bouquin refermé, on a envie de le prêter à son entourage histoire de faire découvrir à un maximum de gens à quel point c'est original et bien foutu. Néanmoins… Néanmoins, je ne pense pas que ce petit album mérite la note maximale… La construction de cette BD impose des limites qui entraînent des défauts : c'est parfois un peu bancal, l'intrigue n'est pas folichonne, ça se finit vite et c'est le genre de BD qu'on ne lit qu'une fois ou deux (pas le genre d'œuvre dans laquelle on peut se replonger régulièrement avec plaisir)… Et puis malheureusement, dès les premières planches, on comprend le principe de Cercle vicieux, ce qui fait que quand le "retournement de situation" se produit, il n'y a hélas aucun effet de surprise. Cela étant dit, il faut vraiment saluer l'exploit réussi par Lécroart avec Cercle vicieux ; c'est un pari incroyable, qu'il parvient à tenir avec habileté et drôlerie.
Là-bas
Le p'tit Kael partait une fois encore avec des a priori très moyens sur cette BD. Je me demandais comment Tronchet pouvait faire autre chose que de l'humour gras fluidesque (mon manque de culture G se fait parfois ressentir...) Et voilà, grossière erreur, cet album, malgré un dessin qui ne me plaît guère, est une tranche de vie tout à fait exceptionnelle. En fait, bien malgré moi, j'ai fait une sorte de parallèle avec l'arrivée en France de ma famille et ce qu'on m'en a raconté, les difficultés rencontrées sont les même dans ce pays qu'ils ne connaissent pas par rapport à "là-bas"... Dommage, la narration "off" est parfois un peu rébarbative. Un album qui ne paye pas de mine au 1er regard, mais qui se révèle être plein de sensibilité, sans niaiseries.
Enchaînés
Voici un premier tome plutôt réussi. L'ambiance est bien prenante et on dévore l'épisode sans ennui. L'auteur plante le décor avec chaque personnage et leur vie de merde, et enfin introduit "l'élément perturbateur" qui va permettre de la changer. On observe alors les réactions de chacun, on pourrait dire qu'ils sont enchaînés à l'argent et à leurs démons - Moses notamment. Même si le tout n'est pas super original, il s'agit d'une bonne histoire. Pour ma part je ne trouve pas la couverture très attirante avec ce fond rouge assez laid, mais le dessin et les couleurs à l'intérieur sont plutôt biens. Juste un mot pour dire que j'ai eu un mal fou à trouver un volume qui était bien relié :/ en effet la reliure craque et détruit le bouquin.
Archipel
Archipel est un très bon premier album bénéficiant de la maîtrise scénaristique de Corbeyran et d’un graphisme très léché de Barbay, jeune auteur talentueux qui impose un style proche de celui de Sorel. J’ai éprouvé le même plaisir à la lecture d’Archipel qu’avec le Réseau Bombyce, dont les univers respectifs présentent quelques similitudes et d’où il se dégage une atmosphère mêlant onirisme et temps anciens. Bref, je préfère (et de loin) Corbeyran dans ce genre de récit plutôt qu’avec ses Stryges et Cie. A noter l’utilisation d’un vocabulaire imagé dont la traduction se trouve en fin d’album. Il peut paraître superflu mais ne gêne en rien la lecture. Voici d’ailleurs comment on pourrait résumer le début de l’histoire : Le carabin Howard a fait un claque-museau aux crache-laïus en suivant le jusant à trois semaines du fourre-mention pour rejoindre Sally, sa belle, dont il est sans nouvelles...
Meka
Cet album est une leçon d'humilité sur la couleur numérique, Bengal utilise des gammes persos très originales, en comparaison à ce qui se fait en bd en ce moment. Les atmosphères sont parfaites, le découpage efficace et le trait super intuitif et pourtant très lisible et élégant. On sent l'influence d'Evangelion, et c'est tant mieux, j'aime à penser que les auteurs ont dû tripper comme il faut sur les combats des mekas. Pour un premier album ce dessinateur s'en sort plutôt bien, et son évolution risque d'être très intéressante... Vivement les prochaines séries de Bengal, avec un peu plus de matière scénaristique :D...
Passe-moi l'ciel
Quoi? Elle est bien cette BD non? Moi j'ai adoré. Ce dessin rondouillard et ces tronches, franchement. L'humour oscille allégrement entre un "crétin con-con" jouissif et un humour un peu plus fin est bien trouvé (parfois):):):):). Le côté "Business entreprise" du Paradis et de l'Enfer, Dieu avec un costume de Général et des galons. Et juste 4 albums, pour ne pas trop répéter et ne pas trop lasser. Y a du déjà-vu parfois, bien sûr, mais ça reste la découverte de la semaine.:)
Je suis légion
Une série qui commence fort! Saluons l'originalité de l'intrigue, servie par une documentation rigoureuse des auteurs sur le sujet traité (je parle ici notamment de la lutte de pouvoir entre les différents services de renseignement de l'Allemagne nazie), au risque peut-être que des lecteurs moins informés passent à côté d'une partie des éléments de l'histoire (quelques astérisques avec renvoi à des notes de bas de page n'auraient pas été de trop). L'aspect fantastique s'insère habilement dans ce contexte et propose un éclairage nouveau sur certains thèmes classiques du genre. Concernant le dessin et la colorisation, je reste un peu plus réservé. L'informatique permet certains effets intéressants mais je ne suis pas vraiment fan pour autant. Par ailleurs, je trouve que les personnages se ressemblent tous un peu trop. Mais bon, ceci dit, l'ensemble reste d'une grande qualité. En bref, la série s'annonce prometteuse (je la préfère largement à W.E.S.T., du même scénariste) mais le deuxième tome se devra d'accélérer le rythme pour l'instant assez lent (ce qui est normal pour un premier volume destiné à poser l'intrigue).