Note approximative : 3,5/5
Etrange qu'un album de cette qualité soit passé inaperçu. Car Delcourt a mis les petits plats dans les grands pour servir ce plat savoureux. En effet, Trois éclats blancs conte l'histoire de pionniers, des hommes prêts à braver les éléments pour installer un phare en haute mer. Les risques sont énormes, et il y aura des dommages irréparables. On sent que Bruno le Floc'h a un amour énorme pour la mer, comme la plupart des bretons. Mais cela ne suffit pas pour réaliser un chef-d'oeuvre. En effet, et malgré son trait élégant, qui a par moments l'aspect et la patine des peintures classiques des peintres de bord de mer, son récit manque de pas mal de force. Une telle histoire aurait eu besoin, pour avoir un meilleur impact, d'un plus grand souffle épique, d'une écriture plus enflammée... On aurait aimé que la mer soit décrite comme un être vivant, sentir les embruns sur notre figure, tanguer au rythme des bateaux instables venus s'amarrer au "caillou chauve"... Mais, en choisissant de raconter l'histoire par l'ingénieur, plutôt froid et réservé, on reste au port. Et ce séjour est un peu trop court pour être vraiment apprécié.
Il n'en demeure pas moins que cet album est un bel objet, une invitation succincte au voyage, sur les pas des derniers pionniers.
La présentation en gaufrier 3x2 avec des cases carrées et assez petites, extrêmement stricte, ne donne pas vraiment très envie de lire cet album, d'autant plus qu'il est très épais. L'aspect historique non plus d'ailleurs. Pour tout dire, les cartes du début avec un petit résumé historique, sont assez rébarbatives. Le début de la lecture est lui aussi quelque peu difficile. En plus le dessin est assez minuscule lorsqu'il s'agit de scènes un peu larges, et présente parfois un aspect "mignon" en contraste avec le sujet. Il faut donc un petit moment pour entrer dans l'histoire.
Mais passées les premières pages et assimilées les quelques notions géographiques, historiques et politiques indispensables, "Louis Riel" est une lecture assez riche et carrément passionnante. Sur fond de spoliation, de lutte politique et militaire, de mensonges et de recours à la force, de différences entre communautés anglophone et francophone, le personnage de Louis Riel se détache, emblème de cette lutte, comme s’il était né à la bonne époque au bon endroit. On constatera qu’en d’autres circonstances il serait soit resté un quidam, soit aurait été pris pour un fou… soit les deux. Le portrait dressé n’est pas manichéen, et même si quelques traits ressortent avec beaucoup de force (l’homme droit, parfois indécis, et fou), il ne s’agit pas là d’une hagiographie.
Le résumé qui est fait de l’Histoire est parfois un tout petit peu rapide, et on ne comprend pas forcément pourquoi l’auteur a choisi de préciser certaines choses qui ont certainement eu une importance historique réelle, mais qui dans l’album paraissent très anecdotiques. Néanmoins la clarté de l’ensemble reste exemplaire puisque tout est facilement compréhensible, même pour un profane. J’avoue n’avoir pas encore eu le courage de lire les 22 pages de notes écrit tout petit en fin d’album, qui doivent sans doute être d’un grand intérêt.
Bref, lecture originale, fluide et vraiment prenante, "Louis Riel" reste pour moi une très bonne surprise.
Raah, du Tezuka comme celui-là, j'en redemande !
Les mangas pour adulte de Tezuka parus jusqu'ici en France étaient dans l'ensemble très très glauques (Ayako, MW, les 3 adolfs...). Ce qui n'enlève rien à leurs qualités, bien sûr. Mais de temps en temps ça fait du bien de lire une histoire plus légère du maître, où l'humour, le marivaudage et les combats de sabre font loi. En plus, il est ici question de la difficile implantation de la culture occidentale (ici à travers la médecine) au temps de Meiji, sujet passionnant s'il en est !
Alors bien sûr, les personnages ont une personnalité travaillée et la mise en scène est très maîtrisée, mais c'est bien le moins qu'on puisse attendre d'un manga de Tezuka.
Ensuite, il est vrai que ce premier tome semble un peu décousu : on ne sait jamais trop lequel des personnages est le héros, trois d'entre eux prenant le devant de la scène tour à tour dans ce premier tome (le jeune samourai, le fils et le père Tezuka) sans forcément de transition. Mais chaque chapitre pris séparément est parfaitement cohérent et raconte une histoire en soi: j'ai lu ce tome en plusieurs étapes, et je crois que mon plaisir de lecture y a gagné !
Bref, vivement la suite !
(N.B : le bouquin est tout de même un peu cher (9 euros) vu sa piètre qualité... Mais ce prix est amplement compensé par la lecture longue (plus de 300 pages !) et dense qu'il offre.)
C'est vraiment tout mignon, Lou. Les personnages sont attachants (surtout la mère ^_^), et l'album se dévore.
Néanmoins, j'ai tout de même eu l'impression en lisant ce premier tome que Julien Neel n'avait pas encore totalement trouvé ses marques. Les gags sont un peu répétitifs, certains sont bien moins réussis que d'autre, et des questions intéressantes comme celles sur le père de Lou auraient mérité d'être plus développées (dans le tome 2 sans doute).
Bref, ça sent le potentiellement excellent mais qui se cherche encore encore un peu... j'attends le tome 2 avec impatience !
(ah oui.... les couleurs, elles sont tout de même TRES rose bonbon, non ?)
Edit après lecture du tome 2 : Ah mais c'est qu'il est vachement bien ce tome, mieux que le premier c'est sûr ! Je passe ma note de 3 à 4 pour le coup !
Je suis rentré tout doucement dans cette BD. Le début de l'histoire me rappelait un peu trop Un peu de fumée bleue autant dans le thème d'une femme qui attend un homme emprisonné que dans le dessin lui-même.
Mais d'une part, j'ai commencé à plonger dedans grâce à l'interêt Historique d'en apprendre ainsi sur une période de l'URSS que je ne connaissais guère et sur des faits véridiques mais purement abherrants. Puis j'ai réalisé à quel point l'intrigue était finalement bien montée, la narration excellente, et le final véritablement plein d'émotions tout en étant plus original que ce que je craignais en début de lecture.
Franchement une BD forte sur un sujet dur qui m'a empli de colère envers la bêtise des hommes et l'abherration de ce qui peut se produire dans certains pays à certaines époques. Un scénario à la fois instructif, réussi et joliment mis en image.
Difficile de commettre un nouveau livre après le formidable "Blankets", pourtant en nous présentant son "carnet de voyage" Graig Thompson nous offre une nouvelle bonne surprise. Pas facile la vie d'un dessinateur en tournée de promotion (pensez à nos amis en dédicace , chers bdphiles): entre les interviews, séances de dédicaces, la vie de Graig Thompson n'est pas de tout repos. Heureusement, il peut s'éloigner au Maroc où ses mésaventures nous font sourire. J'ai tout de même trouvé que le livre était souvent sombre : entre le mal du pays, son arthrite, son côté triste, on a peu l'occasion de se marrer, même aux dépends de l'auteur. On sympathise à ses petits malheurs, à ses amours contrariés.Reste aussi des moments drôles : au restaurant avec Lewis Trondheim, sa valise oubliée dans le train ; des moments d'émotions et de magnifiques pleines pages (celles consacrées à Hillevi, en particulier). Un livre plein de tendresse.
Avec un bémol : pourquoi de pas avoir gardé le titre original "Carnet de voyage", pour un titre ridicule "Un américain en balade" !
Après "les clichés -Beyrouth 1990" les Humanoïdes Associés nous offrent un second chef d'oeuvre dans la collection "Tohu bohu". Cette BD s'inscrit entre le road movie et "sur la route de Madison" de Clint Easwood. J'ai acheté ce "roman graphique" d'après les formidables dessins (admirez les superbes ombres chinoises pages 59, 86, 32 ; et le beau visage d'Helen tout au long de l'ouvrage). La scène de l'attente dans la gare - pages 91 à 97 - m'a fait penser au début (toute proportion gardée) du film "Il était une fois dans l'ouest" et en BD, il fallait oser !. Mais c'est le découpage scénaristique qu'il faut saluer : le scénario est si bien construit que l'on regrette d'être déjà à la dernière page.
Un album sans scène racoleuse, sans violence, sans recours au fantastique. Nous sommes plongés dans les années 1940 d'une manière magistrale, par l'un des seuls média de l'époque, la radio ! Une histoire simple, des héros (non, plutôt des personnages) attachants et beaucoup d'émotion. Merci, Monsieur Malès.
Voilà, je viens de finir de lire ces trois tomes de Spoogue... Tout d'abord, j'ai été très emballé par le dessin! Olivier Milhiet est vraiment doué en tout cas j'adore son style qui me fait penser un peu à la nef des fous. Sinon, l'histoire est vraiment drôle dans l'ensemble (parfois un peu lourde mais bon!) et je ne me suis pas lassé une seule fois! Pour les personnes qui ont apprécié la Nef des fous, de capes et de crocs, je pense que vous pouvez acheter cette série les yeux fermés... Pour les autres, lisez là auparavant! De toute façon, on passe un bon moment.
Peu de gens ont lu Le front, premier livre de l'auteur, oeuvre muette mais d'une grande force et d'une réalisation excellente. Souhaitons que "Malet" connaisse un meilleur destin. Car si Nicolas Juncker maîtrise son sujet historique, il maîtrise surtout la narration et l'adaptation. Narration parce que la lecture est d'une remarquable fluidité, la mise en scène très bonne, ainsi que le dessin -- même s'il paraît simple : les personnages en particulier, ont leur caractère dépeint sur leur visage. Adaptation parce qu'il réussit à rendre passionnant un sujet relativement austère (surtout quand comme moi on n'apprécie que modérément les aventures historiques). Le résumé de l'onglet histoire, tiré du dossier de presse, vous donnera un bon aperçu de l'album : sur des bases historiques exactes se développe une histoire issue d'une idée complètement folle, incroyable, géniale. Malet fait de la désinformation sa principale arme : qu'importe que l'Empereur soit vivant, il suffit que tout le monde croit qu'il est mort ! Et ça marche ! Autour de Napoléon, les crétins prospèrent. Quelques idiots sont donc largement de taille à prendre le pouvoir. Idiots, ils ne le sont pas tout à fait, mais chacun des comparses de Malet (lui-même compris) a ses défauts, et si l'idée géniale à la base de ce coup d'état fonctionne à merveille, ce sont les travers des protagonistes et les bourdes qui en résultent qui vont le faire se dégonfler puis s'effondrer. Ceci dit, l'audace et l'assurance de Malet sont tout simplement effarantes, d'autant plus en raison de la véracité de cette histoire. Juncker accentue l'aspect effarant de ce récit pour lui donner un ton burlesque prononcé et vraiment agréable, qui allège la relative gravité du sujet. Cela en fait un véritable plaisir à lire.
Et pour les pointilleux, quelques pages en fin d'album expliquent les quelques libertés que l'auteur s'est permis et explicite le contexte historique.
Tout le monde s'en fout, mais c'est mon 900ème avis et ma 400ème série postés. ^__^
Houlala ! Si vous voulez vous prendre une bonne tranche de franche rigolade et bien cette nouvelle série est vraiment idéale. Bien-sûr, on ne peut pas nier qu'ici, l'influence de la Communauté de l'anneau plane fortement. Ceci-dit, nous ne parlons évidement pas de plagiat mais plutôt de vague parodie.
John "Poc" Lang, le scénariste, nous raconte les aventures d'un petit groupe hétéroclite s'étant donnés comme objectif de trouver une statuette ayant le pouvoir d'accomplir une prophétie. On devine parfaitement que l'idée de base est avant tout un pretexte pour mettre en valeur les personnages et il est évident qu'on se soucie peu de leur quête étant donné que tout au long de l'album, les gags monopolisent notre interêt pour notre plus grande joie. Chaque protagoniste détient un vrai potentiel comique, ce qui en résulte qu'on ne peut que rire devant leurs disputes incessantes et leurs répliques parfois digne d'un bon vaudeville. Ceci dit, je tiens à signaler que le scénariste a soigneusement préparer la mise en place de son histoire à l'image de la page de garde où l'on y voit un carte de la terre de Fangh, lieu où évoluent nos joyeux drilles.
Si on devait effectuer un sondage pour élire le personnage préféré de cette série, sans aucun doute, mon choix irait au "Ranger au regard d'acier" qui est vraiment craquant et pathétique en leader de groupe dans l'impossibilité de se faire respecter.
Pour terminer ce chapitre, je dirais que la narration est très vive et le ton, très fun.
Le dessin de Marion Poinsot est dans le même esprit que le scénario. Ces personnages très caricaturaux sont vraiment attachants. De plus, on a toujours l'impression que nos héros en question louchent, ce qui accentue encore plus l'effet comique.
Je pense que l'éditeur (Clair de Lune) et les auteurs doivent être satisfait car on parle beaucoup de cet album. En espérant que les ventes seront à la hauteur, ce qui me semble bien parti.
Une chose est sûr, Le Donjon de Naheulbeuk est un excellent anti-dépresseur. Il est clair qu'après avoir lu cet album vous serez de bonne humeur et près à vaincre tout vos problèmes.
Ne vous privez pas de ce plaisir !
A suivre !
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Trois éclats blancs
Note approximative : 3,5/5 Etrange qu'un album de cette qualité soit passé inaperçu. Car Delcourt a mis les petits plats dans les grands pour servir ce plat savoureux. En effet, Trois éclats blancs conte l'histoire de pionniers, des hommes prêts à braver les éléments pour installer un phare en haute mer. Les risques sont énormes, et il y aura des dommages irréparables. On sent que Bruno le Floc'h a un amour énorme pour la mer, comme la plupart des bretons. Mais cela ne suffit pas pour réaliser un chef-d'oeuvre. En effet, et malgré son trait élégant, qui a par moments l'aspect et la patine des peintures classiques des peintres de bord de mer, son récit manque de pas mal de force. Une telle histoire aurait eu besoin, pour avoir un meilleur impact, d'un plus grand souffle épique, d'une écriture plus enflammée... On aurait aimé que la mer soit décrite comme un être vivant, sentir les embruns sur notre figure, tanguer au rythme des bateaux instables venus s'amarrer au "caillou chauve"... Mais, en choisissant de raconter l'histoire par l'ingénieur, plutôt froid et réservé, on reste au port. Et ce séjour est un peu trop court pour être vraiment apprécié. Il n'en demeure pas moins que cet album est un bel objet, une invitation succincte au voyage, sur les pas des derniers pionniers.
Louis Riel - L'Insurgé
La présentation en gaufrier 3x2 avec des cases carrées et assez petites, extrêmement stricte, ne donne pas vraiment très envie de lire cet album, d'autant plus qu'il est très épais. L'aspect historique non plus d'ailleurs. Pour tout dire, les cartes du début avec un petit résumé historique, sont assez rébarbatives. Le début de la lecture est lui aussi quelque peu difficile. En plus le dessin est assez minuscule lorsqu'il s'agit de scènes un peu larges, et présente parfois un aspect "mignon" en contraste avec le sujet. Il faut donc un petit moment pour entrer dans l'histoire. Mais passées les premières pages et assimilées les quelques notions géographiques, historiques et politiques indispensables, "Louis Riel" est une lecture assez riche et carrément passionnante. Sur fond de spoliation, de lutte politique et militaire, de mensonges et de recours à la force, de différences entre communautés anglophone et francophone, le personnage de Louis Riel se détache, emblème de cette lutte, comme s’il était né à la bonne époque au bon endroit. On constatera qu’en d’autres circonstances il serait soit resté un quidam, soit aurait été pris pour un fou… soit les deux. Le portrait dressé n’est pas manichéen, et même si quelques traits ressortent avec beaucoup de force (l’homme droit, parfois indécis, et fou), il ne s’agit pas là d’une hagiographie. Le résumé qui est fait de l’Histoire est parfois un tout petit peu rapide, et on ne comprend pas forcément pourquoi l’auteur a choisi de préciser certaines choses qui ont certainement eu une importance historique réelle, mais qui dans l’album paraissent très anecdotiques. Néanmoins la clarté de l’ensemble reste exemplaire puisque tout est facilement compréhensible, même pour un profane. J’avoue n’avoir pas encore eu le courage de lire les 22 pages de notes écrit tout petit en fin d’album, qui doivent sans doute être d’un grand intérêt. Bref, lecture originale, fluide et vraiment prenante, "Louis Riel" reste pour moi une très bonne surprise.
L'Arbre au soleil
Raah, du Tezuka comme celui-là, j'en redemande ! Les mangas pour adulte de Tezuka parus jusqu'ici en France étaient dans l'ensemble très très glauques (Ayako, MW, les 3 adolfs...). Ce qui n'enlève rien à leurs qualités, bien sûr. Mais de temps en temps ça fait du bien de lire une histoire plus légère du maître, où l'humour, le marivaudage et les combats de sabre font loi. En plus, il est ici question de la difficile implantation de la culture occidentale (ici à travers la médecine) au temps de Meiji, sujet passionnant s'il en est ! Alors bien sûr, les personnages ont une personnalité travaillée et la mise en scène est très maîtrisée, mais c'est bien le moins qu'on puisse attendre d'un manga de Tezuka. Ensuite, il est vrai que ce premier tome semble un peu décousu : on ne sait jamais trop lequel des personnages est le héros, trois d'entre eux prenant le devant de la scène tour à tour dans ce premier tome (le jeune samourai, le fils et le père Tezuka) sans forcément de transition. Mais chaque chapitre pris séparément est parfaitement cohérent et raconte une histoire en soi: j'ai lu ce tome en plusieurs étapes, et je crois que mon plaisir de lecture y a gagné ! Bref, vivement la suite ! (N.B : le bouquin est tout de même un peu cher (9 euros) vu sa piètre qualité... Mais ce prix est amplement compensé par la lecture longue (plus de 300 pages !) et dense qu'il offre.)
Lou !
C'est vraiment tout mignon, Lou. Les personnages sont attachants (surtout la mère ^_^), et l'album se dévore. Néanmoins, j'ai tout de même eu l'impression en lisant ce premier tome que Julien Neel n'avait pas encore totalement trouvé ses marques. Les gags sont un peu répétitifs, certains sont bien moins réussis que d'autre, et des questions intéressantes comme celles sur le père de Lou auraient mérité d'être plus développées (dans le tome 2 sans doute). Bref, ça sent le potentiellement excellent mais qui se cherche encore encore un peu... j'attends le tome 2 avec impatience ! (ah oui.... les couleurs, elles sont tout de même TRES rose bonbon, non ?) Edit après lecture du tome 2 : Ah mais c'est qu'il est vachement bien ce tome, mieux que le premier c'est sûr ! Je passe ma note de 3 à 4 pour le coup !
Le Tour de Valse
Je suis rentré tout doucement dans cette BD. Le début de l'histoire me rappelait un peu trop Un peu de fumée bleue autant dans le thème d'une femme qui attend un homme emprisonné que dans le dessin lui-même. Mais d'une part, j'ai commencé à plonger dedans grâce à l'interêt Historique d'en apprendre ainsi sur une période de l'URSS que je ne connaissais guère et sur des faits véridiques mais purement abherrants. Puis j'ai réalisé à quel point l'intrigue était finalement bien montée, la narration excellente, et le final véritablement plein d'émotions tout en étant plus original que ce que je craignais en début de lecture. Franchement une BD forte sur un sujet dur qui m'a empli de colère envers la bêtise des hommes et l'abherration de ce qui peut se produire dans certains pays à certaines époques. Un scénario à la fois instructif, réussi et joliment mis en image.
Carnet de voyage (Un américain en balade)
Difficile de commettre un nouveau livre après le formidable "Blankets", pourtant en nous présentant son "carnet de voyage" Graig Thompson nous offre une nouvelle bonne surprise. Pas facile la vie d'un dessinateur en tournée de promotion (pensez à nos amis en dédicace , chers bdphiles): entre les interviews, séances de dédicaces, la vie de Graig Thompson n'est pas de tout repos. Heureusement, il peut s'éloigner au Maroc où ses mésaventures nous font sourire. J'ai tout de même trouvé que le livre était souvent sombre : entre le mal du pays, son arthrite, son côté triste, on a peu l'occasion de se marrer, même aux dépends de l'auteur. On sympathise à ses petits malheurs, à ses amours contrariés.Reste aussi des moments drôles : au restaurant avec Lewis Trondheim, sa valise oubliée dans le train ; des moments d'émotions et de magnifiques pleines pages (celles consacrées à Hillevi, en particulier). Un livre plein de tendresse. Avec un bémol : pourquoi de pas avoir gardé le titre original "Carnet de voyage", pour un titre ridicule "Un américain en balade" !
L'Autre Laideur l'Autre Folie
Après "les clichés -Beyrouth 1990" les Humanoïdes Associés nous offrent un second chef d'oeuvre dans la collection "Tohu bohu". Cette BD s'inscrit entre le road movie et "sur la route de Madison" de Clint Easwood. J'ai acheté ce "roman graphique" d'après les formidables dessins (admirez les superbes ombres chinoises pages 59, 86, 32 ; et le beau visage d'Helen tout au long de l'ouvrage). La scène de l'attente dans la gare - pages 91 à 97 - m'a fait penser au début (toute proportion gardée) du film "Il était une fois dans l'ouest" et en BD, il fallait oser !. Mais c'est le découpage scénaristique qu'il faut saluer : le scénario est si bien construit que l'on regrette d'être déjà à la dernière page. Un album sans scène racoleuse, sans violence, sans recours au fantastique. Nous sommes plongés dans les années 1940 d'une manière magistrale, par l'un des seuls média de l'époque, la radio ! Une histoire simple, des héros (non, plutôt des personnages) attachants et beaucoup d'émotion. Merci, Monsieur Malès.
Spoogue
Voilà, je viens de finir de lire ces trois tomes de Spoogue... Tout d'abord, j'ai été très emballé par le dessin! Olivier Milhiet est vraiment doué en tout cas j'adore son style qui me fait penser un peu à la nef des fous. Sinon, l'histoire est vraiment drôle dans l'ensemble (parfois un peu lourde mais bon!) et je ne me suis pas lassé une seule fois! Pour les personnes qui ont apprécié la Nef des fous, de capes et de crocs, je pense que vous pouvez acheter cette série les yeux fermés... Pour les autres, lisez là auparavant! De toute façon, on passe un bon moment.
Malet
Peu de gens ont lu Le front, premier livre de l'auteur, oeuvre muette mais d'une grande force et d'une réalisation excellente. Souhaitons que "Malet" connaisse un meilleur destin. Car si Nicolas Juncker maîtrise son sujet historique, il maîtrise surtout la narration et l'adaptation. Narration parce que la lecture est d'une remarquable fluidité, la mise en scène très bonne, ainsi que le dessin -- même s'il paraît simple : les personnages en particulier, ont leur caractère dépeint sur leur visage. Adaptation parce qu'il réussit à rendre passionnant un sujet relativement austère (surtout quand comme moi on n'apprécie que modérément les aventures historiques). Le résumé de l'onglet histoire, tiré du dossier de presse, vous donnera un bon aperçu de l'album : sur des bases historiques exactes se développe une histoire issue d'une idée complètement folle, incroyable, géniale. Malet fait de la désinformation sa principale arme : qu'importe que l'Empereur soit vivant, il suffit que tout le monde croit qu'il est mort ! Et ça marche ! Autour de Napoléon, les crétins prospèrent. Quelques idiots sont donc largement de taille à prendre le pouvoir. Idiots, ils ne le sont pas tout à fait, mais chacun des comparses de Malet (lui-même compris) a ses défauts, et si l'idée géniale à la base de ce coup d'état fonctionne à merveille, ce sont les travers des protagonistes et les bourdes qui en résultent qui vont le faire se dégonfler puis s'effondrer. Ceci dit, l'audace et l'assurance de Malet sont tout simplement effarantes, d'autant plus en raison de la véracité de cette histoire. Juncker accentue l'aspect effarant de ce récit pour lui donner un ton burlesque prononcé et vraiment agréable, qui allège la relative gravité du sujet. Cela en fait un véritable plaisir à lire. Et pour les pointilleux, quelques pages en fin d'album expliquent les quelques libertés que l'auteur s'est permis et explicite le contexte historique. Tout le monde s'en fout, mais c'est mon 900ème avis et ma 400ème série postés. ^__^
Le Donjon de Naheulbeuk
Houlala ! Si vous voulez vous prendre une bonne tranche de franche rigolade et bien cette nouvelle série est vraiment idéale. Bien-sûr, on ne peut pas nier qu'ici, l'influence de la Communauté de l'anneau plane fortement. Ceci-dit, nous ne parlons évidement pas de plagiat mais plutôt de vague parodie. John "Poc" Lang, le scénariste, nous raconte les aventures d'un petit groupe hétéroclite s'étant donnés comme objectif de trouver une statuette ayant le pouvoir d'accomplir une prophétie. On devine parfaitement que l'idée de base est avant tout un pretexte pour mettre en valeur les personnages et il est évident qu'on se soucie peu de leur quête étant donné que tout au long de l'album, les gags monopolisent notre interêt pour notre plus grande joie. Chaque protagoniste détient un vrai potentiel comique, ce qui en résulte qu'on ne peut que rire devant leurs disputes incessantes et leurs répliques parfois digne d'un bon vaudeville. Ceci dit, je tiens à signaler que le scénariste a soigneusement préparer la mise en place de son histoire à l'image de la page de garde où l'on y voit un carte de la terre de Fangh, lieu où évoluent nos joyeux drilles. Si on devait effectuer un sondage pour élire le personnage préféré de cette série, sans aucun doute, mon choix irait au "Ranger au regard d'acier" qui est vraiment craquant et pathétique en leader de groupe dans l'impossibilité de se faire respecter. Pour terminer ce chapitre, je dirais que la narration est très vive et le ton, très fun. Le dessin de Marion Poinsot est dans le même esprit que le scénario. Ces personnages très caricaturaux sont vraiment attachants. De plus, on a toujours l'impression que nos héros en question louchent, ce qui accentue encore plus l'effet comique. Je pense que l'éditeur (Clair de Lune) et les auteurs doivent être satisfait car on parle beaucoup de cet album. En espérant que les ventes seront à la hauteur, ce qui me semble bien parti. Une chose est sûr, Le Donjon de Naheulbeuk est un excellent anti-dépresseur. Il est clair qu'après avoir lu cet album vous serez de bonne humeur et près à vaincre tout vos problèmes. Ne vous privez pas de ce plaisir ! A suivre !