Après la série Arthur, des mêmes auteurs, j'était curieux de voir si la collaboration des deux artistes allait survivre au terme de la série, et si oui, vers quoi ils allaient se diriger. Ce one shot me donne quelques réponses : ils continuent ensemble au moins pour cette "commande" et pour notre plus grand plaisir, et toujours dans le registre héroïc fantasy, ce qui n'est pas pour déplaire au roliste que je fus.
Car en effet, il y a ici tous les ingrédients d'un bon donjon des familles : une équipe de personnages hétéroclites, une mission dangereuse type commando, un départ en ville, une "promenade" en campagne (à propos, soit dit en passant, tout groupe de personnages joueurs qui se respecte établit un tour de garde, pour ne pas se faire saigner par le premier Kobold qui passe), et pour finir, le donjon lui même, avec... enfin vous verrez !
Le plus sympa, c'est les orcs qui, pour une fois, ne font pas office de gros méchants pas beaux, même s'ils ne font pas dans la dentelle non plus. C'est un peu la tendance aussi du jeu de rôle actuel.
Bref une petite lecture récréative sans prétention, et le seul regret pour moi, reste qu'il ne connaîtra pas de suite. Mais c'est aussi le principe de la série Sept...
J'ai été bien surpris par cette petite BD. Elle recèle des gags hilarants qui me resteront longtemps en tête.
Bon en réalité, ce n'est pas si surprenant. J'étais déjà un fan incontesté de Gotlib. Mais je me disais que sans son trait si juste, la réussite n'était pas assurée. Je ne connaissais Mandryka que par une lecture rapide du concombre masqué (dont l'humour m'échappe encore un peu).
Finalement, cette collaboration des plus heureuses nous donne un album concis et efficace, aux blagues originales et complètement éclatées. Le dessin de Mandryka se prête finalement très bien aux scénarios farfelus de Gotlib. C'est un réel plaisir.
Ma 2ème lecture dans la série des 7, après Sept voleurs.
J'ai beaucoup apprécié 7 yakusas, on est vite happé par le récit. La présentation des différents personnages sous forme de flash backs expliquant le déroulement de leurs vies respectives permet de mieux cerner chacun d'entre eux.
L'histoire est violente et la fin très sanguinolente façon "Kill Bill" est relativement originale.
Des petites pointes d'humour apparaissent par moment histoire de détendre un peu l'atmosphère générale.
Le dessin ne m'enflamme pas plus que ça, mais il faut reconnaître qu'il correspond parfaitement à cette histoire de vengeance.
Le tome 1 :
C'est vrai il est moyen, je suis d'accord, mais malgré un scénario assez mince, les images d'avions sont superbes.
Le tome 2 :
Il n'a rien avoir avec le tome 1 mis à par toujours les superbes images de combats aériens.
Le scénario tient la route et me donne envie d'acheter lors de sa sortie le tome 3
Le combat ordinaire, difficile de passer à côté de cette tranche de vie désormais incontournable. Tout le monde se retrouve un peu en Marco, c’est le principe de la bd et c’est ce qui fait son succès. Même quelqu’un comme moi qui ne suis vraiment pas branché par le minimalisme du dessin de Larcenet ne peut s’empêcher de ressortir ému de cette lecture. Bon tout a été dit, donc on va faire court.
Je vais juste signaler que j’ai tout de suite regretté ce con de chat qui disparait dès le premier tome. Certains passages avec lui m’ont vraiment éclaté ; "Non, y a pas de Fschhh" ou quand il le présente à sa vétérinaire et qu’il sait plus ou se foutre. C’est dommage parce que les quelques pauses déconnantes font du bien dans ce récit parfois un peu voir très dur. Il reste toujours les GROS PETARDS mais bon…
Au vu des précédents posts, je ne pense pas que je vais me faire des amis.
C'est avec un plaisir non dissimulé que je suis allé acheter le douzième tome du petit bonhomme à la mèche blonde. Et voilà, fan depuis le début de la série, je n'ai pas été déçu par cet album. Mon avis n'est peut être pas objectif, et j'avoue ne pas avoir lu le Petit Spirou souvent cité précédemment.
Mais je retrouve à chaque nouveau tome, une anecdote me rappelant mon enfance. Certes, l'humour bascule souvent dans le pipi-caca, mais moi perso ça me fait rire.... Après avis aux amateurs.
Concernant la série tout entière, on observe bien l'évolution de Zep au niveau du dessin mais aussi de la narration au fil des albums (avec un premier titre en noir et blanc).
Seul bémol, au bout du douzième album, certains thèmes abordés commencent à se répéter et ont déjà été traités dans de précédents numéros (puberté, adolescence notamment). A noter, que la dépression de son père constitue la trame de fond de cet album tout comme la mystérieuse maladie de la maîtresse (constituant peut-être l'objet du prochain tome ???).
Voilà, en résumé, chaque album me fait passer un agréable moment, certaines planches me faisant sourire et même parfois rire. Il faut bien sûr être adepte du genre.
Originalité : 4/5
Histoire : 4/5
Dessin : 4/5
Mise en couleur : 3/5
NOTE GLOBALE : 15/20
"Tout seul" est ma première lecture de Chabouté, qui est par ailleurs un prêt que je vais m'empresser de transformer en acquisition définitive. Effectivement le prix élevé et le peu de dialogues m'avaient fait douter du bien fondé de cet achat, or cette bd s'est révélée être une œuvre exceptionnelle qui aura une place privilégiée auprès de mes autres coups de cœurs.
Le scénario est simple, tellement simple qu'on pourrait le résumer en quelques mots, mais ces quelques mots sont cultes ! Comme un défis, Chabouté s'approprie ici deux puissances qui s'affrontent, le phare faisant face à la puissance de l'océan et Tout Seul face à son isolement et au regard des autres qu'il ne peut imaginer se poser sur lui. L'auteur nous offre ici une perception unique et surprenante de la solitude.
Le dessin noir et blanc va de pair avec le scénario, épuré et sobre, il ne fait qu'ajouter à cette force qui se dégage de chaque page, la mer qui vient cogner contre ce phare, et dans celui-ci Tout Seul qui se bat contre cette barrière invisible qui le coupe du monde. Paradoxalement tout se déroule en douceur, sans violence, comme le bateau qui nous berce de son roulis langoureux, comme une main tendue nous évite la chute…
"Tout Seul" est une histoire poignante. Une œuvre d'exception.
Une histoire intéressante sur plusieurs points.
Déjà sur le thème qui mélange fantasy, science-fiction et contemporain (début du 20e), il faut donc aimer tous ces genres pour pouvoir apprécier. Le scénario est bien ficelé et j'aime beaucoup comment peu à peu les informations sont distillées et qu'on se rend compte au fur et à mesure de la réalité et des implications des différents personnages.
Quant aux dessins, ils sont très bien réussis quelque soit l'époque narrée. L'alternance des mondes et des époques est très bien rendue.
Les personnages sont attachants car pour tous, on arrive à s'y attacher quelques soient leur penchant.
Je trouve donc que c'est bien réussi et cela en peu de tomes pour nous faire rêver dans cet univers un peu particulier qui m'a un peu fait penser à Hypérion par moment.
C'est un fait qu'en vieillissant, j'apprécie de plus en plus les romans graphiques, peut-être parce que certains d'entre eux me parlent de choses qui me tiennent à coeur.
C'est le cas avec "l'Heure la plus sombre...", dont le titre vient d'une chanson de Bob Dylan. Une chanson qu'écoute régulièrement Jean-Claude sur son lecteur de CD, dans son bahut. Mais aussi le point de départ de toute l'histoire, puisque c'est à ce moment qu'il soustrait Nouria à son salopard d'employeur. La suite est une histoire entre deux êtres qui ne se sont croisés qu'à de rares reprises, et qui vont lier leur destin de façon indéfectible... ou pas. Moynot chronique donc l'ordinaire, la vie des petites gens, mais sans misérabilisme, s'attachant plus aux pensées de ses deux protagonistes, dans un chassé-croisé plutôt pas mal vu. Il les amène à proximité de Bordeaux, où il vit, dans la riante ville de Lormont (non je rigole, c'est une cité-dortoir chiante à mourir, croyez sur parole un local).
Ca m'a plu.
Mais ce qui m'a plu le plus, c'est la fin de l'histoire, une fin à laquelle on ne s'attendait pas forcément, mais qui pourtant devenait inévitable vue la tournure des (non-) évènements.
Attention, c'est du roman graphique pur et dur, et ceux qui voudraient de l'action en seront pour leurs frais. Ceux qui recherchent des histoires simples, ordinaires, mais bien racontées, devraient apprécier.
Comme le dit Etienne Davodeau lui-même, ce n'est pas un documentaire, mais dans une sorte de roman graphique au plus proche de la vérité. Impossible de différencier réellement ces deux facettes de l'auteur angevin, tant le traitement est proche, et le résultat toujours de qualité.
Ici Davodeau nous permet de suivre Lulu, une quadra désoeuvrée qui décide de prendre un "congé" et finalement découvre la vie... 45 000 adultes disparaissent chaque année en France, certains volontairement comme notre Lulu. On peut donc parler de phénomène de société. Et notre sociologue préféré du 9ème art se penche sur le cas pour nous livrer une histoire très sensible, très bien écrite. Il n'y a aucun lieu de décrit (mis à part Angers, et la côte la plus proche, soit probablement l'Atlantique en Vendée ou dans le sud de la Loire-Atlantique), pour nous montrer la portée universelle de son histoire.
"Lulu Femme Nue" a une portée symbolique pour Davodeau. Cet album a été réalisé 10 ans après Quelques jours avec un menteur, qui mettait en scène des trentenaires. Ici les protagonistes ont 10 ans de plus. Les personnages ne sont pas les mêmes, mais la parenté est évidente.
L'histoire de Lulu aurait pu être racontée par la principale intéressée, mais Davodeau nous met dans la peau de Xavier, un de ses amis, qui la cherche et la trouve, et décide de l'observer dans cette parenthèse qu'elle s'est accordée. Il y a donc plusieurs niveaux de narration, surtout que le narrateur va changer dans le second volet de ce diptyque. Un ton différent pour ces deux phases donc...
Le second et dernier tome continue sur le même ton, fait de sensibilité, de crédibilité, et surtout un sens du rythme remarquable, Davodeau entrecoupant son récit par des passages se passant sur la terrasse de Lulu, des pauses bienvenues pour ne pas perdre de vue que quelque chose de dramatique s'est passé peu avant. Et bien sûr, le style Davodeau réserve un retournement de situation presque magistral aux deux tiers de cette seconde partie. A noter d'ailleurs que Davodeau, consciemment ou pas, construit différemment son découpage selon la situation : narration du passé ou présent, gaufrier ou bandes plus larges. Bien sûr ce n'est pas une règle absolue, mais j'ai pu remarquer cette différenciation en particulier sur le second tome. Et bien sûr, des personnages sympathiques, pas de méchants, juste des gens ordinaires, qui ont une vie ordinaire, mais peuvent avoir envie, un jour, de la bousculer...
Encore une fois cet auteur fait mouche.
Un 4/5 bien mérité. Davodeau fait partie des grands.
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Sept voleurs
Après la série Arthur, des mêmes auteurs, j'était curieux de voir si la collaboration des deux artistes allait survivre au terme de la série, et si oui, vers quoi ils allaient se diriger. Ce one shot me donne quelques réponses : ils continuent ensemble au moins pour cette "commande" et pour notre plus grand plaisir, et toujours dans le registre héroïc fantasy, ce qui n'est pas pour déplaire au roliste que je fus. Car en effet, il y a ici tous les ingrédients d'un bon donjon des familles : une équipe de personnages hétéroclites, une mission dangereuse type commando, un départ en ville, une "promenade" en campagne (à propos, soit dit en passant, tout groupe de personnages joueurs qui se respecte établit un tour de garde, pour ne pas se faire saigner par le premier Kobold qui passe), et pour finir, le donjon lui même, avec... enfin vous verrez ! Le plus sympa, c'est les orcs qui, pour une fois, ne font pas office de gros méchants pas beaux, même s'ils ne font pas dans la dentelle non plus. C'est un peu la tendance aussi du jeu de rôle actuel. Bref une petite lecture récréative sans prétention, et le seul regret pour moi, reste qu'il ne connaîtra pas de suite. Mais c'est aussi le principe de la série Sept...
Clopinettes
J'ai été bien surpris par cette petite BD. Elle recèle des gags hilarants qui me resteront longtemps en tête. Bon en réalité, ce n'est pas si surprenant. J'étais déjà un fan incontesté de Gotlib. Mais je me disais que sans son trait si juste, la réussite n'était pas assurée. Je ne connaissais Mandryka que par une lecture rapide du concombre masqué (dont l'humour m'échappe encore un peu). Finalement, cette collaboration des plus heureuses nous donne un album concis et efficace, aux blagues originales et complètement éclatées. Le dessin de Mandryka se prête finalement très bien aux scénarios farfelus de Gotlib. C'est un réel plaisir.
Sept yakuzas
Ma 2ème lecture dans la série des 7, après Sept voleurs. J'ai beaucoup apprécié 7 yakusas, on est vite happé par le récit. La présentation des différents personnages sous forme de flash backs expliquant le déroulement de leurs vies respectives permet de mieux cerner chacun d'entre eux. L'histoire est violente et la fin très sanguinolente façon "Kill Bill" est relativement originale. Des petites pointes d'humour apparaissent par moment histoire de détendre un peu l'atmosphère générale. Le dessin ne m'enflamme pas plus que ça, mais il faut reconnaître qu'il correspond parfaitement à cette histoire de vengeance.
Team Rafale
Le tome 1 : C'est vrai il est moyen, je suis d'accord, mais malgré un scénario assez mince, les images d'avions sont superbes. Le tome 2 : Il n'a rien avoir avec le tome 1 mis à par toujours les superbes images de combats aériens. Le scénario tient la route et me donne envie d'acheter lors de sa sortie le tome 3
Le Combat ordinaire
Le combat ordinaire, difficile de passer à côté de cette tranche de vie désormais incontournable. Tout le monde se retrouve un peu en Marco, c’est le principe de la bd et c’est ce qui fait son succès. Même quelqu’un comme moi qui ne suis vraiment pas branché par le minimalisme du dessin de Larcenet ne peut s’empêcher de ressortir ému de cette lecture. Bon tout a été dit, donc on va faire court. Je vais juste signaler que j’ai tout de suite regretté ce con de chat qui disparait dès le premier tome. Certains passages avec lui m’ont vraiment éclaté ; "Non, y a pas de Fschhh" ou quand il le présente à sa vétérinaire et qu’il sait plus ou se foutre. C’est dommage parce que les quelques pauses déconnantes font du bien dans ce récit parfois un peu voir très dur. Il reste toujours les GROS PETARDS mais bon…
Titeuf
Au vu des précédents posts, je ne pense pas que je vais me faire des amis. C'est avec un plaisir non dissimulé que je suis allé acheter le douzième tome du petit bonhomme à la mèche blonde. Et voilà, fan depuis le début de la série, je n'ai pas été déçu par cet album. Mon avis n'est peut être pas objectif, et j'avoue ne pas avoir lu le Petit Spirou souvent cité précédemment. Mais je retrouve à chaque nouveau tome, une anecdote me rappelant mon enfance. Certes, l'humour bascule souvent dans le pipi-caca, mais moi perso ça me fait rire.... Après avis aux amateurs. Concernant la série tout entière, on observe bien l'évolution de Zep au niveau du dessin mais aussi de la narration au fil des albums (avec un premier titre en noir et blanc). Seul bémol, au bout du douzième album, certains thèmes abordés commencent à se répéter et ont déjà été traités dans de précédents numéros (puberté, adolescence notamment). A noter, que la dépression de son père constitue la trame de fond de cet album tout comme la mystérieuse maladie de la maîtresse (constituant peut-être l'objet du prochain tome ???). Voilà, en résumé, chaque album me fait passer un agréable moment, certaines planches me faisant sourire et même parfois rire. Il faut bien sûr être adepte du genre. Originalité : 4/5 Histoire : 4/5 Dessin : 4/5 Mise en couleur : 3/5 NOTE GLOBALE : 15/20
Tout seul
"Tout seul" est ma première lecture de Chabouté, qui est par ailleurs un prêt que je vais m'empresser de transformer en acquisition définitive. Effectivement le prix élevé et le peu de dialogues m'avaient fait douter du bien fondé de cet achat, or cette bd s'est révélée être une œuvre exceptionnelle qui aura une place privilégiée auprès de mes autres coups de cœurs. Le scénario est simple, tellement simple qu'on pourrait le résumer en quelques mots, mais ces quelques mots sont cultes ! Comme un défis, Chabouté s'approprie ici deux puissances qui s'affrontent, le phare faisant face à la puissance de l'océan et Tout Seul face à son isolement et au regard des autres qu'il ne peut imaginer se poser sur lui. L'auteur nous offre ici une perception unique et surprenante de la solitude. Le dessin noir et blanc va de pair avec le scénario, épuré et sobre, il ne fait qu'ajouter à cette force qui se dégage de chaque page, la mer qui vient cogner contre ce phare, et dans celui-ci Tout Seul qui se bat contre cette barrière invisible qui le coupe du monde. Paradoxalement tout se déroule en douceur, sans violence, comme le bateau qui nous berce de son roulis langoureux, comme une main tendue nous évite la chute… "Tout Seul" est une histoire poignante. Une œuvre d'exception.
L'héritage d'Emilie
Une histoire intéressante sur plusieurs points. Déjà sur le thème qui mélange fantasy, science-fiction et contemporain (début du 20e), il faut donc aimer tous ces genres pour pouvoir apprécier. Le scénario est bien ficelé et j'aime beaucoup comment peu à peu les informations sont distillées et qu'on se rend compte au fur et à mesure de la réalité et des implications des différents personnages. Quant aux dessins, ils sont très bien réussis quelque soit l'époque narrée. L'alternance des mondes et des époques est très bien rendue. Les personnages sont attachants car pour tous, on arrive à s'y attacher quelques soient leur penchant. Je trouve donc que c'est bien réussi et cela en peu de tomes pour nous faire rêver dans cet univers un peu particulier qui m'a un peu fait penser à Hypérion par moment.
L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube
C'est un fait qu'en vieillissant, j'apprécie de plus en plus les romans graphiques, peut-être parce que certains d'entre eux me parlent de choses qui me tiennent à coeur. C'est le cas avec "l'Heure la plus sombre...", dont le titre vient d'une chanson de Bob Dylan. Une chanson qu'écoute régulièrement Jean-Claude sur son lecteur de CD, dans son bahut. Mais aussi le point de départ de toute l'histoire, puisque c'est à ce moment qu'il soustrait Nouria à son salopard d'employeur. La suite est une histoire entre deux êtres qui ne se sont croisés qu'à de rares reprises, et qui vont lier leur destin de façon indéfectible... ou pas. Moynot chronique donc l'ordinaire, la vie des petites gens, mais sans misérabilisme, s'attachant plus aux pensées de ses deux protagonistes, dans un chassé-croisé plutôt pas mal vu. Il les amène à proximité de Bordeaux, où il vit, dans la riante ville de Lormont (non je rigole, c'est une cité-dortoir chiante à mourir, croyez sur parole un local). Ca m'a plu. Mais ce qui m'a plu le plus, c'est la fin de l'histoire, une fin à laquelle on ne s'attendait pas forcément, mais qui pourtant devenait inévitable vue la tournure des (non-) évènements. Attention, c'est du roman graphique pur et dur, et ceux qui voudraient de l'action en seront pour leurs frais. Ceux qui recherchent des histoires simples, ordinaires, mais bien racontées, devraient apprécier.
Lulu Femme Nue
Comme le dit Etienne Davodeau lui-même, ce n'est pas un documentaire, mais dans une sorte de roman graphique au plus proche de la vérité. Impossible de différencier réellement ces deux facettes de l'auteur angevin, tant le traitement est proche, et le résultat toujours de qualité. Ici Davodeau nous permet de suivre Lulu, une quadra désoeuvrée qui décide de prendre un "congé" et finalement découvre la vie... 45 000 adultes disparaissent chaque année en France, certains volontairement comme notre Lulu. On peut donc parler de phénomène de société. Et notre sociologue préféré du 9ème art se penche sur le cas pour nous livrer une histoire très sensible, très bien écrite. Il n'y a aucun lieu de décrit (mis à part Angers, et la côte la plus proche, soit probablement l'Atlantique en Vendée ou dans le sud de la Loire-Atlantique), pour nous montrer la portée universelle de son histoire. "Lulu Femme Nue" a une portée symbolique pour Davodeau. Cet album a été réalisé 10 ans après Quelques jours avec un menteur, qui mettait en scène des trentenaires. Ici les protagonistes ont 10 ans de plus. Les personnages ne sont pas les mêmes, mais la parenté est évidente. L'histoire de Lulu aurait pu être racontée par la principale intéressée, mais Davodeau nous met dans la peau de Xavier, un de ses amis, qui la cherche et la trouve, et décide de l'observer dans cette parenthèse qu'elle s'est accordée. Il y a donc plusieurs niveaux de narration, surtout que le narrateur va changer dans le second volet de ce diptyque. Un ton différent pour ces deux phases donc... Le second et dernier tome continue sur le même ton, fait de sensibilité, de crédibilité, et surtout un sens du rythme remarquable, Davodeau entrecoupant son récit par des passages se passant sur la terrasse de Lulu, des pauses bienvenues pour ne pas perdre de vue que quelque chose de dramatique s'est passé peu avant. Et bien sûr, le style Davodeau réserve un retournement de situation presque magistral aux deux tiers de cette seconde partie. A noter d'ailleurs que Davodeau, consciemment ou pas, construit différemment son découpage selon la situation : narration du passé ou présent, gaufrier ou bandes plus larges. Bien sûr ce n'est pas une règle absolue, mais j'ai pu remarquer cette différenciation en particulier sur le second tome. Et bien sûr, des personnages sympathiques, pas de méchants, juste des gens ordinaires, qui ont une vie ordinaire, mais peuvent avoir envie, un jour, de la bousculer... Encore une fois cet auteur fait mouche. Un 4/5 bien mérité. Davodeau fait partie des grands.