J'ai découvert le Retour à la Terre après avoir découvert Le Combat ordinaire de Larcenet. Les tranches de vie de ce dernier, tantôt amusantes, tantôt graves, m'avaient donné envie de découvrir une autre facette de l'auteur, racontée par un autre scénariste.
Je dois bien l'avouer : je suis fan de ce Retour à la Terre. Des histoires d'une demie-page chacune, souvent très amusantes, et qui sonnent plutôt vrai. Du moins, c'est comme ça que je le perçois : ce ne sont pas des strips destinés à faire rire à tout prix, mais bien des petites anecdotes amusantes sur le sens de plein de trucs (de la vie, quoi !).
Un peu d'air frais dans la BD actuelle, ça ne peut faire que du bien. En tout cas, je ferme toujours chaque volume avec un petit sourire aux lèvres.
"Jérôme Bigras" est, avec Michel Risque et "Toto le Bosniaque", ma série préférée du défunt magazine Croc. Tout d'abord, j'aime beaucoup le style de Eid. Son dessin est vraiment rafraîchissant et original. J'ai vu d'autres dessinateurs avoir un style proche de lui, mais Eid a un petit plus que je ne saurais pas expliquer.
Ensuite, les histoires me font bien rire. Il y a bien quelques gags qui ne m'arrachent pas un sourire, mais ils sont très peu nombreux. J'aime particulièrement les gags ayant un rapport avec la bande dessinée. C'est là que je trouve que Eid est à son meilleur. On voit bien qu'il aime bien jouer avec les codes de la Bd et ça donne des trucs savoureux comme le gag où Jérôme est aux prises avec des gens du service marketing qui veulent relooker sa série.
Le tome 1 des Dérivantes m'avait déjà bien accroché, j'étais heureuse de retrouver les personnages dans le tome 2. Laurand fait tout tout seul (couleurs, scénario) et il se débrouille bien. La lecture est aisée et pourtant pas si "simple" qu'il n'y paraît au premier abord. Les non-dits et les retours sur le passé des héroïnes nous laissent entrevoir des relations et des motivations plus complexes, bref cette BD a plusieurs niveaux de lecture.
Le monde composé d'îles qui se croisent ou se perdent peut se décliner à l'infini et c'est ce que je souhaite à cet auteur, qu'il nous donne encore à découvrir des facettes de ses dérivantes.
Ce voyage qui commence aux contreforts de l'Himalaya dans une Inde occupée par le colonisateur britannique est plutôt périlleux pour ce père d'une famille de paysan qui a dû contraindre à l'exil son plus jeune fils sourd et muet dans un monastère. Ce dernier était en effet devenu le souffre-douleur d'un village reculé. Sa vie était menacée par la méchanceté du genre humain.
J'ai franchement apprécié cette lecture car il se dégage beaucoup d'émotion un peu refoulé. On ressent toute la déchirure de ce père à la séparation de cet être cher. On découvrira également que les choix qu'il a opéré le rongent cruellement. Cette pauvre famille sera encore accaparée par la rivalité pour une femme des deux frères restants dont l'un va finalement rejoindre les armées coloniales britanniques. Tout cet équilibre familial va se rompre sous les yeux des parents infortunés.
Le trait graphique est fin et élégant. Les paysages népalais sont restitués en toute beauté. Le dessinateur est un vieux vétéran de la bd, ami de Lax qui pour une fois endosse le rôle du scénariste. On a du plaisir à tourner les pages de cette somptueuse bd. Quelques petits détails évoquent même le célèbre "Tintin au Tibet".
Juste un dernier mot pour expliquer ce que sont les chevaux du vent: il s'agit en fait de drapeaux de prière multicolores reliés ensemble par un fil et qui flottent au vent des montages népalaises.
On n'a plus qu'une hâte à la fin de ce premier tome qui se termine sur un suspense presque intenable : découvrir la suite rapidement.
Après 3 ans d'absence comme dessinateur, je suis ravi de retrouver Christophe Bec aux pinceaux. Même si le dessin, parfois figé (mais c'est la marque de fabrique de C.Bec) s'approche d'un style photographique, je suis resté scotché tout au long de la lecture.
Passionnant, tout simplement passionnant le scénario qui nous fait plonger dans un "triangle des Bermudes" temporel et géographique.
Car c'est de cela qu'il s'agit : de disparitions et réapparitions mystérieuses, en premier lieu celles du temps !
Nous suivons le destin de plusieurs personnages, dont on devine qu'ils vont bien, au cours des 6 albums qui composent la série, se rencontrer à un moment ou à un autre.
De superbes doubles pages ponctuent le récit et si, comme moi, vous vous demandez ce que la mythologie vient faire dans ce somptueux album, et bien lisez le !!
En passant devant le rayon BD, j'ai été comme "attiré" pas la couverture de cette œuvre, alors je l'ai feuilleté, et le graphisme m'a tant plu que j'ai craqué. Je n'ai pas regretté cet achat impulsif. Le tarif un peu plus élevé que d'habitude (14 Euros) se justifie pleinement par un papier de plus fort grammage très agréable à manipuler.
Après la lecture du premier tome je dois dire que j'ai vraiment pris une claque. Ces tableauxCes aquarelles Ces dessins sont absolument magnifiques, la mise en page est inspirée, les jeux de lumières réussis et les couleurs splendides. Même en faisant des efforts, je n'arrive pas à trouver un défaut au graphisme de cette BD.
Pour le scénario hélas je suis moins enthousiaste. En effet cette histoire policière est bien trop courte pour être véritablement captivante. Aussi mes seules constatations sont une intrigue intéressante assez peu originale voire un peu superficielle et un érotisme un peu trop présent dans le tome 1 (qui n'est pas sans me rappeler Rapaces de Marini). Le dénouement est correct mais ne bouleverse pas les certitudes que le lecteur se fait assez rapidement en lisant cette énigme policière. Un scénario que je qualifierais au final de relativement quelconque.
Note réelle : 3.5/5.
Une BD pas facile d'accès mais très envoutante.
Ca va faire 20 fois que je la relis et je découvre toujours des petites choses ci et là, des tas de référence(s) de page en page, surtout au fur et à mesure que ma connaissance des mythes japonais augmente.
Bon, je reconnais que ce n'est pas à lire pour se détendre les neurones, sinon on n'y comprend plus rien (déjà que c'est assez tordu ainsi). Il est clair que si on lit en diagonale les 2 volumes, on peut se demander comment un truc pareil a pu sortir de l'esprit du mangaka ? Substances illicites ? Pétage de plomb ?
Personnellement, la première fois j'ai eu du mal, mais quelque chose me retenait de fermer le livre. Bref, deux volumes un peu particuliers dans ma collection. C'est vrai que la traduction n'aide pas beaucoup le lecteur...
Davodeau sait raconter des histoires simples qui peuvent nous toucher. Il a un sens aigu de la réalité de tous les jours qu'il sait traduire graphiquement. Il prend des personnages ordinaires qui peuvent ressembler à ce que nous connaissons puis il bâtit petit à petit son histoire autour d'une table dans un jardin où se réunissent les amis de Lulu ainsi que sa fille de 16 ans. Le sympathique Xavier, l'un des amis, est le raconteur. La première case démarre par son allocution : "le plus simple est peut-être de commencer par le début..." et nous voilà embarqués dans une fiction sociale.
On pourra rétorquer qu'on lit de la bd pour s'évader de la vie monotone et quotidienne. Sa démarche est cependant ailleurs loin de nos supers héros qui abreuvent la bande dessinée.
Cette nouvelle chronique sociale nous amène à nous interroger sur la pauvre voisine aux prises avec un mari alcoolique, presque anonyme et qui a envie de tout plaquer pour rebâtir une nouvelle vie malgré sa quarantaine et malgré son rôle de maman. C'est du bonheur à l'état pur. On est réellement heureux pour cette femme qu'elle puisse connaître un bref instant de répit dans les bras d'un autre homme. Elle se nourrit de rencontres avec des personnes qu'elle n'aurait jamais croisé dans son triste quotidien.
Je regrette simplement qu'on puisse déjà connaître l'issue de cette escapade alors que le deuxième chapitre n'est pas encore amorcé. Les interruptions un peu inutiles dans l'histoire du style "les enfants, allez vous coucher!" m'ont également un peu agacé.
L'auteur arrive à nous livrer un vrai portrait de femme avec une intimité qui lui est propre et qui ne pourra que ravir ses fans. On est loin du cliché ordinaire. On est dans la vraie vie (pas celle d'Auchan) pour ceux qui rêvent de couper les amarres et de casser la routine quotidienne. Une lecture qui ne laissera pas indifférent.
Superbe BD. Le talent de l'auteur crève les yeux. Les dessins sont très fins, très précis, très beaux. La colorisation est également très travaillée et démontre un savoir faire, un talent exceptionnel. Pour autant je ne suis pas convaincu que ce type de colorisation siée à merveille à ce genre de récit. En effet j'étais plus convaincu par la colorisation de Garulfo, clairement plus simple, mais qui m'a semblé mieux coller à un conte.
Au niveau scénario, les premiers chapitres (4 ou 5 sur 11) m'ont parus un peu décevants. J'avais l'impression qu'il manquait quelque chose. Soit un fil conducteur, soit une morale en fin de chapitre. Car ces chapitres semblaient se suivre d'une façon trop décousue et contemplative, en oubliant d'apporter une justification aux récits. Puis, grâce aux bévues du baron têtard, une trame naquit et rendit enfin la lecture haletante et enivrante. Un conte comme on les aime.
Malgré tout mon sentiment final est que cette œuvre est davantage à réserver aux plus jeunes qu'aux adultes. D'ailleurs le langage soutenu mais non châtié semble étudié pour leur rester accessible. Ce sentiment est sans doute le résultat de la nonchalance des personnages et de l'aspect contemplatif des premiers chapitres.
Je mets quatre sur cinq à cette bd car j'aime beaucoup l'ambiance générale, et surtout pour le dessin d'Alfred, très "tendance" et, disons-le, très beau.
Pour ce qui est du scénario, un peuple oppressé -qui fait d'ailleurs beaucoup penser au peuple juif, vu la consonance des noms- par des miliciens bestiaux arborant le casque à pointe... le parallèle semble évident...Quoique, il y aussi ce paralelle avec la mer d'Aral, un train blindé qui ressemble à ceux qui arpentait la Sibérie... Enfin bref, il semble que toutes les horreurs de notre monde se soient doné rendez vous dans notre petite république. Là dessus vient se greffer une histoire d'amour sinon impossible, au moins compliquée...
l'ensemble reste très sombre voire désespérément sombre. Les gens tombent comme des mouches, le sang appèle le sang, une orgie d'horreurs terriblement réalistes. Seul l'amour et l'art semblent pouvoir sauver quelque chose.
Je suis curieux de savoir comment les auteurs vont s'en sortir.
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Le Retour à la terre
J'ai découvert le Retour à la Terre après avoir découvert Le Combat ordinaire de Larcenet. Les tranches de vie de ce dernier, tantôt amusantes, tantôt graves, m'avaient donné envie de découvrir une autre facette de l'auteur, racontée par un autre scénariste. Je dois bien l'avouer : je suis fan de ce Retour à la Terre. Des histoires d'une demie-page chacune, souvent très amusantes, et qui sonnent plutôt vrai. Du moins, c'est comme ça que je le perçois : ce ne sont pas des strips destinés à faire rire à tout prix, mais bien des petites anecdotes amusantes sur le sens de plein de trucs (de la vie, quoi !). Un peu d'air frais dans la BD actuelle, ça ne peut faire que du bien. En tout cas, je ferme toujours chaque volume avec un petit sourire aux lèvres.
Jérôme Bigras
"Jérôme Bigras" est, avec Michel Risque et "Toto le Bosniaque", ma série préférée du défunt magazine Croc. Tout d'abord, j'aime beaucoup le style de Eid. Son dessin est vraiment rafraîchissant et original. J'ai vu d'autres dessinateurs avoir un style proche de lui, mais Eid a un petit plus que je ne saurais pas expliquer. Ensuite, les histoires me font bien rire. Il y a bien quelques gags qui ne m'arrachent pas un sourire, mais ils sont très peu nombreux. J'aime particulièrement les gags ayant un rapport avec la bande dessinée. C'est là que je trouve que Eid est à son meilleur. On voit bien qu'il aime bien jouer avec les codes de la Bd et ça donne des trucs savoureux comme le gag où Jérôme est aux prises avec des gens du service marketing qui veulent relooker sa série.
Les Dérivantes
Le tome 1 des Dérivantes m'avait déjà bien accroché, j'étais heureuse de retrouver les personnages dans le tome 2. Laurand fait tout tout seul (couleurs, scénario) et il se débrouille bien. La lecture est aisée et pourtant pas si "simple" qu'il n'y paraît au premier abord. Les non-dits et les retours sur le passé des héroïnes nous laissent entrevoir des relations et des motivations plus complexes, bref cette BD a plusieurs niveaux de lecture. Le monde composé d'îles qui se croisent ou se perdent peut se décliner à l'infini et c'est ce que je souhaite à cet auteur, qu'il nous donne encore à découvrir des facettes de ses dérivantes.
Les Chevaux du vent
Ce voyage qui commence aux contreforts de l'Himalaya dans une Inde occupée par le colonisateur britannique est plutôt périlleux pour ce père d'une famille de paysan qui a dû contraindre à l'exil son plus jeune fils sourd et muet dans un monastère. Ce dernier était en effet devenu le souffre-douleur d'un village reculé. Sa vie était menacée par la méchanceté du genre humain. J'ai franchement apprécié cette lecture car il se dégage beaucoup d'émotion un peu refoulé. On ressent toute la déchirure de ce père à la séparation de cet être cher. On découvrira également que les choix qu'il a opéré le rongent cruellement. Cette pauvre famille sera encore accaparée par la rivalité pour une femme des deux frères restants dont l'un va finalement rejoindre les armées coloniales britanniques. Tout cet équilibre familial va se rompre sous les yeux des parents infortunés. Le trait graphique est fin et élégant. Les paysages népalais sont restitués en toute beauté. Le dessinateur est un vieux vétéran de la bd, ami de Lax qui pour une fois endosse le rôle du scénariste. On a du plaisir à tourner les pages de cette somptueuse bd. Quelques petits détails évoquent même le célèbre "Tintin au Tibet". Juste un dernier mot pour expliquer ce que sont les chevaux du vent: il s'agit en fait de drapeaux de prière multicolores reliés ensemble par un fil et qui flottent au vent des montages népalaises. On n'a plus qu'une hâte à la fin de ce premier tome qui se termine sur un suspense presque intenable : découvrir la suite rapidement.
Prométhée
Après 3 ans d'absence comme dessinateur, je suis ravi de retrouver Christophe Bec aux pinceaux. Même si le dessin, parfois figé (mais c'est la marque de fabrique de C.Bec) s'approche d'un style photographique, je suis resté scotché tout au long de la lecture. Passionnant, tout simplement passionnant le scénario qui nous fait plonger dans un "triangle des Bermudes" temporel et géographique. Car c'est de cela qu'il s'agit : de disparitions et réapparitions mystérieuses, en premier lieu celles du temps ! Nous suivons le destin de plusieurs personnages, dont on devine qu'ils vont bien, au cours des 6 albums qui composent la série, se rencontrer à un moment ou à un autre. De superbes doubles pages ponctuent le récit et si, comme moi, vous vous demandez ce que la mythologie vient faire dans ce somptueux album, et bien lisez le !!
Les Nuits écorchées
En passant devant le rayon BD, j'ai été comme "attiré" pas la couverture de cette œuvre, alors je l'ai feuilleté, et le graphisme m'a tant plu que j'ai craqué. Je n'ai pas regretté cet achat impulsif. Le tarif un peu plus élevé que d'habitude (14 Euros) se justifie pleinement par un papier de plus fort grammage très agréable à manipuler. Après la lecture du premier tome je dois dire que j'ai vraiment pris une claque.
Ces tableauxCes aquarellesCes dessins sont absolument magnifiques, la mise en page est inspirée, les jeux de lumières réussis et les couleurs splendides. Même en faisant des efforts, je n'arrive pas à trouver un défaut au graphisme de cette BD. Pour le scénario hélas je suis moins enthousiaste. En effet cette histoire policière est bien trop courte pour être véritablement captivante. Aussi mes seules constatations sont une intrigue intéressante assez peu originale voire un peu superficielle et un érotisme un peu trop présent dans le tome 1 (qui n'est pas sans me rappeler Rapaces de Marini). Le dénouement est correct mais ne bouleverse pas les certitudes que le lecteur se fait assez rapidement en lisant cette énigme policière. Un scénario que je qualifierais au final de relativement quelconque. Note réelle : 3.5/5.Orion (Shirow)
Une BD pas facile d'accès mais très envoutante. Ca va faire 20 fois que je la relis et je découvre toujours des petites choses ci et là, des tas de référence(s) de page en page, surtout au fur et à mesure que ma connaissance des mythes japonais augmente. Bon, je reconnais que ce n'est pas à lire pour se détendre les neurones, sinon on n'y comprend plus rien (déjà que c'est assez tordu ainsi). Il est clair que si on lit en diagonale les 2 volumes, on peut se demander comment un truc pareil a pu sortir de l'esprit du mangaka ? Substances illicites ? Pétage de plomb ? Personnellement, la première fois j'ai eu du mal, mais quelque chose me retenait de fermer le livre. Bref, deux volumes un peu particuliers dans ma collection. C'est vrai que la traduction n'aide pas beaucoup le lecteur...
Lulu Femme Nue
Davodeau sait raconter des histoires simples qui peuvent nous toucher. Il a un sens aigu de la réalité de tous les jours qu'il sait traduire graphiquement. Il prend des personnages ordinaires qui peuvent ressembler à ce que nous connaissons puis il bâtit petit à petit son histoire autour d'une table dans un jardin où se réunissent les amis de Lulu ainsi que sa fille de 16 ans. Le sympathique Xavier, l'un des amis, est le raconteur. La première case démarre par son allocution : "le plus simple est peut-être de commencer par le début..." et nous voilà embarqués dans une fiction sociale. On pourra rétorquer qu'on lit de la bd pour s'évader de la vie monotone et quotidienne. Sa démarche est cependant ailleurs loin de nos supers héros qui abreuvent la bande dessinée. Cette nouvelle chronique sociale nous amène à nous interroger sur la pauvre voisine aux prises avec un mari alcoolique, presque anonyme et qui a envie de tout plaquer pour rebâtir une nouvelle vie malgré sa quarantaine et malgré son rôle de maman. C'est du bonheur à l'état pur. On est réellement heureux pour cette femme qu'elle puisse connaître un bref instant de répit dans les bras d'un autre homme. Elle se nourrit de rencontres avec des personnes qu'elle n'aurait jamais croisé dans son triste quotidien. Je regrette simplement qu'on puisse déjà connaître l'issue de cette escapade alors que le deuxième chapitre n'est pas encore amorcé. Les interruptions un peu inutiles dans l'histoire du style "les enfants, allez vous coucher!" m'ont également un peu agacé. L'auteur arrive à nous livrer un vrai portrait de femme avec une intimité qui lui est propre et qui ne pourra que ravir ses fans. On est loin du cliché ordinaire. On est dans la vraie vie (pas celle d'Auchan) pour ceux qui rêvent de couper les amarres et de casser la routine quotidienne. Une lecture qui ne laissera pas indifférent.
Le Vent dans les Saules
Superbe BD. Le talent de l'auteur crève les yeux. Les dessins sont très fins, très précis, très beaux. La colorisation est également très travaillée et démontre un savoir faire, un talent exceptionnel. Pour autant je ne suis pas convaincu que ce type de colorisation siée à merveille à ce genre de récit. En effet j'étais plus convaincu par la colorisation de Garulfo, clairement plus simple, mais qui m'a semblé mieux coller à un conte. Au niveau scénario, les premiers chapitres (4 ou 5 sur 11) m'ont parus un peu décevants. J'avais l'impression qu'il manquait quelque chose. Soit un fil conducteur, soit une morale en fin de chapitre. Car ces chapitres semblaient se suivre d'une façon trop décousue et contemplative, en oubliant d'apporter une justification aux récits. Puis, grâce aux bévues du baron têtard, une trame naquit et rendit enfin la lecture haletante et enivrante. Un conte comme on les aime. Malgré tout mon sentiment final est que cette œuvre est davantage à réserver aux plus jeunes qu'aux adultes. D'ailleurs le langage soutenu mais non châtié semble étudié pour leur rester accessible. Ce sentiment est sans doute le résultat de la nonchalance des personnages et de l'aspect contemplatif des premiers chapitres.
Le Désespoir du Singe
Je mets quatre sur cinq à cette bd car j'aime beaucoup l'ambiance générale, et surtout pour le dessin d'Alfred, très "tendance" et, disons-le, très beau. Pour ce qui est du scénario, un peuple oppressé -qui fait d'ailleurs beaucoup penser au peuple juif, vu la consonance des noms- par des miliciens bestiaux arborant le casque à pointe... le parallèle semble évident...Quoique, il y aussi ce paralelle avec la mer d'Aral, un train blindé qui ressemble à ceux qui arpentait la Sibérie... Enfin bref, il semble que toutes les horreurs de notre monde se soient doné rendez vous dans notre petite république. Là dessus vient se greffer une histoire d'amour sinon impossible, au moins compliquée... l'ensemble reste très sombre voire désespérément sombre. Les gens tombent comme des mouches, le sang appèle le sang, une orgie d'horreurs terriblement réalistes. Seul l'amour et l'art semblent pouvoir sauver quelque chose. Je suis curieux de savoir comment les auteurs vont s'en sortir.