Les derniers avis (31857 avis)

Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Somnambules
Les Somnambules

C'est incontestablement la BD la plus onirique qu'il m'a été donné de lire. Cette lecture fut plaisante du début à la fin. "Les Somnambules" se présente comme un rêve avec des passages de tous les styles, allant de l'absurde à l'humour. Le plus impressionnant dans ce projet est le rendu général : lorsque l'on ferme la BD, on en retient pas grand chose comme si l'on se réveillait après un beau rêve. Il en reste un sentiment de plénitude et de satisfaction. Le dessin est très typé nouvelle vague avec de superbes couleurs mais jamais plus de 2 dans la même case. Ce sont des BD aussi originales et qualitatives qui font que je me passionne pour cet art. J'avais acheté cette BD d'occasion et entamé la lecture sans savoir où je mettais les pieds. "Les Somnambules" est la plus belle surprise de cette année. On pourra quand même lui reprocher son prix relativement élevé. Une très très belle découverte et un auteur à suivre de très près.

05/07/2009 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Salt Pit
Salt Pit

« Salt Pit » est une bd qui nous conte le basculement d’un jeune homme vers l’extrémisme religieux. Dans cette bd, le lecteur suivra Franck, le personnage principal vers sa conversion à un islam radical. Alors, comment en est-il arrivé là ? Un peu comme la grosse partie des convertis : ceux qui avaient le sentiment d’être rejetés par la société, d’être seuls et incompris par ses proches. Alors, quand un gars ou une fille rencontre un pratiquant qui l’écoute, lui donne des conseils et lui présente ses ami(e)s eux(elles)-aussi très à cheval sur la question religieuse ; il ne peut qu’être fasciné par ses nouveaux compagnons et éprouvé de l’envie à s’intégrer à cette communauté qui l’accueille les bras ouverts… Ce que je viens d’expliquer, c’est à peu près ce que Franck va faire sauf qu’il va se retrouver entourer de pratiquants peu recommandables… « Salt Pit » peut être assimilée à une bd de type documentaire ou pédagogique sur les risques de l’extrémisme religieux. N’allez pas croire que le simple fait qu’un homme qui se convertit à telle ou telle croyance deviendra un extrémiste en puissance. Non, en fait, pour peu ce que cet être ait une force de caractère ou se retrouve (enfin) d’objets d’attentions de la part de ses proches, il réussira à se protéger contre ce genre de « lavage de cerveau » (désolé pour ceux qui sont très à cheval sur la religion mais je ne vois pas quelle autre expression que j’emploierai sans en être hypocrite)… En parallèle à cette trame principale, « Salt Pit » nous en apprend sur le sens de cette locution anglaise (je parle bien entendu du titre de l’album) : j’ai trouvé ça très intéressant d’autant plus qu’à une certaine époque (après les attentats du 11 septembre 2001), certains journaux d’informations en avaient fait la une. D’ailleurs, Sasha le scénariste est journaliste de profession… L’album nous présente une histoire où des scènes difficiles y abondent. Certes, il n’y a pas de scènes gores ou de bastonnades mais « Salt Pit » possède des séquences très sombres et désespérantes (sans que ça tombe dans le mélodrame ou le romanesque) qui devraient vous faire frissonner même les lecteurs les plus insensibles à ce genre de récits. Avec un tel sujet, le bédéphile pourrait craindre une sensation d’écœurement au bout d’un certain moment de lecture : il n’en est rien ! L’album se « dévore » du début jusqu’à fin avec passion et l’envie de connaître le destin de Franck. Il faut dire que la narration et le dessin de François Vataux m’ont enthousiasmé. « Salt Pit » est apparemment la première bd de François Vataux (Il en est de même par Sasha) mais cet auteur possède –il me semble- de solides bases en tant que storyboarder (c’est son métier) : ça se voit dès les premières pages où le découpage m’est apparu assez fluide et dynamique. Quant à son coup de crayon, je l’ai bien apprécié car très lisible. Les décors ne sont pas trop fouillés et les personnages sont tout de suite reconnaissables. J’aurais été curieux de voir comment cet album aurait été conçu totalement en couleurs à l’image de la couverture car le style de François Vataux se prête –à mon avis- bien cette exercice. Au final, « Salt Pit » m’est apparu comme un album très intéressant, un de ceux qui ne s’oublie pas de sitôt une fois la lecture terminée. Pour une première bd, Sasha et François Vataux ont réalisé une bd aboutie aussi bien au niveau du scénario que du dessin. A quand leur prochaine réalisation ?

04/07/2009 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
Couverture de la série Jonas Fink
Jonas Fink

Giardino aborde ici le thème du totalitarisme dans le monde communiste d'après guerre notamment dans un des pays satellites en l'occurrence la Tchécoslovaquie. Un thème déjà abordé de manière plus ou moins similaire dans Le Tour de Valse de Pellejero et Lapierre en BD ou Kafka avec Le Procès dans le domaine littéraire. L'auteur nous montre comment ceux qui n'adhéraient pas au discours officiel du parti communiste étaient savamment mis au ban de la société (perte de l'emploi occupé, arrestation arbitraire, envoi dans des camps, le tout pour des motifs parfaitement fallacieux). Ainsi nous est contée la lente descente aux enfers de la famille Fink, une famille d'intellectuels qui, faute d'adhérer aux idées de la dictature du prolétariat, se voit broyée par la bureaucratie communiste et l'appareil du parti. Le père arrêté arbitrairement est envoyé en prison, le fils Jonas doit abandonner ses rêves de réaliser de brillantes études pour trouver un travail et faire vivre le foyer familial. L'histoire est délicatement racontée par Giardino dans un style très classique grâce à un dessin superbe, sobre, servi par de superbes couleurs. Une BD à conseiller pour les amateurs d'histoire contemporaine. On attend la suite avec impatience.

04/07/2009 (modifier)
Par agrid
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série World of No Life
World of No Life

Dans la série des albums sur les MMO, celui ci s'adresse aux personnes qui y sont confronté plus qu’à ceux qui les vivent. C’est un coup de loupe vue de l'extérieur. Je ne me suis pas reconnu dans le livre, par contre tous mes neveux y sont (ainsi que quelques collègues), et ça c'est un plus. Je suis sure que quand je leur ferai voir, on pourra rire des mêmes gags, alors que généralement c'est plus à sens unique. Je n'aime pas le dessin mais c'est mon point de vue. Il est propre, lisible et énergique, ça doit venir du côté japonisant auquel je suis allergique. J’ai lu plus haut que les gags tombent souvent à plat et sont asses répétitifs. Ben c'est le genre qui veut ça. C'est un premier album et il y a forcément des maladresses, mais je trouve déjà que ça se situe au même niveau qu'un Boule et Bill ou un "agent 212". Déjà cet ouvrage me contente totalement, on pourra ronchonner si le 2 n'est pas plus abouti.

03/07/2009 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Dieu qui pue, Dieu qui pète
Dieu qui pue, Dieu qui pète

C'est chaud, piquant, plein d'humour et de bon sens, bref, du petit conte philosophique comme j'aimerais en lire plus souvent ! Car derrière ce titre ridicule se cachent 7 courtes histoires vraiment sympathiques et très bien choisies : toutes ces fabliaux sont d'une totale universalité. Si certaines sont un ton en dessous, le niveau est dans l'ensemble plus qu'intéressant, et c'est même avec une certaine frustration que l'on arrive à la fin de ce recueil... Côté graphisme, j'ai vraiment adoré le trait de Frantz Duchazeau. Quelle vie dans son coup de crayon ! Et les couleurs collent à merveille à la chaleur du continent africain. On se sent bien dans ces histoires ! Ca respire ! On y est vraiment ! Alors, si vous avez l'occasion de tomber sur cette BD, n'hésitez pas et laisser vous envouter.

03/07/2009 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Persepolis
Persepolis

Persepolis, ou comment une BD vous permet de réellement découvrir un pays et son Histoire. Car si l'Iran est toujours au centre de l'actualité internationale (et c'est peu dire aujourd'hui), c'est souvent à travers l'image tronquée voire biaisée des médias que se dresse l'image que nous nous faisons de ce pays. Marjane Satrapi, se fait donc un devoir de mettre les points sur les "I" en nous racontant avec justesse, simplicité et humour, la tragique histoire de son pays, telle qu'elle l'a vécue. Si graphiquement, le trait de Satrapi peut paraître rebutoir au début, on se laisse rapidement embarquer par sa narration. C'est efficace, sobre, ciblé et on dévore ces 4 tomes en un rien de temps. De plus, j'ai trouvé que le noir & blanc renforçait encore plus la révolte de l'auteure face la répression qui monte et submerge petit à petit l'Iran. Le reste de notre plaisir tient dans la qualité de narratrice de Satrapi et de sa capacité à nous conter 30 ans de sa vie en la découpant en cours chapitre agrémentés d'anecdotes bien choisies, qu'elles soient drôles ou consternantes. Une autobio des plus réussies !

03/07/2009 (modifier)
Par Uranium25
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série World of No Life
World of No Life

Encore une BD sur le thème de WoW. C'est ce que je me suis dit en voyant le titre. Cela dit la couverture m'as poussé à jeter un oeil et là !! J'ai cru me voir. Après avoir ri presque aux larmes jusqu'à la moitié de l'album je l'ai acheté. Alors non, ce n'est pas "encore" une BD sur WoW mais plutôt une caricature (enfin caricature je suis pas toujours sur) des gamers en tout genre et geeks invétérés qui bronzent face à l'écran plutôt qu'au bon soleil estivale. C'est dans l'ensemble bien amené, moqueur sans être méchant, et servi par un dessin fluide et agréable. Je le conseille à mes chers amis, compagnons du saint pexage et paladins looters, mais également à ceux qui n'approchent jamais à plus de deux mètres d'un PC. Dans les deux cas c'est accessible et poilant.

03/07/2009 (modifier)
Par Pasukare
Note: 4/5
Couverture de la série Le Moine fou
Le Moine fou

"Le Moine Fou", c'est pour moi une histoire qui commença il y a 25 ans lorsque je feuilletai le premier tome de la série lors d'une réunion familiale barbante. Les années sont passées et ma passion pour la BD s'est exprimée à travers beaucoup d'autre auteurs mais plus aucun souvenir de Vink et puis finalement, au cours de mes lectures de certains avis de ce site marron, elle remonte à ma mémoire. Papa Noël dépose dans mes pantoufles les 3 premiers volumes de cette série en EO qui traînaient sur ses étagères depuis cette époque lointaine et me voilà embarquée dans ce voyage aux côté d'He Pao et de Petit Li à la recherche de son maître et de ses origines. Il m'a fallu plus de 6 mois pour arriver au terme des 10 volumes de cette histoire. Six gros mois où j'ai voulu prendre mon temps pour savourer pleinement le magnifique dessin de Vink. Quand on pardonne le graphisme parfois hideux et les couleurs criardes de certaines BD sous prétexte qu'elles sont des années 80, on devrait lire "Le Moine Fou" et dès lors, plus aucune excuse n'est recevable. En 1984, on pouvait déjà faire de la très très belle BD avec une colorisation à couper le souffle, la preuve est là, sous mes yeux. Vink maîtrise tout : formes et couleurs, mouvement et rendu de la lumière, que ce soit pour les paysages, les architectures ou les personnages. Revers de la médaille : j'ai pris tellement mon temps pour tout lire (et encore, ce n'est rien à côté de ceux qui ont attendu 1, 2 ou 3 ans entre chaque tome) et je me suis tellement laissée déconcentrer par le dessin que j'ai zappé beaucoup de petites choses, j'ai souvent lâché prise aussi à cause de la narration qui n'est pas toujours très naturelle pour me perdre dans la contemplation des planches et comme pour certains bouquins dont on tourne les pages en croyant avoir lu le contenu, j'ai loupé des choses car je ne suis pas toujours revenue sur mes pas. En dehors de cette narration un peu spéciale parfois, je regrette également que la fin n'en soit pas vraiment une, elle donne l'impression que d'autre tomes auraient pu suivre, peut-être aurai-je la réponse dans Les voyages de He Pao. Aujourd'hui, je n'ai qu'une envie, relire tout depuis le début pour recoller les morceaux et rattraper ce que j'ai laissé s'envoler.

03/07/2009 (modifier)
Couverture de la série La Pédagogie du trottoir
La Pédagogie du trottoir

Cet album de Boucq fait suite au mythique Les Pionniers de l'aventure humaine. Comme son prédécesseur il se compose de scènes qui vont transporter le lecteur dans des univers tous aussi fous les uns que les autres. Niveau dessin Boucq n’est plus à présenter : beaucoup de trait, des expressions marquées, parfois dérangeantes, des personnages ordinaires dont l’environnement ou la pensée vont les rendre extraordinaires. On aime ou pas, moi j’adore tant ce dessinateur est unique dans son style et les expressions sont adroitement croquées. La première scène est d’ailleurs un joli pied de nez aux pourfendeurs de son dessin, Boucq assume son style et l’illustre joliment avec une mise en abime complètement digne de cet univers surréaliste où Boucq nous emmène (tout de même kidnapper son héros à Moulinsart pour que Tintin soit en ligne claire !). Tous les « courts métrages » sont dans cette veine absurde si corrosive mais toujours juste et adroitement transcrite. Il ne s’agit pas d’une purge antisociale mais plutôt d’une illustration de ces incohérences qui habitent notre quotidien. Il y a la religieuse, les tranchées, l’insécurité et la production de masse, l’immigration productrice, la réincarnation et l’échangisme, le bon dieu des alcooliques, l’éducation, l’existence et la survie, les tortues géantes et la ponte, les militaires, la rebelle attitude… Vous aimez les récits ou cynisme et absurdes se mêlent pour un feu d’artifices de questions existentielles et sociales ? Vous serez servi. Pourtant cet opus est légèrement moins réussi que Les Pionniers de l'aventure humaine, en effet certains récits ont une chute inégale qui ne conclut pas toujours en apothéose la situation décrite. Il manque également une once de poésie supplémentaire pour en faire un chef d’œuvre comme son prédécesseur. Néanmoins à lire, à acheter et relire, Boucq pointe certaines dérives sans les stigmatiser par l’humour et l’absurde. Où est l’humanité semble se demander Boucq dans ces albums ? Pas chez les hommes nous répond cet album magistral.

03/07/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5
Couverture de la série Valse avec Bachir
Valse avec Bachir

Je n’ai pas vu le film et, lorsque j’ai eu cet opus en mains, j’ai cru me retrouver avec un album « de chez Panini ». Je ne pouvais savoir… Je ne pouvais savoir que cet album était la transcription graphique, l’adaptation d’un film. Je ne pouvais savoir que cette transposition était réalisée avec uniquement des images importées du film. Il est vrai que, souvent, le « passage » d’un film en bande dessinée donne rarement quelque chose de réussi. On n’y retrouve pas le mouvement et –surtout- le son qui guide votre vision de et sur l’écran. Pourtant, ici, j’ai vu et lu autre chose. Suivant le découpage, la mise en scène est tantôt lente, tantôt nerveuse. Dans un style semi-réaliste j’ai alors moi-même animé mentalement ces vignettes, créant à mon tour une sorte de film dans mon esprit. Et j’ai fait l’inverse : créer quelque chose d’animé à partir de quelque chose de statique. Et, à ma façon, j’ai déroulé le mouvement dans mon esprit. Et j’ai retrouvé et suivi Ari en cette année 1982… Je l’ai vu et suivi. Mais lui pas. Mais ce n’est pas grave… Je ne pouvais pas savoir. Maintenant je sais. Une sorte de boucle est bouclée…

02/07/2009 (modifier)