Après la lecture des deux tomes parus, mon enthousiasme pour cette série ne faiblit.
D'abord au niveau du graphisme : c'est de toute beauté, il n'y a pas d'autres mots. Et la mise en couleur y est pour beaucoup...
Ensuite, au niveau du scénario : sur fond historique, une histoire d'amour et quelques histoires de non-amour... Quoique pas ma tasse de thé, le sujet est bien traité, et l'humour ne manque pas (les mariages ratés, la séance de prière, ...)
Pour continuer, j'ai bien apprécié la manière de narrer l'aventure. Le tome deux en rajoute une couche avec le carnet. Pas transcendantal, mais original et sympa.
Seul petit point négatif (faut bien pinailler) : la qualité du support a diminué avec le changement d'éditeur. Mais bon, tant que la série continue...
Et vivement le troisième et (je pense) dernier tome !
Ça faisait longtemps que je connaissais l'existence de cette série, mais je ne voulais pas la lire car je craignais de tomber sur un truc lourd dont l'Écho des savanes a le secret. Surprise, j'ai bien aimé 'La Foire aux Cochons'. Les dialogues sont fins et cyniques à souhait. Ils ne me font pas souvent rire, mais en revanche ils me font souvent réfléchir sur l'état du monde. Certains moments sont vraiment bien trouvés comme par exemple le dialogue savoureux de Napoléon sur les différences entre les anciennes et les nouvelles guerres.
L'auteur va très loin car il va jusqu'à mettre Mère Térésa dans son histoire ! J'adore !
Très bonne surprise que cette Marzi !
Tout d’abord, découvrir la réalité du quotidien d’une gamine du peuple dans la Pologne d’avant Glasnozt est très amusant. Nous connaissions l’existence des files devant les magasins, des tickets de rationnement pour l’essence, de la présence d’une pression morale et politique apte à briser toute volonté dissidente (du moins durant un certains temps), mais les voir au travers de yeux d’une gamine nous ouvre les nôtres bien mieux que n’importe quel discours.
Ensuite, le ton employé est très agréable. Marzi ne se plaint pas de sa condition. Son existence est telle qu’elle est, avec ses bons côtés et ses mauvais. On est loin d’un discours larmoyant sur la pauvre condition des habitants de l’Est, car ces récits sont avant tout tendres et amusants.
Enfin, le trait de Savoia est intelligemment naïf. Grâce à ce style, je « crois » à cette petite Marzi.
Reste une narration très présente, qui risque de décourager certains lecteurs. Personnellement, je l’ai trouvé très agréable, et son aspect documentaire, couplé à la simplicité de son style ont suffit à gommer les effets néfastes de son omniprésence.
Lecture chaudement conseillée (pour une série qui devrait être présente dans toutes les bibliothèques scolaires).
Avec Andreas, on a la garantie de lire une BD originale.
"La Caverne du souvenir" est un récit à l'apparence complexe dans sa trame et sa forme, mais l'histoire est finalement linéaire et accessible.
Andreas abuse de métaphores et puise son inspiration dans les légendes celtes.
Le dessin est sublime malgré ses 24 ans. Les cadrages étaient déjà osés et acrobatiques. La mise en couleur est tout simplement excellente. Je ne m'attendais pas à un tel traitement graphique.
Ce one shot est une vrai merveille. Comme beaucoup sur ce site, je suis devenu un fan d'Andreas, incontestablement un des auteurs les plus talentueux et complets.
Remarque : sur le quatrième plat de couverture (de l'EO), il est indiqué qu'Andreas habite près de Saint-Brieuc sur la côte atlantique !!! Chacun corrigera l'erreur de lui même en apprenant que cette ville se trouve au nord de la Bretagne.
Ayant découvert Thierry Gloris et son intelligence scénaristique dans « Saint-Germain », c’est avec intérêt et curiosité que j’ai lu « Missi Dominici », une autre nouvelle série dont il est le scénariste.
Le premier tome constitue une bonne introduction à la série. Les personnages principaux et la trame de l’histoire sont présentés. Les événements s’enchaînent assez bien avec une bonne dose de fantastique et de magie. On découvre les deux Missi Dominici : le maître, puissant, désagréable, et peu diplomate et le novice, jeune, intelligent et plein d’admiration pour son maître. La quête qu’ils poursuivent n’est pas encore définie véritablement mais mon petit doigt me dit que ça aura quelque chose à voire avec l’enfant zodiacal.
On fait également connaissance avec les quatre chevaliers de l’apocalypse aux pouvoirs terrifiants et destructeurs. L’affrontement entre nos deux héros et ces quatre chevaliers semble inévitable et viendra sûrement par la suite.
Le scénario est donc réussi et promet beaucoup. Je fais confiance à Thierry Gloris pour tirer son épingle du jeu.
Côté dessin, il est clair que Benoît Dellac a du talent. Les couleurs sont bien choisie et le trait agréable a regarder. Le petit bémol vient de la densité des planches renforcée par un découpage trop étroit. Il manque quelques grandes planches à la manière de « Siegfried » qui renforcent le sentiment épique et aèrent la présentation. Comme beaucoup, je trouve le dessin trop petit. C’est dommage car il est de qualité et retranscrit à merveille l’ambiance sombre et moyenâgeuse du récit médiéval fantastique (en tout cas selon l’idée que je m’en fais).
Ce bémol mis à part, « Missi Dominici » est une bonne série qui commence avec de bons dialogues, des personnages attachants et charismatiques et une bonne atmosphère.
J’attends la suite avec impatience.
Hollywood Boulevard c’est avant tout l’histoire de deux personnages, tous deux très réussis. Nous sommes dans les années 30, Billy est un jeune paysan, il est naïf, rêveur, persuadé d’être doué pour l’écriture. C’est un garçon simple, il est vraiment attachant. Quand il décide de partir pour Hollywood il est convaincu qu’il va devenir un grand scénariste. Scarlett, elle est un peu hautaine, elle ne fait pas attention à lui. Pour elle non plus la vie n’est pas simple. Elle n’avait pas vraiment décidé de partir faire carrière à Hollywood, c’est le hasard qui l'a mise sur la route de Billy.
Si tout semble les opposer au départ, l’évolution de leur relation est intéressante. Comment vont-ils vivre chacun cette nouvelle vie, au beau milieu des studios de cinéma, à écumer les castings, essuyer les moqueries ou autres refus des producteurs.
Tous ces ingrédients donnent un récit fluide, agréable à suivre. Pas de suspens à se tordre les tripes, non, mais Billy est attachant, et on a envie que ça marche pour lui. Mais la réalité c’est que quand on n’est personne, il y a peu de portes que l’on veut bien vous ouvrir dans ce milieu. La fin de ce premier tome, un peu brutale, donne très envie de lire la suite.
Utiliser le voyage dans le temps comme postulat de départ pour conter une histoire n'est pas un fait nouveau ni original.
Après avoir pas mal parlé de la vie des adultes dans ses précédentes œuvres, Alex Robinson met en scène les errances de l'adolescence.
Pendant une séance d'hypnose qu'un homme, Andy Wicks, suit sans convictions, il se trouve ramené à ses quinze ans au lycée. Chance ou malédiction ?
Avec sa vision d'adulte, Andy, va revivre une partie de son adolescence.
L'auteur nous plonge alors dans un récit au ton cool et joyeux, il dépeint une adolescence ordinaire, loin de plomber son discours en usant d'exagération ou d'originalité malvenues. Les personnages de Robinson sonnent vrais et attachent immédiatement le lecteur à leurs histoires.
Les pages s'enchaînent avec plaisir, l'auteur nous mène en voyage. Son récit est ponctué de références eighties, qu'elles soient musicales ou culturelles sans que cela ne semble forcé ou artificiel. Tout semble naturel et permet à l'histoire de bénéficier d'une belle authenticité et d'une bonne fluidité.
Un vrai plaisir... jusqu'à la fin où on réalise que l'on a été mené en bateau... que ce récit n'est pas qu'un simple voyage dans le temps, que le but n'est pas de s'interroger sur le fait qu'un homme puisse changer sa destinée.
Ce récit si cohérent et bien construit n'a servi qu'à nous mener là, sur ce point culminant, cette fin touchante et magnifique. L'histoire en entier change de dimension.
Illustré avec soin par le trait précis de l’auteur, Plus cool tu meurs est un petit livre émouvant et surprenant. Une de ces petites bouffées de bonheur que l'on ne peut qu'aimer lire et vivre.
Un titre qui confirme qu'Alex Robinson, tout en ayant l'air de ne pas y toucher, sait parler avec une rare simplicité de la nature humaine.
Cette BD est une perle d'autant plus remarquable que la qualité de l'album est soignée.
JJJ
Un vrai cocktail de genres, mélangeant polar, aventure, géo-politique historique et histoires d'espionnage. L'ensemble est dense, très dense, et ne se laisse pas facilement apprivoiser. Mais quand viennent les révélations, il met en lumière l'excellence de son scénario.
Le graphisme est du grand Cabanes. Le style y est nettement plus terre-à-terre que son onirique série Dans les villages mais il fait preuve de toute sa maîtrise technique. C'est beau, détaillé et vivant. Je ne regrette que l'aspect un peu morose des couleurs mais elles s'accordent à l'ambiance sérieuse du polar.
L'intrigue est assez complexe. On s'y perd un peu durant les premières pages parmi les nombreux personnages, les flash back et les scènes mystérieuses. Mais tout s'assemble peu à peu et d'ici la fin du premier tome tout s'éclaire de belle manière. C'est vraiment bien foutu et l'on a fortement envie de savoir la suite. Le contexte géo-politique des années 50 est très bien mis en valeur et apporte beaucoup d'intérêt au récit. Reste encore un mystère, celui du comportement d'Aaron Black envers sa fille, mais comme tous les autres, je suppose qu'il va se révéler de lui-même.
Du grand art qui ravira les amateurs du genre.
Quel plaisir de retrouver MAM !!!
A ma grande surprise, il délaisse ses jeux sur le support pour se consacrer principalement aux mots. Le scénario est très dense, les textes sont très élaborés et comportent des tournures murement réfléchies.
Il y a un aspect philosophique important mais pas seulement. MAM traite du sujet comme si il était vu depuis les principales corporations professionnelles.
C'est impossible à résumer, cette BD se doit d'être lue pour s'en faire un avis.
Graphiquement, c'est sobre mais efficace. J'aime ce genre de dessin où l'on retrouve comme dans certains Tardi juste du noir, du blanc et 2 teintes de gris. C'est classe et esthétique.
Ce one shot est du lourd dans tous les sens du terme. J'ai segmenté ma lecture en deux fois.
J'ai aussi apprécié la couverture qui comme pour La Guerre des OGM est de grande qualité et similaire aux productions Futuropolis. La pagination est importante et le prix raisonnable.
Cette BD n'a pas de défaut et me réjouit totalement.
L’immortalité, ce n’est pas une vie ! Sur le « Flying Dutchman », personne ne vous dira le contraire. Quand on ne peut plus jouir du plaisir des nourritures terrestres, ce « privilège » divin se révèle insupportable. Et notre équipage de damnés, sympathique brochette de figures camardes, se désespère bientôt de son sort. Consumés dans une quête burlesque de délivrance, ils trainent leur mélancolie résignée sur toutes les mers du globe… pour l’éternité. Des macchabées bilieux dont la miséricorde s’est évanouie avec l’errance. Aussi, malheur à qui croisera la route du Hollandais ! L’hère marin n’est pas bon pour tout le monde. Piller, massacrer, torturer, ça aide à faire passer le temps et la pilule… mais à la longue, ça lasse. Toute nouvelle distraction est bonne à prendre. Comme l’arrivée d’un nouveau-né sauvé de la noyade, l’occasion de reprendre un peu goût à la mort. Pour être sûr que le rejeton rigolo ne perde pas trop de son intérêt en grandissant, un plan macabre est mis sur pied : le zigouiller pour ses dix ans et en faire ainsi leur compagnon ad vitam aeternam. Chaleureux programme.
Cette fable funeste est un véritable enchantement. Décalée, subtilement hallucinée, elle n’est ni obscène, ni effrayante, et libère un charme et une naïveté déconcertante malgré la véhémence d’un propos accablant. Au-delà de sa lecture « ingénue », elle suggère également quelques autres pistes plus métaphoriques. Fausse histoire de pirates, faux conte pour la jeunesse, mais vraie réflexion philosophique sur l’enfance et l’initiation à la vie ou sur la différence. David. B. surfe sur le mythe et ses eaux obscures pour inverser les règles du jeu. La mort devient la norme, ses fantômes et ses visions cauchemardesques sont la réalité bienveillante. Les vivants de l’autre monde sont décrits monstrueux dans leurs apparences ou leurs actes. Tout n’est qu’une question de perspective pour ce petit garçon qui se sent marginal et n’aspire qu’à mourir pour rejoindre la famille qui l'a recueilli et qu’il aime.
L’univers graphique est énorme. L’alchimie des tonalités puissantes et d’une ligne pure ainsi que l’usage d’une symbolique presque tribale façonnent un style expressionniste caractéristique parmi les plus beaux, les plus magnétiques de la bande dessinée. Un esthétisme grave que contrastent la légèreté et l’humour impulsés par la diversité des mimiques (sacrée prouesse quand ce qui ressemble le plus à un crâne est un autre crâne) et la verve croustillante des protagonistes (Catastrophe ! Nous sommes sauvés).
Une fantasmagorie drôle et envoutante dont on regrettera peut-être la fin un peu abrupte.
Un quatre étoiles bémol
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Marque du péché
Après la lecture des deux tomes parus, mon enthousiasme pour cette série ne faiblit. D'abord au niveau du graphisme : c'est de toute beauté, il n'y a pas d'autres mots. Et la mise en couleur y est pour beaucoup... Ensuite, au niveau du scénario : sur fond historique, une histoire d'amour et quelques histoires de non-amour... Quoique pas ma tasse de thé, le sujet est bien traité, et l'humour ne manque pas (les mariages ratés, la séance de prière, ...) Pour continuer, j'ai bien apprécié la manière de narrer l'aventure. Le tome deux en rajoute une couche avec le carnet. Pas transcendantal, mais original et sympa. Seul petit point négatif (faut bien pinailler) : la qualité du support a diminué avec le changement d'éditeur. Mais bon, tant que la série continue... Et vivement le troisième et (je pense) dernier tome !
La Foire aux Cochons
Ça faisait longtemps que je connaissais l'existence de cette série, mais je ne voulais pas la lire car je craignais de tomber sur un truc lourd dont l'Écho des savanes a le secret. Surprise, j'ai bien aimé 'La Foire aux Cochons'. Les dialogues sont fins et cyniques à souhait. Ils ne me font pas souvent rire, mais en revanche ils me font souvent réfléchir sur l'état du monde. Certains moments sont vraiment bien trouvés comme par exemple le dialogue savoureux de Napoléon sur les différences entre les anciennes et les nouvelles guerres. L'auteur va très loin car il va jusqu'à mettre Mère Térésa dans son histoire ! J'adore !
Marzi
Très bonne surprise que cette Marzi ! Tout d’abord, découvrir la réalité du quotidien d’une gamine du peuple dans la Pologne d’avant Glasnozt est très amusant. Nous connaissions l’existence des files devant les magasins, des tickets de rationnement pour l’essence, de la présence d’une pression morale et politique apte à briser toute volonté dissidente (du moins durant un certains temps), mais les voir au travers de yeux d’une gamine nous ouvre les nôtres bien mieux que n’importe quel discours. Ensuite, le ton employé est très agréable. Marzi ne se plaint pas de sa condition. Son existence est telle qu’elle est, avec ses bons côtés et ses mauvais. On est loin d’un discours larmoyant sur la pauvre condition des habitants de l’Est, car ces récits sont avant tout tendres et amusants. Enfin, le trait de Savoia est intelligemment naïf. Grâce à ce style, je « crois » à cette petite Marzi. Reste une narration très présente, qui risque de décourager certains lecteurs. Personnellement, je l’ai trouvé très agréable, et son aspect documentaire, couplé à la simplicité de son style ont suffit à gommer les effets néfastes de son omniprésence. Lecture chaudement conseillée (pour une série qui devrait être présente dans toutes les bibliothèques scolaires).
La Caverne du souvenir
Avec Andreas, on a la garantie de lire une BD originale. "La Caverne du souvenir" est un récit à l'apparence complexe dans sa trame et sa forme, mais l'histoire est finalement linéaire et accessible. Andreas abuse de métaphores et puise son inspiration dans les légendes celtes. Le dessin est sublime malgré ses 24 ans. Les cadrages étaient déjà osés et acrobatiques. La mise en couleur est tout simplement excellente. Je ne m'attendais pas à un tel traitement graphique. Ce one shot est une vrai merveille. Comme beaucoup sur ce site, je suis devenu un fan d'Andreas, incontestablement un des auteurs les plus talentueux et complets. Remarque : sur le quatrième plat de couverture (de l'EO), il est indiqué qu'Andreas habite près de Saint-Brieuc sur la côte atlantique !!! Chacun corrigera l'erreur de lui même en apprenant que cette ville se trouve au nord de la Bretagne.
Missi Dominici
Ayant découvert Thierry Gloris et son intelligence scénaristique dans « Saint-Germain », c’est avec intérêt et curiosité que j’ai lu « Missi Dominici », une autre nouvelle série dont il est le scénariste. Le premier tome constitue une bonne introduction à la série. Les personnages principaux et la trame de l’histoire sont présentés. Les événements s’enchaînent assez bien avec une bonne dose de fantastique et de magie. On découvre les deux Missi Dominici : le maître, puissant, désagréable, et peu diplomate et le novice, jeune, intelligent et plein d’admiration pour son maître. La quête qu’ils poursuivent n’est pas encore définie véritablement mais mon petit doigt me dit que ça aura quelque chose à voire avec l’enfant zodiacal. On fait également connaissance avec les quatre chevaliers de l’apocalypse aux pouvoirs terrifiants et destructeurs. L’affrontement entre nos deux héros et ces quatre chevaliers semble inévitable et viendra sûrement par la suite. Le scénario est donc réussi et promet beaucoup. Je fais confiance à Thierry Gloris pour tirer son épingle du jeu. Côté dessin, il est clair que Benoît Dellac a du talent. Les couleurs sont bien choisie et le trait agréable a regarder. Le petit bémol vient de la densité des planches renforcée par un découpage trop étroit. Il manque quelques grandes planches à la manière de « Siegfried » qui renforcent le sentiment épique et aèrent la présentation. Comme beaucoup, je trouve le dessin trop petit. C’est dommage car il est de qualité et retranscrit à merveille l’ambiance sombre et moyenâgeuse du récit médiéval fantastique (en tout cas selon l’idée que je m’en fais). Ce bémol mis à part, « Missi Dominici » est une bonne série qui commence avec de bons dialogues, des personnages attachants et charismatiques et une bonne atmosphère. J’attends la suite avec impatience.
Une vie à écrire (Hollywood Boulevard)
Hollywood Boulevard c’est avant tout l’histoire de deux personnages, tous deux très réussis. Nous sommes dans les années 30, Billy est un jeune paysan, il est naïf, rêveur, persuadé d’être doué pour l’écriture. C’est un garçon simple, il est vraiment attachant. Quand il décide de partir pour Hollywood il est convaincu qu’il va devenir un grand scénariste. Scarlett, elle est un peu hautaine, elle ne fait pas attention à lui. Pour elle non plus la vie n’est pas simple. Elle n’avait pas vraiment décidé de partir faire carrière à Hollywood, c’est le hasard qui l'a mise sur la route de Billy. Si tout semble les opposer au départ, l’évolution de leur relation est intéressante. Comment vont-ils vivre chacun cette nouvelle vie, au beau milieu des studios de cinéma, à écumer les castings, essuyer les moqueries ou autres refus des producteurs. Tous ces ingrédients donnent un récit fluide, agréable à suivre. Pas de suspens à se tordre les tripes, non, mais Billy est attachant, et on a envie que ça marche pour lui. Mais la réalité c’est que quand on n’est personne, il y a peu de portes que l’on veut bien vous ouvrir dans ce milieu. La fin de ce premier tome, un peu brutale, donne très envie de lire la suite.
Plus cool tu meurs
Utiliser le voyage dans le temps comme postulat de départ pour conter une histoire n'est pas un fait nouveau ni original. Après avoir pas mal parlé de la vie des adultes dans ses précédentes œuvres, Alex Robinson met en scène les errances de l'adolescence. Pendant une séance d'hypnose qu'un homme, Andy Wicks, suit sans convictions, il se trouve ramené à ses quinze ans au lycée. Chance ou malédiction ? Avec sa vision d'adulte, Andy, va revivre une partie de son adolescence. L'auteur nous plonge alors dans un récit au ton cool et joyeux, il dépeint une adolescence ordinaire, loin de plomber son discours en usant d'exagération ou d'originalité malvenues. Les personnages de Robinson sonnent vrais et attachent immédiatement le lecteur à leurs histoires. Les pages s'enchaînent avec plaisir, l'auteur nous mène en voyage. Son récit est ponctué de références eighties, qu'elles soient musicales ou culturelles sans que cela ne semble forcé ou artificiel. Tout semble naturel et permet à l'histoire de bénéficier d'une belle authenticité et d'une bonne fluidité. Un vrai plaisir... jusqu'à la fin où on réalise que l'on a été mené en bateau... que ce récit n'est pas qu'un simple voyage dans le temps, que le but n'est pas de s'interroger sur le fait qu'un homme puisse changer sa destinée. Ce récit si cohérent et bien construit n'a servi qu'à nous mener là, sur ce point culminant, cette fin touchante et magnifique. L'histoire en entier change de dimension. Illustré avec soin par le trait précis de l’auteur, Plus cool tu meurs est un petit livre émouvant et surprenant. Une de ces petites bouffées de bonheur que l'on ne peut qu'aimer lire et vivre. Un titre qui confirme qu'Alex Robinson, tout en ayant l'air de ne pas y toucher, sait parler avec une rare simplicité de la nature humaine. Cette BD est une perle d'autant plus remarquable que la qualité de l'album est soignée. JJJ
La Princesse du Sang
Un vrai cocktail de genres, mélangeant polar, aventure, géo-politique historique et histoires d'espionnage. L'ensemble est dense, très dense, et ne se laisse pas facilement apprivoiser. Mais quand viennent les révélations, il met en lumière l'excellence de son scénario. Le graphisme est du grand Cabanes. Le style y est nettement plus terre-à-terre que son onirique série Dans les villages mais il fait preuve de toute sa maîtrise technique. C'est beau, détaillé et vivant. Je ne regrette que l'aspect un peu morose des couleurs mais elles s'accordent à l'ambiance sérieuse du polar. L'intrigue est assez complexe. On s'y perd un peu durant les premières pages parmi les nombreux personnages, les flash back et les scènes mystérieuses. Mais tout s'assemble peu à peu et d'ici la fin du premier tome tout s'éclaire de belle manière. C'est vraiment bien foutu et l'on a fortement envie de savoir la suite. Le contexte géo-politique des années 50 est très bien mis en valeur et apporte beaucoup d'intérêt au récit. Reste encore un mystère, celui du comportement d'Aaron Black envers sa fille, mais comme tous les autres, je suppose qu'il va se révéler de lui-même. Du grand art qui ravira les amateurs du genre.
Dieu en personne
Quel plaisir de retrouver MAM !!! A ma grande surprise, il délaisse ses jeux sur le support pour se consacrer principalement aux mots. Le scénario est très dense, les textes sont très élaborés et comportent des tournures murement réfléchies. Il y a un aspect philosophique important mais pas seulement. MAM traite du sujet comme si il était vu depuis les principales corporations professionnelles. C'est impossible à résumer, cette BD se doit d'être lue pour s'en faire un avis. Graphiquement, c'est sobre mais efficace. J'aime ce genre de dessin où l'on retrouve comme dans certains Tardi juste du noir, du blanc et 2 teintes de gris. C'est classe et esthétique. Ce one shot est du lourd dans tous les sens du terme. J'ai segmenté ma lecture en deux fois. J'ai aussi apprécié la couverture qui comme pour La Guerre des OGM est de grande qualité et similaire aux productions Futuropolis. La pagination est importante et le prix raisonnable. Cette BD n'a pas de défaut et me réjouit totalement.
Roi Rose
L’immortalité, ce n’est pas une vie ! Sur le « Flying Dutchman », personne ne vous dira le contraire. Quand on ne peut plus jouir du plaisir des nourritures terrestres, ce « privilège » divin se révèle insupportable. Et notre équipage de damnés, sympathique brochette de figures camardes, se désespère bientôt de son sort. Consumés dans une quête burlesque de délivrance, ils trainent leur mélancolie résignée sur toutes les mers du globe… pour l’éternité. Des macchabées bilieux dont la miséricorde s’est évanouie avec l’errance. Aussi, malheur à qui croisera la route du Hollandais ! L’hère marin n’est pas bon pour tout le monde. Piller, massacrer, torturer, ça aide à faire passer le temps et la pilule… mais à la longue, ça lasse. Toute nouvelle distraction est bonne à prendre. Comme l’arrivée d’un nouveau-né sauvé de la noyade, l’occasion de reprendre un peu goût à la mort. Pour être sûr que le rejeton rigolo ne perde pas trop de son intérêt en grandissant, un plan macabre est mis sur pied : le zigouiller pour ses dix ans et en faire ainsi leur compagnon ad vitam aeternam. Chaleureux programme. Cette fable funeste est un véritable enchantement. Décalée, subtilement hallucinée, elle n’est ni obscène, ni effrayante, et libère un charme et une naïveté déconcertante malgré la véhémence d’un propos accablant. Au-delà de sa lecture « ingénue », elle suggère également quelques autres pistes plus métaphoriques. Fausse histoire de pirates, faux conte pour la jeunesse, mais vraie réflexion philosophique sur l’enfance et l’initiation à la vie ou sur la différence. David. B. surfe sur le mythe et ses eaux obscures pour inverser les règles du jeu. La mort devient la norme, ses fantômes et ses visions cauchemardesques sont la réalité bienveillante. Les vivants de l’autre monde sont décrits monstrueux dans leurs apparences ou leurs actes. Tout n’est qu’une question de perspective pour ce petit garçon qui se sent marginal et n’aspire qu’à mourir pour rejoindre la famille qui l'a recueilli et qu’il aime. L’univers graphique est énorme. L’alchimie des tonalités puissantes et d’une ligne pure ainsi que l’usage d’une symbolique presque tribale façonnent un style expressionniste caractéristique parmi les plus beaux, les plus magnétiques de la bande dessinée. Un esthétisme grave que contrastent la légèreté et l’humour impulsés par la diversité des mimiques (sacrée prouesse quand ce qui ressemble le plus à un crâne est un autre crâne) et la verve croustillante des protagonistes (Catastrophe ! Nous sommes sauvés). Une fantasmagorie drôle et envoutante dont on regrettera peut-être la fin un peu abrupte. Un quatre étoiles bémol