Je tiens à faire justice à ces deux petits albums absolument délicieux.
Le premier m'est tombé sous la main lors de ma visite mensuelle à la Fnac de ma ville. Et franchement j'ai adoré, je l'ai dévorée en une heure hors du temps et de la réalité.
Mais quelle à été ma surprise quand je le vois ici, classé comme Bd érotique!! Oo?
Il faut reconnaitre que le sexe est largement évoqué dans cette relation amoureuse, mais n'est-ce pas simplement du réalisme ? Je n'y vois pas d'érotisme et encore moins de la pornographie... . Je trouve d'ailleurs que le dessin est tout à fait approprié et souligne la fraicheur du ton. Ainsi le récit ne tombe pas dans l'étalage de scène érotique. C'est avant tout une histoire d'amour contemporaine racontée avec la vision d'une jeune femme bien dans sa tête et son corps. Je la trouve beaucoup moins dégradante qu'une Cixi ou autre héroïne bien en "forme" de la Bd.
Je m'y suis parfaitement identifié. Peut-être est-ce pour ça que j'ai tant aimé...
Je le conseille à toute les femmes de 16 à 77 ans (Je préfère d'ailleurs cette vision de l'amour et du sexe, peut-être un peu crue ; que celles que l'on peut lire dans les magazines féminin et qui ne sont qu'un étalage d'idée préconçues, toutes faites, qui n'ont rien à voir avec la réalité)
Je le conseille aussi aux hommes : il faut bien qu'ils nous connaissent un peu mieux...
HA HA HA. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas autant poilée à la lecture d'une BD !
Pourtant ce n'était pas gagné d'avance... le cocktail humour et sexe est explosif et atteint généralement des sommets de vulgarité (façon Bigard), ressert des blagues éculées (façon Dany), et racole généralement le chaland avec des jeunes femmes girondes et dénudées à travers un érotisme plus ou moins soft de bas étage.
Mais Zep réussit le tour de force de faire une BD qui parle de sexe sans jamais être vulgaire ni racoleur, tout en étant novateur et vraiment très, très drôle. Je ris encore rien que de penser à certains gags...
Zep aime ses personnages, les respecte et leur porte un regard tendre et complètement décomplexé. Il ne cherche pas à stimuler les hormones de ses lecteurs mais à apporter un regard plein de dérision sur la sexualité de ses contemporains.
Une vraie réussite ! Et, oui, Hervé à raison : c'est un album à lire à deux... fous rires assurés (comment ça ça sent le vécu ?). :)
Décidément, j'aime ce que fait Tronchet ! Cette adaptation est absolument géniale quoique je ne connais pas le roman original.
La force de l'œuvre est sans nul doute le Marquis de Dunan qui est l'un des personnages les plus charismatiques que je connaisse. J'adore son caractère et surtout sa folie. Il éclipse facilement le pauvre Jean qui n'est finalement qu'un spectateur dans une histoire qui le dépasse. Le dessin est merveilleux et retranscrit bien l'atmosphère étrange qui plane dans le récit. Les deux tomes sont captivants du début jusqu'à la fin.
Il est bien dangereux et risqué de donner un avis sur une bd en cours...
Mais jusque-là, le nouveau volume chaque année m'a plu systématiquement !
C'est toujours aussi fin, mignon, surprenant...
L'histoire est peut-être gentille/douce pour certains mais il n'empêche qu'elle est toujours bien narrée et assez originale, le dessin est superbe, vraiment exceptionnel !
Je regrette parfois un petit manque d'action mais je m'interdis de mettre le max d'étoiles plus parce qu'il manque le dernier volume !
Ce conte sombre m'a transportée ailleurs le temps de sa lecture.
Cette BD n'a pas la prétention d'être autre chose qu'un conte pour adultes : hors du temps, hors de nos frontières, dans un pays aux règles étranges et aux personnages parfois magiques.
J'ai apprécié le découpage en 2 parties de l'histoire, offrant une cassure au récit.
Certes, l'histoire reste simple : 2 hommes qui se battent pour l'amour d'une seule femme. Mais tant par les personnages secondaires, dont la Lune, que par les situations qu'ils vivent, j'ai trouvé, contrairement à nombre d'autres lecteurs, que cette histoire avait quelque chose d'original.
Quant au dessin ! Quelle merveille ! Les personnages sont expressifs, les décors somptueux avec de très beaux effets de lumières, les grandes cases splendides.
Suis-je la seule à regretter que cet album ne soit pas en couleurs ? Aux vues de la couverture, j'imagine qu'il aurait pu être encore plus beau...
Un beau conte, sombre et envoutant, magnifiquement illustré.
Ce nouveau western en Terre de feu se révèle assez vite passionnant. J'ai tout de suite admiré la beauté des lieux quand les icebergs se disloquent dans le passage. On est envouté par une certaine atmosphère fort étrange d'autant que le dessin dynamique colle à merveille avec l'ensemble.
Il est question également de massacre d'indiens dans une ambiance oppressante faite de règlement de compte et de vengeance. L'archer rouge semble être le seul qui résiste. L'histoire va se complexifier peu à peu avec l'arrivée de nouveaux personnages qui vont prendre le pas. Cela va rendre le récit très intéressant car on ne connait pas encore tous les enjeux. Cela semble prometteur car cela nous emmène là où on ne s'y attend pas. Il y a déjà plusieurs rebondissements.
Dernièrement, j'avais été séduit par Rio Negro qui situe l'histoire à la même époque et presque dans les mêmes lieux à savoir l'Amérique du Sud. En tout cas, cela me semble bien mieux que la série Cap Horn trop figé.
C'est plutôt agréable de découvrir les richesses du nouveau western. Il utilise certes les codes du genre mais va beaucoup plus loin. C'est bien cette démarche qui me fascine. Malheureusement, cette série qui avait du potentiel a été abandonné. Je ne peux conseiller légitimement l'achat dans ces conditions.
Quelle perle à côté de laquelle j’ai failli passer. Typiquement le genre de bouquin vers lequel je ne me serais pas dirigé si j’avais dû l’acheter. C’est uniquement sur la renommée de l’auteur, que je connais assez peu, et sur ma volonté, voire le défi, à surmonter ma répugnance au dessin que j’ai décidé de l’emprunter (j'ai commencé par La Java Bleue que j'ai eu la chance de lire en couleur). Et là quelle claque !
Après une entrée en matière pas réellement engageante, j’ai littéralement été emporté par le tourbillon de la vie de Pascin, bien qu’il n’y ait pas d’histoire à proprement parler. La Java bleue nous montre Pascin tombant amoureux. Loin de se transformer en amoureux transi, il se montre au contraire plus « bandeur » que jamais, devenant littéralement une bête de sexe. Vous l’aurez compris, le récit tourne plus autour de la pornographie que de l’amour chevaleresque. Cependant, et c’est là tout le talent de Sfar, impossible de décrocher avant le mot final. La narration, parfaite, parvient à rendre les scènes crues plus que simplement émoustillantes, ces scènes ont le don de rendre les personnages réellement attachants, Pascin en particulier.
Mais il serait injuste de ne rendre gloire qu’au scénario, tant le dessin contribue à faire de cette œuvre ce qu’elle est, c'est-à-dire quelque chose de grandiose. Sfar use de différents styles, alternant entre le hachuré et la peinture. Du coup, on obtient une oeuvre riche visuellement et très prenante grâce à son cachet visuel qui me dérangeait au départ.
Même avis pour l'intégrale, écrite avant La Java Bleue mais que j'ai lue après. On s'approche beaucoup de la pornographie sans y rentrer autant que Sfar l'a fait par la suite. C'est peut être légèrement moins prenant que La Java Bleue mais c'est à mon avis dû au manque de couleur de l'intégrale.
Au final, une oeuvre presque culte (j'attends de la relire avant de changer la cote). Le talent de narrateur de Sfar fait vraiment toute la différence. Si vous avez le choix, préférez la version colorisée qui apporte un gros plus à cette BD.
Après avoir lu Secrets : L'écorché dont le scénario de Giroud m'avait beaucoup plu, je me suis empressé d'emprunter ce diptyque à la médiathèque.
Une fois de plus, Franck Giroud livre ici un scénario particulièrement bien ficelé et très documenté comme en témoigne la vingtaine de pages narrant l'origine et la manière dont cet album est né. Ce supplément du tome 2 offre d'ailleurs une réelle profondeur à cette BD car on comprend mieux comment la trame de l'histoire et les différents personnages ont pris forme.
Sur un sujet aussi sensible que celui de la guerre d'Algérie, il aurait été facile de tomber dans le piège du cliché aussi bien d'un côté que de l'autre. Giroud ne tombe pas dedans et base l'histoire autour d'une anecdote mettant en relief toute l'absurdité de la guerre et donne son point de vue sur les éléments qui ont conduit la France à sa perte.
Au niveau du dessin, le trait de Lax colle parfaitement au récit. Chaque personnage dispose ainsi d'une vraie "tronche" en adéquation avec leur caractère respectif. Les couleurs à base d'ocre et de sépias immergent également le lecteur dans ces magnifiques paysages de l'Algérie.
Un album d'utilité publique.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7,5/10
NOTE GLOBALE : 16/20
Kenshin se distingue sur bien des points des shonen mangas traditionnels.
Tout d'abord, le héros a presque 30 ans (même s'il semble, physiquement, en avoir 22). C'est un homme fait, pas un adolescent en construction. Il arrive avec un passé chargé d'engagements politiques et de drames humains d'un réalisme inhabituels dans des séries pour adolescents.
Ensuite, l'époque à laquelle se déroule l'histoire, l'Ere Meiji, correspond aux débuts du japon moderne et implique d'aborder de nombreux thèmes historiques et sociaux avec lesquels l'auteur prend parfois quelques libertés mais dont il respecte le contexte et les mentalités.
Enfin, ses opposants sont également des adultes rescapés d'une époque politiquement troublée et on a plus l'impression d'assister à des confrontations d'idéaux qu'à des luttes entre bien et mal.
Tout ceci, auquel s'ajoute les sentiments (traités de manière trop pudique, cependant) entre Kenshin et Kaoru, donne une oeuvre certes destinée aux adolescents mais psychologiquement assez fouillée, avec des enjeux humains très prenants, même pour un public adulte.
A un moment, cependant, l'auteur verse un peu plus dans le shonen traditionnel, avec série d'ennemis à abattre et combats surhumains. Je suis un peu moins cliente de cette partie qui traîne un peu en longueur, même si Watsuki parvient à la traiter avec une certaine maturité.
Les dessins, eux, sont sublimes dès les premières planches. La mise en scène des combats est réalisée avec brio, la clarté de l'action est stupéfiante. Ceci s'avère d'autant plus impressionnant qu'il s'agit de la première série d'un auteur d'une vingtaine d'années. Le mélange de ses influences américaines et japonaises est particulièrement bien digéré et donne lieu à un style personnel à nul autre pareil.
Bref, loin de moi l'idée de faire passer cette série d'action pour un récit psychologico-romantique teinté d'analyse politique mais il faut bien reconnaître que Kenshin est, avec ses thématiques humanistes, ses personnages intelligents et charismatiques et son message généreux, une série à part dans l'univers du shonen, et une des rares qui parvient à me prendre encore aux tripes malgré mon adolescence relativement lointaine.
Une bonne surprise, et un coup de coeur.
Ce diptyque est franchement génial : mon avis est sans appel. C'est digne d'une vraie production hollywoodienne : à quand le film au cinéma ? Le scénario est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Que dire également du dessin sublimement réaliste jusque dans les moindres détails ! Les visages sont beaux et les corps bien proportionnés : du sans faute ! On se croirait vraiment dans la neige perdu au milieu des Ardennes. Oui, le graphisme me convient à merveille. Quand on fait la comparaison avec la vulgaire ligne claire, on se rend compte qu'il n'y a pas photo. Cependant, à chacun son avis sur la question.
Je me suis interrogé sur l'auteur qui a un réel talent, en tout cas hors du commun. En fait, j'avais déjà lu une de ces oeuvres que j'avais déjà apprécié dans la collection Vécu chez Glénat à savoir Mémoire de cendres. L'auteur maîtrise à merveille le genre de récit historique. Il y a un véritable travail de recherche que l'on sent. Par ailleurs, les dialogues entre les personnages sont intéressants. Cela va pour une fois plus loin que les clichés du genre.
J'ai trouvé la fin un peu confuse. On ne sait pas trop bien ce qui se passe et qui tire dans la dernière scène d'action. Pour autant, ce n'est pas trop grave car la qualité saute aux yeux. Quand on referme cette bd, on reste encore scotché devant tant de virtuosité. Cela fait plaisir de rencontrer une telle qualité de temps en temps. Si seulement, cela pouvait se faire plus souvent...
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Fraise et Chocolat
Je tiens à faire justice à ces deux petits albums absolument délicieux. Le premier m'est tombé sous la main lors de ma visite mensuelle à la Fnac de ma ville. Et franchement j'ai adoré, je l'ai dévorée en une heure hors du temps et de la réalité. Mais quelle à été ma surprise quand je le vois ici, classé comme Bd érotique!! Oo? Il faut reconnaitre que le sexe est largement évoqué dans cette relation amoureuse, mais n'est-ce pas simplement du réalisme ? Je n'y vois pas d'érotisme et encore moins de la pornographie... . Je trouve d'ailleurs que le dessin est tout à fait approprié et souligne la fraicheur du ton. Ainsi le récit ne tombe pas dans l'étalage de scène érotique. C'est avant tout une histoire d'amour contemporaine racontée avec la vision d'une jeune femme bien dans sa tête et son corps. Je la trouve beaucoup moins dégradante qu'une Cixi ou autre héroïne bien en "forme" de la Bd. Je m'y suis parfaitement identifié. Peut-être est-ce pour ça que j'ai tant aimé... Je le conseille à toute les femmes de 16 à 77 ans (Je préfère d'ailleurs cette vision de l'amour et du sexe, peut-être un peu crue ; que celles que l'on peut lire dans les magazines féminin et qui ne sont qu'un étalage d'idée préconçues, toutes faites, qui n'ont rien à voir avec la réalité) Je le conseille aussi aux hommes : il faut bien qu'ils nous connaissent un peu mieux...
Happy Sex
HA HA HA. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas autant poilée à la lecture d'une BD ! Pourtant ce n'était pas gagné d'avance... le cocktail humour et sexe est explosif et atteint généralement des sommets de vulgarité (façon Bigard), ressert des blagues éculées (façon Dany), et racole généralement le chaland avec des jeunes femmes girondes et dénudées à travers un érotisme plus ou moins soft de bas étage. Mais Zep réussit le tour de force de faire une BD qui parle de sexe sans jamais être vulgaire ni racoleur, tout en étant novateur et vraiment très, très drôle. Je ris encore rien que de penser à certains gags... Zep aime ses personnages, les respecte et leur porte un regard tendre et complètement décomplexé. Il ne cherche pas à stimuler les hormones de ses lecteurs mais à apporter un regard plein de dérision sur la sexualité de ses contemporains. Une vraie réussite ! Et, oui, Hervé à raison : c'est un album à lire à deux... fous rires assurés (comment ça ça sent le vécu ?). :)
Le Peuple des endormis
Décidément, j'aime ce que fait Tronchet ! Cette adaptation est absolument géniale quoique je ne connais pas le roman original. La force de l'œuvre est sans nul doute le Marquis de Dunan qui est l'un des personnages les plus charismatiques que je connaisse. J'adore son caractère et surtout sa folie. Il éclipse facilement le pauvre Jean qui n'est finalement qu'un spectateur dans une histoire qui le dépasse. Le dessin est merveilleux et retranscrit bien l'atmosphère étrange qui plane dans le récit. Les deux tomes sont captivants du début jusqu'à la fin.
Magasin général
Il est bien dangereux et risqué de donner un avis sur une bd en cours... Mais jusque-là, le nouveau volume chaque année m'a plu systématiquement ! C'est toujours aussi fin, mignon, surprenant... L'histoire est peut-être gentille/douce pour certains mais il n'empêche qu'elle est toujours bien narrée et assez originale, le dessin est superbe, vraiment exceptionnel ! Je regrette parfois un petit manque d'action mais je m'interdis de mettre le max d'étoiles plus parce qu'il manque le dernier volume !
Le Signe de la Lune
Ce conte sombre m'a transportée ailleurs le temps de sa lecture. Cette BD n'a pas la prétention d'être autre chose qu'un conte pour adultes : hors du temps, hors de nos frontières, dans un pays aux règles étranges et aux personnages parfois magiques. J'ai apprécié le découpage en 2 parties de l'histoire, offrant une cassure au récit. Certes, l'histoire reste simple : 2 hommes qui se battent pour l'amour d'une seule femme. Mais tant par les personnages secondaires, dont la Lune, que par les situations qu'ils vivent, j'ai trouvé, contrairement à nombre d'autres lecteurs, que cette histoire avait quelque chose d'original. Quant au dessin ! Quelle merveille ! Les personnages sont expressifs, les décors somptueux avec de très beaux effets de lumières, les grandes cases splendides. Suis-je la seule à regretter que cet album ne soit pas en couleurs ? Aux vues de la couverture, j'imagine qu'il aurait pu être encore plus beau... Un beau conte, sombre et envoutant, magnifiquement illustré.
Terre de feu
Ce nouveau western en Terre de feu se révèle assez vite passionnant. J'ai tout de suite admiré la beauté des lieux quand les icebergs se disloquent dans le passage. On est envouté par une certaine atmosphère fort étrange d'autant que le dessin dynamique colle à merveille avec l'ensemble. Il est question également de massacre d'indiens dans une ambiance oppressante faite de règlement de compte et de vengeance. L'archer rouge semble être le seul qui résiste. L'histoire va se complexifier peu à peu avec l'arrivée de nouveaux personnages qui vont prendre le pas. Cela va rendre le récit très intéressant car on ne connait pas encore tous les enjeux. Cela semble prometteur car cela nous emmène là où on ne s'y attend pas. Il y a déjà plusieurs rebondissements. Dernièrement, j'avais été séduit par Rio Negro qui situe l'histoire à la même époque et presque dans les mêmes lieux à savoir l'Amérique du Sud. En tout cas, cela me semble bien mieux que la série Cap Horn trop figé. C'est plutôt agréable de découvrir les richesses du nouveau western. Il utilise certes les codes du genre mais va beaucoup plus loin. C'est bien cette démarche qui me fascine. Malheureusement, cette série qui avait du potentiel a été abandonné. Je ne peux conseiller légitimement l'achat dans ces conditions.
Pascin
Quelle perle à côté de laquelle j’ai failli passer. Typiquement le genre de bouquin vers lequel je ne me serais pas dirigé si j’avais dû l’acheter. C’est uniquement sur la renommée de l’auteur, que je connais assez peu, et sur ma volonté, voire le défi, à surmonter ma répugnance au dessin que j’ai décidé de l’emprunter (j'ai commencé par La Java Bleue que j'ai eu la chance de lire en couleur). Et là quelle claque ! Après une entrée en matière pas réellement engageante, j’ai littéralement été emporté par le tourbillon de la vie de Pascin, bien qu’il n’y ait pas d’histoire à proprement parler. La Java bleue nous montre Pascin tombant amoureux. Loin de se transformer en amoureux transi, il se montre au contraire plus « bandeur » que jamais, devenant littéralement une bête de sexe. Vous l’aurez compris, le récit tourne plus autour de la pornographie que de l’amour chevaleresque. Cependant, et c’est là tout le talent de Sfar, impossible de décrocher avant le mot final. La narration, parfaite, parvient à rendre les scènes crues plus que simplement émoustillantes, ces scènes ont le don de rendre les personnages réellement attachants, Pascin en particulier. Mais il serait injuste de ne rendre gloire qu’au scénario, tant le dessin contribue à faire de cette œuvre ce qu’elle est, c'est-à-dire quelque chose de grandiose. Sfar use de différents styles, alternant entre le hachuré et la peinture. Du coup, on obtient une oeuvre riche visuellement et très prenante grâce à son cachet visuel qui me dérangeait au départ. Même avis pour l'intégrale, écrite avant La Java Bleue mais que j'ai lue après. On s'approche beaucoup de la pornographie sans y rentrer autant que Sfar l'a fait par la suite. C'est peut être légèrement moins prenant que La Java Bleue mais c'est à mon avis dû au manque de couleur de l'intégrale. Au final, une oeuvre presque culte (j'attends de la relire avant de changer la cote). Le talent de narrateur de Sfar fait vraiment toute la différence. Si vous avez le choix, préférez la version colorisée qui apporte un gros plus à cette BD.
Azrayen'
Après avoir lu Secrets : L'écorché dont le scénario de Giroud m'avait beaucoup plu, je me suis empressé d'emprunter ce diptyque à la médiathèque. Une fois de plus, Franck Giroud livre ici un scénario particulièrement bien ficelé et très documenté comme en témoigne la vingtaine de pages narrant l'origine et la manière dont cet album est né. Ce supplément du tome 2 offre d'ailleurs une réelle profondeur à cette BD car on comprend mieux comment la trame de l'histoire et les différents personnages ont pris forme. Sur un sujet aussi sensible que celui de la guerre d'Algérie, il aurait été facile de tomber dans le piège du cliché aussi bien d'un côté que de l'autre. Giroud ne tombe pas dedans et base l'histoire autour d'une anecdote mettant en relief toute l'absurdité de la guerre et donne son point de vue sur les éléments qui ont conduit la France à sa perte. Au niveau du dessin, le trait de Lax colle parfaitement au récit. Chaque personnage dispose ainsi d'une vraie "tronche" en adéquation avec leur caractère respectif. Les couleurs à base d'ocre et de sépias immergent également le lecteur dans ces magnifiques paysages de l'Algérie. Un album d'utilité publique. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7,5/10 NOTE GLOBALE : 16/20
Kenshin le Vagabond
Kenshin se distingue sur bien des points des shonen mangas traditionnels. Tout d'abord, le héros a presque 30 ans (même s'il semble, physiquement, en avoir 22). C'est un homme fait, pas un adolescent en construction. Il arrive avec un passé chargé d'engagements politiques et de drames humains d'un réalisme inhabituels dans des séries pour adolescents. Ensuite, l'époque à laquelle se déroule l'histoire, l'Ere Meiji, correspond aux débuts du japon moderne et implique d'aborder de nombreux thèmes historiques et sociaux avec lesquels l'auteur prend parfois quelques libertés mais dont il respecte le contexte et les mentalités. Enfin, ses opposants sont également des adultes rescapés d'une époque politiquement troublée et on a plus l'impression d'assister à des confrontations d'idéaux qu'à des luttes entre bien et mal. Tout ceci, auquel s'ajoute les sentiments (traités de manière trop pudique, cependant) entre Kenshin et Kaoru, donne une oeuvre certes destinée aux adolescents mais psychologiquement assez fouillée, avec des enjeux humains très prenants, même pour un public adulte. A un moment, cependant, l'auteur verse un peu plus dans le shonen traditionnel, avec série d'ennemis à abattre et combats surhumains. Je suis un peu moins cliente de cette partie qui traîne un peu en longueur, même si Watsuki parvient à la traiter avec une certaine maturité. Les dessins, eux, sont sublimes dès les premières planches. La mise en scène des combats est réalisée avec brio, la clarté de l'action est stupéfiante. Ceci s'avère d'autant plus impressionnant qu'il s'agit de la première série d'un auteur d'une vingtaine d'années. Le mélange de ses influences américaines et japonaises est particulièrement bien digéré et donne lieu à un style personnel à nul autre pareil. Bref, loin de moi l'idée de faire passer cette série d'action pour un récit psychologico-romantique teinté d'analyse politique mais il faut bien reconnaître que Kenshin est, avec ses thématiques humanistes, ses personnages intelligents et charismatiques et son message généreux, une série à part dans l'univers du shonen, et une des rares qui parvient à me prendre encore aux tripes malgré mon adolescence relativement lointaine. Une bonne surprise, et un coup de coeur.
Airborne 44
Ce diptyque est franchement génial : mon avis est sans appel. C'est digne d'une vraie production hollywoodienne : à quand le film au cinéma ? Le scénario est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Que dire également du dessin sublimement réaliste jusque dans les moindres détails ! Les visages sont beaux et les corps bien proportionnés : du sans faute ! On se croirait vraiment dans la neige perdu au milieu des Ardennes. Oui, le graphisme me convient à merveille. Quand on fait la comparaison avec la vulgaire ligne claire, on se rend compte qu'il n'y a pas photo. Cependant, à chacun son avis sur la question. Je me suis interrogé sur l'auteur qui a un réel talent, en tout cas hors du commun. En fait, j'avais déjà lu une de ces oeuvres que j'avais déjà apprécié dans la collection Vécu chez Glénat à savoir Mémoire de cendres. L'auteur maîtrise à merveille le genre de récit historique. Il y a un véritable travail de recherche que l'on sent. Par ailleurs, les dialogues entre les personnages sont intéressants. Cela va pour une fois plus loin que les clichés du genre. J'ai trouvé la fin un peu confuse. On ne sait pas trop bien ce qui se passe et qui tire dans la dernière scène d'action. Pour autant, ce n'est pas trop grave car la qualité saute aux yeux. Quand on referme cette bd, on reste encore scotché devant tant de virtuosité. Cela fait plaisir de rencontrer une telle qualité de temps en temps. Si seulement, cela pouvait se faire plus souvent...