Très agréable surprise que cette bande dessinée.
Dans la lignée des bd des années 50 style, d'ailleurs les références y sont nombreuses (voir l'hommage discret à la "marque jaune", page 21, ou encore à Spirou, page 25), cet album doit ravir tout les nostalgiques de cette époque.
Certes, le récit repose entièrement sur les épaules (ou plutôt le buste fort généreux) de Margot mais le côté naïf du scénario est rapidement effacé par un dessin efficace.
Adepte de la période "ligne claire", j'ai été vite séduit par cette aventure assez improbable mais bien ficelée.
En outre, l'objet éditorial rentre dans les "canons" de l'époque avec les pages bleues (comme les "tintin" d'époque) en ouverture, et le dossier en fin d'album mérite toute notre attention (ah! Margot dessinée par Romain Hugault)
Bref, une lecture très fluide, un dessin classique avec une pointe d'érotisme à la Vadim (Margot ne peut vous laisser indifférent) et un scénario qui, s'il ne casse pas trois pattes à un canard, tient la route grâce à deux dessinateurs doués.
« Un légionnaire mange quand il peut, marche tant qu’il peut et, s’il se couche, c’est pour mourir. » A la lecture de cet album, l’on constate en effet que la Légion étrangère est tout sauf une sinécure. Marcher à travers le désert des jours durant, sous un soleil de plomb, et risquer à tout moment de tomber dans une embuscade des rebelles indépendantistes algériens, c’est là le lot quotidien du légionnaire…
Le scénario manque sans doute quelque peu de profondeur. L’on suit un bataillon de légionnaires, l’on assiste à des escarmouches d’intensité variable, l’on prend note de l’existence de la rancune tenace d’un soldat vis-à-vis de son capitaine, et c’est à peu près tout.
Le dessin par contre est un véritable régal, un spectacle magnifique, un superbe exemple de ce dont Battaglia était capable !
Remarque : J’ai, pour ma part, dû fureter dans pas mal de boutiques de bd d’occasion pour trouver cet album édité fin des années 70. Je viens de constater que les éditions Mosquito prévoient une réédition pour avril 2010, et je m’en réjouis : cet album le méritait !
Une bande de lansquenets erre sur la route au plus profond de l’hiver, affamée, transie et traquée par les loups. Arrivés dans un hameau, les mercenaires espèrent y trouver gîte et couvert. Mais les indigènes ne l’entendent pas ainsi et conseillent vivement à la troupe de passer son chemin. Le ton monte et la négociation tourne court. Aussi, les mercenaires décident de prendre d’assaut le petit village. Les paysans, pour leurs parts, n’ont d’autre choix que de prendre les armes pour défendre leurs biens.
Le dessin est très soigné, quoique certaines scènes en mouvement donnent, il est vrai, une impression de raideur.
Les décors, costumes et accessoires sont parfaitement détaillés. Les personnages usent du parler de l’époque. L’on est véritablement immergé par la violence, tiraillé entre l’absence totale de pitié et de scrupules des soudards, d’une part, et la lutte des croquants pour leur survie, d’autre part. Bref, ce qui m’a tant plu dans cet album, c’est l’ambiance qui y est admirablement retranscrite !
Une bonne série de western. Les histoires sont passionnantes bien que classiques. En même temps, faire de l'original avec un genre aussi vieux c'est pratiquement impossible ! La force du scénariste est de faire une narration fluide et de créer des personnages intéressants comme le type qui a un bout de fer sur la tête. Le dessin est excellent et permet rapidement de rentrer dans l'atmosphère de la série.
La seule chose qui m'a dérangé c'est le tome 2. Il n'est pas mauvais, mais tout se passe trop rapidement. On dirait deux tomes qui auraient été résumés en un seul. De plus, je n'ai pas aimé les passages de philosophie indienne dans le 5 (ça m'a toujours ennuyé), mais hormis ça je n'ai rien à dire contre 'Bouncer' !
Le tome 6 est sans aucun doute mon préféré jusqu'à maintenant. J'ai bien envie de connaître la suite qui vient de sortir.
Après la lecture du 1er tome.
On est un cran au dessus de L'Aigle sans orteils.
Le récit est multiple : on a en fait deux histoires parallèles aussi intéressantes l'une que l'autre. Le vélo est le lien central même si il est lointain.
Lax ne fait pas dans le jovial, ses personnages en bavent. C'est certainement ce qui les rend encore plus attachants car on souffre avec eux.
Graphiquement, Lax n'est plus à présenter, c'est superbe comme de coutume.
J'attends avec impatience la suite.
Au niveau notation, j'en ai gardé sous le coude, je n'hésiterai pas à monter la note à 5 si la suite est du même niveau.
"Pain d’Alouette" est une superbe BD qui ne demande qu'à confirmer sur la continuité.
Je suis ravi de ma lecture de ce premier Tome. Les faits historiques sont évoqués habilement sans longueur. Le récit s'adresse autant aux jeunes qu'aux adultes. Les premiers sont captivés par la rudesse du mode de vie des premiers Canadiens et des Amérindiens. Les quelques scènes de violence sont illustrées sobrement, mais témoignent de la férocité des combats. Au départ, le visage de Pierre-Esprit n'a pas plu à ma fille de 10 ans, mais ses aventures l'ont rendu attachant. Le graphisme des personnages n'est pas complaisant, mais réussi bien à transmettre leur caractère.
Le contexte historique et politique dans lequel a évolué la Nouvelle-France du 17e est subtilement présenté : les alliances amérindiennes, la fragile colonie hollandaise au Sud ou la présence des huguenots en Amérique. La réalité de cette époque est dépeinte adroitement et nous aide à mieux comprendre la vie de Radisson.
Il aurait été intéressant d'en apprendre davantage sur la captivité de Radisson parmi les Iroquois. Nous attendons la suite.
Avec « Airborne 44 », Philippe Jarbinet a créé un dytique au parfum de guerre, d’authenticité et de rapports humains. Déjà amateur du film « Il faut sauver le soldat Ryan » ou encore de la série « Band of Brothers », je me suis tout naturellement dirigé vers ces deux bandes dessinées. L’auteur et l’éditeur ont eu en effet la bonne idée de faire paraître les deux tomes à la même date. Pas d’attente insoutenable ou de série abandonnée donc ce qui est assez agréable pour être noté.
Le dessin est une vraie réussite. Jarbinet a effectué un véritable travail d’archive et de documentation afin de dessiner les véhicules, les uniformes et les armes de la Deuxième Guerre Mondiale avec précision. Le graphisme est vraiment beau alliant dynamisme et douceur du trait et ce malgré le contexte de guerre de la série. Le rendu de la neige est très impressionnant et donne presque froid.
Si je devais trouver un léger point faible à cette série, je choisirai les personnages qui ne sont pas très charismatiques. Mais quand on y réfléchit, le charisme a-t-il sa place dans un récit historique mettant en scène des hommes et des femmes normaux, comme vous vous et moi ? Pas vraiment selon moi. Pas de vrai héros dans cette histoire, mais des êtres humains qui cherchent du réconfort et la survie.
Le scénario est bien construit. Le premier tome est une introduction qui nous présente les personnages, leur passé et le contexte. Le second tome est nettement plus orienté vers l’action avec quelques joutes contre les SS et le véritable nœud de l’intrigue.
La qualité est au rendez-vous. Jarbinet mélange habilement l’histoire avec un grand H et la fiction, à tel point qu’on se surprend à y croire, à penser que ces événements ont eu lieu.
« Airborne 44 » est une bonne série dans la veine des films et séries à succès sur la Seconde Guerre Mondiale. Les amateurs du genre peuvent se laisser tenter, les autres aussi. « Airborne 44 » est une série tout public qui plaira à beaucoup. Une bonne idée de cadeau de noël !
Un Marini en grande forme qui nous propose ces Aigles de Rome !
En effet, après lecture des 2 premiers tomes, on est en droit d'espérer une série de haute facture ! Jusqu'ici, dessin et scénario tiennent parfaitement la route ; espérons juste qu'il ne nous bâclera pas le boulot avec un dernier tome miteux, comme il l'avait fait avec Rapaces dont j'avais pourtant adoré les premiers tomes.
Côté cuisine, si Marini utilise toujours les mêmes ingrédients (rebondissements, familles un peu spéciales, sexe et rêve de pouvoir), le cadre change cette fois-ci pour se situer pendant la Rome antique. Et ça nous donne quoi comme pizza me direz-vous ? Je pencherais pour une Vesuvio bien relevée qui vous titille la papille et les sens.
Car la force de cette série est en effet de sortir des clichés de cette période rude trop souvent magnifiée par des péplums à paillettes. Là, les batailles sont saignantes, les bas-fonds de Rome purulents, et le sexe et la luxure omniprésents : la Rome décadente dans toute sa "splendeur". Au moins les scènes de sexe ont elles un sens (quoi que dans certaines orgies, pour trouver le sens...), loin de la tendance actuelle qui nous en place dans tous les coins sans que cela est vraiment ni queue ni tête (hahaha... en forme le PAco aujourd'hui)
Et pour parfaire cette ambiance, on retrouve le coup de crayon et les couleurs magnifiques de Marini. C'est toujours aussi agréable à l'œil, soigné, chaud dans les tons quand cela s'avère nécessaire, et d'une froideur prégnante quand il le faut, comme pour les forêts Germaniques par exemple.
L'histoire quant à elle, même engoncée dans la grande Histoire fonctionne très bien. La richesse des détails et le vocabulaire utilisés rendent parfaitement tangible le récit de ces deux frères de sang qui vont devoir apprendre à se connaître avant de s'apprécier. Reste que chacun des deux a sa part d'ombre et un destin à réaliser... Si les grandes lignes semblent toutes tracées, on sent bien que rien n'est joué d'avance pour autant, pour notre plus grand plaisir...
S'il faut émettre une réserve, elle concerne la narration. Les transitions entre les différentes périodes où se déroule l'histoire sont parfois un peu brusques et à peine assez marquées, ce qui fait qu'on est parfois déconcerté en tournant la page... Car si parfois, les années sont clairement indiquées, ce n'est pas toujours le cas, et du coup, on se rattrape comme on peut pour reprendre le fil du récit. Mais bon, attention, la narration générale est très bonne et le récit fluide.
Un très bon cru Marini, donc !
J'ai véritablement été contaminée par Tatanka ! Quand on commence cette BD, on ne peut plus la lâcher. Le scénario est très bien construit, sans abondance de personnages, ni histoire trop complexe. L'intensité va crescendo avec les tomes, suivant la montée en puissance de l'épidémie et les transformations de la maladie, avec certes un dernier tome à part.
Côté dessin, ce n'est pas transcendant mais ça colle parfaitement à l'histoire. C'est efficace.
Je tiens à souligner en revanche la beauté des différentes couvertures.
Ce thriller parasitologique ravira les amateurs du genre, comme moi.
Et puis, c'est plutôt d'actualité, non ? ;-)
Voici un nouveau western au ton parfaitement décalé comme je les aime... Cette fois David B, après Blain et Dumontheuil, se penche sur le genre. Il avait déjà expérimenté le sujet dans l’excellent Hiram Lowatt & Placido au style proche du film Dead man de Jim Jarmush. Au dessin, on trouve un Hugues Micol plutôt inspiré maniant parfaitement le noir et blanc. Cette histoire bénéficie de quelques bonnes trouvailles…
Première originalité du genre : le dépaysement. Plutôt que de s’intéresser à l’ouest américain et à ses « rattlesnake », Micol et David B installent leur récit au sud de l’Argentine en Patagonie plus précisément sur la terre des gauchos. Des mercenaires américains sans foi ni loi y sont venus exterminer les Indiens locaux.
Deuxième originalité : les personnages tous plus inquiétants les uns que les autres. Tout d’abord : Lord Wales -qui a en fait un nom bien plus compliqué- personnage étrange toujours protégé par un livre reprenant les exploits du Roi Arthur. Son compagnon est un certain Lowatt (un nom qui revient une nouvelle fois dans le monde de David B) qui en plus de son activité de tueur écrit des récits de western improbables. On peut y ajouter des sœurs bien mystérieuses, un lord tyrannique possédant un manoir isolé et un Indien insaisissable, le fameux « archer rouge ». Tous ces personnages se croisent dans une atmosphère sinistre, faite d’interrogations et de tension nerveuse.
Le second opus se penche un peu plus sur les noctambules ce groupe de tueurs chiliens chargés de réprimer dans le sang toute velléité de révolution sociale et qui portent des surnoms aussi improbables qu’inquiétants que ce soit : l’Oreiller, l’Insomniaque, Minuit ou encore l’étoile. Si la révolution sociale semble gronder dans les campagnes, les Noctambules semblent bien prêts à la réprimer. Les auteurs nous entraînent dans un étrange huis clos où la lutte avec l’archer rouge qui a perdu son arc et les tueurs d’Indiens se fait plus dramatique et aussi onirique.
Les anciens personnages du premier tome, comme Lord Wales, Nathan Lowatt (dont on apprend au passage qu’il a tué son frère Hiram), Lord Hexam ou encore les sœurs Panine, sont moins présents ou même totalement absents. Les auteurs ne nous donnent d’ailleurs que peu d’indices sur les mystères qui les entourent.Enfin, de nouveaux personnages font leur apparition comme cet étrange nain du nom d’Oberon Gris qui semble connaître bien des choses ou encore l’atypique membre du conseil rouge Pleine Lune…
Au dessin, Hugues Micol, grâce à des teintes de gris très expressionnistes arrive parfaitement à retraduire cette atmosphère faîte de mystères et d’inquiétudes.
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Les Enquêtes Auto de Margot
Très agréable surprise que cette bande dessinée. Dans la lignée des bd des années 50 style, d'ailleurs les références y sont nombreuses (voir l'hommage discret à la "marque jaune", page 21, ou encore à Spirou, page 25), cet album doit ravir tout les nostalgiques de cette époque. Certes, le récit repose entièrement sur les épaules (ou plutôt le buste fort généreux) de Margot mais le côté naïf du scénario est rapidement effacé par un dessin efficace. Adepte de la période "ligne claire", j'ai été vite séduit par cette aventure assez improbable mais bien ficelée. En outre, l'objet éditorial rentre dans les "canons" de l'époque avec les pages bleues (comme les "tintin" d'époque) en ouverture, et le dossier en fin d'album mérite toute notre attention (ah! Margot dessinée par Romain Hugault) Bref, une lecture très fluide, un dessin classique avec une pointe d'érotisme à la Vadim (Margot ne peut vous laisser indifférent) et un scénario qui, s'il ne casse pas trois pattes à un canard, tient la route grâce à deux dessinateurs doués.
L'Homme de la Légion
« Un légionnaire mange quand il peut, marche tant qu’il peut et, s’il se couche, c’est pour mourir. » A la lecture de cet album, l’on constate en effet que la Légion étrangère est tout sauf une sinécure. Marcher à travers le désert des jours durant, sous un soleil de plomb, et risquer à tout moment de tomber dans une embuscade des rebelles indépendantistes algériens, c’est là le lot quotidien du légionnaire… Le scénario manque sans doute quelque peu de profondeur. L’on suit un bataillon de légionnaires, l’on assiste à des escarmouches d’intensité variable, l’on prend note de l’existence de la rancune tenace d’un soldat vis-à-vis de son capitaine, et c’est à peu près tout. Le dessin par contre est un véritable régal, un spectacle magnifique, un superbe exemple de ce dont Battaglia était capable ! Remarque : J’ai, pour ma part, dû fureter dans pas mal de boutiques de bd d’occasion pour trouver cet album édité fin des années 70. Je viens de constater que les éditions Mosquito prévoient une réédition pour avril 2010, et je m’en réjouis : cet album le méritait !
Shosha
Une bande de lansquenets erre sur la route au plus profond de l’hiver, affamée, transie et traquée par les loups. Arrivés dans un hameau, les mercenaires espèrent y trouver gîte et couvert. Mais les indigènes ne l’entendent pas ainsi et conseillent vivement à la troupe de passer son chemin. Le ton monte et la négociation tourne court. Aussi, les mercenaires décident de prendre d’assaut le petit village. Les paysans, pour leurs parts, n’ont d’autre choix que de prendre les armes pour défendre leurs biens. Le dessin est très soigné, quoique certaines scènes en mouvement donnent, il est vrai, une impression de raideur. Les décors, costumes et accessoires sont parfaitement détaillés. Les personnages usent du parler de l’époque. L’on est véritablement immergé par la violence, tiraillé entre l’absence totale de pitié et de scrupules des soudards, d’une part, et la lutte des croquants pour leur survie, d’autre part. Bref, ce qui m’a tant plu dans cet album, c’est l’ambiance qui y est admirablement retranscrite !
Bouncer
Une bonne série de western. Les histoires sont passionnantes bien que classiques. En même temps, faire de l'original avec un genre aussi vieux c'est pratiquement impossible ! La force du scénariste est de faire une narration fluide et de créer des personnages intéressants comme le type qui a un bout de fer sur la tête. Le dessin est excellent et permet rapidement de rentrer dans l'atmosphère de la série. La seule chose qui m'a dérangé c'est le tome 2. Il n'est pas mauvais, mais tout se passe trop rapidement. On dirait deux tomes qui auraient été résumés en un seul. De plus, je n'ai pas aimé les passages de philosophie indienne dans le 5 (ça m'a toujours ennuyé), mais hormis ça je n'ai rien à dire contre 'Bouncer' ! Le tome 6 est sans aucun doute mon préféré jusqu'à maintenant. J'ai bien envie de connaître la suite qui vient de sortir.
Pain d'Alouette
Après la lecture du 1er tome. On est un cran au dessus de L'Aigle sans orteils. Le récit est multiple : on a en fait deux histoires parallèles aussi intéressantes l'une que l'autre. Le vélo est le lien central même si il est lointain. Lax ne fait pas dans le jovial, ses personnages en bavent. C'est certainement ce qui les rend encore plus attachants car on souffre avec eux. Graphiquement, Lax n'est plus à présenter, c'est superbe comme de coutume. J'attends avec impatience la suite. Au niveau notation, j'en ai gardé sous le coude, je n'hésiterai pas à monter la note à 5 si la suite est du même niveau. "Pain d’Alouette" est une superbe BD qui ne demande qu'à confirmer sur la continuité.
Radisson
Je suis ravi de ma lecture de ce premier Tome. Les faits historiques sont évoqués habilement sans longueur. Le récit s'adresse autant aux jeunes qu'aux adultes. Les premiers sont captivés par la rudesse du mode de vie des premiers Canadiens et des Amérindiens. Les quelques scènes de violence sont illustrées sobrement, mais témoignent de la férocité des combats. Au départ, le visage de Pierre-Esprit n'a pas plu à ma fille de 10 ans, mais ses aventures l'ont rendu attachant. Le graphisme des personnages n'est pas complaisant, mais réussi bien à transmettre leur caractère. Le contexte historique et politique dans lequel a évolué la Nouvelle-France du 17e est subtilement présenté : les alliances amérindiennes, la fragile colonie hollandaise au Sud ou la présence des huguenots en Amérique. La réalité de cette époque est dépeinte adroitement et nous aide à mieux comprendre la vie de Radisson. Il aurait été intéressant d'en apprendre davantage sur la captivité de Radisson parmi les Iroquois. Nous attendons la suite.
Airborne 44
Avec « Airborne 44 », Philippe Jarbinet a créé un dytique au parfum de guerre, d’authenticité et de rapports humains. Déjà amateur du film « Il faut sauver le soldat Ryan » ou encore de la série « Band of Brothers », je me suis tout naturellement dirigé vers ces deux bandes dessinées. L’auteur et l’éditeur ont eu en effet la bonne idée de faire paraître les deux tomes à la même date. Pas d’attente insoutenable ou de série abandonnée donc ce qui est assez agréable pour être noté. Le dessin est une vraie réussite. Jarbinet a effectué un véritable travail d’archive et de documentation afin de dessiner les véhicules, les uniformes et les armes de la Deuxième Guerre Mondiale avec précision. Le graphisme est vraiment beau alliant dynamisme et douceur du trait et ce malgré le contexte de guerre de la série. Le rendu de la neige est très impressionnant et donne presque froid. Si je devais trouver un léger point faible à cette série, je choisirai les personnages qui ne sont pas très charismatiques. Mais quand on y réfléchit, le charisme a-t-il sa place dans un récit historique mettant en scène des hommes et des femmes normaux, comme vous vous et moi ? Pas vraiment selon moi. Pas de vrai héros dans cette histoire, mais des êtres humains qui cherchent du réconfort et la survie. Le scénario est bien construit. Le premier tome est une introduction qui nous présente les personnages, leur passé et le contexte. Le second tome est nettement plus orienté vers l’action avec quelques joutes contre les SS et le véritable nœud de l’intrigue. La qualité est au rendez-vous. Jarbinet mélange habilement l’histoire avec un grand H et la fiction, à tel point qu’on se surprend à y croire, à penser que ces événements ont eu lieu. « Airborne 44 » est une bonne série dans la veine des films et séries à succès sur la Seconde Guerre Mondiale. Les amateurs du genre peuvent se laisser tenter, les autres aussi. « Airborne 44 » est une série tout public qui plaira à beaucoup. Une bonne idée de cadeau de noël !
Les Aigles de Rome
Un Marini en grande forme qui nous propose ces Aigles de Rome ! En effet, après lecture des 2 premiers tomes, on est en droit d'espérer une série de haute facture ! Jusqu'ici, dessin et scénario tiennent parfaitement la route ; espérons juste qu'il ne nous bâclera pas le boulot avec un dernier tome miteux, comme il l'avait fait avec Rapaces dont j'avais pourtant adoré les premiers tomes. Côté cuisine, si Marini utilise toujours les mêmes ingrédients (rebondissements, familles un peu spéciales, sexe et rêve de pouvoir), le cadre change cette fois-ci pour se situer pendant la Rome antique. Et ça nous donne quoi comme pizza me direz-vous ? Je pencherais pour une Vesuvio bien relevée qui vous titille la papille et les sens. Car la force de cette série est en effet de sortir des clichés de cette période rude trop souvent magnifiée par des péplums à paillettes. Là, les batailles sont saignantes, les bas-fonds de Rome purulents, et le sexe et la luxure omniprésents : la Rome décadente dans toute sa "splendeur". Au moins les scènes de sexe ont elles un sens (quoi que dans certaines orgies, pour trouver le sens...), loin de la tendance actuelle qui nous en place dans tous les coins sans que cela est vraiment ni queue ni tête (hahaha... en forme le PAco aujourd'hui) Et pour parfaire cette ambiance, on retrouve le coup de crayon et les couleurs magnifiques de Marini. C'est toujours aussi agréable à l'œil, soigné, chaud dans les tons quand cela s'avère nécessaire, et d'une froideur prégnante quand il le faut, comme pour les forêts Germaniques par exemple. L'histoire quant à elle, même engoncée dans la grande Histoire fonctionne très bien. La richesse des détails et le vocabulaire utilisés rendent parfaitement tangible le récit de ces deux frères de sang qui vont devoir apprendre à se connaître avant de s'apprécier. Reste que chacun des deux a sa part d'ombre et un destin à réaliser... Si les grandes lignes semblent toutes tracées, on sent bien que rien n'est joué d'avance pour autant, pour notre plus grand plaisir... S'il faut émettre une réserve, elle concerne la narration. Les transitions entre les différentes périodes où se déroule l'histoire sont parfois un peu brusques et à peine assez marquées, ce qui fait qu'on est parfois déconcerté en tournant la page... Car si parfois, les années sont clairement indiquées, ce n'est pas toujours le cas, et du coup, on se rattrape comme on peut pour reprendre le fil du récit. Mais bon, attention, la narration générale est très bonne et le récit fluide. Un très bon cru Marini, donc !
Tatanka
J'ai véritablement été contaminée par Tatanka ! Quand on commence cette BD, on ne peut plus la lâcher. Le scénario est très bien construit, sans abondance de personnages, ni histoire trop complexe. L'intensité va crescendo avec les tomes, suivant la montée en puissance de l'épidémie et les transformations de la maladie, avec certes un dernier tome à part. Côté dessin, ce n'est pas transcendant mais ça colle parfaitement à l'histoire. C'est efficace. Je tiens à souligner en revanche la beauté des différentes couvertures. Ce thriller parasitologique ravira les amateurs du genre, comme moi. Et puis, c'est plutôt d'actualité, non ? ;-)
Terre de feu
Voici un nouveau western au ton parfaitement décalé comme je les aime... Cette fois David B, après Blain et Dumontheuil, se penche sur le genre. Il avait déjà expérimenté le sujet dans l’excellent Hiram Lowatt & Placido au style proche du film Dead man de Jim Jarmush. Au dessin, on trouve un Hugues Micol plutôt inspiré maniant parfaitement le noir et blanc. Cette histoire bénéficie de quelques bonnes trouvailles… Première originalité du genre : le dépaysement. Plutôt que de s’intéresser à l’ouest américain et à ses « rattlesnake », Micol et David B installent leur récit au sud de l’Argentine en Patagonie plus précisément sur la terre des gauchos. Des mercenaires américains sans foi ni loi y sont venus exterminer les Indiens locaux. Deuxième originalité : les personnages tous plus inquiétants les uns que les autres. Tout d’abord : Lord Wales -qui a en fait un nom bien plus compliqué- personnage étrange toujours protégé par un livre reprenant les exploits du Roi Arthur. Son compagnon est un certain Lowatt (un nom qui revient une nouvelle fois dans le monde de David B) qui en plus de son activité de tueur écrit des récits de western improbables. On peut y ajouter des sœurs bien mystérieuses, un lord tyrannique possédant un manoir isolé et un Indien insaisissable, le fameux « archer rouge ». Tous ces personnages se croisent dans une atmosphère sinistre, faite d’interrogations et de tension nerveuse. Le second opus se penche un peu plus sur les noctambules ce groupe de tueurs chiliens chargés de réprimer dans le sang toute velléité de révolution sociale et qui portent des surnoms aussi improbables qu’inquiétants que ce soit : l’Oreiller, l’Insomniaque, Minuit ou encore l’étoile. Si la révolution sociale semble gronder dans les campagnes, les Noctambules semblent bien prêts à la réprimer. Les auteurs nous entraînent dans un étrange huis clos où la lutte avec l’archer rouge qui a perdu son arc et les tueurs d’Indiens se fait plus dramatique et aussi onirique. Les anciens personnages du premier tome, comme Lord Wales, Nathan Lowatt (dont on apprend au passage qu’il a tué son frère Hiram), Lord Hexam ou encore les sœurs Panine, sont moins présents ou même totalement absents. Les auteurs ne nous donnent d’ailleurs que peu d’indices sur les mystères qui les entourent.Enfin, de nouveaux personnages font leur apparition comme cet étrange nain du nom d’Oberon Gris qui semble connaître bien des choses ou encore l’atypique membre du conseil rouge Pleine Lune… Au dessin, Hugues Micol, grâce à des teintes de gris très expressionnistes arrive parfaitement à retraduire cette atmosphère faîte de mystères et d’inquiétudes.