Shosha

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

En ces temps-là, des hordes de lansquenets en déroute sillonnaient le pays par petites bandes.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Wallonie

Ils regardaient derrière eux avec inquiétude, la fatigue creusait leurs traits. La désolation de la guerre s'étendait à perte de vue sur des champs abandonnés, où de lourds corbeaux s'abattaient pour mener festin. C'est l'une de ces bandes de soudards qui, poussée par le froid et la faim, un jour de l'hiver 1538, fait halte devant les portes d'une ferme isolée. Mais la misère est grande, les paysans, jugeant les soldats peu nombreux et fourbus et espérant que ceux-ci passeraient leur chemin, refusent leur hospitalité...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1990
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Shosha © Le Lombard 1990
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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29/10/2009 | Pierig
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Par elveen
Note: 3/5

Un récit historique, je me suis dit "ça peut être bien". Le dessin convient très bien à ce genre, et je le trouve très bien exécuté. Les personnages sont tous bien détaillés, il n’y a pas de risque de les confondre. Les corps sont bien faits (je n’ai pas dit beau !), les animaux aussi, et les décors. Rien à redire là-dessus. Et le scénario ? Eh bien, on suit le récit avec intérêt, on se questionne sur la suite des événements, mais seulement le temps de la lecture. Je trouve cet album bien réalisé, mais il ne laissera pas grand souvenir. Hormis, peut-être, la cruauté des personnages. C’est sans doute mon côté fleur bleue, mais j’ai trouvé que ça manquait un peu de réalisme, qu’aucun personnage ne réagisse face à une telle barbarie, une telle brutalité gratuite, hormis Shosha tout à la fin… Les paysannes n’essayent pas de se défendre. À la fin, un soldat protège Shosha, mais auparavant il est cruel comme les autres. Il ne défend qu’elle, sans doute par amour, mais n’a pas dit un mot pour les autres. Cela me laisse perplexe… Je dirais donc que c'est un bon récit historique, mais sans plus.

14/07/2013 (modifier)

Une bande de lansquenets erre sur la route au plus profond de l’hiver, affamée, transie et traquée par les loups. Arrivés dans un hameau, les mercenaires espèrent y trouver gîte et couvert. Mais les indigènes ne l’entendent pas ainsi et conseillent vivement à la troupe de passer son chemin. Le ton monte et la négociation tourne court. Aussi, les mercenaires décident de prendre d’assaut le petit village. Les paysans, pour leurs parts, n’ont d’autre choix que de prendre les armes pour défendre leurs biens. Le dessin est très soigné, quoique certaines scènes en mouvement donnent, il est vrai, une impression de raideur. Les décors, costumes et accessoires sont parfaitement détaillés. Les personnages usent du parler de l’époque. L’on est véritablement immergé par la violence, tiraillé entre l’absence totale de pitié et de scrupules des soudards, d’une part, et la lutte des croquants pour leur survie, d’autre part. Bref, ce qui m’a tant plu dans cet album, c’est l’ambiance qui y est admirablement retranscrite !

18/12/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Le récent avis de Pierig a sorti des méandres les plus profonds de ma mémoire (et de ma bibliothèque) cet ancien album de Marc-Renier. Par conséquent, je serais bien hypocrite de qualifier le scénario de celui-ci d’inoubliable. Cependant, et bien que je partage grandement l’opinion de Pierig, cette relecture s’est révélée bien plus plaisante que je le craignais. Première bonne impression : le trait de Marc-Renier. L’artiste exerce ici dans son domaine de prédilection (tant au niveau du lieu que de l’époque), et son trait réaliste fin, fouillé et précis, a le grand avantage de nous être fourni en noir et blanc, ce qui en améliore la lisibilité. Si son aspect est assez figé, ses tableaux n’en sont pas moins plaisants à l’œil (du moins au mien, … le droit surtout, moins atteint de myopie, … mais je ne vous raconte pas ma vie). Son bestiaire est convaincant, ses personnages féminins sont séduisants et ses brigands ont incontestablement « de la gueule ». Deuxième bonne impression : ce scénario, qui semblait bien anecdotique à mes vagues souvenirs, se révèle finalement plutôt intéressant. Comme le dit très justement Pierig, Marc-Renier n’illustre pas une grande page de l’histoire mais se concentre sur un petit fait divers très crédible pour l’époque. Et si, finalement, nous sommes face à un classique huis-clos, où une bande de mercenaires/brigands en déroute se confronte à des paysans peu commodes, son contexte historique est tel que l’ensemble est plutôt convaincant. Bien sûr, avec ce fait divers, on ne sort pas de l’anecdote, et cet album s’oublie finalement très vite. De plus, certains personnages ne sont pas assez développés à mon goût (étroitesse du format oblige) et l’ensemble manque donc de profondeur. Mais la pertinence du sujet et son aspect très crédible font que je reste sur une appréciation assez positive. Finalement, anecdotique mais pas mal, pas mal du tout, même … quoique sans doute trop classique pour plaire à tous le monde. A réserver aux amateurs de reconstitution historique … et de petits faits divers.

02/11/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 2/5
L'avatar du posteur Pierig

Marc-Renier est surtout connu pour ses albums historiques gravitant autour de l'époque médiévale. C’est une bd historique pur jus dans le fond comme dans la forme. Je ne suis pas spécialement amateur de ce genre de récit trop "académique". Toutefois, l’intérêt de cet album est de présenter un fait divers moyenâgeux, une broutille face aux grands moments de l’Histoire. On est bien loin des champs de bataille ou des conspirations d’envergure. On est entre pov’gens qui luttent pour leur survie ou pour défendre leur bien. Au final, on ne retient pas grand-chose. Et la rigueur historique est décidément trop pesante sur ce genre de récit. Le dessin est quant à lui très détaillé. Le trait réaliste est de bonne facture mais, comme souvent avec ce style, le dessin reste figé. Bref, sans doute une bonne bd pour celui qui apprécie le genre historique pur et dur. Ce n’est pas mon cas.

29/10/2009 (modifier)