Voici une aventure où l'imaginaire prend totalement le dessus et nous fait voyager dans un monde mêlant des éléments de tous horizons, animaux préhistoriques, machines volantes et à voyager dans le temps, vieux gréements, monde sous-terrain, robots et j'en passe, on y trouve même un chien qui parle, le tout est savamment relié à notre Histoire ce qui donne une dimension presque réelle à tous ces évènements.
Alban Guillemois rend ici hommage à Jules Verne et Georges Méliès et à moindre niveau à Gustav Klimt et Picasso. Le récit est prenant dès le début malgré une certaine simplicité qui s'étoffe au fur et à mesure que l'on avance dans cette lecture et qui atteint une certaine richesse de scénario sur la fin. Tout comme l'allure assez lente du début qui prend un rythme de plus en plus vif pour finir presque en course folle.
Les multiples références à Jules Verne donnent au récit un petit côté déjà-vu, mais l'auteur à su y introduire des éléments qui lui assurent au final comme un petit goût de nouveauté. Moi qui apprécie rarement les récits à la Jules Verne j'avoue avoir été totalement conquise avec celui-ci.
Le graphisme lui appartiendrais plus au genre conte qu'à celui de l'aventure avec parfois certaines cases presque enfantines. Je ne trouve rien à redire à ce dessin qui serait à classer au niveau du presque parfait. Les couleurs sont douces mais joyeuses en même temps, les décors fourmillent de détails et les personnages sont expressifs et originaux. Le tout est relié par un beau mouvement d'ensemble, les cases n'ayant pas de bords leur irrégularité et formes peu académique ajoutent un certain charme rétro à ce magnifique visuel.
De plus, l'éditeur dans cette collection nous offre un papier de très belle qualité.
Ah Sacco et son trait inimitable !!!
Cette BD reportage est étonnante sur bien des points. Elle est basée sur des dires où la majorité des faits sont réels mais certains romancés, inventés ou grossis. L'auteur a la franchise de nous mettre au courant de ses doutes quand les informations ne concordent pas toujours.
Son travail n'en demeure pas moins excellent. Il nous livre toutes les informations récoltées chronologiquement, principalement auprès du fixer Neven.
Ces faits concernent principalement la région de Sarajevo et ne forment en aucun cas un résumé de la guerre de l'ex-Yougoslavie.
Il va falloir vraiment que je me lance sur Gorazde qui attend depuis un an environ dans la bibliothèque...
Le dessin m'a surpris sur le sens du détail. Sacco a du en passer du temps sur certaines cases.
Tout a globalement été dit dans les avis précédents, mon avis ne ferait que les répéter si je continuais à développer.
Mon ressentiment est très bon, j'ai trouvé le travail de Sacco impressionnant sur le fond et la forme. A découvrir de toute urgence, cet auteur vaut le détour.
Le syndrome de Warhol c'est avant tout une bd déjanté et totalement rock à moins que ce ne soit l'inverse. J'ai été tout de suite fascinée par le dessin, les cases sont très grandes avec des personnages qui les occupent presque entièrement, j'ai été immédiatement propulsée dans cet univers coloré et un peu trash.
Le papier mate est d'excellente qualité et malgré une couverture souple la bd est extrêmement agréable à tenir en main.
Vous parler du scénario m'embêterais presque, car il faudrait vous dévoiler des choses qui sont jubilatoires à découvrir en lisant l'histoire et qui vous gâcherais toute surprise, je dirai simplement qu'il est intelligent et cohérent bien que caché derrière une fausse apparence de loufoquerie. C'est souvent méchant un peu dans le style d'un Le Roi des Mouches, on alterne souvent des scènes franchement humoristiques avec des scènes plus froides et souvent cruelles. Un brun d'analyse de l'âme humaine se glisse de temps en temps au fil des bulles, ces réflexions sont toutes percutantes que l'on soit d'accord ou pas avec cette vision de la vie. Le suspense est haletant de bout en bout, même si à un moment une petite idée est venue me titiller qui s'est avérée exacte, mais cela ne m'a pas gâché ma lecture.
Les personnages sont truculents et tout comme la bd ils n'ont vraiment jamais froid aux yeux !
Illico je saute sur Dérapage des mêmes auteurs !
Dans la lignée de ses « Amours fragiles », Richelle exploite sa documentation pour nous servir un solide récit dont le théâtre est la France durant l’occupation allemande.
L’intrigue est bien menée. La plausibilité est grande, grâce à la qualité de la documentation employée. Les personnages ont des caractères agréablement diversifiés, et, souvent, un grand charisme. Le suspense est au rendez-vous, jusqu’à la dernière planche.
Graphiquement, l’œuvre est également de qualité. Le trait de pierre Wachs, dont j’aime la finesse, n’est cependant pas d’une grande originalité. A lui seul, il n’aurait pas suffit à susciter mon intérêt, mais, au service d’un tel récit, il en devient vraiment plaisant.
Une lecture très prenante, donc, que j’ai même finalement plus apprécié que les « amours fragiles » du fait d’un nombre d’acteurs plus réduit, et donc d’un récit mieux centré.
Block 109 nous conte l'Histoire post-1940, dans un monde où la seconde guerre mondiale ne s'est pas achevée. On y suit un nouvel ordre allemand émergeant, décidé à affronter l'ordre nazi grandissant. Des hommes aux idées dures, très dures, voulant imposer par la force (un virus mortel transformant les personnes infectés en monstres sanguinaires) un monde différent.
L'histoire est racontée de façon dure, très convaincante, avec une maestria hors norme. C'est d'autant plus impressionnant que le scénariste est nouveau dans l'univers de la BD.
À noter que le dessinateur, dont c'est aussi la première bande dessinée, nous a pondu 200 pages énormes : elles sont constituées d'esquisses très avancées (ce n'est pas un trait propre comme on le voit souvent), colorées de façon magistrale dans des tons sépia du plus bel effet, où seul le rouge ressort dans certaines scènes.
Une histoire comme je les aime, avec des héros (des vrais), avec une fin qu'on ne peut oublier, une fin muette, une fin qui fait prendre conscience qu'avec des images on en dit souvent plus qu'avec des mots. À noter que cette uchronie n'est en rien "fantastique" (en fait, je croyais avoir entre les mains une série avec des zombies), malgré ce qu'on pourrait croire (virus, mutation) : c'est juste une grande aventure humaine, sur fond de guerre.
Simplement magnifique.
Belle BD.
Plutôt très mitigé au début, j'ai fini par changer d'avis.
Le premier tome est très déconcertant : la narration est carrément confuse et le scénario lance beaucoup de pistes sans en suivre aucune. Au final on a l'impression d'un beau gâchis.
A relire donc, mais à première vue il y a vraiment un souci avec ce premier tome.
J'ai bien failli arrêter en cours mais on sent tout de même un "potentiel", c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'au tome 2 ...
Là on passe un vrai cap. Le dessin murit d'un coup, c'est superbe. Les planches sont très très belles, les cases sont très fouillées, très chargées mais le cadrage est toujours soigné. La colorisation fait corps avec le dessin, l'effet est vraiment saisissant.
Tout ca donne d'un coup une vraie densité au récit, on plonge d'un coup, on s'attache, c'est là que cette bd séduit.
Le tome 3 est de la même qualité et donne l'impression que le dessinateur sait vraiment tout faire. Il change de lieu, d'univers, de personnages, et continue à faire les choses à fond.
Les planches sur la course automobile sont magnifiques !
Au final, on déplore un manque de cohérence, car ces 3 histoires ont du mal à nous éclairer sur le sens du projet global.
En revanche, du point de vue de l'immersion, c'est très réussi.
Mise à jour après une relecture
Cette série est meilleure de tome en tome. Le premier tome est plutôt maladroit et au début et ça va un peu trop vite (la partie avec le professeur Atami, par exemple) comme si l'auteur était pressé de mettre en place son intrigue. Un autre défaut est que ce tome met trop en avant Toppei qui est un personnage fade. Heureusement, les moments avec Rock, le meilleur personnage de Tezuka et l'un de mes méchants préférés, sont tout simplement excellents.
Les deux autres tomes sont très captivants (le fait que Rock devient plus important que Toppei en est la raison majeure) et j'étais incapable d'enlever un tome de mes mains. Dommage que la deuxième partie du récit n'ait pas de fin car elle était très prometteuse et s'annonçait être encore meilleure que la première partie.
Championzé ? C’est un le surnom de Battling Siki qui est le surnom de Baye Phal, j’espère que vous comprenez ! C’est un Sénégalais… euh non… un Français né au Sénégal qui a vécu sous la colonisation française, c'est-à-dire entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. Il est de race noire et par conséquent, je vous laisse imaginer le comportement de ceux qui sont de race blanche sur les « blacks » à cette époque. En effet, ils étaient considérés par les occidentaux comme rien que rien, comme des animaux qui imitaient les gestes de « gens civilisés » et Battling Siki a su se montrer patient vis-à-vis des « blancs » pour saisir sa chance en France et devenir champion du monde de boxe en 1922… mais à quel prix !
« Championzé, une histoire de Battling Siki » est une biographie de ce champion hors-norme, tellement même qu’il ridiculisera ses adversaires de race blanche qui se croyaient supérieurs, tellement même que les fédérations internationales de boxe se demandèrent à un moment donné s’il valait mieux créer deux catégories : la boxe pour les « noirs » et celle pour les races blanches ; ils se demandèrent même s’il fallait interdire carrément les « blacks » d’intégrer la boxe pour la bonne excuse que les « noirs » ne savaient pas boxer avec « noblesse », que c’étaient des vrais sauvages !
Peut-être ai-je trop dit sur « Championzé, une histoire de Battling Siki » mais il semble qu’il est impératif de présenter cette bd de cette façon afin que vous puissiez saisir à tel point cet album m’est apparu captivant, intéressant et touchant !
J’y ai hautement apprécié la situation de cette bd à une époque où mes ancêtres étaient –en grande majorité- racistes, je trouve que les auteurs ont su nous monter les travers de nos ainés vis-à-vis de ceux qui n’étaient pas de race blanche sans tomber dans les travers d’une confrontation entre les « gentils noirs et les méchants visages pâles ». D’ailleurs, en lisant cet ouvrage, le lecteur s’apercevra par la suite que Battling Siki a pu mener une vie familiale normale loin du racisme des politiciens et des intérêts sportifs qui le discréditaient !
Bon, j’arrête là… Ah si, une dernière chose : Le graphisme d’Eddy Vaccaro m’est apparu très agréable à contempler et bien en rapport avec le scénario d’Aurélien Ducoudray, j’y ai adoré la mise en couleurs aux tons ocres et le soin apporté aux décors qui m’ont transporté à travers la « belle époque ».
Voilà, je pense que ceux qui aiment l’histoire et d’une certaine façon le sport n’auront plus d’excuses pour laisser tomber la lecture de « Championzé, une histoire de Battling Siki » donc… acte !
Ce premier tome est plutôt atypique. En effet on connait des histoires d'enquête sur des crimes étranges et non résolus. On connait des histoires sur la première guerre mondiale et la vie des soldats dans les tranchées. Mais une bande dessinée qui mélange les deux, ce n'est pas courant.
On suit un gendarme envoyé sur le front pour résoudre une enquête. C'est bien écrit, le rythme de lecture est bon même si la voix off est un peu monotone. Le dessin pour sa part est réussi. Bref il faudra voir ce que ça donne dans la suite mais pour l'instant le démarrage est bon.
Le titre de la série: "Par les chemins noirs", me semble plutôt renvoyer symboliquement à ceux du fascisme qu'à ceux du banditisme, comme le suggère un internaute, puisque David B. a choisi de raconter ici la prise et la déclaration d'indépendance de la ville de Fiume par Gabriele d'Anunzio au lendemain de la 1ère guerre mondiale.
Episode loufoque, théâtral, poétique, mais aussi très contestable et très contesté. Certains historiens y trouvent la préfiguration du fascisme italien et allemand (l'uniforme noir, le salut romain, la tête de mort, le nihilisme intégral ; la plupart des arditi rejoindront par la suite les faisceaux de Mussolini qui fit, en outre, d'un d'Annunzio, infirme et dépassé, le chantre de la révolution fasciste) ; d'autres penseurs, comme l'anarchiste américain Hakim Bey y voient la répétition des grandes révoltes libertaires à venir, et plus particulièrement de mai 68 (mouais !). On peut se demander pour quelle raison David B. a choisi de traiter un sujet aussi sulfureux qu'ambigu de manière aussi complaisante.
- L'épisode de Fiume a eu lieu après la 1ère guerre mondiale, mais avant toutes les catastrophes idéologiques à venir (octobre 17 mettra encore quelques années pour se concrétiser). Elle garde une certaine innocence qui la préserve. On y trouve seulement, encore séparés, ou emportés dans une fête bigarrée, les deux éléments explosifs des 1er fascismes : l'anarcho-syndicalisme et le nationalisme.
- Tous ne furent pas d'affreux fascistes : il y eut des déçus, des rêveurs, des poètes, des castagneurs aussi, qui accompagnèrent d'Annunzio dans son aventure.
- Fiume est avant tout une formidable machine à rêves pour une imagination à la fois aussi débridée que littéraire que celle de David B. Des méchants tirés à quatre épingles, des gentils aux yeux bleus, des femmes lascives, des bandits à la gueule tuméfiée, des bagarres à chaque coin de rue : voilà les éléments d'un monde qui n'a plus de limites, sorti de son orbite, et qui rêve la révolution universelle.
C'est alors à une réelle fête graphique et colorée que nous convie David B. On sent le plaisir du conteur, qu'il doit éprouver à nous mener par ces chemins peu connus (ça nous change de Tardi !), bien tortueux, mais totalement dépaysants de l'histoire du 20ème siècle. De l'ensemble ressort une impression étonnante d'une extraordinaire facilité d'un auteur parmi les plus originaux de sa génération.
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L'Ile aux Mille Mystères
Voici une aventure où l'imaginaire prend totalement le dessus et nous fait voyager dans un monde mêlant des éléments de tous horizons, animaux préhistoriques, machines volantes et à voyager dans le temps, vieux gréements, monde sous-terrain, robots et j'en passe, on y trouve même un chien qui parle, le tout est savamment relié à notre Histoire ce qui donne une dimension presque réelle à tous ces évènements. Alban Guillemois rend ici hommage à Jules Verne et Georges Méliès et à moindre niveau à Gustav Klimt et Picasso. Le récit est prenant dès le début malgré une certaine simplicité qui s'étoffe au fur et à mesure que l'on avance dans cette lecture et qui atteint une certaine richesse de scénario sur la fin. Tout comme l'allure assez lente du début qui prend un rythme de plus en plus vif pour finir presque en course folle. Les multiples références à Jules Verne donnent au récit un petit côté déjà-vu, mais l'auteur à su y introduire des éléments qui lui assurent au final comme un petit goût de nouveauté. Moi qui apprécie rarement les récits à la Jules Verne j'avoue avoir été totalement conquise avec celui-ci. Le graphisme lui appartiendrais plus au genre conte qu'à celui de l'aventure avec parfois certaines cases presque enfantines. Je ne trouve rien à redire à ce dessin qui serait à classer au niveau du presque parfait. Les couleurs sont douces mais joyeuses en même temps, les décors fourmillent de détails et les personnages sont expressifs et originaux. Le tout est relié par un beau mouvement d'ensemble, les cases n'ayant pas de bords leur irrégularité et formes peu académique ajoutent un certain charme rétro à ce magnifique visuel. De plus, l'éditeur dans cette collection nous offre un papier de très belle qualité.
The Fixer - Une histoire de Sarajevo
Ah Sacco et son trait inimitable !!! Cette BD reportage est étonnante sur bien des points. Elle est basée sur des dires où la majorité des faits sont réels mais certains romancés, inventés ou grossis. L'auteur a la franchise de nous mettre au courant de ses doutes quand les informations ne concordent pas toujours. Son travail n'en demeure pas moins excellent. Il nous livre toutes les informations récoltées chronologiquement, principalement auprès du fixer Neven. Ces faits concernent principalement la région de Sarajevo et ne forment en aucun cas un résumé de la guerre de l'ex-Yougoslavie. Il va falloir vraiment que je me lance sur Gorazde qui attend depuis un an environ dans la bibliothèque... Le dessin m'a surpris sur le sens du détail. Sacco a du en passer du temps sur certaines cases. Tout a globalement été dit dans les avis précédents, mon avis ne ferait que les répéter si je continuais à développer. Mon ressentiment est très bon, j'ai trouvé le travail de Sacco impressionnant sur le fond et la forme. A découvrir de toute urgence, cet auteur vaut le détour.
Le Syndrome de Warhol
Le syndrome de Warhol c'est avant tout une bd déjanté et totalement rock à moins que ce ne soit l'inverse. J'ai été tout de suite fascinée par le dessin, les cases sont très grandes avec des personnages qui les occupent presque entièrement, j'ai été immédiatement propulsée dans cet univers coloré et un peu trash. Le papier mate est d'excellente qualité et malgré une couverture souple la bd est extrêmement agréable à tenir en main. Vous parler du scénario m'embêterais presque, car il faudrait vous dévoiler des choses qui sont jubilatoires à découvrir en lisant l'histoire et qui vous gâcherais toute surprise, je dirai simplement qu'il est intelligent et cohérent bien que caché derrière une fausse apparence de loufoquerie. C'est souvent méchant un peu dans le style d'un Le Roi des Mouches, on alterne souvent des scènes franchement humoristiques avec des scènes plus froides et souvent cruelles. Un brun d'analyse de l'âme humaine se glisse de temps en temps au fil des bulles, ces réflexions sont toutes percutantes que l'on soit d'accord ou pas avec cette vision de la vie. Le suspense est haletant de bout en bout, même si à un moment une petite idée est venue me titiller qui s'est avérée exacte, mais cela ne m'a pas gâché ma lecture. Les personnages sont truculents et tout comme la bd ils n'ont vraiment jamais froid aux yeux ! Illico je saute sur Dérapage des mêmes auteurs !
Opération Vent Printanier
Dans la lignée de ses « Amours fragiles », Richelle exploite sa documentation pour nous servir un solide récit dont le théâtre est la France durant l’occupation allemande. L’intrigue est bien menée. La plausibilité est grande, grâce à la qualité de la documentation employée. Les personnages ont des caractères agréablement diversifiés, et, souvent, un grand charisme. Le suspense est au rendez-vous, jusqu’à la dernière planche. Graphiquement, l’œuvre est également de qualité. Le trait de pierre Wachs, dont j’aime la finesse, n’est cependant pas d’une grande originalité. A lui seul, il n’aurait pas suffit à susciter mon intérêt, mais, au service d’un tel récit, il en devient vraiment plaisant. Une lecture très prenante, donc, que j’ai même finalement plus apprécié que les « amours fragiles » du fait d’un nombre d’acteurs plus réduit, et donc d’un récit mieux centré.
Block 109
Block 109 nous conte l'Histoire post-1940, dans un monde où la seconde guerre mondiale ne s'est pas achevée. On y suit un nouvel ordre allemand émergeant, décidé à affronter l'ordre nazi grandissant. Des hommes aux idées dures, très dures, voulant imposer par la force (un virus mortel transformant les personnes infectés en monstres sanguinaires) un monde différent. L'histoire est racontée de façon dure, très convaincante, avec une maestria hors norme. C'est d'autant plus impressionnant que le scénariste est nouveau dans l'univers de la BD. À noter que le dessinateur, dont c'est aussi la première bande dessinée, nous a pondu 200 pages énormes : elles sont constituées d'esquisses très avancées (ce n'est pas un trait propre comme on le voit souvent), colorées de façon magistrale dans des tons sépia du plus bel effet, où seul le rouge ressort dans certaines scènes. Une histoire comme je les aime, avec des héros (des vrais), avec une fin qu'on ne peut oublier, une fin muette, une fin qui fait prendre conscience qu'avec des images on en dit souvent plus qu'avec des mots. À noter que cette uchronie n'est en rien "fantastique" (en fait, je croyais avoir entre les mains une série avec des zombies), malgré ce qu'on pourrait croire (virus, mutation) : c'est juste une grande aventure humaine, sur fond de guerre. Simplement magnifique.
L'Hiver d'un monde
Belle BD. Plutôt très mitigé au début, j'ai fini par changer d'avis. Le premier tome est très déconcertant : la narration est carrément confuse et le scénario lance beaucoup de pistes sans en suivre aucune. Au final on a l'impression d'un beau gâchis. A relire donc, mais à première vue il y a vraiment un souci avec ce premier tome. J'ai bien failli arrêter en cours mais on sent tout de même un "potentiel", c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'au tome 2 ... Là on passe un vrai cap. Le dessin murit d'un coup, c'est superbe. Les planches sont très très belles, les cases sont très fouillées, très chargées mais le cadrage est toujours soigné. La colorisation fait corps avec le dessin, l'effet est vraiment saisissant. Tout ca donne d'un coup une vraie densité au récit, on plonge d'un coup, on s'attache, c'est là que cette bd séduit. Le tome 3 est de la même qualité et donne l'impression que le dessinateur sait vraiment tout faire. Il change de lieu, d'univers, de personnages, et continue à faire les choses à fond. Les planches sur la course automobile sont magnifiques ! Au final, on déplore un manque de cohérence, car ces 3 histoires ont du mal à nous éclairer sur le sens du projet global. En revanche, du point de vue de l'immersion, c'est très réussi.
Vampires (Tezuka)
Mise à jour après une relecture Cette série est meilleure de tome en tome. Le premier tome est plutôt maladroit et au début et ça va un peu trop vite (la partie avec le professeur Atami, par exemple) comme si l'auteur était pressé de mettre en place son intrigue. Un autre défaut est que ce tome met trop en avant Toppei qui est un personnage fade. Heureusement, les moments avec Rock, le meilleur personnage de Tezuka et l'un de mes méchants préférés, sont tout simplement excellents. Les deux autres tomes sont très captivants (le fait que Rock devient plus important que Toppei en est la raison majeure) et j'étais incapable d'enlever un tome de mes mains. Dommage que la deuxième partie du récit n'ait pas de fin car elle était très prometteuse et s'annonçait être encore meilleure que la première partie.
Championzé - Une histoire de Battling Siki
Championzé ? C’est un le surnom de Battling Siki qui est le surnom de Baye Phal, j’espère que vous comprenez ! C’est un Sénégalais… euh non… un Français né au Sénégal qui a vécu sous la colonisation française, c'est-à-dire entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. Il est de race noire et par conséquent, je vous laisse imaginer le comportement de ceux qui sont de race blanche sur les « blacks » à cette époque. En effet, ils étaient considérés par les occidentaux comme rien que rien, comme des animaux qui imitaient les gestes de « gens civilisés » et Battling Siki a su se montrer patient vis-à-vis des « blancs » pour saisir sa chance en France et devenir champion du monde de boxe en 1922… mais à quel prix ! « Championzé, une histoire de Battling Siki » est une biographie de ce champion hors-norme, tellement même qu’il ridiculisera ses adversaires de race blanche qui se croyaient supérieurs, tellement même que les fédérations internationales de boxe se demandèrent à un moment donné s’il valait mieux créer deux catégories : la boxe pour les « noirs » et celle pour les races blanches ; ils se demandèrent même s’il fallait interdire carrément les « blacks » d’intégrer la boxe pour la bonne excuse que les « noirs » ne savaient pas boxer avec « noblesse », que c’étaient des vrais sauvages ! Peut-être ai-je trop dit sur « Championzé, une histoire de Battling Siki » mais il semble qu’il est impératif de présenter cette bd de cette façon afin que vous puissiez saisir à tel point cet album m’est apparu captivant, intéressant et touchant ! J’y ai hautement apprécié la situation de cette bd à une époque où mes ancêtres étaient –en grande majorité- racistes, je trouve que les auteurs ont su nous monter les travers de nos ainés vis-à-vis de ceux qui n’étaient pas de race blanche sans tomber dans les travers d’une confrontation entre les « gentils noirs et les méchants visages pâles ». D’ailleurs, en lisant cet ouvrage, le lecteur s’apercevra par la suite que Battling Siki a pu mener une vie familiale normale loin du racisme des politiciens et des intérêts sportifs qui le discréditaient ! Bon, j’arrête là… Ah si, une dernière chose : Le graphisme d’Eddy Vaccaro m’est apparu très agréable à contempler et bien en rapport avec le scénario d’Aurélien Ducoudray, j’y ai adoré la mise en couleurs aux tons ocres et le soin apporté aux décors qui m’ont transporté à travers la « belle époque ». Voilà, je pense que ceux qui aiment l’histoire et d’une certaine façon le sport n’auront plus d’excuses pour laisser tomber la lecture de « Championzé, une histoire de Battling Siki » donc… acte !
Notre Mère la Guerre
Ce premier tome est plutôt atypique. En effet on connait des histoires d'enquête sur des crimes étranges et non résolus. On connait des histoires sur la première guerre mondiale et la vie des soldats dans les tranchées. Mais une bande dessinée qui mélange les deux, ce n'est pas courant. On suit un gendarme envoyé sur le front pour résoudre une enquête. C'est bien écrit, le rythme de lecture est bon même si la voix off est un peu monotone. Le dessin pour sa part est réussi. Bref il faudra voir ce que ça donne dans la suite mais pour l'instant le démarrage est bon.
Par les chemins noirs
Le titre de la série: "Par les chemins noirs", me semble plutôt renvoyer symboliquement à ceux du fascisme qu'à ceux du banditisme, comme le suggère un internaute, puisque David B. a choisi de raconter ici la prise et la déclaration d'indépendance de la ville de Fiume par Gabriele d'Anunzio au lendemain de la 1ère guerre mondiale. Episode loufoque, théâtral, poétique, mais aussi très contestable et très contesté. Certains historiens y trouvent la préfiguration du fascisme italien et allemand (l'uniforme noir, le salut romain, la tête de mort, le nihilisme intégral ; la plupart des arditi rejoindront par la suite les faisceaux de Mussolini qui fit, en outre, d'un d'Annunzio, infirme et dépassé, le chantre de la révolution fasciste) ; d'autres penseurs, comme l'anarchiste américain Hakim Bey y voient la répétition des grandes révoltes libertaires à venir, et plus particulièrement de mai 68 (mouais !). On peut se demander pour quelle raison David B. a choisi de traiter un sujet aussi sulfureux qu'ambigu de manière aussi complaisante. - L'épisode de Fiume a eu lieu après la 1ère guerre mondiale, mais avant toutes les catastrophes idéologiques à venir (octobre 17 mettra encore quelques années pour se concrétiser). Elle garde une certaine innocence qui la préserve. On y trouve seulement, encore séparés, ou emportés dans une fête bigarrée, les deux éléments explosifs des 1er fascismes : l'anarcho-syndicalisme et le nationalisme. - Tous ne furent pas d'affreux fascistes : il y eut des déçus, des rêveurs, des poètes, des castagneurs aussi, qui accompagnèrent d'Annunzio dans son aventure. - Fiume est avant tout une formidable machine à rêves pour une imagination à la fois aussi débridée que littéraire que celle de David B. Des méchants tirés à quatre épingles, des gentils aux yeux bleus, des femmes lascives, des bandits à la gueule tuméfiée, des bagarres à chaque coin de rue : voilà les éléments d'un monde qui n'a plus de limites, sorti de son orbite, et qui rêve la révolution universelle. C'est alors à une réelle fête graphique et colorée que nous convie David B. On sent le plaisir du conteur, qu'il doit éprouver à nous mener par ces chemins peu connus (ça nous change de Tardi !), bien tortueux, mais totalement dépaysants de l'histoire du 20ème siècle. De l'ensemble ressort une impression étonnante d'une extraordinaire facilité d'un auteur parmi les plus originaux de sa génération.