Amours fragiles

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)

2002 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée (tome 1). Diagonale 2016 : prix de la meilleure série. Les premiers pas amoureux d’un jeune Allemand, avec en toile de fond l’arrivée au pouvoir du brave Adolf.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Allemagne Casterman : Un monde La Résistance Nazisme et Seconde Guerre Mondiale, vus par les Allemands Prix Diagonale/Victor-Rossel Prix oecuménique [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest

En zone libre, en 42, Martin, un officier allemand amant d’une femme mariée à un Français, se prend à songer à sa jeunesse, pas si lointaine… Il se revoit en train de faire la connaissance de Katarina, de vivre, bon amateur de littérature qu’il est, au milieu de ses amis étudiants, dont il partage, plus ou moins maladroitement puisqu’il paraît plutôt solitaire, la vie mondaine, à défaut des idées politiques… Hélas, Katarina semble plutôt s’intéresser à un autre jeune homme, tandis qu’Anna commence à faire les yeux doux à Martin. Mais le jeune homme, épris, ne parvient pas à s’intéresser à celle-ci ; et la manège va s’accélérer avec l’arrivée de Hitler au pouvoir, la présence de plus en plus insistante des S.A. dans les rues, et la découverte que Katarina, qui finalement se rapprochera de Martin, est juive…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Septembre 1997
Statut histoire Série terminée 9 tomes parus

Couverture de la série Amours fragiles © Casterman 1997
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)
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01/05/2002 | SuperFox
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L'avatar du posteur Agecanonix

Cette vision un peu intimiste de la Seconde guerre mondiale est assez poignante par endroits, c'est une façon originale de brosser un portrait de cette Allemagne de 1932 à la fin de la guerre, à travers le regard d'un jeune homme idéaliste, romantique et anti-nazi, qui va connaître les élans du coeur. On connait assez mal les mentalités du peuple allemand avant et pendant la montée au pouvoir du parti d'Hitler, au contraire de celles des Français. Ces portraits de différents personnages ayant des idées politiques très opposées sont donc édifiants et instructifs. A travers le tome 1, on sent bien la montée du nazisme qui va bientôt investir le pays et s'étendre sur une partie de l'Europe. Les portraits sont finement dessinés et étayés par Richelle qui fait preuve en même temps d'une documentation pointue ; les personnages évoluent en fonction des tomes, ils mûrissent et connaissent des destins divers. Je reprocherais cependant quelques défauts : la narration peut parfois dérouter car elle n'est pas en continu, les périodes ne se suivent pas toujours, il y a des flashbacks. D'autre part, ce récit finit par être un peu pesant, car plombé par par trop de texte et quelques séquences inutiles qui n'apportent pas grand chose à l'ensemble, et qui auraient pu alléger l'action si elles avaient été soit évitées, soit simplifiées. Je voulais lire les 6 albums dispos à la suite, mais c'est quasi impossible en raison de la densité du propos, le temps de lecture est long, on est vite éreinté par ces albums qui sont très riches, avec un dialogue très littéraire. J'en viens au titre de la série qui même s'il traite des amours entre surtout Martin et Katarina, ne me semble pas trop approprié dans le sens où le fonds historique et l'aspect sociologique sont dominants. Or, un tel titre peut faire penser à une série légère ou romanesque, alors que c'est tout le contraire, le sujet est empreint de gravité. Le dessin quant à lui, est bon sans faire preuve de génie, mais je n'aime pas du tout le graphisme du tome 1 qui est maladroit, un peu approximatif et pas séduisant, principalement sur les visages, surtout qu'en plus le récit court sur 86 pages ; ceci s'explique sans doute parce que la parution a eu lieu dans les pages du mensuel A Suivre qui l'a publié en 4 longs chapitres. En tout cas, heureusement que je feuillette toujours les albums avant lecture, sinon je n'aurais sans doute pas emprunté cette série au vu de ce tome 1, et heureusement que le sujet est assez prenant pour donner envie de continuer. Le dessin fait de très nets progrès dès le tome 2 et se stabilise pour les tomes suivants, mais ce n'est quand même pas un dessin que j'affectionne.. Malgré tous ces défauts, la lecture ne m'a pas parue ennuyeuse, au contraire, c'est très enrichissant, et on devine tout de suite le soin et la masse de travail que ça doit représenter, on peut même la comparer en densité à Il était une fois en France sur un sujet un peu voisin. Une bonne série au sujet fort, au contenu rigoureux et au contexte historique recrée avec précision.

05/10/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Erik

Amours fragiles retrace l’histoire sentimentale d’un jeune homme timide dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres avec la montée du nazisme et de ses insidieuses privations progressives des libertés. J'ai beaucoup aimé le premier tome dont l'action se passe en 1933 au moment même de l'accession d'Hitler à la chancellerie. Le propos politique est d'ailleurs fort bien amené. Il y a des scènes traitées avec une grande finesse et objectivité bien que située dans une période parmi les plus sombres de l’histoire contemporaine. Cependant, j’ai eu un peu de mal à reconnaître certains personnages d’une case à l’autre car ils se ressemblent étrangement. Le second tome nous emmène à Paris en 1939 peu avant l'entrée en guerre. On fait la connaissance de nouveaux personnages qui se sont exilés d'Allemagne. On se dit également que notre héros reste un éternel étudiant alors que 5 ans ont passé depuis. Il faut reconnaître que ce tome est un cran en-dessous du premier qui nous avait tant séduits. Le troisième tome confirme tout le bien que je pense de cette série indispensable ! Le trait graphique va en s'améliorant. La puissance émotionnelle du récit également ! Il y a un véritable nouveau souffle sur cette série. Le parti pris des auteurs est celui de se concentrer non plus sur notre héros Martin et son amoureuse Katarina mais sur un personnage secondaire du second tome avec un retour en Allemagne alors que la guerre fait rage. Il s'agit surtout de montrer la résistance des allemands à l'intérieur face à ce régime dictatorial. Le quatrième tome voit l'action se situer dans la France occupée qui va suivre la même politique d'oppression vis à vis des populations d'origine juive. J'aurais juste un gros bémol pour indiquer que je n'aime pas que dans une bulle de dialogue, il y ait des mots qui soit trancher à la ligne d'après comme coupé en deux (ex: vend-re). Ce n'est pas très beau esthétiquement. J'ai même été choqué par le procédé digne d'amateurisme car il y a franchement de quoi mieux faire. Par ailleurs, ce tome se situe chronologiquement avant les faits se produisant dans le volume précédent. On a de quoi se perdre un peu d'autant que dès le premier volume, il y avait des sauts en avant dans l'histoire. Le cinquième tome traite entièrement de la résistance en France durant l'année 1943. On voit mal ce que Katarina, une allemande d'origine vient faire là d'autant qu'elle a été introduite par un homme qu'elle n'aimait pas. Ce n'est pas très crédible. L'action paraît confuse à de nombreux moments d'autant que certains personnages ont des noms de code. Bref, on s'y perd véritablement. La saga perd un peu de sa fraîcheur pour coller totalement à l'Histoire. On aurait aimé suivre les aventures plus personnelles de notre couple vedette. Le sixième tome sera sans doute celui de la maturité pour notre héros Martin Mahner qui découvre les exactions commises par la Wehrmacht en Russie. L'armée rouge progresse dans sa reconquête des terres ukréniennes et les nazis reculent. On est en 1943 c'est à dire au tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Bref, il y a une prise de conscience et l'on sent que le passage à l'acte c'est à dire dans la résistence n'est pas loin. Par contre, les amours sont oubliés car c'est la guerre. J'aime toujours autant cette saga dont chaque épisode est particulièrement soigné. Maintenant, cette romance des amours un peu réfréné entre Martin et Katarina pourra faire fuir les lecteurs qui exigent un peu plus de passion. Le titre est pourtant évocateur : ces amours là sont fragiles ! On suit cette série plutôt pour la fresque historique et son côté chronique sociale. L’authenticité du propos fait que le lecteur est totalement submergé dans cette période de l’histoire qu’il peut ainsi mieux comprendre sans l’avoir vécu. C’est quand même extraordinaire qu’une bd puisse arriver à ce résultat. Il faut dire que l’auteur mène un travail de longue haleine et qu’il se passe quelquefois 5 ans entre deux tomes. La chronique historique se double d’un regard sociologique et psychologique d’une très belle maturité. Amours fragiles est d’un rare raffinement que certains amateurs d’histoire apprécieront autant que moi. Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4/5

14/02/2007 (MAJ le 24/12/2013) (modifier)
Par tolllo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Voilà une série que j’ai commencée grâce aux avis ci dessous, comme beaucoup je n’etais pas particulièrement attiré par le dessin. Finalement après m’être lancé, je ne suis absolument pas déçu. On se laisse très facilement transporter par le récit de ces différents personnages qui se croisent et se recroisent avec comme toile de fond, pour le début de la saga, les années 30 et la monté du nazisme. J’affectionne tout particulièrement les récits historiques parsemés de romances, et, il faut le dire avec cette série j’ai été plus que servi. La trame de fond est très instructive, relativement différente des histoires traitant du nazisme et de la seconde guerre mondiale ; tout simplement parce que ce récit commence en aval. Nous assistons donc à la monté du fanatisme, des explications nous sont même proposées pour essayer de comprendre comment les gens ont pu se laisser embarquer là dedans. De plus suivre cette frénésie remplie de fureur, de différents points de vue est vraiment une bonne chose, allemand, français, juif, tous sont réunis, les amours se font et se défont. Les amours car oui, finalement comme le titre l’indique, sont nombreux, et pas cucul pour un sou. Nous suivons donc plusieurs histoires sur plusieurs années ce qui évite quelque peu les clichés et permet de relativiser les passades amoureuses, moins intéressantes, voire légèrement fades… (16/20)

31/03/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Très bonne série-chorale que ces Amours Fragiles. Série-chorale car le nombre de personnages d’importance est, ma foi, fort élevé. Heureusement, à l’exception du premier tome, au format conséquent (ceci dit entre nous), chaque album se concentre avec intelligence sur un nombre restreint de ces personnages, ce qui en facilite la cohérence et la compréhension. Les auteurs évitent ainsi de se disperser et parviennent à garder un rythme ainsi qu’un suspense soutenus. Le trait de Jean-Michel Beuriot me paraissait froid, de prime abord. A la lecture, il s’avère finalement plus plaisant et plus nuancé que je ne l’espérais. De plus, il est très lisible et permet de distinguer avec grande facilité les différents protagonistes. Le scénario, qui s’attache à la destinée de nombreux personnages d’origine française, allemande et/ou juive depuis l’ascension de Hitler au pouvoir jusqu’au cœur de la seconde guerre mondiale (et je suppose, jusqu’au terme de celle-ci, la série n’étant pas encore terminée) est de qualité. La dimension historique est bien maîtrisée et les personnages mis en scène ont une dimension romanesque indiscutable. Je leur reprocherais cependant un léger côté caricatural, qui empêche l’apparition d’un personnage réellement original. Quoiqu’il en soit, cette série se révèle très agréable à lire, très prenante, agréablement diversifiée (on ne suit pas toujours le même personnage) et bien illustrée. A lire, sans nul doute. Et à posséder, si vous êtes friands de récits historiques et romanesques.

15/01/2010 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
L'avatar du posteur pol

Je n’aurais sans doute jamais lu cette série sans les bonnes critiques précédentes. La raison principale vient des a priori que m’avaient laissés divers feuilletages des albums. Un dessin que j’ai vraiment trouvé froid, des couleurs pâles qui font vieillottes au premier coup d’œil, et des dialogues assez bavards m’avaient d’abord rebuté. Mais finalement ça se lit tout seul. C’est fluide, on se laisse prendre par la vie de Martin, ce garçon timide, secrètement amoureux de sa voisine. Sa vie de lycéen, les soirées mondaines dans lesquelles il a du mal a trouvé sa place, ses relations avec ses amis, leurs différentes perceptions de la politique à l’époque. Car un des éléments essentiels de cette histoire, si ce n’est même l’élément majeur, c’est le contexte historique dans lequel elle baigne. Et là chapeau au scénariste. La manière dont il raconte la montée du nazisme dans les années 30 en Allemagne est une merveille. Le récit est rempli de détails qui permettent de mieux comprendre le climat qui régnait à l’époque. C’est bigrement intéressant. Tout sonne juste. A commencer par les personnages, le père de Martin et son meilleur ami en tête. Les tomes suivants sont espacés de plusieurs années et abordent d’autres sujets, comme la résistance par exemple. C’est toujours intéressant, mais il faut aussi le reconnaitre moins prenant que le premier tome. Martin est quasiment absent du 3e tome, c’est dommage il était vraiment un bon fil conducteur. En conclusion, une série à lire pour son contexte historique fort et très intéressant.

30/06/2009 (modifier)
Par kalish
Note: 3/5

Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot reviennent sur leur sujet de Rebelle qui avait été avortée. L’occupation du point de vue d’un allemand embrigadé malgré lui dans l’armée du 3eme reich. Historiquement parlant, c’est très intéressant. Par rapport à leur première série, les auteurs prennent le temps de raconter "le début de l’histoire" et l’arrivée des nazis au pouvoir. On comprend donc beaucoup mieux la position du héros. Martin est un personnage simple, ce qui permet de se mettre facilement à sa place et de s’immiscer dans l’histoire. Ses aventures amoureuses sont réalistes et attachantes. Le côté plausible de cette histoire est donc vraiment bien fait. Maintenant, il y a quelques passages un peu longuets qui m’ont ennuyé. J’ai été déçu par le troisième tome qui inexplicablement se centre sur un personnage secondaire qui n’a que croisé notre héros et cet opus ne parle plus vraiment d’amours fragiles mais d’actes de résistance allemands. Le dessin de Beuriot a son identité, je n’en suis malheureusement pas friand. Je dirais que c’est une bd instructive, agréable mais qui ne se démarque pas spécialement par un enjeu ou un graphisme singulier.

02/04/2009 (modifier)
Par fred0873
Note: 4/5

Que dire de plus sur cette série qui est magnifique. Le premier tome traite de la montée du nazisme en Allemagne et toutes ses conséquences. C'est l'époque où les gens hostiles au nazisme sont pointés du doigt mais c'est tout d'abord l'histoire de Martin, un jeune homme timide, qui n'a pas les mêmes opinions politiques que sont père. Il va également connaître un amour qui, comme l'indique le titre de la série, sera fragile. Dans le second tome, Martin part étudier à Paris afin de fuir le désastre de son pays. Il se retrouve dans les bars le soir et refait le monde avec ses amis. Il va connaître un deuxième amour, Maria, mais ce sera encore très fragile car il s'agit de la compagne de son ami. Le troisième tome, c'est l'époque des dénonciations des trahisons. Comme son nom l'indique, le 3ème opus parle de la vie de Maria et plus précisément de son combat contre le régime. Je reprends du plaisir à relire cette série. Je trouve le 1er volume au dessus des 2 suivants. J'ai trouvé le dernier un peu plus pauvre en dialogues. Niveau dessins, il est de mieux en mieux au fur et à mesure que la série avance. Franchement, une série que je recommande à tous ceux qui aiment l'histoire.

09/02/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Le premier tome est proche du chef-d'œuvre ! Beuriot et Richelle nous offrent une très grande bande dessinée historique. Les personnages sont très bien décrits psychologiquement et sont très réalistes. J'ai dévoré les pages du début à la fin et pourtant il y en a des pages ! J'avais donc une bonne opinion lorsque j'ai lu les tomes suivants. La première chose qui m'a frappé c'est que le très bon dessin s'est dégradé. Il n'est pas moche, mais ça ne vaut pas celui du premier tome. Sinon, le scénario du tome 2 est un peu moins bien que celui de son prédécesseur, mais il reste toutefois très passionnant. C'est juste qu'il n'a pas "l'aura" du premier album. En revanche, le tome 3 se lit sans passion. On suit d'autres personnages que Martin qui n'est qu'un figurant dans cet album et je n'ai pas vraiment aimé ça car les vies de ces nouveaux personnages sont moins captivantes que celle de Martin. Ça se laisse lire, mais sans plus. Tome 1 : 4.5/5 Tome 2 : 4/5 Tome 3 : 3/5

23/12/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Une jolie BD, qui sort un peu des sentiers battus. Alors bien sûr, une histoire d'amour à l'époque nazie, il y en a eu énormément, et on en trouve quelques-unes en bande dessinée, évidemment. Tiens, je citerai 1945, par exemple. Mais ce qui fait la force d'"Amours fragiles", c'est l'intensité des personnages, l'étrange facilité du lecteur pour s'identifier à eux. Pourtant l'histoire est illustrée par un dessin très ligne claire, sans réel génie, mais avec beaucoup de maîtrise. Il est d'ailleurs à noter que le dessin de Beuriot a beaucoup évolué entre les deux tomes. Il en ressort encore plus lisible, et le plaisir de lecture est augmenté dans le second tome. Mais malgré toutes ces qualités, "Amours fragiles" n'a pas pour moi, du moins pour l'heure, l'étoffe d'un chef-d'oeuvre. J'ai trouvé ça plaisant, bien raconté, assez prenant. Mais ça ne m'a pas pris aux tripes. C'est pourquoi ma note est un peu en deçà de celles de mes camarades, se rapprochant plutôt d'un 3,5/5.

17/10/2006 (MAJ le 15/05/2008) (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un beau diptyque où, après m'avoir fait découvrir le climat tendu -et la montée du nazisme- des années 1932-1933, les auteurs m'ont ensuite transporté cinq ans plus tard ; s'attachant à dénoncer le sort indigne réservé par les autorités françaises aux immigrés allemands, dont la majorité était pourtant opposée à Hitler. J'ai ainsi lu une chronique douce-amère, attachante, qui mêle -d'une manière fort habile- la politique, l'histoire et les sentiments. Car en 1938, Paris est encore insouciante malgré la guerre qui se profile. Martin, l'immigré allemand qui s'est rendu en France pour échapper à la montée ultra-nationaliste qui enflamme son pays, est comme bon nombre d'immigrés de nos années 2000 : un statut précaire -s'il en a un- et surtout le fait de ne pas savoir de quoi le lendemain sera fait. Beau diptyque -dont le premier tome est paru, et c'est bien dommage, en 2001. Cinq ans entre deux albums !... N'est-ce pas un peu trop ?... Les histoires, les livres s'oublient si vite... N'empêche : j'ai apprécié le beau travail graphique de Beuriot -lequel est enseignant !- qui, d'un trait simple, parvient à rendre des émotions, la vie de cette époque dans des décors soignés qui ont le charme "de ce temps-là..." Note perso : 3,5/5.

09/02/2007 (modifier)