Par les chemins noirs

Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 8 avis)

Fin de la première guerre mondiale. A Fiume, une ville en plein chaos, Lauriano, chef de gang aux prises avec la bande rivale milanaise, tombe amoureux de Mina Linda, une chanteuse française.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles David B. Gangsters Hubert Italie

La première guerre mondiale ne s’est pas arrêtée partout le 11 novembre 1918. La revendication par les Italiens de certaines parties de la Dalmatie conduisit, en 1919, à l’occupation de Fiume par une petite armée italienne dirigée par le poète et dirigeant nationaliste Gabriele d’Annunzio. Ce dernier proclama alors Fiume république indépendante. C’est dans cette ville en plein chaos que des bandes en profitent pour piller et faire passer leur butin à Milan, à Rome ou en France. Lauriano, chef de gang aux prises avec la bande rivale milanaise, tombe amoureux de Mina Linda, une chanteuse française.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 2007
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Par les chemins noirs © Futuropolis 2007
Les notes
Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 8 avis)
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11/04/2007 | angus
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Par Gaston
Note: 2/5
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Encore une fois, je trouve le scénario de David B. franchement moyen. Pourtant, le sujet est intéressant car cela parle d'un sujet historique que je ne connaissais pas. D'ailleurs, le seul moment que j'ai aimé c'est lorsqu'on explique la situation de la Dalmatie après la première guerre mondiale. Le reste m'a laissé indifférent malgré toutes mes forces pour essayer d'apprécier cette série. Je crois que mon indifférence vient des personnages. Ils sont sans intérêt à mes yeux et je n'ai eu aucun plaisir à lire leurs aventures.

22/05/2012 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 3/5
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Après de Crécy ou Blutch, c’est à David B, autre auteur emblématique de l’Association de nous offrir un très bel album chez l’éditeur Futuropolis. Cet ouvrage se déroule dans la ville de Fiume en Yougoslavie. Mais, à la fin de la Première Guerre mondiale, cette cité est revendiquée par les nationalistes italiens, dont le chantre n’est autre que le poète Gabriele D’Annunzio, un précurseur de l’idéologie fasciste. Pour l’instant, comme son titre l’indique, il ne s’agit ici que de prologues, donc difficile de savoir où l’auteur va nous conduire. David B. maîtrise parfaitement son support, la narration est exemplaire : le récit commence par une bagarre et se termine par une bagarre. L’effervescence qui devait régner à l’époque dans la ville de Fiume est parfaitement rendue. L’album n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’œuvre d’Hugo Pratt, tout particulièrement le mythique "fables de Venise" qui était construit comme une pièce de théâtre. L’histoire est cependant un peu embrouillée ; au milieu de ce bouillonnement politique, semble se greffer une enquête policière concernant des vols d’objets d’art. Au point de vue du dessin, c’est tout bonnement magnifique. David B. maîtrise à merveille son art, déconstruit les planches, rend chaque visage particulièrement expressif. On a l’impression que chaque case est un tableau. Le second opus m’a moins convaincu même s’il permet de conclure l’épisode italien de D’Annunzio et la ville de Fiume. David B annonce, au-delà de ce diptyque, une série fleuve qui nous conduira en Irlande, en France ou dans les pays Baltes suivant les tourments révolutionnaires des années 20 et 30. Dans ce deuxième tome le personnage de Lauriano est de plus en plus hanté par ses fantômes au sens propre comme au sens figuré. Ceux-ci sont liés aux tranchées et à la guerre de 14-18, fantômes qui réapparaissent dans sa vie en plein cœur des intrigues de la ville indépendante de Fiume. David B excelle dans les scènes oniriques et dans les représentations de bagarre ; son dessin est bien servi par les couleurs d’Hubert. Mais le tout est quand même compliqué à suivre tant les personnages sont nombreux et les imbrications entre les uns et les autres incertaines. L’auteur multiplie les références littéraires, picturales, ou historiques en évoquant les mouvements dadaiste, futuriste, ainsi que les principaux acteurs de la scène politique italienne, ce qui souligne l’immense travail de documentation de David B mais rend le tout un peu inextricable. Cependant les dessins sont tellement beaux qu’on se laisse porter dans ce sombre chemin de l’histoire européenne.

22/11/2008 (MAJ le 06/12/2010) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Ce sont des lieux et une époque drôlement intéressants qu'a choisi de nous faire découvrir David B. Je ne connaissais rien de Fiume, cette ville yougoslave à la frontière Italienne, et de cet État libre de Fiume, assez ubuesque, qui a existé de 1920 à 1924. Un tel décor un peu fou et pourtant historique correspond parfaitement à l'atmosphère rétro, aventureuse et onirique qui anime les récits habituels de David B. J'ai aimé l'ambiance de cette bande dessinée. Quelque part entre récit historique, aventure romantique et rêve de folie. Jusqu'au dirigeant de cette ville et son ambition à la fois grandiose et ridicule. A côté de cela, les intrigues parallèles entre la petite guerre de gangs des protagonistes principaux et l'histoire d'amour du héros avec la jolie chanteuse m'ont un peu moins charmé mais je les ai suivies sans déplaisir. Je lirai probablement la suite par curiosité.

02/06/2010 (modifier)
Par Totoro
Note: 4/5

Le titre de la série: "Par les chemins noirs", me semble plutôt renvoyer symboliquement à ceux du fascisme qu'à ceux du banditisme, comme le suggère un internaute, puisque David B. a choisi de raconter ici la prise et la déclaration d'indépendance de la ville de Fiume par Gabriele d'Anunzio au lendemain de la 1ère guerre mondiale. Episode loufoque, théâtral, poétique, mais aussi très contestable et très contesté. Certains historiens y trouvent la préfiguration du fascisme italien et allemand (l'uniforme noir, le salut romain, la tête de mort, le nihilisme intégral ; la plupart des arditi rejoindront par la suite les faisceaux de Mussolini qui fit, en outre, d'un d'Annunzio, infirme et dépassé, le chantre de la révolution fasciste) ; d'autres penseurs, comme l'anarchiste américain Hakim Bey y voient la répétition des grandes révoltes libertaires à venir, et plus particulièrement de mai 68 (mouais !). On peut se demander pour quelle raison David B. a choisi de traiter un sujet aussi sulfureux qu'ambigu de manière aussi complaisante. - L'épisode de Fiume a eu lieu après la 1ère guerre mondiale, mais avant toutes les catastrophes idéologiques à venir (octobre 17 mettra encore quelques années pour se concrétiser). Elle garde une certaine innocence qui la préserve. On y trouve seulement, encore séparés, ou emportés dans une fête bigarrée, les deux éléments explosifs des 1er fascismes : l'anarcho-syndicalisme et le nationalisme. - Tous ne furent pas d'affreux fascistes : il y eut des déçus, des rêveurs, des poètes, des castagneurs aussi, qui accompagnèrent d'Annunzio dans son aventure. - Fiume est avant tout une formidable machine à rêves pour une imagination à la fois aussi débridée que littéraire que celle de David B. Des méchants tirés à quatre épingles, des gentils aux yeux bleus, des femmes lascives, des bandits à la gueule tuméfiée, des bagarres à chaque coin de rue : voilà les éléments d'un monde qui n'a plus de limites, sorti de son orbite, et qui rêve la révolution universelle. C'est alors à une réelle fête graphique et colorée que nous convie David B. On sent le plaisir du conteur, qu'il doit éprouver à nous mener par ces chemins peu connus (ça nous change de Tardi !), bien tortueux, mais totalement dépaysants de l'histoire du 20ème siècle. De l'ensemble ressort une impression étonnante d'une extraordinaire facilité d'un auteur parmi les plus originaux de sa génération.

09/02/2010 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Encore un bel ouvrage de David B., toujours un très beau dessin (admirez la couverture), tiré par l'imaginaire de l'auteur et plein d'allégories. Mina est une jeune française très jolie, on se situe en Italie dans les années 20, ou plus exactement à Fiume, aujourd'hui en Croatie, dans une petite zone revendiquée par les italiens dont Gabriel d'Annunzio. Mais c'est une zone qu'un découpage malheureux fait par les vainqueurs de la grande guerre n'a pas attribué à l'Italie malgré le fait qu'une majorité de la population des lieux soit de langue italienne. La ville devient une sorte de fief utopiste encerclé par l'armée italienne. En fait le contexte historique est intéressant, on parle d'irrédentisme, mais on ne le comprend pas trop en première lecture, car on démêle assez peu la fiction de la réalité historique au premier abord, une histoire de gangsters et de guerre de clans se greffant à tout cela. C'est en soi très réussi, cela est parfois tellement loufoque à vrai dire qu'on ne sait plus à certains moments faire la part de ce qui sort purement de la tête de l'auteur et de son contexte historique. Mais l'ensemble est très bon, le premier tome pose les lieux et les personnages là où le tome 2 poursuit la description du rêve utopiste et de l'histoire d'amour de Mina, avec également un retour sur les horreurs de la grande guerre. Très bonne série d'un grand auteur.

28/11/2009 (modifier)
Par SaV
Note: 4/5

Avec ce diptyque David B nous gratifie d’une histoire peu connue au lendemain de la première guerre mondiale, celle d’homme et de femmes souhaitant faire opposition aux alliés afin que leur ville soit rattachée à l’Italie de l’après guerre. David B profite de cette histoire pour y inclure de l’aventure, du fanatisme, du burlesque, de l’amour et du trafic d’art. Dans cette gigantesque pièce de théâtre ou les portes claquent et les gens sortent par les fenêtres on ne s’ennuie pas. En effet, dés les premières pages on plonge dans l’ambiance avec ces scènes de bagarres qui semblent être la seule occupation dans cette ville puisque qu’on la retrouve souvent dans les deux tomes. Ces scènes de bagarre me font penser d’ailleurs au petit David dans L'Ascension du Haut Mal, qui dessinait souvent des batailles. Ensuite, à travers le désordre de cette cité, nous suivons les méfaits des différents gangs et les rivalités qui s’en suivent. Et enfin, nous trouvons l’amour entre Mina et Lauriano. L’auteur réussi à travers ces planches à faire ressurgir le bouillonnement d’une époque ou me semble-t-il tout était encore possible. En bref, l’histoire est bien construite et nous entraîne dans une lecture très agréable et rocambolesque. Graphiquement, David B a sont style à lui qui m'a beaucoup plu, notamment avec les fameuses scènes de bagarres.

28/11/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Après la lecture du premier tome. C'est passé comme une lettre à la poste malgré le dessin peu à mon goût. L'histoire est bien construite avec des personnages hauts en couleur et un contexte historique bien étoffé. Le dessin est particulier mais il ne m'a pas bloqué. Il est énergique et anime correctement l'histoire. Le scénario est géré par chapitres et la lecture est d'une facilité déconcertante malgré la relative densité de l'ouvrage. Je suivrai volontiers la destiné de ces personnages hors du commun en espérant mieux les connaitre.

08/05/2008 (modifier)
Par angus
Note: 4/5

Avec ce premier tome de « Par les chemins noirs », David B inaugure une suite de récits autonomes de l’entre-deux-guerres. Les chemins noirs sont ceux du banditisme, de la mafia ou encore de l’espionnage. Dans cet univers clos, les sentiments sont exacerbés, les faits démesurément amplifiés par la violence ambiante. Le découpage, vif et nerveux, nous propose des séquences de quelques pages tenant lieu de prologues (« Prologue de la ville », « Prologue du poète »…). Les évènements se succèdent à un rythme soutenu et seule la romance naissante de Lauriano et Mina laisse le lecteur reprendre son souffle. Le trait torturé de l’auteur nous offre quelques planches de toute beauté, notamment quand il s’agit de décrire les affrontements entre militaires ou bandes rivales. Troisième album de David B chez Futuropolis (après Les complots nocturnes et Le Jardin armé et autres histoires) et troisième réussite. Vivement la suite.

11/04/2007 (modifier)