Un 'petit' pas mal pour cet album pour la réalisation duquel j'ai le sentiment que l'autrice s'était énormément investie.
Le dessin naïf est en parfaite adéquation avec le ton de ce conte. L'univers imaginé par l'autrice ne manque ni d'originalité ni de fantaisie même si l'idée de base (le passage d'un univers réaliste vers un monde imaginaire très fantaisiste) a déjà été très souvent utilisé pour ce type de récit.
Les personnages sont plaisants à suivre et le jeune lecteur s'identifiera sans trop de problème à la jeune héroïne. A titre personnel, je trouve que ce récit manque un peu d'humour et que son final manque de force. La manière dont l'héroïne échappe au grand méchant de l'histoire est un peu trop facile à mon goût et ne cadre pas tout à fait avec la morale de l'histoire (que l'on pourrait résumer par "vouloir tout tout de suite n'est pas une bonne idée, la maturité vient avec l'expérience et non avec l'âge").
Malgré sa pagination importante, ce livre se lit rapidement et convient donc à un jeune public. Beaucoup de pages muettes, de grandes cases voire de doubles-pages n'offrant qu'une seule illustration permettent d'aboutir à cette facilité de lecture.
A voir avec un jeune public. A titre personnel, j'émets surtout des réserves quant à la confrontation finale et je regrette le manque d'humour de l'ensemble mais c'est un album soigné et doté de belles intentions.
Note: 2.5/5
Moi qui suis fan de l'univers de Donjon, c'est à regret que je dois dire que cette série se déroulant loin dans le futur de Terra Amata et des aventures de Herbert et Marvin est celle qui me plait le moins jusqu'à présent. Je pense que c'est parce qu'elle s'éloigne trop de l'atmosphère des autres séries et qu'elle se raccroche à des thématiques qui ne sont pas ma tasse de thé. Mais je ne me base que sur le premier tome et je ne demande qu'à être convaincu par la suite.
Cela commence donc au tome +10000, donc sans doute des siècles après l'histoire du Donjon lui-même. Nous nous y retrouverons dans un cadre mi-contemporain mi-futuriste, avec d'une part un monde régi par les hommes d'affaires véreux, la justice à leurs ordres et par les organisations mafieuses, et d'autre part une intrigue en toile de fond qui rappellera celle de Pacific Rim, avec des mécha géants combattant des sortes de Kaiju des laves. Au milieu de cela, le héros, Robert, se bat avec toute sa hargne, ses poings et parfois sa clé de 72 pour prouver son innocence et retrouver son fils qui lui a été retiré injustement.
Quel rapport avec Donjon me direz-vous ? Eh bien, Robert est un De Vaucanson, sans doute lointain descendant d'Herbert, le monde est animalier et j'imagine que les monstres des laves ont un rapport avec l'Entité Noire qui a été renvoyée dans le coeur de Terra Amata... mais pour ce qui est de l'intrigue du premier tome, le fil reliant les aventures qui me plaisent tant avec celle-ci est trop ténu pour me satisfaire.
Et comme je n'aime ni les histoires de gangsters, ni celles de vengeance violente, ni les combats de méchas, je suis frustré.
Je retiens quand même quelques bonnes idées, notamment le personnage de la femme de main du gangster, à la fois ultra-brutale physiquement et douce d'esprit, ou encore les quelques méchas très inspirés de Goldorak. Le dessin de Vince est plutôt bon également.
Mais le récit ne m'a pas enthousiasmé, et s'il ne fait pas de doute que je lirai la suite, c'est uniquement parce que je fais confiance aux auteurs de Donjon et que j'espère qu'ils sauront davantage faire le lien avec ce qui m'a plu dans leur univers.
Après un départ vaguement réaliste, l’histoire bascule rapidement dans un mélange de délire noir et de fantastique, dans lequel il devient difficile de reconnaitre la situation de départ, à savoir l’éclatement violent de l’ex-Yougoslavie.
Les deux compères suédois s’offrent une virée improbable, avec un Tito congelé, une vision loufoque de l’Eurovision, etc.
Bref, un truc difficile à résumer, un gros délire qui part du chaos réel pour en développer un autre, parallèle et encore plus noir et déjanté.
Le travail en Noir et Blanc des auteurs est assez particulier. Beaucoup de cases sont surchargées (certaines sont en plus très petites !), et le dessin, au trait gras et nerveux est proche d’un certain underground – dont sont issus les deux auteurs (je ne connaissais qu’Andersson).
A noter que l’album est accompagné d’une carte de la Yougoslavie, à l’image de l’histoire, un peu de réalisme noyé dans un flot d’improbable délire.
Pour amateur éclairé !
Note réelle 2,5/5.
Cet album, qui voit collaborer pour la deuxième fois Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag (dont c’est la deuxième bande dessinée), nous emmène cette fois dans l’Afrique des contes et des esprits. Les auteurs nous avaient subjugués il y a quatre ans avec L'Anniversaire de Kim Jong-Il, une plongée dans ce pays effrayant et coupé du monde qu’est la Corée du nord, à travers le témoignage d’un enfant de huit ans. Dans « Le Repas des hyènes », c’est une fois encore un enfant qui est mis en scène à travers un parcours initiatique empreint d’onirisme.
Si l’album est déjà en lice pour le prix jeunesse (12-16 ans) d’Angoulême, on ne peut s’empêcher d’être un brin perplexe. Est-ce juste parce que l’histoire met en scène un jeune enfant ? Pourtant, ce conte, par sa complexité et sa portée philosophique, peut parfaitement viser le public adulte et n’est en outre pas si facile d’accès. Le prolifique Aurélien Ducoudray a ainsi puisé dans un mythe dogon pour raconter l’histoire du jeune Kana, dont le frère jumeau Kubé, né juste avant lui, aura l’honneur d’accompagner son père pour nourrir les hyènes, dont le rire strident empêche les morts de se reposer. C’est ainsi que par un pacte commun, Kana va devoir guider un yéban, être surnaturel métamorphosé en hyène géante, vers un objectif inconnu qui ressemble étrangement aux enfers...
Une fois encore, on admirera le dessin naïf de Mélanie Allag pour qui la couleur n’est clairement pas envisagée comme une simple option. Ce n’est pas par hasard si l’on pense beaucoup au Douanier Rousseau, avec des ambiances à la fois sombres et chatoyantes qui savent évoquer tout le mystère et l’onirisme des nuits africaines. Vers la fin du récit, Allag va radicalement changer d’approche graphique pour décrire la séance initiatique du jeune Kana, laissant le lecteur à la fois totalement fasciné et désorienté au milieu d’un rêve cerné de cauchemars. On entre dans une dimension totalement surréaliste qui pourrait faire penser à une sorte de Dali psychédélique, c’est une expérience de lecture hors-normes.
Ce conte, qui honore avec sincérité le culte des ancêtres encore très prégnant dans l’Afrique d’aujourd’hui, est une alliance de merveilleux et de cauchemar. Il nous parle d’un continent qui a souffert, encore marqué par la colonisation mais qui n’a jamais renoncé à ses traditions, partie intégrante de l’âme africaine. On pourra toutefois déplorer le côté désordonné de la narration, qui aurait peut-être nécessité quelques clés à l’attention du béotien ne possédant pas une connaissance suffisante des us et coutumes propres à ce continent. Ducoudray a peut-être failli devant la puissance d’un projet trop ambitieux, et à l’image de Kana, qui confie à son amie la hyène qu’il n’a aucune idée de l’endroit où aller, s’est peut-être quelque peu égaré dans cette rêverie pourtant non dénuée de charme.
C’est une lecture agréable et rapide (peu de texte malgré l’importante pagination).
L’histoire est relativement originale, même si certains aspects auraient sans doute mérité d’être davantage creusés. Mais finalement, je ne suis pas trop frustré de la fin, qui ne dévoile pourtant pas grand-chose de la schizophrénie du héros.
Car nous suivons dans cet album une sorte de dédoublement de la personnalité – ou des souvenirs, ou de la perception de la réalité, d’un personnage qui finit par perdre pieds, par se couper de ses proches en s’enfermant dans une névrose inquiétante.
Mais voilà, si ça se laisse lire facilement, au final, le dessin un peu moyen et la légèreté de certains passages font que je n’y retournerais sans doute pas. Et que je comprends que l’on puisse être davantage déçu que moi après la lecture de cet album.
Un hommage rendu à Simone Veil et à son engagement pour la cause féministe.
Des convictions partagées par l'auteur qui nous décrit ses rencontres avec Simone Veil dans un cadre professionnel dans un premier temps et ensuite personnel.
Si vous connaissez le parcours de cette femme, vous n'apprendrez rien de plus sauf quelques anecdotes souvent issues des rencontres avec l'auteur.
En décrivant son destin hors du commun, l'auteur nous fait comprendre pourquoi elle possède cette force de caractère qui lui permet d'aller au bout de ses missions qui ont ponctué sa carrière politique.
Tous les hommages qu'ils soient en bande dessinée ou sur d'autres supports sont justifiés par l'impact de son travail sur notre société et les valeurs qu'elle a défendu.
Le dessin est adapté pour un témoignage avec un changement de couleur pour différencier les époques qui facilite la lecture.
Un ouvrage qui participe à notre devoir de mémoire, à emprunter en bibliothèque.
Cette année marquait les 80 ans de la première apparition du Joker (et puis aussi de Robin, Catwoman et Hugo Strange aka le personnage que personne en dehors des fans de comics connait) et cet album regroupe deux albums spéciaux parus pour l'occasion.
Le premier est un recueil d'histoires inédites. J'ai bien aimé celle de Paul Dini, Tom Taylor et celle qui montre ce qui arrive au Joker s'il réussit à tuer Batman. Celle de Dennis O'Neil est pas mal, mais je n'aime pas la fin qui est prévisible. Au moins, il y a le beau dessin de José Luis Garcia-Lopez, un des meilleurs dessinateurs de comics selon moi quoique c'est un peu ruiné par les couleurs sans âme faites par ordinateur. Je n'ai pas aimé celle par Brian Azzarello qui m'a semblé être n'importe quoi et celle de Scott Snyder où Joker est un espèce de monstre surnaturel et ce n'est pas du tout comme ça que je vois le personnage.
Le reste est passable. Ça se lit et ça s'oublie un peu vite. Une des histoires introduit le personnage de Punchline, la nouvelle copine du Joker et que DC Comics met un peu partout pour forcer les lecteurs à l'apprécier et franchement je suis indifférent au personnage et j'aurais préféré que toutes les histoires soient 'intemporelles' (en gros des histoires que tu n'aurais aucun problème à lire des décennies plus tard) et celle-ci nous invite à lire le gros arc narratif de cette année mettant en scène le Joker.
L'autre gros album est un recueil de différentes histoires du Joker et la plupart sont bonnes. Le problème est que ce sont toutes des histoires qui sont déjà parues en français, notamment dans ''Joker Anthologie''. Il n'y a que deux histoires qui sont inédites en français : celle avec Gueule d'Argile que je trouve franchement mauvaise et celle où Dennis O'Neil réécrit à sa manière la première confrontation entre Joker et Batman et qui est très bonne (la scène où Batman rencontre le Joker pour la première fois est hilarante !). Bref, c'est donc du réchauffé alors qu'il y a encore plein d'histoires du Joker inédites en albums dans les pays francophones. Il y a même des histoires qui ne sont que des chapitres dans des arc narratifs. Ainsi on va avoir droit notamment au dernier chapitre du très mauvais ''Batman - Un deuil dans la famille'' (et j'ai mis une note positive à cet album parce qu'il y avait aussi le récit qui introduit le troisième Robin qui est excellent). C'est vraiment inutile et du gaspillage d'espace. Enfin, on notera que dans la vo il y avait The Killing Joke et que l'éditeur français l'a enlevé, probablement parce qu'il a toute l'histoire au complet, contrairement à par exemple, le chapitre de 'Batman-Silence' sur le Joker et si tu veux lire la suite tu doit acheter l'album qui contient toute l'histoire, et qu'il veut que les gens continuent d'acheter l'album tout seul.
Donc voilà un album dont la qualité des histoires varie et le gros de l'album est des trucs déjà parus ailleurs. En gros, pour les fans du Joker qui ne possèdent pas trop d'albums en français. Je suis un gros fan du Joker, mais je vais me contenter des albums que j'ai déjà, que ce soit en français ou en anglais.
La première chose qui attire dans cette bande dessinée, c’est le titre très intrigant. Et une couverture qui ne l’est pas moins, avec ce côté « Massacre à la tronçonneuse », où l’on voit l’ombre d’un boucher dans une posture menaçante, un hachoir dans les mains, sans que l’on sache exactement s’il vise le jeune garçon qui nous fait face, l’air désapprobateur…
Ce titre si bien trouvé, constitue également la première phrase de ce récit en flashback, qui a pour mérite de captiver immédiatement le lecteur. Tout commence à la façon d’un drame social s’appuyant sur un personnage peu amène : le boucher d’un village très français, également maire de sa commune, un type ventru, véreux et fort en gueule, qui tue des chats en secret pour en faire des pâtés maison vendus dans de jolies boîtes au prix du foie gras… A l’opposé il y a Jacques, un jeune garçon un peu maussade, victime des mauvais traitements infligés par son père et délaissé par sa mère, qui profite des absences de son routier de mari pour recevoir des hommes, « parfois même des gens très importants », et visiblement ce n’est pas pour leur proposer de prendre le thé… Plus glauque tu meurs.
Le narrateur, qui n’est autre que le jeune Jacques, prend le lecteur à témoin. Il a la parole froide et cynique. Le texte de Pelaez est ciselé et nous percute à la manière d’un coup de poing dans le ventre. Les personnages, eux, sont très bien campés. Dès le début, on est prévenu, Jacques a « zigouillé » le boucher. Et même si l’on n’a pas envie de s’apitoyer sur le sort de ce personnage détestable, aucun des protagonistes ne suscite véritablement l’empathie. Quand bien même on comprend que Jacques s’est construit sur un contexte familial rude, son absence d’état d’âme empêche toute identification et dès lors toute affection de la part du lecteur.
Le dessin de Porcel, très bien exécuté, ne se distingue pas de la production courante. Le dessinateur a accentué l’âpreté du propos avec un trait plus gras et plus acéré que ce qu’il fait habituellement. Quelques scènes nocturnes témoignent d’une certaine maîtrise de la couleur.
Si ce one-shot honorable reste fluide et bien construit, on peut regretter le fait que dès la deuxième partie, après le meurtre du boucher par Jacques, le récit retombe dans quelque chose de beaucoup plus conventionnel que ce que le début pouvait laisser présager. De plus, l’évolution spectaculaire et quelque peu elliptique du personnage principal, imposée sans doute par le format court, paraît assez peu crédible — impossible d’en dire plus au risque de raconter l’histoire —, un bémol compensé par la qualité de l’écriture.
Je suis facilement entré dans cette histoire, car j’ai tout de suite aimé le dessin, moderne et efficace, avec des personnages un peu frêles (comme ceux de Bouillez sur Pest par exemple).
Le premier tiers voit notre héros, Edwin, tenter de s’incruster dans une expédition vers l’Afrique pour démontrer (nous sommes au milieu du XIXème siècle), contre les sarcasmes de ses collègues, l’origine africaine de l’humanité.
Puis, une fois Edwin sur le bateau en partance pour l’Afrique, et sans qu’il y ait eu de signes avant-coureurs, cela bascule gentiment dans du fantastique.
Comme certains romans de Ridder Haggard, on bascule de l’ambiance victorienne plutôt classique à une aventure mystérieuse, presque onirique – même si ici, l’étrange et le fantastique (à mi-chemin de l’angoissant et du merveilleux) jouent sur des tonalités différentes.
J’étais curieux de voir comment l’histoire allait pouvoir se conclure. La pirouette finale est globalement satisfaisante. Même si l’intrigue peut paraitre un peu légère, et si la chute est quelque peu « facile », la lecture de cet album est plutôt sympathique et rafraichissante. Une découverte récente, et une lecture recommandée.
Note réelle 3,5/5.
Un "pas mal" qui tire vers le haut. J'aime beaucoup les histoires au climat un peu délétère dont on sait, comme dans toutes bonnes tragédies grecques qui se respectent, que les choses vont aller de mal en pis. Dès le début de cet album une galerie de personnages s'offre à nos yeux. Le con qui se la pète et se voit plus beau qu'il n'est, la bombasse qui n'a pas inventé l'eau chaude, ce que dans ma campagne, on appelle une "pétasse de cambrousse" et le frangin attardé, mais qui au final se retrouve être le plus adapté.
Si vous ajoutez à cela des voisins aux gros sabots et un copain alcoolique vous imaginez aisément l'ambiance que cela peut produire sur un microcosme campagnard accablé par la canicule.
Cette étude de mœurs est plutôt bien vue dans une description des tenants et aboutissants qui font monter la tension jusqu'au climax final. Ces personnages que nous n'aimerions pas avoir pour amis nous sont finalement rendus attachants non pas à cause de leur bêtise crasse, mais parce qu'ils ont la volonté de s'en sortir.
Au final tout cela est plutôt bien vu, pas impérissable, mais plus qu'honnête. À lire.
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Melvina
Un 'petit' pas mal pour cet album pour la réalisation duquel j'ai le sentiment que l'autrice s'était énormément investie. Le dessin naïf est en parfaite adéquation avec le ton de ce conte. L'univers imaginé par l'autrice ne manque ni d'originalité ni de fantaisie même si l'idée de base (le passage d'un univers réaliste vers un monde imaginaire très fantaisiste) a déjà été très souvent utilisé pour ce type de récit. Les personnages sont plaisants à suivre et le jeune lecteur s'identifiera sans trop de problème à la jeune héroïne. A titre personnel, je trouve que ce récit manque un peu d'humour et que son final manque de force. La manière dont l'héroïne échappe au grand méchant de l'histoire est un peu trop facile à mon goût et ne cadre pas tout à fait avec la morale de l'histoire (que l'on pourrait résumer par "vouloir tout tout de suite n'est pas une bonne idée, la maturité vient avec l'expérience et non avec l'âge"). Malgré sa pagination importante, ce livre se lit rapidement et convient donc à un jeune public. Beaucoup de pages muettes, de grandes cases voire de doubles-pages n'offrant qu'une seule illustration permettent d'aboutir à cette facilité de lecture. A voir avec un jeune public. A titre personnel, j'émets surtout des réserves quant à la confrontation finale et je regrette le manque d'humour de l'ensemble mais c'est un album soigné et doté de belles intentions.
Donjon Antipodes +
Note: 2.5/5 Moi qui suis fan de l'univers de Donjon, c'est à regret que je dois dire que cette série se déroulant loin dans le futur de Terra Amata et des aventures de Herbert et Marvin est celle qui me plait le moins jusqu'à présent. Je pense que c'est parce qu'elle s'éloigne trop de l'atmosphère des autres séries et qu'elle se raccroche à des thématiques qui ne sont pas ma tasse de thé. Mais je ne me base que sur le premier tome et je ne demande qu'à être convaincu par la suite. Cela commence donc au tome +10000, donc sans doute des siècles après l'histoire du Donjon lui-même. Nous nous y retrouverons dans un cadre mi-contemporain mi-futuriste, avec d'une part un monde régi par les hommes d'affaires véreux, la justice à leurs ordres et par les organisations mafieuses, et d'autre part une intrigue en toile de fond qui rappellera celle de Pacific Rim, avec des mécha géants combattant des sortes de Kaiju des laves. Au milieu de cela, le héros, Robert, se bat avec toute sa hargne, ses poings et parfois sa clé de 72 pour prouver son innocence et retrouver son fils qui lui a été retiré injustement. Quel rapport avec Donjon me direz-vous ? Eh bien, Robert est un De Vaucanson, sans doute lointain descendant d'Herbert, le monde est animalier et j'imagine que les monstres des laves ont un rapport avec l'Entité Noire qui a été renvoyée dans le coeur de Terra Amata... mais pour ce qui est de l'intrigue du premier tome, le fil reliant les aventures qui me plaisent tant avec celle-ci est trop ténu pour me satisfaire. Et comme je n'aime ni les histoires de gangsters, ni celles de vengeance violente, ni les combats de méchas, je suis frustré. Je retiens quand même quelques bonnes idées, notamment le personnage de la femme de main du gangster, à la fois ultra-brutale physiquement et douce d'esprit, ou encore les quelques méchas très inspirés de Goldorak. Le dessin de Vince est plutôt bon également. Mais le récit ne m'a pas enthousiasmé, et s'il ne fait pas de doute que je lirai la suite, c'est uniquement parce que je fais confiance aux auteurs de Donjon et que j'espère qu'ils sauront davantage faire le lien avec ce qui m'a plu dans leur univers.
Bosnian flat dog
Après un départ vaguement réaliste, l’histoire bascule rapidement dans un mélange de délire noir et de fantastique, dans lequel il devient difficile de reconnaitre la situation de départ, à savoir l’éclatement violent de l’ex-Yougoslavie. Les deux compères suédois s’offrent une virée improbable, avec un Tito congelé, une vision loufoque de l’Eurovision, etc. Bref, un truc difficile à résumer, un gros délire qui part du chaos réel pour en développer un autre, parallèle et encore plus noir et déjanté. Le travail en Noir et Blanc des auteurs est assez particulier. Beaucoup de cases sont surchargées (certaines sont en plus très petites !), et le dessin, au trait gras et nerveux est proche d’un certain underground – dont sont issus les deux auteurs (je ne connaissais qu’Andersson). A noter que l’album est accompagné d’une carte de la Yougoslavie, à l’image de l’histoire, un peu de réalisme noyé dans un flot d’improbable délire. Pour amateur éclairé ! Note réelle 2,5/5.
Le Repas des hyènes
Cet album, qui voit collaborer pour la deuxième fois Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag (dont c’est la deuxième bande dessinée), nous emmène cette fois dans l’Afrique des contes et des esprits. Les auteurs nous avaient subjugués il y a quatre ans avec L'Anniversaire de Kim Jong-Il, une plongée dans ce pays effrayant et coupé du monde qu’est la Corée du nord, à travers le témoignage d’un enfant de huit ans. Dans « Le Repas des hyènes », c’est une fois encore un enfant qui est mis en scène à travers un parcours initiatique empreint d’onirisme. Si l’album est déjà en lice pour le prix jeunesse (12-16 ans) d’Angoulême, on ne peut s’empêcher d’être un brin perplexe. Est-ce juste parce que l’histoire met en scène un jeune enfant ? Pourtant, ce conte, par sa complexité et sa portée philosophique, peut parfaitement viser le public adulte et n’est en outre pas si facile d’accès. Le prolifique Aurélien Ducoudray a ainsi puisé dans un mythe dogon pour raconter l’histoire du jeune Kana, dont le frère jumeau Kubé, né juste avant lui, aura l’honneur d’accompagner son père pour nourrir les hyènes, dont le rire strident empêche les morts de se reposer. C’est ainsi que par un pacte commun, Kana va devoir guider un yéban, être surnaturel métamorphosé en hyène géante, vers un objectif inconnu qui ressemble étrangement aux enfers... Une fois encore, on admirera le dessin naïf de Mélanie Allag pour qui la couleur n’est clairement pas envisagée comme une simple option. Ce n’est pas par hasard si l’on pense beaucoup au Douanier Rousseau, avec des ambiances à la fois sombres et chatoyantes qui savent évoquer tout le mystère et l’onirisme des nuits africaines. Vers la fin du récit, Allag va radicalement changer d’approche graphique pour décrire la séance initiatique du jeune Kana, laissant le lecteur à la fois totalement fasciné et désorienté au milieu d’un rêve cerné de cauchemars. On entre dans une dimension totalement surréaliste qui pourrait faire penser à une sorte de Dali psychédélique, c’est une expérience de lecture hors-normes. Ce conte, qui honore avec sincérité le culte des ancêtres encore très prégnant dans l’Afrique d’aujourd’hui, est une alliance de merveilleux et de cauchemar. Il nous parle d’un continent qui a souffert, encore marqué par la colonisation mais qui n’a jamais renoncé à ses traditions, partie intégrante de l’âme africaine. On pourra toutefois déplorer le côté désordonné de la narration, qui aurait peut-être nécessité quelques clés à l’attention du béotien ne possédant pas une connaissance suffisante des us et coutumes propres à ce continent. Ducoudray a peut-être failli devant la puissance d’un projet trop ambitieux, et à l’image de Kana, qui confie à son amie la hyène qu’il n’a aucune idée de l’endroit où aller, s’est peut-être quelque peu égaré dans cette rêverie pourtant non dénuée de charme.
Si j'ai bonne mémoire
C’est une lecture agréable et rapide (peu de texte malgré l’importante pagination). L’histoire est relativement originale, même si certains aspects auraient sans doute mérité d’être davantage creusés. Mais finalement, je ne suis pas trop frustré de la fin, qui ne dévoile pourtant pas grand-chose de la schizophrénie du héros. Car nous suivons dans cet album une sorte de dédoublement de la personnalité – ou des souvenirs, ou de la perception de la réalité, d’un personnage qui finit par perdre pieds, par se couper de ses proches en s’enfermant dans une névrose inquiétante. Mais voilà, si ça se laisse lire facilement, au final, le dessin un peu moyen et la légèreté de certains passages font que je n’y retournerais sans doute pas. Et que je comprends que l’on puisse être davantage déçu que moi après la lecture de cet album.
Simone Veil - La Force d'une femme
Un hommage rendu à Simone Veil et à son engagement pour la cause féministe. Des convictions partagées par l'auteur qui nous décrit ses rencontres avec Simone Veil dans un cadre professionnel dans un premier temps et ensuite personnel. Si vous connaissez le parcours de cette femme, vous n'apprendrez rien de plus sauf quelques anecdotes souvent issues des rencontres avec l'auteur. En décrivant son destin hors du commun, l'auteur nous fait comprendre pourquoi elle possède cette force de caractère qui lui permet d'aller au bout de ses missions qui ont ponctué sa carrière politique. Tous les hommages qu'ils soient en bande dessinée ou sur d'autres supports sont justifiés par l'impact de son travail sur notre société et les valeurs qu'elle a défendu. Le dessin est adapté pour un témoignage avec un changement de couleur pour différencier les époques qui facilite la lecture. Un ouvrage qui participe à notre devoir de mémoire, à emprunter en bibliothèque.
Joker 80 ans
Cette année marquait les 80 ans de la première apparition du Joker (et puis aussi de Robin, Catwoman et Hugo Strange aka le personnage que personne en dehors des fans de comics connait) et cet album regroupe deux albums spéciaux parus pour l'occasion. Le premier est un recueil d'histoires inédites. J'ai bien aimé celle de Paul Dini, Tom Taylor et celle qui montre ce qui arrive au Joker s'il réussit à tuer Batman. Celle de Dennis O'Neil est pas mal, mais je n'aime pas la fin qui est prévisible. Au moins, il y a le beau dessin de José Luis Garcia-Lopez, un des meilleurs dessinateurs de comics selon moi quoique c'est un peu ruiné par les couleurs sans âme faites par ordinateur. Je n'ai pas aimé celle par Brian Azzarello qui m'a semblé être n'importe quoi et celle de Scott Snyder où Joker est un espèce de monstre surnaturel et ce n'est pas du tout comme ça que je vois le personnage. Le reste est passable. Ça se lit et ça s'oublie un peu vite. Une des histoires introduit le personnage de Punchline, la nouvelle copine du Joker et que DC Comics met un peu partout pour forcer les lecteurs à l'apprécier et franchement je suis indifférent au personnage et j'aurais préféré que toutes les histoires soient 'intemporelles' (en gros des histoires que tu n'aurais aucun problème à lire des décennies plus tard) et celle-ci nous invite à lire le gros arc narratif de cette année mettant en scène le Joker. L'autre gros album est un recueil de différentes histoires du Joker et la plupart sont bonnes. Le problème est que ce sont toutes des histoires qui sont déjà parues en français, notamment dans ''Joker Anthologie''. Il n'y a que deux histoires qui sont inédites en français : celle avec Gueule d'Argile que je trouve franchement mauvaise et celle où Dennis O'Neil réécrit à sa manière la première confrontation entre Joker et Batman et qui est très bonne (la scène où Batman rencontre le Joker pour la première fois est hilarante !). Bref, c'est donc du réchauffé alors qu'il y a encore plein d'histoires du Joker inédites en albums dans les pays francophones. Il y a même des histoires qui ne sont que des chapitres dans des arc narratifs. Ainsi on va avoir droit notamment au dernier chapitre du très mauvais ''Batman - Un deuil dans la famille'' (et j'ai mis une note positive à cet album parce qu'il y avait aussi le récit qui introduit le troisième Robin qui est excellent). C'est vraiment inutile et du gaspillage d'espace. Enfin, on notera que dans la vo il y avait The Killing Joke et que l'éditeur français l'a enlevé, probablement parce qu'il a toute l'histoire au complet, contrairement à par exemple, le chapitre de 'Batman-Silence' sur le Joker et si tu veux lire la suite tu doit acheter l'album qui contient toute l'histoire, et qu'il veut que les gens continuent d'acheter l'album tout seul. Donc voilà un album dont la qualité des histoires varie et le gros de l'album est des trucs déjà parus ailleurs. En gros, pour les fans du Joker qui ne possèdent pas trop d'albums en français. Je suis un gros fan du Joker, mais je vais me contenter des albums que j'ai déjà, que ce soit en français ou en anglais.
Dans mon village, on mangeait des chats
La première chose qui attire dans cette bande dessinée, c’est le titre très intrigant. Et une couverture qui ne l’est pas moins, avec ce côté « Massacre à la tronçonneuse », où l’on voit l’ombre d’un boucher dans une posture menaçante, un hachoir dans les mains, sans que l’on sache exactement s’il vise le jeune garçon qui nous fait face, l’air désapprobateur… Ce titre si bien trouvé, constitue également la première phrase de ce récit en flashback, qui a pour mérite de captiver immédiatement le lecteur. Tout commence à la façon d’un drame social s’appuyant sur un personnage peu amène : le boucher d’un village très français, également maire de sa commune, un type ventru, véreux et fort en gueule, qui tue des chats en secret pour en faire des pâtés maison vendus dans de jolies boîtes au prix du foie gras… A l’opposé il y a Jacques, un jeune garçon un peu maussade, victime des mauvais traitements infligés par son père et délaissé par sa mère, qui profite des absences de son routier de mari pour recevoir des hommes, « parfois même des gens très importants », et visiblement ce n’est pas pour leur proposer de prendre le thé… Plus glauque tu meurs. Le narrateur, qui n’est autre que le jeune Jacques, prend le lecteur à témoin. Il a la parole froide et cynique. Le texte de Pelaez est ciselé et nous percute à la manière d’un coup de poing dans le ventre. Les personnages, eux, sont très bien campés. Dès le début, on est prévenu, Jacques a « zigouillé » le boucher. Et même si l’on n’a pas envie de s’apitoyer sur le sort de ce personnage détestable, aucun des protagonistes ne suscite véritablement l’empathie. Quand bien même on comprend que Jacques s’est construit sur un contexte familial rude, son absence d’état d’âme empêche toute identification et dès lors toute affection de la part du lecteur. Le dessin de Porcel, très bien exécuté, ne se distingue pas de la production courante. Le dessinateur a accentué l’âpreté du propos avec un trait plus gras et plus acéré que ce qu’il fait habituellement. Quelques scènes nocturnes témoignent d’une certaine maîtrise de la couleur. Si ce one-shot honorable reste fluide et bien construit, on peut regretter le fait que dès la deuxième partie, après le meurtre du boucher par Jacques, le récit retombe dans quelque chose de beaucoup plus conventionnel que ce que le début pouvait laisser présager. De plus, l’évolution spectaculaire et quelque peu elliptique du personnage principal, imposée sans doute par le format court, paraît assez peu crédible — impossible d’en dire plus au risque de raconter l’histoire —, un bémol compensé par la qualité de l’écriture.
Edwin (Le Voyage aux Origines)
Je suis facilement entré dans cette histoire, car j’ai tout de suite aimé le dessin, moderne et efficace, avec des personnages un peu frêles (comme ceux de Bouillez sur Pest par exemple). Le premier tiers voit notre héros, Edwin, tenter de s’incruster dans une expédition vers l’Afrique pour démontrer (nous sommes au milieu du XIXème siècle), contre les sarcasmes de ses collègues, l’origine africaine de l’humanité. Puis, une fois Edwin sur le bateau en partance pour l’Afrique, et sans qu’il y ait eu de signes avant-coureurs, cela bascule gentiment dans du fantastique. Comme certains romans de Ridder Haggard, on bascule de l’ambiance victorienne plutôt classique à une aventure mystérieuse, presque onirique – même si ici, l’étrange et le fantastique (à mi-chemin de l’angoissant et du merveilleux) jouent sur des tonalités différentes. J’étais curieux de voir comment l’histoire allait pouvoir se conclure. La pirouette finale est globalement satisfaisante. Même si l’intrigue peut paraitre un peu légère, et si la chute est quelque peu « facile », la lecture de cet album est plutôt sympathique et rafraichissante. Une découverte récente, et une lecture recommandée. Note réelle 3,5/5.
L'Été en pente douce
Un "pas mal" qui tire vers le haut. J'aime beaucoup les histoires au climat un peu délétère dont on sait, comme dans toutes bonnes tragédies grecques qui se respectent, que les choses vont aller de mal en pis. Dès le début de cet album une galerie de personnages s'offre à nos yeux. Le con qui se la pète et se voit plus beau qu'il n'est, la bombasse qui n'a pas inventé l'eau chaude, ce que dans ma campagne, on appelle une "pétasse de cambrousse" et le frangin attardé, mais qui au final se retrouve être le plus adapté. Si vous ajoutez à cela des voisins aux gros sabots et un copain alcoolique vous imaginez aisément l'ambiance que cela peut produire sur un microcosme campagnard accablé par la canicule. Cette étude de mœurs est plutôt bien vue dans une description des tenants et aboutissants qui font monter la tension jusqu'au climax final. Ces personnages que nous n'aimerions pas avoir pour amis nous sont finalement rendus attachants non pas à cause de leur bêtise crasse, mais parce qu'ils ont la volonté de s'en sortir. Au final tout cela est plutôt bien vu, pas impérissable, mais plus qu'honnête. À lire.