L'Été en pente douce

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Fane hérite d'une maison dans un petit village de province lors d'un été caniculaire. Il hérite également d'une ancestrale querelle de voisinage.


Adaptations de romans en BD Magazine Fluide Glacial

Fane hérite d'une maison dans un petit village de province lors d'un été caniculaire. Il hérite également d'une ancestrale querelle de voisinage. La présence de Lilas, magnifique sotte et récente compagne de Fane, aggravera convoitise, jalousie et haine jusqu'au final dramatique et inattendu. 30 ans après sa sortie en salles, Jean-Christophe Chauzy et Pierre Pelot revisitent L'Été en pente douce, chef-d'oeuvre à l'atmosphère moite et sensuelle. Pierre Pelot s'est prêté au jeu de la réécriture pour cette superbe adaptation dessinée à l'aquarelle par Chauzy. Pour l'occasion, les personnages ont été légèrement modifiés et la chute de l'histoire est totalement inédite. Mais l'objet central du récit demeure bien sûr Lilas l'ingénue aux tenues ultra-légères qui charge le récit d'une tension érotique constante. (texte de l'éditeur)

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Juin 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Été en pente douce © Fluide Glacial 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

12/10/2017 | Mac Arthur
Modifier


Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Voila une BD plaisante qui ne m'intéresse pourtant pas plus que ça. Je suis bien en peine d'expliquer exactement pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il manque un petit truc à cette BD, une sorte de creux dans tout le scénario qui permettrait de finir l'histoire de manière satisfaisante. Là, en substance, je suis plutôt sur ma faim. Je sais que c'est une adaptation de film, que je serais intéressé de voir maintenant, elle-même adaptation d'un roman. Et je me demande si quelque chose n'a pas été enlevé de l'ensemble au cours de l'adaptation, car le tout me semble un brin trop rapide. Il y a quelques moments, notamment au niveau des liens sociaux entre les différents personnages, qui me donne une impression de trop rapide. C'est un sentiment dont je n'ai pas pu me départir tout au long du roman. Pour le reste, c'est une BD qui retranscrit à merveille l'atmosphère caniculaire d'un été chaud, durant lequel se noue des drames dans la chaleur. C'est prenant dans l'ensemble et j'aime bien la façon dont sont décrits des personnages aussi divers. Les gueules ne sont pas courantes, ça fait du bien de voir des zonards ou des paysans péquenot. L'ensemble pue la réalité triste. Donc voila, un album que j'ai apprécié lire mais que je ne pense pas prendre pour moi. Il manque un truc, ou alors je suis passé à côté de quelque chose. C'est plaisant mais pas beaucoup plus, malheureusement.

04/02/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Un "pas mal" qui tire vers le haut. J'aime beaucoup les histoires au climat un peu délétère dont on sait, comme dans toutes bonnes tragédies grecques qui se respectent, que les choses vont aller de mal en pis. Dès le début de cet album une galerie de personnages s'offre à nos yeux. Le con qui se la pète et se voit plus beau qu'il n'est, la bombasse qui n'a pas inventé l'eau chaude, ce que dans ma campagne, on appelle une "pétasse de cambrousse" et le frangin attardé, mais qui au final se retrouve être le plus adapté. Si vous ajoutez à cela des voisins aux gros sabots et un copain alcoolique vous imaginez aisément l'ambiance que cela peut produire sur un microcosme campagnard accablé par la canicule. Cette étude de mœurs est plutôt bien vue dans une description des tenants et aboutissants qui font monter la tension jusqu'au climax final. Ces personnages que nous n'aimerions pas avoir pour amis nous sont finalement rendus attachants non pas à cause de leur bêtise crasse, mais parce qu'ils ont la volonté de s'en sortir. Au final tout cela est plutôt bien vu, pas impérissable, mais plus qu'honnête. À lire.

04/12/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce récit profite de la moiteur d'un été étouffant et caniculaire pour se prêter à une tranche de vie rurale moderniste avec une étude de personnages bien typés : une petite frappe minable, sa copine sensuelle, son frère attardé mental, un couple de voisins détestables. L'action a lieu dans un patelin de cambrousse de la région toulousaine où la mauvaise conscience est sans cesse en embuscade, où les querelles sont latentes et où les esprits s'échauffent pour pas grand chose, attisés par la canicule ou l'alcool. L'ambiance est lourde, les rancunes et les frustrations finissent par éclater et ne peuvent aboutir qu'à un dénouement dramatique. Le désir s'en mêle, Lilas la copine de Fane, est consciente de son pouvoir de séduction, même si c'est une amazone des campagnes, une vraie bécasse bête comme ses pieds. Tout le monde est un peu paumé, la connerie domine, d'où le fait que les passions s'exacerbent et que le récit possède une tension érotique constante grâce à la sensualité de Lilas qui n'hésite pas à dévoiler son corps. Tout ceci est une bonne relecture du roman de Pierre Pelot paru en 1980 et dont le film homonyme en 1987 fut une bonne adaptation, avec Pauline Laffont, Villeret, Bacri et Guy Marchand, je me souviens bien de ce film qui je crois aujourd'hui est considéré comme culte, c'est une histoire pas très originale au départ, et le film ne m'avait pas botté tant que ça, mais l'étude de moeurs était intéressante, les acteurs apportaient beaucoup, et Pauline Laffont dégageait une sensualité fièvreuse plus accentuée, je me souviens qu'elle s'offrait même un full frontal dans une scène avec Villeret, ce qui était quand même assez audacieux en 1987. L'intérêt de la Bd vient du fait que Pierre Pelot a opéré quelques changements, il a modifié légèrement les personnages, et surtout a réécrit le final qui est totalement différent. Le dessinateur quant à lui, a su faire oublier les visages des acteurs du film en donnant une apparence plus proche des personnages du roman. Bref, ce drame des campagnes est finalement bien retranscrit malgré les changements, la trame de fond est restée, et les personnages en deviennent attachants, on suit le déroulement de ce qui reste comme une sorte de descente aux enfers chez des péquenauds primaires et pas très fûtés. Le dessin contribue énormément à l'ambiance lourde et traduit parfaitement la chaleur étouffante, c'est de l'aquarelle au ton lumineux, avec une colorisation qui donne indéniablement une tonalité charnelle à l'ensemble. Je terminerais en ajoutant que l'aspect policier est très anecdotique, j'aurais plutôt vu ce récit comme un roman graphique.

21/09/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

A l’origine, il s’agit d’un roman à ranger aux côtés d’autres polars comme « Canicule », par exemple. On y retrouve ce rapport malsain au sexe, cette image de la campagne française dégénérée, primaire et chaude. Toute une ambiance, donc, que Jean-Christophe Chauzy parvient à nous restituer dans son horrible splendeur. Un con, une inculte et un retardé mental en guise de trio vedette, avouez que c’était dur de faire mieux. Mais Pierre Pelot parvient à en rajouter une couche avec un duo de voisins garagistes dont les talents de négociateurs leur auraient valu en d’autres époques –l’actuelle, par exemple- un poste d’ambassadeur des USA en Corée du Nord et un ami, bête, pervers et méchant en guise d’éléments perturbateurs. Il suffisait déjà d’un étincelle pour faire péter le bazar, alors si on leur fournit quelques hectolitres de carburant, vous ne vous étonnerez pas de l’explosion finale ! La gageure, avec ce genre de personnages, c’est de parvenir à nous les rendre attachants ou, à tout le moins amusants. Et le pari est assez réussi dans l’ensemble. Par ailleurs, Jean-Christophe Chauzy a la bonne idée de s’éloigner de la physionomie des personnages du film (Laffont, Bacri, Villeret, Marchand) pour nous offrir sa propre vision de ces énergumènes. Cela aide à oublier le film au profit d’une redécouverte du récit, une vision moins sombre où l’accent est finalement plus mis sur la bêtise et la méchanceté humaine que sur une succession d’événements menant à l’inéluctable. Les dialogues offrent quelques répliques inoubliables, d’une bêtise telle que le récit s’éloigne alors du polar pour devenir tranche de vie humoristique (sarcastique) de la campagne française des années ’70-’80. Mais la tension refait toujours surface et nous n’oublions jamais vraiment que nous tenons entre nos mains un récit policier. Enfin, il y a les couleurs de Jean-Christophe Chauzy. Chaudes, claires, elles illuminent le récit, lui apportant un décalage tout en étant parfaitement raccord avec le thème et l’espace-temps. Seul bémol : quelques longueurs par ci, par là. Le récit se traine alors quelque peu, et cette sensation est encore accentuée du fait qu’il n’y a pas de réelle surprise dans l’intrigue. On comprend vite vers quoi Pelot a décidé de nous emmener et le final est vraiment celui auquel on s’attendait. Je reste donc sur une note de 3/5 mais si vous aimez ce genre de polar français du début des années ’80, c’est une lecture que je vous conseille. Vous ne serez pas déçus.

12/10/2017 (modifier)