En solo (ou parfois avec l’aide de son compère Thiriet), Stanislas empile les gags autour de cet inventeur à l’imagination débordante, sorte de mixe entre Gaston Lagaffe et Triphon Tournesol (pour l’imagination, la volonté d’aller jusqu’au bout d’une idée malgré les critiques, et le peu de prise qu’a sur lui le regard étonné et réprobateur de la société ou de ses proches).
Ses inventions échouent, ou alors se révèlent inutiles, voire désastreuses – ne serait-ce que pour son couple, puisque souvent madame pâti (même si elle compatit aussi) des effets non désirés desdites inventions. Notre savant se trouve d’ailleurs rarement à son avantage dans ses démêlés avec sa femme.
Les gags sont souvent gentils, et cela manque de causticité je trouve. Le dessin de Stanislas, assez old school, dans une sorte de ligne claire un peu grasse, pourrait presque faire croire à une vieillerie rééditée. Mais quelques aspects poétiques sauvent certains gags, et l’ensemble se laisse quand même lire.
Cet album se parcours rapidement. La qualité essentielle de celui-ci est son côté graphique. Chaque planche est magnifique. Du grand art. On a l’impression d’être au musée et d’arpenter les allées pour admirer les tableaux accrochés au mur. Les indiens ont des tronches incroyables. Que c’est beau. Les tons noirs et ocres qui se mélangent font que l’atmosphère de ces contrées sauvages est glaçante voire opprimante. Les affrontements sont pétrifiants. L’effet visuel est juste wahou.
Pour l’histoire, c’est plus que confus. On ne sait pas qui fait quoi. Pas trop compris qui étaient les Mohicans, les Ottawas ou encore les Iroquois. Certaines planches sont sans texte et d’autres par contre sont accompagnées d’un pâté verbal indigeste qui n’apporte pas grand-chose. Au final j’ai décroché rapidement pour me polariser sur le dessin uniquement car esthétiquement c’est vraiment magnifique. Pas suffisant cependant pour une note au-delà de 2,5.
"Pas mal" mais surtout en raison du dessin d'E. Lepage, toujours aussi bon que ce soit dans les paysages polaires ou ici dans les jungles sud-américaines. De ce côté, il n'y a rien à dire.
Mais encore une fois, un excellent dessinateur n'est pas forcément un bon scénariste. Non pas que l'on s'ennuie à la lecture de ce diptyque, mais le tome 1 se traîne un peu, défaut qui s'accentue au tome suivant qui oscille entre courses-poursuites dans la jungle et les premières prémices de la découverte de son homosexualité par le jeune héros. Non pas que ce dernier point me gêne, mais à trop vouloir aborder des thèmes aussi différents E. Lepage finit malheureusement par trop brouiller les pistes et perdre son lecteur. Personnellement je n'ai que bien peu vibré face aux affres et tourments de Gabriel.
J'aurais préféré un recentrage sur l'un ou l'autre sujet, finalement cette guérilla aurait mérité un traitement plus approfondi, E. Lepage en est capable après ce qu'il nous a montré sur les terres australes.
Comme le note Noir Désir dans son avis le thème de l’homosexualité dans ces conditions de guerre est plutôt curieux. Les deux tomes se laissent lire, mais rien d'impérissable.
Voilà une BD sympathique, mais dont je ne garderais pas un souvenir impérissable. Zidrou au scénario nous propose une histoire pleine d'humour avec des personnages truculents. Au passage, il brocarde certains aspects de l'Islam et du Catholicisme, bref tout le monde en prend pour son grade, même les valeurs chevaleresques ne sont pas épargnées.
Côté dessin Porcel possède un trait réaliste tout en rondeur qui convient bien au sujet. Voilà une BD qui ne restera pas dans les annales, mais a ce petit, je ne sais pas quoi qui fait qu'elle rempli son office à savoir divertir sans se prendre la tête.
J'ai lu les 4 tomes parus chez Dupuis et j'ai trouvé ça pas mal sans plus.
C'est de la série d'aventure à l'ancienne, avec une touche de fantastique ou de science-fiction selon l'album. Ça se laisse lire si comme moi on aime bien les récits avec des éléments mystérieux. Le problème est que je ne vois pas trop pourquoi j'aurais envie de relire les albums un jour maintenant que je sais comment les histoires se terminent. Le personnage principal m'a semblé manquer de charisme et de personnalité, c'est le héros typique en gros.
Le dessin est bien même si ça sent le studio qui ne possède pas de personnalité. C'est le genre de style qu'on retrouve dans les séries réalistes de l'époque et je l'aime bien. Le lettrage m'a semblé bizarre, il n'est pas comment ceux des autres séries Dupuis de l'époque. Peut-être parce que c'est une traduction ? Une curiosité à lire si on aime les vieilles bandes dessinées.
Je retrouve encore avec bonheur Tom Gauld chez l’un de mes éditeurs préférés. En effet, comme pour ses précédents opus, 2024 a très bien fait les choses, avec papier épais, couverture rigide, dos cousu et toilé, avec encore un petit « dictionnaire » de quelques pages glissé dans l’album (mêlant sérieux et traits d’humour).
Quant au travail de Gauld, il est lui aussi dans la lignée des précédents albums, avec un dessin minimaliste (corps des personnages aux traits effacés, décors quasi absents, etc.), et un humour pince-sans-rire le plus souvent (de l’absurde, quelques petites touches d’humour noir aussi).
Ces strips ayant été publiés dans une revue scientifique, ce thème domine, même si, on s’en doute, Gauld pervertit souvent les réflexions et travaux des scientifiques. Décalage, humour, qui ne sont pas sans laisser la place à quelques critiques de la société.
Alors, rien d’hilarant, mais un ensemble réussi, des gags plus percutants que d’autres – mais je suis grand amateur de cet auteur, et ses strips – pour lesquels le format à l’italienne se révèle parfaitement adapté – sont rafraichissants. Ils peuvent être lus par petites touches, et c’est toujours avec plaisir que j’en lis quelques-uns. Je vous encourage d’ailleurs à en faire autant.
Note réelle 3,5/5.
Inspiré d’une légende d’Afrique du sud, nourrit d’influences diverses, ce récit devrait plaire à un large public mais se destine avant tout aux jeunes lecteurs. Ses thématiques tournent avant tout autour du respect de la nature et du sens des valeurs. Son caractère fantastique permet d’apporter une touche de sensationnel et d’extraordinaire dans un univers assez réaliste. Le cadre de l'histoire est directement inspiré de la construction d'un barrage sur le Zambèze, un barrage bien réel aujourd'hui. Certains personnages -dont particulièrement celui d’un pirate des temps modernes- apportent une part d’humour au récit tandis que d’autres sont bien plus inquiétants. Les héros de l’histoire sont deux enfants auxquels le lecteur s’identifiera d’autant plus facilement s’il est dans la même tranche d’âge qu’eux (c’est clairement une série destinée aux 10-14 ans).
Honnêtement, ce récit recèle de tout le nécessaire pour convaincre ses lecteurs… Et pourtant, je suis légèrement déçu. Peut-être à cause de mon âge, peut-être à cause de mon peu d’affection pour le folklore africain et ses légendes, peut-être à cause des influences manga de certains passages. Sans doute à cause de tout cela. Pourtant, c’est un récit que je conseillerais vivement à plus d’un jeune lecteur car tout est bien réalisé.
Clairement à essayer, c’est un beau livre avec une belle pagination, un dessin agréable et soigné, une thématique écologiste sans manichéisme… un beau cadeau de Noël pour enfants sages.
Récit autobiographique signé Jean Marc Rochette qui nous raconte son adolescence, sa découverte de la montagne et de l'alpinisme. C'est avec curiosité que j'ai lu cet album qui se passe pas loin de chez moi et qui met en images les montagnes de ma région (dont certaines que je connais très bien). J'ai reconnu des paysages, j'ai souri face à certaines situations et certains dialogues où je croyais voir des copains à moi.
Du coup, forcément, le début est assez sympa. C'est plaisant de voir cet ado faire ses premières voies d'escalade. Sa complicité avec son copain qui ne quitte jamais son casque, c'est amusant également. Leurs premières sorties en haute montagne, leurs aspirations de liberté, leurs rêves de devenir guides de haute montagne sont les éléments qui agrémentent agréablement le récit. Au début en tout cas, parce que j'ai trouvé ça très répétitif sur la longueur (pas loin de 300 pages).
On a quand même droit en détail au récit d'un très grand nombre d'ascensions qui se ressemblent toutes la plupart du temps. Les compagnons de cordée se succèdent mais ça reste toujours une marche d'approche, une voie, une nuit en refuge, enchainée avec d'autres voies plus grandes, plus dures, plus longues, plus hautes, plus réputées, plus dangereuses.... C'est carrément un guide touristique pour le massif de l'Oisans. Moi qui apprécie énormément les belles photos de montagne, je n'ai pas tellement été séduit par leur représentation en dessin dans cet album.
Sans tous les autres avis extrêmement positifs, j'aurais conclu cet avis en disant "A réserver aux amateurs d'alpinisme". Visiblement ce n'est pas le cas vu que tout le monde a apprécié l'album. Moi j'ai trouvé ça redondant sur une bonne moitié du bouquin. Par contre, c'est vrai que dans la dernière partie il est beaucoup question des dangers de la montagne, des accidents et des décès de ses différents copains. C'est une partie dure qui permet de comprendre comment l'auteur a choisi sa destinée entre montagne et dessin, ses deux passions.
J'assimilais à tort le nom de Klarsfeld à celui d'un avocat médiatisé et controversé sans savoir qu'il s'agissait du fils des deux protagonistes de cette biographie. Je connaissais de loin le sujet de la traque des nazis et du procès de Klaus Barbie mais j'ignorais que c'était ce couple qui en était grandement à l'origine et qui l'avait menée presque seuls contre tous.
Cette lecture fut donc pour moi très instructive. Même si le sujet du militantisme et de la recherche de nazis en fuite ne me passionne pas, j'ai appris pas mal de choses et j'ai surtout découvert comment cette femme et son mari ont réussi, à force de motivation et de ténacité, à faire plier des états et à amener en justice des personnages protégés par plus puissants qu'eux. Il leur a fallu une sacrée dose d'audace et de don de soi.
C'est impressionnant et édifiant. Et la narration de cet album rend tout cela clair et bien compréhensible. Le sujet est abordé en profondeur, ce qui est à la fois une qualité et un défaut. La qualité est l'apport d'informations ainsi offert, mais le défaut est une lecture un peu longue et parfois légèrement laborieuse pour un lecteur comme moi qui ne suis pas particulièrement exalté par le sujet et sa foule de détails.
J'ai donc lu cette BD comme une intéressante tranche de livre d'histoire, mais sans être forcément plus touché que cela par son contenu.
Un 'petit' pas mal pour cet album pour la réalisation duquel j'ai le sentiment que l'autrice s'était énormément investie.
Le dessin naïf est en parfaite adéquation avec le ton de ce conte. L'univers imaginé par l'autrice ne manque ni d'originalité ni de fantaisie même si l'idée de base (le passage d'un univers réaliste vers un monde imaginaire très fantaisiste) a déjà été très souvent utilisé pour ce type de récit.
Les personnages sont plaisants à suivre et le jeune lecteur s'identifiera sans trop de problème à la jeune héroïne. A titre personnel, je trouve que ce récit manque un peu d'humour et que son final manque de force. La manière dont l'héroïne échappe au grand méchant de l'histoire est un peu trop facile à mon goût et ne cadre pas tout à fait avec la morale de l'histoire (que l'on pourrait résumer par "vouloir tout tout de suite n'est pas une bonne idée, la maturité vient avec l'expérience et non avec l'âge").
Malgré sa pagination importante, ce livre se lit rapidement et convient donc à un jeune public. Beaucoup de pages muettes, de grandes cases voire de doubles-pages n'offrant qu'une seule illustration permettent d'aboutir à cette facilité de lecture.
A voir avec un jeune public. A titre personnel, j'émets surtout des réserves quant à la confrontation finale et je regrette le manque d'humour de l'ensemble mais c'est un album soigné et doté de belles intentions.
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Le Savant fou
En solo (ou parfois avec l’aide de son compère Thiriet), Stanislas empile les gags autour de cet inventeur à l’imagination débordante, sorte de mixe entre Gaston Lagaffe et Triphon Tournesol (pour l’imagination, la volonté d’aller jusqu’au bout d’une idée malgré les critiques, et le peu de prise qu’a sur lui le regard étonné et réprobateur de la société ou de ses proches). Ses inventions échouent, ou alors se révèlent inutiles, voire désastreuses – ne serait-ce que pour son couple, puisque souvent madame pâti (même si elle compatit aussi) des effets non désirés desdites inventions. Notre savant se trouve d’ailleurs rarement à son avantage dans ses démêlés avec sa femme. Les gags sont souvent gentils, et cela manque de causticité je trouve. Le dessin de Stanislas, assez old school, dans une sorte de ligne claire un peu grasse, pourrait presque faire croire à une vieillerie rééditée. Mais quelques aspects poétiques sauvent certains gags, et l’ensemble se laisse quand même lire.
Le Dernier des Mohicans
Cet album se parcours rapidement. La qualité essentielle de celui-ci est son côté graphique. Chaque planche est magnifique. Du grand art. On a l’impression d’être au musée et d’arpenter les allées pour admirer les tableaux accrochés au mur. Les indiens ont des tronches incroyables. Que c’est beau. Les tons noirs et ocres qui se mélangent font que l’atmosphère de ces contrées sauvages est glaçante voire opprimante. Les affrontements sont pétrifiants. L’effet visuel est juste wahou. Pour l’histoire, c’est plus que confus. On ne sait pas qui fait quoi. Pas trop compris qui étaient les Mohicans, les Ottawas ou encore les Iroquois. Certaines planches sont sans texte et d’autres par contre sont accompagnées d’un pâté verbal indigeste qui n’apporte pas grand-chose. Au final j’ai décroché rapidement pour me polariser sur le dessin uniquement car esthétiquement c’est vraiment magnifique. Pas suffisant cependant pour une note au-delà de 2,5.
Muchacho
"Pas mal" mais surtout en raison du dessin d'E. Lepage, toujours aussi bon que ce soit dans les paysages polaires ou ici dans les jungles sud-américaines. De ce côté, il n'y a rien à dire. Mais encore une fois, un excellent dessinateur n'est pas forcément un bon scénariste. Non pas que l'on s'ennuie à la lecture de ce diptyque, mais le tome 1 se traîne un peu, défaut qui s'accentue au tome suivant qui oscille entre courses-poursuites dans la jungle et les premières prémices de la découverte de son homosexualité par le jeune héros. Non pas que ce dernier point me gêne, mais à trop vouloir aborder des thèmes aussi différents E. Lepage finit malheureusement par trop brouiller les pistes et perdre son lecteur. Personnellement je n'ai que bien peu vibré face aux affres et tourments de Gabriel. J'aurais préféré un recentrage sur l'un ou l'autre sujet, finalement cette guérilla aurait mérité un traitement plus approfondi, E. Lepage en est capable après ce qu'il nous a montré sur les terres australes. Comme le note Noir Désir dans son avis le thème de l’homosexualité dans ces conditions de guerre est plutôt curieux. Les deux tomes se laissent lire, mais rien d'impérissable.
Chevalier Brayard
Voilà une BD sympathique, mais dont je ne garderais pas un souvenir impérissable. Zidrou au scénario nous propose une histoire pleine d'humour avec des personnages truculents. Au passage, il brocarde certains aspects de l'Islam et du Catholicisme, bref tout le monde en prend pour son grade, même les valeurs chevaleresques ne sont pas épargnées. Côté dessin Porcel possède un trait réaliste tout en rondeur qui convient bien au sujet. Voilà une BD qui ne restera pas dans les annales, mais a ce petit, je ne sais pas quoi qui fait qu'elle rempli son office à savoir divertir sans se prendre la tête.
Paul Foran
J'ai lu les 4 tomes parus chez Dupuis et j'ai trouvé ça pas mal sans plus. C'est de la série d'aventure à l'ancienne, avec une touche de fantastique ou de science-fiction selon l'album. Ça se laisse lire si comme moi on aime bien les récits avec des éléments mystérieux. Le problème est que je ne vois pas trop pourquoi j'aurais envie de relire les albums un jour maintenant que je sais comment les histoires se terminent. Le personnage principal m'a semblé manquer de charisme et de personnalité, c'est le héros typique en gros. Le dessin est bien même si ça sent le studio qui ne possède pas de personnalité. C'est le genre de style qu'on retrouve dans les séries réalistes de l'époque et je l'aime bien. Le lettrage m'a semblé bizarre, il n'est pas comment ceux des autres séries Dupuis de l'époque. Peut-être parce que c'est une traduction ? Une curiosité à lire si on aime les vieilles bandes dessinées.
Le Département des théories fumeuses
Je retrouve encore avec bonheur Tom Gauld chez l’un de mes éditeurs préférés. En effet, comme pour ses précédents opus, 2024 a très bien fait les choses, avec papier épais, couverture rigide, dos cousu et toilé, avec encore un petit « dictionnaire » de quelques pages glissé dans l’album (mêlant sérieux et traits d’humour). Quant au travail de Gauld, il est lui aussi dans la lignée des précédents albums, avec un dessin minimaliste (corps des personnages aux traits effacés, décors quasi absents, etc.), et un humour pince-sans-rire le plus souvent (de l’absurde, quelques petites touches d’humour noir aussi). Ces strips ayant été publiés dans une revue scientifique, ce thème domine, même si, on s’en doute, Gauld pervertit souvent les réflexions et travaux des scientifiques. Décalage, humour, qui ne sont pas sans laisser la place à quelques critiques de la société. Alors, rien d’hilarant, mais un ensemble réussi, des gags plus percutants que d’autres – mais je suis grand amateur de cet auteur, et ses strips – pour lesquels le format à l’italienne se révèle parfaitement adapté – sont rafraichissants. Ils peuvent être lus par petites touches, et c’est toujours avec plaisir que j’en lis quelques-uns. Je vous encourage d’ailleurs à en faire autant. Note réelle 3,5/5.
Kariba
Inspiré d’une légende d’Afrique du sud, nourrit d’influences diverses, ce récit devrait plaire à un large public mais se destine avant tout aux jeunes lecteurs. Ses thématiques tournent avant tout autour du respect de la nature et du sens des valeurs. Son caractère fantastique permet d’apporter une touche de sensationnel et d’extraordinaire dans un univers assez réaliste. Le cadre de l'histoire est directement inspiré de la construction d'un barrage sur le Zambèze, un barrage bien réel aujourd'hui. Certains personnages -dont particulièrement celui d’un pirate des temps modernes- apportent une part d’humour au récit tandis que d’autres sont bien plus inquiétants. Les héros de l’histoire sont deux enfants auxquels le lecteur s’identifiera d’autant plus facilement s’il est dans la même tranche d’âge qu’eux (c’est clairement une série destinée aux 10-14 ans). Honnêtement, ce récit recèle de tout le nécessaire pour convaincre ses lecteurs… Et pourtant, je suis légèrement déçu. Peut-être à cause de mon âge, peut-être à cause de mon peu d’affection pour le folklore africain et ses légendes, peut-être à cause des influences manga de certains passages. Sans doute à cause de tout cela. Pourtant, c’est un récit que je conseillerais vivement à plus d’un jeune lecteur car tout est bien réalisé. Clairement à essayer, c’est un beau livre avec une belle pagination, un dessin agréable et soigné, une thématique écologiste sans manichéisme… un beau cadeau de Noël pour enfants sages.
Ailefroide - Altitude 3954
Récit autobiographique signé Jean Marc Rochette qui nous raconte son adolescence, sa découverte de la montagne et de l'alpinisme. C'est avec curiosité que j'ai lu cet album qui se passe pas loin de chez moi et qui met en images les montagnes de ma région (dont certaines que je connais très bien). J'ai reconnu des paysages, j'ai souri face à certaines situations et certains dialogues où je croyais voir des copains à moi. Du coup, forcément, le début est assez sympa. C'est plaisant de voir cet ado faire ses premières voies d'escalade. Sa complicité avec son copain qui ne quitte jamais son casque, c'est amusant également. Leurs premières sorties en haute montagne, leurs aspirations de liberté, leurs rêves de devenir guides de haute montagne sont les éléments qui agrémentent agréablement le récit. Au début en tout cas, parce que j'ai trouvé ça très répétitif sur la longueur (pas loin de 300 pages). On a quand même droit en détail au récit d'un très grand nombre d'ascensions qui se ressemblent toutes la plupart du temps. Les compagnons de cordée se succèdent mais ça reste toujours une marche d'approche, une voie, une nuit en refuge, enchainée avec d'autres voies plus grandes, plus dures, plus longues, plus hautes, plus réputées, plus dangereuses.... C'est carrément un guide touristique pour le massif de l'Oisans. Moi qui apprécie énormément les belles photos de montagne, je n'ai pas tellement été séduit par leur représentation en dessin dans cet album. Sans tous les autres avis extrêmement positifs, j'aurais conclu cet avis en disant "A réserver aux amateurs d'alpinisme". Visiblement ce n'est pas le cas vu que tout le monde a apprécié l'album. Moi j'ai trouvé ça redondant sur une bonne moitié du bouquin. Par contre, c'est vrai que dans la dernière partie il est beaucoup question des dangers de la montagne, des accidents et des décès de ses différents copains. C'est une partie dure qui permet de comprendre comment l'auteur a choisi sa destinée entre montagne et dessin, ses deux passions.
Beate et Serge Klarsfeld - Un combat contre l'oubli
J'assimilais à tort le nom de Klarsfeld à celui d'un avocat médiatisé et controversé sans savoir qu'il s'agissait du fils des deux protagonistes de cette biographie. Je connaissais de loin le sujet de la traque des nazis et du procès de Klaus Barbie mais j'ignorais que c'était ce couple qui en était grandement à l'origine et qui l'avait menée presque seuls contre tous. Cette lecture fut donc pour moi très instructive. Même si le sujet du militantisme et de la recherche de nazis en fuite ne me passionne pas, j'ai appris pas mal de choses et j'ai surtout découvert comment cette femme et son mari ont réussi, à force de motivation et de ténacité, à faire plier des états et à amener en justice des personnages protégés par plus puissants qu'eux. Il leur a fallu une sacrée dose d'audace et de don de soi. C'est impressionnant et édifiant. Et la narration de cet album rend tout cela clair et bien compréhensible. Le sujet est abordé en profondeur, ce qui est à la fois une qualité et un défaut. La qualité est l'apport d'informations ainsi offert, mais le défaut est une lecture un peu longue et parfois légèrement laborieuse pour un lecteur comme moi qui ne suis pas particulièrement exalté par le sujet et sa foule de détails. J'ai donc lu cette BD comme une intéressante tranche de livre d'histoire, mais sans être forcément plus touché que cela par son contenu.
Melvina
Un 'petit' pas mal pour cet album pour la réalisation duquel j'ai le sentiment que l'autrice s'était énormément investie. Le dessin naïf est en parfaite adéquation avec le ton de ce conte. L'univers imaginé par l'autrice ne manque ni d'originalité ni de fantaisie même si l'idée de base (le passage d'un univers réaliste vers un monde imaginaire très fantaisiste) a déjà été très souvent utilisé pour ce type de récit. Les personnages sont plaisants à suivre et le jeune lecteur s'identifiera sans trop de problème à la jeune héroïne. A titre personnel, je trouve que ce récit manque un peu d'humour et que son final manque de force. La manière dont l'héroïne échappe au grand méchant de l'histoire est un peu trop facile à mon goût et ne cadre pas tout à fait avec la morale de l'histoire (que l'on pourrait résumer par "vouloir tout tout de suite n'est pas une bonne idée, la maturité vient avec l'expérience et non avec l'âge"). Malgré sa pagination importante, ce livre se lit rapidement et convient donc à un jeune public. Beaucoup de pages muettes, de grandes cases voire de doubles-pages n'offrant qu'une seule illustration permettent d'aboutir à cette facilité de lecture. A voir avec un jeune public. A titre personnel, j'émets surtout des réserves quant à la confrontation finale et je regrette le manque d'humour de l'ensemble mais c'est un album soigné et doté de belles intentions.