Amusant. Sans plus. Mais suffisamment pour que j’aie trouvé plaisante ma lecture. Il faut dire que je suis amateur de B-Gnet et de son humour absurde et très con.
Alors là, si c’est inégal, j’y ai trouvé mon compte.
Toutes les histoires se déroulent dans la petite ville paumée aux États-Unis de Chapatanka. Maddie Edwards y est shérif, mais surtout elle se rêve romancière. Et souhaite s’inspirer de ses enquêtes et des péripéties qui agitent ou ensanglantent ce coin paumé pour trouver de l’inspiration. A la fin de chaque histoire/enquête, elle essaye – en vain – de commencer son roman/guide touristique/livre pour enfant, etc. Elle ne dépasse généralement jamais la première phrase.
Il faut dire qu’elle n’a aucun talent, en tant que romancière, mais aussi et surtout en tant que flic. Et que les « affaires » sombrent très rapidement (dans les grandes lignes et dans les détails) dans du n’importe quoi singeant pas mal de clichés sur l’Amérique profonde ou les polars à deux balles.
Dialogues décalés voire débiles, personnages parfois loufoques, tout y passe. C’est inégal, et à réserver aux amateurs du genre (et de l’auteur). Un gros défouloir sans prétention, mais pas sans intérêt.
Ma BD préférée de Sfar reste Les Olives noires où il n'est pas au dessin, il me semble, mais qui m'a fait découvrir une culture juive qui m'était totalement étrangère. Ensuite les premiers épisodes du "chat du rabbin" ont eu beaucoup de succès dans ma famille, mais c'est surtout l'atroce abécédaire qui a eu la palme familiale à cause de sa provocation professorale. Je suis très admirative aussi de son film Gainsbourg (vie héroïque), qu'il avait sorti bien avant la mode des biopics. C'était drôle, beau, inventif et instructif.
Sinon, la plupart du temps il m'agace. Ici c'est un récit autobiographique qui parle de son enfance et de sa jeunesse. Comme d'habitude, surtout quand il parle de l'enfance, il est malin, touchant et drôle. Mais ce qui est intéressant c'est que ça explique son aplomb. Son père était un avocat pied-noir, roulant en Alpha-Roméo décapotable dans les rues de Nice, mais il était aussi un de ses justiciers inclassables, qui s'était fait casser la gueule en Algérie par la police française parce qu'il défilait pour le droit de vote des algériens bien avant la guerre d'indépendance. Cet élan paternel et solitaire vers une justice des hommes donne à Joann Sfar la gnaque pour s'exprimer sur la tragédie de la colonisation et celle de l'antisémitisme conjointement. Et on comprend mieux sa motivation à remuer le couteau dans la plaie : c'est un mandat familial.
Il se mets donc souvent en situation de montrer à chacun ce qu'il n'a justement pas envie de regarder. Son récit commence dans un lit d'hôpital alors qu'il manque crever du covid, faisant partie du public "à risque" du fait de son embonpoint. Son discours lénifiant sur le courage des infirmières ou ses pages de fin d'album reproduisant les coupures de journaux de tous les actes anti-sémites en France depuis sa naissance ont le don de me faire bouillir.
Pourtant je me trouve a peu près dans la même situation quand j'essaye de parler de la charge mentale des femmes, de leur temps contraint, de la pression sociale qui leur incombe de rester fluettes, imberbe et élégantes pour rester une proie acceptable, etc... cela agace les hommes et c'est pourtant vrai. L'agacement que l'on ressent à se trouver devant quelqu'un qui se présente comme faisant partie d'une communauté qui subit des discriminations, (pour Sfar, se présenter comme juif) et proche de celui que les hommes ressentent devant une femme qui explique les difficultés qu'elle rencontre du fait de son appartenance à un groupe social qui reste minorisé.
J'ai trouvé par cette BD, une sorte de réciprocité entre son auteur et moi : Il se moque d'un antisémitisme larvé dans toute la culture française, mais il ne semble pas s'offusquer plus que ça de la domination des hommes sur les femmes. Il m'agace mais si je l'avais sous la main, je saurais l'agacer !
Remarquez, il y a peu de chance que la situation puisse se produire ...
Malgré ses prix, malgré sa note stratosphérique et malgré l'estime que j'ai pour le travail d'Emmanuel Lepage je me suis bien ennuyé à la lecture de son voyage en Terre Adélie. Comme Gaston je n'ai pas d'intérêt particulier pour les aventures en terres australes mais ce n'est pas ma réticence la plus importante sur la série.
Si j'en crois la page 7 la feuille de route qui justifie le voyage des frères est "de passer quelques jours à la base polaire de Dumont d'Urville" pour "partager la vie de la base, évoquer les programmes scientifiques qui y sont menés, les différents corps de métiers, la vie quotidienne…". J'ai du rater des pages car je n'ai rien vu de tout cela sauf quelques entretiens sur la mission d'un(e) ou deux scientifiques. En lieu et place de cet alléchant programme j'ai découvert un scénario qui se focalise sur la fratrie Lepage à travers ses états d'âmes avant le départ, puis un long passage sur le mal de mer et comment s'occuper sur "l'Astrolabe" ( avec les seuls entretiens intéressants) pour finir dans un road trip façon salaire de la peur encore centrée sur les deux frères novices. Pour rattraper le coup , la série propose un dossier (intéressant) sur Concordia qui ne justifie peut être pas à mes yeux cette mission.
La partie graphique est remarquable surtout quand Lepage se retrouve dans sa zone de prédilection remplie de navires, de houles, de tempêtes.
La partie portrait est un peu plus figée et la partie Raid et "tracteurs" bien construite sans que j'éprouve de tension comme pourrait m'en apporter un musher.
Pour finir, le vieil ex abonné de Géo n'a pas trouvé les photos exceptionnelles pour ce voyage lui exceptionnel.
Personnellement une déception car j'attendais un documentaire assez détaillé et j'ai surtout lu une chronique intimiste qui ne m'a pas séduit.
Cette série est toute de douceur. Je ne suis pas animal de compagnie mais j'ai apprécié la gentillesse de cette histoire. C'est assez loin du Guillaume Bianco au ton décalé et acerbe que j'ai lu par ailleurs. Je suis sur la même ligne que les deux avis précédents; pas trop d'innovation sur la thématique mais plutôt un travail sur l'imaginaire de Zoé dans sa relation avec Nunuche. Le T2 introduit une (légère) charge contre les animaleries proposant un parallèle avec les prisons du XVIIIème siècle via une Zoé baronne éprise de liberté. Cette idée enrichit bien le scénario et le graphisme puisqu'il implique une mise en couleur différente.
Le graphisme de Marie Kerascoët est très rafraichissant. Son trait fin, souple et joliment expressif apporte beaucoup à l'ambiance paisible et dynamique du récit. Les gags se lisent vite, ne cherchent pas spécialement l'humour mais plutôt une observation un peu nostalgique d'une vérité et d'une justice enfantine.
Une lecture agréable pour tous les âges qui touchera sûrement les possesseurs d'animaux.
Ce one-shot m'a moins enthousiasmé que les autres posteurs.
Le dessin est pas mal, mais je trouve qu'il est gâché par des couleurs qui le rendent fade. Quant au scénario, il n'est pas mauvais, mais j'ai eu l'impression de ne voir que des choses que j'avais déjà vues dans d'autres récits du moyen-âge avec ces obscurantistes qui veulent détruire des femmes libres en les traitant de sorcières et il n'y a rien de nouveau dans le récit. L'histoire d'amour entre les deux personnages principaux qui en grandissant se retrouvent dans des camps ennemis ne m'a pas touché.
L'héroïne est un peu attachante, mais parfois la manière dont elle parle fait plutôt penser à une féministe moderne qui explique le fonctionnement du système patriarcal oppresseur. Comme la BD a un coté militant, je pense que l'appréciation du lecteur va se baser en partie s'il adhère aux idées des autrices ou non.
Je connais bien cet épisode, pour l’avoir étudié il y a bien longtemps à la fac, autour des revendications ouvrières et de la structuration des luttes autour de certains leaders (Guesde par exemple).
L’auteur, visiblement originaire de la région, et issu d’une famille ouvrière, est familier de ces luttes et de leur écho. Il retranscrit bien ici l’ambiance à la fois électrique (grèves, revendications du premier mai pour la journée de 8 heures) et euphorique (une journée de fête, les solidarités fortes du monde ouvrier), en particulier en faisant parler ses personnages avec l’argot local.
Il retranscrit bien aussi la stupeur et la brutale répression qui s’est abattue sur les manifestants, lorsque l’armée (appelée à la rescousse par le patronat local) a ouvert le feu sur la foule, en testant pour la première fois le fusil Lebel (qui sera utilisée par la suite durant la première guerre mondiale).
Ce « massacre » est représentatif de la violence subie par le monde ouvrier au XIXème siècle, avec une collusion entre patronat et État, même s’il est presque anachronique, tant des lois sociales et le renforcement de partis de gauche (SFIO) puis de syndicats (CGT) vont permettre d’obtenir de réelles avancées (la journée de 8 heures ne sera obtenue qu’en 1919).
Par contre, j’ai été frustré par une autre brutalité, scénaristique celle-ci, puisque l’album se termine immédiatement après la fusillade, sans nous proposer la « suite ». C’est un choix de l’auteur, mais j’aurais personnellement préféré un petit développement de « l’après ». De la même façon, j’ai trouvé que l’auteur n’arrivait pas à faire passer l’émotion et le drame (cette fin brutale accentue ce manque selon moi).
Le dessin, un trait gras, avec un Noir et Blanc dans lequel le rouge s’invite, m’a bien plu. Ce rouge illustrant le drapeau que les ouvriers voulaient brandir, et le sang qui a coulé.
Un épisode qui rappelle en tout cas que des luttes et des morts ont été nécessaires pour obtenir une amélioration du sort des salariés. Et que la bourgeoisie s’est souvent parée du droit pour utiliser l’État comme un bras armé. Le « droit du travail » que certains voudraient alléger sert avant tout à protéger les plus faibles…
C’est l’avis récent de Tomdelapampa qui m’a donné envie de lire cette série. Essentiellement parce que je suis grand amateur du dessin de Lepage. Sur ce point, j’ai été un peu déçu. Non pas que son dessin soit ici mauvais – il en serait bien incapable je pense. Mais c’est plutôt que ça n’est pas ce que je préfère de son travail. Je suis davantage amateur de ses travaux plus récents, avec un trait fin très réaliste et excellent. Mais bon, c’est quand même du bon boulot agréable et fluide.
Et puis, cette appréciation vient sans doute aussi du fait que l’intrigue m’a laissé sur ma faim. Du coup j’ai exactement le même ressenti que Tomdelapampa. Ça se laisse lire, mais c’est un peu creux et vain, les personnages, certaines situations manquent un peu de nuances. Comme si chaque personnage devait représenter – de façon un peu caricaturale – un certain type.
En tout cas je n’ai pas été captivé par les péripéties censées dynamiser les vies de ces trois gamines/ados/jeunes femmes. L’impression d’avoir déjà vu ça plusieurs fois, je ne sais pas. Sophie Michel n’a pas su ajouter le petit truc qui fait sortir ce type d’histoire (un peu à la « Diabolo menthe » - du moins dans les vagues et vieux souvenirs que j’en ai).
Note réelle 2,5/5.
Une série que j’ai lue d’une traite dans l’intégrale, et ça se laisse lire sans problème. Mais je n’y reviendrai pas.
Les auteurs s’éloignent un peu de l’histoire canonique, en tout cas de celle plus ou moins connue de tous – chrétiens ou pas. Il faut dire que l’histoire de base est un thème que l’on retrouve dans plusieurs des textes les plus anciens qui nous soient parvenus : la Bible hébraïque, l’épopée de Gilgamesh nous parlent d’un déluge ayant remodelé le monde et ceux qui y vivaient (on ne peut que supposer une part de réalité conservée dans les mémoires antiques, puis ensuite retranscrite au travers de mythes fondateurs de plusieurs civilisations).
Ici, il n’est pas besoin d’être féru de culture religieuse, ça n’est pas une simple illustration édifiante d’un épisode de la Bible sortie d’une catéchèse vieillotte. Tant mieux !
Mais cela bascule vers quelque chose qui ne m’attire pas trop a priori. En effet, tout dans l’imagerie développée ici fait penser à quelques blockbusters américains, avec héros bodybuildé (Noé en tête), milliers de figurants (réels ou informatiques) pour les batailles et autres mouvements de foules (ici les troupes d’Akkad), soldats hideux surarmés, géants aux faux airs de trolls (on pense pour certaines scènes de batailles opposants ces gardiens géants aux troupes d’Akkad aux effets spéciaux des films de Jackson adaptant l’œuvre de Tolkien). Bref, un univers Fantasy sévèrement burné. Avec Noé en super héros.
Je n’ai pas été impressionné par les planches présentant les grandes masses lors des batailles. Agecanonix évoque Jean-Claude Gal. Mais dans Epopées fantastiques (Arn / Les armées du conquérant), celui propose un dessin plus minutieux et baroque, en tout cas qui me sied davantage.
J’ai par contre trouvé très bonne la colorisation, qui accompagne bien ce récit sombre.
Un récit qui se lit assez vite (il y a peu de textes, et l’intrigue n’est pas très fouillée, est assez linéaire), mais qui ne m’a pas marqué plus que ça.
Un one-shot qui n'a rien à voir avec les séries qui ont fait le succès de l'auteur, à savoir Fire Punch et surtout Chainsaw Man. Ici nous sommes dans une ambiance nettement plus roman graphique même si l'on assiste à un moment donné à quelque chose qui pourrait tenir du voyage dans le temps, à moins qu'il s'agisse simplement d'imaginer comment les choses auraient pu se passer différemment.
C'est l'histoire de deux jeunes filles : l'une bien dans sa peau et très sûre de son talent pour la BD, et l'autre encore plus douée pour le dessin mais cloitrée chez elle car souffrant d'une peur panique de côtoyer des gens. Alors que la première est maladivement jalouse de l'autre car ses publications dans le journal de l'école impressionnent plus que les siennes, leur première rencontre va révéler que la seconde est fan d'elle et souhaiterait collaborer avec elle. Les deux s'engagent alors dans la difficile carrière de mangaka professionnelle qui va les amener au succès puis à une séparation pour cause de divergence d'ambitions et finalement à un drame. La survivante est dévastée parce qu'il s'est passé et se sent coupable car elle pense que si elle ne l'avait jamais rencontrée, rien de tout cela ne serait arrivé. L'on assiste alors à un retour en arrière et une vision uchronique de comment les choses se seraient déroulées si elles ne s'étaient effectivement jamais rencontrées et n'avaient pas travaillé ensemble.
C'est une histoire intéressante et bien construite. Sa lecture tient bien le lecteur en haleine, si l'on excepte un passage assez peu clair sur la toute fin de l'album où l'on ne sait plus trop où on en est, qui l'on suit et dans quelles circonstances. On finit par le comprendre toutefois mais cela m'a obligé à buter sur ce passage en première lecture et à revenir un peu en arrière pour mieux saisir. Hormis cela, le dessin est de bonne facture, les personnages crédibles et plutôt originaux, et le scénario est bon... sans être exceptionnel.
Total Combat a pour sujet un sport de combat qui vient tout juste de trouver sa place en France sur le plan légal : le MMA, "Arts Martiaux Mixtes". Je ne suis clairement pas amateur de sports de combat mais j'ai tout de même su apprécier cette BD car elle ne se focalise pas uniquement sur le sujet et offre une véritable histoire, avec le MMA en toile de fond.
Cela commence de manière un peu cliché avec deux amis, gentiment rivaux, et pleins d'avenir dans le MMA. Ils sont tous deux amoureux d'une jolie fille qui va finalement poser son dévolu sur un seul d'entre eux. Mais qu'importe, ils restent amis et tout va pour le mieux, d'autant que l'heureux élu va également réussir à battre un ex-champion du monde, ce qui lui promet une belle carrière. Mais ce qui partait comme un scénario convenu prend soudain un virage inattendu qui va bouleverser complètement la donne et amener le lecteur vers un contexte nouveau et moins balisé.
Jack Manini est totalement à la manœuvre sur cette série. C'est lui qui est allé rencontrer les sportifs et présidents d'associations de MMA pour mieux se renseigner sur le sujet, puis lui qui a réalisé le scénario, le dessin et la colorisation. Le graphisme est de bonne qualité avec une bonne mise en page et une lecture fluide. L'introduction du récit, avant son virage abrupt, n'est pas mauvaise mais un peu trop rapide pour permettre de s'attacher aux personnages et de ressentir l'émotion au moment clé. Ce n'est qu'après cela qu'on se rapproche pour de bon du héros et qu'il devient plus intéressant. Il reste quelques clichés dans l'intrigue mais celle-ci tient la route, et vient ajouter une part de surprise et de mystère supplémentaire en fin de premier tome qui attise la curiosité. Quant aux combats eux-mêmes, ils sont certes bien présents et j'imagine qu'ils satisferont les amateurs de ce sport, mais ils n'écrasent heureusement pas l'histoire de leur présence.
L'histoire complète tient en deux tomes et prend sur la fin un tour qui tient à la fois du secret de famille et de l'enquête policière, chose à laquelle on ne s'attend pas vraiment au départ. L'ensemble tient plutôt bien la route si l'on excepte quelques facilités pour rendre l'histoire suffisamment concise pour ne pas perdre son rythme. Et à la fin, tout est bien qui finit bien.
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Chapatanka
Amusant. Sans plus. Mais suffisamment pour que j’aie trouvé plaisante ma lecture. Il faut dire que je suis amateur de B-Gnet et de son humour absurde et très con. Alors là, si c’est inégal, j’y ai trouvé mon compte. Toutes les histoires se déroulent dans la petite ville paumée aux États-Unis de Chapatanka. Maddie Edwards y est shérif, mais surtout elle se rêve romancière. Et souhaite s’inspirer de ses enquêtes et des péripéties qui agitent ou ensanglantent ce coin paumé pour trouver de l’inspiration. A la fin de chaque histoire/enquête, elle essaye – en vain – de commencer son roman/guide touristique/livre pour enfant, etc. Elle ne dépasse généralement jamais la première phrase. Il faut dire qu’elle n’a aucun talent, en tant que romancière, mais aussi et surtout en tant que flic. Et que les « affaires » sombrent très rapidement (dans les grandes lignes et dans les détails) dans du n’importe quoi singeant pas mal de clichés sur l’Amérique profonde ou les polars à deux balles. Dialogues décalés voire débiles, personnages parfois loufoques, tout y passe. C’est inégal, et à réserver aux amateurs du genre (et de l’auteur). Un gros défouloir sans prétention, mais pas sans intérêt.
La Synagogue
Ma BD préférée de Sfar reste Les Olives noires où il n'est pas au dessin, il me semble, mais qui m'a fait découvrir une culture juive qui m'était totalement étrangère. Ensuite les premiers épisodes du "chat du rabbin" ont eu beaucoup de succès dans ma famille, mais c'est surtout l'atroce abécédaire qui a eu la palme familiale à cause de sa provocation professorale. Je suis très admirative aussi de son film Gainsbourg (vie héroïque), qu'il avait sorti bien avant la mode des biopics. C'était drôle, beau, inventif et instructif. Sinon, la plupart du temps il m'agace. Ici c'est un récit autobiographique qui parle de son enfance et de sa jeunesse. Comme d'habitude, surtout quand il parle de l'enfance, il est malin, touchant et drôle. Mais ce qui est intéressant c'est que ça explique son aplomb. Son père était un avocat pied-noir, roulant en Alpha-Roméo décapotable dans les rues de Nice, mais il était aussi un de ses justiciers inclassables, qui s'était fait casser la gueule en Algérie par la police française parce qu'il défilait pour le droit de vote des algériens bien avant la guerre d'indépendance. Cet élan paternel et solitaire vers une justice des hommes donne à Joann Sfar la gnaque pour s'exprimer sur la tragédie de la colonisation et celle de l'antisémitisme conjointement. Et on comprend mieux sa motivation à remuer le couteau dans la plaie : c'est un mandat familial. Il se mets donc souvent en situation de montrer à chacun ce qu'il n'a justement pas envie de regarder. Son récit commence dans un lit d'hôpital alors qu'il manque crever du covid, faisant partie du public "à risque" du fait de son embonpoint. Son discours lénifiant sur le courage des infirmières ou ses pages de fin d'album reproduisant les coupures de journaux de tous les actes anti-sémites en France depuis sa naissance ont le don de me faire bouillir. Pourtant je me trouve a peu près dans la même situation quand j'essaye de parler de la charge mentale des femmes, de leur temps contraint, de la pression sociale qui leur incombe de rester fluettes, imberbe et élégantes pour rester une proie acceptable, etc... cela agace les hommes et c'est pourtant vrai. L'agacement que l'on ressent à se trouver devant quelqu'un qui se présente comme faisant partie d'une communauté qui subit des discriminations, (pour Sfar, se présenter comme juif) et proche de celui que les hommes ressentent devant une femme qui explique les difficultés qu'elle rencontre du fait de son appartenance à un groupe social qui reste minorisé. J'ai trouvé par cette BD, une sorte de réciprocité entre son auteur et moi : Il se moque d'un antisémitisme larvé dans toute la culture française, mais il ne semble pas s'offusquer plus que ça de la domination des hommes sur les femmes. Il m'agace mais si je l'avais sous la main, je saurais l'agacer ! Remarquez, il y a peu de chance que la situation puisse se produire ...
La Lune est blanche
Malgré ses prix, malgré sa note stratosphérique et malgré l'estime que j'ai pour le travail d'Emmanuel Lepage je me suis bien ennuyé à la lecture de son voyage en Terre Adélie. Comme Gaston je n'ai pas d'intérêt particulier pour les aventures en terres australes mais ce n'est pas ma réticence la plus importante sur la série. Si j'en crois la page 7 la feuille de route qui justifie le voyage des frères est "de passer quelques jours à la base polaire de Dumont d'Urville" pour "partager la vie de la base, évoquer les programmes scientifiques qui y sont menés, les différents corps de métiers, la vie quotidienne…". J'ai du rater des pages car je n'ai rien vu de tout cela sauf quelques entretiens sur la mission d'un(e) ou deux scientifiques. En lieu et place de cet alléchant programme j'ai découvert un scénario qui se focalise sur la fratrie Lepage à travers ses états d'âmes avant le départ, puis un long passage sur le mal de mer et comment s'occuper sur "l'Astrolabe" ( avec les seuls entretiens intéressants) pour finir dans un road trip façon salaire de la peur encore centrée sur les deux frères novices. Pour rattraper le coup , la série propose un dossier (intéressant) sur Concordia qui ne justifie peut être pas à mes yeux cette mission. La partie graphique est remarquable surtout quand Lepage se retrouve dans sa zone de prédilection remplie de navires, de houles, de tempêtes. La partie portrait est un peu plus figée et la partie Raid et "tracteurs" bien construite sans que j'éprouve de tension comme pourrait m'en apporter un musher. Pour finir, le vieil ex abonné de Géo n'a pas trouvé les photos exceptionnelles pour ce voyage lui exceptionnel. Personnellement une déception car j'attendais un documentaire assez détaillé et j'ai surtout lu une chronique intimiste qui ne m'a pas séduit.
Nunuche
Cette série est toute de douceur. Je ne suis pas animal de compagnie mais j'ai apprécié la gentillesse de cette histoire. C'est assez loin du Guillaume Bianco au ton décalé et acerbe que j'ai lu par ailleurs. Je suis sur la même ligne que les deux avis précédents; pas trop d'innovation sur la thématique mais plutôt un travail sur l'imaginaire de Zoé dans sa relation avec Nunuche. Le T2 introduit une (légère) charge contre les animaleries proposant un parallèle avec les prisons du XVIIIème siècle via une Zoé baronne éprise de liberté. Cette idée enrichit bien le scénario et le graphisme puisqu'il implique une mise en couleur différente. Le graphisme de Marie Kerascoët est très rafraichissant. Son trait fin, souple et joliment expressif apporte beaucoup à l'ambiance paisible et dynamique du récit. Les gags se lisent vite, ne cherchent pas spécialement l'humour mais plutôt une observation un peu nostalgique d'une vérité et d'une justice enfantine. Une lecture agréable pour tous les âges qui touchera sûrement les possesseurs d'animaux.
L'Imprimerie du diable
Ce one-shot m'a moins enthousiasmé que les autres posteurs. Le dessin est pas mal, mais je trouve qu'il est gâché par des couleurs qui le rendent fade. Quant au scénario, il n'est pas mauvais, mais j'ai eu l'impression de ne voir que des choses que j'avais déjà vues dans d'autres récits du moyen-âge avec ces obscurantistes qui veulent détruire des femmes libres en les traitant de sorcières et il n'y a rien de nouveau dans le récit. L'histoire d'amour entre les deux personnages principaux qui en grandissant se retrouvent dans des camps ennemis ne m'a pas touché. L'héroïne est un peu attachante, mais parfois la manière dont elle parle fait plutôt penser à une féministe moderne qui explique le fonctionnement du système patriarcal oppresseur. Comme la BD a un coté militant, je pense que l'appréciation du lecteur va se baser en partie s'il adhère aux idées des autrices ou non.
Fourmies la Rouge
Je connais bien cet épisode, pour l’avoir étudié il y a bien longtemps à la fac, autour des revendications ouvrières et de la structuration des luttes autour de certains leaders (Guesde par exemple). L’auteur, visiblement originaire de la région, et issu d’une famille ouvrière, est familier de ces luttes et de leur écho. Il retranscrit bien ici l’ambiance à la fois électrique (grèves, revendications du premier mai pour la journée de 8 heures) et euphorique (une journée de fête, les solidarités fortes du monde ouvrier), en particulier en faisant parler ses personnages avec l’argot local. Il retranscrit bien aussi la stupeur et la brutale répression qui s’est abattue sur les manifestants, lorsque l’armée (appelée à la rescousse par le patronat local) a ouvert le feu sur la foule, en testant pour la première fois le fusil Lebel (qui sera utilisée par la suite durant la première guerre mondiale). Ce « massacre » est représentatif de la violence subie par le monde ouvrier au XIXème siècle, avec une collusion entre patronat et État, même s’il est presque anachronique, tant des lois sociales et le renforcement de partis de gauche (SFIO) puis de syndicats (CGT) vont permettre d’obtenir de réelles avancées (la journée de 8 heures ne sera obtenue qu’en 1919). Par contre, j’ai été frustré par une autre brutalité, scénaristique celle-ci, puisque l’album se termine immédiatement après la fusillade, sans nous proposer la « suite ». C’est un choix de l’auteur, mais j’aurais personnellement préféré un petit développement de « l’après ». De la même façon, j’ai trouvé que l’auteur n’arrivait pas à faire passer l’émotion et le drame (cette fin brutale accentue ce manque selon moi). Le dessin, un trait gras, avec un Noir et Blanc dans lequel le rouge s’invite, m’a bien plu. Ce rouge illustrant le drapeau que les ouvriers voulaient brandir, et le sang qui a coulé. Un épisode qui rappelle en tout cas que des luttes et des morts ont été nécessaires pour obtenir une amélioration du sort des salariés. Et que la bourgeoisie s’est souvent parée du droit pour utiliser l’État comme un bras armé. Le « droit du travail » que certains voudraient alléger sert avant tout à protéger les plus faibles…
Oh les filles !
C’est l’avis récent de Tomdelapampa qui m’a donné envie de lire cette série. Essentiellement parce que je suis grand amateur du dessin de Lepage. Sur ce point, j’ai été un peu déçu. Non pas que son dessin soit ici mauvais – il en serait bien incapable je pense. Mais c’est plutôt que ça n’est pas ce que je préfère de son travail. Je suis davantage amateur de ses travaux plus récents, avec un trait fin très réaliste et excellent. Mais bon, c’est quand même du bon boulot agréable et fluide. Et puis, cette appréciation vient sans doute aussi du fait que l’intrigue m’a laissé sur ma faim. Du coup j’ai exactement le même ressenti que Tomdelapampa. Ça se laisse lire, mais c’est un peu creux et vain, les personnages, certaines situations manquent un peu de nuances. Comme si chaque personnage devait représenter – de façon un peu caricaturale – un certain type. En tout cas je n’ai pas été captivé par les péripéties censées dynamiser les vies de ces trois gamines/ados/jeunes femmes. L’impression d’avoir déjà vu ça plusieurs fois, je ne sais pas. Sophie Michel n’a pas su ajouter le petit truc qui fait sortir ce type d’histoire (un peu à la « Diabolo menthe » - du moins dans les vagues et vieux souvenirs que j’en ai). Note réelle 2,5/5.
Noé (Le Lombard)
Une série que j’ai lue d’une traite dans l’intégrale, et ça se laisse lire sans problème. Mais je n’y reviendrai pas. Les auteurs s’éloignent un peu de l’histoire canonique, en tout cas de celle plus ou moins connue de tous – chrétiens ou pas. Il faut dire que l’histoire de base est un thème que l’on retrouve dans plusieurs des textes les plus anciens qui nous soient parvenus : la Bible hébraïque, l’épopée de Gilgamesh nous parlent d’un déluge ayant remodelé le monde et ceux qui y vivaient (on ne peut que supposer une part de réalité conservée dans les mémoires antiques, puis ensuite retranscrite au travers de mythes fondateurs de plusieurs civilisations). Ici, il n’est pas besoin d’être féru de culture religieuse, ça n’est pas une simple illustration édifiante d’un épisode de la Bible sortie d’une catéchèse vieillotte. Tant mieux ! Mais cela bascule vers quelque chose qui ne m’attire pas trop a priori. En effet, tout dans l’imagerie développée ici fait penser à quelques blockbusters américains, avec héros bodybuildé (Noé en tête), milliers de figurants (réels ou informatiques) pour les batailles et autres mouvements de foules (ici les troupes d’Akkad), soldats hideux surarmés, géants aux faux airs de trolls (on pense pour certaines scènes de batailles opposants ces gardiens géants aux troupes d’Akkad aux effets spéciaux des films de Jackson adaptant l’œuvre de Tolkien). Bref, un univers Fantasy sévèrement burné. Avec Noé en super héros. Je n’ai pas été impressionné par les planches présentant les grandes masses lors des batailles. Agecanonix évoque Jean-Claude Gal. Mais dans Epopées fantastiques (Arn / Les armées du conquérant), celui propose un dessin plus minutieux et baroque, en tout cas qui me sied davantage. J’ai par contre trouvé très bonne la colorisation, qui accompagne bien ce récit sombre. Un récit qui se lit assez vite (il y a peu de textes, et l’intrigue n’est pas très fouillée, est assez linéaire), mais qui ne m’a pas marqué plus que ça.
Look Back
Un one-shot qui n'a rien à voir avec les séries qui ont fait le succès de l'auteur, à savoir Fire Punch et surtout Chainsaw Man. Ici nous sommes dans une ambiance nettement plus roman graphique même si l'on assiste à un moment donné à quelque chose qui pourrait tenir du voyage dans le temps, à moins qu'il s'agisse simplement d'imaginer comment les choses auraient pu se passer différemment. C'est l'histoire de deux jeunes filles : l'une bien dans sa peau et très sûre de son talent pour la BD, et l'autre encore plus douée pour le dessin mais cloitrée chez elle car souffrant d'une peur panique de côtoyer des gens. Alors que la première est maladivement jalouse de l'autre car ses publications dans le journal de l'école impressionnent plus que les siennes, leur première rencontre va révéler que la seconde est fan d'elle et souhaiterait collaborer avec elle. Les deux s'engagent alors dans la difficile carrière de mangaka professionnelle qui va les amener au succès puis à une séparation pour cause de divergence d'ambitions et finalement à un drame. La survivante est dévastée parce qu'il s'est passé et se sent coupable car elle pense que si elle ne l'avait jamais rencontrée, rien de tout cela ne serait arrivé. L'on assiste alors à un retour en arrière et une vision uchronique de comment les choses se seraient déroulées si elles ne s'étaient effectivement jamais rencontrées et n'avaient pas travaillé ensemble. C'est une histoire intéressante et bien construite. Sa lecture tient bien le lecteur en haleine, si l'on excepte un passage assez peu clair sur la toute fin de l'album où l'on ne sait plus trop où on en est, qui l'on suit et dans quelles circonstances. On finit par le comprendre toutefois mais cela m'a obligé à buter sur ce passage en première lecture et à revenir un peu en arrière pour mieux saisir. Hormis cela, le dessin est de bonne facture, les personnages crédibles et plutôt originaux, et le scénario est bon... sans être exceptionnel.
Total Combat
Total Combat a pour sujet un sport de combat qui vient tout juste de trouver sa place en France sur le plan légal : le MMA, "Arts Martiaux Mixtes". Je ne suis clairement pas amateur de sports de combat mais j'ai tout de même su apprécier cette BD car elle ne se focalise pas uniquement sur le sujet et offre une véritable histoire, avec le MMA en toile de fond. Cela commence de manière un peu cliché avec deux amis, gentiment rivaux, et pleins d'avenir dans le MMA. Ils sont tous deux amoureux d'une jolie fille qui va finalement poser son dévolu sur un seul d'entre eux. Mais qu'importe, ils restent amis et tout va pour le mieux, d'autant que l'heureux élu va également réussir à battre un ex-champion du monde, ce qui lui promet une belle carrière. Mais ce qui partait comme un scénario convenu prend soudain un virage inattendu qui va bouleverser complètement la donne et amener le lecteur vers un contexte nouveau et moins balisé. Jack Manini est totalement à la manœuvre sur cette série. C'est lui qui est allé rencontrer les sportifs et présidents d'associations de MMA pour mieux se renseigner sur le sujet, puis lui qui a réalisé le scénario, le dessin et la colorisation. Le graphisme est de bonne qualité avec une bonne mise en page et une lecture fluide. L'introduction du récit, avant son virage abrupt, n'est pas mauvaise mais un peu trop rapide pour permettre de s'attacher aux personnages et de ressentir l'émotion au moment clé. Ce n'est qu'après cela qu'on se rapproche pour de bon du héros et qu'il devient plus intéressant. Il reste quelques clichés dans l'intrigue mais celle-ci tient la route, et vient ajouter une part de surprise et de mystère supplémentaire en fin de premier tome qui attise la curiosité. Quant aux combats eux-mêmes, ils sont certes bien présents et j'imagine qu'ils satisferont les amateurs de ce sport, mais ils n'écrasent heureusement pas l'histoire de leur présence. L'histoire complète tient en deux tomes et prend sur la fin un tour qui tient à la fois du secret de famille et de l'enquête policière, chose à laquelle on ne s'attend pas vraiment au départ. L'ensemble tient plutôt bien la route si l'on excepte quelques facilités pour rendre l'histoire suffisamment concise pour ne pas perdre son rythme. Et à la fin, tout est bien qui finit bien.