Ma médiathèque possède seulement la première histoire, la seule donc que j’ai lue pour le moment. Une lecture sympathique, sans plus. Disons que le scénario est classique, et l’intrigue est parfois mollassonne, manque d’originalité.
Plus que l’intrigue elle-même, c’est peut-être les clins d’œil et l’hommage transparent aux polars d’espionnage old school et surtout à « Blake et Mortimer » qui peuvent retenir l’attention. Le membre éminent du contre-espionnage Kaplan, le scientifique Masson sont des transpositions du duo Blake et Mortimer, et Convard va même jusqu’à suivre Jacobs dans sa propension à remplir les bulles à ras-bord (que c’est bavard ! Trop verbeux). Les noms de scientifiques connus (Einstein ici transformé en Bernstein par exemple) sont modifiés pour je ne sais quelle raison. Le tueur ninja est sans doute la seule touche exotique dans ce récit très classique.
La couverture m’avait fait penser à quelque chose de plus dynamique, voire humoristique (dans la veine de certaines parodies très réussies du duo Veys/ Barral (d’ailleurs la couverture de « La théorie du chaos » ressemble furieusement à celle du premier tome de Les aventures de Philip et Francis).
Pas de parodie donc, ni même d’intrigue survitaminée. Une lecture qui conviendra donc surtout aux amateurs de Jacobs ou de récits « à l’ancienne » sans trop de surprises. Et le dessin de Thibert, dans une ligne claire elle aussi classique, surjoue ces références.
Note réelle 2,5/5.
L'album part d'une base classique : que se passerait-il si d'un seul coup un scénario apocalyptique se présentait à nous ? Dans cette histoire-là, du jour au lendemain, une pluie d'aiguilles tranchantes s'abat sur une partie des États-Unis et s'étend progressivement.
Comme dans tous les récits du genre, on aborde les problèmes sociétaux contemporains exacerbés dans des situations dramatiques. Ici, on va surtout parler du fanatisme, du rejet de la différence, du besoin de trouver des responsables quoi qu'il arrive, … Du classique mais tout de même bien mené.
En vrai, je me dis que l'album n'était vraiment pas loin de valoir un 3,5 sur le papier, mais il m'a manqué un petit quelque chose. J'ai beaucoup apprécié le sujet du deuil, de l'exacerbation de la peur et de la haine en période apocalyptique, ce sentiment déprimant qui s'installe lentement lorsque l'on comprend qu'il n'y aura sans doute aucun moyen pour que la civilisation et la quasi-totalité des espèces survivent à tout ça, mais pourtant j'ai trouvé l'histoire un peu trop convenue. C'est du bon, mais je l'ai déjà vu de nombreuses fois ailleurs et parfois mieux réalisé (il faut dire que j'aime énormément ce genre d'histoire, je pars donc toujours avec beaucoup d'exigences). Il y aussi le fait que j'aurais préféré que l'on ne donne pas l'origine avérée de toute cette catastrophe, que le mystère soit maintenu jusqu'au bout, pour que l'on puisse se concentrer davantage sur le drame et la réflexion plutôt que de bêtement chercher un.e responsable. Un petit détail mais qui m'a embêté.
L'album reste tout de même bon, je maintiens. Il aurait simplement pu être meilleur.
2.5
Un autre manga qui adapte un light novel qui se passe dans un monde de style européen fantastique assez cliché. Un lecteur habitué à ce genre de séries est en terrain conquis.
Cette fois-ci, l'héroïne est une noble qui est fiancée à un prince et lorsqu'elle découvre que ce dernier entretient une relation incestueuse avec sa sœur, il la fait arrêter et exécuter pour trahison. Au lieu de mourir, elle se retrouve projetée 6 ans en arrière au moment où elle va être fiancée au prince et pour se sortir de cette situation, elle choisit un mâle au hasard en disant qu'elle est amoureuse de lui et il se trouve qu'elle a choisi un noble étranger qui a été son pire ennemi à la guerre dans son ancienne vie !
Il y a des trucs pas trop mal dans le scénario et j'aime bien la personnalité de l'héroïne, sauf que voilà comme c'est le cas de plusieurs récits venant du Japon il y a un élément dans le scénario qui gâche tout et dans ce cas c'est l'âge de l'héroïne et de son nouveau fiancé. Il a 19 ans et elle a....10 ans ! Je comprends que certains aiment les histoires d'amour entre gens qui ont un âge différent, mais il y a quand même des limites. J'aurais rien dit si elle avait encore 16 ans comme au début du récit, mais maintenant qu'elle est dans le corps d'une pré pubère... En tout cas, les gags sur le fait que l'empereur serait un pédophile ne sont pas très drôles et les scènes romantiques sont plus glauques qu'autre chose. Et c'est publié dans un magazine seinen (pour les hommes), c'est pas un shojo avec comme public-cible des adolescentes qui rêvent d'être dans les bras d'un homme mature et viril.
Ajoutons aussi que la fin du troisième tome qui marque la fin d'un cycle est un peu décevante parce que le gros méchant se fait battre un peu trop facilement à mon goût. J'ai lu les trois premiers tomes et ça m'a suffit.
Bon, les albums collectifs sont très rarement intéressants. Forcément très éclectiques, avec peu d’espace pour chaque participant pour développer une idée. Tous ces écueils sont visibles ici, et globalement peu d’auteur ont totalement su tirer leur épingle du jeu et proposer quelque chose qui me satisfasse. Même si plusieurs participations sont intéressantes.
Tardi parvient avec une vingtaine de vignettes à proposer quelques petites choses amusantes (avec une chute faisant référence à Adèle Blanc-Sec qui l’est tout autant). Margerin fait du Margerin, mais son histoire courte joue avec ironie et humour sur le thème et le fait bien. Vicomte propose une petite histoire simple mais bien fichue. Vuillemin donne en un dessin sa vision très noire et trash de la pénurie d’eau.
Certains auteurs, comme Yslaire, Juillard, se contente de quelques dessins – plutôt jolis.
Et puis il y a Giraud/Moebius, sans doute celui dont j’attendais le plus. Crédité en tant que Giraud en quatrième de couverture, signant ses trois page Moebius, son dessin passe effectivement de l’un à l’autre, d’abord dans un trait western très pur et très Blueberry, pour basculer peu à peu dans un univers plus contemporain, voire SF à la Moebius. Avec comme texte un discours du chef Indien Seattle. Une participation intéressante et originale en tout cas.
Pour le reste, ça m’a grandement laissé sur ma faim.
C’était à l’époque vendu au profit d’une œuvre humanitaire. Aujourd’hui que celle-ci ne peut plus en tirer profit, cet album ne garde qu’un intérêt de curiosité, au résultat très inégal.
Note réelle 2,5/5.
Un petit album qui ne paye pas de mine, chez un « petit » éditeur, mais une lecture plaisante et recommandable.
Des trois histoires qui composent l’album, seule la première m’est apparu en deçà des autres, légèrement décevante. Mais les deux autres sont plutôt sympas, avec un démarrage parfois un peu lent – mais cela permet d’installer une ambiance, une gêne progressive – et une chute bien vue.
Si le dessin au trait gras et plus moderne différencie ces histoires, c’est quand même vers des classiques des recueils d’histoires mêlant fantastique et un peu d’horreur que lorgnent ces intrigues (genre Tales from the crypt ou Creepshow), mais aussi sur certains films ou certaines séries télé américains des années 1950-70 (« L’homme qui rétrécit » par exemple). Alors, certes, sur ce genre de sujet je préfère sans doute le dessin de Bernie Wrightson ou Wallace Wood, mais ça passe quand même très bien, et la bichromie est intéressante. J’ajoute que L’employé du Moi a fait un très beau travail éditorial (couverture cartonnée, papier épais, et un format moyen très réussi.
Rien d’extraordinaire ni d’hyper original dans le concept. Mais les auteures ont très bien su « moderniser » des thèmes classiques, et nous proposer une lecture détente très sympathique.
Note réelle 3,5/5.
J'ai découvert Anna Sommer l'année dernière et j'aime bien son travail. Ici ce n'est pas une histoire complète, elle raconte différentes anecdotes de sa vie. C'est clinique, sans concession sur elle-même, par exemple quand elle décrit sa tendance à faucher dans les magasins quand elle était jeune. Elle se décrit aussi comme quelqu'un de très casanier avec une vie rangée, un mari etc, aussi dessinateur d'ailleurs sous le nom de Noyau. Il y a quelques pages sur son enfance modeste dans la Suisse alémanique. Un certain humour dans ces pages. Le dessin est une belle ligne claire, en noir et blanc. Propre. Une belle qualité d'édition.
2.5
Une autre série post-apocalyptique et vu l'actualité depuis pas mal d'années, je pense qu'on va en bouffer pendant encore longtemps de ce type de récit !
Cette série n'apporte rien de nouveau au genre, ce qui n'est pas nécessairement un défaut si c'est bien fait, et justement j'ai trouvé le résultat moyen sans être nécessairement mauvais. Ça se laisse lire, notamment parce que les cases sont grandes et souvent il y a peu de texte, il y a quelques passages sympathiques, mais globalement c'est un peu oubliable je trouve. On enchaine les scènes violentes vu qu'on est tombé dans un monde où c'est la loi du plus fort et comme je ne me suis attaché à aucun personnage, disons que je me foutais un peu de ce qui pouvait leur arriver. Je me souciais un peu de leur sort lorsqu'on suivait juste une petite famille, mais j'ai décroché avec la colonie de jeunes dont 80% ont peu ou pas du tout de personnalité, voire même aucun prénom.
Je n'ai rien contre le fait qu'on montre le pire de l'être humain, mais souvent les agissements de méchants m’ont semblé un peu trop caricaturaux comme celle de la bande de catholiques extrémistes. Il y a aussi des facilités dans le scénario comme le comportement du chien dans le dernier tome. Quant au dessin, il est pas mal pour les décors et les personnages sont corrects.
Je pense que les auteurs auraient dû s’arrêter après les deux premiers tomes, qui forment un cycle cohérent. La suite s’écarte de l’intrigue précédente – au niveau géographique (Tanatos intervient dans une base secrète au Canada) et au niveau de l’histoire, puisqu’on quitte Paris et qu’on s’écarte trop de l’ambiance à la Fantômas des albums précédents.
Ces deux premiers albums se laissent lire, plutôt agréablement. A condition d’avaler quelques couleuvres, d’accepter pas mal de facilités scénaristiques. En effet, Tanatos – dont on n’apprend finalement presque rien, possède une fortune colossale, dirige une véritable armée, contrôle des bases secrètes, a développé et conduit des engins en avance de quelques dizaines d’années sur tout le monde, le tout au nez et la barbe des autorités militaires et policières françaises. Il possède aussi le don de se faire passer pour n’importe quelle personnalité, en enfilant un masque imitant parfaitement le visage des personnes (savants, hommes politiques ou industriels) dont il prend la place après les avoir éliminés. Ce tour de passe-passe est même réalisé de façon on ne plus improbable au début du troisième tome ! C’est d’ailleurs à une surenchère à laquelle se livre Convard, puisque Tanatos s’est bâti une base sous-marine, avec sous-marin ultra moderne et poste de commandement digne des plus grandes puissances.
On le voit, Convard s’est énormément inspiré de Fantômas (presque plus de la version filmée de Hunebelle que de l’originelle des romans de Souvestre et Allain d’ailleurs). Il surjoue le côté malfaisant, Tanatos étant ici à l’origine de l’assassinat de Jaurès, du déclenchement de la première guerre mondiale, du torpillage du Lusitania, etc !
C’est aussi l’occasion pour Delitte de s’en donner à cœur joie pour les engins, et plus généralement dans les décors : son coup de crayon est vraiment chouette. Les personnages sont aussi intéressants, même si ses visages sont parfois un peu trop « carrés » et tous sur le même moule (et, comme Hermann d’ailleurs, les visages féminins sont moins réussis – même s’il n’y a pas beaucoup de rôles féminins importants ici).
Quelques détails m’ont encore plus chiffonné que les nombreuses facilités évoquées plus haut : un drapeau avec une croix gammée dans la chambre de Vilain dans le tome 2, l’évocation, puis l’utilisation d’une arme nucléaire en 1917 dans les deux tomes suivants, ou, dans le troisième tome, l’utilisation par Tanatos d’une machine Enigma pour crypter ses messages… Mais bon, ça fait sans doute aussi partie du charme de cette série, je ne sais pas ? Quant au symbole anarchiste qui figure sur les pages de garde (et au dos de la cagoule de Tanatos), je n’ai pas trop compris, vu que le bonhomme, dans sa personnalité, ses actes et leurs motivations, n’a vraiment rien à voir avec l’anarchisme !
Ma note vaut essentiellement pour le premier cycle (je ne mettrais que deux étoiles pour les deux albums suivants, dont vous pouvez vous dispenser je pense).
Note réelle 2,5/5.
Deux intrigues amoureuses désuètes mais avec un charme.
Des personnages qui se croisent, qui se ratent, qui se retrouvent et qui se perdent.
J'ai suivi le récit sans déplaisir mais sans jamais être accroché. On est souvent proche de la banalité du quotidien.
Le dessin de Juillard est très bon mais je le préfère dans un cadre historique.
Voici une BD parfaitement "atta-chiante" !
Pour les plus jeunes, donc pas avare en bons sentiments, bien au-delà de l'overdose. La présentation de la famille du héros, entre humour déjà-vu et tendresse dégoulinante, est assez représentative de l'ensemble.
Côté fable écologique, le discours est à la fois bienvenu et heureux, mais totalement creux dans ses revendications et condamnations. Inattaquable donc, et possiblement opportuniste.
Les illustrations et la mise en page concentrent les excès les plus contradictoires. La rondeur et l'expressivité des personnages évoquent les plus insupportables Disney et autres superproductions jeunesses répétées au kilomètre ; l'explosion de couleurs réalisée à la palette graphique est si excessive qu'elle engendre un formalisme tout à fait intrigant ; enfin la mise en page multiplie les effets expérimentaux audacieux inattendus et appréciés (contours des cases souvent générés par le décor, duplication occasionnelle des personnages, horizontalité géométrique plus que bousculée par des diagonales et triangulations totalement folles).
Quant à la conduite de l'intrigue, c'est à la fois dynamique, lisible, et capable de réserver ses mini-surprises... mais dégoulinant de bons sentiments.
Bref, mon aigreur d'adulte est à la fois légitimée et bien malmenée. De jeunes lecteurs pourraient ne pas s'offusquer des défauts ici listés, ma sévérité apparaît alors bien déplacée : c'est un bon 3 !
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Kaplan & Masson
Ma médiathèque possède seulement la première histoire, la seule donc que j’ai lue pour le moment. Une lecture sympathique, sans plus. Disons que le scénario est classique, et l’intrigue est parfois mollassonne, manque d’originalité. Plus que l’intrigue elle-même, c’est peut-être les clins d’œil et l’hommage transparent aux polars d’espionnage old school et surtout à « Blake et Mortimer » qui peuvent retenir l’attention. Le membre éminent du contre-espionnage Kaplan, le scientifique Masson sont des transpositions du duo Blake et Mortimer, et Convard va même jusqu’à suivre Jacobs dans sa propension à remplir les bulles à ras-bord (que c’est bavard ! Trop verbeux). Les noms de scientifiques connus (Einstein ici transformé en Bernstein par exemple) sont modifiés pour je ne sais quelle raison. Le tueur ninja est sans doute la seule touche exotique dans ce récit très classique. La couverture m’avait fait penser à quelque chose de plus dynamique, voire humoristique (dans la veine de certaines parodies très réussies du duo Veys/ Barral (d’ailleurs la couverture de « La théorie du chaos » ressemble furieusement à celle du premier tome de Les aventures de Philip et Francis). Pas de parodie donc, ni même d’intrigue survitaminée. Une lecture qui conviendra donc surtout aux amateurs de Jacobs ou de récits « à l’ancienne » sans trop de surprises. Et le dessin de Thibert, dans une ligne claire elle aussi classique, surjoue ces références. Note réelle 2,5/5.
Rain
L'album part d'une base classique : que se passerait-il si d'un seul coup un scénario apocalyptique se présentait à nous ? Dans cette histoire-là, du jour au lendemain, une pluie d'aiguilles tranchantes s'abat sur une partie des États-Unis et s'étend progressivement. Comme dans tous les récits du genre, on aborde les problèmes sociétaux contemporains exacerbés dans des situations dramatiques. Ici, on va surtout parler du fanatisme, du rejet de la différence, du besoin de trouver des responsables quoi qu'il arrive, … Du classique mais tout de même bien mené. En vrai, je me dis que l'album n'était vraiment pas loin de valoir un 3,5 sur le papier, mais il m'a manqué un petit quelque chose. J'ai beaucoup apprécié le sujet du deuil, de l'exacerbation de la peur et de la haine en période apocalyptique, ce sentiment déprimant qui s'installe lentement lorsque l'on comprend qu'il n'y aura sans doute aucun moyen pour que la civilisation et la quasi-totalité des espèces survivent à tout ça, mais pourtant j'ai trouvé l'histoire un peu trop convenue. C'est du bon, mais je l'ai déjà vu de nombreuses fois ailleurs et parfois mieux réalisé (il faut dire que j'aime énormément ce genre d'histoire, je pars donc toujours avec beaucoup d'exigences). Il y aussi le fait que j'aurais préféré que l'on ne donne pas l'origine avérée de toute cette catastrophe, que le mystère soit maintenu jusqu'au bout, pour que l'on puisse se concentrer davantage sur le drame et la réflexion plutôt que de bêtement chercher un.e responsable. Un petit détail mais qui m'a embêté. L'album reste tout de même bon, je maintiens. Il aurait simplement pu être meilleur.
The Do-Over Damsel Conquers the Dragon Emperor
2.5 Un autre manga qui adapte un light novel qui se passe dans un monde de style européen fantastique assez cliché. Un lecteur habitué à ce genre de séries est en terrain conquis. Cette fois-ci, l'héroïne est une noble qui est fiancée à un prince et lorsqu'elle découvre que ce dernier entretient une relation incestueuse avec sa sœur, il la fait arrêter et exécuter pour trahison. Au lieu de mourir, elle se retrouve projetée 6 ans en arrière au moment où elle va être fiancée au prince et pour se sortir de cette situation, elle choisit un mâle au hasard en disant qu'elle est amoureuse de lui et il se trouve qu'elle a choisi un noble étranger qui a été son pire ennemi à la guerre dans son ancienne vie ! Il y a des trucs pas trop mal dans le scénario et j'aime bien la personnalité de l'héroïne, sauf que voilà comme c'est le cas de plusieurs récits venant du Japon il y a un élément dans le scénario qui gâche tout et dans ce cas c'est l'âge de l'héroïne et de son nouveau fiancé. Il a 19 ans et elle a....10 ans ! Je comprends que certains aiment les histoires d'amour entre gens qui ont un âge différent, mais il y a quand même des limites. J'aurais rien dit si elle avait encore 16 ans comme au début du récit, mais maintenant qu'elle est dans le corps d'une pré pubère... En tout cas, les gags sur le fait que l'empereur serait un pédophile ne sont pas très drôles et les scènes romantiques sont plus glauques qu'autre chose. Et c'est publié dans un magazine seinen (pour les hommes), c'est pas un shojo avec comme public-cible des adolescentes qui rêvent d'être dans les bras d'un homme mature et viril. Ajoutons aussi que la fin du troisième tome qui marque la fin d'un cycle est un peu décevante parce que le gros méchant se fait battre un peu trop facilement à mon goût. J'ai lu les trois premiers tomes et ça m'a suffit.
Les Magiciens d'eau
Bon, les albums collectifs sont très rarement intéressants. Forcément très éclectiques, avec peu d’espace pour chaque participant pour développer une idée. Tous ces écueils sont visibles ici, et globalement peu d’auteur ont totalement su tirer leur épingle du jeu et proposer quelque chose qui me satisfasse. Même si plusieurs participations sont intéressantes. Tardi parvient avec une vingtaine de vignettes à proposer quelques petites choses amusantes (avec une chute faisant référence à Adèle Blanc-Sec qui l’est tout autant). Margerin fait du Margerin, mais son histoire courte joue avec ironie et humour sur le thème et le fait bien. Vicomte propose une petite histoire simple mais bien fichue. Vuillemin donne en un dessin sa vision très noire et trash de la pénurie d’eau. Certains auteurs, comme Yslaire, Juillard, se contente de quelques dessins – plutôt jolis. Et puis il y a Giraud/Moebius, sans doute celui dont j’attendais le plus. Crédité en tant que Giraud en quatrième de couverture, signant ses trois page Moebius, son dessin passe effectivement de l’un à l’autre, d’abord dans un trait western très pur et très Blueberry, pour basculer peu à peu dans un univers plus contemporain, voire SF à la Moebius. Avec comme texte un discours du chef Indien Seattle. Une participation intéressante et originale en tout cas. Pour le reste, ça m’a grandement laissé sur ma faim. C’était à l’époque vendu au profit d’une œuvre humanitaire. Aujourd’hui que celle-ci ne peut plus en tirer profit, cet album ne garde qu’un intérêt de curiosité, au résultat très inégal. Note réelle 2,5/5.
Contes de la Mansarde
Un petit album qui ne paye pas de mine, chez un « petit » éditeur, mais une lecture plaisante et recommandable. Des trois histoires qui composent l’album, seule la première m’est apparu en deçà des autres, légèrement décevante. Mais les deux autres sont plutôt sympas, avec un démarrage parfois un peu lent – mais cela permet d’installer une ambiance, une gêne progressive – et une chute bien vue. Si le dessin au trait gras et plus moderne différencie ces histoires, c’est quand même vers des classiques des recueils d’histoires mêlant fantastique et un peu d’horreur que lorgnent ces intrigues (genre Tales from the crypt ou Creepshow), mais aussi sur certains films ou certaines séries télé américains des années 1950-70 (« L’homme qui rétrécit » par exemple). Alors, certes, sur ce genre de sujet je préfère sans doute le dessin de Bernie Wrightson ou Wallace Wood, mais ça passe quand même très bien, et la bichromie est intéressante. J’ajoute que L’employé du Moi a fait un très beau travail éditorial (couverture cartonnée, papier épais, et un format moyen très réussi. Rien d’extraordinaire ni d’hyper original dans le concept. Mais les auteures ont très bien su « moderniser » des thèmes classiques, et nous proposer une lecture détente très sympathique. Note réelle 3,5/5.
Tout peut arriver
J'ai découvert Anna Sommer l'année dernière et j'aime bien son travail. Ici ce n'est pas une histoire complète, elle raconte différentes anecdotes de sa vie. C'est clinique, sans concession sur elle-même, par exemple quand elle décrit sa tendance à faucher dans les magasins quand elle était jeune. Elle se décrit aussi comme quelqu'un de très casanier avec une vie rangée, un mari etc, aussi dessinateur d'ailleurs sous le nom de Noyau. Il y a quelques pages sur son enfance modeste dans la Suisse alémanique. Un certain humour dans ces pages. Le dessin est une belle ligne claire, en noir et blanc. Propre. Une belle qualité d'édition.
Le Reste du monde
2.5 Une autre série post-apocalyptique et vu l'actualité depuis pas mal d'années, je pense qu'on va en bouffer pendant encore longtemps de ce type de récit ! Cette série n'apporte rien de nouveau au genre, ce qui n'est pas nécessairement un défaut si c'est bien fait, et justement j'ai trouvé le résultat moyen sans être nécessairement mauvais. Ça se laisse lire, notamment parce que les cases sont grandes et souvent il y a peu de texte, il y a quelques passages sympathiques, mais globalement c'est un peu oubliable je trouve. On enchaine les scènes violentes vu qu'on est tombé dans un monde où c'est la loi du plus fort et comme je ne me suis attaché à aucun personnage, disons que je me foutais un peu de ce qui pouvait leur arriver. Je me souciais un peu de leur sort lorsqu'on suivait juste une petite famille, mais j'ai décroché avec la colonie de jeunes dont 80% ont peu ou pas du tout de personnalité, voire même aucun prénom. Je n'ai rien contre le fait qu'on montre le pire de l'être humain, mais souvent les agissements de méchants m’ont semblé un peu trop caricaturaux comme celle de la bande de catholiques extrémistes. Il y a aussi des facilités dans le scénario comme le comportement du chien dans le dernier tome. Quant au dessin, il est pas mal pour les décors et les personnages sont corrects.
Tanatos
Je pense que les auteurs auraient dû s’arrêter après les deux premiers tomes, qui forment un cycle cohérent. La suite s’écarte de l’intrigue précédente – au niveau géographique (Tanatos intervient dans une base secrète au Canada) et au niveau de l’histoire, puisqu’on quitte Paris et qu’on s’écarte trop de l’ambiance à la Fantômas des albums précédents. Ces deux premiers albums se laissent lire, plutôt agréablement. A condition d’avaler quelques couleuvres, d’accepter pas mal de facilités scénaristiques. En effet, Tanatos – dont on n’apprend finalement presque rien, possède une fortune colossale, dirige une véritable armée, contrôle des bases secrètes, a développé et conduit des engins en avance de quelques dizaines d’années sur tout le monde, le tout au nez et la barbe des autorités militaires et policières françaises. Il possède aussi le don de se faire passer pour n’importe quelle personnalité, en enfilant un masque imitant parfaitement le visage des personnes (savants, hommes politiques ou industriels) dont il prend la place après les avoir éliminés. Ce tour de passe-passe est même réalisé de façon on ne plus improbable au début du troisième tome ! C’est d’ailleurs à une surenchère à laquelle se livre Convard, puisque Tanatos s’est bâti une base sous-marine, avec sous-marin ultra moderne et poste de commandement digne des plus grandes puissances. On le voit, Convard s’est énormément inspiré de Fantômas (presque plus de la version filmée de Hunebelle que de l’originelle des romans de Souvestre et Allain d’ailleurs). Il surjoue le côté malfaisant, Tanatos étant ici à l’origine de l’assassinat de Jaurès, du déclenchement de la première guerre mondiale, du torpillage du Lusitania, etc ! C’est aussi l’occasion pour Delitte de s’en donner à cœur joie pour les engins, et plus généralement dans les décors : son coup de crayon est vraiment chouette. Les personnages sont aussi intéressants, même si ses visages sont parfois un peu trop « carrés » et tous sur le même moule (et, comme Hermann d’ailleurs, les visages féminins sont moins réussis – même s’il n’y a pas beaucoup de rôles féminins importants ici). Quelques détails m’ont encore plus chiffonné que les nombreuses facilités évoquées plus haut : un drapeau avec une croix gammée dans la chambre de Vilain dans le tome 2, l’évocation, puis l’utilisation d’une arme nucléaire en 1917 dans les deux tomes suivants, ou, dans le troisième tome, l’utilisation par Tanatos d’une machine Enigma pour crypter ses messages… Mais bon, ça fait sans doute aussi partie du charme de cette série, je ne sais pas ? Quant au symbole anarchiste qui figure sur les pages de garde (et au dos de la cagoule de Tanatos), je n’ai pas trop compris, vu que le bonhomme, dans sa personnalité, ses actes et leurs motivations, n’a vraiment rien à voir avec l’anarchisme ! Ma note vaut essentiellement pour le premier cycle (je ne mettrais que deux étoiles pour les deux albums suivants, dont vous pouvez vous dispenser je pense). Note réelle 2,5/5.
Le Cahier bleu
Deux intrigues amoureuses désuètes mais avec un charme. Des personnages qui se croisent, qui se ratent, qui se retrouvent et qui se perdent. J'ai suivi le récit sans déplaisir mais sans jamais être accroché. On est souvent proche de la banalité du quotidien. Le dessin de Juillard est très bon mais je le préfère dans un cadre historique.
Etincelle
Voici une BD parfaitement "atta-chiante" ! Pour les plus jeunes, donc pas avare en bons sentiments, bien au-delà de l'overdose. La présentation de la famille du héros, entre humour déjà-vu et tendresse dégoulinante, est assez représentative de l'ensemble. Côté fable écologique, le discours est à la fois bienvenu et heureux, mais totalement creux dans ses revendications et condamnations. Inattaquable donc, et possiblement opportuniste. Les illustrations et la mise en page concentrent les excès les plus contradictoires. La rondeur et l'expressivité des personnages évoquent les plus insupportables Disney et autres superproductions jeunesses répétées au kilomètre ; l'explosion de couleurs réalisée à la palette graphique est si excessive qu'elle engendre un formalisme tout à fait intrigant ; enfin la mise en page multiplie les effets expérimentaux audacieux inattendus et appréciés (contours des cases souvent générés par le décor, duplication occasionnelle des personnages, horizontalité géométrique plus que bousculée par des diagonales et triangulations totalement folles). Quant à la conduite de l'intrigue, c'est à la fois dynamique, lisible, et capable de réserver ses mini-surprises... mais dégoulinant de bons sentiments. Bref, mon aigreur d'adulte est à la fois légitimée et bien malmenée. De jeunes lecteurs pourraient ne pas s'offusquer des défauts ici listés, ma sévérité apparaît alors bien déplacée : c'est un bon 3 !