Voie de garage

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Enfant, Paulin s’est passionné pour les trolleybus qui sillonnent la bonne ville de Lausanne. Devenu adulte, il a approfondi cette passion, conduisant ses propres trolleys qu’il a assemblés à partir de bric et de broc.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La BD au féminin Suisse

Figures locales, Paulin et sa douce excentricité ne dérangent personne jusqu’au jour où une lettre anonyme réclame son internement pour trouble à l’ordre public. Commence alors une bataille judiciaire et de communication : il faut libérer Paulin ! Mais pour ce dernier, les choses ne sont pas si simples, car, derrière son internement, c’est toute sa vie et son rapport au monde qui sont remis en cause. Paulin a-t-il le droit de vivre sa vie ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Mars 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Voie de garage © Dargaud 2025
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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16/05/2025 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Derrière les apparences d'un simple roman graphique, cette BD raconte l'histoire romancée d'une figure authentique de Lausanne : un doux excentrique passionné de trolleybus, au point d'organiser toute sa vie autour de cette obsession. Dans les rues de la ville, il poussait ses faux trolleys bricolés comme des caddies, jouant au conducteur de ligne, s'arrêtant aux arrêts prévus, et respectant même les horaires qu'il s'était imposés. Personnage local attachant, apprécié de la population, il s'est pourtant retrouvé un jour interné contre son gré, déclenchant un débat sur les frontières entre folie et différence inoffensive. La BD le dépeint avec tendresse et justesse. D'enfant fasciné par les transports, il est devenu un adulte qui n'a jamais quitté sa passion, l'incarnant dans la rue à défaut de pouvoir l'exercer comme métier. Il joue ses rôles avec une méthode presque professionnelle, tout en restant conscient de la fiction dans laquelle il évolue. S'il n’est pas réellement conducteur, il incarne ce personnage avec rigueur, dans une sorte de mise en scène quotidienne qu'il assume pleinement. Loin d'être dans le déni, il semble au contraire parfaitement conscient de la nature ludique de sa démarche, mais il en a besoin pour se sentir à sa place. Et lorsqu'il est interné, il fait preuve d'une lucidité surprenante, expliquant sa situation avec calme, comme s'il savait jauger sa propre singularité. C'est là que réside la force du récit : interroger les limites entre excentricité, passion, marginalité et pathologie, et surtout défendre le droit à la différence lorsqu'elle ne nuit à personne. Le sujet est fort, mais la BD reste finalement assez sage. C'est un joli hommage à un personnage atypique et au droit d’être simplement différent. Graphiquement, le style est personnel, tendre, avec des couleurs un peu passées qui collent bien à l’ambiance. La narration est fluide, le rythme posé, et l’ensemble dégage une vraie humanité. Mais il manque un petit élan, une profondeur supplémentaire pour vraiment marquer. Le personnage est attachant, on comprend son univers, mais j'aurais aimé que le propos aille un peu plus loin. Reste une œuvre sensible, humaine, et pleine de respect pour une figure à part.

16/05/2025 (modifier)