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Couverture de la série Manuel du puceau
Manuel du puceau

Un album que j’ai obtenu avec le dvd collector « Les beaux gosses » du même auteur, l’édition est différente et rappelle les bouquins type coaching. Riad Sattouf s’est fait une spécialité de dépeindre la jeunesse d’hier et actuelle, généralement pas dans leurs comportements les plus glorieux, mais il garde souvent un regard plein de tendresse. On est ici dans une œuvre que l’on pourrait qualifier de jeunesse (pour l’auteur), et à la limite de la bd. L’auteur faisant office de psy (partie texte) auprès de notre jeune puceau (partie dessin), c’est super fluide, une interaction façon ping pong et plutôt très drôle, l’auteur ne prenant pas de gant avec son héros pour gommer sa naïveté. Voilà plutôt sympa, léger et drôle mais une lecture suffit.

22/11/2022 (modifier)
Couverture de la série L'Innocente
L'Innocente

Je ressors de ma lecture avec un sentiment mitigé et, globalement plutôt déçu. C’est un roman graphique ancré dans un moment de l’histoire assez intéressant – l’écroulement d’un « empire », et toutes les désillusions/reconstructions qui s’ensuivent inéluctablement. En effet, l’histoire se déroule des derniers mois du Reich dans l’Allemagne de l’ouest au début de la guerre froide à Berlin (une période de 4/5 ans donc), avec comme fil conducteur une jeune femme allemande, Nina, embarquée dans le flot de l’Histoire (en l’occurrence les troupes d’invasion américaines). Le cadre chronologique et les lieux choisis sont intéressants, et le parallèle qui semblait pouvoir s’installer entre Nina et l’Allemagne concernant la lutte pour la survie et pour se « construire » ou « reconstruire » était un bon point de départ. Mais la narration de la chute du Reich est un peu sèche, et rapidement l’intrigue perd de son intérêt, l’arrière-plan historique s’effaçant au profit de certains états d’âme et des relations amoureuses de Nina. Le ton change, comme si quelque chose avait fait dévier Warnauts d’une trame d’origine. Jusqu’aux dernières pages, que j’ai trouvées trop éloignées de ce vers quoi je pensais que l’intrigue allait se diriger. D’autant plus que cette fin, en plus d’être trop « à côté » du sujet je pense, est franchement brutale, au point que j’ai vérifié que des pages ne manquaient pas (j’ai aussi vérifié que cet album n’était pas suivi d’un autre, réellement conclusif). Le dessin est classique pour Raives, un peu daté, mais efficace. Ce sont surtout les couleurs que je n’ai pas trouvées trop réussies, un peu délavées. Bref, une lecture qui m’a laissé sur ma faim, alors qu’au départ je pensais davantage l’apprécier. Note réelle 2,5/5.

22/11/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Testament du Docteur Weiss (Georg Weiss)
Le Testament du Docteur Weiss (Georg Weiss)

Je suis entré très facilement dans cette histoire, ayant d’emblée accroché au dessin et à la colorisation, que j’ai trouvés très jolis, adaptés au ton du récit. Un trait moderne, fin, pas de fioriture. Parfois de simples esquisses ou quelques ombres, voire des arrière-plans laissés blancs accompagnent un texte assez sobre (pas mal de cases muettes, peu de dialogues, quelques commentaires en off). L’intrigue en elle-même n’est pas forcément originale, mais avec cet habillage, le mystère, un certain fantastique, pimentés d’une sorte d’enquête policière ont titillé ma curiosité. Le problème, c’est que cette histoire, joliment illustrées, avec des ingrédients classiques mais bien mis en lumière, manque singulièrement de liant, d’épaisseur. Dans son déroulement (quelques raccourcis inexpliqués, des personnages et des pans d’intrigue sous exploités – autour du machiavélique commissaire par exemple). Mais aussi dans sa conclusion. En effet, les remarques précédentes auraient pu être relativisées si l’histoire ne donnait l’impression d’avoir été quelque peu bâclée, expédiée. La fin m’a surpris, un développement dans un autre tome aurait pu gommer cette impression. C’est dommage, car l’ambiance créée par Clod (un peu) et Frebourg (beaucoup !) était prometteuse, et je sors frustré de ma lecture, plutôt agréable au demeurant.

22/11/2022 (modifier)
Couverture de la série Prince Lao
Prince Lao

Cette série pour la jeunesse est un peu surprenante. Je trouve qu'elle manque un peu de cohésion dans son scénario. Dans une atmosphère à la fois fantastique et merveilleuse les deux premiers tomes assez tragiques me rappellent un Yakari façon tibétaine. Le tome 1 se focalise sur le respect des animaux et le tome 2 sur le respect de la forêt. C'est donc du classique pour sensibiliser les enfants au respect de notre environnement. Mais le tome 3 change totalement de ligne pour presque nous renvoyer vers un petit Jonathan qui lutte contre un envahisseur détruisant un petit royaume. On y trouve des concepts difficiles comme la réincarnation ou d'autres notions de spiritualité orientale. Le tome 4 est un peu embrouillé pour donner la clé du titre Prince Lao. J'ai trouvé quelques passages un peu confus pour arriver à la conclusion qui ne m'a pas vraiment convaincu. Le graphisme reste constant et bon tout au long des quatre tomes. Les personnages de Chabala en Yéti gros nounours et de Sheyen en léopard peluche sont assez attachants pour plaire au plus jeunes. J'ai beaucoup aimé les deux premiers tomes mais je suis plus réservé pour les tomes 3 et surtout 4.

22/11/2022 (modifier)
Couverture de la série Ténébreuse
Ténébreuse

Oui le dessin est bon (voire très bon), oui l’histoire est bien menée, oui la lecture est fluide… mais je n’ai quand même jamais été transporté. Techniquement parlant, je n’ai vraiment rien à redire. Bien au contraire ! Visuellement, les personnages sont bien campés, la mise en page est soignée, les décors sont immersifs, la colorisation est à la hauteur des attentes. En clair, c’est beau à voir et agréable à lire. Le scénario n’est certainement pas mauvais mais je ne l’ai pas trouvé extraordinaire. Assez classique, en fait, peut-être même trop classique, trop prévisible. Mais surtout, à l’image des personnages, je l’ai trouvé très mièvre. Du coup, j’ai lu ce diptyque sans vraiment m’ennuyer mais je suis constamment resté sur ma faim, attendant un emballement qui n’est jamais survenu. Pas mal, quoi… mais pas plus.

22/11/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Spirou chez les fous
Spirou chez les fous

Spirou chez les fous ne fait pas à proprement parler partie de la collection des "Spirou vu par...". Même s'il s'agit bien d'un one-shot réalisé par deux auteurs ayant envie d'apporter leur vision personnelle de l'univers du héros-groom de chez Dupuis, le format plus petit et en 48 pages seulement en font un album plus court qui se déguste assez vite. Au scénario, Jul qui s'éloigne de plus en plus de l'humour politique qui a marqué ses débuts. Et au dessin, Libon, auteur de Jacques le petit lézard géant et d'Animal lecteur. Voilà bien deux auteurs que je n'aurais pas imaginé œuvrer sur la série Spirou, surtout Libon à vrai dire. Je l'adore, ses œuvres me font beaucoup rire, mais son graphisme m'apparaissait à mille lieux de l'univers de Spirou. Et effectivement, les adeptes de Franquin, Fournier et autres Janry risquent de tiquer en découvrant le style très humoristique des planches de cet album. Le format parait trop grand pour ce style dont l'épure touche parfois au vide un peu frustrant. Ceux qui s'attendraient à une BD d'aventure avec de beaux décors exotiques pourraient être déçus. Mais c'est normal : Spirou chez les fous est avant tout une histoire d'humour et un gros clin d'oeil à l'univers de la BD elle-même. Et c'est là que le style de Libon fonctionne parfaitement. Il offre à Spirou un visage lisse, presque inexpressif comme le héros passe-partout qu'il est, tandis qu'à l'inverse on retrouve ses bouilles caricaturales et hilarantes sur les autres personnages. A commencer par Spip lui-même qui m'a fait rire dès la toute première page. Et c'est aussi le cas de la majorité de l'histoire qui est très drôle, comme une belle et grande farce, avec de nombreux passages où je me suis esclaffé tout haut. Seul véritable regret, sa trop grande brièveté : on referme l'album avec une impression de trop peu. Mais celui-ci semble annoncer en dernière page de nouvelles aventures de Spirou par les mêmes auteurs. Le début d'une série humoristique avec Spirou pour héros ?

21/11/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Area D
Area D

Dans un futur proche, une catastrophe planétaire inexplicable a transformé une grande partie de la population humaine en mutants aux pouvoirs divers. Estimant qu'ils sont un danger pour l'humanité, ils sont tous emprisonnés par les autorité avant d'être exilés sur une île mystérieuse destinée à leur servir de prison. Jin est un des mutants les plus puissants et est en route vers l'île. Se rapprochant d'autres prisonniers, ils vont découvrir ensemble les dangers de l'Area D et de ses occupants. Affrontements entre clans de mutants, rivalités et combats vont composer le cœur de l'intrigue, tandis que les héros vont essayer de comprendre l'énigme derrière l'existence de cette île et des mutations. Ce manga souffle le froid, le chaud et à nouveau le froid. Le premier coup de froid vient de son ton très sérieux, à la limite de l'arrogance. Les personnages des premiers chapitres sont ultra-stéréotypés, se cataloguant au choix dans les rôles de lâches pleurnichards, de brutes dominatrices, ou de fourbes vicieux. Tout y est construit sur des relations malsaines de domination, de volonté d'écraser ou de manipuler l'autre. Et cela parfois pour des raisons totalement gratuites, à l'image du tout premier danger du manga, amené par un membre d'équipage d'un bateau qui mettra en place tout un impressionnant complot dans le but d'obtenir les coordonnées de l'île qui était de toute façon la destination de son propre navire : où est la logique ?... Et le héros, ultra sûr de lui et utilisant d'ailleurs une réplique récurrente pénible dans ses premiers affrontements, va faire à chaque fois ou presque la preuve de sa supériorité pour abattre tous ceux qui se croyaient plus forts que lui. Néanmoins il y a du bon qui permet de compenser cette mauvaise impression initiale. Déjà le graphisme est de très bonne qualité, même dans les combats qui sont parfois très chaotiques. Ensuite les personnages ont des personnalités assez marquées et intéressantes, avec une évolution de leur caractère au fil des développements de l'intrigue. Les idées des différents pouvoirs des mutants sont originales et variées... Certes, certains sont parfois difficiles à cerner, ce qui permet quelques ficelles scénaristiques pratiques pour l'auteur quand il n'y a pas de solution logique pour permettre à ses héros de s'en sortir. Mais globalement, ça tient la route. Et surtout il y a un très bon rythme, un maintien de l'intérêt du lecteur avec une intrigue qui progresse rapidement, accumule les mystères à dévoiler et le désir de voir les héros progresser vers leurs objectifs finaux. Et les combats, aussi nombreux soient-ils, sont également plutôt prenants. Le tout se déroule plutôt bien jusqu'au tome 11 qui achève une sorte de premier cycle sur une apothéose qui aurait très bien pu conclure la série sur une note amère mais satisfaisante. Sauf qu'il y a ensuite les trois derniers tomes, une forme de second cycle ou d'épilogue se déroulant après une ellipse temporelle et mettant soudainement en scène de nouveaux protagonistes remplaçant les anciens. Outre le fait que ceux-ci soient nettement moins intéressants que les premiers, leur intrigue a un arrière-goût de bâclé et de précipité. Et surtout la conclusion, qui regroupe assez artificiellement tous les protagonistes dans un même grand final fouillis, vient apporter une explication aussi inutile que bancale à toute l'histoire de l'île D et des mutations. Sans parler de la toute fin de la série qui est tout simplement décevante. Note : 2,5/5

21/11/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Un Truc de Foot
Un Truc de Foot

A l'heure où la planète a les yeux tournés vers l'évènement le plus important de notre histoire, la 22ème Coupe du monde de football, qui a lieu au Qatar (non je déconne), Jungle nous propose un album qui voit la glorieuse histoire de ce sport par le petit bout de la lorgnette, à savoir les anecdotes les plus savoureuses et surprenantes. Germain Arrigoni nous propose donc une vingtaine d'histoires en deux planches, du vol du précieux trophée lors de l'édition de 1966 (avant qu'il ne soit définitivement la propriété du brésil) au combat contre le sexisme dans le sport, en passant par le géant Foulke, la phobie des avions de Dennis Bergkamp, on ne s'ennuie pas avec ces historiettes, pour peu que l'on soit amatrice ou amateur de football, bien sûr. Le tout est mis en images par Faro, infatigable dessinateur du ballon rond depuis au moins deux décennies, qui met son efficacité et son trait parodique au service de ce nouvel album. Sympathique.

21/11/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Leonov
Leonov

Ah tiens, voilà un héros du XXème siècle qu'on avait un peu oublié... Dans le cadre de la course à l'espace entre les Etats-Unis et la Russie, Leonov a en effet été le premier à faire une sortie dans le vide spatial en 1965... Le scénariste, sudiste, barbu et protéiforme Dobbs nous raconte donc, de manière très factuelle la plupart du temps, le destin très particulier de ce cosmonaute, qui comme son mentor Youri Gagarine, avait une mentalité de rebelle, de tête brûlée... Il fallait bien ça pour arriver où il est arrivé, c'est à dire en orbite ! Ce caractère et les bribes que l'on a pu récupérer, propagande soviétique oblige, sont donc bien présents dans ce biopic sidéral, entre discussions avec sa hiérarchie, séances d'entraînement et enfin, le grand saut dans le vide. Qui pour le coup est un peu trop court, c'est dommage. Mais Dobbs arrive à nous tenir en haleine, et à nous conter efficacement ce destin hors du commun, gracieusement aidé par le style réaliste de l'Italien Antonello Becciu, un artisan qui, sans être révolutionnaire, parvient à livrer un album vivant, bien aidé par Josie de Rosa aux couleurs. Très intéressant dans la thématique de la guerre des étoiles, celle qui a pris pied dans notre Histoire.

21/11/2022 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série La Jungle
La Jungle

Voilà qui m’embête un peu, j’aurais adoré aimer. Je m’explique : le sujet me parle, toute dénonciation des horreurs du capitalisme est bonne à prendre. Et des horreurs, les pauvres familles d’immigrés au pays de l’Oncle Sam en ont vécues. Les illusions du début font place rapidement à la triste réalité des conditions de travail des ouvriers face aux riches qui possèdent la ville. On suit donc Jurgis et sa famille dans leur descente aux enfers, malgré même son engagement syndical. Et on peut dire que le sort s’acharne mais ce ne devait pas être loin de cette réalité du travail. En prime d’ailleurs une dénonciation des conditions d’hygiène et de sécurité dans les abattoirs, ça fait froid dans le dos. Histoire tirée d’un roman d’un auteur engagé et militant. Alors pourquoi ça ne m’a pas autant parlé que ça ? Je ne sais pas trop, peut-être la narration que j’ai trouvée trop hachée, les tranches de vies passées de façon un peu expéditive. Je n’ai pas lu le roman original mais j’ai l’impression qu’une adaptation en si peu de planches ne permet pas de développement et d’évolution des situations, c’est dommage. Et puis le dessin aussi, que j’ai trouvé vraiment sombre, même si je lui reconnais une esthétique qui sied bien à cette histoire de machineries d’usines et de sous-prolétariat urbain. Mais je suis assez tentée de lire l’oeuvre originale. Entre 2 et 3 étoiles.

21/11/2022 (modifier)