Spirou chez les fous

Aaaaah... Angoulême ! Son festival, ses bédéphiles, sa belle humeur bon enfant et ses fous enfermés à l'hôpital psychiatrique depuis qu'ils se prennent pour des héros de BD.
Journal Spirou L'univers de Spirou et Fantasio Nouvelle Aquitaine
Oui oui, vous avez bien lu : une grave épidémie frappe la capitale mondiale du neuvième Art ! Avec des Angoumoisins, des Angoumoisines qui se prennent pour Snoopy, Largo Winch, Obélix ou Mafalda ! Même Fantasio a été touché et se trouve depuis enfermé dans un étrange institut pour aliénés... Et vu que l'album où Spirou abandonnera Fantasio n'est pas encore dessiné, notre groom va, bien sûr, tenter de sortir de là son ami !
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Date de parution | 25 Novembre 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Il ne faut peut-être pas toujours vouloir percer les mystères… - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, qui ne nécessite pour la pleine compréhension, qu’une connaissance superficielle de Spirou & Fantasio, et des principales bandes dessinées franco-belge. Son édition originale date de 2022. Il a été réalisé par Jul (Julien Berjeaut) pour le scénario et Libon (Ivan Terlecki) pour les dessins, avec une mise en couleurs réalisées par Alex Doucet. Il comprend quarante-huit pages de bande dessinée. La nuit, dans un joli pavillon de banlieue avec un beau terrain, couché dans son lit, Spirou est en train de lire une bande dessinée intitulée : 50 nuances de groom. À côté de lui, Spip est assis en train de lire un ouvrage intitulé Peanuts. Spirou repose d’un coup son ouvrage : il n’arrive pas à se concentrer sur cette BD. Il demande à Spip si ça ne l’inquiète pas que Fantasio n’ait pas donné de nouvelles depuis huit jours. L’écureuil lève les yeux au ciel. Spirou répond qu’il sait ce que Spip va lui dire, que lui, Spirou, n’est pas sa mère. Il insiste : Mais quand même, est-ce que Spip ne trouve pas ça bizarre ? Fantasio lui annonce qu’il part en Poitou-Charentes pour rencontrer un mystérieux correspondant. Qu’il va rentrer bientôt avec une surprise. Et puis plus rien. Est-ce qu’il serait en reportage pour son journal ? Qu’est-ce qu’il y a en Poitou-Charentes ? Il n’y a rien. Peut-être qu’il va leur rapporter un fromage de chèvre ? Spip bondit par terre et se met à côté du téléphone portable du groom. Ce dernier compose le numéro de son ami : il obtient le message du répondeur de Fantasio qui indique que si la personne est une jeune fan qui rêve de le rencontrer, il convient de parler après le biiiiip… Spirou décide d’aller enquêter par lui-même. Il prend donc le train, destination Angoulême. Pendant le voyage, il parle à Spip, : La rédaction du Moustique ne s’était pas aperçue de la disparition de Fantasio. Le chef de rubrique ne savait même pas sur quoi son reporter allait enquêter. Il conclut : on vit dans un monde de cinglés. Une fois arrivé à Angoulême, Spirou décide de regarder dans le journal local pour voir s’ils peuvent trouver quelques indices. Dans le kiosque, un enfant fait une comédie parce qu’il veut la BD avec les dragons. Au comptoir, le vendeur fait allusion à une épidémie. Spirou s’assoit et lit l’article principal : Démence en Charentes – Madame Guillebaud, bien connue des amateurs de bridge de la ville d’Angoulême, a dû être admise en urgence à l’hôpital psychiatrique régional. On l’a retrouvée nue hier soir devant l’hôtel de ville, déclarant être la Castafiore venue interpréter L’air des Diamants, à la demande du maire. Le professeur Herquin-Frangé, qui dirige l’hôpital depuis de longues années, rapporte une recrudescence des crises de folie ces derniers jours. Comme en témoigne l’internement récent d’un journaliste de la capitale en visite dans notre ville. Spirou e demande s’il s’agit de Fantasio. Suivant la suggestion de Spip, il décide d’appeler l’asile pour en avoir le cœur net. Jul (auteur de la série Silex and the City, scénariste de Lucky Luke, dessinateur de 50 nuances de Grecs) et Libon (dessinateur de la série Animal Lecteur avec Sergio Salma, auteur de la série Les cavaliers de l’Apocadispe) profitent des libertés données par l’éditeur Dupuis pour créer leur version d’une aventure de Spirou. Le lecteur retrouve quelques-unes des spécificités du personnage créé en 1938 par Jean Dupuis (1875-1952), Rob-vel (1909-1991, Robert Pierre Velter), avec Luc Lafnet (1899-1939) et Blanche Dumoulin (1895-1975) : la tenue de groom, l’animal familier Spip doté d’une certaine forme de conscience, Fantasio, et des références à quelques éléments de la série comme le nom de Zorglub (et même le juron Bulgroz). La coiffure de Spirou comporte bien la houppe au-dessus du front, sans calot, et il porte son uniforme tout du long de l’aventure. La tenue de Fantasio varie au fur et à mesure de l’aventure : d’abord une forme de pyjama, puis une robe de chambre par-dessus pour sortir dans le parc de l’asile, enfin le retour à son pantalon de costume, sa chemise unie, sa veste et son nœud papillon. Spip est égal à lui-même du début à la fin, sans phylactère ni bulle de pensée. Les deux personnages se retrouvent dans une aventure : Fantasio enfermé dans une asile pour une raison que doit découvrir Spirou, ce dernier partant à la recherche de son ami et bien déterminé à le tirer de ce danger (dans lequel il s’est fourré tout seul). S’il ne connaît pas déjà le dessinateur, le lecteur peut avoir avec la couverture, une première impression de dessin relativement classique pour une bande dessinée jeunesse, avec des formes simplifiées, une belle allure pour le héros. Éventuellement, il relève le visage caricatural des deux infirmiers, mettant ça sur le compte de l’exagération comique, pareil pour le fait qu’ils ne touchent pas le sol, et le regard bizarre de Spip. Dans la première page, il constate que l’écureuil conserve ce regard avec de très grands yeux, comme s’il était ahuri, ou sous substance psychoactive, ou éventuellement tout le temps effaré par le comportement idiot des êtres humains. Le lecteur finit par s’y habituer sans plus y prêter attention ou lui attribuer une signification particulière. Par la suite, il retrouve la même forme d’yeux en billes de loto pour des personnages humains : un serveur en planche cinq, des victimes du syndrome de Jérusalem en planche douze, Fantasio en planche quinze, et quelques autres figurants par la suite. Le dessinateur s’amuse avec les déformations du visage humain : la bouche en forme de fer à cheval pour le marmot en train de brailler qu’il veut la BD avec les dragons, les dentitions bizarres avec les dents en avant qui mériteraient un abonnement chez l’orthodontiste avec une carte de fidélité, les jambes un peu trop courtes (pour le docteur par exemple), ou encore les doigts en forme de saucisse cocktail, et bien sûr les faces de bouledogue des infirmiers. Le lecteur a tôt fait de s’habituer aux idiosyncrasies du dessin de Libon : la narration visuelle est limpide, les personnages sont sympathiques avec ces exagérations qui montrent bien que rien n’est à prendre au tragique, et avec une densité d’informations visuelles satisfaisante. Certes les couleurs fortes apportent une consistance supplémentaire dans chaque case, avec des teintes peut-être un tout petit peu trop foncées pour les scènes nocturnes, à la limite d’écraser les contours encrés. Le coloriste opte pour des aplats unis, relevés parfois d’une ombre portée, et des teintes un peu plus foncées que celles habituelles pour des ouvrages Jeunesse. Le dessinateur prend soin de situer l’environnement de chaque scène : la chambre à coucher de Spirou, le quai de la gare, les places en carré dans le train, le point de vente de journaux dans la gare, la cafétéria, le superbe jardin de l’asile, le bureau du professeur Herquin-Frangé, la salle de repas de l’asile, la chambre de Fantasio, le stockage à l’entresol des biens de Marcel Domecq, etc. L’exagération permet de marier aussi bien l’entretien de Spirou avec le docteur que l’usage libéral de bâtons de dynamite. L’artiste sait tout aussi bien évoquer l’apparence de célèbres personnages de bande dessinée, que le lecteur reconnaît au premier coup d’œil. L’histoire se déroule à Angoulême, avec un lien thématique concernant le festival international de la bande dessinée (FIBD), à savoir les personnages de BD franco-belge. Le lecteur coutumier de ces lectures relève avec aisance les références. Celles nominatives comme Largo Winch, Titeuf, Lanfeust de Troy, la Palombie, Thorgal, Bécassine, Buck Danny, Corto Maltese, Blueberry, les Tuniques bleues, Superman & la kryptonite, Yakari & Petit Tonnerre. Et celles donnant lieu à une mise en scène comme Obélix et son menhir (très réussi), les Schtroumfs, Charly Brown, les frères Dalton, Gaston Lagaffe, Tryphon Tournesol, le Marsupilami, etc. Cette dimension ludique de l’album trouve sa raison d’exister dans une variation du syndrome de Jérusalem, lui-même une forme du syndrome du voyageur. Les ouvrages encyclopédiques le décrivent ainsi : Comme la réalité n'est pas à la hauteur de leurs fantasmes, les voyageurs deviennent frustrés et se réfugient dans le délire, il s'agit d'une décompensation psychotique de leur constat. Ainsi Fantasio se prend pour le capitaine Haddock, ne supportant plus de boire de l’eau (au lieu de whisky), ou évoquant sa relation avec un lama (les tintinologues apprécieront). Le récit reste dans un registre humoristique et bon enfant, les individus atteints du syndrome d’Angoulême se conduisant comme des guignols, sans réelle conséquence. L’usage libéral de la dynamite vient renforcer la sensation d’ouvrage tout public. Les auteurs mettent en scène l’amitié indéfectible que Spirou porte à Fantasio, ce qui ne l’empêche pas de se montrer critique à son égard. Ils mettent en lumière la force de l’imagination, en particulier l’impact des personnages de fiction sur la psyché personnelle et collective : le lecteur identifie sans mal toutes les références, car chacun de ces héros a marqué son esprit, s’inscrivant durablement dans son inconscient. Ils utilisent ces références pour leur propre création, créant ainsi un méta-commentaire sur le médium de la bande dessinée, glissant d’autres références comme le nom du docteur Herquin-Frangé qui est composé de Hergé (Georges Rémi, 1907-1983) & Franquin (André, 1924-1997). Le lecteur peut y lire la propre implication des auteurs dans ces séries de bande dessinée. Ils mènent leur intrigue encore plus loin avec la nature de la quête de Fantasio qui s’interroge sur ses origines, disant sa souffrance ne de pas savoir qui furent ses parents, de ne pas les avoir connus, d’ignorer d’où il tient ses caractéristiques personnelles. Une petite aventure bien agréable, pleine de référence au monde de la bande dessinée franco-belge. Une narration visuelle un peu particulière dont la personnalité a tôt fait de séduire le lecteur par sa dérision, sa clarté et son efficacité, ainsi que par sa déférence vis-à-vis des personnages classiques. Une intrigue rondement menée avec un dénouement un peu tonitruant, tout en restant dans le ton. Quelques réflexions adultes, à la fois sur ce que les auteurs doivent aux classiques franco-belges, et aussi sur l’impact de la fiction dans le réel, et dans une mise en abîme les interrogations des personnages de fiction. Sympathique.


Jul et Libon nous proposent un Spirou enfantin. L’histoire est assez simple, les rebondissements sont très prévisibles, le dessin va à l’essentiel, les références au 9ème art sont nombreuses. Dans l’ensemble, et à condition d’accepter le style graphique pour le moins naïf de Libon, je trouve que c’est pas si mal que ça mais c’est clairement une lecture que je conseillerais à un jeune lecteur plutôt qu’à un amateur de longue date des histoires de Spirou. En effet, les planches très épurées, avec des décors souvent inexistants, frustreront plus d’un ‘ancien’. De même que les dialogues très basiques (même si l’on peut s’amuser de l’un ou l’autre jeu de mot ou de l’une ou l’autre allusion) amuseront plus rapidement un enfant qu’un adulte. Notons enfin que ce récit semble n’être que le premier du duo et qu’un autre serait déjà en préparation. De quoi atteindre un public plus jeune ?


Un album qui m’aura clairement laissé sur ma faim, pas bien compris où ça voulait en venir. Déjà nous ne sommes pas dans la collection Spirou vu par …, l’éditeur le sort en marge de toute ramification. A priori, le souhait est de faire de l’aventure humoristique avec nos héros … peut être même une série à la vue de l’annonce en fin de tome ?! Bah franchement je passe mon tour, j’ai vraiment pas trouvé la formule terrible. Le dessin peut passer si le propos est à minima drôle, ce ne sera malheureusement pas le cas. Je n’ai pas réellement détecté d’humour, les auteurs se contentant de jouer sur un décalage avec ce qui entoure la BD. L’aventure prend place à Angoulême, plus particulièrement dans un asile où les pensionnaires se prennent pour certains héros du médium. Une idée amusante mais bien faible pour tenir sur la longueur, ça va 30 secondes de voir des ersatz de Snoopy, Haddock et consort, cependant cette farce ne fait pas tout. Non vraiment pas convaincu, il ne se passe finalement rien dans ce récit. Je ne dis pas en plus court et sous forme de bonus en festoche ou revue, mais en l’état j’ai du mal à comprendre sa publication.


Je ne sais pas à qui s’adresse vraiment cet album. Pas à moi en tout cas ! J’ai souvent eu l’impression que le public visé était plutôt jeune, mais en fait je n’en suis plus sûr, certaines répliques ou allusions pouvant lui échapper. Toujours est-il que je n’ai pas du tout accroché à cette histoire. Jul m’a donné à plusieurs reprises l’impression de rallonger inutilement certaines scènes, de diluer une action, qui déjà manquait de profondeur et de rythme. La seule idée intéressante est le fait de rassembler dans un asile de fous tout un tas d’individus qui se prennent pour des célébrités du neuvième art. Cela peut donner les quelques scènes/répliques amusantes, mais ça va un temps, et ça ne fait pas tout. Quant au dessin de Libon, je l’ai trouvé très minimaliste (pourquoi pas ?), mais pas du tout à mon goût, laid pour tout dire. En tout cas j’ai trouvé que ce type de dessin accentuait le côté vide, creux de l’histoire. Je ne sais pas comment il faut prendre la page de publicité en fin d’album : clin d’œil ou vraie annonce d’une suite ? Je ne suis pas pressé de connaitre la réponse.


Un album humoristique décevant. Je savais avant de lire l'album que ce n'était pas un album d'aventure de Spirou ordinaire et cela ne me dérangeait pas de lire une histoire purement humoristique qui s'amuse avec le concept de Spirou sauf que voilà c'est pas très marrant. Le point de départ est bien trouvé et au début j'ai souri, mais le développement laisse vraiment à désirer. J'ai l'impression que Jul a vraiment du mal pour raconter une longue histoire parce que j'ai eu l'impression de lire un long sketch qui s'étirait inutilement. On aurait pu faire une histoire de 10-15 pages sans problèmes et le pire est que l'humour ne m'a pas fait rire, comme avec les Lucky Luke de Jul. Je ne comprends pas que ce scénariste soit devenu si populaire. Une curiosité à emprunter pour les fans du personnage, mais clairement pas un indispensable.


Spirou chez les fous ne fait pas à proprement parler partie de la collection des "Spirou vu par...". Même s'il s'agit bien d'un one-shot réalisé par deux auteurs ayant envie d'apporter leur vision personnelle de l'univers du héros-groom de chez Dupuis, le format plus petit et en 48 pages seulement en font un album plus court qui se déguste assez vite. Au scénario, Jul qui s'éloigne de plus en plus de l'humour politique qui a marqué ses débuts. Et au dessin, Libon, auteur de Jacques le petit lézard géant et d'Animal lecteur. Voilà bien deux auteurs que je n'aurais pas imaginé œuvrer sur la série Spirou, surtout Libon à vrai dire. Je l'adore, ses œuvres me font beaucoup rire, mais son graphisme m'apparaissait à mille lieux de l'univers de Spirou. Et effectivement, les adeptes de Franquin, Fournier et autres Janry risquent de tiquer en découvrant le style très humoristique des planches de cet album. Le format parait trop grand pour ce style dont l'épure touche parfois au vide un peu frustrant. Ceux qui s'attendraient à une BD d'aventure avec de beaux décors exotiques pourraient être déçus. Mais c'est normal : Spirou chez les fous est avant tout une histoire d'humour et un gros clin d'oeil à l'univers de la BD elle-même. Et c'est là que le style de Libon fonctionne parfaitement. Il offre à Spirou un visage lisse, presque inexpressif comme le héros passe-partout qu'il est, tandis qu'à l'inverse on retrouve ses bouilles caricaturales et hilarantes sur les autres personnages. A commencer par Spip lui-même qui m'a fait rire dès la toute première page. Et c'est aussi le cas de la majorité de l'histoire qui est très drôle, comme une belle et grande farce, avec de nombreux passages où je me suis esclaffé tout haut. Seul véritable regret, sa trop grande brièveté : on referme l'album avec une impression de trop peu. Mais celui-ci semble annoncer en dernière page de nouvelles aventures de Spirou par les mêmes auteurs. Le début d'une série humoristique avec Spirou pour héros ?
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