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Couverture de la série Pêcheur d'Islande
Pêcheur d'Islande

Je ne connais pas le roman d’origine de Pierre Loti. Mais on peut penser qu’Alexandre Noyer lui a été un minimum fidèle. En effet, la grande majorité – si ce n’est la totalité – des textes sont directement issus du roman. Surtout narré au style indirect (seules quelques rares bulles donnent un peu plus de dynamisme), le rendu est très littéraire, un peu froid (ce texte n’est finalement pas très abondant). Une froideur dans le ton, presque dépassionné, fataliste. Fatalité de la mort pour les gens de mer, fatalité du pauvre breton transporté par « service militaire » dans les guerres coloniales en Asie, fatalité de ces femmes destinées à enfanter, au veuvage, un martyre laïc (la seule manifestant son choix amoureux, un certain romantisme, n’est d’ailleurs pas payée de retour). Une froideur renforcée par la colorisation, très métallique, grisâtre et noire (le dessin, très classique, est beau et agréable en tout cas). Ni emballé ni rebuté par ce tome inaugural, je lirai peut-être la suite, si l’occasion se présente. C’est sans doute le style un peu sec et fataliste de Loti qui m’a laissé un peu de côté, je ne sais pas. Mais c’est quand même un album intéressant.

15/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Petit Pape Pie 3,14
Le Petit Pape Pie 3,14

Sur la première moitié de l’album, je n’ai pas été convaincu – à part quelques petits moments d’humour réussis. J’étais parti pour une déception à deux étoiles. Mais les trois dernières histoires m’ont rendu la lecture globalement plus agréable. Boucq y a glissé bien plus d’absurde, de poésie, et j’ai fini cet album plutôt satisfait. Alors, certes, je l’ai connu plus délirant, et c’est très inégal. Des débuts poussifs, un poil trop gentillets (l’histoire où le pape accompagne superman ne m’a pas convaincu par exemple). Mais les histoires autour des aiguilles et de leur trou, celle autour des ombres à changer, sont vraiment réussies. Sans doute pas assez percutant et absurde qu'attendu de ma part, mais une lecture globalement sympathique.

15/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Jim Bridger
Jim Bridger

C’est le troisième album de cette collection que je lis, cette fois-ci sur un homme que je ne connaissais pas vraiment, alors même que la plupart des événements évoqués me sont familiers – j’ai pourtant dû croiser son nom lors de plusieurs lectures, mais il ne s’est pas imprimé dans ma mémoire. C’est en tout cas l’occasion d’explorer une période légèrement antérieure (d’environ une génération) à l’âge d’or du western. Jim Bridger traverse une époque charnière entre l’ouest sauvage et sa conquête/dénaturation. Il la découvre à un moment où les coureurs des bois franco-canadiens, les diverses tribus et les mountain men comme lui cohabitent, au milieu d’une nature à la fois nourricière et dangereuse. J’aime beaucoup cette période, qui avait été bien rendue par le film de Pollack « Jeremiah Johnson », mais aussi par certains épisodes d’une série que j’avais bien aimée à l’époque (je ne sais pas si ce serait le cas en la revoyant aujourd’hui), « Colorado ». Le procédé narratif est assez classique, souvent utilisé (dans « Little Big Man » au cinéma, ou en BD dans Buffalo Runner), à savoir un vieil homme, Jim Bridger donc, raconte à un public captivé sa vie, qui se confond avec celle de l’Ouest. Cette narration est agréable, et l’on suit, comme son auditoire, l’avancée dans la vie et dans l’ouest de Jim Bridger, de l’adolescent maladroit et enthousiaste au vieil homme qui perd ses illusions. J’ai bien aimé. Et le dossier final est encore un réel plus, pour comprendre l’homme, mais aussi le contexte. Pour comprendre pourquoi cet homme a été sans le savoir l’un des outils utilisés par les fossoyeurs du monde qu’il a connu et aimé : les routes qu’il a ouvertes, sa participation à certaines négociations avec des tribus indiennes, tout ceci a ensuite servi des intérêts qui l’ont dépassé : comme les Indiens, on sent bien que ce vieil homme comprends qu’il a été floué. Mais quelles aventures ! On sent en apprenant à connaître l’histoire de ce genre d’individus, qu’il était possible encore d’être l’Ulysse d’une épopée grandiose. Mais les nouveaux maîtres avaient plutôt intérêt à faire oublier ceux-là même qui avaient ouvert la voie, car désormais il fallait remodeler le nouveau monde, et non magnifier l’ancien. Le dessin de Place est un peu maladroit et imparfait, avec un trait un peu moderne. Mais j’ai bien aimé le rendu, parfois proche des illustrations de certains vieux magazines rendant compte des mythes de l’ouest. Au final, c’est un album que j’ai apprécié. Il y manque peut-être un côté épique, mais Place a réussi à rendre hommage à un homme et à un mode de vie, à un monde en voie de disparition à l’époque.

15/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Cuervos
Cuervos

Il y a un peu du « Parrain » dans cette histoire, qui nous raconte la vie d’un gamin des rues de Medellin, Joan, extrêmement violent, qui gravit tous les échelons pour finir chef de cartel dirigeant politique et capitaliste endurci. Pour cela il va devoir se défendre au milieu de requins, slalomer entre les balles. Il faut dire qu’il est lui-même radical, très froid dans ses décisions (il assassine sa mère et l’homme, l’homme qui voulait l’adopter – et plus généralement tous ceux qui, à tort ou à raison, ont pu donner l’impression de ne pas céder tout de suite et entièrement à sa volonté, voire à ses caprices). Si j’ai globalement apprécié la lecture de ces quatre albums, ce sont les deux premiers, ceux qui présentent l’ascension de Joan (le premier lorsqu’il est enfant, le suivant lorsqu’il a la vingtaine – chaque album avançant ainsi dans le temps) qui sont les plus intéressants. Dans les deux derniers, Joan est « établi », au sommet de la pyramide sociale et mafieuse, puis la fin approche. Ces deux derniers albums se laissent lire, mais ils m’ont moins accroché, ils sont moins originaux (on s’est éloigné des bidonvilles du départ, on est plus dans les magouilles classiques entre crabes de politico-mafieux). Et le personnage d’Alexia, sa prise de pouvoir (et certaines scènes du final) m’ont clairement paru moins crédibles. Si l’univers et le déroulement sont très violents, il n’y a pas de complaisance, c’est crédible et réaliste. Le dessin est agréable, dynamique (très cinématographique dans ses angles). La colorisation fait plus datée par contre – même si elle n’est pas moche.

15/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Malavalle
Malavalle

Ce petit album souple mais épais nous narre un conte médiéval fantastique tout en sobriété. A raison d'une à deux cases par page, c'est l'histoire d'un chevalier errant, banni et excommunié pour une faute qu'on ne connaitra jamais, parcourant les terres sans réel but. Le jour où un petit chien croise sa route, il va faire la rencontre de sa propriétaire, une belle dame entourée d'une meute de chiens, femme dont il tombe aussitôt sous le charme. Or il s'avère que cette dernière est également la narratrice de l'histoire. C'est une BD qui se lit relativement vite. La narration se compose globalement d'une portion de phrase par case avec un texte écrit en rimes. Il n'y a pas de dialogues, juste ce narratif en voix off. Le dessin est dans une ligne claire élégante quoiqu'un peu froide. Le trait semble informatique, avec des traits très droits et une légère impression de pixels ça et là. Et les couleurs en teintes de bleu accentuent ce sentiment de détachement qu'on peut ressentir vis-à-vis de l'histoire, à l'image de ce chevalier mutique auquel on ne s'attache jamais vraiment. Le lecteur peut être surpris quand le récit prend un tournant résolument fantastique mais on y retrouve l'atmosphère des fables médiévales et autres histoires de sorcières, dont une en particulier dont je tairais le nom pour ne pas dévoiler l'intrigue. Je suis toutefois resté un peu perplexe sur la morale de l'histoire qui n'a pas su véritablement me séduire.

15/05/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Escadron de Catherine de Médicis
L'Escadron de Catherine de Médicis

Avec ce récit historique, Manon Textoris nous propose une œuvre très politique qui nous permet de découvrir un aspect du règne de Catherine de Médicis que j’ignorais totalement. Bon, en même temps, je ne vais pas faire le malin : j’ignore beaucoup de choses de cette époque. Je pense cependant que même les amateurs de récits historiques vont trouver matière à satisfaire leurs connaissances. Nous voici donc dans les coulisses du pouvoir. Notre passe-partout se présente sous la forme d’une naïve adolescente rêvant de faire partie de l’entourage immédiat de Catherine de Médicis. Ayant entendu parler de son escadron, elle va avoir la possibilité de l’intégrer sans trop savoir en quoi celui-ci consiste. Le récit est bien mené. Le dessin est agréable à lire. L’histoire est assez statique et se centre principalement sur les manœuvres de coulisse de Catherine de Médicis pour maintenir une paix extrêmement fragile et sur les états d’âme de Gabrielle qui découvre à la fois les coulisses du pouvoir, l’amour, une certaine réalité politique et que tout acte a des conséquences. Mine de rien, ça fait déjà beaucoup et malgré l’absence d’action, on ne s’ennuie jamais. En résumé, voici un premier volet tout à fait plaisant. Je lirai la suite avec intérêt.

15/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Métier le plus dangereux du monde
Le Métier le plus dangereux du monde

Dans ce monde, les fragments dispersés d'une météorite peuvent conférer des pouvoirs de super-héros à ceux qui ont la chance de les trouver. Il y a donc une multitude de super-héros mais aussi de super-vilains. Et il y a aussi les gens normaux dont deux jeunes ados qui aimeraient bien eux aussi avoir des pouvoirs et combattre le mal. Avec leurs petits moyens, ce frère et cette soeur vont tenter en secret de faire de leur mieux pour intégrer le monde des super-héros, chacun sans savoir que l'autre suit la même voie. L'originalité de cette série est de suivre deux intrigues en parallèle par le biais d'albums dédiés chacun à la vision d'un des deux protagonistes. On y suit d'un côté Louna qui suit des cours de boxe et croit pouvoir intégrer un groupe de superhéros. Et d'un autre côté, son petit frère Ziad qui pense pouvoir s'acheter de quoi acquérir des pouvoirs et combattre lui aussi les vilains. Leurs routes se croisent, au fil des pages, tandis qu'on suit l'un, on voit en arrière-plan ce que l'autre fait au même moment dans l'autre album. Et surtout, un peu plus tard, alors qu'on sait que celui qu'on suit n'a vraiment pas réussi à atteindre ses ambitions, on a l'impression à travers ses yeux que l'autre a réussi, ce qui apporte une touche humoristique quand on connait le vrai parcours des deux. C'est une série agréable et légère. Les héros sont attachants de même que leurs parents, d'origine Turque a priori, le père étant très fier de son restaurant de kebabs et aussi effaré que la mère des bizarreries de leurs enfants. Le dessin est bon et dynamique. Et le déroulé de l'histoire est plutôt prenant même si on attend encore qu'elle prenne pour de bon son envol. Une série à suivre qui pourra se révéler très sympa au final.

14/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Bosch
Bosch

Je pensais que cette BD serait une biographie de Hieronymus Bosch mais ce n'est pas vraiment le cas, déjà parce que sa biographie exacte est assez floue, et aussi parce que les auteurs ont plutôt fait le choix d'inventer une fiction fantastique autour du peintre cherchant à emprisonner au sens littéral du terme ses démons dans ses toiles. Le graphisme de Griffo est ici très proche de celui de sa série Monsieur Noir que j'aime beaucoup. C'est un style semi-réaliste légèrement fantaisiste qui fonctionne très bien pour un tel récit mêlant du merveilleux et des décors historiques et qui ne se prend pas vraiment au sérieux. Visuellement, c'est chouette, quoique j'apprécie moins les scènes se déroulant à notre époque que je trouve nettement plus froides et moins charmantes. L'histoire quant à elle est sympathique mais je dois dire qu'elle ne casse pas des briques. C'est amusant d'imaginer Bosch se débattant pour de vrai avec plein de petits démons un peu ridicules et de suivre cette histoire de vernis démonicide qu'il ne faut surtout pas enlever au risque de voir les démons s'enfuir du tableau. Mais l'intrigue manque d'envergure et de développement, et la conclusion de la partie à notre époque est assez décevante et facile. Je ne suis pas tellement convaincu même si je n'ai pas passé un mauvais moment de lecture.

14/05/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Rooster Fighter - Coq de Baston
Rooster Fighter - Coq de Baston

2.5 Alors ça c'est une sacrée surprise! N'ayant pas pu piffer Gon, ce manga aurait dû faire itou. Eh bien non, car on a là un habile crossover entre de la baston bête et un hommage au Chanbara et les codes de la chevalerie nippone. Amateurs de Lone Wolf & Cub le coup d'oeil vaut le détour (@Gaendoul: un rônin accompagné d'un jeune qui doit affronter la vie). Et c'est peut-être un point faible de la série: c'est WTF mais il y a un profond respect derrière pour les codes d'honneur (et des dénonciations discrètes sur quelques maux de société) que j'ai l'impression que l'auteur n'ose pas se lâcher. Et du coup, la série a des petits coups de mollesse de temps à autres. Niveau dessin rien à redire, il est précis et explosif. Le rendu de la musculature du volatile est superbement rendu. Comme d'habitude Mangetsu nous comble par son éclectisme et ses belles éditions, ici des couvertures brillantes argentées.

12/05/2023 (MAJ le 14/05/2023) (modifier)
Couverture de la série Les Malheurs de Sophie/Les Petites Filles Modèles
Les Malheurs de Sophie/Les Petites Filles Modèles

Je ne suis pas un grand fan des oeuvres de la comtesse de Ségur. De plus, l'adaptation en BD fait perdre une grande partie du charme de l'oeuvre originelle, la beauté de l'écriture du XVIIIème siècle. L'histoire vaut aussi pour le rappel du type d'éducation dont pouvaient bénéficier les jeunes filles riches. Des leçons de piano jusqu'au fouet, l'étendue des possibilités était large. Je trouve le graphisme banal, très ciblé jeunes filles de primaire avec des connotations Manga pour faire moderne. Les couleurs sont dans des teintes vives qui doivent plaire aux enfants. Une série très classique pour les enfants mais qui est assez banale à mon goût. 2.5

13/05/2023 (modifier)