Une lecture sympathique, que j’ai bien aimée.
L’histoire nous entraine à la suite d’une quinzaine de personnages dans les rues de Lyon au cours d’une nuit. Les personnages sont tous plus ou moins typés, différents et indépendants les uns des autres (mais tous finalement plutôt crédibles). Et il n’y a rien d’extraordinaire dans cette histoire.
Mais voilà, le tout justifie et bonifie les parties. J’ai bien aimé déjà l’ambiance générale, l’utilisation de la nuit comme catalyseur et accélérateur des interactions. J’ai aussi bien aimé le rythme donné par Ozanam à son intrigue, toujours rapide, et parfois très rapide. On ne s’ennuie jamais en tout cas.
La construction polyphonique pimente l’histoire, donne du sens et de la crédibilité à des passages qui, isolés, auraient peut-être paru fragiles.
Une bonne lecture détente en tout cas, agréable.
Un crime (en fait deux) et ses conséquences. Nous commençons par l’exécution d’un condamné. Et puis, en trois chapitres qui livrent chacun le point de vue d’un protagoniste différent, l’histoire se complexifie, tout en donnant des clés de lecture et de compréhension.
J’ai bien aimé la narration, finalement simple et intéressante. Ce n’est pas très rythmé, certes, mais on ne s’ennuie pas. Comme l’inspecteur, on cherche à trouver, à comprendre.
Le dessin n’est pas forcément mon truc, mais il accompagne bien le récit. Comme lui il est fluide.
Comme Ro par contre, je n’ai pas saisi l’intérêt du court épilogue (pas compris le truc des comprimés entre autres).
Mais ça reste un album agréable à lire.
Avant toutes choses, un conseil : si vous ne connaissez pas encore l’histoire, ne lisez pas la préface avant de commencer votre lecture. En effet, dans celle-ci Didier Convard vous en dévoile beaucoup trop sur le roman, ce qui risque bien de gâcher une partie de votre plaisir.
Ce bémol mis à part, j’ai bien aimé cette adaptation d’un roman de Kipling. Comme d’habitude avec ce romancier, l’accent est mis sur les travers humains. Ici le duo central est constitué de deux aventuriers au sens moral plutôt discutable. Ils n’en sont pas moins touchants par leurs ambitions de prime abord plutôt farfelues, ainsi que par l’amitié qui les lie.
L’exotisme est au rendez-vous puisque nous nous retrouvons en Asie (Inde et alentours) et le dessin de Rémi Torregrossa en reconstitue bien l’ambiance. Les couleurs sont franches, les cases grouillent régulièrement de vie, les costumes permettent autant d’illustrer l’époque que le contexte que les contrastes entre populations.
L’adaptation est agréable à lire. On ne sent pas spécialement de coupures, le rythme est bon, les personnages sont bien typés et les principales péripéties du roman me semblent être bel et bien présentes dans ce script.
Au final, voici un récit d’aventure à la fois exotique et d’époque et pourtant toujours d’actualité tant Kipling a l’art de parler de l’âme humaine. Pas un chef-d’œuvre mais une lecture bien agréable.
J'avoue : j'attendais bien plus de ce début de série. J'espérais un début de saga où l'on entre comme dans du beurre, genre Alim le tanneur ou l'indépassable Quête de l'Oiseau du Temps.
Marécage, c'est avant tout un très joli dessin, genre de mélange entre Loisel et Duchazeau, et une mise en couleurs des plus réussies : elle est surprenante et donne à l'ensemble une atmosphère fantastique très originale. Accessoirement, l’univers emprunte à Miyazaki (Princesse Mononoké), et bien entendu à la Quête de l’oiseau du temps… D'où sans doute les attentes que je nourrissais à son égard.
Malheureusement, le scénario est quant à lui assez poussif. Est-ce le fait d'un début de série un peu longue à mettre en place ? Peut-être ! Mais au-delà de ce manque de mordant, il y a des lacunes, des raccourcis rendant difficilement compréhensible les motifs des personnages, et ce qui nourrit le fond de leurs actions. Ca manque de cases… De plus, les situations semblent compliquées à appréhender, trop. Trop compliqué, inutilement à mon sens. Bref ! Trop de flou, au point qu’on ne sait plus très bien pourquoi tout ce cirque… Dommage, ça plombe un peu la lecture qui manque clairement de fluidité.
Terror-Island est un hommage aux vieux dessins animés de Mickey et compagnie ainsi qu'à de nombreux films d'aventure. Les clins d'oeil à King Kong et Indiana Jones sont plus qu'évidents, ainsi que ceux aux dessins animés de Mickey, Donald et Dingo "Constructeurs de bateau" et "Les Revenants Solitaires". Ce sont toutes des références que j'aime beaucoup. Qui plus est, le dessin d'Alexis Nesme est superbe visuellement. Chaque planche est un plaisir à regarder et à fouiller... mais hélas un peu moins à lire car l'abondance de détails et de beauté à tous les plans nuit à la lisibilité et à la clarté de la narration graphique. C'est bien dommage car c'est vraiment beau. A noter aussi que l'auteur s'amuse à glisser des petits jeux dans son histoire, qu'il s'agisse d'un rébus en images, un labyrinthe à parcourir ou encore un indice qu'il fallait repérer dans les images.
On pourrait en déduire qu'avec autant de qualités, cet album serait excellent. Et j'aurais aimé qu'il le soit mais pour autant je n'ai pas réussi à être totalement emporté par son histoire. D'abord la faute à ce sur-esthétisme indiqué ci-dessous qui rend les planches superbes mais m'a empêché de bien plonger dans le déroulement du récit car je passais trop de temps à admirer les détails de l'image au détriment de l'efficacité de la narration. Ensuite la faute à une intrigue trop légère, où rien ne semble avoir de conséquences et donc qui glisse un peu sur la peau du lecteur et se fait oublier peu de temps après la lecture. On ne sent pas vraiment aux côtés de nos trois héros dans leurs aventures mais plus comme un spectateur distant et plus intéressé par l'objet BD qu'il a entre les mains que par l'histoire elle-même. A noter aussi pas mal de gags sympathiques mais pas vraiment hilarants non plus.
Je salue toutefois à nouveau la qualité graphique de cet album et les belles références assumées à des dessins animés et films que j'aime. C'est une belle BD, malheureusement pas aussi marquante que j'aurais aimé.
J’ai longuement hésité avant de décider du genre tant nous sommes ici devant un récit autant tourné vers l’érotisme que vers le fantastique.
L’histoire est assez basique en soi : une jeune peintre va tomber sous le charme d’un couple père/fille qui va lui permettre d’exploser en tant qu’artiste. Le couple est assez pervers (comptez une scène sexuellement explicite par chapitre) et démoniaque (le père semble être issu d’un croisement entre Andy Warhol et Lucifer) alors que l’héroïne est elle-même quelque peu sorcière (elle peut entre autres influencer le comportement d’autrui).
La narration est volontairement nébuleuse. Après deux tomes, j’ai par exemple toujours du mal à comprendre les attentes du couple ‘infernal’ (sinon le plaisir de pervertir l’héroïne) et l’arrivée d’un ange ne simplifie pas les choses. Il y a ainsi un petit côté ‘Lucifer’ (la série télévisée) dans la psychologie des personnages alors que l’intrigue est clairement inspirée par Faust.
Ca se lit bien, c’est très racoleur, le dessin a un rendu assez ‘sale’ qui cadre bien avec le scénario, les personnages sont parfois durs à suivre dans leurs pensées, les textos qu’ils s’envoient sont vraiment pénibles à lire (mais ça, c’est parce que je suis vieux), l’intrigue ne me semble pas beaucoup avancer… En gros, c’est pas mal, mais je continuerai à lire les tomes via un emprunt plutôt que l’achat.
Concept ambitieux et partiellement réussi pour cet album prioritairement destiné au jeune public mais qui peut être lu par n’importe qui, indépendamment de son âge. Concept ambitieux car il lie intimement la bande dessinée proposée à la musique, et en l’occurrence la musique classique (et pour être encore plus précis, la 7ème symphonie de Beethoven). En effet, la bande dessinée est totalement muette et les auteurs nous invitent à la lire en écoutant la symphonie précitée. Gros bémol, la symphonie dure plus d’une demi-heure alors que cet album se lit en moins de dix minutes. Le résultat ? Soit on s’attarde plus que de raison sur les planches (même si celles-ci sont souvent belles), soit on se retrouve en avance par rapport à la musique. Ceci dit, même lorsque l’on essaye de respecter le rythme imposé par la musique, le lien entre celle-ci et le dessin n’est pas toujours harmonieux (un passage intimiste de la bande dessinée peut ainsi arriver alors que le lyrisme est poussé un cran plus haut dans la musique).
L’histoire que nous content les auteurs est gentille, pleine de bons sentiments mais pas spécialement émouvante. Elle se lit avec plaisir, bien soutenue en cela par un dessin rond et expressif magnifiquement mis en couleur. La petite Louna a vraiment une bonne bouille et attire directement la sympathie. Le scénario est bien construit (bien vu de cacher les cheveux d’un personnage durant une bonne partie de l’album) même s’il propose un schéma répétitif (cohérent puisqu’il peut ainsi être en harmonie avec la musique).
C’est audacieux, c’est pas totalement réussi mais ça pousse quand même le lecteur à écouter la musique proposée, l’histoire est sympathique, le dessin est très agréable. Pas mal, quoi.
Adaptée d’un roman que je ne connaissais pas, cette histoire se déroule dans le cadre exotique des Marquises – fortement attaché dans l’imaginaire occidental – le mien en tout cas – à l’exil de Paul Gauguin et aux tableaux qu’il lui a inspiré.
On n’en retrouve pas grand-chose ici, que ce soit au niveau graphique ou historique.
En fait, j’ai lu cette histoire sans déplaisir, mais avec toujours un sentiment de retenu, un goût de « trop peu ». Le dessin moderne, faussement maladroit n’est pas désagréable (même s’il peut rebuter les amateurs du FB classique), mais il ne rend pas suffisamment grâce aux paysages polynésiens.
L’intrigue elle-même semble comme engourdie par la moiteur de l’ambiance. C’est très lisible, mais il y manque un je ne sais quoi, quelque chose d’épique, d’éperdu comme on pouvait le trouver dans les romans de Conrad.
A emprunter à l’occasion.
On retrouve avec cet album les qualités et les défauts de la plupart des autres que j’ai déjà lus dans cette collection – qui m’attire a priori. Ici, qualités et défauts s’équilibrent, et le dossier historique et technique en fin d’album fait immanquablement basculer la note aux trois étoiles, malgré quelques réserves.
Au niveau du dessin, même si Delitte n’est pas exactement dans sa zone de confort, lui qui est davantage habitué à dessiner la marine à voile, je dois dire qu’il s’en tire très bien, les navires sont très bien restitués. Comme le sont les uniformes. Tout l’aspect purement militaire (il dispose d’une importante documentation en la matière en étant peintre officiel de la marine) est de toute façon bien rendu et contextualisé. Hélas, comme d’habitude, beaucoup de visages masculins se ressemblent (dans un style assez « carré » qui le rapproche d’Hermann).
Comme d’habitude il prend le temps d’installer le « décor » de la bataille, et de la rendre vivante en introduisant longuement certains protagonistes (certaines « têtes d’affiche », mais aussi d’obscures inconnus inventés pour l’occasion). Mais, comme souvent la bataille proprement dite occupe en fin d’album une place relativement modeste par rapport à la pagination totale. Encore que, contrairement à plusieurs opus de cette collection, celle-ci soit quand même plus conséquente, le reproche est ici moins justifié.
Au final, sur une bataille sans doute moins « connue » et mythique que d’autres, on a là un travail très honnête, documenté et dynamique, qui peut tout à fait satisfaire les amateurs du genre et de la période.
L'histoire de deux chats, l'un ancien animal domestique ayant perdu son foyer, l'autre vétéran de la vie des rues qui l'a pris sous son aile. Une histoire d'amitié entre deux chats qui se soutiennent mutuellement face aux difficultés de la vie de chat errant.
Si vous me connaissez, vous savez que je ne suis absolument pas amateur des si nombreux manga et autres BD racontant le mièvre quotidien de cha-chats à leur mémère réalisés par des auteurs gâteux et fans de félins. Par bonheur, ce n'est pas à ça que nous avons droit dans cette série. Il s'agit d'une histoire plus âpre, plus aventureuse et en même temps plus instructive sur la vie de chats dans les rues et sur les humains qui essaient d'en prendre soin. Recherche de nourriture, quête d'un abri, conflits avec d'autres chats et autres dangers sont le quotidien pas toujours rose de ces félins. L'autrice s'est bien renseignée auprès de vétérinaires et autres associations d'aides aux chats des rues et elle permet ainsi de faire ressortir des éléments crédibles et documentés sur la vie des félins errants et sur les soins qui leur sont apportés.
Dans ce manga, nous avons d'une part la vision des chats qui discutent entre eux ou avec d'autres animaux, et observe les agissements des humains sans toujours les comprendre et en les craignant souvent. C'est depuis cette vision que nous suivons la relation d'amitié entre Hachi et Maruru. Et nous suivons d'autre part à quelques moments la vision des humains, notamment celle des membres d'un refuge pour chats, qui apportent des informations d'un autre ordre à leur sujet, abordant ainsi un aspect plus documentaire que l'histoire d'aventure et d'amitié des deux héros.
C'est une lecture plaisante, plutôt bien rythmée et prenante. Le dessin est agréable quoique je trouve les chats finalement un peu trop simplement dessinés... et Maruru a une allure aussi niaise que son comportement, ce qui est parfois un peu agaçant. Heureusement, le personnage de Hachi est nettement plus attachant à mon goût.
Sympathique lecture, plutôt crédible, sur la vraie vie des chats en dehors des foyers humains.
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We are the Night
Une lecture sympathique, que j’ai bien aimée. L’histoire nous entraine à la suite d’une quinzaine de personnages dans les rues de Lyon au cours d’une nuit. Les personnages sont tous plus ou moins typés, différents et indépendants les uns des autres (mais tous finalement plutôt crédibles). Et il n’y a rien d’extraordinaire dans cette histoire. Mais voilà, le tout justifie et bonifie les parties. J’ai bien aimé déjà l’ambiance générale, l’utilisation de la nuit comme catalyseur et accélérateur des interactions. J’ai aussi bien aimé le rythme donné par Ozanam à son intrigue, toujours rapide, et parfois très rapide. On ne s’ennuie jamais en tout cas. La construction polyphonique pimente l’histoire, donne du sens et de la crédibilité à des passages qui, isolés, auraient peut-être paru fragiles. Une bonne lecture détente en tout cas, agréable.
Chicagoland
Un crime (en fait deux) et ses conséquences. Nous commençons par l’exécution d’un condamné. Et puis, en trois chapitres qui livrent chacun le point de vue d’un protagoniste différent, l’histoire se complexifie, tout en donnant des clés de lecture et de compréhension. J’ai bien aimé la narration, finalement simple et intéressante. Ce n’est pas très rythmé, certes, mais on ne s’ennuie pas. Comme l’inspecteur, on cherche à trouver, à comprendre. Le dessin n’est pas forcément mon truc, mais il accompagne bien le récit. Comme lui il est fluide. Comme Ro par contre, je n’ai pas saisi l’intérêt du court épilogue (pas compris le truc des comprimés entre autres). Mais ça reste un album agréable à lire.
L'Homme qui voulut être roi
Avant toutes choses, un conseil : si vous ne connaissez pas encore l’histoire, ne lisez pas la préface avant de commencer votre lecture. En effet, dans celle-ci Didier Convard vous en dévoile beaucoup trop sur le roman, ce qui risque bien de gâcher une partie de votre plaisir. Ce bémol mis à part, j’ai bien aimé cette adaptation d’un roman de Kipling. Comme d’habitude avec ce romancier, l’accent est mis sur les travers humains. Ici le duo central est constitué de deux aventuriers au sens moral plutôt discutable. Ils n’en sont pas moins touchants par leurs ambitions de prime abord plutôt farfelues, ainsi que par l’amitié qui les lie. L’exotisme est au rendez-vous puisque nous nous retrouvons en Asie (Inde et alentours) et le dessin de Rémi Torregrossa en reconstitue bien l’ambiance. Les couleurs sont franches, les cases grouillent régulièrement de vie, les costumes permettent autant d’illustrer l’époque que le contexte que les contrastes entre populations. L’adaptation est agréable à lire. On ne sent pas spécialement de coupures, le rythme est bon, les personnages sont bien typés et les principales péripéties du roman me semblent être bel et bien présentes dans ce script. Au final, voici un récit d’aventure à la fois exotique et d’époque et pourtant toujours d’actualité tant Kipling a l’art de parler de l’âme humaine. Pas un chef-d’œuvre mais une lecture bien agréable.
Marécage
J'avoue : j'attendais bien plus de ce début de série. J'espérais un début de saga où l'on entre comme dans du beurre, genre Alim le tanneur ou l'indépassable Quête de l'Oiseau du Temps. Marécage, c'est avant tout un très joli dessin, genre de mélange entre Loisel et Duchazeau, et une mise en couleurs des plus réussies : elle est surprenante et donne à l'ensemble une atmosphère fantastique très originale. Accessoirement, l’univers emprunte à Miyazaki (Princesse Mononoké), et bien entendu à la Quête de l’oiseau du temps… D'où sans doute les attentes que je nourrissais à son égard. Malheureusement, le scénario est quant à lui assez poussif. Est-ce le fait d'un début de série un peu longue à mettre en place ? Peut-être ! Mais au-delà de ce manque de mordant, il y a des lacunes, des raccourcis rendant difficilement compréhensible les motifs des personnages, et ce qui nourrit le fond de leurs actions. Ca manque de cases… De plus, les situations semblent compliquées à appréhender, trop. Trop compliqué, inutilement à mon sens. Bref ! Trop de flou, au point qu’on ne sait plus très bien pourquoi tout ce cirque… Dommage, ça plombe un peu la lecture qui manque clairement de fluidité.
Terror-Island - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse
Terror-Island est un hommage aux vieux dessins animés de Mickey et compagnie ainsi qu'à de nombreux films d'aventure. Les clins d'oeil à King Kong et Indiana Jones sont plus qu'évidents, ainsi que ceux aux dessins animés de Mickey, Donald et Dingo "Constructeurs de bateau" et "Les Revenants Solitaires". Ce sont toutes des références que j'aime beaucoup. Qui plus est, le dessin d'Alexis Nesme est superbe visuellement. Chaque planche est un plaisir à regarder et à fouiller... mais hélas un peu moins à lire car l'abondance de détails et de beauté à tous les plans nuit à la lisibilité et à la clarté de la narration graphique. C'est bien dommage car c'est vraiment beau. A noter aussi que l'auteur s'amuse à glisser des petits jeux dans son histoire, qu'il s'agisse d'un rébus en images, un labyrinthe à parcourir ou encore un indice qu'il fallait repérer dans les images. On pourrait en déduire qu'avec autant de qualités, cet album serait excellent. Et j'aurais aimé qu'il le soit mais pour autant je n'ai pas réussi à être totalement emporté par son histoire. D'abord la faute à ce sur-esthétisme indiqué ci-dessous qui rend les planches superbes mais m'a empêché de bien plonger dans le déroulement du récit car je passais trop de temps à admirer les détails de l'image au détriment de l'efficacité de la narration. Ensuite la faute à une intrigue trop légère, où rien ne semble avoir de conséquences et donc qui glisse un peu sur la peau du lecteur et se fait oublier peu de temps après la lecture. On ne sent pas vraiment aux côtés de nos trois héros dans leurs aventures mais plus comme un spectateur distant et plus intéressé par l'objet BD qu'il a entre les mains que par l'histoire elle-même. A noter aussi pas mal de gags sympathiques mais pas vraiment hilarants non plus. Je salue toutefois à nouveau la qualité graphique de cet album et les belles références assumées à des dessins animés et films que j'aime. C'est une belle BD, malheureusement pas aussi marquante que j'aurais aimé.
Faithless
J’ai longuement hésité avant de décider du genre tant nous sommes ici devant un récit autant tourné vers l’érotisme que vers le fantastique. L’histoire est assez basique en soi : une jeune peintre va tomber sous le charme d’un couple père/fille qui va lui permettre d’exploser en tant qu’artiste. Le couple est assez pervers (comptez une scène sexuellement explicite par chapitre) et démoniaque (le père semble être issu d’un croisement entre Andy Warhol et Lucifer) alors que l’héroïne est elle-même quelque peu sorcière (elle peut entre autres influencer le comportement d’autrui). La narration est volontairement nébuleuse. Après deux tomes, j’ai par exemple toujours du mal à comprendre les attentes du couple ‘infernal’ (sinon le plaisir de pervertir l’héroïne) et l’arrivée d’un ange ne simplifie pas les choses. Il y a ainsi un petit côté ‘Lucifer’ (la série télévisée) dans la psychologie des personnages alors que l’intrigue est clairement inspirée par Faust. Ca se lit bien, c’est très racoleur, le dessin a un rendu assez ‘sale’ qui cadre bien avec le scénario, les personnages sont parfois durs à suivre dans leurs pensées, les textos qu’ils s’envoient sont vraiment pénibles à lire (mais ça, c’est parce que je suis vieux), l’intrigue ne me semble pas beaucoup avancer… En gros, c’est pas mal, mais je continuerai à lire les tomes via un emprunt plutôt que l’achat.
Les Vies dansent
Concept ambitieux et partiellement réussi pour cet album prioritairement destiné au jeune public mais qui peut être lu par n’importe qui, indépendamment de son âge. Concept ambitieux car il lie intimement la bande dessinée proposée à la musique, et en l’occurrence la musique classique (et pour être encore plus précis, la 7ème symphonie de Beethoven). En effet, la bande dessinée est totalement muette et les auteurs nous invitent à la lire en écoutant la symphonie précitée. Gros bémol, la symphonie dure plus d’une demi-heure alors que cet album se lit en moins de dix minutes. Le résultat ? Soit on s’attarde plus que de raison sur les planches (même si celles-ci sont souvent belles), soit on se retrouve en avance par rapport à la musique. Ceci dit, même lorsque l’on essaye de respecter le rythme imposé par la musique, le lien entre celle-ci et le dessin n’est pas toujours harmonieux (un passage intimiste de la bande dessinée peut ainsi arriver alors que le lyrisme est poussé un cran plus haut dans la musique). L’histoire que nous content les auteurs est gentille, pleine de bons sentiments mais pas spécialement émouvante. Elle se lit avec plaisir, bien soutenue en cela par un dessin rond et expressif magnifiquement mis en couleur. La petite Louna a vraiment une bonne bouille et attire directement la sympathie. Le scénario est bien construit (bien vu de cacher les cheveux d’un personnage durant une bonne partie de l’album) même s’il propose un schéma répétitif (cohérent puisqu’il peut ainsi être en harmonie avec la musique). C’est audacieux, c’est pas totalement réussi mais ça pousse quand même le lecteur à écouter la musique proposée, l’histoire est sympathique, le dessin est très agréable. Pas mal, quoi.
Taïpi - Un paradis cannibale
Adaptée d’un roman que je ne connaissais pas, cette histoire se déroule dans le cadre exotique des Marquises – fortement attaché dans l’imaginaire occidental – le mien en tout cas – à l’exil de Paul Gauguin et aux tableaux qu’il lui a inspiré. On n’en retrouve pas grand-chose ici, que ce soit au niveau graphique ou historique. En fait, j’ai lu cette histoire sans déplaisir, mais avec toujours un sentiment de retenu, un goût de « trop peu ». Le dessin moderne, faussement maladroit n’est pas désagréable (même s’il peut rebuter les amateurs du FB classique), mais il ne rend pas suffisamment grâce aux paysages polynésiens. L’intrigue elle-même semble comme engourdie par la moiteur de l’ambiance. C’est très lisible, mais il y manque un je ne sais quoi, quelque chose d’épique, d’éperdu comme on pouvait le trouver dans les romans de Conrad. A emprunter à l’occasion.
Jutland
On retrouve avec cet album les qualités et les défauts de la plupart des autres que j’ai déjà lus dans cette collection – qui m’attire a priori. Ici, qualités et défauts s’équilibrent, et le dossier historique et technique en fin d’album fait immanquablement basculer la note aux trois étoiles, malgré quelques réserves. Au niveau du dessin, même si Delitte n’est pas exactement dans sa zone de confort, lui qui est davantage habitué à dessiner la marine à voile, je dois dire qu’il s’en tire très bien, les navires sont très bien restitués. Comme le sont les uniformes. Tout l’aspect purement militaire (il dispose d’une importante documentation en la matière en étant peintre officiel de la marine) est de toute façon bien rendu et contextualisé. Hélas, comme d’habitude, beaucoup de visages masculins se ressemblent (dans un style assez « carré » qui le rapproche d’Hermann). Comme d’habitude il prend le temps d’installer le « décor » de la bataille, et de la rendre vivante en introduisant longuement certains protagonistes (certaines « têtes d’affiche », mais aussi d’obscures inconnus inventés pour l’occasion). Mais, comme souvent la bataille proprement dite occupe en fin d’album une place relativement modeste par rapport à la pagination totale. Encore que, contrairement à plusieurs opus de cette collection, celle-ci soit quand même plus conséquente, le reproche est ici moins justifié. Au final, sur une bataille sans doute moins « connue » et mythique que d’autres, on a là un travail très honnête, documenté et dynamique, qui peut tout à fait satisfaire les amateurs du genre et de la période.
Hachi & Maruru - Chats des rues
L'histoire de deux chats, l'un ancien animal domestique ayant perdu son foyer, l'autre vétéran de la vie des rues qui l'a pris sous son aile. Une histoire d'amitié entre deux chats qui se soutiennent mutuellement face aux difficultés de la vie de chat errant. Si vous me connaissez, vous savez que je ne suis absolument pas amateur des si nombreux manga et autres BD racontant le mièvre quotidien de cha-chats à leur mémère réalisés par des auteurs gâteux et fans de félins. Par bonheur, ce n'est pas à ça que nous avons droit dans cette série. Il s'agit d'une histoire plus âpre, plus aventureuse et en même temps plus instructive sur la vie de chats dans les rues et sur les humains qui essaient d'en prendre soin. Recherche de nourriture, quête d'un abri, conflits avec d'autres chats et autres dangers sont le quotidien pas toujours rose de ces félins. L'autrice s'est bien renseignée auprès de vétérinaires et autres associations d'aides aux chats des rues et elle permet ainsi de faire ressortir des éléments crédibles et documentés sur la vie des félins errants et sur les soins qui leur sont apportés. Dans ce manga, nous avons d'une part la vision des chats qui discutent entre eux ou avec d'autres animaux, et observe les agissements des humains sans toujours les comprendre et en les craignant souvent. C'est depuis cette vision que nous suivons la relation d'amitié entre Hachi et Maruru. Et nous suivons d'autre part à quelques moments la vision des humains, notamment celle des membres d'un refuge pour chats, qui apportent des informations d'un autre ordre à leur sujet, abordant ainsi un aspect plus documentaire que l'histoire d'aventure et d'amitié des deux héros. C'est une lecture plaisante, plutôt bien rythmée et prenante. Le dessin est agréable quoique je trouve les chats finalement un peu trop simplement dessinés... et Maruru a une allure aussi niaise que son comportement, ce qui est parfois un peu agaçant. Heureusement, le personnage de Hachi est nettement plus attachant à mon goût. Sympathique lecture, plutôt crédible, sur la vraie vie des chats en dehors des foyers humains.