Tome 1 : 3/5
Historiquement, c'est pas mal, quoiqu'un peu censuré par l'auteur pour ne pas choquer l'opinion. Clin d'oeil aux habitudes peu hygiéniques du XVIIème à la Cour, les habitudes gastronomiques des Indiens d'alors et cela, à travers une aventure agréable et instructive.
Tome 2 : 2/5
Je viens d'acheter le tome 2, 'Les Louis d'Or' et suis un peu déçu. Cette deuxième aventure est peu passionnante. L'accent sur l'aventure n'est pas aussi marqué que dans la première histoire.Cela ressemble à un bouche-trou. Cependant le dessin et la foule de détails est toujours aussi présente. Il y a également une représentation du navire amiral le 'Soleil Royal' en coupe qui montre le contenu d'un navire du XVIème, et qui rappelle 'La Licorne' du chevalier de Haddoque (cf Tintin et le secret de la licorne).
Autant dire que les dessins par ordinateur c'est pas vraiment mon truc. J'ai eu cet album par hasard et je pense que je ne l'aurai pas acheté de moi même.
J'ai eu une bonne surprise à la lecture, finalement les dessins, qui ne sont certes pas ma tasse de thé, ne m'ont pas gêné plus que ça; et force est de constater qu'ils ne sont pas mal réussis. Ils donnent une bonne atmosphère SF, un peu mystérieuse et oppressante. Néanmoins je les trouve un peu flous à certains moments.
En fait ce qui m'a beaucoup plu c'est le scénario, une histoire de "rebelles", d'insurgés, on se dit que c'est pas très original, mais on a un point de vu inhabituel car c'est du côté du pouvoir dominant (et d'une agent de ce pouvoir) que l'on assiste à l'histoire.
Il n'y pas de bons ou de mauvais, les personnages sont nuancés et on a l'impression que chacun ne sert que son ambition personnelle. De ce côté là j'ai trouvé l'histoire originale.
Une histoire vraiment intéressante, j'ai passé un agréable moment de lecture, le tome 1 n'en révèle ni trop ni pas assez et j'ai hâte de lire la suite. Cependant j'ai entendu dire que la série allait être abandonnée (chez Soleil c'est pas étonnant), ce serait dommage quand même, elle pourrait réserver des surprises.
H.M.S. est un habile mélange d'enquête, de suspense et de décor historique, genre dont Seiter a déjà prouvé sa maîtrise avec Fog. Le décor ici est très important. Presque tout se déroule en effet à bord de navires, ce qui donne lieu à de fort jolies scènes. Leur nombre est assez impressionnant, et la multiplication des angles de vue fait qu'on voit la Danae sous toutes les coutures. Pour un peu on se croirait dans Master & Commander ! On imagine la documentation nécessaire. O_o
Le dessin de Roussel me plaît bien, même si on sent qu'il va évoluer. Le travail sur les couleurs, surtout, me semble plutôt inhomogène. Elles sont tantôt très belles, tantôt très informatiques et manquent un peu de finesse.
Le scénario me laisse encore un peu sur mes réserves. Il est assez froid. On sent bien que ce qui importe avant tout, c'est la mécanique de cette enquête, de ce mystère, des tatonnements des personnages pour essayer de le percer... et cela se fait un peu au détriment de la chaleur, de la vitalité, de l'émotion de l'ensemble. De plus, quelques éléments sont donnés qui n'ont pour l'instant strictement rien à voir avec le fil principal. Ils vont s'y relier, bien sûr, mais on ne voit vraiment pas comment. Plutôt que d'intriguer, ça surprend, ça déstabilise un peu... Enfin, au moins ils laissent espérer un développement intéressant.
Ce tome est assez prenant, tant par l'ambiance que par le fil de l'histoire, mais je demande tout de même à être convaincu par la suite.
Une BD à la narration assez particulière à laquelle j'ai eu du mal à accrocher au début : le temps passe vite dans cette BD et on saute d'épisodes et épisodes en passant par des passages oniriques, fantastiques ou symboliques. C'est un conte dur où les personnages ne sont pas épargnés. J'ai mis une vingtaine de pages à entrer dans le récit mais finalement j'ai assez bien accroché.
Dans leur jeunesse, Sétaq et Taliz ont passé un contrat synallagmatique devant les dieux : l'un aura droit à la femme qu'il convoite, l'autre aura droit au pouvoir sur les tribus de la steppe. Mais ce contrat aura des conséquences multiples à longue échéance : l'enfant de Taliz sera lié par le même contrat à Sétaq mais jurera en même temps de le tuer dès qu'il aura payé sa dette, ais il se liera au fils de Sétaq, lui-même amoureux d'une femme qui viendra ajouter une nouvelle complexité, etc... Nous suivrons ainsi les conséquences de ce contrat jusqu'à leur dénouement final.
Le scénario est original quoique parfois assez fouillis car il part dans des directions auxquelles on ne s'attend pas toujours.
Quant au dessin, il est très esthétique. Même si je ne suis pas totalement fan de ce style, je trouve la plupart des planches très réussies. Par contre, je n'accroche pas vraiment au choix des couleurs : je trouve que les planches manquent d'harmonie chromatique. Les rouges s'opposent au jaune, au vert, au marron sur une même planche, brisant la fluidité visuelle de cette série.
Ca n'en reste pas moins un conte original et assez prenant même si on peut lui reprocher sa narration peu accrocheuse.
Cette BD m'a un peu surpris tant dans son dessin que dans son scénario.
Pour commencer, le dessin a une petite touche caricaturale dans ses personnages, mais sans vraiment l'être à chaque fois. C'est un style maîtrisé mais je ne suis pas sûr d'aimer complètement. En outre, je trouve les couleurs aggressives et fouillis. C'est pas moche mais ça me fait une impression visuelle bizarre.
L'histoire également oscille entre caricature et sérieux. J'ai souvent eu l'impression de voir une caricature de banlieue dans les personnages de ce récit (les rappeurs noirs en jogging qui débite un mauvais rap avec des mimiques ridicules, les petits beaufs poivrots qui gueulent à tout va, l'ancien légionnaire façon schwarzy qui fait son jogging, les vieilles putes décaties, etc...). Mais en même temps, on sent une vraie tendresse pour ses personnages qui finalement s'entendent bien ensemble et forment une vraie famille. C'est également un univers un petit peu fou, amusant par bien des aspects. Et en même temps, c'est un monde noir et sérieux où les malheurs du passé vont rattraper le présent et entrainer des meurtres et de la tristesse.
C'est donc un drôle de melting-pot qui n'est pas sans rappeler justement la colorisation assez bariolée.
Ca se lit bien, on ne voit pas toujours bien où l'histoire veut en venir et la narration s'égare un peu à droite à gauche, mais c'est une BD qui laisse une impression relativement sympa en fin de lecture.
"Petit Verglas" est une série courte, qui plus est, scénarisée par Corbeyran. Voici donc deux bonnes raisons pour entamer sa lecture.
Corbeyran aborde un thème assez sordide, à savoir la réalisation d’une expérience "scientifique" se servant d’une petite fille comme cobaye. En isolant cette fille de tout contact extérieur, l’expérience tente de prouver que "rien n’est héréditaire, tout est conditionné par l’environnement". L’auteur charpente son récit sur des bases solides en le façonnant autour d’événements intrigants et de personnages singuliers. La lecture des deux premiers tomes est prenante mais le soufflé retombe malheureusement avec le troisième opus où la fin est en deçà de ce que le début laissait entrevoir. Concernant Riad Sattouf, il a un style graphique qui lui est propre. Je suis particulièrement impressionné par l’expression qu’il donne aux visages (le regard de Petit Verglas en particulier).
Un mélange assez amusant de fantastique-horreur, d'enquête policière, de cul (homo) et d'humour. Je connaissais déjà Ralf König donc je n'ai pas été surpris, mais c'est sûr qu'il ne faut pas être choqué : dans cette BD, on a des scènes de sexe crues, voire gore, entre homos pour le moins actifs. Et bon, c'est quand même souvent gras tant au niveau du cul que de l'humour. Mais c'est sympa et délirant, et moi je trouve ça marrant.
C'est également délirant et gore dans cette histoire de Capote qui Tue. C'est d'ailleurs encore plus gore dans le 2e tome. L'intrigue policière en elle-même est un peu fouillis et pas vraiment captivante, mais c'est l'humour qui l'enrobe qui compte.
Marrant.
J'ai été assez déconcerté à la lecture de cette BD. Ca commence très bizarrement, de manière presque onirique, avec des détails loufoques dans le décor (style un jockey sur un cochon par exemple), pour ensuite embrayer sur une histoire largement plus sérieuse voire dure. Je n'ai pas su sur quel pied danser avec cet album.
Le dessin est très bien maitrisé, mais j'ai un peu moins apprécié les couleurs dont je trouvais le choix parfois un peu non harmonieux.
La narration est un peu étrange, oscillant entre temps réel, récits de souvenirs, brusque avancée dans le temps, etc... à nouveau, ça ressemble un peu à de l'onirique.
Quant à l'histoire, elle aborde le thème de l'évasion, de l'aventure romantique mais également dure et puis de la nostalgie. Je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans l'histoire, pas réussi à m'accrocher aux personnages (voire pas du tout), et le final m'a un peu laissé sur ma faim.
Bref, voilà une BD pas mal notamment au niveau du dessin, mais à part ça, je doute en garder un souvenir impérissable.
Autant j'ai adoré le premier tome, autant les autres sont agréables à lire mais pas aussi prenant.
Les bases de l'histoire sont posées dès le premier volume: le héros en pensant bien agir, va en fait participer à faire le mal.
Le problème avec les autres tomes, c'est qu'il s'agit à chaque fois d'une histoire dans l'histoire.
On n'est lancé sur une piste, mais celle-ci s'avèrera infructueuse à chaque fin de tome, et durant tout le chapitre on découvrira plusieurs personnages avec leur petit traintrain.
Encore une fois on approche de la vérité et à chaque fois, allez zou il faut tout recommencer au tome suivant: un peu à la fantomas...
Attention cet avis ne vaut que pour les 4 premiers tomes, mais étant donné que les tomes 2.3 et 4 sont pour moi identiques sur la construction du scénario, je n'ai pas été plus loin... peut-être à tort.
La collection Tohu-Bohu détonne dans le monde de l'édition de la bande dessinée. Même si je n'ai pas aimé tout ce que j'y ai lu, force est de reconnaitre que la ligne éditoriale est des plus ambitieuses, surtout lorsque l'on compare cette collection aux fariboles qui pullulent chez les autres éditeurs. "Cliché Beyrouth 1990" confirme ce constat et nous propose un voyage presque initiatique au coeur du Liban de 1990 alors en pleine guerre (d'ailleurs après lecture, j'ai toujours pas entièrement compris cette guerre, ça avait l'air d'être un beau bordel)
De savoir que c'est l'histoire vraie de deux gamins de vingt ans renforce le côté naturaliste de la BD et nous implique indubitablement beaucoup plus. On ne se sent jamais extérieur aux événements et c'est la grande réussite de cette BD à mon avis. Je trouve par contre le dessin tout bonnement insupportable et j'avoue que ça a gaché un peu mon plaisir. La fin est effectivement très belle tout en évitant le larmoyant facile. Mention pour les parents, j'imagine pas laisser partir mes futurs enfants à 20 ans dans un pays en guerre civile.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Loïs
Tome 1 : 3/5 Historiquement, c'est pas mal, quoiqu'un peu censuré par l'auteur pour ne pas choquer l'opinion. Clin d'oeil aux habitudes peu hygiéniques du XVIIème à la Cour, les habitudes gastronomiques des Indiens d'alors et cela, à travers une aventure agréable et instructive. Tome 2 : 2/5 Je viens d'acheter le tome 2, 'Les Louis d'Or' et suis un peu déçu. Cette deuxième aventure est peu passionnante. L'accent sur l'aventure n'est pas aussi marqué que dans la première histoire.Cela ressemble à un bouche-trou. Cependant le dessin et la foule de détails est toujours aussi présente. Il y a également une représentation du navire amiral le 'Soleil Royal' en coupe qui montre le contenu d'un navire du XVIème, et qui rappelle 'La Licorne' du chevalier de Haddoque (cf Tintin et le secret de la licorne).
Les Insurgés d'Edaleth
Autant dire que les dessins par ordinateur c'est pas vraiment mon truc. J'ai eu cet album par hasard et je pense que je ne l'aurai pas acheté de moi même. J'ai eu une bonne surprise à la lecture, finalement les dessins, qui ne sont certes pas ma tasse de thé, ne m'ont pas gêné plus que ça; et force est de constater qu'ils ne sont pas mal réussis. Ils donnent une bonne atmosphère SF, un peu mystérieuse et oppressante. Néanmoins je les trouve un peu flous à certains moments. En fait ce qui m'a beaucoup plu c'est le scénario, une histoire de "rebelles", d'insurgés, on se dit que c'est pas très original, mais on a un point de vu inhabituel car c'est du côté du pouvoir dominant (et d'une agent de ce pouvoir) que l'on assiste à l'histoire. Il n'y pas de bons ou de mauvais, les personnages sont nuancés et on a l'impression que chacun ne sert que son ambition personnelle. De ce côté là j'ai trouvé l'histoire originale. Une histoire vraiment intéressante, j'ai passé un agréable moment de lecture, le tome 1 n'en révèle ni trop ni pas assez et j'ai hâte de lire la suite. Cependant j'ai entendu dire que la série allait être abandonnée (chez Soleil c'est pas étonnant), ce serait dommage quand même, elle pourrait réserver des surprises.
H.M.S.
H.M.S. est un habile mélange d'enquête, de suspense et de décor historique, genre dont Seiter a déjà prouvé sa maîtrise avec Fog. Le décor ici est très important. Presque tout se déroule en effet à bord de navires, ce qui donne lieu à de fort jolies scènes. Leur nombre est assez impressionnant, et la multiplication des angles de vue fait qu'on voit la Danae sous toutes les coutures. Pour un peu on se croirait dans Master & Commander ! On imagine la documentation nécessaire. O_o Le dessin de Roussel me plaît bien, même si on sent qu'il va évoluer. Le travail sur les couleurs, surtout, me semble plutôt inhomogène. Elles sont tantôt très belles, tantôt très informatiques et manquent un peu de finesse. Le scénario me laisse encore un peu sur mes réserves. Il est assez froid. On sent bien que ce qui importe avant tout, c'est la mécanique de cette enquête, de ce mystère, des tatonnements des personnages pour essayer de le percer... et cela se fait un peu au détriment de la chaleur, de la vitalité, de l'émotion de l'ensemble. De plus, quelques éléments sont donnés qui n'ont pour l'instant strictement rien à voir avec le fil principal. Ils vont s'y relier, bien sûr, mais on ne voit vraiment pas comment. Plutôt que d'intriguer, ça surprend, ça déstabilise un peu... Enfin, au moins ils laissent espérer un développement intéressant. Ce tome est assez prenant, tant par l'ambiance que par le fil de l'histoire, mais je demande tout de même à être convaincu par la suite.
Âromm
Une BD à la narration assez particulière à laquelle j'ai eu du mal à accrocher au début : le temps passe vite dans cette BD et on saute d'épisodes et épisodes en passant par des passages oniriques, fantastiques ou symboliques. C'est un conte dur où les personnages ne sont pas épargnés. J'ai mis une vingtaine de pages à entrer dans le récit mais finalement j'ai assez bien accroché. Dans leur jeunesse, Sétaq et Taliz ont passé un contrat synallagmatique devant les dieux : l'un aura droit à la femme qu'il convoite, l'autre aura droit au pouvoir sur les tribus de la steppe. Mais ce contrat aura des conséquences multiples à longue échéance : l'enfant de Taliz sera lié par le même contrat à Sétaq mais jurera en même temps de le tuer dès qu'il aura payé sa dette, ais il se liera au fils de Sétaq, lui-même amoureux d'une femme qui viendra ajouter une nouvelle complexité, etc... Nous suivrons ainsi les conséquences de ce contrat jusqu'à leur dénouement final. Le scénario est original quoique parfois assez fouillis car il part dans des directions auxquelles on ne s'attend pas toujours. Quant au dessin, il est très esthétique. Même si je ne suis pas totalement fan de ce style, je trouve la plupart des planches très réussies. Par contre, je n'accroche pas vraiment au choix des couleurs : je trouve que les planches manquent d'harmonie chromatique. Les rouges s'opposent au jaune, au vert, au marron sur une même planche, brisant la fluidité visuelle de cette série. Ca n'en reste pas moins un conte original et assez prenant même si on peut lui reprocher sa narration peu accrocheuse.
Le Singe et la Sirène
Cette BD m'a un peu surpris tant dans son dessin que dans son scénario. Pour commencer, le dessin a une petite touche caricaturale dans ses personnages, mais sans vraiment l'être à chaque fois. C'est un style maîtrisé mais je ne suis pas sûr d'aimer complètement. En outre, je trouve les couleurs aggressives et fouillis. C'est pas moche mais ça me fait une impression visuelle bizarre. L'histoire également oscille entre caricature et sérieux. J'ai souvent eu l'impression de voir une caricature de banlieue dans les personnages de ce récit (les rappeurs noirs en jogging qui débite un mauvais rap avec des mimiques ridicules, les petits beaufs poivrots qui gueulent à tout va, l'ancien légionnaire façon schwarzy qui fait son jogging, les vieilles putes décaties, etc...). Mais en même temps, on sent une vraie tendresse pour ses personnages qui finalement s'entendent bien ensemble et forment une vraie famille. C'est également un univers un petit peu fou, amusant par bien des aspects. Et en même temps, c'est un monde noir et sérieux où les malheurs du passé vont rattraper le présent et entrainer des meurtres et de la tristesse. C'est donc un drôle de melting-pot qui n'est pas sans rappeler justement la colorisation assez bariolée. Ca se lit bien, on ne voit pas toujours bien où l'histoire veut en venir et la narration s'égare un peu à droite à gauche, mais c'est une BD qui laisse une impression relativement sympa en fin de lecture.
Petit Verglas
"Petit Verglas" est une série courte, qui plus est, scénarisée par Corbeyran. Voici donc deux bonnes raisons pour entamer sa lecture. Corbeyran aborde un thème assez sordide, à savoir la réalisation d’une expérience "scientifique" se servant d’une petite fille comme cobaye. En isolant cette fille de tout contact extérieur, l’expérience tente de prouver que "rien n’est héréditaire, tout est conditionné par l’environnement". L’auteur charpente son récit sur des bases solides en le façonnant autour d’événements intrigants et de personnages singuliers. La lecture des deux premiers tomes est prenante mais le soufflé retombe malheureusement avec le troisième opus où la fin est en deçà de ce que le début laissait entrevoir. Concernant Riad Sattouf, il a un style graphique qui lui est propre. Je suis particulièrement impressionné par l’expression qu’il donne aux visages (le regard de Petit Verglas en particulier).
La Capote qui tue
Un mélange assez amusant de fantastique-horreur, d'enquête policière, de cul (homo) et d'humour. Je connaissais déjà Ralf König donc je n'ai pas été surpris, mais c'est sûr qu'il ne faut pas être choqué : dans cette BD, on a des scènes de sexe crues, voire gore, entre homos pour le moins actifs. Et bon, c'est quand même souvent gras tant au niveau du cul que de l'humour. Mais c'est sympa et délirant, et moi je trouve ça marrant. C'est également délirant et gore dans cette histoire de Capote qui Tue. C'est d'ailleurs encore plus gore dans le 2e tome. L'intrigue policière en elle-même est un peu fouillis et pas vraiment captivante, mais c'est l'humour qui l'enrobe qui compte. Marrant.
Sarane
J'ai été assez déconcerté à la lecture de cette BD. Ca commence très bizarrement, de manière presque onirique, avec des détails loufoques dans le décor (style un jockey sur un cochon par exemple), pour ensuite embrayer sur une histoire largement plus sérieuse voire dure. Je n'ai pas su sur quel pied danser avec cet album. Le dessin est très bien maitrisé, mais j'ai un peu moins apprécié les couleurs dont je trouvais le choix parfois un peu non harmonieux. La narration est un peu étrange, oscillant entre temps réel, récits de souvenirs, brusque avancée dans le temps, etc... à nouveau, ça ressemble un peu à de l'onirique. Quant à l'histoire, elle aborde le thème de l'évasion, de l'aventure romantique mais également dure et puis de la nostalgie. Je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans l'histoire, pas réussi à m'accrocher aux personnages (voire pas du tout), et le final m'a un peu laissé sur ma faim. Bref, voilà une BD pas mal notamment au niveau du dessin, mais à part ça, je doute en garder un souvenir impérissable.
Monster
Autant j'ai adoré le premier tome, autant les autres sont agréables à lire mais pas aussi prenant. Les bases de l'histoire sont posées dès le premier volume: le héros en pensant bien agir, va en fait participer à faire le mal. Le problème avec les autres tomes, c'est qu'il s'agit à chaque fois d'une histoire dans l'histoire. On n'est lancé sur une piste, mais celle-ci s'avèrera infructueuse à chaque fin de tome, et durant tout le chapitre on découvrira plusieurs personnages avec leur petit traintrain. Encore une fois on approche de la vérité et à chaque fois, allez zou il faut tout recommencer au tome suivant: un peu à la fantomas... Attention cet avis ne vaut que pour les 4 premiers tomes, mais étant donné que les tomes 2.3 et 4 sont pour moi identiques sur la construction du scénario, je n'ai pas été plus loin... peut-être à tort.
Clichés Beyrouth 1990
La collection Tohu-Bohu détonne dans le monde de l'édition de la bande dessinée. Même si je n'ai pas aimé tout ce que j'y ai lu, force est de reconnaitre que la ligne éditoriale est des plus ambitieuses, surtout lorsque l'on compare cette collection aux fariboles qui pullulent chez les autres éditeurs. "Cliché Beyrouth 1990" confirme ce constat et nous propose un voyage presque initiatique au coeur du Liban de 1990 alors en pleine guerre (d'ailleurs après lecture, j'ai toujours pas entièrement compris cette guerre, ça avait l'air d'être un beau bordel) De savoir que c'est l'histoire vraie de deux gamins de vingt ans renforce le côté naturaliste de la BD et nous implique indubitablement beaucoup plus. On ne se sent jamais extérieur aux événements et c'est la grande réussite de cette BD à mon avis. Je trouve par contre le dessin tout bonnement insupportable et j'avoue que ça a gaché un peu mon plaisir. La fin est effectivement très belle tout en évitant le larmoyant facile. Mention pour les parents, j'imagine pas laisser partir mes futurs enfants à 20 ans dans un pays en guerre civile.