Comme mes petits camarades précédents, je n'ai lu que le tome 2.
Et je reconnais que je me suis bien marré en suivant les aventures de Rock Mastard, un héros, un vrai, qui sent fort la testostérone et la sueur.
En traitant avec dérision le thème ultra-classique de la série d'aventure à la Bob Morane, les auteurs ont bien réussi leur coup. L'ensemble est ponctué par des gags débiles, des situations absurdes dignes des Monty Python et des dialogues hilarants, et en ce qui me concerne, ça a plutôt bien marché et je me suis surpris à sourire voire à rigoler à plus d'une reprise.
Le supplément making off à la façon bonus DVD est une vraie perle qui justifie presque à lui seul la lecture.
Vous aimez les blousons en cuir, les os dans le nez, la jungle et les pygmées nazis? Rock Mastard est fait pour vous !
Mon avis ne porte que sur le premier cycle, que j'ai lu dans sa compilation "intégrale".
J'ai eu le plaisir avec Tramp de découvrir un univers qui m'était complètement étranger et inconnu, celui de la marine marchande, de ses codes et de ses coutumes.
Au plaisir du dépaysement, s'est ajouté celui d'un style graphique très propre et très maîtrisé, tant sur le plan des décors et navires que sur celui des personnages (femmes très sexy, marins avec des vraies gueules de baroudeurs). Par moment, cela m'a un peu fait penser à du Tardi (certaines des expressions de Floss, le méchant, notamment).
L'intrigue de ce premier cycle, une arnaque à l'assurance, rehaussée par l'intervention d'un ancien U Boot et de son équipage, est solide et efficace.
Je lui reproche toutefois de traîner un petit peu en longueur, et je pense que le tout aurait pu tenir avec un volume de moins. Mais bon, là je chipote parce que ça reste quand même très cohérent et bien construit.
A conseiller à tous ceux qui aiment le cambouis, le grand large et les beaux gars tatoués au visage buriné par le soleil et les embruns !
Aaah, Ebine Yamaji ! C'est que pour un peu on pourrait tomber amoureux de son dessin, ligne claire superbement épurée, visages le plus souvent sobres mais laissant parfois transparaître des émotions plus fortes, cases majoritairement dépouillées...
Cet album, à l'instar de Love My Life traite d'homosexualité féminine. Nul doute que le très joli texte d'introduction au début de l'album vous donnera également envie de le lire. Il faut pourtant dire que la thématique se rapproche beaucoup de celle de son grand frère (je veux dire par là que Love My Life a été publié en France avant Indigo Blue). On a donc un peu l'impression de lire une variation de ce thème et de ce fait la lecture peut en pâtir un peu. Le traitement cependant, est loin d'être le même. Le ton se veut ici plus adulte, avec d'une part une héroïne qui bien qu'encore jeune est nettement plus mûre, et d'autre part une "intrigue" tournant autour de la littérature et qui bien qu'à mon avis peu approfondie, imprègne les pages et donne une saveur différente à cet album.
Un album à relire, sans doute. Pour l'instant j'aurais tendance à dire qu'il ne fait qu'effleurer l'homosexualité. A lire en tout cas, au moins pour le trait d'Ebine Yamaji et sa très belle mise en scène, avec en particulier quelques cases vraiment superbes.
Pas mal du tout ! Voila une bd qui mérite d'être redécouverte. C'est exactement ce que j'ai fait, grâce à l'intégrale très soignée qui est sortie il y a quelques semaines. J'aime bien le dessin de Benn. Très clair et maîtrisé, il illustre avec force de détail et sur la base d'une documentation solide, le cadre dans lequel évoluent les personnages. L'histoire quant à elle, est originale. Elle m'a laissé un peu sur ma fin, mais globalement, elle sait garder l'attention en alerte.
Bémol ? Quoi que le noir et blanc de l'intégrale mette en valeur le travail de Benn, je pense qu'avec une mise en couleur très soignée, l'ensemble aurait été vraiment plaisant sur le plan esthétique. Mais je crois que ce n'était pas trop l'intérêt de Dargaud, d'investir sur cette dimension. Ne bénéficiant pas d'une réputation très solide, cette bd, a surtout été rééditée pour les initiés ou les collectionneurs. Il n'y a qu'à voir le soin avec lequel l'album a été conçu, pour s'en convaincre.
C'est une petite déception pour moi à vrai dire.
Je me suis attaqué à Nic Oumouk en pensant trouver le même esprit déjanté que dans la légende de robin des bois mais finalement ce n'est pas du tout le même humour, et l'humour Nic Oumouk me plait beaucoup moins. Ca m'a fait sourire par moment, mais jamais je ne me suis surpris à rire pour de bon.
Je crois que l'image de la banlieue est bien trop lisse pour qu'on puise parler de caricature, donc parlons plutôt de parodie. Cette parodie, donc, me semble bien trop gentillette, parfois assez facile et prévisible.
Bref, je n'ai pas eu de réel plaisir à lire Nic Oumouk, contrairement à la majorité des derniers albums de Larcenet.
Peut-être attendais-je trop de cet album ? Peut-être suis-je trop habitué à l'excellence de Larcenet, au point d'être déçu quand un album est "juste" bon ?
Quand on ouvre une bd de Servais, on est toujours assez sûr de ce qu’on va y trouver. Son statut particulier d’auteur de bande dessinée « régionale » à succès n'est plus à prouver. On retrouve donc dans cet album, sans grand étonnement, tout ce qui fait son style : un dessin d’inspiration photographique (ce que j’ai toujours trouvé trop marqué chez lui), une certaine justesse dans l’évocation des sentiments humains, une bonne dose d’angélisme aussi en ce qui concerne le personnage principal : l’innocent déclaré assassin qui parle aux oiseaux qui sont ses seuls amis... c’est une peu cliché... et trop beau pour être réaliste. Enfin, l’inspiration de l’auteur se veut surtout poétique, en témoignage la tournure fantastique que prend la présence des oiseaux à la fin de ce premier tome, à la manière des oiseaux d’Hitchcock, que cite justement Servais au travers de la bouche d’un des personnages. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Vivement la suite...
Bon c'est vrai que ce n'est pas du tout original mais la sauce prend bien et elle est bougrement bonne !!
J'adore les histoires de pirates et celle-ci en reprend tous les ingrédients et les mélange de façon savoureuse. Les personnages sont des clichés : le bel hidalgo, le capitaine idéaliste et rebelle, le médecin plein de ressources et lui aussi idéaliste, un équipage parfois difficile... Mais chacun est attachant au final et on se laisse embarquer sur les mers des Caraïbes sans rechigner. L'histoire nous montre d'abord comment ces hommes devinrent pirates puis les débuts de leur carrière. Le ton est simple, sans excès de psychologie à deux sous ni de fantasmes excessifs. L'histoire se veut réaliste.
Le dessin est plutôt une réussite, le trait est fin et les couleurs sont belles, notamment les scènes en mer. On retrouve la belle ambiance du XVIIe et les décors sont réussis.
Bref une série qui ne brille pas par son originalité mais sur laquelle soufflent les vents de l'aventure. Une petite hésitation entre 3 et 4/5 mais n'ayant pas lu le tome 3 je me réserve encore...
Une BD qui n'est pas sans rappeler Alpha, IRS ou encore Largo Winch.
En effet Insiders s'avère être un mélange de toutes ces séries.
En prise directe avec l'actualité récente, l'auteur nous livre une histoire mêlant habilement géopolitique, espionnage, finances et organisations mafieuses. L'ensemble est traité avec brio mais non sans toutes les explications "prises de tête" et les sigles compliqués que cela implique...et là c'est dur dur de s'y retrouver.
De plus le premier tome très dense qui met en place tous les éléments et présente une pléthore de personnages, n'aide pas à la compréhension initiale.
Malgré cela on éprouve de l'intérêt à suivre les péripéties de notre jeune espionne, il y a moult rebondissements, et je ne me suis pas ennuyé à la lecture de cette série, malgré l'indigestion d'explications lol.
Bon pour les dessins je suis moins fan et je dirais que c'est le point faible. Scènes parfois brouillonnes, trait qui part en freestyle, personnages qui se ressemblent (ce qui n'aide pas à la compréhension), couleurs passables... seuls les décors sont agréables à l'oeil, dans un style de déjà vu.
Après tout ça je peux résumer que c'est une BD correcte, qui souffre de plusieurs défauts mais qui mérite d'être lue, d'autant plus si vous avez apprécié les séries citées au début de cet avis ;)
Note approximative : 2.5/5
Etrange série qui me fait bigrement penser à un concentré de science-fiction. On y retrouve des voyages dans le temps, des phénomènes extra-terrestres, des mutants, des surhommes, des complots gouvernementaux, un décor de fin du monde... Presque la totale ! Et le tout est un peu trop condensé pour moi.
Le dessin n'est pas mauvais mais je dois dire que quelque chose dans les couleurs ne me plait pas. Couleurs un peu trop pétantes, pas assez harmonieuses entre elles, je ne sais pas mais je trouve que le résultat visuel n'est pas excellent.
Quant au scénario, il joue à fond la carte du mystère, voire des mystères, voire d'une quantité astronomiques de mystères qui s'accumulent. Ca a de quoi séduire le fan de SF que je suis, mais là je trouve que ça fait un peu trop et que le tout n'est pas très bien mené.
Déjà je trouve le héros très peu attachant, voire détestable : c'est le gars arrogant (mais qui se soigne) qui a une mémoire et une intelligence telle que c'en est parfois grotesque ("c'est évident, il suffisait de multiplier par Cosinus 87 !").
Mais c'est surtout la façon dont l'histoire est racontée qui m'a empêché d'accrocher à la série : c'est une accumulation de faits, de personnages et d'évènements mystérieux à droite à gauche sur la planète et dans le temps. C'est un peu comme si le scénariste s'était senti frustré de ne jamais voir une histoire de SF qui ose aller à fond dans la SF et avait voulu ne surtout pas se brider pour pouvoir mettre tout ce que son imagination pouvait amener. Et le résultat, c'est que ça fait trop pour moi et là où j'aurais dû être captivé par un mystère insondable et prenant, je me retrouve à être spectateur d'une accumulation qui m'empêche de trouver quoi que ce soit crédible et qui m'empêche de vraiment entrer dans l'histoire. Et le pire c'est qu'il se passe plein de choses à droite à gauche, expériences militaires, combats contre des monstres, évasion d'une prison futuriste, et autres, mais en fait la résolution du mystère initial de ces lumières extra-terrestres n'avance pas ou alors très doucement.
Quand à ça s'ajoutent quelques invraisemblances scientifiques (le truc qui fait tâche dans une bonne histoire SF) comme les lumières venues du fin fond de l'espace qui restent bien place malgré la rotation de la Terre, un banc de poisson à plus de 5000 mètres de profondeur, un réseau d'une centaine de vieux IBM comme outil de calcul ultime en 2010, etc... ça m'empêche encore plus d'entrer dans le "trip".
Ca se laisse lire mais le scénario n'est pas une référence de la BD SF, c'est le moins que je puisse en dire.
La première page donne le ton : un homme à tête de chien, affalé sur un banc public avec en toile de fond des cheminées d’usines.
Au fil d’un récit d’une grande fluidité, on assiste à la prise de conscience d’un homme au bord de la crise de nerfs qui réalise la médiocrité de son rêve d’ado : travailler pour les studios Mickey Walt (hé hé).
L’histoire, découpée en chapitres, décline ce constat à l’envi avec, en signes de ponctuation réguliers, les conversations avec un ami d’enfance, les tentatives de dessin et les virées au magasin de spiritueux. Dit comme cela ça n‘a pas l’air terrible, mais en fait c’est assez fin et bien vu. Les rencontres qu’il est amené à faire tout au long de l’album, sont autant de miroirs lui renvoyant le reflet de ses échecs personnels ou de l’imposture de son apparente réussite professionnelle.
Tout est dit avec une grande économie de moyens au niveau des dialogues, grâce à un traitement des expressions du visage d’une grande subtilité. Curieusement, le fait qu’Alex soit représenté avec cette tête de brave toutou, n’est pas le moins du monde gênant, cela contribue même à le rendre attachant. L’espèce de fatalisme qui baigne l’album amène à prendre une certaine distance, mais, parce que je l’ai lu entre deux chapitres de l'éprouvant Jimmy Corrigan, je n’ai pas ressenti le même désespoir.
Pour autant, et ce malgré le talent graphique et narratif évident de Kalesniko, dont je découvre le travail, cet album ne m’a pas vraiment enthousiasmée, il a juste représenté un agréable moment de lecture.
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Rock Mastard
Comme mes petits camarades précédents, je n'ai lu que le tome 2. Et je reconnais que je me suis bien marré en suivant les aventures de Rock Mastard, un héros, un vrai, qui sent fort la testostérone et la sueur. En traitant avec dérision le thème ultra-classique de la série d'aventure à la Bob Morane, les auteurs ont bien réussi leur coup. L'ensemble est ponctué par des gags débiles, des situations absurdes dignes des Monty Python et des dialogues hilarants, et en ce qui me concerne, ça a plutôt bien marché et je me suis surpris à sourire voire à rigoler à plus d'une reprise. Le supplément making off à la façon bonus DVD est une vraie perle qui justifie presque à lui seul la lecture. Vous aimez les blousons en cuir, les os dans le nez, la jungle et les pygmées nazis? Rock Mastard est fait pour vous !
Tramp
Mon avis ne porte que sur le premier cycle, que j'ai lu dans sa compilation "intégrale". J'ai eu le plaisir avec Tramp de découvrir un univers qui m'était complètement étranger et inconnu, celui de la marine marchande, de ses codes et de ses coutumes. Au plaisir du dépaysement, s'est ajouté celui d'un style graphique très propre et très maîtrisé, tant sur le plan des décors et navires que sur celui des personnages (femmes très sexy, marins avec des vraies gueules de baroudeurs). Par moment, cela m'a un peu fait penser à du Tardi (certaines des expressions de Floss, le méchant, notamment). L'intrigue de ce premier cycle, une arnaque à l'assurance, rehaussée par l'intervention d'un ancien U Boot et de son équipage, est solide et efficace. Je lui reproche toutefois de traîner un petit peu en longueur, et je pense que le tout aurait pu tenir avec un volume de moins. Mais bon, là je chipote parce que ça reste quand même très cohérent et bien construit. A conseiller à tous ceux qui aiment le cambouis, le grand large et les beaux gars tatoués au visage buriné par le soleil et les embruns !
Indigo Blue
Aaah, Ebine Yamaji ! C'est que pour un peu on pourrait tomber amoureux de son dessin, ligne claire superbement épurée, visages le plus souvent sobres mais laissant parfois transparaître des émotions plus fortes, cases majoritairement dépouillées... Cet album, à l'instar de Love My Life traite d'homosexualité féminine. Nul doute que le très joli texte d'introduction au début de l'album vous donnera également envie de le lire. Il faut pourtant dire que la thématique se rapproche beaucoup de celle de son grand frère (je veux dire par là que Love My Life a été publié en France avant Indigo Blue). On a donc un peu l'impression de lire une variation de ce thème et de ce fait la lecture peut en pâtir un peu. Le traitement cependant, est loin d'être le même. Le ton se veut ici plus adulte, avec d'une part une héroïne qui bien qu'encore jeune est nettement plus mûre, et d'autre part une "intrigue" tournant autour de la littérature et qui bien qu'à mon avis peu approfondie, imprègne les pages et donne une saveur différente à cet album. Un album à relire, sans doute. Pour l'instant j'aurais tendance à dire qu'il ne fait qu'effleurer l'homosexualité. A lire en tout cas, au moins pour le trait d'Ebine Yamaji et sa très belle mise en scène, avec en particulier quelques cases vraiment superbes.
Elmer et moi
Pas mal du tout ! Voila une bd qui mérite d'être redécouverte. C'est exactement ce que j'ai fait, grâce à l'intégrale très soignée qui est sortie il y a quelques semaines. J'aime bien le dessin de Benn. Très clair et maîtrisé, il illustre avec force de détail et sur la base d'une documentation solide, le cadre dans lequel évoluent les personnages. L'histoire quant à elle, est originale. Elle m'a laissé un peu sur ma fin, mais globalement, elle sait garder l'attention en alerte. Bémol ? Quoi que le noir et blanc de l'intégrale mette en valeur le travail de Benn, je pense qu'avec une mise en couleur très soignée, l'ensemble aurait été vraiment plaisant sur le plan esthétique. Mais je crois que ce n'était pas trop l'intérêt de Dargaud, d'investir sur cette dimension. Ne bénéficiant pas d'une réputation très solide, cette bd, a surtout été rééditée pour les initiés ou les collectionneurs. Il n'y a qu'à voir le soin avec lequel l'album a été conçu, pour s'en convaincre.
Nic Oumouk
C'est une petite déception pour moi à vrai dire. Je me suis attaqué à Nic Oumouk en pensant trouver le même esprit déjanté que dans la légende de robin des bois mais finalement ce n'est pas du tout le même humour, et l'humour Nic Oumouk me plait beaucoup moins. Ca m'a fait sourire par moment, mais jamais je ne me suis surpris à rire pour de bon. Je crois que l'image de la banlieue est bien trop lisse pour qu'on puise parler de caricature, donc parlons plutôt de parodie. Cette parodie, donc, me semble bien trop gentillette, parfois assez facile et prévisible. Bref, je n'ai pas eu de réel plaisir à lire Nic Oumouk, contrairement à la majorité des derniers albums de Larcenet. Peut-être attendais-je trop de cet album ? Peut-être suis-je trop habitué à l'excellence de Larcenet, au point d'être déçu quand un album est "juste" bon ?
L'Assassin qui parle aux oiseaux
Quand on ouvre une bd de Servais, on est toujours assez sûr de ce qu’on va y trouver. Son statut particulier d’auteur de bande dessinée « régionale » à succès n'est plus à prouver. On retrouve donc dans cet album, sans grand étonnement, tout ce qui fait son style : un dessin d’inspiration photographique (ce que j’ai toujours trouvé trop marqué chez lui), une certaine justesse dans l’évocation des sentiments humains, une bonne dose d’angélisme aussi en ce qui concerne le personnage principal : l’innocent déclaré assassin qui parle aux oiseaux qui sont ses seuls amis... c’est une peu cliché... et trop beau pour être réaliste. Enfin, l’inspiration de l’auteur se veut surtout poétique, en témoignage la tournure fantastique que prend la présence des oiseaux à la fin de ce premier tome, à la manière des oiseaux d’Hitchcock, que cite justement Servais au travers de la bouche d’un des personnages. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Vivement la suite...
Pirates
Bon c'est vrai que ce n'est pas du tout original mais la sauce prend bien et elle est bougrement bonne !! J'adore les histoires de pirates et celle-ci en reprend tous les ingrédients et les mélange de façon savoureuse. Les personnages sont des clichés : le bel hidalgo, le capitaine idéaliste et rebelle, le médecin plein de ressources et lui aussi idéaliste, un équipage parfois difficile... Mais chacun est attachant au final et on se laisse embarquer sur les mers des Caraïbes sans rechigner. L'histoire nous montre d'abord comment ces hommes devinrent pirates puis les débuts de leur carrière. Le ton est simple, sans excès de psychologie à deux sous ni de fantasmes excessifs. L'histoire se veut réaliste. Le dessin est plutôt une réussite, le trait est fin et les couleurs sont belles, notamment les scènes en mer. On retrouve la belle ambiance du XVIIe et les décors sont réussis. Bref une série qui ne brille pas par son originalité mais sur laquelle soufflent les vents de l'aventure. Une petite hésitation entre 3 et 4/5 mais n'ayant pas lu le tome 3 je me réserve encore...
Insiders
Une BD qui n'est pas sans rappeler Alpha, IRS ou encore Largo Winch. En effet Insiders s'avère être un mélange de toutes ces séries. En prise directe avec l'actualité récente, l'auteur nous livre une histoire mêlant habilement géopolitique, espionnage, finances et organisations mafieuses. L'ensemble est traité avec brio mais non sans toutes les explications "prises de tête" et les sigles compliqués que cela implique...et là c'est dur dur de s'y retrouver. De plus le premier tome très dense qui met en place tous les éléments et présente une pléthore de personnages, n'aide pas à la compréhension initiale. Malgré cela on éprouve de l'intérêt à suivre les péripéties de notre jeune espionne, il y a moult rebondissements, et je ne me suis pas ennuyé à la lecture de cette série, malgré l'indigestion d'explications lol. Bon pour les dessins je suis moins fan et je dirais que c'est le point faible. Scènes parfois brouillonnes, trait qui part en freestyle, personnages qui se ressemblent (ce qui n'aide pas à la compréhension), couleurs passables... seuls les décors sont agréables à l'oeil, dans un style de déjà vu. Après tout ça je peux résumer que c'est une BD correcte, qui souffre de plusieurs défauts mais qui mérite d'être lue, d'autant plus si vous avez apprécié les séries citées au début de cet avis ;)
Apocalypse Mania
Note approximative : 2.5/5 Etrange série qui me fait bigrement penser à un concentré de science-fiction. On y retrouve des voyages dans le temps, des phénomènes extra-terrestres, des mutants, des surhommes, des complots gouvernementaux, un décor de fin du monde... Presque la totale ! Et le tout est un peu trop condensé pour moi. Le dessin n'est pas mauvais mais je dois dire que quelque chose dans les couleurs ne me plait pas. Couleurs un peu trop pétantes, pas assez harmonieuses entre elles, je ne sais pas mais je trouve que le résultat visuel n'est pas excellent. Quant au scénario, il joue à fond la carte du mystère, voire des mystères, voire d'une quantité astronomiques de mystères qui s'accumulent. Ca a de quoi séduire le fan de SF que je suis, mais là je trouve que ça fait un peu trop et que le tout n'est pas très bien mené. Déjà je trouve le héros très peu attachant, voire détestable : c'est le gars arrogant (mais qui se soigne) qui a une mémoire et une intelligence telle que c'en est parfois grotesque ("c'est évident, il suffisait de multiplier par Cosinus 87 !"). Mais c'est surtout la façon dont l'histoire est racontée qui m'a empêché d'accrocher à la série : c'est une accumulation de faits, de personnages et d'évènements mystérieux à droite à gauche sur la planète et dans le temps. C'est un peu comme si le scénariste s'était senti frustré de ne jamais voir une histoire de SF qui ose aller à fond dans la SF et avait voulu ne surtout pas se brider pour pouvoir mettre tout ce que son imagination pouvait amener. Et le résultat, c'est que ça fait trop pour moi et là où j'aurais dû être captivé par un mystère insondable et prenant, je me retrouve à être spectateur d'une accumulation qui m'empêche de trouver quoi que ce soit crédible et qui m'empêche de vraiment entrer dans l'histoire. Et le pire c'est qu'il se passe plein de choses à droite à gauche, expériences militaires, combats contre des monstres, évasion d'une prison futuriste, et autres, mais en fait la résolution du mystère initial de ces lumières extra-terrestres n'avance pas ou alors très doucement. Quand à ça s'ajoutent quelques invraisemblances scientifiques (le truc qui fait tâche dans une bonne histoire SF) comme les lumières venues du fin fond de l'espace qui restent bien place malgré la rotation de la Terre, un banc de poisson à plus de 5000 mètres de profondeur, un réseau d'une centaine de vieux IBM comme outil de calcul ultime en 2010, etc... ça m'empêche encore plus d'entrer dans le "trip". Ca se laisse lire mais le scénario n'est pas une référence de la BD SF, c'est le moins que je puisse en dire.
Alex
La première page donne le ton : un homme à tête de chien, affalé sur un banc public avec en toile de fond des cheminées d’usines. Au fil d’un récit d’une grande fluidité, on assiste à la prise de conscience d’un homme au bord de la crise de nerfs qui réalise la médiocrité de son rêve d’ado : travailler pour les studios Mickey Walt (hé hé). L’histoire, découpée en chapitres, décline ce constat à l’envi avec, en signes de ponctuation réguliers, les conversations avec un ami d’enfance, les tentatives de dessin et les virées au magasin de spiritueux. Dit comme cela ça n‘a pas l’air terrible, mais en fait c’est assez fin et bien vu. Les rencontres qu’il est amené à faire tout au long de l’album, sont autant de miroirs lui renvoyant le reflet de ses échecs personnels ou de l’imposture de son apparente réussite professionnelle. Tout est dit avec une grande économie de moyens au niveau des dialogues, grâce à un traitement des expressions du visage d’une grande subtilité. Curieusement, le fait qu’Alex soit représenté avec cette tête de brave toutou, n’est pas le moins du monde gênant, cela contribue même à le rendre attachant. L’espèce de fatalisme qui baigne l’album amène à prendre une certaine distance, mais, parce que je l’ai lu entre deux chapitres de l'éprouvant Jimmy Corrigan, je n’ai pas ressenti le même désespoir. Pour autant, et ce malgré le talent graphique et narratif évident de Kalesniko, dont je découvre le travail, cet album ne m’a pas vraiment enthousiasmée, il a juste représenté un agréable moment de lecture.