Les derniers avis (47450 avis)

Couverture de la série Du bout des doigts
Du bout des doigts

Rien d'extraordinaire dans cette histoire, qui frôle même la guimauve sur le happy end final, sans l'atteindre réellement. Mais c'est une lecture plaisante, agréable et fluide. D'abord grâce au dessin de Bonin. J'aime beaucoup son trait fin, presque stylisé. J'aime aussi beaucoup sa colorisation, qui convient parfaitement aux décors des années 1960. Il a d'ailleurs très bien su retranscrire cette époque. Je craignais que cette histoire de femme capable de rendre les gens heureux serait trop "facile " mais, comme pour le final déjà évoqué, Bonin à su déjouer ces écueils. Ça reste du romantique feel good, mais ça passe. Avec quelques réflexions intéressantes (même si pas approfondies) sur la création artistique. Une lecture sympathique.

21/04/2025 (modifier)
Par Simili
Note: 3/5
Couverture de la série Daytripper (au jour le jour)
Daytripper (au jour le jour)

Daytripper raconte les morts de Brás de Oliva Domingos, écrivain brésilien. Les morts car les auteurs ont imaginé leur héros mourir à plusieurs âge de la vie. L'idée est excellente car pour un livre qui traite de la mort, je trouve que cela donne une très belle ode à la vie. Finalement ils nous rappellent toute la fragilité de cette dernière, nous enjoignent à profiter d'elle car elle peut s'arrêter à n'importe quel moment. Les dialogues sont épurés et de nombreux sentiments passent par l'expression des yeux des protagonistes. Graphiquement le dessin n'est pas tout le temps remarquable mais il reste appréciable et globalement réussi. Les couleurs sont chaudes, très brésiliennes, ce qui tranche avec la froideur de la mort. Mon seul petit bémol pourrait venir du découpage des chapitres, les auteurs ayant décidé de ne pas les "ranger" dans l'ordre chronologique. J'ai trouvé que Daytripper changeait de ce que l'on pouvait voir d'habitude. Mais il n'a pas su complètement m'embarquer pour que je monte ma note. Cela reste un très bel ouvrage

21/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Prince des oiseaux de haut vol
Le Prince des oiseaux de haut vol

J'ai lu un bon nombre des livres d'Antoine de Saint-Exupéry mais je ne connais presque rien de sa vie intime. La série de Philippe Girard comble une partie de cette lacune. L'auteur nous propose une courte période de la biographie du couple Antoine et son épouse Consuelo pendant deux semaines au Canada. Le couple, très célèbre, était exilé temporairement à NY pour que l'aviateur plaide la cause de la France combattante et invite le Président américain à s'engager contre l'Allemagne. Invités à Montréal et Québec, Antoine y continue son plaidoyer pour soutenir la lutte à travers plusieurs conférences.- Ces quelques jours permettent à Girard de nous décrire un Saint-Ex avec ses forces et ses faiblesses, une vie de couple difficile et tendue, un homme public sûr de lui et de sa notoriété mais beaucoup moins glamour une fois les portes de la chambre d'hôtel refermée. Mais la surprise majeure est que ce sont les rencontres faites dans ce court voyage qui vont servir de support à la création du "Petit Prince". Le scénario suit pas à pas ce court voyage et semble s'étayer sur une bibliographie solide proposée en fin d'ouvrage. Le graphisme propose un dessin classique un peu vintage dans un style Jacobs assez figé. Par contre le découpage et la mise en page sont très modernes avec beaucoup de recherche et de variétés. Une lecture intéressante avec un bon équilibre entre l'histoire, la littérature et l'intime. Un bon 3

21/04/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série La Promesse (de Lattre)
La Promesse (de Lattre)

Ce n'est pas une bonne BD en tant que tel, surtout parce que le scénario est confus. En revanche c'est une histoire vraie, avec des personnages intrigants, intéressante parce qu'elle dépasse ce qu'on aurait pu imaginer. Ou en tout cas, si ça avait été une fiction, on aurait trouvé cette configuration too much. Et pourtant ... A la mort de son père, Marie découvre qu'il avait gardé pour elle et son frère des lettres et des photos anciennes. Sa mère lui dévoile à cette occasion que ceux qu'elle avait toujours pris pour ses grands parents biologiques étaient en fait les parents d'adoption de leur père. Ses parents biologiques étaient juifs émigrés de Lituanie et d'Ukraine, et pendant la seconde guerre mondiale, il sont morts dans les camps. Ces révélations déjà assez bouleversantes, vont se doubler d'autres encore plus incongrues, d'ordre familiales et sentimentales. Toutes ces découvertes sont émaillées de photos d'archives et de fac-similés de lettres entre les protagonistes. Même si nos familles n'ont pas eu le même sort, on retrouve les modes vestimentaires, les façons de poser, les clins d’œil du destin qui font que nos enfants trouvent un appartement à 100m de là où ont habité nos parents, bref toutes ces choses explorées par Jung... Ce médecin psychiatre suisse qui a cherché à décrypter les liens familiaux qui se transmettent dans notre inconscient. J'ai retrouvé dans ces générations nées au début du XXème siècle cette habitude voire cette injonction au secret, comme s'il allait résoudre le problème. La chape de plomb de la bienséance, a empêché plusieurs générations d'assumer les écarts par rapport à la norme, et a entretenu la honte pour toutes sortes d'actes qui aujourd'hui deviennent de l'ordre du possible. Je suis sûre que vous avez vous aussi dans votre arbre généalogique des branches silencieuses qui cachent des drames (liaisons hors mariage, viols, violences, vols, injustices, héritages illégitimes...) Et c'est le mal de cette époque qui est ressuscité dans cet album. Le dessin est étonnant, au premier abord il a un coté maladroit et figé, mais la recherche de ressemblance familiale dans les visages et quand même très réussie, je trouve ; et les couleurs chaudes choisies, sans être gaies, sont agréables à l’œil. Quelle que soit votre histoire familiale, je pense que vous retrouverez des parts de vous-même dans ces destins incroyables. Donc : à emprunter à la bibliothèque avant d'acheter ou d'offrir à des membres de votre famille pour discuter ensemble devant de vieilles photos.

20/04/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Arnaque des nouveaux pères
L'Arnaque des nouveaux pères

Je me suis senti particulièrement impliqué dans la thématique de cette enquête BD. En effet j'ai abandonné une prometteuse carrière de Chef de produits pour accompagner le développement de mes enfants et me plonger dans les taches ménagères pendant… très longtemps même pour un papa suédois. C'est dire si les questionnements, prises de conscience voire les atermoiements de Guillaume et Stéphane ne me sont pas inconnus. La thématique est d'importance par son universalité et sa permanence depuis des siècles. Au delà des choix personnels ( comme le mien) comment créer des conditions sociétales acceptables par tous pour tendre vers une égalité des responsabilités entre genres dans tous les domaines? Incontestablement l'enquête de Stéphane et Guillaume est fouillée, documentée et s'appuie sur de nombreuses interviews "d'experts". On sent la maitrise des deux journalistes pour la présentation de leurs arguments afin de promouvoir leur objectif. Malgré cela je ne suis pas convaincu que les auteurs puissent faire bouger les lignes avec cette série. En effet j'ai plusieurs réserves sur leurs propositions scénaristiques. Les deux journalistes centrent leur exposé en se mettant en scène de façon quasi exclusive. Ils donnent ainsi à leur situation un aspect universel loin d'être évident à mes yeux. Les auteurs sont des urbains, diplômés, professionnellement stables avec une possibilité de flexibilité . Ensuite le modèle proposé est ultra minoritaire dans le monde et leur enquête se focalise uniquement sur les situations française et suédoise. Dans un monde où la domination de l'universalisme occidental est de plus remis en question, j'aurais aimé avoir le point vue de personnes issues de sociétés plus diverses. Enfin j'ai parfois tiqué sur l'emploi du terme "tâches nobles". Le graphisme d'Antoine Grimée est secondaire par rapport au fond du sujet. Le dessin essaye pourtant d'introduire de l'humour et une certaine légèreté dans une thématique difficile qui touche à l'intime de chaque couple. Même si le constat des auteurs est assez négatif ( je n'aime pas le terme d'arnaque), je leur reconnais un gros travail pour rendre le sujet accessible sans tomber dans la stigmatisation ni le coercitif ( probablement contre productif). La série est intéressante pour prendre conscience de la difficulté de faire progresser ce sujet sociétal majeur. Elle soulève beaucoup de questions mais apporte peu de réponses.

20/04/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Paul
Paul

J'aime bien Hervé Bourhis, j'apprécie son travail depuis des années. Je trouve que ça a de la tenue, j'apprends des trucs, même quand il propose des trucs moyen. Qui plus est, j'ai l'impression que son trait s'affirme au fil du temps, pour peut-être trouver sa forme la plus accomplie sur cet album. Avec Paul, le dessin est plus souple, les visages d'avantage reconnaissables (alors qu'ils l'étaient déjà auparavant), et on retrouve le même plaisir consistant à parfaire sa culture musicale dans les moindres détails. En outre, dans le cas présent toujours, le sujet est central dans l'univers du rock puisqu'il s'attache à retranscrire la vie post-Beatles de Maca, or les Beatles c'est presque l'Alpha et l'Omega. C'est une nouvelle fois très agréable à lire d'autant plus que cette partie de la vie de notre homme m'était un peu inconnue. Ainsi, j'ignorais tout de ce passage à vide, de ces quelques années creuses où il frôla la ruine et l'oubli... En ce qui concerne sa discographie, je connaissais son album solo Ran, splendide, qui tourne régulièrement sur ma platine, mais sa période Wings m'avait laissée froid comme la pierre musicalement parlant après une seule et unique écoute de Band On The Run. Les Wings, je n'ai jamais trop compris, trop ampoulé et démonstratif, ce qui selon moi égarait les mélodies. Après la lecture de Paul, je me promets de réécouter attentivement la discographie de Sir McCartney et des Wings. Cette lecture, bien qu'un peu linéaire dans sa narration, et peut-être un peu moins drôle aussi, entretient l'intérêt du mélomane intact, et c'est déjà beaucoup. Un bon 3,5 !

19/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Princesse du Château sans Fin
La Princesse du Château sans Fin

Je suis amateur d'Ero-Guro, surtout autour de l'œuvre de Maruo, mais c'est avec cet album que je découvre Kago. Et c'est plutôt une chouette découverte. L'histoire pourrait aisément être résumée, et elle est assez linéaire, autour de revolutions de palais dans le Japon féodal de la fin du XVIeme siècle. Mais voilà, Kago traite cette intrigue en illustrant plusieurs possibilités. D'un côté le seigneur a éliminé son adversaire et gardé le pouvoir, de l'autre le coup d'Etat à réussi. Avec parfois d'autres sous intrigues. Chaque branche de l'intrigue entraîne le développement d'une branche du château, qui s'étend vers le ciel comme une plante grimpante où chaque étage est dévolu à une catégorie sociale. Le récit est porté par un graphisme minutieux, un trait fin, précis et agréable, que ce soit pour les décors ou pour les personnages (je regrette juste certains visages plus inégaux, voire avec des traits effacés). Et, surtout une esthétique baroque, un fantastique souvent gore, où, comme l'architecture du château, les corps développent des surgeons, des freaks possédant plusieurs membres doublés, plusieurs têtes (ce qui entraîne, en sus des deux versions de l'histoire évoquées plus haut, des dialogues doublés). A réserver à un lectorat adulte (il y a plusieurs scènes de sexe explicites, et de nombreuses scènes de torture particulièrement dures), mais j'ai trouvé l'album original et intéressant. Note réelle 3,5/5.

19/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Vies de Charlie
Les Vies de Charlie

Je n'ai jamais réussi à accrocher au récit de Kid Toussaint à tel point que j'ai failli mettre seulement 2. Toutefois je garde 3 car cela aurait été faire injure à l'excellent graphisme d'Aurélie Guarino et à une certaine recherche dans le scénario. En effet j'ai trouvé le récit graphique très original et créatif. Le trait est fin et élégant et la dynamique du dessin nous entraine dans une atmosphère tourbillonnante et virevoltante en complet décalage avec la thématique centrale de la série. Seulement voilà la lecture m'a ennuyé ! Trop lisse et trop superficielle avec un esprit de comédie musicale qui rend le visuel agréable mais la lecture passable. La plupart du temps je n'ai pas réagi à l'humour proposé par l'auteur. A la lecture des autres avis je me suis replongé dans ma lecture mais non, cela m'ennuie. Une série avec de la créativité graphique et de mise en scène mais qui ne match pas avec mon état d'esprit . Peut être une autre fois.

19/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Zorn & Dirna
Zorn & Dirna

Une série ambitieuse et originale, servie par un univers riche et un bon scénario, mais desservie par un ton hésitant entre jeunesse et maturité. L'idée de départ, un monde où la mort a disparu, est originale, puissante, et permet une vraie réflexion sur la condition humaine, le deuil, la liberté de mourir. L'univers est riche, le scénario globalement bien construit, et certains passages sont très touchants, notamment dans les relations familiales. De même, le dessin est de très bonne qualité, notamment concernant les décors qui sont non seulement beaux mais aussi originaux. Mais la série souffre d'un déséquilibre de ton. Le mélange entre légèreté “jeunesse” (dans le dessin comme dans certains dialogues ou gags) et violence macabre fonctionne par moments, mais dérange souvent. Déjà au niveau du dessin, ces personnages avec des grands yeux presque larmoyants, de grands sourires, des joues bien rondes : ça fait un peu trop à la fois manga et cartoon à mes yeux. Et de même, malgré le côté macabre du scénario, le tout est contrebalancé par un esprit jeune en permanence. En outre, plusieurs personnages, en particulier Dirna, peinent à évoluer ou deviennent irritants sur la durée. C'est cette oscillation entre le sérieux d'une histoire fantasy adulte et le côté enfantin ou du moins adolescent que l'auteur et le dessinateur veulent conserver qui ne me permet pas d'apprécier cette série autant que j'aimerais le faire. Malgré quelques longueurs au milieu, la série se conclut de manière satisfaisante, avec un dernier tome un peu trop intense mais cohérent. Au final, même si tout n'est pas réussi, Zorn & Dirna reste une série marquante et ambitieuse, qui a la mérité de former un tout cohérent malgré son étrange oscillation de ton.

15/03/2004 (MAJ le 19/04/2025) (modifier)
Couverture de la série Somna
Somna

Nous sommes en Angleterre au XVIIeme siècle (même si rien ne précise le lieu, et si les noms des personnages sont plutôt "nordiques "). Une atmosphère puritaine étouffante. L'arrière-plan est très classique, et l'intrigue très - trop - linéaire. Elle manque aussi de densité, et avec quelque chose de plus étoffé, avec des intrigues parallèles et des personnages secondaires plus développés, j'aurais volontiers arrondi au niveau supérieur. Mais ça reste quand même une histoire plaisante à lire. Qui montre bien la peur des femmes, l'instrumentation du diable et de l'idée de sorcellerie pour les dominer et accessoirement cadenasser une société en pleine effervescence. Ainsi l'héroïne, délaissée par son mari (inquisiteur obnubilé par sa chasse aux sorcières - avec des méthodes discutables !), est assaillie de rêves érotiques, qui vont la mener à sa perte. La narration est fluide. Mais c'est l'aspect graphique qui est le plus original et le plus réussi. Chacune des deux autrices se charge, avec son style propre, d'une partie du récit. Un style comics classique (et réussi) avec un trait gras pour tout ce qui est de la vie "ordinaire ", et un style hyper réaliste au rendu proche de la photo pour les parties rêvées (ou sensualité et érotisme s'invitent avec le "malin"). J'ai bien aimé ce double travail graphique. Note réelle 3,5/5.

19/04/2025 (modifier)