Comme thriller de Pirus et Mezzo, j'avais nettement préféré Deux tueurs. Ici, on retrouve le même dessin noir et blanc assez fort sans être extra, le même type de personnages, des criminels façon films noirs modernes, des gars qui n'ont pas peur de flinguer pour leur peau ou simplement pour le fric. Mais je n'ai pas retrouvé la même ambiance, et le récit m'a paru nettement plus confus.
En début de récit, on confond un peu les deux personnages appelés Mickey sans tellement voir l'intérêt de l'un par rapport à l'autre. En cela, on n'est pas aidé du tout par une narration hachée, usant de flash-backs embrouillant plus le lecteur que l'aidant à tout capter.
Le scénario, quant à lui, n'est pas mauvais, mais sa confusion empêche de vraiment s'y attacher, malgré des dialogues sympas.
Un thriller noir correct mais que j'aurais aimé voir raconté autrement.
Bohémond revêt pour la première fois son armure dans l'hebdo "Formule 1" n° 14 du 7 Avril 1976. Il termine sa carrière hebdomadaire dans "Triolo" (fusion de Formule 1 et de Djinn) n° 33 du 1er Mars 1983.
Bohémond ?... Il vit au temps des croisades. Preux chevalier d'alors, il va s'en aller combattre les Sarrasins. Mais il n'est pas un guerrier sanguinaire, attiré par l'appât du gain. Il est plutôt une sorte d'humaniste avant la lettre ; quelqu'un qui -faisant preuve de diplomatie- va plutôt composer avec les puissants d'alors, qu'ils soient religieux ou politiques. Bien entendu, Bohémond devra déjouer nombre d'intrigues et complots.
Bohémond ?... Les "premières armes" de André Juillard. Hésitant au départ, le trait de l'auteur va rapidement s'affermir, se révéler, devenir vite élégant. En sus de son graphisme, Juillard va aussi se révéler un tout bon coloriste ; ce qui n'est pas "donné" d'office pour un auteur dessinateur.
La série n'est pas fort connue. Défaut promotionnel de la part de l'éditeur ? Pourtant elle se révèle une excellente -et même passionnante- BD historique.
Il est à noter que : suite à la disparition rapide de Claude Verrien, le scénariste, la suite des aventures (livres 3 et 4) sera imaginée par Pierre Marin, assisté de Juillard.
Pour les collectionneurs : une ultime aventure -"Les Loups"- a été publiée dans un hebdo néerlandais -"Eppo"- , a connu sa version française dans "Triolo" en 1982 et 1983 mais n'a pas été eu le bonheur d'un album.
Les auteurs :
André JUILLARD, dessinateur-scénariste, est né à Paris le 9 Juin 1948. Outre cette série, on lui connaît surtout Masquerouge, Les 7 vies de l'épervier, Arno et quelques autres séries.
Claude VERRIEN, scénariste. Tôt disparu, je n'ai malheureusement pas grand chose sur lui. Il est venu, il est parti. Il a quand même laissé une trace de son passage, et c'est bien.
Note approximative : 2.5/5
Impasse et rouge est en quelque sorte une introduction à L'eau et la Terre du même auteur. En effet, Impasse et rouge raconte la fin de la guerre entre les Khmers Rouges et la République du Cambodge en 1975, prélude à l'aberration et à l'horreur du régime Khmer qui est décrit dans L'eau et la Terre.
Le dessin est souvent superbe, tant au niveau de l'esthétisme que des couleurs et de la texture. Seuls reproches, d'une part les personnages ne sont pas très reconnaissables d'une case à la suivante, d'autre part Sera ne maîtrise pas vraiment la perspective : ses dessins manquent nettement de profondeur. Mais dans tous les cas, à moins d'être allergiques à quelques dessins reproduisant des photos existantes, c'est vraiment la beauté des planches qui fait le point fort de cette BD.
Car au niveau du récit, je suis nettement moins convaincu. Je n'avais pas réussi à aimer L'eau et la Terre car je trouvais la narration nettement trop confuse, voire incompréhensible. Ici, dans Impasse et rouge, je trouve la narration un peu plus claire, plus linéaire, mais ce n'est pas encore ça. J'ai eu à plusieurs moments du mal à suivre l'action, et surtout je n'ai pas réussi à entrer correctement dans le récit : malgré son témoignage, il ne réussira donc pas à marquer mon esprit et mon intérêt.
Dommage...
Agar fait ses premiers pas en Italie, dans le "Corriere dei ragazzi" du 28 Mai 1972.
C'est dans le mensuel "Lucky Luke Magazine" qu'il fait son apparition en France, ce en 1974.
Cette série met en scène Agar, un adolescent qui se balade, qui erre plutôt, entre des planètes (un peu comme Ergün l'errant) et la belle princesse Zarra.
Haaaa... s'ils ne pouvaient que s'y promener... Mais non !!!... Ils vont devoir affronter l'abominable Toïmaker, un cruel fabricant de jouets et ses idées expansionnistes.
Ainsi débute le premier tome d'une balade où rêves d'enfants et matérialisme dur vont se mêler. Une histoire concoctée par deux larrons qui firent une partie des beaux jours de l'hebdo Pilote dans les années 70.
Agar n'aura pourtant droit qu'à trois albums. L'esprit inventif de Moliterni était-il trop en avance sur son temps ? Le dessin de Gigi ne correspondait-il pas aux "normes" attendues par le lectorat de l'époque ?..
C'est vrai que pour comprendre l'âme de cette série, il faudrait avoir lu les aventures de Little Nemo, créé en 1905 par Winsor McCay. Une série malheureusement oubliée -car si ancienne-, mais considérée par nombre de spécialistes comme LA plus grande BD de tous les temps ! (si, si ! Je vous en parlerai un jour...)
La présente trilogie est néanmoins souvent rééditée, preuve s'il en est que "quelque chose s'est passé" entre Agar et de nombreux lecteurs.
Ses auteurs :
Le scénariste, Claude MOLITERNI, est né à Paris le 21 Novembre 1932.
Robert GIGI, le dessinateur, est né à Besançon le 29 Juillet 1926.
Ayant été déçu par le dernier Les Innommables, j'étais sceptique vis-à-vis de cette nouvelle série mais les deux premiers tomes ne sont finalement pas si mal que ça. Humour politiquement incorrect jouant beaucoup sur les préjugés racistes, les pulsions sexuelles hors normes suivies de honte/dégoût british, métaphores sexuelles à gogo, dialogues salés et plein de répartie, pastiche de Blake et Mortimer, etc. Ca reste iconoclaste et d'un goût douteux, dans la droite ligne des Innommables de la belle époque.
Premier tome intéressant de cette nouvelle série qui inaugure une nouvelle collection de Futuropolis. Collection qui a l'avantage de n'être pas chère avec des ouvrages brochés de bonne facture (très bonne qualité de papier).
L'histoire est un brin loufoque et ses personnages ne demandent qu'à rêver et se tirer de leur galère. Dieu est ainsi réincarné en Elvis Presley (celui ventripotent de la fin du King) et vit dans une boîte de coca vide...
Bon début mais comme tout début c'est assez court. En tout cas c'est suffisamment alléchant pour donner envie de voir la suite. Qui plus est pour apprécier encore le délicieux dessin de F. Pontarolo.
Ouvrage intéressant de Tezuka, une de ses premières oeuvres il semble. On n'y trouve pas encore de géniales idées scénaristiques ou d'aussi géniales idées graphiques quoique j'ai en tête 2 ou 3 originalités sur ce dernier point.
Le ton du scénario teinté de fantastique peut faire penser à Barbara du même auteur. Ici une femme peut prendre l'apparence de n'importe qui et réalise au cours de cet album plusieurs "missions" en prenant la place de l'original. L'ensemble de ces histoires, parues en magazine à la base, constitue un tout à l'homogénéité discutable et une chronologie pas toujours évidente. D'ailleurs ces histoires assemblées dans cette intégrale n'ont pas eu un franc succès à l'époque de leur parution comme l'explique Tezuka dans sa postface. Lui-même assez peu fier de ces premiers ouvrages voulait entièrement redessiner l'album. Je n'ai pourtant pas ressenti de nette différence dans le dessin par rapport à ses autres albums.
J'ajouterai un mot sur le titre assez abscon qui s'explique lui aussi dans la postface. Tezuka voulait écrire I'L pour I'LL (I Will en anglais), or cet apostrophe s'est transformé en point par l'éditeur, ce qui au final donne un titre qui ne veut rien dire.
Bref pour les amateurs de l'auteur dont je suis, c'est à lire sans être un titre majeur, pour les autres jugez si l'histoire peut vous plaire. Les réfractaires n'aimeront pas plus qu'avant à mon avis.
Dans tous les cas la collection Sakka qui ne m'a pas vraiment plu jusqu'ici par son catalogue s'enrichit d'un auteur prestigieux ce qui n'est pas un mal.
Un chouette récit-reportage d'un auteur parti quelques mois superviser un projet d'animation sous-traité en Chine.
Quelques facettes bien conformes aux sentiments que j'ai pu moi-même connaître dans ce pays : toutes ces villes si grises et si mornes, la sensation d'incommunication et d'incompréhension parfois bien épuisante... Bref, le choc avec des gens qui, s'ils sont également des hommes et vivent sur la même planète que nous, sont tellement différents que l'on a parfois l'impression d'être confronté à des extra-terrestres. :-)
Bon, donc, un chouette bouquin dans l'ensemble, bien que je lui préfère le récit du voyage réalisé par le même auteur en Corée du Nord : Pyongyang
Bon, "Garfield" n'est pas vraiment une bd déplaisante, mais bon, comme le dit tout le monde, c'est très répétitif. Et avec un nombre de tomes pareil, il y a certains gags que l'on voit dans chaque album, voire plusieurs fois par album. Alors, lire un tome de temps en temps, pourquoi pas, mais plus...
Pour les illustrations, on a vraiment droit à du "dessin de strip" : le trait net, sans bavure, mais par contre, pas de décors, pas de détails. Résultat : c'est assez moche. Même pour les couvertures l'auteur n'y met pas du sien : elles ont le même rendu que les cases et ici, ce n'est pas un compliment.
Cette série est pour moi destinée à s'aérer l'esprit en rentrant du travail le soir par exemple. C'est du burlesque, pas très élevé, mais amusant quand même.
Jason est un dessinateur tout à fait atypique dans le milieu de la bande dessinée, considéré à la pointe de l’avant-garde. Hemingway est son deuxième album en couleur aux éditions Carabas.
Le décor de son récit est original : la première partie évoque les années 20 à Paris ; des écrivains (dont Hemingway) se retrouvent dans les lieux « branchés » de l’époque et parlent de la bande dessinée à laquelle ils vouent une véritable vénération. Tout est dessiné suivant le même rythme invariable de 9 cases par planche, ce qui donne une ambiance particulière à l’album.
La deuxième partie de l’ouvrage part dans une autre direction et propose la description d’un braquage par les protagonistes de la première partie, suivant une variation de point de vue. Un peu dans le style du film l’Ultime Razzia de Kubrick, chaque détail a son importance et peut être contredit ou confirmé par le point de vue du personnage suivant. Si l’exercice de style est intéressant, il est parfois difficile de distinguer les personnages, tant ils se ressemblent. Ceux-ci sont dessinés dans un style animalier.
En définitive, cet album est une œuvre originale à découvrir.
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Mickey Mickey
Comme thriller de Pirus et Mezzo, j'avais nettement préféré Deux tueurs. Ici, on retrouve le même dessin noir et blanc assez fort sans être extra, le même type de personnages, des criminels façon films noirs modernes, des gars qui n'ont pas peur de flinguer pour leur peau ou simplement pour le fric. Mais je n'ai pas retrouvé la même ambiance, et le récit m'a paru nettement plus confus. En début de récit, on confond un peu les deux personnages appelés Mickey sans tellement voir l'intérêt de l'un par rapport à l'autre. En cela, on n'est pas aidé du tout par une narration hachée, usant de flash-backs embrouillant plus le lecteur que l'aidant à tout capter. Le scénario, quant à lui, n'est pas mauvais, mais sa confusion empêche de vraiment s'y attacher, malgré des dialogues sympas. Un thriller noir correct mais que j'aurais aimé voir raconté autrement.
Bohémond de Saint-Gilles
Bohémond revêt pour la première fois son armure dans l'hebdo "Formule 1" n° 14 du 7 Avril 1976. Il termine sa carrière hebdomadaire dans "Triolo" (fusion de Formule 1 et de Djinn) n° 33 du 1er Mars 1983. Bohémond ?... Il vit au temps des croisades. Preux chevalier d'alors, il va s'en aller combattre les Sarrasins. Mais il n'est pas un guerrier sanguinaire, attiré par l'appât du gain. Il est plutôt une sorte d'humaniste avant la lettre ; quelqu'un qui -faisant preuve de diplomatie- va plutôt composer avec les puissants d'alors, qu'ils soient religieux ou politiques. Bien entendu, Bohémond devra déjouer nombre d'intrigues et complots. Bohémond ?... Les "premières armes" de André Juillard. Hésitant au départ, le trait de l'auteur va rapidement s'affermir, se révéler, devenir vite élégant. En sus de son graphisme, Juillard va aussi se révéler un tout bon coloriste ; ce qui n'est pas "donné" d'office pour un auteur dessinateur. La série n'est pas fort connue. Défaut promotionnel de la part de l'éditeur ? Pourtant elle se révèle une excellente -et même passionnante- BD historique. Il est à noter que : suite à la disparition rapide de Claude Verrien, le scénariste, la suite des aventures (livres 3 et 4) sera imaginée par Pierre Marin, assisté de Juillard. Pour les collectionneurs : une ultime aventure -"Les Loups"- a été publiée dans un hebdo néerlandais -"Eppo"- , a connu sa version française dans "Triolo" en 1982 et 1983 mais n'a pas été eu le bonheur d'un album. Les auteurs : André JUILLARD, dessinateur-scénariste, est né à Paris le 9 Juin 1948. Outre cette série, on lui connaît surtout Masquerouge, Les 7 vies de l'épervier, Arno et quelques autres séries. Claude VERRIEN, scénariste. Tôt disparu, je n'ai malheureusement pas grand chose sur lui. Il est venu, il est parti. Il a quand même laissé une trace de son passage, et c'est bien.
Impasse et Rouge
Note approximative : 2.5/5 Impasse et rouge est en quelque sorte une introduction à L'eau et la Terre du même auteur. En effet, Impasse et rouge raconte la fin de la guerre entre les Khmers Rouges et la République du Cambodge en 1975, prélude à l'aberration et à l'horreur du régime Khmer qui est décrit dans L'eau et la Terre. Le dessin est souvent superbe, tant au niveau de l'esthétisme que des couleurs et de la texture. Seuls reproches, d'une part les personnages ne sont pas très reconnaissables d'une case à la suivante, d'autre part Sera ne maîtrise pas vraiment la perspective : ses dessins manquent nettement de profondeur. Mais dans tous les cas, à moins d'être allergiques à quelques dessins reproduisant des photos existantes, c'est vraiment la beauté des planches qui fait le point fort de cette BD. Car au niveau du récit, je suis nettement moins convaincu. Je n'avais pas réussi à aimer L'eau et la Terre car je trouvais la narration nettement trop confuse, voire incompréhensible. Ici, dans Impasse et rouge, je trouve la narration un peu plus claire, plus linéaire, mais ce n'est pas encore ça. J'ai eu à plusieurs moments du mal à suivre l'action, et surtout je n'ai pas réussi à entrer correctement dans le récit : malgré son témoignage, il ne réussira donc pas à marquer mon esprit et mon intérêt. Dommage...
Agar
Agar fait ses premiers pas en Italie, dans le "Corriere dei ragazzi" du 28 Mai 1972. C'est dans le mensuel "Lucky Luke Magazine" qu'il fait son apparition en France, ce en 1974. Cette série met en scène Agar, un adolescent qui se balade, qui erre plutôt, entre des planètes (un peu comme Ergün l'errant) et la belle princesse Zarra. Haaaa... s'ils ne pouvaient que s'y promener... Mais non !!!... Ils vont devoir affronter l'abominable Toïmaker, un cruel fabricant de jouets et ses idées expansionnistes. Ainsi débute le premier tome d'une balade où rêves d'enfants et matérialisme dur vont se mêler. Une histoire concoctée par deux larrons qui firent une partie des beaux jours de l'hebdo Pilote dans les années 70. Agar n'aura pourtant droit qu'à trois albums. L'esprit inventif de Moliterni était-il trop en avance sur son temps ? Le dessin de Gigi ne correspondait-il pas aux "normes" attendues par le lectorat de l'époque ?.. C'est vrai que pour comprendre l'âme de cette série, il faudrait avoir lu les aventures de Little Nemo, créé en 1905 par Winsor McCay. Une série malheureusement oubliée -car si ancienne-, mais considérée par nombre de spécialistes comme LA plus grande BD de tous les temps ! (si, si ! Je vous en parlerai un jour...) La présente trilogie est néanmoins souvent rééditée, preuve s'il en est que "quelque chose s'est passé" entre Agar et de nombreux lecteurs. Ses auteurs : Le scénariste, Claude MOLITERNI, est né à Paris le 21 Novembre 1932. Robert GIGI, le dessinateur, est né à Besançon le 29 Juillet 1926.
Tigresse blanche
Ayant été déçu par le dernier Les Innommables, j'étais sceptique vis-à-vis de cette nouvelle série mais les deux premiers tomes ne sont finalement pas si mal que ça. Humour politiquement incorrect jouant beaucoup sur les préjugés racistes, les pulsions sexuelles hors normes suivies de honte/dégoût british, métaphores sexuelles à gogo, dialogues salés et plein de répartie, pastiche de Blake et Mortimer, etc. Ca reste iconoclaste et d'un goût douteux, dans la droite ligne des Innommables de la belle époque.
James Dieu
Premier tome intéressant de cette nouvelle série qui inaugure une nouvelle collection de Futuropolis. Collection qui a l'avantage de n'être pas chère avec des ouvrages brochés de bonne facture (très bonne qualité de papier). L'histoire est un brin loufoque et ses personnages ne demandent qu'à rêver et se tirer de leur galère. Dieu est ainsi réincarné en Elvis Presley (celui ventripotent de la fin du King) et vit dans une boîte de coca vide... Bon début mais comme tout début c'est assez court. En tout cas c'est suffisamment alléchant pour donner envie de voir la suite. Qui plus est pour apprécier encore le délicieux dessin de F. Pontarolo.
I.L
Ouvrage intéressant de Tezuka, une de ses premières oeuvres il semble. On n'y trouve pas encore de géniales idées scénaristiques ou d'aussi géniales idées graphiques quoique j'ai en tête 2 ou 3 originalités sur ce dernier point. Le ton du scénario teinté de fantastique peut faire penser à Barbara du même auteur. Ici une femme peut prendre l'apparence de n'importe qui et réalise au cours de cet album plusieurs "missions" en prenant la place de l'original. L'ensemble de ces histoires, parues en magazine à la base, constitue un tout à l'homogénéité discutable et une chronologie pas toujours évidente. D'ailleurs ces histoires assemblées dans cette intégrale n'ont pas eu un franc succès à l'époque de leur parution comme l'explique Tezuka dans sa postface. Lui-même assez peu fier de ces premiers ouvrages voulait entièrement redessiner l'album. Je n'ai pourtant pas ressenti de nette différence dans le dessin par rapport à ses autres albums. J'ajouterai un mot sur le titre assez abscon qui s'explique lui aussi dans la postface. Tezuka voulait écrire I'L pour I'LL (I Will en anglais), or cet apostrophe s'est transformé en point par l'éditeur, ce qui au final donne un titre qui ne veut rien dire. Bref pour les amateurs de l'auteur dont je suis, c'est à lire sans être un titre majeur, pour les autres jugez si l'histoire peut vous plaire. Les réfractaires n'aimeront pas plus qu'avant à mon avis. Dans tous les cas la collection Sakka qui ne m'a pas vraiment plu jusqu'ici par son catalogue s'enrichit d'un auteur prestigieux ce qui n'est pas un mal.
Shenzhen
Un chouette récit-reportage d'un auteur parti quelques mois superviser un projet d'animation sous-traité en Chine. Quelques facettes bien conformes aux sentiments que j'ai pu moi-même connaître dans ce pays : toutes ces villes si grises et si mornes, la sensation d'incommunication et d'incompréhension parfois bien épuisante... Bref, le choc avec des gens qui, s'ils sont également des hommes et vivent sur la même planète que nous, sont tellement différents que l'on a parfois l'impression d'être confronté à des extra-terrestres. :-) Bon, donc, un chouette bouquin dans l'ensemble, bien que je lui préfère le récit du voyage réalisé par le même auteur en Corée du Nord : Pyongyang
Garfield
Bon, "Garfield" n'est pas vraiment une bd déplaisante, mais bon, comme le dit tout le monde, c'est très répétitif. Et avec un nombre de tomes pareil, il y a certains gags que l'on voit dans chaque album, voire plusieurs fois par album. Alors, lire un tome de temps en temps, pourquoi pas, mais plus... Pour les illustrations, on a vraiment droit à du "dessin de strip" : le trait net, sans bavure, mais par contre, pas de décors, pas de détails. Résultat : c'est assez moche. Même pour les couvertures l'auteur n'y met pas du sien : elles ont le même rendu que les cases et ici, ce n'est pas un compliment. Cette série est pour moi destinée à s'aérer l'esprit en rentrant du travail le soir par exemple. C'est du burlesque, pas très élevé, mais amusant quand même.
Hemingway
Jason est un dessinateur tout à fait atypique dans le milieu de la bande dessinée, considéré à la pointe de l’avant-garde. Hemingway est son deuxième album en couleur aux éditions Carabas. Le décor de son récit est original : la première partie évoque les années 20 à Paris ; des écrivains (dont Hemingway) se retrouvent dans les lieux « branchés » de l’époque et parlent de la bande dessinée à laquelle ils vouent une véritable vénération. Tout est dessiné suivant le même rythme invariable de 9 cases par planche, ce qui donne une ambiance particulière à l’album. La deuxième partie de l’ouvrage part dans une autre direction et propose la description d’un braquage par les protagonistes de la première partie, suivant une variation de point de vue. Un peu dans le style du film l’Ultime Razzia de Kubrick, chaque détail a son importance et peut être contredit ou confirmé par le point de vue du personnage suivant. Si l’exercice de style est intéressant, il est parfois difficile de distinguer les personnages, tant ils se ressemblent. Ceux-ci sont dessinés dans un style animalier. En définitive, cet album est une œuvre originale à découvrir.