Impasse et Rouge

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

Un témoignage émouvant de la guerre au Cambodge, à travers les yeux d'un jeune soldat du nom de Snoul !


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Guerre civile cambodgienne et Khmers rouges Indochine Mirages

Mai 1970 : aux environs de la ville de Takeo. Le roi Sianouk vient d’être renversé par les militaires. Snoul n’est encore qu’un jeune villageois, il suit l’enseignement des moines à la pagode mais déjà une haine incontrôlée le pousse à martyriser le jeune Ky parce qu’il est vietnamien. Lundi 14 avril 1975, année du lièvre. Depuis la vieille, jour du nouvel an Khmer, les lignes de fronts se sont effondrées, les Khmers rouges, les communistes ne sont plus loin, Phnom-Pehn ne se trouve plus qu’à une quinzaine de kilomètres. Juché sur la tourelle de mitrailleuse d’un char M-113, Snoul peut les voir s’agiter. Ils ne tarderont plus à présent. Snoul les attend, lui un soldat sans grade appartenant à une compagnie sans nom. Snoul et sa compagnie ou plutôt ce qu’il en reste ont décidé de rester sur place. Ils ne se font aucune illusion sur leur destinée. Livrés à eux-mêmes les soldats s’acharnent sur les déserteurs et les profiteurs. Snoul va être tué au combat. Les colonnes de réfugiés vont envahir les routes, un autre martyre commence. Comme toutes le guerres, des morts et un pays dévasté conclue cette fabuleuse histoire, émouvante et pleine de sens.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1995
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Impasse et Rouge © Delcourt 1995
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

29/01/2003 | Cedricval
Modifier


Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Ma note est le moins et le minimum que je puisse donner. Le sujet est passionnant, le traitement de l'accession au pouvoir des Khmers rouges au Cambodge n'a que peu été mis en images et pour ce premier point le travail est à saluer. Dans une longue introduction nécessaire Séra nous explique les tenants et aboutissements des évènements qui se situent juste avant la prise du pouvoir et le génocide dont nous avons entendu parler. A mon sens cette BD est en partie ratée: Séra, lui même Franco-Cambodgien a vécu les évènements de l'intérieur et son père y a trouvé la mort. Un ami qu'il a revu des années plus tard à été dramatiquement touché dans sa chair. Tout cela pour dire que je ressens cette BD comme une catharsis pour l'auteur mais à laquelle il manque le recul nécessaire qui aurait fait de cette œuvre un véritable témoignage, un réquisitoire sur la barbarie des Khmers. Ma critique peu paraitre un peu dure mais c'est du moins de cette manière dont je ressens les choses tout en comprenant qu'il est facile de médire dans son bureau devant son clavier et surtout n'ayant jamais vécu ce types de situations. En intellectualisant les choses, je comprends ce qu'a voulu nous transmettre l'auteur, mais je n'ai jamais été en empathie avec son personnage de Snoul, en cause la forme du récit donc, mais également son dessin qui ressemble furieusement à du retouchage de photographies d'époque. Même si certaines d'entre elles son t assez bonnes le "montage" est très perturbant et n'aide pas à la compréhension de l'action. Dommage, c'est le traitement de l'ensemble qui ma fait mettre un petit "pas mal".

03/10/2015 (modifier)
Par fab11
Note: 3/5

Voilà un one shot très particulier! J'avoue ne pas trop savoir quoi penser de celui-ci. Certes le dessin est assez bon, même si je le trouve souvent confus et difficile à cerner, mais c'est plutôt l'histoire qui m'a dérouté . Je suis sûr qu'il y avait matière à faire quelque-chose de nettement mieux. Pourtant cet album démarrait plutôt bien avec une introduction de l'auteur très intéressante et surtout poignante, puis dès qu'il rentre dans le vif du sujet il ne réussit pas à me convaincre car tout est assez difficile à comprendre et parfois le dessin ne nous aide pas. Sera nous présente à sa façon les dernières heures de soldats cambodgiens avant la prise de Phnom Penh par les Khmers Rouges et je ne peux que le féliciter car c'est une période historique très peu visitée en bande dessinée. Ces évènements sont pourtant les prémices d'un génocide atroce qui reste encore très présent dans les mémoires des Cambodgiens et qui continue de les hanter. Malgré les bonnes intentions de l'auteur j'ai eu du mal à m'immerger dans ce récit, mais il faut quand même que je vous rassure en vous disant que je n'ai jamais eu l'intention d'arrêter ma lecture et que je ne regrette pas mon emprunt à la médiathèque. Je ne reviendrai pas sur le dessin car j'en ai parlé au début de mon avis , par contre j'ai beaucoup apprécié le petit dossier présent à la fin de ce one shot car il nous éclaire sur ces événements aux conséquences dramatiques. Je conseille quand même la lecture de cet ouvrage particulier qui ravira les fans de l'auteur. Par contre à mon avis l'achat est dispensable, essayez de l'emprunter à la médiathèque.

07/01/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album qui parle d’une des grandes horreurs du XXème siècle – qui n’en a pas été avare !, et qui aborde l’histoire d’une région martyrisée par l’Histoire (les idéologies de la guerre froide, les Français et les Américains y prenant leur part). L’auteur a « vécu » ces événements, et cela se sent, se voit. Le dessin est très beau je trouve, avec toutes les nuances de Noir et Gris pour contrebalancer le peu de Blanc qui s’y trouve. Un dessin beau, mais pas forcément toujours très lisible, ceci étant accentué parfois par un découpage à mon avis imparfait. Mais visuellement, c’est quand même réussi. L’histoire ne raconte que certains événements de 1975, les quelques jours qui ont précédé l’arrivée des Khmers rouges au pouvoir. La tension monte, l’air est comme privé d’oxygène, on ressent la catastrophe, qui elle n’est évoquée qu’à la fin, de manière lapidaire. L’auteur a semble-t-il traité la suite – le génocide, dans d’autres albums. Si cela se lit vite, l’histoire n’est pas marquante, et si la lecture est agréable, elle n’appelle pas forcément de relecture. Mais le dessin, et le sujet méritent quand même un détour. Le dossier qui clôt ce petit album (j’ai lu la version parue chez Rackham) est intéressant – et aurait peut-être pu être placé en tête de l’album.

19/12/2013 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Je pensais avoir lu toutes les BD de Sera quand je suis tombé sur celle ci à la bibliothèque. Chronologiquement, elle est sortie avant les autres productions éditées par Delcourt. On y retrouve un dessin ultra réaliste très fort et superbe techniquement. Sera n'épargne pas les lecteurs. Les images n'utilisent pas de non-dits mais vont droit au but. L'horreur de ce conflit se retrouve à tous les niveaux, les personnages complètement perdus ne font qu'apporter encore plus de haine dans une situation qui les dépassent. J'ai l'impression que l'on pourra parler longtemps des exactions des Khmers Rouges sans jamais en saisir toute l'horreur et les conséquences. J'aime ce genre de récit sans compromis, ce qui du coup ne conviendra pas aux lecteurs trop sensibles.

01/06/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Note approximative : 2.5/5 Impasse et rouge est en quelque sorte une introduction à L'eau et la Terre du même auteur. En effet, Impasse et rouge raconte la fin de la guerre entre les Khmers Rouges et la République du Cambodge en 1975, prélude à l'aberration et à l'horreur du régime Khmer qui est décrit dans L'eau et la Terre. Le dessin est souvent superbe, tant au niveau de l'esthétisme que des couleurs et de la texture. Seuls reproches, d'une part les personnages ne sont pas très reconnaissables d'une case à la suivante, d'autre part Sera ne maîtrise pas vraiment la perspective : ses dessins manquent nettement de profondeur. Mais dans tous les cas, à moins d'être allergiques à quelques dessins reproduisant des photos existantes, c'est vraiment la beauté des planches qui fait le point fort de cette BD. Car au niveau du récit, je suis nettement moins convaincu. Je n'avais pas réussi à aimer L'eau et la Terre car je trouvais la narration nettement trop confuse, voire incompréhensible. Ici, dans Impasse et rouge, je trouve la narration un peu plus claire, plus linéaire, mais ce n'est pas encore ça. J'ai eu à plusieurs moments du mal à suivre l'action, et surtout je n'ai pas réussi à entrer correctement dans le récit : malgré son témoignage, il ne réussira donc pas à marquer mon esprit et mon intérêt. Dommage...

31/08/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

A la lecture du posteur de la BD, j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose... Toujours est-il que pour moi, Impasse et Rouge ne dépasse pas le niveau d'une bonne BD, sans plus. Certes, il existe peu de témoignages de l'intérieur sur la guerre d'Indochine mis en images pour devenir des BD. Certes, Sera s'est beaucoup investi dans son album, qui lui a pris 2 ans de réalisation, au bas mot, puisqu'il dit y avoir pensé pour la première fois en 1987. Mais malheureusement, son histoire reste confuse, difficile à suivre (comme les événements décrits ?), et on décroche assez vite. Son dessin est besogneux, pas toujours régulier, ce qui ne facilite pas la tâche. Pas mal d'images figées, sans doute inspirées de clichés d'époque, arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. La partie documentaire en fin d'ouvrage aidera sans doute à mieux saisir les événements ; du coup, les images paraissent peut-être un peu inutiles...

10/07/2005 (modifier)
Par Cedricval
Note: 4/5

Séra qui est franco-cambodgien, nous offre ici un récit intimiste. Une sorte de huis-clos à travers une compagnie sans nom, à travers le regard d’un homme qui voit son pays s’enflammer à cause d’une guerre inutile. Cette guerre, Séra l’a vécue c’est donc un ultime témoignage qu’il nous livre. C’est aussi une manière pour l’auteur de comprendre les évènements, car tant de questions restent sans réponses. Des interrogations que le lecteur lui-même devra tenter d’analyser. Le personnage de Snoul, que Séra met en vedette, reflète à lui seul l’atrocité de la monté communiste, un personnage qui n’est pourtant pas dénué de haine, d’insouciance et qui se livre à corps perdu dans une situation qui le dépasse. C’est aussi grâce à Snoul que Séra peut explorer un peu plus ses hantises et nous livrer son propre témoignage. Inutile de préciser que c’est bouleversant. Le dessin de Séra en est évidemment pour beaucoup. C’est sombre et en même temps très beau. Le dessin vous rappellera incontestablement « Les Procéssionnaires » à la différence que le découpage est meilleur dans « Impasse et Rouge » et que le dessinateur a réussi à bien différencier les personnages. Bref, voilà une bande dessinée qui est un véritable témoignage, un récit intense et d’une grande dextérité.

29/01/2003 (modifier)