"Quitter Saïgon" met en images le témoignage de trois réfugiés ayant quitté le Vietnam communiste pour faire leur vie en France.
Les dessins sont très beaux, alternant couleurs chatoyantes quand le récit se passe en France, et tons gris quand il se déroule au Vietnam.
La qualité du récit est malheureusement fonction de la qualité des trois témoignages qui sont très inégaux.
Le premier est une discussion de cuisine relativement quelconque, mais comme il s'agit du père du dessinateur, passons.
Le second est celui qui m'a le plus intéressé - il traite de la transition entre l'administration Américaine et communiste, ainsi que de la vie dans les camps de rééducation.
Le dernier commence avec l'occupation Japonaise et s'épanche longuement sur le voyage en bateau entre le Vietnam et la France - il reste trop anecdotique pour être vraiment intéressant.
Si on compare cet album avec d'autres du même genre (mais plus réussis), comme La guerre d'Alan par exemple, on comprend qu'un bon témoignage n'est pas quelque chose qu'on enregistre en quelques heures lors d'un seul rendez-vous mais plutôt quelque chose qui nécessite un travail de fond et de longue haleine - ce qui fait défaut dans le cas présent.
Bref, un essai inabouti mais prometteur pour peu que l'auteur se donne plus de temps pour cerner le passé de ses prochains personnages.
John Sorrow est avant tout un polar doté d'un décor SF.
Ce décor, assez bien rendu et sympathique, permet de placer les enquêteurs et le criminel dans une situation d'éloignement du monde véritablement civilisé, la Terre étant à un mois de navette de distance à la manière d'un film comme Outland où tout se jouait sur l'éloignement et l'isolement relatif de la colonie spatiale. Nous sommes ici sur une planète minière où la police passe plus de temps à contenir les émeutes des mineurs en grève qu'à pourchasser un serial-killer perfectionniste.
Passé ce décor, l'intrigue, à base de meurtres en série et de médecins-légistes, est plutôt sympathique. Elle pêche par quelques facilités rageantes : pourquoi l'héroïne tient-elle tant à ne donner que des bribes d'informations de ce qu'elle sait, pourquoi faut-il attendre le 4e meurtre pour que les enquêteurs téléchargent pour de bon le dossier du tueur que le serial-killer imite soigneusement, et autres petits détails qui donnent l'impression que l'intrigue est diluée et qu'une meilleure communication ferait vraiment mieux avancer les choses.
Malgré cela, les dialogues sont plutôt bons, le récit assez prenant, bref je suis bien rentré dans l'histoire.
Le dessin est assez moyen par contre. Les visages vus de près sont corrects, mais les personnages plus éloignés, notamment la légiste, sont assez moches, tandis que les décors sont soit trop épurés soit trop tracés à la règle. Quant aux couleurs, elles sont correctes mais sans plus.
Bref, c'est un moment de lecture pas désagréable, mais je doute que ce soit une BD que je relise.
Une série, signée Cauvin et qui est plutôt réussie. Si elle n'affiche pas de grandes prétentions, elle est par contre plutôt amusante. Lampil est montré, dans tous ses travers familiaux et professionnels. Une bd intéressante qui prouve que Cauvin avait une certaine dérision et une certaine distanciation vis-à-vis de son oeuvre.
Et bien je suis du même avis que Cormerais, ça n'apporte rien à l'histoire globale, mais là où je suis moins d'accord c'est que même si les blagues ne sont pas toutes de bon goût, il y en a beaucoup qui font sourire et même certaines sont poilantes. Donc même si c'est pas la BD de l'année on se marre bien !
Rapaces est pour moi une BD commerciale. De la violence, un peu de sexe, on rajoute quelques scènes de poseurs pour nos héros, ainsi que deux trois répliques bien senties et hop c’est gagné !
Et effectivement c’est gagné. Si l’on fait abstraction de certaines scènes (trop) racoleuses, on s’attache finalement assez vite à cette héroïne qui va essayer de survivre dans un monde un peu trop grand pour elle. La mise en page est dynamique, le dessin est plus que convenable, bref c’est agréable à suivre. On regrettera néanmoins quelques différences de visages entre certaines cases, notamment pour Camilla. Cela reste tout à fait acceptable.
Une BD sympathique, un achat assez dispensable
Chantal Montellier fait vivre de nouvelles aventures à son personnage Chris Winckler apparue déjà dans Les damnés de Nanterre. Cette fois-ci la journaliste s'attache à la catastrophe de Tchernobyl, premier cas de raté "technologique" du XXème siècle.
On sent la volonté du documentaire "pour le souvenir" qui parait chez Actes Sud à l'occasion du triste 20ième anniversaire de l'explosion de la centrale survenue en avril 1986. Montellier décrit ce drame dans le style journalistique qui lui est propre comme elle l'a fait sur un autre fait divers qu'était l'affaire Rey-Maupin paru chez l'éditeur Denoël.
La bd est à la fois hommage pour tous les "liquidateurs" qui ont donné leur santé voire leur vie très souvent, et par milliers, pour éviter une catastrophe encore plus étendue si l'incendie de la centrale avait perduré. Tous ces hommes y sont allés sachant très bien qu'ils allaient vers une mort programmée, et on peut s'indigner de la non reconnaissance envers ce sacrifice.
L'auteur revient également sur la minimisation des impacts sur la santé qui a été faite par les autorités de l'époque. Des faits connus aujourd'hui mais qu'il est bon de rappeler, comme le fameux nuage radioactif qui s'arrête bien gentiment à la frontière française.
Par la bouche de sa journaliste, Montellier relate les conditions de l'explosion, les impacts que l'on connaît de la radioactivité, et l'état actuel. Il reste en effet toujours des tonnes de matières radioactives enfermées au coeur du sarcophage de béton.
J'aimerais lui mettre une meilleure note mais j'ai mis une éternité à finir cette bd. A chaque fois que je lisais 3 pages je m'endormais mais l'ensemble me paraît au final assez lisible, didactique et objectif...
Gunman se déroule dans un monde post-apocalyptique plein de robots humanoïdes et d'animaux mutants. L'album est constitué d'un chassé-croisé entre différents personnages : un chasseur de prime vénal et taciturne, un canard savant-fou, un bébé tueur, un grand prêtre robotisé... que du beau monde!
Le dessin de Elghorri est superbe, imaginez le chaînon manquant entre Otomo et Moebius : équilibre des cases et des planches, sens parfait du découpage. Du très grand art!
Privilégiant la surprise et les retournements de situation avec un certain sens de l'absurde et du dérisoire, Delmas livre un scénario qui se suit avec intérêt, malgré son caractère quelque peu fourre-tout. Le hic, c'est que j'ai beau retourner l'album dans tous les sens, je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'un one-shot ou non... Si c'est le cas, je ne conseille clairement pas l'achat car cela se termine en queue de poisson, sinon, vivement la suite...
Réponse au posteur ci-dessus : oui, mon avis change clairement selon que cet album soit un one-shot ou pas car la fin du tome n'est pas satisfaisante. Il est très facile de commencer un récit attirant, mais les bons scénaristes sont ceux qui savent FINIR leurs histoires. Ici, il n'y a pas de fin, ni ouverte, ni fermée. Je précise que je ne suis pas un inconditionnel des fins claires et classiques... J'ai même un faible pour les fins originales qui ne ressemblent pas à vraiment à des fins. Mais ici, il n'y a pas de fin du tout... et la moindre des choses de la part de l'éditeur serait de préciser au lecteur s'il y aura une suite ou non... Ce qui n'est pas le cas...
Je ne connaissais pas Fred dans l'art du gag en une image mais je dois dire qu'il y réussit très bien.
Son dessin est sympathique, offrant même quelques très belles double planches aux couleurs profondes.
Ses gags mélangent absurde, poésie, magie et un peu de cynisme. Ils abordent des thèmes aussi variés que le cirque, la mer, les marteaux-piqueurs ou encore la guillotine. Pas mal de ces gags m'ont franchement fait rire, d'autres juste sourire, et étrangement il y en 2 ou 3 que je n'ai pas compris. Mais dans l'ensemble, c'est un album de gags réussi qui n'a pour seul défaut que la brièveté de sa lecture comparée à son prix.
Mais les grands amateurs de Fred n'ont pas à hésiter à l'acheter pour autant.
Note approximative : 2.5/5
Cet album est une BD porno de gare, une série B de cul assez médiocre mais qui amène néanmoins parfois le sourire.
Jacobsen a un dessin qui me rappelle toujours celui de Solé. Cela lui permet de faire passer une dose d'humour dans ses scènes purement graveleuses et outrancières. Un dessin sympathique qui colle bien au sujet.
L'histoire, quant à elle, est du porno pur et dur : c'est bien simple, il n'y a pas une case où l'héroïne soit vêtue, et il est rare d'en trouver une où elle n'a pas un truc dans le... heu... Enfin bref, c'est de l'explicite de chez explicite. Mais la quête d'un gros membre par l'héroïne, Grenouille, amène au final une transposition de la fable de La Fontaine "La grenouille qui voulait se la faire aussi grosse qu'un taureau". Et vous vous souvenez de la fin de la fable ? Eh bien, c'est un peu moins gore ici, mais pas loin, ce qui n'est pas très émoustillant sur la toute fin de l'album.
Pour le reste, c'est du porno hard traité avec un peu d'humour ce qui n'est pas trop déplaisant mais plaira seulement à un public très averti.
C’est un Yann en pleine forme que l’on retrouve sur cette série. Tigresse Blanche est une préquel des Innommables du même auteur. On y retrouve la belle Alix, dans son apprentissage d’agent communiste chinois. Yann et Conrad signent des albums de bonne facture. Ma note tend d’ailleurs plus vers 3,5.
Comme toujours, les références sont nombreuses. On rencontre un Francis Flake, puceau, victime d’un complexe d’Œdipe étouffant qui le rend jaloux des amants de sa mère. Il s'agit, bien évidemment, d'une caricature de Francis Blake. Certains personnages des Innommables sont aussi présents, comme les Jardine. De ce fait, je pense qu'il faut bien connaître l'univers de Yann et Conrad pour apprécier à sa juste valeur cette série.
Le tome 3 vient de sortir, mais Conrad est cette fois-ci seul aux commandes.
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Mémoires de Viet kieu (Quitter Saïgon)
"Quitter Saïgon" met en images le témoignage de trois réfugiés ayant quitté le Vietnam communiste pour faire leur vie en France. Les dessins sont très beaux, alternant couleurs chatoyantes quand le récit se passe en France, et tons gris quand il se déroule au Vietnam. La qualité du récit est malheureusement fonction de la qualité des trois témoignages qui sont très inégaux. Le premier est une discussion de cuisine relativement quelconque, mais comme il s'agit du père du dessinateur, passons. Le second est celui qui m'a le plus intéressé - il traite de la transition entre l'administration Américaine et communiste, ainsi que de la vie dans les camps de rééducation. Le dernier commence avec l'occupation Japonaise et s'épanche longuement sur le voyage en bateau entre le Vietnam et la France - il reste trop anecdotique pour être vraiment intéressant. Si on compare cet album avec d'autres du même genre (mais plus réussis), comme La guerre d'Alan par exemple, on comprend qu'un bon témoignage n'est pas quelque chose qu'on enregistre en quelques heures lors d'un seul rendez-vous mais plutôt quelque chose qui nécessite un travail de fond et de longue haleine - ce qui fait défaut dans le cas présent. Bref, un essai inabouti mais prometteur pour peu que l'auteur se donne plus de temps pour cerner le passé de ses prochains personnages.
John Sorrow (Starblood)
John Sorrow est avant tout un polar doté d'un décor SF. Ce décor, assez bien rendu et sympathique, permet de placer les enquêteurs et le criminel dans une situation d'éloignement du monde véritablement civilisé, la Terre étant à un mois de navette de distance à la manière d'un film comme Outland où tout se jouait sur l'éloignement et l'isolement relatif de la colonie spatiale. Nous sommes ici sur une planète minière où la police passe plus de temps à contenir les émeutes des mineurs en grève qu'à pourchasser un serial-killer perfectionniste. Passé ce décor, l'intrigue, à base de meurtres en série et de médecins-légistes, est plutôt sympathique. Elle pêche par quelques facilités rageantes : pourquoi l'héroïne tient-elle tant à ne donner que des bribes d'informations de ce qu'elle sait, pourquoi faut-il attendre le 4e meurtre pour que les enquêteurs téléchargent pour de bon le dossier du tueur que le serial-killer imite soigneusement, et autres petits détails qui donnent l'impression que l'intrigue est diluée et qu'une meilleure communication ferait vraiment mieux avancer les choses. Malgré cela, les dialogues sont plutôt bons, le récit assez prenant, bref je suis bien rentré dans l'histoire. Le dessin est assez moyen par contre. Les visages vus de près sont corrects, mais les personnages plus éloignés, notamment la légiste, sont assez moches, tandis que les décors sont soit trop épurés soit trop tracés à la règle. Quant aux couleurs, elles sont correctes mais sans plus. Bref, c'est un moment de lecture pas désagréable, mais je doute que ce soit une BD que je relise.
Pauvre Lampil
Une série, signée Cauvin et qui est plutôt réussie. Si elle n'affiche pas de grandes prétentions, elle est par contre plutôt amusante. Lampil est montré, dans tous ses travers familiaux et professionnels. Une bd intéressante qui prouve que Cauvin avait une certaine dérision et une certaine distanciation vis-à-vis de son oeuvre.
Krän Univers
Et bien je suis du même avis que Cormerais, ça n'apporte rien à l'histoire globale, mais là où je suis moins d'accord c'est que même si les blagues ne sont pas toutes de bon goût, il y en a beaucoup qui font sourire et même certaines sont poilantes. Donc même si c'est pas la BD de l'année on se marre bien !
Rapaces
Rapaces est pour moi une BD commerciale. De la violence, un peu de sexe, on rajoute quelques scènes de poseurs pour nos héros, ainsi que deux trois répliques bien senties et hop c’est gagné ! Et effectivement c’est gagné. Si l’on fait abstraction de certaines scènes (trop) racoleuses, on s’attache finalement assez vite à cette héroïne qui va essayer de survivre dans un monde un peu trop grand pour elle. La mise en page est dynamique, le dessin est plus que convenable, bref c’est agréable à suivre. On regrettera néanmoins quelques différences de visages entre certaines cases, notamment pour Camilla. Cela reste tout à fait acceptable. Une BD sympathique, un achat assez dispensable
Tchernobyl mon amour
Chantal Montellier fait vivre de nouvelles aventures à son personnage Chris Winckler apparue déjà dans Les damnés de Nanterre. Cette fois-ci la journaliste s'attache à la catastrophe de Tchernobyl, premier cas de raté "technologique" du XXème siècle. On sent la volonté du documentaire "pour le souvenir" qui parait chez Actes Sud à l'occasion du triste 20ième anniversaire de l'explosion de la centrale survenue en avril 1986. Montellier décrit ce drame dans le style journalistique qui lui est propre comme elle l'a fait sur un autre fait divers qu'était l'affaire Rey-Maupin paru chez l'éditeur Denoël. La bd est à la fois hommage pour tous les "liquidateurs" qui ont donné leur santé voire leur vie très souvent, et par milliers, pour éviter une catastrophe encore plus étendue si l'incendie de la centrale avait perduré. Tous ces hommes y sont allés sachant très bien qu'ils allaient vers une mort programmée, et on peut s'indigner de la non reconnaissance envers ce sacrifice. L'auteur revient également sur la minimisation des impacts sur la santé qui a été faite par les autorités de l'époque. Des faits connus aujourd'hui mais qu'il est bon de rappeler, comme le fameux nuage radioactif qui s'arrête bien gentiment à la frontière française. Par la bouche de sa journaliste, Montellier relate les conditions de l'explosion, les impacts que l'on connaît de la radioactivité, et l'état actuel. Il reste en effet toujours des tonnes de matières radioactives enfermées au coeur du sarcophage de béton. J'aimerais lui mettre une meilleure note mais j'ai mis une éternité à finir cette bd. A chaque fois que je lisais 3 pages je m'endormais mais l'ensemble me paraît au final assez lisible, didactique et objectif...
Gunman
Gunman se déroule dans un monde post-apocalyptique plein de robots humanoïdes et d'animaux mutants. L'album est constitué d'un chassé-croisé entre différents personnages : un chasseur de prime vénal et taciturne, un canard savant-fou, un bébé tueur, un grand prêtre robotisé... que du beau monde! Le dessin de Elghorri est superbe, imaginez le chaînon manquant entre Otomo et Moebius : équilibre des cases et des planches, sens parfait du découpage. Du très grand art! Privilégiant la surprise et les retournements de situation avec un certain sens de l'absurde et du dérisoire, Delmas livre un scénario qui se suit avec intérêt, malgré son caractère quelque peu fourre-tout. Le hic, c'est que j'ai beau retourner l'album dans tous les sens, je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'un one-shot ou non... Si c'est le cas, je ne conseille clairement pas l'achat car cela se termine en queue de poisson, sinon, vivement la suite... Réponse au posteur ci-dessus : oui, mon avis change clairement selon que cet album soit un one-shot ou pas car la fin du tome n'est pas satisfaisante. Il est très facile de commencer un récit attirant, mais les bons scénaristes sont ceux qui savent FINIR leurs histoires. Ici, il n'y a pas de fin, ni ouverte, ni fermée. Je précise que je ne suis pas un inconditionnel des fins claires et classiques... J'ai même un faible pour les fins originales qui ne ressemblent pas à vraiment à des fins. Mais ici, il n'y a pas de fin du tout... et la moindre des choses de la part de l'éditeur serait de préciser au lecteur s'il y aura une suite ou non... Ce qui n'est pas le cas...
Le Noir, la Couleur et Lavis
Je ne connaissais pas Fred dans l'art du gag en une image mais je dois dire qu'il y réussit très bien. Son dessin est sympathique, offrant même quelques très belles double planches aux couleurs profondes. Ses gags mélangent absurde, poésie, magie et un peu de cynisme. Ils abordent des thèmes aussi variés que le cirque, la mer, les marteaux-piqueurs ou encore la guillotine. Pas mal de ces gags m'ont franchement fait rire, d'autres juste sourire, et étrangement il y en 2 ou 3 que je n'ai pas compris. Mais dans l'ensemble, c'est un album de gags réussi qui n'a pour seul défaut que la brièveté de sa lecture comparée à son prix. Mais les grands amateurs de Fred n'ont pas à hésiter à l'acheter pour autant.
La Grenouille
Note approximative : 2.5/5 Cet album est une BD porno de gare, une série B de cul assez médiocre mais qui amène néanmoins parfois le sourire. Jacobsen a un dessin qui me rappelle toujours celui de Solé. Cela lui permet de faire passer une dose d'humour dans ses scènes purement graveleuses et outrancières. Un dessin sympathique qui colle bien au sujet. L'histoire, quant à elle, est du porno pur et dur : c'est bien simple, il n'y a pas une case où l'héroïne soit vêtue, et il est rare d'en trouver une où elle n'a pas un truc dans le... heu... Enfin bref, c'est de l'explicite de chez explicite. Mais la quête d'un gros membre par l'héroïne, Grenouille, amène au final une transposition de la fable de La Fontaine "La grenouille qui voulait se la faire aussi grosse qu'un taureau". Et vous vous souvenez de la fin de la fable ? Eh bien, c'est un peu moins gore ici, mais pas loin, ce qui n'est pas très émoustillant sur la toute fin de l'album. Pour le reste, c'est du porno hard traité avec un peu d'humour ce qui n'est pas trop déplaisant mais plaira seulement à un public très averti.
Tigresse blanche
C’est un Yann en pleine forme que l’on retrouve sur cette série. Tigresse Blanche est une préquel des Innommables du même auteur. On y retrouve la belle Alix, dans son apprentissage d’agent communiste chinois. Yann et Conrad signent des albums de bonne facture. Ma note tend d’ailleurs plus vers 3,5. Comme toujours, les références sont nombreuses. On rencontre un Francis Flake, puceau, victime d’un complexe d’Œdipe étouffant qui le rend jaloux des amants de sa mère. Il s'agit, bien évidemment, d'une caricature de Francis Blake. Certains personnages des Innommables sont aussi présents, comme les Jardine. De ce fait, je pense qu'il faut bien connaître l'univers de Yann et Conrad pour apprécier à sa juste valeur cette série. Le tome 3 vient de sortir, mais Conrad est cette fois-ci seul aux commandes.