Tout à fait d’accord avec les deux critiques précédentes. Ce Kaamelott en bd n’est pas à mettre dans le même panier que certains bd-produits-dérivés genre la bd de Koh-Lanta ou de Bigard. Parce qu’on est nettement un cran au-dessus et que cela ne sent pas l’arnaque. On a affaire à une vraie bande dessinée, scénarisée de manière honorable et dessinée de manière remarquable : quel talent ce Dupré, il a su reproduire les gueules des acteurs et les assimiler de manière harmonieuse dans son dessin. Ce n’est donc pas une simple transposition de ce qui a fait le succès de la série tv mais une aventure complète de 46 planches, avec un vrai début et une vraie fin. Evidemment, je pense que pour l’apprécier il faut néanmoins un minimum connaître la série et ses personnages. Aucun ne nous est vraiment présenté, chacun a d'emblée sa personnalité et on est directement au coeur de l'action.
Le seul vrai reproche que j’aurais à formuler tient à l’écriture des dialogues, le scénariste a un peu eu du mal à écrire de vrais dialogues de bd, ils sont trop fournis, trop paraphrasés, trop écrits pour être dits… Du coup, on a presque l’impression d’entendre les expressions type des personnages de la série, mais on ressent un manque : l’absence du jeu de l’acteur. Il y a là quand même pas mal de répliques qui auraient fonctionné avec le jeu de l’acteur mais qui tombent ici un peu à plat. Une analyse approfondie de la manière dont fonctionne le comique de dialogue chez un maître comme Goscinny, ou même plus simplement chez le Cauvin des meilleurs Tuniques Bleues pourrait l'éclairer, cela doit fonctionner de pair avec le découpage, il y a un rythme a maîtriser. Il faut être direct, précis et percutant, il y a des fioritures et paraphrases qui enrichissent le jeu d'un acteur mais plombent une case de bd.
Ce qui m’a intéressé au départ dans cette série et ce qui m’a poussé à la suivre, c’est surtout l’époque dans laquelle se situe l’histoire. Je trouve que ce qui touche à l’histoire de l’empire médiéval Japonais et de l’empire Mongol est fascinant.
Bien que très romancée, cette histoire est assez bien documentée mais cela ne suffit pas pour en faire une très grande série à mes yeux, série que je trouve beaucoup trop longue d’ailleurs.
En effet, au bout de quelques tomes, la psychologie des personnages principaux prend beaucoup trop le pas sur le contexte historique, et ce qui s’intitulait ‘le vent des dieux’ aurait pu devenir ‘les aventures de Tchen-Qin le ronin’ et je le regrette.
Sinon c’est tout de même à lire car distrayant, mais vu l’avancement et la tournure que prend la série, je ne vous en conseille pas l’achat.
"Gen d'Hiroshima", ou la bande dessinée paradoxale...
Paradoxale, oui, vous avez bien lu, parce que pour moi cette série fait le grand écart entre le fond et la forme.
Parlons d'abord de ce qui fâche, la forme. Le dessin de "Gen..." est fait dans un style relativement enfantin, ça ressemblerait même à du Tezuka pour le côté un peu "rudimentaire" par moments. C'est un peu normal, ce manga ayant plus de 30 ans, et à cette époque Tezuka était la seule référence graphique, ou presque, au Japon. J'ai vraiment du mal avec ce dessin, non pas forcément en raison du paradoxe dont je vais parler par la suite, mais vraiment du fait du dessin lui-même. Je ne l'aime pas, c'est tout.
Autre élément qui grippe dans la forme, le parti-pris de l'auteur de faire une BD humoristique malgré tout. Oui oui, je maintiens, humoristique. Comment expliquer autrement le fait que Gen ait l'air complètement idiot la moitié du temps, qu'il chante à la moindre occasion, qu'il soit perpétuellement en train de frapper quelqu'un, y compris sa mère gravement malade ?
D'accord, Gen a en son sein une envie viscérale de vivre, de dire "fuck" à cette putain de bombe qui a ruiné son enfance et la vie de sa famille, mais quand même, cette joie de vivre par trop débordante m'a semblé hors de propos.
L'autre versant du paradoxe, c'est bien le fond. Car sur le fond "Gen d'Hiroshima" est une histoire noire, très noire, qui nous parle de cette foutue bombe que l'aviation américaine a lâché sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945, mettant ainsi un terme définitif à la Guerre du Pacifique. Tout le long de la série, ce n'est qu'une litanie énumérant les abominations provoquées par la bombe : radiations, vols, viols, prostitution, meurtres crapuleux, marché noir, yakuzas, corruption, violence, j'en passe et des meilleures. La plupart des éléments de la série sont ignobles, les autres juste épouvantables. Là se trouve l'atout majeur de la série (le seul ?) : un tableau assez complet des conséquences de cette bombe A. Il ne faut pas l'oublier, le crime le plus ignoble a été commis en 1945 au Japon. Luttons pour ne plus revoir ça.
"Gen d'Hiroshima" est donc une série qui laisse un goût étrange dans la bouche. Un goût de gâchis avec un dessin et des scènes parfois complètement déplacés dans une telle histoire. Mais aussi un goût de cendre, qui persiste et ne pourra pas partir tant qu'on vivra.
2,5 / 5
Voilà une série qui me tentait depuis pas mal de temps et finalement mon avis est assez mitigé. J’ai bien aimé le style de Félix Meynet. Les personnages féminins sont très réussis avec leurs formes plus que généreuses… malheureusement elles ont toutes le même visage, et pas seulement les 2 sœurs.
Le premier tome part bien. On est plongé dans un milieu original, le monde du diamant. Il y a pas mal d’action, le mystère autour de la disparition de Mira prend bien et l'histoire est assez rythmée.
Mais j’ai trouvé que par la suite la série perd de son intérêt au fil des tomes. Les personnages perdent en crédibilité. Surtout la petite fille de 8 ans pyromane à ses heures perdues, qui fume des clopes, est particulièrement insupportable.
Le 2e cycle n’est pas extraordinaire et ne vient pas rehaussé la valeur de la série. C’est dommage car ça partait bien. Au final ça se lit sans ennui, mais je pense aussi que ça s’oublie assez rapidement.
Voilà une BD bien sympa. Graphiquement d’abord, il est impossible de passer à coté de la couverture de cet album. Le visage de l’héroïne et cette couleur jaune attire forcément le regard. A l’intérieur, les planches aussi sont plutôt pas mal, voire carrément bien (je pense aux plans larges de l’attaque du train).
Le scénario est assez prenant même si il ne révolutionnera pas le genre. On retrouve l’essentiel des ingrédients d’un bon western. Petite originalité, notre cow-boy est une jolie jeune fille. Je n’ai pas compris l’intérêt des première planches qui nous révèle inutilement la suite. Dans l’ensemble, ça manque un peu de surprise à mon goût, on voit un peu trop facilement arriver les choses. C’est principalement pour cette raison que je ne mets pas 4/5 mais j’ai quand même bien apprécié ce western.
Denis-Pierre Filippi n’est pas un premier venu. Ce scénariste, qui se passionne pour l’étrange, aime saupoudrer ses récits d’un soupçon de fantastique. Cet album ne déroge pas à cette règle où il est question de sirènes, ces beautés fatales qui causent la perte de ceux qui succombent à leurs chants.
En 24 pages à peine, D-P. Filippi réussit à entraîner le lecteur dans un récit intriguant au cœur de contrées d’Afrique encore vierges. Le récit, bien charpenté, bénéficie d’une narration prenante à défaut d'être surprenante. Pour illustrer ces beautés fatales, Camille Roman use ses crayons dans un style réaliste qui manque encore d’aisance mais au potentiel bien présent. On peut toutefois regretter que l’encrage ne soit pas plus marqué. En l’état, on dirait un album mal imprimé. Dommage . . . Mais qu’à cela ne tienne, l’histoire mérite d’être lue !
Cette BD a de grandes qualités mais j'attends encore la suite avant d'augmenter ma note.
En effet, n'ayant aucune connaissance de l'oeuvre originale de Gaston Leroux, j'ai trouvé la narration du premier tiers de ce premier album trop embrouillée pour rentrer facilement dans le récit. Les sauts temporels et géographiques m'ont plutôt perdu. Il m'a fallu attendre la moitié du tome pour m'assurer que le narrateur de l'histoire était bien le numéro 3126 et le Chéri-Bibi dont on parlait partout ailleurs. Et encore maintenant, après relecture, les toutes premières pages me semblent un peu confuses pour les comprendre complètement en première approche.
Mais voilà tout pour les défauts...
Car pour le reste, c'est du tout bon.
Le dessin est très sympathique, dans un style dynamique qui me semble inspiré de certains films d'animation modernes. Les couleurs sont excellentes malgré leur origine informatique indubitable. Cette origine ne m'apparaît trop visible que pour une ou deux planches seulement (une image du bateau Le Bayard dans une mer verte illuminée de manière trop artificielle et les planches de combat dans les flammes du cocktail molotov). Mais de nouveau, malgré ces petits détails, je trouve les planches très jolies.
Quant au scénario, il est bon et assez prenant. Le personnage de Chéri-Bibi se forge doucement et au bout de la fin du premier tome, on s'y attache fortement, ainsi qu'à son entourage.
Une bonne intrigue, un scénario qui donne envie de connaître la suite, et le tout joliment mis en image : voilà une série dont il me tarde de lire la suite pour confirmer ma bonne impression.
Excellentes histoires d'aventure pure de Pratt, qui préfigure Corto Maltese de quelques années (d'ailleurs le marin dont le nom m'échappe est une sorte d'ancêtre de ses personnages fétiches)
Bien sur le style est encore sous influences américaines, mais il est déjà très fluide et offre beaucoup de charme, contribuant à donner un charme un peu désuet mais très efficace à l'histoire.
A lire après avoir lu l'oeuvre "importante" de Pratt...
Une série assez intéressante pour son aspect documentaire. L'histoire évoquée, celle des colons en Amérique du Nord au moment de la guerre de Sept Ans, a été peu utilisée en BD. Mais, comme souvent chez Glénat, je trouve que cette série de la collection Vécu est un peu trop longue. Je conseille d'ailleurs de lire uniquement les 6 premiers volumes qui forment une histoire bien cohérente.
La suite est intéressante, mais tourne parfois en rond. Les dessins sont corrects, mais sont exécutés sans réel génie. Par contre, les personnages sont assez attachants, humains sans caractère trop héroïque. Charles avait été influencé par la série "Colorado Saga" qui passait à la fin des années 70, début 80 sur les écrans français. On retrouvait l'histoire de ces pionniers français ou anglais, liés aux Indiens en Amérique du Nord au XVIIIème siècle. Au final, une série qui gagne à être découverte pour son côté très précis sur l'histoire de la région et de la période. Cependant, il n'y a rien de "révolutionnaire" chez elle.
Oups !... J'ai retrouvé Zozo coincé parmi quelques vieux Zorro !
Pfouh !... souvenirs souvenirs... de mes premiers albums que je dois avoir reçus il y a... plus que très longtemps...
Une série pour ainsi dire inconnue. Et pourtant !... Zozo a eu un grand succès dans les années... trente...
Ses premiers avatars dessinés paraissent -dès 1934- dans un hebdo édité dans la province de Liège (en Belgique) : "Francette et Riquet".
La même année, ses exploits sont édités en albums, tant en France qu'en Belgique. C'est vraiment de la "sacrée vieille BD" qui ne demande rien à personne ; si ce n'est le fait d'avoir existé.
Les albums (j'en possède 3) sont de forme quasi carrée, comportent peu de pages d'un papier épais non épuré, sont agrafés.
Les histoires ?... Des bandes sous lesquelles se trouve un texte explicatif de l'action (tout comme dans Bécassine) ; ce que j'appelle de la BD narrative.
Le dessin ?... Heu... graphisme très lisible, plus que simple, au trait surligné.
La mise en page ?... Plus que standardisée. Les cases sont alignées "au cordeau". Peu de couleurs : du noir et des dégradés (et encore) de rouge et de bleu.
Les albums :
Figurez-vous qu'il y en a eu 7, édités de 1934 à 1940, aux éditions René Touret (Châtellerault). De vieux albums que j'aime bien, qui sentent bon cet épais papier "d'avant".
Zozo ?... Des histoires simples, assez entraînantes pour l'époque, dotées d'un graphisme assez désuet, et réalisées par un auteur dont je ne sais absolument rien.
Une série charmante, à lire tranquillement à ses (petits) enfants... (ça y est, je deviens gâteaux.. agreuh agreuh...)
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Kaamelott
Tout à fait d’accord avec les deux critiques précédentes. Ce Kaamelott en bd n’est pas à mettre dans le même panier que certains bd-produits-dérivés genre la bd de Koh-Lanta ou de Bigard. Parce qu’on est nettement un cran au-dessus et que cela ne sent pas l’arnaque. On a affaire à une vraie bande dessinée, scénarisée de manière honorable et dessinée de manière remarquable : quel talent ce Dupré, il a su reproduire les gueules des acteurs et les assimiler de manière harmonieuse dans son dessin. Ce n’est donc pas une simple transposition de ce qui a fait le succès de la série tv mais une aventure complète de 46 planches, avec un vrai début et une vraie fin. Evidemment, je pense que pour l’apprécier il faut néanmoins un minimum connaître la série et ses personnages. Aucun ne nous est vraiment présenté, chacun a d'emblée sa personnalité et on est directement au coeur de l'action. Le seul vrai reproche que j’aurais à formuler tient à l’écriture des dialogues, le scénariste a un peu eu du mal à écrire de vrais dialogues de bd, ils sont trop fournis, trop paraphrasés, trop écrits pour être dits… Du coup, on a presque l’impression d’entendre les expressions type des personnages de la série, mais on ressent un manque : l’absence du jeu de l’acteur. Il y a là quand même pas mal de répliques qui auraient fonctionné avec le jeu de l’acteur mais qui tombent ici un peu à plat. Une analyse approfondie de la manière dont fonctionne le comique de dialogue chez un maître comme Goscinny, ou même plus simplement chez le Cauvin des meilleurs Tuniques Bleues pourrait l'éclairer, cela doit fonctionner de pair avec le découpage, il y a un rythme a maîtriser. Il faut être direct, précis et percutant, il y a des fioritures et paraphrases qui enrichissent le jeu d'un acteur mais plombent une case de bd.
Le Vent des Dieux
Ce qui m’a intéressé au départ dans cette série et ce qui m’a poussé à la suivre, c’est surtout l’époque dans laquelle se situe l’histoire. Je trouve que ce qui touche à l’histoire de l’empire médiéval Japonais et de l’empire Mongol est fascinant. Bien que très romancée, cette histoire est assez bien documentée mais cela ne suffit pas pour en faire une très grande série à mes yeux, série que je trouve beaucoup trop longue d’ailleurs. En effet, au bout de quelques tomes, la psychologie des personnages principaux prend beaucoup trop le pas sur le contexte historique, et ce qui s’intitulait ‘le vent des dieux’ aurait pu devenir ‘les aventures de Tchen-Qin le ronin’ et je le regrette. Sinon c’est tout de même à lire car distrayant, mais vu l’avancement et la tournure que prend la série, je ne vous en conseille pas l’achat.
Gen aux pieds nus (Gen d'Hiroshima)
"Gen d'Hiroshima", ou la bande dessinée paradoxale... Paradoxale, oui, vous avez bien lu, parce que pour moi cette série fait le grand écart entre le fond et la forme. Parlons d'abord de ce qui fâche, la forme. Le dessin de "Gen..." est fait dans un style relativement enfantin, ça ressemblerait même à du Tezuka pour le côté un peu "rudimentaire" par moments. C'est un peu normal, ce manga ayant plus de 30 ans, et à cette époque Tezuka était la seule référence graphique, ou presque, au Japon. J'ai vraiment du mal avec ce dessin, non pas forcément en raison du paradoxe dont je vais parler par la suite, mais vraiment du fait du dessin lui-même. Je ne l'aime pas, c'est tout. Autre élément qui grippe dans la forme, le parti-pris de l'auteur de faire une BD humoristique malgré tout. Oui oui, je maintiens, humoristique. Comment expliquer autrement le fait que Gen ait l'air complètement idiot la moitié du temps, qu'il chante à la moindre occasion, qu'il soit perpétuellement en train de frapper quelqu'un, y compris sa mère gravement malade ? D'accord, Gen a en son sein une envie viscérale de vivre, de dire "fuck" à cette putain de bombe qui a ruiné son enfance et la vie de sa famille, mais quand même, cette joie de vivre par trop débordante m'a semblé hors de propos. L'autre versant du paradoxe, c'est bien le fond. Car sur le fond "Gen d'Hiroshima" est une histoire noire, très noire, qui nous parle de cette foutue bombe que l'aviation américaine a lâché sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945, mettant ainsi un terme définitif à la Guerre du Pacifique. Tout le long de la série, ce n'est qu'une litanie énumérant les abominations provoquées par la bombe : radiations, vols, viols, prostitution, meurtres crapuleux, marché noir, yakuzas, corruption, violence, j'en passe et des meilleures. La plupart des éléments de la série sont ignobles, les autres juste épouvantables. Là se trouve l'atout majeur de la série (le seul ?) : un tableau assez complet des conséquences de cette bombe A. Il ne faut pas l'oublier, le crime le plus ignoble a été commis en 1945 au Japon. Luttons pour ne plus revoir ça. "Gen d'Hiroshima" est donc une série qui laisse un goût étrange dans la bouche. Un goût de gâchis avec un dessin et des scènes parfois complètement déplacés dans une telle histoire. Mais aussi un goût de cendre, qui persiste et ne pourra pas partir tant qu'on vivra.
Les Eternels
2,5 / 5 Voilà une série qui me tentait depuis pas mal de temps et finalement mon avis est assez mitigé. J’ai bien aimé le style de Félix Meynet. Les personnages féminins sont très réussis avec leurs formes plus que généreuses… malheureusement elles ont toutes le même visage, et pas seulement les 2 sœurs. Le premier tome part bien. On est plongé dans un milieu original, le monde du diamant. Il y a pas mal d’action, le mystère autour de la disparition de Mira prend bien et l'histoire est assez rythmée. Mais j’ai trouvé que par la suite la série perd de son intérêt au fil des tomes. Les personnages perdent en crédibilité. Surtout la petite fille de 8 ans pyromane à ses heures perdues, qui fume des clopes, est particulièrement insupportable. Le 2e cycle n’est pas extraordinaire et ne vient pas rehaussé la valeur de la série. C’est dommage car ça partait bien. Au final ça se lit sans ennui, mais je pense aussi que ça s’oublie assez rapidement.
Angela
Voilà une BD bien sympa. Graphiquement d’abord, il est impossible de passer à coté de la couverture de cet album. Le visage de l’héroïne et cette couleur jaune attire forcément le regard. A l’intérieur, les planches aussi sont plutôt pas mal, voire carrément bien (je pense aux plans larges de l’attaque du train). Le scénario est assez prenant même si il ne révolutionnera pas le genre. On retrouve l’essentiel des ingrédients d’un bon western. Petite originalité, notre cow-boy est une jolie jeune fille. Je n’ai pas compris l’intérêt des première planches qui nous révèle inutilement la suite. Dans l’ensemble, ça manque un peu de surprise à mon goût, on voit un peu trop facilement arriver les choses. C’est principalement pour cette raison que je ne mets pas 4/5 mais j’ai quand même bien apprécié ce western.
Sirènes d'Afrique
Denis-Pierre Filippi n’est pas un premier venu. Ce scénariste, qui se passionne pour l’étrange, aime saupoudrer ses récits d’un soupçon de fantastique. Cet album ne déroge pas à cette règle où il est question de sirènes, ces beautés fatales qui causent la perte de ceux qui succombent à leurs chants. En 24 pages à peine, D-P. Filippi réussit à entraîner le lecteur dans un récit intriguant au cœur de contrées d’Afrique encore vierges. Le récit, bien charpenté, bénéficie d’une narration prenante à défaut d'être surprenante. Pour illustrer ces beautés fatales, Camille Roman use ses crayons dans un style réaliste qui manque encore d’aisance mais au potentiel bien présent. On peut toutefois regretter que l’encrage ne soit pas plus marqué. En l’état, on dirait un album mal imprimé. Dommage . . . Mais qu’à cela ne tienne, l’histoire mérite d’être lue !
Chéri-Bibi
Cette BD a de grandes qualités mais j'attends encore la suite avant d'augmenter ma note. En effet, n'ayant aucune connaissance de l'oeuvre originale de Gaston Leroux, j'ai trouvé la narration du premier tiers de ce premier album trop embrouillée pour rentrer facilement dans le récit. Les sauts temporels et géographiques m'ont plutôt perdu. Il m'a fallu attendre la moitié du tome pour m'assurer que le narrateur de l'histoire était bien le numéro 3126 et le Chéri-Bibi dont on parlait partout ailleurs. Et encore maintenant, après relecture, les toutes premières pages me semblent un peu confuses pour les comprendre complètement en première approche. Mais voilà tout pour les défauts... Car pour le reste, c'est du tout bon. Le dessin est très sympathique, dans un style dynamique qui me semble inspiré de certains films d'animation modernes. Les couleurs sont excellentes malgré leur origine informatique indubitable. Cette origine ne m'apparaît trop visible que pour une ou deux planches seulement (une image du bateau Le Bayard dans une mer verte illuminée de manière trop artificielle et les planches de combat dans les flammes du cocktail molotov). Mais de nouveau, malgré ces petits détails, je trouve les planches très jolies. Quant au scénario, il est bon et assez prenant. Le personnage de Chéri-Bibi se forge doucement et au bout de la fin du premier tome, on s'y attache fortement, ainsi qu'à son entourage. Une bonne intrigue, un scénario qui donne envie de connaître la suite, et le tout joliment mis en image : voilà une série dont il me tarde de lire la suite pour confirmer ma bonne impression.
Ann de la jungle
Excellentes histoires d'aventure pure de Pratt, qui préfigure Corto Maltese de quelques années (d'ailleurs le marin dont le nom m'échappe est une sorte d'ancêtre de ses personnages fétiches) Bien sur le style est encore sous influences américaines, mais il est déjà très fluide et offre beaucoup de charme, contribuant à donner un charme un peu désuet mais très efficace à l'histoire. A lire après avoir lu l'oeuvre "importante" de Pratt...
Les Pionniers du Nouveau Monde
Une série assez intéressante pour son aspect documentaire. L'histoire évoquée, celle des colons en Amérique du Nord au moment de la guerre de Sept Ans, a été peu utilisée en BD. Mais, comme souvent chez Glénat, je trouve que cette série de la collection Vécu est un peu trop longue. Je conseille d'ailleurs de lire uniquement les 6 premiers volumes qui forment une histoire bien cohérente. La suite est intéressante, mais tourne parfois en rond. Les dessins sont corrects, mais sont exécutés sans réel génie. Par contre, les personnages sont assez attachants, humains sans caractère trop héroïque. Charles avait été influencé par la série "Colorado Saga" qui passait à la fin des années 70, début 80 sur les écrans français. On retrouvait l'histoire de ces pionniers français ou anglais, liés aux Indiens en Amérique du Nord au XVIIIème siècle. Au final, une série qui gagne à être découverte pour son côté très précis sur l'histoire de la région et de la période. Cependant, il n'y a rien de "révolutionnaire" chez elle.
Zozo
Oups !... J'ai retrouvé Zozo coincé parmi quelques vieux Zorro ! Pfouh !... souvenirs souvenirs... de mes premiers albums que je dois avoir reçus il y a... plus que très longtemps... Une série pour ainsi dire inconnue. Et pourtant !... Zozo a eu un grand succès dans les années... trente... Ses premiers avatars dessinés paraissent -dès 1934- dans un hebdo édité dans la province de Liège (en Belgique) : "Francette et Riquet". La même année, ses exploits sont édités en albums, tant en France qu'en Belgique. C'est vraiment de la "sacrée vieille BD" qui ne demande rien à personne ; si ce n'est le fait d'avoir existé. Les albums (j'en possède 3) sont de forme quasi carrée, comportent peu de pages d'un papier épais non épuré, sont agrafés. Les histoires ?... Des bandes sous lesquelles se trouve un texte explicatif de l'action (tout comme dans Bécassine) ; ce que j'appelle de la BD narrative. Le dessin ?... Heu... graphisme très lisible, plus que simple, au trait surligné. La mise en page ?... Plus que standardisée. Les cases sont alignées "au cordeau". Peu de couleurs : du noir et des dégradés (et encore) de rouge et de bleu. Les albums : Figurez-vous qu'il y en a eu 7, édités de 1934 à 1940, aux éditions René Touret (Châtellerault). De vieux albums que j'aime bien, qui sentent bon cet épais papier "d'avant". Zozo ?... Des histoires simples, assez entraînantes pour l'époque, dotées d'un graphisme assez désuet, et réalisées par un auteur dont je ne sais absolument rien. Une série charmante, à lire tranquillement à ses (petits) enfants... (ça y est, je deviens gâteaux.. agreuh agreuh...)