Ann de la jungle

Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 10 avis)

1959 : Ann de la jungle est le premier album entièrement réalisé par Hugo Pratt.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Afrique Noire Auteurs italiens Le Colonialisme Pratt

Camp britannique de Gombi. Alors que les militaires s’ennuient, le tam-tam annonce une terrible nouvelle : le spectre de Wambo, chef sorcier des Wagaïas, va réapparaître. Le commissaire McGregor, inquiet, décide de faire venir le docteur Livingstone et sa fille Ann à Gombi, par mesure de sécurité. C’est alors que débarque Tipperary O’Hara le marin, avec à son bord le jeune Dan, un prince qui voyage incognito et compte faire un safari, aux bons soins des militaires. Les plans de Dan seront vite bouleversés. Il se passe bien des choses dans ce coin de l’Afrique, où tout est prétexte à embarquer sur le “Golden Vanity” d’O’Hara. Parfois pour aller à la rescousse de compagnons en danger. Ou pour une chasse au trésor – cité perdue, cimetière d’éléphants... L’occasion de faire des rencontres étonnantes et d’affronter tous les dangers. Ann et Dan, deux adolescents au courage et à l’intelligence exceptionnels, se lieront d’amitié pour toujours. Ann de la jungle est le premier album entièrement réalisé par Hugo Pratt. Le personnage de Tipperary O’Hara est sans aucun doute une première “incarnation” de celui qui fera la renommée de Pratt : Corto Maltese. Le trait est déjà affirmé et reconnaissable, et les atmosphères surchauffées d’aventure, de bagarres, de jungles touffues chères à l’auteur sont présentes d’un bout à l’autre de l’ouvrage.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1978
Statut histoire Histoires courtes (4 histoires complètes) 1 tome paru

Couverture de la série Ann de la jungle © Casterman 1978
Les notes
Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 10 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

08/11/2003 | ArzaK
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Pratt est un auteur que j’aime bien, tant pour son dessin que pour ses histoires dépaysantes, souvent dynamiques. Mais je n’ai pas trouvé ici de quoi me contenter. C’est clairement une œuvre de jeunesse, une œuvre mineure dans la longue bibliographie de cet auteur. L’album regroupe 4 histoires, qui toutes se déroulent en Afrique centrale au début du XXème siècle, dans des colonies anglaises. Les aventures sont classiques, et passent mal la barrière du temps, c’est un peu vieillot. D’abord pour le cadre colonial lui-même, raciste. Les nombreux Africains de divers peuples qui interviennent étant les seuls à succomber aux combats, alors que la poignée d’Européens que nous suivons (il n’y a pas de personnage principal à proprement parler) traversent ces aventures exotiques sans trop de problème – y compris des enfants, comme la jeune Ann, qui n’a connu que l’Afrique coloniale ou le tout aussi jeune Dan, improbable prince voyageant au milieu des dangers comme un touriste sur qui rien n’a de prise). On retrouve une certaine imagerie vieillotte, comme dans les vieux films de Tarzan que je regardais à la télé quand j’étais jeune. Il faut apprécier cet aspect suranné. Le côté aventure est globalement bien mené, Pratt maîtrise déjà ce domaine. Mais c’est bien trop naïf dans le déroulement (et parfois aussi les dialogues), en particulier dans les deux dernières histoires. A noter que le personnage de Tipperary O’Hara, capitaine arrivant au début de chaque histoire sur son vieux rafiot, pourrait être une sorte d’ébauche (il lui ressemble aussi un peu physiquement) de Corto Maltese – qui lui naviguera plus loin des côtes ! Bref, un album à réserver aux fans complétistes de Pratt. Comme je l’ai dit, c’est un auteur dont j’ai aimé pas mal de séries, mais celle-ci m’a globalement déçu.

29/05/2022 (modifier)
Par McClure
Note: 3/5
L'avatar du posteur McClure

Je suis un inconditionnel d'Hugo Pratt, c'est donc avec plaisir que j'ai pris connaissance de cette BD. Alors oui, effectivement, c'est daté, les histoires ne cassent pas trois pattes à un canard, les personnages sont ultra caricaturaux, les situations tout autant dans ces BD anciennes (Tarzan) jouant sur le mythe de l'Afrique mystérieuse, encore sauvage et indomptée. Quelques répliques ont bien sûr les relents de ce colonialisme européen (je pense au surnom du marin bossant pour O'Hara), la narration n'est pas exempte de défauts, loin s'en faut...... mais bon...... Finalement ça colle assez aux récits qui me firent voyager enfant (je pense à London, Stevenson, Cooper entre autres). Le dessin, pas encore abouti, est déjà une petite merveille pour qui apprécie le travail tout en encrage et ombres de Pratt. Je conseille vivement la lecture pour faire le tour des productions de Pratt et l'achat pour les fans dont je suis.

25/01/2012 (modifier)

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, Ann Livingstone n’est pas réellement l’héroïne de cet album. ‘Ann de la jungle’ n’a d’ailleurs pas de héros à proprement parler. Différents protagonistes interviennent et aucun d’entre eux ne semble avoir une importance prédominante. Parmi ces principaux intervenants, l’on trouve les officiers de la garnison du fort britannique de Gombi, à savoir le commandant Randall, le capitaine Mac Gregor et le lieutenant Tenton, ainsi que le marin irlandais Tipperary O’hara et les deux enfants complices que sont Ann et Dan. ‘Ann de la jungle’ se déroule en Afrique à la veille du premier conflit mondial et est composé de quatre parties relativement indépendantes. • WAMBO EST MORT… WAMBO REVIENT Wambo est le nom du sorcier des Wagaïas, une tribu voisine du fort. Le décès de ce dernier est lourd de conséquences : non seulement les tribus indigènes menacent de se révolter, mais, en outre, les Ascaris du fort, superstitieux de nature, semblent passablement effrayés par l’idée que le spectre du sorcier s’en prenne à eux. • LA CITE PERDUE D’AMON-RÂ Tipperary O’hara escorte un mystérieux Egyptien en quête de la légendaire cité d’Amon-Râ. Ann et Dan profitent de leur passage au fort de Gombi pour s’introduire clandestinement sur le bateau d’O’hara, espérant ainsi prendre part à cette aventure. • LE SORCIER D’UJIJI Informé de la rumeur d’un trafic d’esclaves se déroulant dans la région d’Ujiji, le commandant Randall décide de se rendre sur place pour en avoir le cœur net. • LE CIMETIERE DES ELEPHANTS Le lieutenant Tenton dirige une caravane faisant route vers le sud, dont les participants et les objectifs sont les suivants : le colonel turc Kemal entend découvrir un mythique cimetière d’éléphants, dont l’ivoire fera à coup sûr sa richesse, le lieutenant Müller de l’armée allemande désire, quant à elle, rallier le Tanganyika, alors que le plus cher souhait d’Ann et Dan est de participer à un safari. Cet album est finalement une bd qui certes ne surprend pas, mais qui constitue toutefois un récit d’aventure plus que correct. Concernant le dessin, le trait de l’auteur est soigné et le noir et blanc est de qualité. En conclusion, si ce premier album de Pratt en solo est, à mon sens, une réussite, l’auteur aura par la suite l’occasion de développer des histoires plus originales et plus nuancées, ainsi que des personnages plus inspirés et plus profonds.

25/03/2010 (modifier)
Par klod
Note: 3/5
L'avatar du posteur klod

Dans la colonie britannique de Gombi en pleine Afrique noire. Un camp militaire somnole sous le soleil écrasant. Dirigé par un commissaire britannique entourés de soldats, dont le Capitaine Mc Gregor et le Lieutenant Tenton et rythmé par les passages du bateau de Tipperary O'Hara. Mais cette somnolence sera perturbée par les attaques de tribus rebelles ou le passage de curieux visiteurs, qui donneront lieu à 4 aventures Africaines à l'aube de la 1ère guerre mondiale. Ann, la jeune fille du Dr Livingston, arrivée là pour plus de sécurité suite à des menaces de tribus noires, participera de près ou de loin à chacune d'entre elles. Cet album vaut surtout par le dessin noir et blanc d'Hugo Pratt. La maitrise des ombres et lumières et excellente et donne des vignettes parfois sublimes. Comme dans "Corto", on se retrouve à l'aube de la 1ère guerre mondiale et on s'aperçoit que Pratt liait ses différentes séries par certains personnages. Le fou, Lord Personne, réapparaitra dans "Corto" et Tenton et Mc Gregor dans Les Scorpions du désert. Cela donne plus de consistance à son oeuvre je trouve. Ann n'est qu'un fil conducteur en fait. Elle participe aux aventures de différents personnages secondaires, en particulier Tipperary O'Hara qui aurait presque pu être Corto Maltese lui-même si Pratt l'avait déjà inventé. Au final, Elle et son ami Dan forment un couple d'enfants loin d'être indispensable au récit. Mais ce binôme était peut-être un passage obligé pour entrer dans la catégorie "lecture pour la jeunesse". (ça date de 59 quand même). On est ici dans l'Afrique mythique du début du XXème siècle, avec ses sorciers, ses tribus sauvages et cannibales, ses colonies...C'est kitsch mais sans être une Afrique d'opérette. Quand Pratt décrit les Tutsi (grands éleveurs) et leur localisation (la traversée de leur territoire mène au Ruanda) on se dit qu'il en connait un bout sur ces tribus et qu'il a dû s'informer sur chacune d'elles. Le ton de Pratt commence aussi à pointer dans le récit (c'est une de ses 1eres BD en solo) avec les rapports humains et militaires, les aventures guerrières et avec un grand A. L'atmosphère africaine sauvage et des colonies est très bien rendus, mais les scénarios sont assez inégaux dans leur qualité, parfois banal, parfois même, pas terrible.

04/01/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Plusieurs personnes considèrent cette BD comme l'ancêtre de Corto Maltese et la considèrent inférieure. Ben moi, j'ai préféré ça à Corto Maltese. Hormis la première histoire qui n'est pas passionnante, j'ai bien aimé lire Ann de la jungle. Les histoires sont plus faciles à lire qu'avec Corto Maltese où je dois me casser la tête les 3/4 du temps pour comprendre l'action. C'est quelques fois un peu classique avec, par exemple, les indigènes armés de lances prêt à attaquer, mais j'ai passé un bon moment avec cette Bd qui, sans être exceptionnelle, est divertissante. Je trouve le dessin de Pratt moins moche que dans les autres BD de lui que j'ai lues, mais ça doit être à cause de la couleur. Il y a toutefois un défaut majeur à cette oeuvre qui rend la lecture moins sympathique. Les personnages ne sont pas très profonds à mon goût et sont un peu stéréotypés.

11/01/2008 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 3/5

Comme on l'a déjà dit, la brève existence d'Ann la jungle est une sorte de prémice de toute l'oeuvre de Pratt. On y retrouve sa science pour donner de la crédibilité à l'exotisme des aventures de ses héros, un goût du mystère en jouant sur les peurs et les superstitions qui donne souvent un résultat original. Ici, il faut bien reconnaître que cela tient peut-être au choix de personnages principaux de jeune âge, mais ces histoires restent d'une naïveté agréable mais finalement réductrice. Reste que si les intrigues manquent de maturité, souffrent d'une construction trop stricte et d'invraisemblances, le décor est admirablement planté et relève le niveau des aventures d'Ann au dessus des nombreuses créations à l'exotisme de pacotille qui lui sont contemporaines. Pratt ajoute à son Afrique une galerie de seconds couteaux tout à fait remarquable, dont certains se retrouveront dans d'autres oeuvres du maître. Les intrigues sont classiques, mais il y a de beaux moments, l'auteur complet sait donner du souffle à ses récits en jouant sur les ambiances et les détails. Niveau dessin, Pratt livre un graphisme d'un premier abord lui aussi classique, mais parfaitement maîtrisé notamment dans l'utilisation du noir et blanc. Son devient plus personnel au fil des planches, et on retrouve parfois déjà le style de "la ballade de la mer salée"... Inutile de préciser que la version noir et blanc en album est celle qui est la plus fidèle à la vision de Pratt. Bref, une oeuvre de jeunesse de Hugo Pratt, non sans défauts, mais loin d'être sans qualités, l'auteur a déjà de nombreux travaux derrière lui. Il annonce ici ce qui deviendra son style, ce qui en fait un indispensable pour ses admirateurs.

06/08/2007 (modifier)

Excellentes histoires d'aventure pure de Pratt, qui préfigure Corto Maltese de quelques années (d'ailleurs le marin dont le nom m'échappe est une sorte d'ancêtre de ses personnages fétiches) Bien sur le style est encore sous influences américaines, mais il est déjà très fluide et offre beaucoup de charme, contribuant à donner un charme un peu désuet mais très efficace à l'histoire. A lire après avoir lu l'oeuvre "importante" de Pratt...

26/11/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

Pas mal... et en même temps "bof"... "Ann y Dan" (titre original) est la première BD "importante" de Pratt. Il faut dire que le postulat de départ est des plus linéaires : une petite fille et son copain, plongés dans le continent "noir", vont mettre un arrêt définitif à une organisation de trafiquants d'esclaves (ben voyons !) ; et en même temps découvrir une cité perdue. Composée de 4 épisodes, en noir et blanc, Ann fait ses débuts dans une revue argentine "Supertotem", dès le n° 3 d'Août 1959. Je possède l'édition originale française : une sorte de "demi-brique" en noir et blanc, dos plat aux pages encollées. Je l'ai lu. Sans plus. Je n'ai vraiment pas ressenti un réel plaisir de lecture à ces aventures "exotiques". Bien sûr il y a le graphisme, déjà reconnaissable de Pratt (assisté de Gisela Dexter), mais la source d'inspiration me paraît issue -en ligne directe- d'anciennes bandes américaines. Bien fait, c'est vrai, mais vraiment sans plus, bien qu'excusable : Pratt n'en était qu'à ses véritables débuts en BD. "Ann de la jungle" est à ranger -pour moi- comme une sorte de témoignage graphique des débuts de l'oeuvre de Pratt. A réserver pour l'achat, je pense, aux inconditionnels de cet auteur. Ce que je ne suis pas.

26/11/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je serai indulgent avec cette Bd compte tenu de son âge. En effet, dans les faits, je l'ai trouvé franchement moyenne. Le dessin de Pratt n'y est pas encore exceptionnel mais n'est pas désagréable. C'est de la BD d'aventure pure et dure, d'un style un peu vieillot. L'Afrique aventureuse imaginée ici par Pratt me rappelle presque les anciennes aventures de Tarzan en BD, avec une part de fantastique (la seconde histoire m'a d'ailleurs rappelé Le secret de la Pyramide de Blake et Mortimer), des tribus de sauvages armés de lances, des combats, des chasses au trésor... Quant à la narration, elle est assez vieillote également, avec quelques textes narratifs dont on se passerait aisément. En outre, cette BD manque clairement de l'aspect poétique et légèrement humoristique d'une oeuvre comme Corto Maltese. Bon, je n'en déconseille pas l'achat, car du fait qu'il s'agisse de la première vraie BD de Hugo Pratt, c'est d'une certaine manière presque d'une relique qu'il s'agit, mais franchement, ça a assez mal vieilli.

10/05/2004 (modifier)
Par ArzaK
Note: 3/5

Pour les amateurs du célèbre auteur, c'est avec cet album que commence "l'oeuvre". En fait, il s'agit du premier album en solo de Pratt. Il l'a dessiné à Buenos Aires en 1959, en se basant sur ses propres souvenirs d'enfance de l'Afrique et en les mélangeant à tout l'imaginaire dont le continent est porteur. C'est naïf, un peu désuet mais cela a conservé tout son charme. Le trait est sûr et vif, les personnages délicieux. Dans la dernière histoire, on voit même poindre la fameuse mélancolie dont Hugo Pratt fera plus tard sa marque de fabrique. Les éditions Casterman, honte sur eux, ont décrété qu'après avoir ravi des générations de lecteur de son beau noir et blanc stylisé pendant plus de 40 ans, les aventures d'Ann de la Jungle devaient prendre des couleurs. Décidément, après avoir colorisé honteusement "Silence" de Comès et « divisé » inutilement « Le grand pouvoir du Chninkel », Casterman continue son travail de « normalisation » de son catalogue. Il est vraiment triste de voir un éditeur comme Casterman saccager sa propre histoire en cherchant à la faire entrer tant bien que mal tout son catalogue dans le moule "cartonné-couleur"... Cette édition est totalement mercantile et inutile, préférez l'édition noir et blanc qui est, non seulement fidèle à l'originale mais également moins coûteuse.

08/11/2003 (modifier)