Carthago est la nouvelle BD scénarisée par Christophe Bec et cette fois dessinée par Eric Henninot (Alister Kayne). Bec reprend ici la recette qui avait fait son succès dans Sanctuaire avec explorations des sombres profondeurs des océans et angoisse à la clé. Mais il ne sera nullement question de démons ou de magie ici, rien que du naturel, sous la forme de créatures carnassières gigantesques issues du fond des âges.
Sur la forme et dans l'idée, cette BD est de très bonne qualité.
Graphiquement, Eric Henninot maîtrise vraiment son trait. Dans un style qui rappellera le soin et la lumière du dessin d'une série telle que Largo Winch, il nous offre des planches tout à fait réussies, à l'encrage fin, réaliste et élégant.
Au niveau de l'idée, quoi de mieux que d'imaginer une intrigue à la "Dents de la Mer" avec la surenchère représentée par la taille gigantesque d'un Mégalodon à même de broyer une baleine bleue d'un coup de dent. Quant à cela s'ajoute la crise écologique que la réapparition de telles créatures peut entraîner sur les mers du globe et l'angoisse des dangereux mystères des eaux profondes pour ceux qui osent s'y aventurer, la trame du scénario devient vraiment bonne. Alors que dire d'ajouter encore à cela une multinationale pétrolière qui veut masquer à tout prix l'existence de ces fossiles vivants pour préserver ses intérêts, un collectionneur multi-milliardaire qui cherche absolument à ajouter la bête à son palmarès et un groupuscule légèrement écoterroriste qui veut au contraire dévoiler au monde la vérité et étudier la bête... Et j'en oublie au passage une petite fille qui semble avoir des capacités amphibies et pouvoir dialoguer avec les créatures aquatiques...
Eh bien, je crains de devoir dire que cela embrouille un peu trop la sauce à mes yeux. Trop d'idées tuent un peu l'idée dans le cas présent. Car la mayonnaise peine à prendre.
Narrativement parlant, les sauts d'époques et de lieux sont déjà un peu trop nombreux, entraînant une légère confusion. Quant au nombre des protagonistes, il n'est pas si élevé mais on aimerait pour chacun d'entre eux avoir un aperçu un peu moins superficiel, pouvoir s'attacher davantage aux ambitions de chacun des groupes en présence.
Et puis surtout, il m'apparaît à la lecture quelques incohérences ou du moins éléments étranges. Comment expliquer en effet que soudainement tous les océans du globe se retrouvent impactés, de la Nouvelle-Zélande jusqu'aux côtes Françaises ? Comment expliquer qu'il suffise d'un trou de foreuse de quelques mètres de diamètre pour voir s'échapper des Mégalodons de 25 mètres de long ?
Et je reste circonspect également quand je vois les héros océanographes en quête du Mégalodon trouver presque banal en comparaison de rencontrer par hasard dans un lagon une autre créature préhistorique sensée elle avoir disparu plus de 100 millions d'années avant même l'apparition du Mégalodon. D'accord, cette autre créature est légèrement plus petite que le requin titanesque mais quand même, des scientifiques comme eux auraient dû rester babas pendant des semaines d'avoir fait une telle découverte. C'est un tel détail du récit qui me donne peine à y voir autre chose que du grand spectacle et m'a empêché de vraiment entrer dans l'intrigue.
Ce qu'il manque surtout à mes yeux, c'est une accroche véritable.
Oui, le mystère de découvrir ces mégalodons, leurs origines et leur impact sur l'écosystème moderne est bien là et donne envie d'en savoir plus.
Mais en terme d'intrigue de personnes et d'aventures, le tout est trop embrouillé et trop multiple pour capter vraiment le lecteur. On ne sait plus où donner de la tête. On ne sait plus s'il y a un, deux ou des centaines de Mégalodons partout dans le monde. Il manque l'angoisse de La Bête Mystérieuse Cachée Dans l'Ombre, celle qui fascinait et captivait le lecteur dans Sanctuaire.
Bref, Carthago est une bonne série, mêlant un dessin de belle qualité à de nombreuses bonnes idées de SF et d'aventure, mais elle va encore devoir faire ses preuves à mes yeux car elle peine à se mettre en place et à se focaliser sur une intrigue vraiment prenante.
C'est d'abord une couverture "calme", attirante...
C'est ensuite la découverte d'une rencontre ; celle du scénariste de Valérian et du dessinateur des "7 vies de l'épervier".
C'est alors le plaisir de lecture de cette "rencontre" ; celle d'un narrateur assez exceptionnel et celle d'un maître de la ligne claire.
Ils m'ont fait rencontrer Léa ; une belle femme assez mystérieuse qui semble cacher une blessure enfouie.
Avec elle j'ai embarqué dans un long voyage, me retrouvant projeté dans des pages assez flegmatiques. J'ai cru me retrouver -par moments- dans une sorte de guide touristique mâtiné de polar "à l'ancienne".
J'ai découvert des vignettes dessinées comme des chromos, réalisée par un dessinateur au geste précis qui "place" très bien ses cadrages. Ses silences aussi.
J'ai suivi Léa comme une ombre, dans un album où pas un mot n'est plus haut que l'autre ; dans une sorte de culte du secret qui sera conservé jusque dans les dernières planches.
Mais j'ai surtout découvert un véritable concentré de haine larvée.
Une très belle rencontre de deux grands auteurs pour un album vraiment réussi.
Ma cote perso : 3,5/5.
Je suis depuis un certain temps les strips de Tozoid et Vula sur le site Bulledair ou plus directement sur le blog de Loïc Sècheresse. Je n'y ai jamais totalement accroché mais j'en trouve la lecture plaisante et divertissante. Et je dois avouer que la version imprimée en album de ces strips rend plutôt bien.
Le dessin de Loïc Sècheresse est très spécial, très typé. Un oeil non averti criera au gribouillis facile. Mais j'y ai pris goût, notamment grâce au très réussi miniblog Au bonheur des âmes, et je lui reconnais une vraie efficacité et surtout une grande expressivité dans ses personnages.
Quant aux strips en eux-mêmes, leur humour est assez inégal. Tournant bien évidemment tous autour du sexe, plus précisément de la fécondation dirais-je même, ils sont en effet assez souvent lourds, mais de la lourdeur sciemment voulue. Ils ne me font pas tous rire, mais il y en a quand même un bon petit lot qui me font bien marrer. Le pauvre Tozoid en prend souvent plein la tête (par opposition à sa flagelle) et sa bouille déconfite ou frustrée accentue bien souvent avec succès l'effet du gag.
Le passage du blog à l'album est en outre plutôt réussie, les strips, les gags en une image et les dessins "de traverse" se mêlant dans une mise en page sympathique et dynamique.
Bref, Tozoid et Vula est une BD d'humour amusante qui ne manquera pas de vous divertir surtout si vous ne connaissez pas déjà le blog dont elle est issue.
"Pierre Tombal" le fossoyeur...
J’ai dû lire seulement un bon tiers de cette série, en piochant les tomes de ci de là, mais je pense que c’est suffisant pour avoir un avis d’ensemble représentatif (voire pondéré :D) et correct, surtout pour une série à strips.
Cauvin met en scène les mésaventures d’un fossoyeur qui joue les confidents avec les endeuillés mais aussi avec les morts. Les gags ne sont pas tous du même niveau, on va dire que la bonne moitié est d’un humour noir mais pas dérangeant, et l’autre moitié est un peu plus quelconque, potache et pas toujours drôle. Selon moi, c’est tout public, les bons gros gags qui tachent sont destinés aux plus jeunes, et les plus grinçants aux plus matures. Comme d’habitude avec les strips, ça a tendance à se répéter et donc s’essouffler. Il ne vaut mieux pas enchaîner les tomes les uns après les autres, mais un petit de temps en temps ce n’est pas désagréable.
Je trouve les dessins de Hardy très Franquinesque (toutes proportions gardées !) avec ce côté -brouillonneux organisé-, surtout sur les premiers albums. Les personnages ont un faciès et une silhouette bien expressifs. Les arrières-plans sont souvent un peu trop vides à mon goût.
Les couleurs, que ce soit celles du Studio Léonardo ou celles du Studio Cerise, c’est ce qu’on a l’habitude voir dans le franco-belge classique de chez Dupuis, des aplats sobrement travaillés.
A consommer avec modération pour éviter l’overdose ! Pour moi, ça vaut un bon 2,5/5.
Même si elle est relativement sympa et qu’elle ne comporte pas de défaut majeur, cette BD ne marque pas l’esprit. En effet le scénario n’offre pas de rebondissements surprenants mais plutôt une suite de péripéties sans surprise. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé, mais je ne peux pas dire non plus que je me suis passionné pour le vol de l’invention de l’oncle Omer, ou le mystère de la fiancée du jeune anglais décédé depuis 10 ans.
Arthur de la Gravière n’est pas franchement attachant, il est plutôt limite énervant, tout comme son ami Marcus qui dit amen à toutes les volontés de son maître.
Le dessin est plutôt pas mal, même si depuis Guerineau s’est nettement amélioré.
"L’as de pique" est une série qui se lit sans ennui, mais elle est à classer dans le club des vite lues, vite oubliées.
Un joli petit conte un peu sombre dans lequel s’installe classiquement une opposition entre le bien et le mal.
L’ensemble est graphiquement très réussi, tendant à rendre la lecture fluide. Les expressions des personnages sont aussi très bien reproduites.
Le scénario est bien construit avec des enchaînements cohérents. Toutefois je n’ai pas été happé par cette histoire et c’est la raison pour laquelle je n’y donne pas un 4 malgré toutes les qualités que je peux trouver à ce diptyque.
Un 3,5 sans regret sur mon achat.
On retrouve ici aux commandes, les trois auteurs de Dies Irae pour ce nouveau thriller ésotérique, un de plus direz-vous !
Pourtant ce premier opus ne manque pas ne nous surprendre ; par sa couverture assez repoussante, il faut l'avouer, et par sa narration. Une présentation assez froide des personnages (quasiment une fiche anthropométrique) par un mystérieux personnage, qui est renforcée par un dessin très noir de Max (dessin mieux maîtrisé à mon goût que sur sa précédente série).
Les auteurs réussissent à nous plonger rapidement dans un climat malsain, inquiétant et sordide.
Même si parfois, le dessinateur use (voire abuse) de l'informatique sur certaines scènes, j'ai vraiment aimé cette ambiance .
Le scénario est bien maîtrisé et cela se lit d'une traite.
Mon avis porte sur le premier cycle de 3 albums.
Depuis un moment je souhaitais lire cette série, réalisée par trois auteurs que j'aime bien. Les voir ensemble sur un même projet, vues leurs différences artistiques, peut prêter à toutes les attentes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
Eh bien le résultat n'est pas mauvais, loin de là même, et je dois dire que les deux premiers tomes m'ont même bien amusé. Truculents, jouissifs, colorés (dans tous les sens du terme), ils sont vraiment agréables. Le tome 3 par contre est nettement un cran en-dessous, avec ses raccourcis foutraques qui ne mènent à rien et son scénario sans queue ni tête. Du coup cela gâche mon appréciation générale.
Pourtant c'était très sympa, il y avait pas mal d'idées, dont le pastiche de "Donjon" n'était pas la moindre. Et puis le dessin de Boiscommun est vraiment beau, très fantasy, très coloré. Les couvertures ne sont pas en reste, surtout la seconde. Mais les idées ont malheureusement fait long feu, et se diluent dans le bordel que la série devient au tome 3. Avec un dénouement... étrange.
Le style du dessin de Fumiyo Kouno a un grand impact sur le ressenti de ce manga. Il contraste en effet fortement avec la thématique et permet de la faire ressortir d'autant mieux.
Ce dessin est un peu particulier, avec des personnages légèrement enfantins, grosses têtes, grands pieds. Quand on l'observe de près, il ne semble pas très maîtrisé techniquement : les personnages sont simplifiés, les visages se ressemblent un peu trop, les pieds sont bizarres, etc.
Et pourtant j'aime beaucoup ce style. Il donne une vraie fraîcheur et une vraie lumière au récit et est très agréable à lire. En outre, malgré ses défauts techniques, il a un vrai charme autant dans ses personnages que dans ses décors.
Le récit se scinde en trois chapitres.
Le premier chapitre forme une histoire complète, en quelque sorte un prologue à la suite. Si l'album complet avait été du même tonneau que cette histoire, je l'aurais trouvé vraiment franchement bien. C'est une histoire douce, avec des personnages et surtout une héroïne très attachante, une histoire qu'on aime à suivre avec plaisir. Et c'est cela qui rend d'autant plus fort l'aspect sombre du récit, la façon dont l'héroïne tente de vivre une vie heureuse malgré le traumatisme de la bombe atomique pourtant larguée dix ans auparavant, et surtout la fin dramatique... Cela m'a vraiment pris à la gorge, j'étais très bien rentré dans l'histoire et c'est d'autant plus fort.
Pourtant, les deux chapitres suivants qui forment une seule histoire m'ont nettement moins accroché. Il m'a déjà fallu de nombreuses pages avant de comprendre que nous ne suivions plus la même génération de personnages, leurs visages ressemblants m'ayant induit en erreur. Le récit est plus décousu, la narration plus confuse, moins aisée à suivre. Ce n'est que sur la fin du récit que j'ai fini par situer vraiment qui étaient les personnages que nous suivions dans cette nouvelle histoire par rapport à ce prologue qui m'avait tellement plu. Et l'intrigue les concernant m'a au départ embrouillé puis ensuite tout simplement nettement moins plu ou intéressé que le premier récit.
Bref, j'aime beaucoup le style original du dessin et des personnages de ce manga, j'ai vraiment été enthousiasmé et touché par le premier récit, mais j'ai moins accroché à la suite.
Bon, alors je poste mon avis après la lecture et relecture attentive des 5 albums déjà sortis.
Ma cote globale est de 3/5 mais la cote que je donnerais exclusivement au 5eme est 1.5/5 ! Jamais je n'ai été aussi déçu de la lecture d'un album d'une série que je suivais. Il y a des raisons pour cette piètre cote. Premièrement, le changement de dessinateur : le nouveau est trop imprécis, certains traits sont souvent assez flous. De plus cet album est quasiment totalement dans le noir ou des endroits sombres alors qu'il n'y a aucune menace et aucune raison de faire des cases avec une sensation oppressantes alors qu'il n'y a qu'un simple dialogue. D'autant que le dessinateur ne maîtrise pas bien les sombres et on ne distingue plus grand chose.
Et puis quelle est cette sotte idée de se mettre à parler en SMS ? Je vois sortir des "pasque, chuis po con !"... La bd est un art de français aussi alors pas de massacrage please !
Non vraiment cet album est terriblement décevant alors que scénario était innovant jusque là... dommage... Mais bon ça vaut le coup d’œil.
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Carthago
Carthago est la nouvelle BD scénarisée par Christophe Bec et cette fois dessinée par Eric Henninot (Alister Kayne). Bec reprend ici la recette qui avait fait son succès dans Sanctuaire avec explorations des sombres profondeurs des océans et angoisse à la clé. Mais il ne sera nullement question de démons ou de magie ici, rien que du naturel, sous la forme de créatures carnassières gigantesques issues du fond des âges. Sur la forme et dans l'idée, cette BD est de très bonne qualité. Graphiquement, Eric Henninot maîtrise vraiment son trait. Dans un style qui rappellera le soin et la lumière du dessin d'une série telle que Largo Winch, il nous offre des planches tout à fait réussies, à l'encrage fin, réaliste et élégant. Au niveau de l'idée, quoi de mieux que d'imaginer une intrigue à la "Dents de la Mer" avec la surenchère représentée par la taille gigantesque d'un Mégalodon à même de broyer une baleine bleue d'un coup de dent. Quant à cela s'ajoute la crise écologique que la réapparition de telles créatures peut entraîner sur les mers du globe et l'angoisse des dangereux mystères des eaux profondes pour ceux qui osent s'y aventurer, la trame du scénario devient vraiment bonne. Alors que dire d'ajouter encore à cela une multinationale pétrolière qui veut masquer à tout prix l'existence de ces fossiles vivants pour préserver ses intérêts, un collectionneur multi-milliardaire qui cherche absolument à ajouter la bête à son palmarès et un groupuscule légèrement écoterroriste qui veut au contraire dévoiler au monde la vérité et étudier la bête... Et j'en oublie au passage une petite fille qui semble avoir des capacités amphibies et pouvoir dialoguer avec les créatures aquatiques... Eh bien, je crains de devoir dire que cela embrouille un peu trop la sauce à mes yeux. Trop d'idées tuent un peu l'idée dans le cas présent. Car la mayonnaise peine à prendre. Narrativement parlant, les sauts d'époques et de lieux sont déjà un peu trop nombreux, entraînant une légère confusion. Quant au nombre des protagonistes, il n'est pas si élevé mais on aimerait pour chacun d'entre eux avoir un aperçu un peu moins superficiel, pouvoir s'attacher davantage aux ambitions de chacun des groupes en présence. Et puis surtout, il m'apparaît à la lecture quelques incohérences ou du moins éléments étranges. Comment expliquer en effet que soudainement tous les océans du globe se retrouvent impactés, de la Nouvelle-Zélande jusqu'aux côtes Françaises ? Comment expliquer qu'il suffise d'un trou de foreuse de quelques mètres de diamètre pour voir s'échapper des Mégalodons de 25 mètres de long ? Et je reste circonspect également quand je vois les héros océanographes en quête du Mégalodon trouver presque banal en comparaison de rencontrer par hasard dans un lagon une autre créature préhistorique sensée elle avoir disparu plus de 100 millions d'années avant même l'apparition du Mégalodon. D'accord, cette autre créature est légèrement plus petite que le requin titanesque mais quand même, des scientifiques comme eux auraient dû rester babas pendant des semaines d'avoir fait une telle découverte. C'est un tel détail du récit qui me donne peine à y voir autre chose que du grand spectacle et m'a empêché de vraiment entrer dans l'intrigue. Ce qu'il manque surtout à mes yeux, c'est une accroche véritable. Oui, le mystère de découvrir ces mégalodons, leurs origines et leur impact sur l'écosystème moderne est bien là et donne envie d'en savoir plus. Mais en terme d'intrigue de personnes et d'aventures, le tout est trop embrouillé et trop multiple pour capter vraiment le lecteur. On ne sait plus où donner de la tête. On ne sait plus s'il y a un, deux ou des centaines de Mégalodons partout dans le monde. Il manque l'angoisse de La Bête Mystérieuse Cachée Dans l'Ombre, celle qui fascinait et captivait le lecteur dans Sanctuaire. Bref, Carthago est une bonne série, mêlant un dessin de belle qualité à de nombreuses bonnes idées de SF et d'aventure, mais elle va encore devoir faire ses preuves à mes yeux car elle peine à se mettre en place et à se focaliser sur une intrigue vraiment prenante.
Léna (Le Long Voyage de Léna)
C'est d'abord une couverture "calme", attirante... C'est ensuite la découverte d'une rencontre ; celle du scénariste de Valérian et du dessinateur des "7 vies de l'épervier". C'est alors le plaisir de lecture de cette "rencontre" ; celle d'un narrateur assez exceptionnel et celle d'un maître de la ligne claire. Ils m'ont fait rencontrer Léa ; une belle femme assez mystérieuse qui semble cacher une blessure enfouie. Avec elle j'ai embarqué dans un long voyage, me retrouvant projeté dans des pages assez flegmatiques. J'ai cru me retrouver -par moments- dans une sorte de guide touristique mâtiné de polar "à l'ancienne". J'ai découvert des vignettes dessinées comme des chromos, réalisée par un dessinateur au geste précis qui "place" très bien ses cadrages. Ses silences aussi. J'ai suivi Léa comme une ombre, dans un album où pas un mot n'est plus haut que l'autre ; dans une sorte de culte du secret qui sera conservé jusque dans les dernières planches. Mais j'ai surtout découvert un véritable concentré de haine larvée. Une très belle rencontre de deux grands auteurs pour un album vraiment réussi. Ma cote perso : 3,5/5.
Tozoid et Vula
Je suis depuis un certain temps les strips de Tozoid et Vula sur le site Bulledair ou plus directement sur le blog de Loïc Sècheresse. Je n'y ai jamais totalement accroché mais j'en trouve la lecture plaisante et divertissante. Et je dois avouer que la version imprimée en album de ces strips rend plutôt bien. Le dessin de Loïc Sècheresse est très spécial, très typé. Un oeil non averti criera au gribouillis facile. Mais j'y ai pris goût, notamment grâce au très réussi miniblog Au bonheur des âmes, et je lui reconnais une vraie efficacité et surtout une grande expressivité dans ses personnages. Quant aux strips en eux-mêmes, leur humour est assez inégal. Tournant bien évidemment tous autour du sexe, plus précisément de la fécondation dirais-je même, ils sont en effet assez souvent lourds, mais de la lourdeur sciemment voulue. Ils ne me font pas tous rire, mais il y en a quand même un bon petit lot qui me font bien marrer. Le pauvre Tozoid en prend souvent plein la tête (par opposition à sa flagelle) et sa bouille déconfite ou frustrée accentue bien souvent avec succès l'effet du gag. Le passage du blog à l'album est en outre plutôt réussie, les strips, les gags en une image et les dessins "de traverse" se mêlant dans une mise en page sympathique et dynamique. Bref, Tozoid et Vula est une BD d'humour amusante qui ne manquera pas de vous divertir surtout si vous ne connaissez pas déjà le blog dont elle est issue.
Pierre Tombal
"Pierre Tombal" le fossoyeur... J’ai dû lire seulement un bon tiers de cette série, en piochant les tomes de ci de là, mais je pense que c’est suffisant pour avoir un avis d’ensemble représentatif (voire pondéré :D) et correct, surtout pour une série à strips. Cauvin met en scène les mésaventures d’un fossoyeur qui joue les confidents avec les endeuillés mais aussi avec les morts. Les gags ne sont pas tous du même niveau, on va dire que la bonne moitié est d’un humour noir mais pas dérangeant, et l’autre moitié est un peu plus quelconque, potache et pas toujours drôle. Selon moi, c’est tout public, les bons gros gags qui tachent sont destinés aux plus jeunes, et les plus grinçants aux plus matures. Comme d’habitude avec les strips, ça a tendance à se répéter et donc s’essouffler. Il ne vaut mieux pas enchaîner les tomes les uns après les autres, mais un petit de temps en temps ce n’est pas désagréable. Je trouve les dessins de Hardy très Franquinesque (toutes proportions gardées !) avec ce côté -brouillonneux organisé-, surtout sur les premiers albums. Les personnages ont un faciès et une silhouette bien expressifs. Les arrières-plans sont souvent un peu trop vides à mon goût. Les couleurs, que ce soit celles du Studio Léonardo ou celles du Studio Cerise, c’est ce qu’on a l’habitude voir dans le franco-belge classique de chez Dupuis, des aplats sobrement travaillés. A consommer avec modération pour éviter l’overdose ! Pour moi, ça vaut un bon 2,5/5.
L'As de Pique
Même si elle est relativement sympa et qu’elle ne comporte pas de défaut majeur, cette BD ne marque pas l’esprit. En effet le scénario n’offre pas de rebondissements surprenants mais plutôt une suite de péripéties sans surprise. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé, mais je ne peux pas dire non plus que je me suis passionné pour le vol de l’invention de l’oncle Omer, ou le mystère de la fiancée du jeune anglais décédé depuis 10 ans. Arthur de la Gravière n’est pas franchement attachant, il est plutôt limite énervant, tout comme son ami Marcus qui dit amen à toutes les volontés de son maître. Le dessin est plutôt pas mal, même si depuis Guerineau s’est nettement amélioré. "L’as de pique" est une série qui se lit sans ennui, mais elle est à classer dans le club des vite lues, vite oubliées.
Monsieur Noir
Un joli petit conte un peu sombre dans lequel s’installe classiquement une opposition entre le bien et le mal. L’ensemble est graphiquement très réussi, tendant à rendre la lecture fluide. Les expressions des personnages sont aussi très bien reproduites. Le scénario est bien construit avec des enchaînements cohérents. Toutefois je n’ai pas été happé par cette histoire et c’est la raison pour laquelle je n’y donne pas un 4 malgré toutes les qualités que je peux trouver à ce diptyque. Un 3,5 sans regret sur mon achat.
Dark
On retrouve ici aux commandes, les trois auteurs de Dies Irae pour ce nouveau thriller ésotérique, un de plus direz-vous ! Pourtant ce premier opus ne manque pas ne nous surprendre ; par sa couverture assez repoussante, il faut l'avouer, et par sa narration. Une présentation assez froide des personnages (quasiment une fiche anthropométrique) par un mystérieux personnage, qui est renforcée par un dessin très noir de Max (dessin mieux maîtrisé à mon goût que sur sa précédente série). Les auteurs réussissent à nous plonger rapidement dans un climat malsain, inquiétant et sordide. Même si parfois, le dessinateur use (voire abuse) de l'informatique sur certaines scènes, j'ai vraiment aimé cette ambiance . Le scénario est bien maîtrisé et cela se lit d'une traite.
Troll
Mon avis porte sur le premier cycle de 3 albums. Depuis un moment je souhaitais lire cette série, réalisée par trois auteurs que j'aime bien. Les voir ensemble sur un même projet, vues leurs différences artistiques, peut prêter à toutes les attentes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Eh bien le résultat n'est pas mauvais, loin de là même, et je dois dire que les deux premiers tomes m'ont même bien amusé. Truculents, jouissifs, colorés (dans tous les sens du terme), ils sont vraiment agréables. Le tome 3 par contre est nettement un cran en-dessous, avec ses raccourcis foutraques qui ne mènent à rien et son scénario sans queue ni tête. Du coup cela gâche mon appréciation générale. Pourtant c'était très sympa, il y avait pas mal d'idées, dont le pastiche de "Donjon" n'était pas la moindre. Et puis le dessin de Boiscommun est vraiment beau, très fantasy, très coloré. Les couvertures ne sont pas en reste, surtout la seconde. Mais les idées ont malheureusement fait long feu, et se diluent dans le bordel que la série devient au tome 3. Avec un dénouement... étrange.
Le Pays des Cerisiers
Le style du dessin de Fumiyo Kouno a un grand impact sur le ressenti de ce manga. Il contraste en effet fortement avec la thématique et permet de la faire ressortir d'autant mieux. Ce dessin est un peu particulier, avec des personnages légèrement enfantins, grosses têtes, grands pieds. Quand on l'observe de près, il ne semble pas très maîtrisé techniquement : les personnages sont simplifiés, les visages se ressemblent un peu trop, les pieds sont bizarres, etc. Et pourtant j'aime beaucoup ce style. Il donne une vraie fraîcheur et une vraie lumière au récit et est très agréable à lire. En outre, malgré ses défauts techniques, il a un vrai charme autant dans ses personnages que dans ses décors. Le récit se scinde en trois chapitres. Le premier chapitre forme une histoire complète, en quelque sorte un prologue à la suite. Si l'album complet avait été du même tonneau que cette histoire, je l'aurais trouvé vraiment franchement bien. C'est une histoire douce, avec des personnages et surtout une héroïne très attachante, une histoire qu'on aime à suivre avec plaisir. Et c'est cela qui rend d'autant plus fort l'aspect sombre du récit, la façon dont l'héroïne tente de vivre une vie heureuse malgré le traumatisme de la bombe atomique pourtant larguée dix ans auparavant, et surtout la fin dramatique... Cela m'a vraiment pris à la gorge, j'étais très bien rentré dans l'histoire et c'est d'autant plus fort. Pourtant, les deux chapitres suivants qui forment une seule histoire m'ont nettement moins accroché. Il m'a déjà fallu de nombreuses pages avant de comprendre que nous ne suivions plus la même génération de personnages, leurs visages ressemblants m'ayant induit en erreur. Le récit est plus décousu, la narration plus confuse, moins aisée à suivre. Ce n'est que sur la fin du récit que j'ai fini par situer vraiment qui étaient les personnages que nous suivions dans cette nouvelle histoire par rapport à ce prologue qui m'avait tellement plu. Et l'intrigue les concernant m'a au départ embrouillé puis ensuite tout simplement nettement moins plu ou intéressé que le premier récit. Bref, j'aime beaucoup le style original du dessin et des personnages de ce manga, j'ai vraiment été enthousiasmé et touché par le premier récit, mais j'ai moins accroché à la suite.
Le Maître de Jeu
Bon, alors je poste mon avis après la lecture et relecture attentive des 5 albums déjà sortis. Ma cote globale est de 3/5 mais la cote que je donnerais exclusivement au 5eme est 1.5/5 ! Jamais je n'ai été aussi déçu de la lecture d'un album d'une série que je suivais. Il y a des raisons pour cette piètre cote. Premièrement, le changement de dessinateur : le nouveau est trop imprécis, certains traits sont souvent assez flous. De plus cet album est quasiment totalement dans le noir ou des endroits sombres alors qu'il n'y a aucune menace et aucune raison de faire des cases avec une sensation oppressantes alors qu'il n'y a qu'un simple dialogue. D'autant que le dessinateur ne maîtrise pas bien les sombres et on ne distingue plus grand chose. Et puis quelle est cette sotte idée de se mettre à parler en SMS ? Je vois sortir des "pasque, chuis po con !"... La bd est un art de français aussi alors pas de massacrage please ! Non vraiment cet album est terriblement décevant alors que scénario était innovant jusque là... dommage... Mais bon ça vaut le coup d’œil.