Oh oui ! Artémis, bats-moi fort ! Plus fort ! Encore ! J'aime ça...
Ahem... Vous étiez là ?
Or, donc, nous voici avec une déesse "chasseuse d'âmes" aux appas proéminents (pour ceux qui voudraient éviter, à l'avenir, le vulgaire "gros seins" ou "gros nichons", je viens de vous fournir une aimable périphrase littéraire...^^), et c'est justement parce qu'ils étaient bien proéminents sur la couverture que j'ai décidé de l'acheter. Au vu de ce que certains nomment le "cahier des charges Soleil", j'espérais d'ailleurs en voir bien plus, et me rincer l'oeil pour 12€.
Et bien, je dois vous avouer une chose, eu égard à cet ambitieux programme d'achat : je suis terriblement déçu.
Et même affreusement déçu. Au point d'en venir à douter même de l'ensemble de la BD, et du sens de la vie en général.
Alors, non seulement Diane-Artémis on ne la voit jamais dans toute la splendeur de sa vénusté (autre périphrase pour dire "à poil", mais en beaucoup plus classe, ça sert d'avoir des lettres, non ?), même en flouté, mais de plus, on n'aperçoit pas même le début du commencement d'un téton de nich... d'un de ses appas proéminents.
Je suis totalement écoeuré. Comment des scénaristes et dessinateurs responsables, adultes, et citoyens peuvent-ils faire cela au lectorat de base de la BD ? Hein ?
Je plonge dans les abymes d'une détresse philosophique sans nom.
En plus, cette trahison éhontée de tout ce qui fait la grandeur de la BD se permet... Vous savez quoi ?
D'avoir un scénario !
Là, je tombe des nues, et j'envisage sérieusement d'aller me pendre d'ici peu.
Nan, mais ! C'est vrai, quoi, nan mais !
Non seulement, le dessin n'est pas au niveau des appas proéminents de la couv' par l'ampleur desquels nous fûmes alléchés (il est beaucoup moins beau et maîtrisé), mais en plus le scénario de cette BD parvient finalement, par une évolution plutôt surprenante, à nous faire complètement oublier la qualité de ce dessin, assez inégale, parfois fort schématique, sommaire, mais qui n'est pas sans rappeler, alors, certains grands noms de la BD humoristique (mais je cale quant à trouver les références exactes).
Bref, une BD qui vaut le détour, et dont le premier tome m'a fortement donné envie de connaître la suite.
Je me suis procuré cette série les yeux fermés sur les conseils d'un ami et ma première impression fut d'avoir gaspillé mon argent : les dessins n'étaient pas du tout de mon goût, trop simplistes, pas assez travaillés. J'ai donc lu la série un peu à reculons et finalement j'ai trouvé ça plutôt bien.
Les dessins sont simples c'est vrai, mais l'histoire, racontée sous forme de strips, s'y prête parfaitement. Je pense même que cela aurait été une erreur de faire différemment. Seuls les yeux de Manu ne sont pas toujours bien représentés à mon goût, ils reflètent parfois mal l'état d'esprit du héros. La mise en couleur très simple elle aussi (aplats) colle parfaitement au style graphique.
Les petites histoires se suivent, s'enchaînent à toute vitesse et nous racontent la vie de Manu Larssinet un pur citadin qui vient s'installer en pleine campagne. Habitant en province j'ai pu juger avec quelle justesse Ferri et Larcenet parviennent en quelques cases à saisir l'essentiel pour toucher juste à tous les coups. Papa depuis peu, je viens de me régaler en relisant le tome 4 et en voyant Manu gérer difficilement Capucine qui ne fait pas ses nuits. Les personnages sont hauts en couleurs (la Mortemont à Paris quel régal, l'épicier et ses gommes un grand moment) et on ne se lasse pas d'en apprendre davantage sur Manu et sa petite famille.
J'ai découvert Larcenet par cette série et elle me donne envie de découvrir davantage son univers …
Cette série est la suite d’Aldébaran que j’ai adoré. "Bételgeuse" poursuit l’histoire là où elle s’était arrêtée dans le cycle précédent et réutilise avec bonheur les mêmes ingrédients.
Les nombreuses espèces animales inventées par Léo sont de nouveau au rendez-vous tout comme les décors sublimes et on en apprend beaucoup plus sur la mantrisse : cet "animal" étrange qui est le pivot de l'histoire.
Malheureusement le rythme ralentit par rapport à Aldébaran et c'est surtout le dernier tome de "Bételgeuse" qui s'avère riche en rebondissements. De plus les petites manies de Léo prennent ici davantage d'ampleur et m'ont un peu gâché mon plaisir de lecteur. En effet si nous savons déjà qu'il représente parfaitement les attraits féminins, sur "Bételgeuse" ses femmes se dévoilent sans retenue si souvent que cela finit par déranger et ôter toute crédibilité aux relations entre les différents personnages. D'autant plus que le défaut que j'avais évoqué dans Aldébaran concernant le manque d'expression des visages des héros est toujours présent.
Pour conclure, je dirai qu'il s'agit là d'une bonne série qui n'atteint malheureusement pas le niveau d'Aldébaran mais qui mérite d'être lue pour qui souhaite connaître les secrets de la mantrisse.
D'Amakusa 1637 je n'ai lu que les deux premiers tomes, et pourtant ils me suffisent pour recommander cette série, qualifiée d'aventure historique par son éditeur, mais qui serait plus un mélange de science-fiction et d'Histoire (et par défaut, j'ai donc inscrit "fantastique" comme genre de cette série).
A un bémol près (la recommandation) néanmoins, bémol qui m'a fait reporter à plus tard l'achat des tomes suivants, en espérant (sans y croire), une véritable édition de qualité : c'est celui des dessins.
Non pas que les dessins soient mauvais, ils sont dans la norme shojo, pas déplaisants, avec des personnages bien identifiables, un bon niveau de détails, mais du fait de l'aspect "mauvaise photocopie" de la qualité d'impression/reproduction (peut-être liée aux supports fournis par les Japonais).
Cela dessert totalement une histoire qui est pourtant originale, et possède de nombreux atouts pour elle.
[Nota : au vu des images jpg fournis sur le site Akiko, j'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'un problème de qualité d'impression, car les belles lignes des scans étaient "bouffées" sur les éditions que j'ai eu en main]
Si la qualité "globale" du dessin ne mérite que 2/5, celle du scénario mérite un 4, voire un 4,5. C'est que le contexte historique est tout de même intéressant : une révolte plutôt méconnue par nos longitudes (je ne sais même pas à quel point cette révolte est bien connue des Japonais eux-mêmes), et qui n'est pas du tout édulcorée, avec, par exemple, l'évocation explicite d'un viol homosexuel (suivi d'un meurtre). Je ne crois pas que cela soit très courant dans le shojo, et cela m'a d'ailleurs bien choqué à sa lecture (ce n'est pas rapporté graphiquement, juste par un dialogue, précisons-le bien). Néanmoins, ce fait terrible n'a rien de gratuit (heureusement), et rentre parfaitement dans le cadre des tourments quasi-infernaux d'un des personnages.
Bref, Amakusa 1637 ce n'est pas de la gentille petite promenade historique pour jeunes filles en fleurs qui joueraient à se faire peur dans un contexte de rébellion écrasée dans le sang, et, eu égard à ce qui s'y passe, les méchancetés d'une Sae de Peach Girl n'y seraient que d'aimables billevesées, totalement indignes des 18 tomes qui lui sont (indirectement) consacrés.
Enfin, pour conclure sur le scénario, il recèle quelques intéressantes trouvailles "sf", et vous jugerez aussi, certainement, que la trouvaille par laquelle l'auteure a réussi à impliquer (plus encore) l'héroïne dans cette histoire est assez finement développée, et renforce l'impact dramatique de l'ensemble.
De ce point de vue là, donc, du tout bon. Que je vous aurais recommandé chaudement. N'eut été le dessin...
Messieurs, mesdames, les éditeurs (japonais et/ou français), ne serait-il point possible d'offrir à un contenu aussi excitant, le contenant qu'il mérite ?
L'action est la principale qualité de cette série où, Harry Chase, privé pas forcément très gracieux, se trouve plongé dès les premières images dans des intrigues débouchant souvent sur une vision pessimiste de l'humanité, pourrie de corruption ou de violence.
Il faut dire que le détective explore le monde des classes aisées, qui décidément cache de bien sordides secrets.
Une impression de déjà vu peut apparaître à la lecture de cette série, mais la force de Moliterni est de s'appuyer sur une action soutenue, pas de bavardages, pas d'images de trop, mais une action toujours soutenue. D'où parfois un certain schématisme, mais une forme d'humour noir, et le manque de sérieux de Harry Chase, finalement proche d'un loser, donnent une indéniable sympathie à l'ensemble.
Le dessin puissant de Fahrer est aussi la grande force de cette série, où la couleur paraît parfois plus décorative que nécessaire tant dans certaines séquences de nuit, elle est monochrome et c'est uniquement le trait qui en ressort. Le dessinateur argentin possède une grande science du noir, qui évoque parfois Hugo Pratt.
Une série à conseiller aux amateurs de polars, mais qui mérite de toute façon la lecture.
Parallel...
L'auteur, Toshihiko Kobayashi, déclare avoir choisi ce titre pour signifier la trajectoire de ces deux personnages principaux, dont les destins (amoureux) ne se croisent pas, bien que les héros soient toujours ensemble. D'où l'idée de droites parallèles...
Pour ma part, j'y verrais plutôt un autre symbole : celui des barres parallèles (discipline gymnique), où un magnifique athlète, capable des voltiges les plus gracieuses, décide d'achever sa démonstration en allant s'écraser lourdement au sol, et ce de par sa seule volonté.
Voilà ce que m'inspire Toshihiko Kobayashi, un mangaka qui d'un côté pourrait paraître bourré de talent, mais qui, de l'autre... Mon dieu, de l'autre... (pleurs).
Son dessin est sans doute l'un des plus beaux qui m'ait été donné de voir. Parfaitement maîtrisé (ou peu s'en faut), avec des filles sublimes, bien ombré, point fouillis mais cependant détaillé. De magnifiques cadrages dans les paysages (et choix de ces paysages). Un côté "bucolique" dans ces derniers, bien que d'un environnement "urbain". Parmi les plus beaux décors que j'ai jamais vu (en manga).
Une scène champêtre qui, par sa simplicité, sa poésie, et même sa "grâce" (osons le mot), serait digne de toute anthologie, et reste, à mes yeux, quasiment ce que j'ai lu de plus beau, et peut-être même tous genres de bd confondus...
Mais, car il y a un mais... un énooorme mais... Toshihiko Kobayashi fait du manga shonen et, en tant que tel, sacrifie allégremment au pire du genre "fan-service", registre "petites culottes et gros ni...". Ce qui torpille malheureusement tout le reste, y compris un scénario qui, pourtant, fourmille de petites trouvailles touchantes.
Le premier tome, néanmoins, s'était révélé un délice, après un début qui eut dû me mettre la puce à l'oreille : une fusée s'élève dans les cieux, laquelle fusée soulève une jupe de fille (via un fil attaché à ladite jupe). Il est vrai, d'ailleurs, que je me suis alors arrêté là, un peu dégoûté par une telle bêtise (et la pitoyable scène de baston filles/garçons qui suit) ayant acheté Parallel sur la foi du simple résumé de l'éditeur. Lequel pourrait presque vous faire croire qu'il s'agit d'un shojo (et la couverture du premier tome, avec les tournesols, y contribue aussi).
Possédant cependant ce manga, je décidai plus tard de le reprendre. Et là, miracle : j'ai eu l'impression d'avoir trouvé le manga "romantique" que je cherchais. Avec de pulpeuses créatures (pourquoi se priver, hein ?), mais une romance bien menée.
Oui, il y avait beaucoup de "fan-service", mais il semblait parfaitement intégré à l'histoire, les circonvolutions du scénario pour parvenir à ces instants érotiques étant, en fait, chargés de drame. Ainsi en va-t-il de la scène du typhon (qu'on pourrait dire chargée d'amener le "tee-shirt mouillé", et "deux jeunes gens dans une seule chambre"). C'est à elle seule une scène assez poignante du manga, qui nous dévoile une belle psychologie du héros. Ce qui a pour résultat que les scènes un peu "fan-services" qui suivent ne semblent qu'un succédané de la scène "principale", beaucoup, beaucoup plus forte en émotions.
Il en va de même de l'inévitable scène du bain, qui n'est pas loin de virer au drame, et nous montre le héros sous un jour de nouveau touchant, mignon petit chiot dépassé par les événements...
Le dernier chapitre est lui aussi presque une perle, avc sa dose de "maillots de bain" (incontournable encore), mais des soucis amoureux du héros qui les feraient presque passer au second plan...
Voilà, c'était donc le meilleur, avec de l'humour, de la romance, et de l'ecchi (érotisme "soft").
Et puis, vint le tome 2...
Et ce fut la descente aux enfers. Du fan-service qui arrive comme un cheveu sur la soupe, une romance qui, de fait, se traîne, perdue entre les méandres des scènes d'ecchi (et comment je te fais une bunny ? et comment je te la mets en infirmière ? et comment je te montre les dessous de la demoiselle ?).
L'enfer, soudain... Les belles promesses qui se brisent toutes. La sensation, même, d'avoir été berné par le premier tome, voire un pur imbécile...
Le tome 3 (puisque j'avais acheté les 2, 3 et 4 ensemble, j'ai voulu, au moins, connaître la suite) a certes relevé un peu le niveau. C'est en lui que se trouve la scène "d'anthologie" que j'évoquais au début de cette critique.
Retour donc d'un scénario qui sert d'abord la soupe "fan-service", mais qui, au moins, le fait avec une maestria qu'il faut saluer. Bref, un vrai scénario, avec quelque chose qui ressemble à une véritable histoire qui va bien au-delà du simple fan-service.
Quant au tome 4, rien à dire, sinon que je n'ai pas vraiment apprécié la fin.
Bref, Toshihiko Kobayashi est comme un homme qui aurait reçu la lumière entre ses mains, l'aurait laissé s'écouler tel du sable, et n'en aurait retenu que quelques gouttes.
Celles-ci se trouvent dans Parallel.
Dommage qu'il fasse du "shonen", et se contraigne de lui-même (je pense) à certains de ses codes les plus calamiteux. Il me semble qu'il vaut beaucoup, beaucoup mieux que cela.
Du moins est-ce que j'ai envie de croire, car s'il est une lumière que je n'ai pas envie de laisser s'échapper de mon petit coeur candide, c'est bien celle de l'espoir. :)
Au début du vingtième siècle, un expert en explosifs profite d'un aviateur pour fuir ses poursuivants et rejoindre le Mexique où il souhaite se mettre au service de la révolution, ou plutôt vendre au plus cher ses talents. Mais les dons de l'aviateur sont aussi enviés par les deux camps antagonistes.
Une trame concoctée par un Jean-Michel Charlier inspiré, opposant le brun Pete, cynique et baroudeur, et le blond Chett, frivole et désintéressé, unis par les circonstances et qui vont croiser des patriotes convaincus, aussi bien que de dangereux ambitieux.
Au hasard de nombreux retournements de situations, ils finissent par devenir proches de Pancho Villa et épouser sa cause, allant jusqu'à aider l'homme alors emprisonné.
Servie par le dessin réaliste et efficace de De La Fuente, cette série est un concentré d'action sans pour autant négliger les caractères, ni les causes mises en jeu, s'appuyant sur une solide documentation en n'étant toutefois pas une oeuvre d'historien, comme à l'habitude du scénariste, qui sait se servir d'un cadre réaliste pour donner du piment à ses intrigues.
Il n'a toutefois pas le temps de s'attarder sur cette série, et il laisse un troisième tome inachevé, terminé par Guy Vidal.
Ce dernier poursuit les aventures des deux Américains avec un ton moins sobre mais plus généreux, et de ce fait avec un rythme plus nonchalant, sans toutefois démériter. Bien sûr, il faut souligner la présence d'un autre héros de Jean-Michel Charlier dans le tome 5, Blueberry.
Une belle série western trop vite oubliée, à redécouvrir.
Dans son ambition, dans son contenu, cet album me rappelle un vieux bouquin contant en nouvelles très nerveuses les premiers temps glorieux de la Grande Boucle.
Je n'ai jamais été réellement un fanatique de l'épreuve, ni même du cyclisme en général, à part en le pratiquant moi-même, mais à ma façon, à mon rythme. Il n'empêche que nombre de coureurs, célèbres ou anonymes du peloton, méritent tout de même un coup de chapeau, et un hommage à travers ce recueil. Car ce sont des petites histoires fantaisistes sans grande prétention, mis à part de présenter le cyclisme sous son meilleur jour, bûcheur, hâbleur, truqueur un peu parfois, mais toujours sympathique, au fond.
C'est sympathique, c'est frais, et le graphisme de Frédéric Kinder est tout à fait adapté à ce type d'histoire, même si je lui reprocherai une trop grande ressemblance des visages des personnages.
Bruno Brazil est un espion qui, au départ, se trouve essentiellement chargé de confondre d'éventuels espions lors d'enquêtes rapidement contées en quelques planches.
Notre homme voit ses missions prendre de l'envergure avec son accession à de longs récits. Lorgnant vers James bond, il traque des mégalomanes menaçant le monde, sans rechigner ça et là à utiliser des gadgets.
Il s'entoure dès le second tome du commando "caïman", une troupe de choc, des tueurs de sang froid qui vendent avec lui leurs services à l'état américain. Menés par Brazil, inaccessible derrière une ironie glacée, on trouve l'impulsif Moralès, le peu scrupuleux Texas, la charmante (mais redoutable) Whip Rafale, etc...
Totalement délirante au départ, la série possède une bonne dose de science-fiction, avant de basculer dans le thriller à partir du tome 5 pour retrouver au final le style espionnage plus modéré, mais très violent.
Très inégaux d'inspiration, les scénarios de Greg sont célèbres pour leur pessimisme, l'auteur n'hésitant pas à éliminer une bonne partie de ses héros, ce qui leur donne une force indéniable.
Le dessin de Vance est très efficace, se basant au départ sur des découpages très classiques avant de tenter des mises en pages plus ambitieuses, mais où le trait semble négligé avant que le dessinateur ne se reprenne sur les derniers tomes.
L'impression globale que laisse la série est bien un sentiment de froideur, tant ses personnages laissent leurs scrupules de côté pour obéir à des ordres souvent discutables. On pourrait voir là une vision réaliste du métier d’espion, ce qui ne serait pas la moindre des qualités de ces albums que l'on ne peut toutefois pas trop prendre au sérieux. Ils n'en témoignent pas moins de l'aspect second degré d'une époque.
La caractérielle princesse Brunelle accompagnée de son fort peu téméraire page Colin partent à la recherche de corbeaux porteurs des pires maux, qu'ils ont eu le malheur de libérer.
Cette trame est bien vite oubliée, et seule l'errance des deux héros est le fil conducteur de cette série. Personnages bien typés et sympathiques car les deux jeunes gens n'ont rien de héros parfaits, leurs aventures les entraînent dans un moyen-âge classique, traversé par instant de fantastique ou de légendaire.
Le premier tome est une compilation d'histoires courtes absolument délicieuses de malice et d'humour. Bourgeon y rode son style personnel et documenté pour un excellent résultat.
Génin prouve qu'il était un excellent scénariste, à l'écriture rapide et claire.
Le second tome prouve son savoir-faire sur une trame de 46 pages, où il montre un sens du dialogue et du rebondissement remarquables.
Ces deux premiers titres, publiés en intégrale, méritent tout à fait le détour.
Au troisième tome, Convard remplace Bourgeon au dessin, et, preuve de l'alchimie particulière de deux auteurs, la série perd beaucoup de sa saveur, avec un dessin certes très beau et efficace, mais plus académique. Convard participe toutefois au scénario du tome 6 où une secte protège les descendants directs du Christ. Une idée qui a fait du chemin, depuis...
En tout cas, une jolie série sans prétention, où les admirateurs de Bourgeon devraient trouver leur compte.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Soulhunters
Oh oui ! Artémis, bats-moi fort ! Plus fort ! Encore ! J'aime ça... Ahem... Vous étiez là ? Or, donc, nous voici avec une déesse "chasseuse d'âmes" aux appas proéminents (pour ceux qui voudraient éviter, à l'avenir, le vulgaire "gros seins" ou "gros nichons", je viens de vous fournir une aimable périphrase littéraire...^^), et c'est justement parce qu'ils étaient bien proéminents sur la couverture que j'ai décidé de l'acheter. Au vu de ce que certains nomment le "cahier des charges Soleil", j'espérais d'ailleurs en voir bien plus, et me rincer l'oeil pour 12€. Et bien, je dois vous avouer une chose, eu égard à cet ambitieux programme d'achat : je suis terriblement déçu. Et même affreusement déçu. Au point d'en venir à douter même de l'ensemble de la BD, et du sens de la vie en général. Alors, non seulement Diane-Artémis on ne la voit jamais dans toute la splendeur de sa vénusté (autre périphrase pour dire "à poil", mais en beaucoup plus classe, ça sert d'avoir des lettres, non ?), même en flouté, mais de plus, on n'aperçoit pas même le début du commencement d'un téton de nich... d'un de ses appas proéminents. Je suis totalement écoeuré. Comment des scénaristes et dessinateurs responsables, adultes, et citoyens peuvent-ils faire cela au lectorat de base de la BD ? Hein ? Je plonge dans les abymes d'une détresse philosophique sans nom. En plus, cette trahison éhontée de tout ce qui fait la grandeur de la BD se permet... Vous savez quoi ? D'avoir un scénario ! Là, je tombe des nues, et j'envisage sérieusement d'aller me pendre d'ici peu. Nan, mais ! C'est vrai, quoi, nan mais ! Non seulement, le dessin n'est pas au niveau des appas proéminents de la couv' par l'ampleur desquels nous fûmes alléchés (il est beaucoup moins beau et maîtrisé), mais en plus le scénario de cette BD parvient finalement, par une évolution plutôt surprenante, à nous faire complètement oublier la qualité de ce dessin, assez inégale, parfois fort schématique, sommaire, mais qui n'est pas sans rappeler, alors, certains grands noms de la BD humoristique (mais je cale quant à trouver les références exactes). Bref, une BD qui vaut le détour, et dont le premier tome m'a fortement donné envie de connaître la suite.
Le Retour à la terre
Je me suis procuré cette série les yeux fermés sur les conseils d'un ami et ma première impression fut d'avoir gaspillé mon argent : les dessins n'étaient pas du tout de mon goût, trop simplistes, pas assez travaillés. J'ai donc lu la série un peu à reculons et finalement j'ai trouvé ça plutôt bien. Les dessins sont simples c'est vrai, mais l'histoire, racontée sous forme de strips, s'y prête parfaitement. Je pense même que cela aurait été une erreur de faire différemment. Seuls les yeux de Manu ne sont pas toujours bien représentés à mon goût, ils reflètent parfois mal l'état d'esprit du héros. La mise en couleur très simple elle aussi (aplats) colle parfaitement au style graphique. Les petites histoires se suivent, s'enchaînent à toute vitesse et nous racontent la vie de Manu Larssinet un pur citadin qui vient s'installer en pleine campagne. Habitant en province j'ai pu juger avec quelle justesse Ferri et Larcenet parviennent en quelques cases à saisir l'essentiel pour toucher juste à tous les coups. Papa depuis peu, je viens de me régaler en relisant le tome 4 et en voyant Manu gérer difficilement Capucine qui ne fait pas ses nuits. Les personnages sont hauts en couleurs (la Mortemont à Paris quel régal, l'épicier et ses gommes un grand moment) et on ne se lasse pas d'en apprendre davantage sur Manu et sa petite famille. J'ai découvert Larcenet par cette série et elle me donne envie de découvrir davantage son univers …
Bételgeuse
Cette série est la suite d’Aldébaran que j’ai adoré. "Bételgeuse" poursuit l’histoire là où elle s’était arrêtée dans le cycle précédent et réutilise avec bonheur les mêmes ingrédients. Les nombreuses espèces animales inventées par Léo sont de nouveau au rendez-vous tout comme les décors sublimes et on en apprend beaucoup plus sur la mantrisse : cet "animal" étrange qui est le pivot de l'histoire. Malheureusement le rythme ralentit par rapport à Aldébaran et c'est surtout le dernier tome de "Bételgeuse" qui s'avère riche en rebondissements. De plus les petites manies de Léo prennent ici davantage d'ampleur et m'ont un peu gâché mon plaisir de lecteur. En effet si nous savons déjà qu'il représente parfaitement les attraits féminins, sur "Bételgeuse" ses femmes se dévoilent sans retenue si souvent que cela finit par déranger et ôter toute crédibilité aux relations entre les différents personnages. D'autant plus que le défaut que j'avais évoqué dans Aldébaran concernant le manque d'expression des visages des héros est toujours présent. Pour conclure, je dirai qu'il s'agit là d'une bonne série qui n'atteint malheureusement pas le niveau d'Aldébaran mais qui mérite d'être lue pour qui souhaite connaître les secrets de la mantrisse.
Amakusa 1637
D'Amakusa 1637 je n'ai lu que les deux premiers tomes, et pourtant ils me suffisent pour recommander cette série, qualifiée d'aventure historique par son éditeur, mais qui serait plus un mélange de science-fiction et d'Histoire (et par défaut, j'ai donc inscrit "fantastique" comme genre de cette série). A un bémol près (la recommandation) néanmoins, bémol qui m'a fait reporter à plus tard l'achat des tomes suivants, en espérant (sans y croire), une véritable édition de qualité : c'est celui des dessins. Non pas que les dessins soient mauvais, ils sont dans la norme shojo, pas déplaisants, avec des personnages bien identifiables, un bon niveau de détails, mais du fait de l'aspect "mauvaise photocopie" de la qualité d'impression/reproduction (peut-être liée aux supports fournis par les Japonais). Cela dessert totalement une histoire qui est pourtant originale, et possède de nombreux atouts pour elle. [Nota : au vu des images jpg fournis sur le site Akiko, j'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'un problème de qualité d'impression, car les belles lignes des scans étaient "bouffées" sur les éditions que j'ai eu en main] Si la qualité "globale" du dessin ne mérite que 2/5, celle du scénario mérite un 4, voire un 4,5. C'est que le contexte historique est tout de même intéressant : une révolte plutôt méconnue par nos longitudes (je ne sais même pas à quel point cette révolte est bien connue des Japonais eux-mêmes), et qui n'est pas du tout édulcorée, avec, par exemple, l'évocation explicite d'un viol homosexuel (suivi d'un meurtre). Je ne crois pas que cela soit très courant dans le shojo, et cela m'a d'ailleurs bien choqué à sa lecture (ce n'est pas rapporté graphiquement, juste par un dialogue, précisons-le bien). Néanmoins, ce fait terrible n'a rien de gratuit (heureusement), et rentre parfaitement dans le cadre des tourments quasi-infernaux d'un des personnages. Bref, Amakusa 1637 ce n'est pas de la gentille petite promenade historique pour jeunes filles en fleurs qui joueraient à se faire peur dans un contexte de rébellion écrasée dans le sang, et, eu égard à ce qui s'y passe, les méchancetés d'une Sae de Peach Girl n'y seraient que d'aimables billevesées, totalement indignes des 18 tomes qui lui sont (indirectement) consacrés. Enfin, pour conclure sur le scénario, il recèle quelques intéressantes trouvailles "sf", et vous jugerez aussi, certainement, que la trouvaille par laquelle l'auteure a réussi à impliquer (plus encore) l'héroïne dans cette histoire est assez finement développée, et renforce l'impact dramatique de l'ensemble. De ce point de vue là, donc, du tout bon. Que je vous aurais recommandé chaudement. N'eut été le dessin... Messieurs, mesdames, les éditeurs (japonais et/ou français), ne serait-il point possible d'offrir à un contenu aussi excitant, le contenant qu'il mérite ?
Harry Chase
L'action est la principale qualité de cette série où, Harry Chase, privé pas forcément très gracieux, se trouve plongé dès les premières images dans des intrigues débouchant souvent sur une vision pessimiste de l'humanité, pourrie de corruption ou de violence. Il faut dire que le détective explore le monde des classes aisées, qui décidément cache de bien sordides secrets. Une impression de déjà vu peut apparaître à la lecture de cette série, mais la force de Moliterni est de s'appuyer sur une action soutenue, pas de bavardages, pas d'images de trop, mais une action toujours soutenue. D'où parfois un certain schématisme, mais une forme d'humour noir, et le manque de sérieux de Harry Chase, finalement proche d'un loser, donnent une indéniable sympathie à l'ensemble. Le dessin puissant de Fahrer est aussi la grande force de cette série, où la couleur paraît parfois plus décorative que nécessaire tant dans certaines séquences de nuit, elle est monochrome et c'est uniquement le trait qui en ressort. Le dessinateur argentin possède une grande science du noir, qui évoque parfois Hugo Pratt. Une série à conseiller aux amateurs de polars, mais qui mérite de toute façon la lecture.
Parallel
Parallel... L'auteur, Toshihiko Kobayashi, déclare avoir choisi ce titre pour signifier la trajectoire de ces deux personnages principaux, dont les destins (amoureux) ne se croisent pas, bien que les héros soient toujours ensemble. D'où l'idée de droites parallèles... Pour ma part, j'y verrais plutôt un autre symbole : celui des barres parallèles (discipline gymnique), où un magnifique athlète, capable des voltiges les plus gracieuses, décide d'achever sa démonstration en allant s'écraser lourdement au sol, et ce de par sa seule volonté. Voilà ce que m'inspire Toshihiko Kobayashi, un mangaka qui d'un côté pourrait paraître bourré de talent, mais qui, de l'autre... Mon dieu, de l'autre... (pleurs). Son dessin est sans doute l'un des plus beaux qui m'ait été donné de voir. Parfaitement maîtrisé (ou peu s'en faut), avec des filles sublimes, bien ombré, point fouillis mais cependant détaillé. De magnifiques cadrages dans les paysages (et choix de ces paysages). Un côté "bucolique" dans ces derniers, bien que d'un environnement "urbain". Parmi les plus beaux décors que j'ai jamais vu (en manga). Une scène champêtre qui, par sa simplicité, sa poésie, et même sa "grâce" (osons le mot), serait digne de toute anthologie, et reste, à mes yeux, quasiment ce que j'ai lu de plus beau, et peut-être même tous genres de bd confondus... Mais, car il y a un mais... un énooorme mais... Toshihiko Kobayashi fait du manga shonen et, en tant que tel, sacrifie allégremment au pire du genre "fan-service", registre "petites culottes et gros ni...". Ce qui torpille malheureusement tout le reste, y compris un scénario qui, pourtant, fourmille de petites trouvailles touchantes. Le premier tome, néanmoins, s'était révélé un délice, après un début qui eut dû me mettre la puce à l'oreille : une fusée s'élève dans les cieux, laquelle fusée soulève une jupe de fille (via un fil attaché à ladite jupe). Il est vrai, d'ailleurs, que je me suis alors arrêté là, un peu dégoûté par une telle bêtise (et la pitoyable scène de baston filles/garçons qui suit) ayant acheté Parallel sur la foi du simple résumé de l'éditeur. Lequel pourrait presque vous faire croire qu'il s'agit d'un shojo (et la couverture du premier tome, avec les tournesols, y contribue aussi). Possédant cependant ce manga, je décidai plus tard de le reprendre. Et là, miracle : j'ai eu l'impression d'avoir trouvé le manga "romantique" que je cherchais. Avec de pulpeuses créatures (pourquoi se priver, hein ?), mais une romance bien menée. Oui, il y avait beaucoup de "fan-service", mais il semblait parfaitement intégré à l'histoire, les circonvolutions du scénario pour parvenir à ces instants érotiques étant, en fait, chargés de drame. Ainsi en va-t-il de la scène du typhon (qu'on pourrait dire chargée d'amener le "tee-shirt mouillé", et "deux jeunes gens dans une seule chambre"). C'est à elle seule une scène assez poignante du manga, qui nous dévoile une belle psychologie du héros. Ce qui a pour résultat que les scènes un peu "fan-services" qui suivent ne semblent qu'un succédané de la scène "principale", beaucoup, beaucoup plus forte en émotions. Il en va de même de l'inévitable scène du bain, qui n'est pas loin de virer au drame, et nous montre le héros sous un jour de nouveau touchant, mignon petit chiot dépassé par les événements... Le dernier chapitre est lui aussi presque une perle, avc sa dose de "maillots de bain" (incontournable encore), mais des soucis amoureux du héros qui les feraient presque passer au second plan... Voilà, c'était donc le meilleur, avec de l'humour, de la romance, et de l'ecchi (érotisme "soft"). Et puis, vint le tome 2... Et ce fut la descente aux enfers. Du fan-service qui arrive comme un cheveu sur la soupe, une romance qui, de fait, se traîne, perdue entre les méandres des scènes d'ecchi (et comment je te fais une bunny ? et comment je te la mets en infirmière ? et comment je te montre les dessous de la demoiselle ?). L'enfer, soudain... Les belles promesses qui se brisent toutes. La sensation, même, d'avoir été berné par le premier tome, voire un pur imbécile... Le tome 3 (puisque j'avais acheté les 2, 3 et 4 ensemble, j'ai voulu, au moins, connaître la suite) a certes relevé un peu le niveau. C'est en lui que se trouve la scène "d'anthologie" que j'évoquais au début de cette critique. Retour donc d'un scénario qui sert d'abord la soupe "fan-service", mais qui, au moins, le fait avec une maestria qu'il faut saluer. Bref, un vrai scénario, avec quelque chose qui ressemble à une véritable histoire qui va bien au-delà du simple fan-service. Quant au tome 4, rien à dire, sinon que je n'ai pas vraiment apprécié la fin. Bref, Toshihiko Kobayashi est comme un homme qui aurait reçu la lumière entre ses mains, l'aurait laissé s'écouler tel du sable, et n'en aurait retenu que quelques gouttes. Celles-ci se trouvent dans Parallel. Dommage qu'il fasse du "shonen", et se contraigne de lui-même (je pense) à certains de ses codes les plus calamiteux. Il me semble qu'il vaut beaucoup, beaucoup mieux que cela. Du moins est-ce que j'ai envie de croire, car s'il est une lumière que je n'ai pas envie de laisser s'échapper de mon petit coeur candide, c'est bien celle de l'espoir. :)
Les Gringos
Au début du vingtième siècle, un expert en explosifs profite d'un aviateur pour fuir ses poursuivants et rejoindre le Mexique où il souhaite se mettre au service de la révolution, ou plutôt vendre au plus cher ses talents. Mais les dons de l'aviateur sont aussi enviés par les deux camps antagonistes. Une trame concoctée par un Jean-Michel Charlier inspiré, opposant le brun Pete, cynique et baroudeur, et le blond Chett, frivole et désintéressé, unis par les circonstances et qui vont croiser des patriotes convaincus, aussi bien que de dangereux ambitieux. Au hasard de nombreux retournements de situations, ils finissent par devenir proches de Pancho Villa et épouser sa cause, allant jusqu'à aider l'homme alors emprisonné. Servie par le dessin réaliste et efficace de De La Fuente, cette série est un concentré d'action sans pour autant négliger les caractères, ni les causes mises en jeu, s'appuyant sur une solide documentation en n'étant toutefois pas une oeuvre d'historien, comme à l'habitude du scénariste, qui sait se servir d'un cadre réaliste pour donner du piment à ses intrigues. Il n'a toutefois pas le temps de s'attarder sur cette série, et il laisse un troisième tome inachevé, terminé par Guy Vidal. Ce dernier poursuit les aventures des deux Américains avec un ton moins sobre mais plus généreux, et de ce fait avec un rythme plus nonchalant, sans toutefois démériter. Bien sûr, il faut souligner la présence d'un autre héros de Jean-Michel Charlier dans le tome 5, Blueberry. Une belle série western trop vite oubliée, à redécouvrir.
Tour de force
Dans son ambition, dans son contenu, cet album me rappelle un vieux bouquin contant en nouvelles très nerveuses les premiers temps glorieux de la Grande Boucle. Je n'ai jamais été réellement un fanatique de l'épreuve, ni même du cyclisme en général, à part en le pratiquant moi-même, mais à ma façon, à mon rythme. Il n'empêche que nombre de coureurs, célèbres ou anonymes du peloton, méritent tout de même un coup de chapeau, et un hommage à travers ce recueil. Car ce sont des petites histoires fantaisistes sans grande prétention, mis à part de présenter le cyclisme sous son meilleur jour, bûcheur, hâbleur, truqueur un peu parfois, mais toujours sympathique, au fond. C'est sympathique, c'est frais, et le graphisme de Frédéric Kinder est tout à fait adapté à ce type d'histoire, même si je lui reprocherai une trop grande ressemblance des visages des personnages.
Bruno Brazil
Bruno Brazil est un espion qui, au départ, se trouve essentiellement chargé de confondre d'éventuels espions lors d'enquêtes rapidement contées en quelques planches. Notre homme voit ses missions prendre de l'envergure avec son accession à de longs récits. Lorgnant vers James bond, il traque des mégalomanes menaçant le monde, sans rechigner ça et là à utiliser des gadgets. Il s'entoure dès le second tome du commando "caïman", une troupe de choc, des tueurs de sang froid qui vendent avec lui leurs services à l'état américain. Menés par Brazil, inaccessible derrière une ironie glacée, on trouve l'impulsif Moralès, le peu scrupuleux Texas, la charmante (mais redoutable) Whip Rafale, etc... Totalement délirante au départ, la série possède une bonne dose de science-fiction, avant de basculer dans le thriller à partir du tome 5 pour retrouver au final le style espionnage plus modéré, mais très violent. Très inégaux d'inspiration, les scénarios de Greg sont célèbres pour leur pessimisme, l'auteur n'hésitant pas à éliminer une bonne partie de ses héros, ce qui leur donne une force indéniable. Le dessin de Vance est très efficace, se basant au départ sur des découpages très classiques avant de tenter des mises en pages plus ambitieuses, mais où le trait semble négligé avant que le dessinateur ne se reprenne sur les derniers tomes. L'impression globale que laisse la série est bien un sentiment de froideur, tant ses personnages laissent leurs scrupules de côté pour obéir à des ordres souvent discutables. On pourrait voir là une vision réaliste du métier d’espion, ce qui ne serait pas la moindre des qualités de ces albums que l'on ne peut toutefois pas trop prendre au sérieux. Ils n'en témoignent pas moins de l'aspect second degré d'une époque.
Brunelle et Colin
La caractérielle princesse Brunelle accompagnée de son fort peu téméraire page Colin partent à la recherche de corbeaux porteurs des pires maux, qu'ils ont eu le malheur de libérer. Cette trame est bien vite oubliée, et seule l'errance des deux héros est le fil conducteur de cette série. Personnages bien typés et sympathiques car les deux jeunes gens n'ont rien de héros parfaits, leurs aventures les entraînent dans un moyen-âge classique, traversé par instant de fantastique ou de légendaire. Le premier tome est une compilation d'histoires courtes absolument délicieuses de malice et d'humour. Bourgeon y rode son style personnel et documenté pour un excellent résultat. Génin prouve qu'il était un excellent scénariste, à l'écriture rapide et claire. Le second tome prouve son savoir-faire sur une trame de 46 pages, où il montre un sens du dialogue et du rebondissement remarquables. Ces deux premiers titres, publiés en intégrale, méritent tout à fait le détour. Au troisième tome, Convard remplace Bourgeon au dessin, et, preuve de l'alchimie particulière de deux auteurs, la série perd beaucoup de sa saveur, avec un dessin certes très beau et efficace, mais plus académique. Convard participe toutefois au scénario du tome 6 où une secte protège les descendants directs du Christ. Une idée qui a fait du chemin, depuis... En tout cas, une jolie série sans prétention, où les admirateurs de Bourgeon devraient trouver leur compte.