Je ne doute pas que la colère de Hermann ait été sincère. Le texte qu'il a écrit et qui apparaît en préambule de son histoire est en effet clair et plein d'émotion.
Cela dit, l'histoire qu'il développe ensuite, n’est pas vraiment une oeuvre qui passe au rayon x, la guerre qui a déchiré l’ex Yougoslavie. C'est davantage une aventure dont le décor est Sarajevo. Cela limite forcément le propos de l’auteur. On peut opposer d'ailleurs la démarche de Hermann à celle de Stassen et de son Déogratias. Le premier a situé la trame de son récit dans un contexte de guerre. Le second a magistralement décrit l'horreur d'un génocide à travers l'histoire d'un pauvre bougre. La différence est sensible et fait de l'album de Hermann, une simple anecdote dans la riche carrière de cet auteur, tandis qu'elle fait de la bd de Stassen une véritable oeuvre à la portée plus vaste que l'univers de la bd.
Maintenant, j'ai aimé cet album. C'est une aventure bien construite et plaisante.
Je conseille donc.
Cette série d'aventure est atypique. Ici, ce qui prédomine ce n'est pas l'action pour l'action. Trent ne passe pas son temps à casser des tronches, à sortir son flingue à la moindre occasion. Il est d'abord un homme fragile, en proie aux doutes, las de la solitude, en quête de bonheur et d'amour. Cela le rend très attachant et donne à ses aventures une dimension humaine indéniable.
On retrouve là, la patte de Rodolphe qui est un auteur à part et qui mieux que quiconque, sait parler des hommes. Ce n'est peut être pas le plus médiatisé des auteurs, mais à mon sens, il fait partie des meilleurs. On peut par ailleurs, critiquer le trait de Léo mais personnellement, j'aime. Il illustre sobrement et avec précision le propos.
Voila une série très attachante.
A la lecture des deux premiers tomes, je me suis bien amusé. Voila une bd sans prétention dont les personnages sont à la fois simples et bien défendus par Larcenet. On peut toujours reprocher à ce dernier d'avoir perdu la profondeur de certaines de ses séries (le combat ordinaire ou même, le retour à la terre), mais ces critiques sont-elles bien fondées. Larcenet renoue avec un style plus léger, moins grave, mais visiblement, il s'est amusé à la création de cette bd et personnellement, moi j'adhère.
On pourra ensuite dénigrer Larcenet à propos des clichés sur la banlieue mais là encore, Nic oumouk est d'abord, une caricature, un gentil pavé lancé dans la mare. Bref, je conseille à tous ceux qui cherchent d'abord à ne pas se prendre la tête.
Vous prenez un album de Dany, vous me modernisez tout ça à coups de dessins 3D informatisés, de couleurs pastel... et vous obtenez "Péchés mignons".
Cet album de strips coquins d'une page est une véritable bouffée d'air frais. Même si certains gags sont tout juste moyens, d'autres sont vraiment très drôles. On passe souvent du sourire au rire, et c'est bien le but d'un tel album.
Ajoutez à cela un dessin informatisé, original, tout en rondeur et vous avez un premier coup d'essai réussi par Arthur De Pins.
Cet album est une suite du très bon Trois éclats blancs du même auteur. En effet, à la fin de ce dernier, on quittait Nonna, le marin breton, alors que la première guerre mondiale éclatait.
Nous voici donc de retour dans notre port breton et Nonna est revenu du front. Perdrix, sa bien aimée, attend qu'il la demande en mariage. Mais Nonna a encore la tête dans les tranchées. C'est ainsi que Le Floc'h va nous raconter la guerre vécue par Nonna à grands coups de Flash Back.
Si l'histoire est intéressante, je reste sacrément sur ma faim. En effet, pour moi, la grande force de Le Floc'h est avant tout d'ordre graphique (et non scénaristique). J'ai adoré Trois éclats blancs pas forcément pour son histoire, mais pour les scènes de mer dépeintes par l'auteur. Or, dans "Une après-midi d'été" les tranchées se prête moins à la contemplation des dessins de Le Floc'h.
L'album est globalement bon, mais je suis nostalgique des paysages bretons quasi inexistants dans ce quasi one-shot.
Le démon des glaces est un album de qualité pour plusieurs raisons:
- La narration de cette histoire mystérieuse de navires qui disparaissent en arctique, est très bien fichue. L'album est découpé en plusieurs chapitres (7 si je me souviens bien) et ce procédé permets de rythmer l'histoire en lui passant parfois du coq à l'âne.
- Le génie graphique de Tardi est ici sublimé. Bien que moyennement fan du style Tardi, je dois avouer que cet album est tout simplement beau. Les dessins d'inspiration "Vernienne" (de Jules Verne quoi) sont très travaillés, et je trouve que le trait de Tardi est moins rond que dans ses productions récentes (c'est cette rondeur du trait notamment pour les personnages qui me dérange habituellement).
Cependant, le démon des glaces a un gros défaut :
- Le fond de l'histoire est vraiment trop simpliste. Si l'immersion dans celle-ci est totale au début, je suis sorti de l'histoire à la fin tellement le dénouement est un peu "torché". Les réactions des personnages en fin d'album ne sont vraiment pas crédibles. Je suis resté sur ma fin et ce n'est pas la première fois que j'éprouve cela avec Tardi. Dommage.
Une BD documentaire sur la fermeture de l'usine Metaleurop, qui fit malheureusement la une des JT en 2003. Voilà un type d'album qui me paraît intéressant.
C'est donc avec enthousiasme que je découvre cet album. Et première déception : les dessins. Attention, Jean Luc Loyer dessine très bien. Mais son style un peu naïf conviendrait peut être mieux à une BD humoristique qu'à ce genre de récit. Cela m'a un peu dérouté.
Puis très vite, une deuxième déception... J'ai trouvé que les auteurs tombaient dans la facilité lorsqu'ils mettent en scène le méchant actionnaire qui joue au golf en suisse et décide de fermer l'usine car elle ne rapporte pas assez. Cette image, de l'actionnaire vieux bourgeois qui joue au golf en suisse, est extrêmement caricaturale. Alors au bout de 15 pages, je me suis dis : "Merde ! Encore un bouquin qui va faire dans la facilité et la démagogie".
Et finalement, au fil des pages j'y ai retrouvé de l'intérêt. On apprend pas mal de petites choses (pas toujours prouvées mais qu'importe) sur l'univers de Metaleurop et on commence à mieux appréhender la vie des ouvriers.
Bien qu'agréable et non dénué d'intérêt, ce témoignage reste assez léger (et finalement, le style graphique s'accorde avec cette légèreté). Un bouquin sympa dans l'ensemble qui finit bien mieux qu'il ne commence.
Enfin, je ne peux m'empêcher de penser à Davodeau lorsque l'on parle de BD documentaire, et je reste convaincu que son style graphique est plus adapté à ce genre. Le style de Bétaucourt et Loyer est tout de même à découvrir car de qualité.
Un album dans le plus pur style de Davodeau... Où comment le quotidien peut vite devenir un cauchemar...
Nina est une jeune mère pas comme les autres. Un peu mal élevée, masculine, vulgaire, forte en gueule et aussi désespérée. Elle a besoin de son boulot de "technicienne de surface" et lorsque son caractère va lui jouer des tours, nous allons découvrir jusqu'où quelqu'un peut aller pour garder son job.
Castor, lui est un repris de justice qui arrive au terme de son CDD chez les Transports Doublet et qui souhaite intégrer définitivement l'entreprise. A n'importe quel prix. Et voilà comment la vie d'un brave DRH va être quelque peu bousculée.
Comme à son habitude, Davodeau nous offre un scénario plausible partant d'une situation banale pour la faire dévier gentiment vers quelque chose de potentiellement plus grave.
Reste que pour moi, ce n'est pas le meilleur album de Davodeau et ceci pour deux raisons. Premièrement, la personnalité de Nina m'a quelque peu agacé par sa profonde méchanceté... Lorsque l'on a affaire à un tel personnage méprisable, j'aime bien y voir une lueur d'humanité, une petite faille... Mais il n'en est rien. Deuxièmement, ce n'est pas le scénario le plus étoffé de l'auteur. Pour preuve cette fin d'album quelque peu bizarre.
Pour commencer à lire du Davodeau, préférez l'excellent Chute de Vélo. Après seulement vous aurez envie de découvrir ses autres oeuvres.
Albert est un individu un peu simple, un peu boeuf. Il est un peu paumé et quand on lui dit que sa vie peut s'améliorer, il y croit même si c'est des politiques d'extrême droite qui diffusent leurs idées dans une région un peu paysanne.
Mais le leader du parti est assassiné et Albert a vu les meurtriers. Que faire ? C'est alors qu'Albert décide d'appliquer une des idées du parti. Se faire justice soi-même.
Un album de Davodeau assez réussi. Habitué à décrire des faits divers, l'auteur nous offre encore une tranche de vie réaliste. On pourra par ailleurs s'amuser de certains parallèles avec la vraie vie (je pense au spectacle monté par le parti extrémiste racontant l'histoire de la région et qui fait largement référence au Puy du fou de De Villiers en Vendée).
Un bon album de Davodeau (ce n'est pas encore du niveau de ses derniers albums). A découvrir.
Une tranche de vie comme Davodeau aime bien nous raconter... C'est la vie d'une petite gare comme il n'en reste plus tellement. Une petite gare qui est le point de départ d'une journée de travail pour une poignée d'habitant de la région. Mais aussi une petite gare menacée de fermeture... Et quand un jeune voyou doit tuer un de ces voyageurs, on se dit que la vie paisible de cette gare de campagne risque d'être quelque peux perturbée.
Une oeuvre simple mais qui sonne juste (comme tout ce que fait Davodeau). Les dialogues sont une pure merveille. Les dessins sont très bons, très réalistes, chaque planche est agréable à lire (ne vous fiez pas à la couverture qui est pour le coup un peu laide).
Un bon album (pas le meilleur de Davodeau) qui prouve que l'auteur n'est pas uniquement doué pour les BD-documentaires (Rural !, Les Mauvaises gens, Un homme est mort), mais aussi pour les fictions.
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Sarajevo-Tango
Je ne doute pas que la colère de Hermann ait été sincère. Le texte qu'il a écrit et qui apparaît en préambule de son histoire est en effet clair et plein d'émotion. Cela dit, l'histoire qu'il développe ensuite, n’est pas vraiment une oeuvre qui passe au rayon x, la guerre qui a déchiré l’ex Yougoslavie. C'est davantage une aventure dont le décor est Sarajevo. Cela limite forcément le propos de l’auteur. On peut opposer d'ailleurs la démarche de Hermann à celle de Stassen et de son Déogratias. Le premier a situé la trame de son récit dans un contexte de guerre. Le second a magistralement décrit l'horreur d'un génocide à travers l'histoire d'un pauvre bougre. La différence est sensible et fait de l'album de Hermann, une simple anecdote dans la riche carrière de cet auteur, tandis qu'elle fait de la bd de Stassen une véritable oeuvre à la portée plus vaste que l'univers de la bd. Maintenant, j'ai aimé cet album. C'est une aventure bien construite et plaisante. Je conseille donc.
Trent
Cette série d'aventure est atypique. Ici, ce qui prédomine ce n'est pas l'action pour l'action. Trent ne passe pas son temps à casser des tronches, à sortir son flingue à la moindre occasion. Il est d'abord un homme fragile, en proie aux doutes, las de la solitude, en quête de bonheur et d'amour. Cela le rend très attachant et donne à ses aventures une dimension humaine indéniable. On retrouve là, la patte de Rodolphe qui est un auteur à part et qui mieux que quiconque, sait parler des hommes. Ce n'est peut être pas le plus médiatisé des auteurs, mais à mon sens, il fait partie des meilleurs. On peut par ailleurs, critiquer le trait de Léo mais personnellement, j'aime. Il illustre sobrement et avec précision le propos. Voila une série très attachante.
Nic Oumouk
A la lecture des deux premiers tomes, je me suis bien amusé. Voila une bd sans prétention dont les personnages sont à la fois simples et bien défendus par Larcenet. On peut toujours reprocher à ce dernier d'avoir perdu la profondeur de certaines de ses séries (le combat ordinaire ou même, le retour à la terre), mais ces critiques sont-elles bien fondées. Larcenet renoue avec un style plus léger, moins grave, mais visiblement, il s'est amusé à la création de cette bd et personnellement, moi j'adhère. On pourra ensuite dénigrer Larcenet à propos des clichés sur la banlieue mais là encore, Nic oumouk est d'abord, une caricature, un gentil pavé lancé dans la mare. Bref, je conseille à tous ceux qui cherchent d'abord à ne pas se prendre la tête.
Péchés mignons
Vous prenez un album de Dany, vous me modernisez tout ça à coups de dessins 3D informatisés, de couleurs pastel... et vous obtenez "Péchés mignons". Cet album de strips coquins d'une page est une véritable bouffée d'air frais. Même si certains gags sont tout juste moyens, d'autres sont vraiment très drôles. On passe souvent du sourire au rire, et c'est bien le but d'un tel album. Ajoutez à cela un dessin informatisé, original, tout en rondeur et vous avez un premier coup d'essai réussi par Arthur De Pins.
Une après-midi d'été
Cet album est une suite du très bon Trois éclats blancs du même auteur. En effet, à la fin de ce dernier, on quittait Nonna, le marin breton, alors que la première guerre mondiale éclatait. Nous voici donc de retour dans notre port breton et Nonna est revenu du front. Perdrix, sa bien aimée, attend qu'il la demande en mariage. Mais Nonna a encore la tête dans les tranchées. C'est ainsi que Le Floc'h va nous raconter la guerre vécue par Nonna à grands coups de Flash Back. Si l'histoire est intéressante, je reste sacrément sur ma faim. En effet, pour moi, la grande force de Le Floc'h est avant tout d'ordre graphique (et non scénaristique). J'ai adoré Trois éclats blancs pas forcément pour son histoire, mais pour les scènes de mer dépeintes par l'auteur. Or, dans "Une après-midi d'été" les tranchées se prête moins à la contemplation des dessins de Le Floc'h. L'album est globalement bon, mais je suis nostalgique des paysages bretons quasi inexistants dans ce quasi one-shot.
Le Démon des glaces
Le démon des glaces est un album de qualité pour plusieurs raisons: - La narration de cette histoire mystérieuse de navires qui disparaissent en arctique, est très bien fichue. L'album est découpé en plusieurs chapitres (7 si je me souviens bien) et ce procédé permets de rythmer l'histoire en lui passant parfois du coq à l'âne. - Le génie graphique de Tardi est ici sublimé. Bien que moyennement fan du style Tardi, je dois avouer que cet album est tout simplement beau. Les dessins d'inspiration "Vernienne" (de Jules Verne quoi) sont très travaillés, et je trouve que le trait de Tardi est moins rond que dans ses productions récentes (c'est cette rondeur du trait notamment pour les personnages qui me dérange habituellement). Cependant, le démon des glaces a un gros défaut : - Le fond de l'histoire est vraiment trop simpliste. Si l'immersion dans celle-ci est totale au début, je suis sorti de l'histoire à la fin tellement le dénouement est un peu "torché". Les réactions des personnages en fin d'album ne sont vraiment pas crédibles. Je suis resté sur ma fin et ce n'est pas la première fois que j'éprouve cela avec Tardi. Dommage.
Noir Métal
Une BD documentaire sur la fermeture de l'usine Metaleurop, qui fit malheureusement la une des JT en 2003. Voilà un type d'album qui me paraît intéressant. C'est donc avec enthousiasme que je découvre cet album. Et première déception : les dessins. Attention, Jean Luc Loyer dessine très bien. Mais son style un peu naïf conviendrait peut être mieux à une BD humoristique qu'à ce genre de récit. Cela m'a un peu dérouté. Puis très vite, une deuxième déception... J'ai trouvé que les auteurs tombaient dans la facilité lorsqu'ils mettent en scène le méchant actionnaire qui joue au golf en suisse et décide de fermer l'usine car elle ne rapporte pas assez. Cette image, de l'actionnaire vieux bourgeois qui joue au golf en suisse, est extrêmement caricaturale. Alors au bout de 15 pages, je me suis dis : "Merde ! Encore un bouquin qui va faire dans la facilité et la démagogie". Et finalement, au fil des pages j'y ai retrouvé de l'intérêt. On apprend pas mal de petites choses (pas toujours prouvées mais qu'importe) sur l'univers de Metaleurop et on commence à mieux appréhender la vie des ouvriers. Bien qu'agréable et non dénué d'intérêt, ce témoignage reste assez léger (et finalement, le style graphique s'accorde avec cette légèreté). Un bouquin sympa dans l'ensemble qui finit bien mieux qu'il ne commence. Enfin, je ne peux m'empêcher de penser à Davodeau lorsque l'on parle de BD documentaire, et je reste convaincu que son style graphique est plus adapté à ce genre. Le style de Bétaucourt et Loyer est tout de même à découvrir car de qualité.
Anticyclone
Un album dans le plus pur style de Davodeau... Où comment le quotidien peut vite devenir un cauchemar... Nina est une jeune mère pas comme les autres. Un peu mal élevée, masculine, vulgaire, forte en gueule et aussi désespérée. Elle a besoin de son boulot de "technicienne de surface" et lorsque son caractère va lui jouer des tours, nous allons découvrir jusqu'où quelqu'un peut aller pour garder son job. Castor, lui est un repris de justice qui arrive au terme de son CDD chez les Transports Doublet et qui souhaite intégrer définitivement l'entreprise. A n'importe quel prix. Et voilà comment la vie d'un brave DRH va être quelque peu bousculée. Comme à son habitude, Davodeau nous offre un scénario plausible partant d'une situation banale pour la faire dévier gentiment vers quelque chose de potentiellement plus grave. Reste que pour moi, ce n'est pas le meilleur album de Davodeau et ceci pour deux raisons. Premièrement, la personnalité de Nina m'a quelque peu agacé par sa profonde méchanceté... Lorsque l'on a affaire à un tel personnage méprisable, j'aime bien y voir une lueur d'humanité, une petite faille... Mais il n'en est rien. Deuxièmement, ce n'est pas le scénario le plus étoffé de l'auteur. Pour preuve cette fin d'album quelque peu bizarre. Pour commencer à lire du Davodeau, préférez l'excellent Chute de Vélo. Après seulement vous aurez envie de découvrir ses autres oeuvres.
La gloire d'Albert
Albert est un individu un peu simple, un peu boeuf. Il est un peu paumé et quand on lui dit que sa vie peut s'améliorer, il y croit même si c'est des politiques d'extrême droite qui diffusent leurs idées dans une région un peu paysanne. Mais le leader du parti est assassiné et Albert a vu les meurtriers. Que faire ? C'est alors qu'Albert décide d'appliquer une des idées du parti. Se faire justice soi-même. Un album de Davodeau assez réussi. Habitué à décrire des faits divers, l'auteur nous offre encore une tranche de vie réaliste. On pourra par ailleurs s'amuser de certains parallèles avec la vraie vie (je pense au spectacle monté par le parti extrémiste racontant l'histoire de la région et qui fait largement référence au Puy du fou de De Villiers en Vendée). Un bon album de Davodeau (ce n'est pas encore du niveau de ses derniers albums). A découvrir.
Le réflexe de survie
Une tranche de vie comme Davodeau aime bien nous raconter... C'est la vie d'une petite gare comme il n'en reste plus tellement. Une petite gare qui est le point de départ d'une journée de travail pour une poignée d'habitant de la région. Mais aussi une petite gare menacée de fermeture... Et quand un jeune voyou doit tuer un de ces voyageurs, on se dit que la vie paisible de cette gare de campagne risque d'être quelque peux perturbée. Une oeuvre simple mais qui sonne juste (comme tout ce que fait Davodeau). Les dialogues sont une pure merveille. Les dessins sont très bons, très réalistes, chaque planche est agréable à lire (ne vous fiez pas à la couverture qui est pour le coup un peu laide). Un bon album (pas le meilleur de Davodeau) qui prouve que l'auteur n'est pas uniquement doué pour les BD-documentaires (Rural !, Les Mauvaises gens, Un homme est mort), mais aussi pour les fictions.