Les derniers avis (48052 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Barbe-Rouge
Barbe-Rouge

Barbe Rouge, c’est vraiment le grand classique de la BD de pirates, une icône de la période Pilote et du monde franco-belge. On y retrouve toute l’aventure à l’ancienne, avec des rebondissements à chaque page, une vraie ambiance de cape et d’épée, et surtout une solide documentation qui rend l’ensemble crédible. Charlier avait ce talent de feuilletoniste incroyable, capable de tenir son lecteur en haleine avec un suspense permanent, et Hubinon au dessin a donné des planches certes très académiques et parfois un peu raides mais souvent splendides dans le soin et les détails, en particulier les navires et les grandes batailles navales. Rien que pour ça, certains albums sont excellents. Mais il faut reconnaître que la série est inégale et cela explique que j'ai lu la série par portions, sans jamais la lire toute en une fois. Les débuts sont marqués par un côté un peu naïf et verbeux, avec beaucoup de texte, parfois lourd. Les changements de dessinateurs et de scénaristes ont aussi cassé la cohérence : Hubinon et Charlier, c’était le sommet ; Jijé ou Pellerin ont apporté de belles choses ; mais la période Ollivier et Gaty, par exemple, est franchement décevante. Quant à la reprise plus récente par Perrissin et Bourgne, elle a le mérite d’être plus lisible et moderne, mais elle dénature un peu les personnages et l’esprit d’origine. Cela dit, il y a des albums remarquables : les aventures contre les Ottomans, la quête du trésor aztèque, ou encore le diptyque du vaisseau fantôme ont assez peu vieilli et représentent des moments de la BD d’aventure à l'ancienne. A noter également cette particularité de n'avoir pas un seul mais bien deux héros séparés (Barbe Rouge et son fils) qui peuvent vivre des aventures indépendantes. Et malgré ses défauts, son côté parfois daté et “BD à papa”, Barbe Rouge a un vrai charme et reste un grand classique. À mon sens, il n’est pas nécessaire de tout lire, mais certains albums sont très bons pour qui aime la piraterie et les grandes fresques maritimes.

31/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Homme qui pouvait accomplir des miracles
L'Homme qui pouvait accomplir des miracles

Adaptée d'une nouvelle de H.G. Wells, cette BD raconte l'histoire d'un homme ordinaire d'un petit village anglais qui découvre un soir qu'il peut réaliser absolument tous les souhaits qu'il formule. De la plus simple envie, comme faire apparaître une allumette, jusqu'au désir le plus extravagant, il lui suffit de parler pour que cela se produise. Mais ce personnage foncièrement simple et sans malice ne sait pas vraiment quoi faire d'un tel don. Il s'interroge sur son origine, doute même de sa réalité, avant d'aller en parler au prêtre du village, lequel imagine aussitôt de grandes choses à accomplir pour le bien de l'humanité. José Luis Munuera s'essaie une fois de plus à l'adaptation d'une nouvelle du XIXe siècle, et l'exercice lui convient parfaitement. Le matériau de base lui fournit un scénario solide et adapté à un album court, tandis que son dessin continue de s'affirmer avec une grande maîtrise. On y retrouve sa patte graphique : des décors réalistes et envoutants en couleurs directes, alliés à des personnages proches de l'animation mais plus posés que dans ses premières œuvres. C'est visuellement splendide, parfaitement mis en scène, et l'adaptation en elle-même est irréprochable. Reste l'histoire, qui demeure volontairement légère. Le récit prend la forme d'une fable : que se passerait-il si un homme ordinaire et bienveillant se retrouvait soudain doté du pouvoir de réaliser tous ses désirs ? Quelles envies exprimerait-il, et jusqu'où cela pourrait-il aller ? Ici, les conséquences oscillent entre l'anecdotique et le cataclysmique. Le héros se contente de petites fantaisies, comme changer la couleur d'un vase ou métamorphoser son chapeau en lapin, sans jamais songer à la richesse ou au pouvoir. Le pire qu'il ait fait a été d'envoyer par erreur un policier en enfer (avec une pleine page amusante à ce sujet) avant de le renvoyer plutôt à San Francisco. Ce n'est que lorsque le prêtre s'en mêle avec une fausse bonne idée que la situation dérape... avant de se conclure très rapidement quelques pages plus loin. C'est un conte amusant et naïf, plus divertissant que profond, qui se lit avec plaisir mais sans grande intensité. L'album est séduisant visuellement, charmant dans son ton, mais son intrigue reste assez anecdotique et se boucle un peu trop vite. Cela n'empêche pas l'ensemble d'être une lecture agréable : légère, souriante, bien dessinée et efficace dans ce qu'elle entreprend.

31/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Cat Café
Cat Café

Sur la côte d'un pays imaginaire appelé Macaronésie, aux accents méditerranéens et tropicaux, se trouve un charmant café en bord de mer. La pâtissière s'étant cassé le bras, c'est sa jeune soeur qui reprend le flambeau avec l'énergie et la passion de son âge. Entre deux fournées, elle observe les clients, rêve d'amour et perfectionne ses talents de pâtissière. Le grand atout de cette BD réside dans son graphisme. On y perçoit des influences asiatiques, une atmosphère qui évoque parfois Ghibli (notamment Porco Rosso), mais aussi une élégance européenne proche de l’Italie. L’autrice déploie un univers lumineux fait de ciels bleus, de fleurs éclatantes, de plages, de nature et d’architectures aux accents méridionaux. Le travail sur les couleurs est remarquable. Si on a droit le plus souvent à des scènes de discussions ou de monlogues en cadre serré de personnages animaliers aux visages de chats, elles mêmes déjà réussies, ce sont surtout les trop rares décors et architectures qui m'ont charmé. L'autrice excelle également dans la représentation des pâtisseries, mises en valeur par de pleines pages où leur beauté visuelle donne réellement faim. C'est un album qui captive les yeux et envoûte par son ambiance. Côté intrigue, le récit est plus fragile. On a l'impression d'entrer directement dans le quotidien de personnages déjà installés, ce qui demande un petit temps d'adaptation. L'histoire est surtout contemplative : elle valorise la douceur de vivre dans ce décor idyllique et le charme des rêveries adolescentes de l'héroïne, encore hésitante en amour mais appliquée dans son métier. L'action est quasi inexistante sur près de 160 pages, et certaines mises en scène manquent de clarté. J'ai moi-même confondu plusieurs personnages (les chats roux se ressemblent trop pour moi) et je me suis trompé un long moment sur qui était l'intérêt amoureux de l'héroïne. Une histoire trop anecdotique pour marquer le lecteur donc, mais la beauté des dessins, l'atmosphère lumineuse et le sentiment de voyage en font une lecture dépaysante et agréable, portée avant tout par la force de son univers visuel.

31/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Fraction
Fraction

Avec Maruo ou Ito, Kago est sans doute l’un des rares mangakas qui m’intéressent et dont je cherche à lire ce qu’ils ont pu produire. Et l’Ero-Guro m’attire, en tout cas certains de ses aspects. Ici on est en plein dans ce domaine (comme pouvait l’être La Chenille de Maruo, avec laquelle j'avais découvert cet univers). Le recueil regroupe plusieurs histoires. Les dernières, plus courtes, semblent plus anciennes, si j’en croit le dessin, moins affirmé parfois. Mais toutes, après une mise en bouche plus ou moins longues, sombrent dans un érotisme gore et étrange, malsain, où les corps torturés, découpés, occupent les pensées et l’espace. Comme certaines œuvres de Maruo (La Chenille surtout) ou de Blanquet (l’érotisme en moins sans doute), il y a une mise en avant des corps incomplets, difformes, un questionnement sur la normalité. Dans la première histoire – la plus longues, divisée en plusieurs chapitres – Kago se met lui-même en scène et, en alternance avec les chapitres de l’histoire elle-même (qui tourne autour d’un mystérieux tueur en série qui charcute les femmes qu’il tue), il discute avec une éditrice et explique les faux semblants, les méthodes scénaristiques permettant à l’écrivain de tromper le lecteur. On fait ainsi le parallèle avec le tueur trompant victimes et enquêteurs, mais aussi Kago nous livre une des clés de lecture de ses œuvres. Cet aspect est intéressant et ajoute du piment à l’histoire. Alors, certes, c’est à réserver à un public averti – et adulte ! – mais cet album confirme l’originalité et l’intérêt de l’œuvre de Kago, que je continuerai à suivre.

31/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Journal d'un fantôme
Journal d'un fantôme

De Crécy est un auteur hors norme, clivant, et très original, avec des œuvres plus ou moins facilement accessibles. Si tout semble ici très simple – du dessin à « l’intrigue », ça n’est pas avec cet album que je vous conseille de découvrir cet auteur, car la lecture peut être aride. A commencer par le dessin. De Crécy use longtemps d’un Noir et Blanc nerveux, avec un trait comme jeté sur la page, des esquisses, crobars plus ou moins brouillons. Par la suite le trait devient plus clair – sans vraiment perdre son caractère « pris sur le vif ». Surtout, le long passage où s’invite une couleur, du marron « brou de noix » donne une impression plus aboutie. Et l’avatar de l’auteur est généralement représenté comme une sorte de fantôme baudruche (entre Barbapapa et Totoro), De Crécy se mettant en scène et mettant en avant certains de ses questionnements personnels, et d’auteurs (suite à un voyage au Japon – une partie de l’album a d’ailleurs paru dans le recueil collectif « Japon » – et un autre au Brésil pour le magazine Géo). La lecture n’est pas très dynamique, mais elle reste quand même intéressante. Une réflexion sur la création. Et aussi sur la découverte de cultures populaires très différentes de la nôtre. Le refus d’être un « touriste/consommateur » aussi.

31/08/2025 (modifier)
Par Creamy
Note: 3/5
Couverture de la série Tamara Drewe
Tamara Drewe

Une histoire d'écrivains citadins exilés dans la campagne anglaise. Le film que Stephen Frears en avait tiré m'avait agréablement surpris, entre comédie et étude de mœurs enlevée. Il m'a aidé à surmonter mes appréhensions vis-à-vis de ce drôle de livre carré aux dessins riquiquis et aux pavés de texte disséminés un peu partout. Posy Simmonds nous conte une histoire d'adultère a priori sans grands enjeux, cependant elle sait comment pimenter son récit et caractériser ses personnages, qu'ils soient sympathiques ou non. A l'instar des deux adolescentes voyeuses, j'ai fini par goûter les affres domestiques de ce petit microcosme. Rien de révolutionnaire, mais une lecture plaisante. Un détail : les iris des femmes de Posy Simmonds m'ont régulièrement paru trop petits. Le problème ne se pose pas pour ses hommes, auxquels elle ne dessine pas la sclère (blanc de l'oeil). Note réelle : 3,5/ 5

31/08/2025 (modifier)
Par Creamy
Note: 3/5
Couverture de la série 5cm per second
5cm per second

Je n'ai pas vu l'anime. Le manga comporte très peu de protagonistes : - Akari, Takaki et Kanae dans le tome 1. - les mêmes plus Lisa dans le tome 2. Drame romantique oblige, tous sont transis d'un amour impossible : Le couple est séparé par la distance, les 2 autres brûlent d'un feu non partagé. Je rejoins Erik sur la douceur, la poésie et la mélancolie de "5cm par seconde". Pas d'action ou de crise de jalousie ici - les personnages sont bienveillants. Tous sont attachants et vivent des émotions complexes qui nous sont bien communiquées. Mais comme le récit ne se préoccupe que de romance, on croule un peu sous les sentiments. J'étais plutôt soulagé que la série ne comporte que 2 tomes car je commençais à frôler l'overdose. Cette histoire parlera sans doute à ceux qui ont connu une déception sentimentale.

30/08/2025 (modifier)
Par Creamy
Note: 3/5
Couverture de la série Sélénie
Sélénie

Une histoire qui se lit facilement. Lebeault use d'un style propre, avec un imaginaire onirique un peu désuet qui convoque aussi bien Georges Méliès et Winsor McCay (Litlle Nemo) qu'Alex Raymond (Flash Gordon). Le scénario justifie bien cet emprunt graphique. Ponctué de péripéties simples mais efficaces, il distille juste assez de miettes pour nous laisser entrevoir la conclusion, bien amenée à défaut d'être totalement inédite.

30/08/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Libres d'obéir
Libres d'obéir

« Libres d’obéir », adaptation illustrée de l’essai de Johann Chapoutot paru en 2020, fait partie des bandes dessinées les plus attendues de cette rentrée. Quant à sa couverture montrant un swastika stylisé en forme de rouage maintenant prisonnière une employée, contrainte d’avancer à la façon d’un hamster dans sa roue, elle interpelle forcément et suscite la curiosité. Comment le management moderne pourrait-il avoir un lien quelconque avec le nazisme ? C’est ce que nous proposent de découvrir Philippe Girard, bédéiste québécois auteur notamment d’une biographie consacrée à Léonard Cohen, et Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme et de l’Allemagne. Parce qu’il faut bien le dire, la première réaction du lecteur sera forcément teintée de scepticisme. Quoi que l’on pense de l’organisation des entreprises au sein desquelles nombre d’entre nous officie aujourd’hui, on a un peu de mal à établir un parallèle direct avec les méthodes autoritaires et impitoyables adoptées par les nazis dans les années 30… Pour sa démonstration, Chapoutot va s’appuyer sur la carrière de ce quasi-inconnu qu’était Reinhard Höhn, mais qui fut l’un des fers de lance parmi d’autres idéologues allemands dans l’application de la politique d’Hitler. En résumé, celui-ci, que l’historien qualifie de « Josef Mengele du droit », se posait en ennemi de l’Etat. Ce dignitaire nazi a théorisé la mise en œuvre du « Menschen Führung », un modèle de management qui sera adopté par de nombreuses entreprises allemandes. En quoi cela consistait-il ? Ce système fut baptisé « polycratie » par les historiens, un système en réalité plus anarchique que pragmatique, dans la mesure où les politiques étaient menées différemment selon les régions, tout en restant conforme à la doctrine hitlérienne : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer ». Pour les nazis, le seul ordre qui valait était l’ « ordre naturel », une sorte de « darwinisme social » qui s’appliqua également aux entreprises où l’humain ne restait qu’un matériau comme un autre. Dans cette logique, l’Etat, cet ennemi, « n’a le droit de vivre que dans la mesure où il n’entrave pas la nature ». On sait désormais ce qu’il advint sous le régime nazi des plus faibles, des non-aryens ou de ceux qui refusaient d’adhérer à ces doctrines mortifères… Afin d’aérer cet ouvrage très dense voire touffu en informations, les auteurs ont inséré un second axe narratif, lequel met en scène deux femmes cadres évoquant leur lassitude vis-à-vis de la politique managériale de leur entreprise, l’une d’elle racontant notamment comment elle parvint à surmonter son « burn-out ». Au fil de pages, de nombreuses similitudes sont exposées entre les discours de leur direction et les fameuses théories nazies. Un système en trompe-l’œil où l’on prône l’épanouissement de chaque salarié tout en le sanctionnant s’il n’atteint pas ses objectifs, un fonctionnement pseudo-démocratique « où l’employé consent à son sort dans un espace de liberté ». La ligne claire sobre de Philippe Girard accompagne efficacement le propos du livre à l’aide de références documentées et très variées. Ce qui, pour ce type d’ouvrage, est toujours une sorte de défi, le but étant de maintenir l’attention du lecteur de façon ludique. Reinhard Höhn survécut à la chute d’Hitler et réussit à se reconvertir grâce à l’appui de ses réseaux. L’ancien SS put même fonder sa propre école de management à l’américaine. Entre 1956 et 2000, 600 000 cadres y furent accueillis, sous la houlette de plusieurs enseignants anciens membres du SD et de la SS. Il est incontestable qu’il ait pu avoir une influence sur les méthodes managériales en Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale, même si celles-ci furent remises en cause dans les dernières décennies, tandis que certains dans son pays dénonçaient son passé de SS. Sur toutes les informations fournies dans cet essai, on ne pourra remettre en question la compétence et l'expertise de Johann Chapoutot. Pourtant, bien que l’ouvrage reste captivant sur le fond, je dois avouer à titre personnel être resté sur ma faim. En tant que salarié d’une entreprise implantée à l’international, je n’ai pas vu dans le livre de démonstration suffisamment étayée quant à une influence manifeste de Reinhard Höhn sur le management mondial actuel, quand bien même j’aurais beaucoup de critiques à émettre à son encontre. Certes, l’ancien nazi a eu incontestablement une influence outre-Rhin, mais hors des frontières allemandes ? Affirmer que la philosophie managériale actuelle, très internationalisée, découle de ces théories nazies, même partiellement, me paraît être un raccourci un brin osé, alors que comme on le sait, le capitalisme financier a été au XXe siècle dominé par les pays anglo-saxons, en particulier les Etats-Unis, ne serait-ce que par la « novlangue » utilisée au sein des entreprises dès les années 80. Et en admettant que j’aie mal interprété ou mal compris le propos de l’auteur, pourquoi ce dernier n’a-t-il pas introduit d’éléments véritablement concrets pour étayer sa pensée ? L’impression, c’est qu’il est resté cloisonné dans son champ géographique de prédilection, l’Allemagne, sans réellement connaître la réalité dans le reste du monde. Et puis finalement, n’est-ce pas le capitalisme lui-même qui contient en germe ces pratiques délétères, sachant que ce système économique, très puissant, n’a eu de cesse de s’adapter au gré des époques et de cannibaliser, de façon presque naturelle et sans théoricien, tous les obstacles potentiels à ses velléités prédatrices ? En somme, ce capitalisme, qui ne semble vivre que pour lui-même, ne répond-il pas à ce fameux « ordre naturel » si cher aux nazis ? Au-delà de ce bémol, cela ne remet cependant pas en cause l’intérêt de cet ouvrage, qui reste instructif — quoique très consistant —, et sa conclusion vient en quelque sorte réconcilier tout le monde (sauf les dictateurs) avec cette seule phrase concernant l’intuition, laquelle « nous apprend que la véritable manière d’être libre, c’est de désobéir ! ».

30/08/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Billy Lavigne
Billy Lavigne

En voilà une une qui ne passe pas loin du 4. C'est bien, graphiquement satisfaisant. L'histoire est pas mal, mais on peine à véritablement s'enthousiasmer. L'aspect graphique est clairement ce qui m'a le plus marqué. Anthony Pastor, qui m'avais emballé avec son travail sur Hotel Koral, explore encore une autre veine. C'est plutôt réussi, avec un petit côté Vangoghien (les fonds de cases) qui drape cette histoire d'un aspect d'étrangeté diffus, alors qu'il n'y a clairement rien de fantastique. Quelques petites maladresses piquent un peu les yeux en raison de perspectives hasardeuses (la scène de duel notamment), mais rien de bien méchant. L'histoire est plutôt sympa à suivre, avec cette recherche diffuse de paternité menée par un cowboy écorché et sensible, où évoluent des personnages certes assez caricaturaux (si ce n'est Billy Lavigne lui même qui échappe à ça) mais bien taillés. Ce qui gâche un peu la fête, ce sont des détails disséminés : ici des dialogues mal venus, là un petit souci de montage qui fait qu'on se retrouve deux ou trois fois à revenir sur ses pas avec la sensation qu'on a raté une marche... En définitive, Billy Lavigne est une bonne histoire plutôt agréable à l'œil mais à la finition bâclée. Rien de méchant, vraiment, mais bon, faut bien laisser une note.

30/08/2025 (modifier)