« Si c’est un homme » est un des livres les plus marquants que j’ai lus, et le récit de cette partie de la vie de Primo Levi éclaire d’une lumière à la fois sombre et aveuglante le fonctionnement des camps d’extermination, mais aussi, plus largement, la notion d’humanité (son livre suivant, « La Trêve », racontant son périple de retour est intéressant, mais le ton est quelque peu différent).
Ici, ça n’est pas exactement, ou pas complètement une biographie de Levi, l’auteur choisissant de présenter Levi, quelques temps avant sa mort, intervenant dans une école pour discuter avec de très jeunes élèves de ce qu’il a vécu, répondant à leurs questions (dans les dernières éditions de « Si c’est un homme », on retrouve en fin de volume certaines des questions – et leurs réponses – souvent posées par les élèves/étudiant devant lesquels il était venu témoigner). L'auteur imagine ce qu'aurait pu être cette présentation.
Ça donne quelque chose de clair, simple, mais sans doute un peu frustrant, par rapport à « Si c’est un homme ». Par exemple l’épisode de la sélection – sans doute l’un des passages les plus bouleversants de son témoignage – m’a ici moins marqué, traité rapidement, sans les réflexions précédant ou suivant cet acte qui l’encadrent dans le livre.
Levi lui-même n’a jamais été disert sur la période ayant précédé son arrestation, donc ça n’est pas étonnant que ce soit à peine évoqué ici. Il n’y a pas non plus de mise en perspective, de bilan, tout est trop « rapide » je trouve. Mais c’est une présentation introductive malgré tout intéressante, qui je pense est à réserver à un lectorat adolescent.
Le dessin de Ranghiasci est intéressant. Son trait charbonneux, le choix de rester sur un Noir et Blanc proche du crayonné parfois est judicieux – on est là dans les tréfonds de l’âme humaine ! Je regrette juste des yeux un peu bizarres, avec des orbites presque vides dans le rendu. Ça donne parfois des airs de zombis aux personnages – mais finalement n’était-ce pas le cas ?
Sur le personnage de Primo Levi, sur la force bouleversante et équilibré de son témoignage, je serais beaucoup plus large, mais je suis quand même resté un peu sur ma faim pour le traitement, j’attendais quelque chose de plus consistant (même s’il est toujours difficile d’évoquer ce type d’argument lorsqu’on parle d’Auschwitz).
Note réelle 3,5/5.
Des qualités, certes. Mais si la lecture n’est pas désagréable, j’en attendais davantage, je suis un peu resté sur ma faim.
Le dessin est simple, mais dynamique, plutôt plaisant. J’ai aussi bien aimé la colorisation.
Pour le reste, l’histoire démarre lentement – j’ai eu du mal à entrer dedans, comme engourdi. Puis, lorsque Pedro se lance à la poursuite de son frangin Vincente (le « beau parleur »), le rythme s’accélère, avec parfois certains passages un peu cartoonesques (pour le rythme justement, mais aussi pour l’invraisemblance et certaines facilités).
Pedro découvre alors l’envers des beaux décors décrits par Vincente. Il perd sa naïveté en découvrant un monde plus âpre qu’il ne l’imaginait. C’est sans doute cet aspect, la sortie de l’enfance, le passage – par le regard déjà – à l’âge adulte, qui est au cœur de l’intrigue.
Le récit se laisse lire, mais sans plus me concernant.
Bon, il n'y a qu'à lire tous les autres avis sur le site pour constater que le principal attrait de l'album, à savoir sa mise en avant d'une gentillesse et d'une positivité exacerbée dans une petite histoire intimiste, est également son potentiel plus gros défaut.
Pour tout dire, j'ai lu cet album précisément car j'en ai pris connaissance ici et que cette division d'opinion quant à la dimension "sucrée" de l'œuvre a su titiller ma curiosité. Le problème, c'est qu'une fois l'album refermé, je ne sais pas vraiment quel est mon avis sur la question.
Sur le papier, c'est une histoire qui devrait me parler et me toucher, j'aime particulièrement les récits pleins de gentillesse comme celui-ci, même s'ils finissent par en devenir fantasques et irréalistes. Oui, même si je considère que, malheureusement, l'âme humaine est rarement capable de tel acte de gentillesse, mon cœur d'artichaut vibre tout de même face aux histoires dégoulinants de positivité et de poésie.
Ici c'est du bon, la situation est touchante, ce profond sentiment de générosité et d'empathie des habitant-e-s de l'impasse parvient à toucher, j'aime particulièrement cette glissade finale vers un pseudo-fantastique où la frontière entre l'imaginaire et la réalité semblent se confondre, mais je ne saurais dire si le résultat a su me toucher plus que ça, me marquer davantage que son simple postulat aurait pu me promettre.
Pour faire court : je ne sais pas si l'album est très bon ou tout juste bon.
Je pense me poser sur un trois étoiles. Je suis au moins sûre que l'album n'en vaut pas moins, alors même s'il mériterait peut-être que j'augmente un peu sa note je peux au moins me rassurer en me disant que je ne suis pas trop sévère.
J'ai presque envie de m'excuser face à l'album. Peut-être n'étais-je tout simplement pas dans le bon état d'esprit pour pleinement l'apprécier ou bien peut-être les avis divergeant dont j'avais eu vent avant lecture ont parasité mon expérience...
Plutôt fan et curieux de cette période déjantée et de créativité artistique, c'est avec appétence que je me suis lancé dans cette lecture.
C'est par le biais de mes études en art plastique que j'avais découvert la Factory de Warhol et par celui de la musique des Velvet Underground et de Lou Reed plus tard que cette période m'a toujours attiré et inspiré ; j'aime ces périodes artistiques de cassures qui, comme la fin XIXe, remettent en cause un etablishment artistique et créatif consensuel pour ouvrir le champs des possibles et un renouveau artistique.
Avec "Candy Superstar", c'est par le prisme du théâtre, du cinéma, mais avant tout la cause LGBTQI que nous allons aborder cette période avec pour trame de fond la chanson de Lou Reed "Walk on the wild side" qui est un hommage à notre personnage principal : Candy Darling. C'est en effet son ascension sur la scène underground new-yorkaise des années 60/70, jusqu'à devenir l'égérie d'Andy Warhol que nous allons suivre, avec ses ami.e.s Holly Woodlawn et Jackie Curtis.
Malgré une toile de fond socio-historique très bien dépeinte, j'avoue avoir eu du mal à rentrer pleinement dans cette biographie, n'ayant pas réussi à ressentir une réelle empathie pour nos trois personnages principaux. Il est clair que c'est grâce à de telles icônes que la cause LGBTQI a pu gagner en visibilité et en reconnaissance et que l'album nous dépeint avec justesse le contexte de l'époque ; et pourtant, on est à New York... Et quand on voit comment la police de l'époque traitait et tabassait ces minorités à l'époque, on en reste pantois ! Candy Darling traverse donc cette période jusqu'à ce statut iconique qui fera d'elle une référence, nous permettant au passage de croiser d'autres figures de cette période (Lou Reed, Janis Joplin, Mick Jagger, Nico, etc.).
L'autre frein me concernant par rapport à cet album, c'est le graphisme de Livio Bernardo ; j'avoue, je ne suis pas fan, ce qui n'aide pas à rentrer pleinement dans un récit, surtout quand on peine un peu à s'attacher aux personnages.
En tout cas, l'album n'en reste pas moins très intéressant pour resituer un combat et son contexte dans une période charnière de l'histoire sociale et artistique américaine.
(3.5//5)
Je voulais lire un truc classique, faire une sorte de pause récréative au milieu de toutes les grosses lectures de ces derniers mois qui ont vu défiler Rebetissa, Krimi, Les Mouvements célestes, La Terre verte, Aux Soirs de grande ardeur, La Veuve, Le Seau... Comme si c'était pénible de lire ! Pffff ! N'importe quoi l'Grogro ! Et bien mes amis, j'ai été servi. Le Roi des fauves, c'est du classique de chez classique.
Mais bon, faut reconnaitre que c'est bien foutu. On adhère facilement à l'histoire. On plonge même de suite dedans ce récit survivaliste contre la montre. Le dessin est cool et les couleurs avenantes, matinées de quelques effets numériques bien dosés. L'ambiance est là et les personnages sont attachants.
C'est pas la BD du siècle, mais elle tire son épingle du jeu avec les honneurs. Ouais, on a envie de lire la suite... Ca vaut bien un bon 3,5/5 tout ça !
Je rejoins ceux qui sont un peu déçu par cet album.
Adapté d'une nouvelle de Gaiman qui mélange les monstres Lovecraft et un univers très proche de celui de Sherlock Holmes vu que c'est une relecture du premier roman du célèbre détective avec quelques surprises dans le scénario. J'avoue que je trouvais le résultat correct sans plus jusqu'à la dernière grosse surprise du scénario qui m'a prit au dépourvu et que j'ai trouvé absolument génial....Malheureusement, le récit se termine alors qu'il devenait enfin intéressant. On dirait plus un prologue pour une série qui ne va jamais voir le jour vu l'actualité de Gaiman ses derniers temps.
Le dessin est pas trop mal.
Un thriller un peu horrifique sur un type dans le coma après avoir été attaqué et qui se retrouve en projection astrale. Il va profiter de son nouveau pouvoir pour essayer de trouver et comprendre pourquoi on a voulu le tuer. Il sera aidé par une mystérieuse femme et il y a des mystérieux méchants qui sont à sa poursuite.
Le scénario est correct même si au début le scénario semble décousu avec ses allers-retours entre personnages qui ne semblent pas se connaitre jusqu'à ce que le récit commence à former un tout plus ou moins cohérent. Un récit pas désagréable à lire, mais qui ne pas trop passionné non plus. La faute en partie au dessin et particulièrement les couleurs informatiques qui est très conforme aux normes des comics modernes et du coup ne sort pas du lot tellement c'est un style formaté. Les révélations sur pourquoi le héros a été attaqué est plutôt original, mais je pense qu'elle risque de décevoir les lecteurs qui s'attendraient à plus.
Un one-shot pour les fans du genre.
Ami inintéressant publie pas mal en ce moment (surtout chez de tout petits éditeurs), et son style d’humour absurde, très dans l’air du temps, attire de plus gros éditeurs.
De l’humour absurde donc ici, dans la foulée de Fabcaro. Mais pas d’itération iconique, de dessin totalement statique (quoique le trait d’Ami Intéressant est quand même assez raide et – volontairement – peu dynamique).
Si chaque page amène un gag à la fin, l’ensemble constitue une sorte d’histoire. En tout cas les gags se répondent.
Humour con, absurde donc, j’en suis friand. Quelques petites critiques du monde médiatique et/ou politique aussi (ici un quidam élu président par hasard, un peu débile et obsédé par les citations cinématographique, déconnecté de la réalité, sème le bordel un peu partout).
Pas mal de gags manquent de force, c’est très inégal. Mais certains sont réussis, poilants, et, si je reste un peu sur ma faim, ça reste un album d’emprunt sympathique.
Note réelle 2,5/5.
Amoureux de l'Écosse et de ses paysages grandioses, il est enthousiasmant d'entamer une BD qui nous débarque sur la majestueuse île de Skye.
Le dessin est indéniablement réconfortant avec un charme légèrement désuet qui retranscrit bien cette période des années 30.
Les tons automnales mettent en avant la rudesse des lieux, ils sont assez réussis et nous imprègnent de cette atmosphère des Highlands.
L'histoire des trois sœurs est simple et touchante mais n'invente rien de très percutant ou de réellement original.
Si il est relativement agréable de suivre leurs parcours, leurs petites disputes, ou leurs moments de soutiens, l'histoire est un peu trop sage et attendue.
Ce n'est pas une œuvre très marquante par son récit mais la lande écossaise fût forcément la témoin de ce genre de vies sobres entre sœurs.
Cela reste plaisant de cheminer dans leur intimité familiale entre les murets recouverts de mousses balayés par le vent iodée du large.
J’ai lu le premier cycle de quatre tomes. C’est globalement du travail bien fait, qui plaira aux amateurs de polar politique, avec magouilles et révélations, entourloupes au sein d’un même parti au pouvoir, certains politiciens fricotant avec la pègre. Du classique, délocalisé en Angleterre par les deux auteurs.
J’ai eu un peu de mal au début, pour ingurgiter l’intrigue, et surtout pour assimiler les nombreux protagonistes, les liens qui les relient ou pas. Mais peu à peu ça s’éclaircit. Même ressenti concernant l’intrigue elle-même : Richelle prend le temps de la développer, et les diverses pièces du puzzle s’imbriquent. Rien d’hyper surprenant ou original dans cette histoire, mais c’est un polar bien huilé.
Le dessin de Delitte est bon. Là aussi du très classique. J’ai plus de réserves concernant la colorisation, qui fait datée, est irrégulière (changeant d’un album à l’autre je trouve), et que je n’ai pas toujours trouvée réussie.
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Primo Levi
« Si c’est un homme » est un des livres les plus marquants que j’ai lus, et le récit de cette partie de la vie de Primo Levi éclaire d’une lumière à la fois sombre et aveuglante le fonctionnement des camps d’extermination, mais aussi, plus largement, la notion d’humanité (son livre suivant, « La Trêve », racontant son périple de retour est intéressant, mais le ton est quelque peu différent). Ici, ça n’est pas exactement, ou pas complètement une biographie de Levi, l’auteur choisissant de présenter Levi, quelques temps avant sa mort, intervenant dans une école pour discuter avec de très jeunes élèves de ce qu’il a vécu, répondant à leurs questions (dans les dernières éditions de « Si c’est un homme », on retrouve en fin de volume certaines des questions – et leurs réponses – souvent posées par les élèves/étudiant devant lesquels il était venu témoigner). L'auteur imagine ce qu'aurait pu être cette présentation. Ça donne quelque chose de clair, simple, mais sans doute un peu frustrant, par rapport à « Si c’est un homme ». Par exemple l’épisode de la sélection – sans doute l’un des passages les plus bouleversants de son témoignage – m’a ici moins marqué, traité rapidement, sans les réflexions précédant ou suivant cet acte qui l’encadrent dans le livre. Levi lui-même n’a jamais été disert sur la période ayant précédé son arrestation, donc ça n’est pas étonnant que ce soit à peine évoqué ici. Il n’y a pas non plus de mise en perspective, de bilan, tout est trop « rapide » je trouve. Mais c’est une présentation introductive malgré tout intéressante, qui je pense est à réserver à un lectorat adolescent. Le dessin de Ranghiasci est intéressant. Son trait charbonneux, le choix de rester sur un Noir et Blanc proche du crayonné parfois est judicieux – on est là dans les tréfonds de l’âme humaine ! Je regrette juste des yeux un peu bizarres, avec des orbites presque vides dans le rendu. Ça donne parfois des airs de zombis aux personnages – mais finalement n’était-ce pas le cas ? Sur le personnage de Primo Levi, sur la force bouleversante et équilibré de son témoignage, je serais beaucoup plus large, mais je suis quand même resté un peu sur ma faim pour le traitement, j’attendais quelque chose de plus consistant (même s’il est toujours difficile d’évoquer ce type d’argument lorsqu’on parle d’Auschwitz). Note réelle 3,5/5.
Le Beau Parleur
Des qualités, certes. Mais si la lecture n’est pas désagréable, j’en attendais davantage, je suis un peu resté sur ma faim. Le dessin est simple, mais dynamique, plutôt plaisant. J’ai aussi bien aimé la colorisation. Pour le reste, l’histoire démarre lentement – j’ai eu du mal à entrer dedans, comme engourdi. Puis, lorsque Pedro se lance à la poursuite de son frangin Vincente (le « beau parleur »), le rythme s’accélère, avec parfois certains passages un peu cartoonesques (pour le rythme justement, mais aussi pour l’invraisemblance et certaines facilités). Pedro découvre alors l’envers des beaux décors décrits par Vincente. Il perd sa naïveté en découvrant un monde plus âpre qu’il ne l’imaginait. C’est sans doute cet aspect, la sortie de l’enfance, le passage – par le regard déjà – à l’âge adulte, qui est au cœur de l’intrigue. Le récit se laisse lire, mais sans plus me concernant.
Lydie
Bon, il n'y a qu'à lire tous les autres avis sur le site pour constater que le principal attrait de l'album, à savoir sa mise en avant d'une gentillesse et d'une positivité exacerbée dans une petite histoire intimiste, est également son potentiel plus gros défaut. Pour tout dire, j'ai lu cet album précisément car j'en ai pris connaissance ici et que cette division d'opinion quant à la dimension "sucrée" de l'œuvre a su titiller ma curiosité. Le problème, c'est qu'une fois l'album refermé, je ne sais pas vraiment quel est mon avis sur la question. Sur le papier, c'est une histoire qui devrait me parler et me toucher, j'aime particulièrement les récits pleins de gentillesse comme celui-ci, même s'ils finissent par en devenir fantasques et irréalistes. Oui, même si je considère que, malheureusement, l'âme humaine est rarement capable de tel acte de gentillesse, mon cœur d'artichaut vibre tout de même face aux histoires dégoulinants de positivité et de poésie. Ici c'est du bon, la situation est touchante, ce profond sentiment de générosité et d'empathie des habitant-e-s de l'impasse parvient à toucher, j'aime particulièrement cette glissade finale vers un pseudo-fantastique où la frontière entre l'imaginaire et la réalité semblent se confondre, mais je ne saurais dire si le résultat a su me toucher plus que ça, me marquer davantage que son simple postulat aurait pu me promettre. Pour faire court : je ne sais pas si l'album est très bon ou tout juste bon. Je pense me poser sur un trois étoiles. Je suis au moins sûre que l'album n'en vaut pas moins, alors même s'il mériterait peut-être que j'augmente un peu sa note je peux au moins me rassurer en me disant que je ne suis pas trop sévère. J'ai presque envie de m'excuser face à l'album. Peut-être n'étais-je tout simplement pas dans le bon état d'esprit pour pleinement l'apprécier ou bien peut-être les avis divergeant dont j'avais eu vent avant lecture ont parasité mon expérience...
Candy Superstar et les muses du pop
Plutôt fan et curieux de cette période déjantée et de créativité artistique, c'est avec appétence que je me suis lancé dans cette lecture. C'est par le biais de mes études en art plastique que j'avais découvert la Factory de Warhol et par celui de la musique des Velvet Underground et de Lou Reed plus tard que cette période m'a toujours attiré et inspiré ; j'aime ces périodes artistiques de cassures qui, comme la fin XIXe, remettent en cause un etablishment artistique et créatif consensuel pour ouvrir le champs des possibles et un renouveau artistique. Avec "Candy Superstar", c'est par le prisme du théâtre, du cinéma, mais avant tout la cause LGBTQI que nous allons aborder cette période avec pour trame de fond la chanson de Lou Reed "Walk on the wild side" qui est un hommage à notre personnage principal : Candy Darling. C'est en effet son ascension sur la scène underground new-yorkaise des années 60/70, jusqu'à devenir l'égérie d'Andy Warhol que nous allons suivre, avec ses ami.e.s Holly Woodlawn et Jackie Curtis. Malgré une toile de fond socio-historique très bien dépeinte, j'avoue avoir eu du mal à rentrer pleinement dans cette biographie, n'ayant pas réussi à ressentir une réelle empathie pour nos trois personnages principaux. Il est clair que c'est grâce à de telles icônes que la cause LGBTQI a pu gagner en visibilité et en reconnaissance et que l'album nous dépeint avec justesse le contexte de l'époque ; et pourtant, on est à New York... Et quand on voit comment la police de l'époque traitait et tabassait ces minorités à l'époque, on en reste pantois ! Candy Darling traverse donc cette période jusqu'à ce statut iconique qui fera d'elle une référence, nous permettant au passage de croiser d'autres figures de cette période (Lou Reed, Janis Joplin, Mick Jagger, Nico, etc.). L'autre frein me concernant par rapport à cet album, c'est le graphisme de Livio Bernardo ; j'avoue, je ne suis pas fan, ce qui n'aide pas à rentrer pleinement dans un récit, surtout quand on peine un peu à s'attacher aux personnages. En tout cas, l'album n'en reste pas moins très intéressant pour resituer un combat et son contexte dans une période charnière de l'histoire sociale et artistique américaine. (3.5//5)
Le Roi des fauves
Je voulais lire un truc classique, faire une sorte de pause récréative au milieu de toutes les grosses lectures de ces derniers mois qui ont vu défiler Rebetissa, Krimi, Les Mouvements célestes, La Terre verte, Aux Soirs de grande ardeur, La Veuve, Le Seau... Comme si c'était pénible de lire ! Pffff ! N'importe quoi l'Grogro ! Et bien mes amis, j'ai été servi. Le Roi des fauves, c'est du classique de chez classique. Mais bon, faut reconnaitre que c'est bien foutu. On adhère facilement à l'histoire. On plonge même de suite dedans ce récit survivaliste contre la montre. Le dessin est cool et les couleurs avenantes, matinées de quelques effets numériques bien dosés. L'ambiance est là et les personnages sont attachants. C'est pas la BD du siècle, mais elle tire son épingle du jeu avec les honneurs. Ouais, on a envie de lire la suite... Ca vaut bien un bon 3,5/5 tout ça !
Une étude en émeraude
Je rejoins ceux qui sont un peu déçu par cet album. Adapté d'une nouvelle de Gaiman qui mélange les monstres Lovecraft et un univers très proche de celui de Sherlock Holmes vu que c'est une relecture du premier roman du célèbre détective avec quelques surprises dans le scénario. J'avoue que je trouvais le résultat correct sans plus jusqu'à la dernière grosse surprise du scénario qui m'a prit au dépourvu et que j'ai trouvé absolument génial....Malheureusement, le récit se termine alors qu'il devenait enfin intéressant. On dirait plus un prologue pour une série qui ne va jamais voir le jour vu l'actualité de Gaiman ses derniers temps. Le dessin est pas trop mal.
Out of body
Un thriller un peu horrifique sur un type dans le coma après avoir été attaqué et qui se retrouve en projection astrale. Il va profiter de son nouveau pouvoir pour essayer de trouver et comprendre pourquoi on a voulu le tuer. Il sera aidé par une mystérieuse femme et il y a des mystérieux méchants qui sont à sa poursuite. Le scénario est correct même si au début le scénario semble décousu avec ses allers-retours entre personnages qui ne semblent pas se connaitre jusqu'à ce que le récit commence à former un tout plus ou moins cohérent. Un récit pas désagréable à lire, mais qui ne pas trop passionné non plus. La faute en partie au dessin et particulièrement les couleurs informatiques qui est très conforme aux normes des comics modernes et du coup ne sort pas du lot tellement c'est un style formaté. Les révélations sur pourquoi le héros a été attaqué est plutôt original, mais je pense qu'elle risque de décevoir les lecteurs qui s'attendraient à plus. Un one-shot pour les fans du genre.
La Fin du sens
Ami inintéressant publie pas mal en ce moment (surtout chez de tout petits éditeurs), et son style d’humour absurde, très dans l’air du temps, attire de plus gros éditeurs. De l’humour absurde donc ici, dans la foulée de Fabcaro. Mais pas d’itération iconique, de dessin totalement statique (quoique le trait d’Ami Intéressant est quand même assez raide et – volontairement – peu dynamique). Si chaque page amène un gag à la fin, l’ensemble constitue une sorte d’histoire. En tout cas les gags se répondent. Humour con, absurde donc, j’en suis friand. Quelques petites critiques du monde médiatique et/ou politique aussi (ici un quidam élu président par hasard, un peu débile et obsédé par les citations cinématographique, déconnecté de la réalité, sème le bordel un peu partout). Pas mal de gags manquent de force, c’est très inégal. Mais certains sont réussis, poilants, et, si je reste un peu sur ma faim, ça reste un album d’emprunt sympathique. Note réelle 2,5/5.
Trois chardons
Amoureux de l'Écosse et de ses paysages grandioses, il est enthousiasmant d'entamer une BD qui nous débarque sur la majestueuse île de Skye. Le dessin est indéniablement réconfortant avec un charme légèrement désuet qui retranscrit bien cette période des années 30. Les tons automnales mettent en avant la rudesse des lieux, ils sont assez réussis et nous imprègnent de cette atmosphère des Highlands. L'histoire des trois sœurs est simple et touchante mais n'invente rien de très percutant ou de réellement original. Si il est relativement agréable de suivre leurs parcours, leurs petites disputes, ou leurs moments de soutiens, l'histoire est un peu trop sage et attendue. Ce n'est pas une œuvre très marquante par son récit mais la lande écossaise fût forcément la témoin de ce genre de vies sobres entre sœurs. Cela reste plaisant de cheminer dans leur intimité familiale entre les murets recouverts de mousses balayés par le vent iodée du large.
Les Coulisses du pouvoir
J’ai lu le premier cycle de quatre tomes. C’est globalement du travail bien fait, qui plaira aux amateurs de polar politique, avec magouilles et révélations, entourloupes au sein d’un même parti au pouvoir, certains politiciens fricotant avec la pègre. Du classique, délocalisé en Angleterre par les deux auteurs. J’ai eu un peu de mal au début, pour ingurgiter l’intrigue, et surtout pour assimiler les nombreux protagonistes, les liens qui les relient ou pas. Mais peu à peu ça s’éclaircit. Même ressenti concernant l’intrigue elle-même : Richelle prend le temps de la développer, et les diverses pièces du puzzle s’imbriquent. Rien d’hyper surprenant ou original dans cette histoire, mais c’est un polar bien huilé. Le dessin de Delitte est bon. Là aussi du très classique. J’ai plus de réserves concernant la colorisation, qui fait datée, est irrégulière (changeant d’un album à l’autre je trouve), et que je n’ai pas toujours trouvée réussie.