Même si je serai un chouïa plus généreux dans ma notation, je me retrouve dans l’avis de NoirDesir.
Je n’ai lu que le tome 1 mais la suite n’est pas vraiment une priorité, je ne la lirais que si le frangin craque ;) Disons que l’univers développé n’est pas franchement ma came.
Pour autant, la série peut trouver son public (de niche), je lui reconnais certaines qualités.
Tout d’abord, un beau format et une belle édition, ensuite la découverte d’un auteur complet (il assure quand même un gros taf à la frontière Bd/comics/manga niveau graphique), ça se lit très facilement même si je bloque vraiment sur l’idée de fond.
Je n’adhère donc pas trop au pitch, toutefois je me suis laissé porter par les passions de l’auteur (sf et rock) et son investissement. L’univers me paraît encore assez flou, les persos un rien caricaturaux, les péripéties relativement classiques pour l’instant (à l’instar de la collection « Sept … », nous en sommes qu’à la phase de recrutement puis cohésion avec ce 1er tome) … mais je sens une certaine envie et soin.
Personnellement, ça ne me parle pas mais je ne déconseillerai pas aux fans absolus du film/clip Interstella 5555 de Daft Punk.
2,5
Une histoire qui se laisse lire agréablement. Commencée comme une classique histoire de guerre, avec sous-officier bourru et fâché avec la hiérarchie à qui on confie une mission importante, l’intrigue bascule rapidement – tout en gardant un fort ancrage militaire – dans un récit polar, avec une enquête sur un ou des tueurs en série.
L’histoire s’inspire de faits réels, les nombreux viols commis par des soldats américains sur des femmes en France lors de la libération (nous sommes ici dans les tous premiers jours suivant le débarquement de juin 1944, en Normandie, un contexte où la violence est exacerbée et le contrôle des soldats dispersés plus lâche).
Le duo d’enquêteurs est original, et quelque peu improbable, puisqu’au sous-officier déjà évoqué est adjoint un officier SS prisonnier (tous deux sont d’anciens policiers).
La narration est fluide et agréable, ménage les habituelles surprises et fausses pistes. Mais n’est pas avare de quelques facilités. Autour du fils du héros, ou même encore plus avec le retournement final. Mais aussi tout simplement avec ce rôle improbable du SS, tout juste fait prisonnier et qui est recruté comme enquêteur adjoint. A aucun moment la résistance n’apparait – et je me demande ce qu’elle aurait pensé et fait en croisant un officier SS (qui a gardé son uniforme !)…
Le dessin est lui aussi plaisant et accompagne bien le récit. Enfin, un intéressant dossier historique complète la lecture.
Je regrette juste que les auteurs aient négligé un détail : si durant la libération de nombreux soldats américains ont été poursuivis pour viol en France, l’immense majorité de ceux qui ont été condamnés étaient des Noirs (non combattants, mais particulièrement visés par la justice d’une armée fortement ségrégationniste !), les « Blancs » étant moins lourdement poursuivis et sanctionnés.
Ça reste néanmoins un petit polar historique globalement bien fichu.
C’est un album globalement plaisant, qui se laisse agréablement – et assez rapidement malgré une pagination relativement importante.
Le « dernier quai » en question, c’est celui atteint par les morts juste après leur trépas, avant le départ définitif pour « ailleurs ». Une sorte de purgatoire, puisque chaque « passant » doit se purger de ses derniers – mauvais – souvenirs, ce que tous ne réussissent pas.
L’originalité vient du fait que cette « dernière étape » se déroule dans un hôtel paumé, tenu par un type hyper maniaque, que nous allons apprendre à connaitre, surtout dans la deuxième partie, lorsque trois nouveaux « clients « de l’hôtel vont lui révéler les liens qu’ils entretiennent entre eux.
J’ai trouvé le début intéressant, parfois amusant, mais le reste m’a un peu moins captivé, il y avait certaines longueurs, certains passages moins intéressants, lorsque les personnages livrent leurs souvenirs – qui finissent par se recouper. Ou lorsque interviennent les fantômes à l’extérieur.
Surtout, si le dessin est très lisible et pas forcément désagréable, je trouve qu’aurait été plus adapté au sujet et au ton employé un dessin plus proche des univers développés par Tim Burton. Quelque chose de plus sombre, de plus tranchant que ces personnages un peu rondouillards.
Amir et Théo vivent dans la rue, sous un pont où chacun s'est construit sa cabane. Théo, le plus âgé, a pris Amir sous son aile alors qu'il n'était qu'un jeune réfugié perdu, et il lui a appris à survivre dehors, à se débrouiller, et à rendre cette vie un peu moins dure. Leur lien est fort, presque filial, même si Théo reste le guide. Il impose un jour la présence d'un petit chien abandonné, convaincu qu'il leur apportera un peu de chaleur. Mais pour Amir, c'est une blessure qui se rouvre : son passé est marqué par un drame lié aux chiens, et cette arrivée déclenche un profond désaccord entre les deux hommes.
Deux hommes et un canin. Ce one-shot joue presque sur le huis clos, centré sur cette relation qui vacille avec l'intrusion du nouvel arrivant. Les autres figures, les clients du marché, la police, les bourgeois du quartier et les jeunes dealers ne sont que des figurants en arrière-plan. Ces derniers apportent toutefois un peu d'action et de tension, heureusement résolue avec une touche d'humour revanchard. Le dessin de David Ratte y est très bon, et on sent bien qu'il a pris une vraie assurance dans son trait depuis ses premiers succès (Le Voyage des Pères en particulier).
C'est un album agréable, porté par des personnages attachants, mais dont l'intrigue reste au fond assez mineure. On passe un bon moment, on se demande un peu s'il est judicieux de considérer la vie de SDF comme une fin en soi sans chercher à y apporter une échappatoire, on est soulagé par une fin douce après quelques petites péripéties... et puis j'ai refermé l'album, avec le sentiment que je l'oublierai sans doute assez vite.
Dans une Égypte contemporaine semi fantasmée, les bouteilles magiques capables d'exaucer un vœu font partie du quotidien. Chaque vœu est lié à un djinn, classé selon la manière dont il interprète vos désirs. Ce système est régulé, intégré à une forme d'économie de marché, mais mal vu par les musulmans les plus pieux, qui y voient une tentation quasi blasphématoire. Shokry, vendeur dans un kiosque et musulman pratiquant, possède depuis des années trois vœux de première catégorie qu'il souhaite revendre. Finalement, trois personnes différentes en hériteront, chacune au cœur d'un des trois grands chapitres de l'album.
En attaquant ce pavé, j'ai cru tenir une vraie pépite. Le contexte égyptien, porté par une autrice locale, est à la fois dépaysant et éclairant sur certains aspects de la société. L'idée d'un fantastique intégré au quotidien, avec ces vœux qui transforment subtilement les rapports sociaux comme une technologie omniprésente, m'a tout de suite séduit. Le ton est également allégé par une touche d'humour bienvenue dès le prologue (l'âne parlant m'a bien fait rire), ce qui empêche le récit de virer au conte moralisateur. Le dessin, sans être marquant, est soigné et sert efficacement la narration.
Mais mon enthousiasme s'est émoussé au fil de la lecture. Chaque chapitre s'étire, les intrigues se perdent dans des digressions, et les monologues intérieurs, souvent pesants, alourdissent le rythme. Le second chapitre, en particulier, m'a franchement ennuyé. Le troisième relève un peu le niveau, en mêlant deux personnages au lieu d'un seul, Shokry et une vieille femme pleine de sagesse, mais là encore, j'ai trouvé que tout traînait en longueur. Malgré une construction solide et un univers crédible, j'ai décroché. J'ai fini par lire l'album en trois fois, tant je peinais à rester éveillé jusqu'à la fin.
J'ai aimé l'originalité de cet album, surtout de son cadre d'Egypte contemporaine mêlé de fantastique, mais il m'est apparu trop long et sa lecture un peu trop fastidieuse malgré ses nombreuses bonnes idées.
Une petite BD jeunesse à couverture souple, qui aborde avec tendresse le thème de la différence.
Gwendoline, une cane très attachée à sa routine bien ordonnée, voit débarquer un nouveau voisin, artiste fantasque au mode de vie chaotique. Pour elle, c'est sûr : ils ne seront jamais amis. Et pourtant, une passion commune va peu à peu les rapprocher, révélant des affinités inattendues malgré tout ce qui les oppose.
Derrière ses airs de petit album pour les moins de 10 ans, l'ouvrage surprend par son épaisseur et sa narration découpée en six chapitres. L'histoire prend le temps de s'installer, évitant le schéma des contes trop classiques pour petits enfants. Le dessin est simple et attendrissant, parfois structuré comme une vraie BD avec quelques cases, parfois davantage comme un livre illustré avec des dessins pleine page ou sur une double page.
C'est doux, intelligent, et le message passe bien : on peut trouver l'amitié et le réconfort là où on ne l'attend pas et cela nous permet de vivre comme on est.
Je voulais découvrir Servais depuis un moment et j'ai choisi cette histoire qui jouit d'une bonne réputation.
Pour résumer, oui Servais a un trait unique qui vaut le détour et avec un style qui correspond à ce que j'apprécie. Il dessine très bien la nature, les maisons de campagne...
Je voulais également voir ses dessins de femmes car il dénude un peu ses héroïnes parfois et c'est très bien de ce côté là aussi mais moins impressionnant que le reste.
Ses compositions de planches sont très réussies avec de grandes cases à admirer.
Le problème c'est l'implication du lecteur qui est absente. C'est une bd qui se "regarde". On n'est jamais plongé dans le récit (la manière de raconter l'histoire) qui est trop sommaire. Pourtant celle ci a vraiment du potentiel, c'est dommage.
On observe cette histoire se dérouler devant nos yeux comme on observe un joli décor de campagne.
Et c'est déjà pas mal mais pas suffisant pour un amateur de récits avec beaucoup de profondeur.
2.5
Un manga mettant en vedette une jeune femme timide qui se retrouve malgré tout avec un emploi parce que le patron est un peu étrange. Elle va tenter de s'intégrer tant bien que mal et sa vie amoureuse va prendre un tour nouveau lorsque deux hommes lui tournent autour.
C'est un manga pour les jeunes femmes et donc je ne fais pas parti du public cible. J'ai bien aimé découvrir l'environnement de travail de l'héroïne vu que ses collègues sont un peu hauts-en-couleurs. Malheureusement, petit à petit on glisse dans un récit dont le point central est la romance et c'est de la romance pour les jeunes femmes donc cela ne s'adresse pas à moi. Je n'ai pas trop été intéressé par la vie amoureuse de l'héroïne, en particulier parce que les deux amoureux potentiels m'ont paru plus toxiques qu'autre chose. Ce n'est pas pour moi, mais j'imagine que ces deux hommes sont un idéal pour certaines lectrices.
J'ai bien aimé le dessin qui selon moi à une certaine classe même si plusieurs cases sont vides au niveau du décor.
Le baiser du Sphinx
Avec cet album, Bastien Vivès nous offre une aventure digne des bons films de série B. Cela va très vite, à peine fait-on la connaissance de Sophie et de Quentin, que nous sommes plongés dans une aventure qui va vite les dépasser . Dans la verve d'"A la poursuite du diamant vert", les dialogues sont bien ciselés, les situations s'enchainent à un rythme effréné , bref je ne mes suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume d'une histoire qui en comptera deux, je crois.
Et les amateurs de bd savoureront les références aux collectionneurs d'éditions originales, et le dédain de Sophie pour les bandes dessinées.
Le dessin de Vivès est plus fouillé qu'à l’accoutumée , et j'ai bien apprécié la mise en couleur, assez inhabituelle chez lui, tout comme le format de 48 pages.
J'ai hâte de savoir ce que Bastien Vivès nous réserve pour la suite.
Le Secret de Coatlicue
Vivès ou le dessinateur qui dessine plus vite que son ombre. A peine 4 mois après la sortie du premier volume, Bastien Vivès nous offre une seconde aventure de Sophie et Quentin. A ce propos, le titre de la série "Lune de miel" n'est plus, à mon avis , très approprié si Vivès prévoit plusieurs albums (d'ailleurs un troisième est dores et déjà annoncé, avec comme titre énigmatique "Midi entre quatre planches")
Là où le premier album lorgnait vers "A la poursuite du diamant vert", j'ai trouvé que cet opus faisait beaucoup plus référence à Tintin, voire à Indiana Jones.
Tout va très vite dans cette aventure et le couple a le don se mettre dans des situations improbables. On y croise des flics corrompus, des orpailleurs le tout dans une jungle étouffante qui cache un trésor!
Les dialogues font mouches, le dessin est simple et alerte et le scénario ne laisse aucun temps mort à nos deux héros, malgré eux, bref j'ai passé un très agréable moment.
Certes, la surprise du premier volume étant passée, le lecteur se laisse moins surprendre par la fantaisie de Vivès.
Après avoir lu La Fin du sens, je m’attaque à la précédente collaboration des deux auteurs, qui se sont lancés, avec globalement les mêmes recettes, dans une parodie de la Bible et de ses personnages et épisodes centraux.
Le dessin de Lascault est relativement statique – mais n’use pas, comme souvent dans les dernières productions du genre, d’itération iconique. C’est du minimalisme efficace, lisible, qui accompagne bien le type d’humour développé ici.
Ami Inintéressant est adepte de l’humour con et absurde, un style en vogue depuis les succès de Fabcaro. Il glisse parfois dans ses albums une certaine critique sociale – même si ici finalement ça n’est pas trop le cas.
L’ensemble est inégal, certains gags tombent à plat, et certaines situations sentent le déjà-vu. Il faut dire que des albums ou séries parodiant Dieu, la Bible et ses personnages ou événements marquants, ça commence à remplir les rayonnages, et il est donc de plus en plus difficile de faire preuve d’originalité, de se démarquer, alors même que la surprise est importante dans ce type d’humour, où la chute se veut en décalage avec la réalité ou les attentes des lecteurs. On commence à être habitué, comme anesthésié.
Aucun rire franc durant cette lecture. Mais elle m’a fait sourire à plusieurs reprises, et ma lecture s’est révélée suffisamment agréable (je suis plutôt bon public pour l’humour crétin et absurde) pour que j’arrondisse aux trois étoiles.
Note réelle 2,5/5.
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The Prism
Même si je serai un chouïa plus généreux dans ma notation, je me retrouve dans l’avis de NoirDesir. Je n’ai lu que le tome 1 mais la suite n’est pas vraiment une priorité, je ne la lirais que si le frangin craque ;) Disons que l’univers développé n’est pas franchement ma came. Pour autant, la série peut trouver son public (de niche), je lui reconnais certaines qualités. Tout d’abord, un beau format et une belle édition, ensuite la découverte d’un auteur complet (il assure quand même un gros taf à la frontière Bd/comics/manga niveau graphique), ça se lit très facilement même si je bloque vraiment sur l’idée de fond. Je n’adhère donc pas trop au pitch, toutefois je me suis laissé porter par les passions de l’auteur (sf et rock) et son investissement. L’univers me paraît encore assez flou, les persos un rien caricaturaux, les péripéties relativement classiques pour l’instant (à l’instar de la collection « Sept … », nous en sommes qu’à la phase de recrutement puis cohésion avec ce 1er tome) … mais je sens une certaine envie et soin. Personnellement, ça ne me parle pas mais je ne déconseillerai pas aux fans absolus du film/clip Interstella 5555 de Daft Punk. 2,5
MP - Police Militaire
Une histoire qui se laisse lire agréablement. Commencée comme une classique histoire de guerre, avec sous-officier bourru et fâché avec la hiérarchie à qui on confie une mission importante, l’intrigue bascule rapidement – tout en gardant un fort ancrage militaire – dans un récit polar, avec une enquête sur un ou des tueurs en série. L’histoire s’inspire de faits réels, les nombreux viols commis par des soldats américains sur des femmes en France lors de la libération (nous sommes ici dans les tous premiers jours suivant le débarquement de juin 1944, en Normandie, un contexte où la violence est exacerbée et le contrôle des soldats dispersés plus lâche). Le duo d’enquêteurs est original, et quelque peu improbable, puisqu’au sous-officier déjà évoqué est adjoint un officier SS prisonnier (tous deux sont d’anciens policiers). La narration est fluide et agréable, ménage les habituelles surprises et fausses pistes. Mais n’est pas avare de quelques facilités. Autour du fils du héros, ou même encore plus avec le retournement final. Mais aussi tout simplement avec ce rôle improbable du SS, tout juste fait prisonnier et qui est recruté comme enquêteur adjoint. A aucun moment la résistance n’apparait – et je me demande ce qu’elle aurait pensé et fait en croisant un officier SS (qui a gardé son uniforme !)… Le dessin est lui aussi plaisant et accompagne bien le récit. Enfin, un intéressant dossier historique complète la lecture. Je regrette juste que les auteurs aient négligé un détail : si durant la libération de nombreux soldats américains ont été poursuivis pour viol en France, l’immense majorité de ceux qui ont été condamnés étaient des Noirs (non combattants, mais particulièrement visés par la justice d’une armée fortement ségrégationniste !), les « Blancs » étant moins lourdement poursuivis et sanctionnés. Ça reste néanmoins un petit polar historique globalement bien fichu.
Le Dernier Quai
C’est un album globalement plaisant, qui se laisse agréablement – et assez rapidement malgré une pagination relativement importante. Le « dernier quai » en question, c’est celui atteint par les morts juste après leur trépas, avant le départ définitif pour « ailleurs ». Une sorte de purgatoire, puisque chaque « passant » doit se purger de ses derniers – mauvais – souvenirs, ce que tous ne réussissent pas. L’originalité vient du fait que cette « dernière étape » se déroule dans un hôtel paumé, tenu par un type hyper maniaque, que nous allons apprendre à connaitre, surtout dans la deuxième partie, lorsque trois nouveaux « clients « de l’hôtel vont lui révéler les liens qu’ils entretiennent entre eux. J’ai trouvé le début intéressant, parfois amusant, mais le reste m’a un peu moins captivé, il y avait certaines longueurs, certains passages moins intéressants, lorsque les personnages livrent leurs souvenirs – qui finissent par se recouper. Ou lorsque interviennent les fantômes à l’extérieur. Surtout, si le dessin est très lisible et pas forcément désagréable, je trouve qu’aurait été plus adapté au sujet et au ton employé un dessin plus proche des univers développés par Tim Burton. Quelque chose de plus sombre, de plus tranchant que ces personnages un peu rondouillards.
Whisky (Duhamel/Ratte)
Amir et Théo vivent dans la rue, sous un pont où chacun s'est construit sa cabane. Théo, le plus âgé, a pris Amir sous son aile alors qu'il n'était qu'un jeune réfugié perdu, et il lui a appris à survivre dehors, à se débrouiller, et à rendre cette vie un peu moins dure. Leur lien est fort, presque filial, même si Théo reste le guide. Il impose un jour la présence d'un petit chien abandonné, convaincu qu'il leur apportera un peu de chaleur. Mais pour Amir, c'est une blessure qui se rouvre : son passé est marqué par un drame lié aux chiens, et cette arrivée déclenche un profond désaccord entre les deux hommes. Deux hommes et un canin. Ce one-shot joue presque sur le huis clos, centré sur cette relation qui vacille avec l'intrusion du nouvel arrivant. Les autres figures, les clients du marché, la police, les bourgeois du quartier et les jeunes dealers ne sont que des figurants en arrière-plan. Ces derniers apportent toutefois un peu d'action et de tension, heureusement résolue avec une touche d'humour revanchard. Le dessin de David Ratte y est très bon, et on sent bien qu'il a pris une vraie assurance dans son trait depuis ses premiers succès (Le Voyage des Pères en particulier). C'est un album agréable, porté par des personnages attachants, mais dont l'intrigue reste au fond assez mineure. On passe un bon moment, on se demande un peu s'il est judicieux de considérer la vie de SDF comme une fin en soi sans chercher à y apporter une échappatoire, on est soulagé par une fin douce après quelques petites péripéties... et puis j'ai refermé l'album, avec le sentiment que je l'oublierai sans doute assez vite.
Shubeik Lubeik
Dans une Égypte contemporaine semi fantasmée, les bouteilles magiques capables d'exaucer un vœu font partie du quotidien. Chaque vœu est lié à un djinn, classé selon la manière dont il interprète vos désirs. Ce système est régulé, intégré à une forme d'économie de marché, mais mal vu par les musulmans les plus pieux, qui y voient une tentation quasi blasphématoire. Shokry, vendeur dans un kiosque et musulman pratiquant, possède depuis des années trois vœux de première catégorie qu'il souhaite revendre. Finalement, trois personnes différentes en hériteront, chacune au cœur d'un des trois grands chapitres de l'album. En attaquant ce pavé, j'ai cru tenir une vraie pépite. Le contexte égyptien, porté par une autrice locale, est à la fois dépaysant et éclairant sur certains aspects de la société. L'idée d'un fantastique intégré au quotidien, avec ces vœux qui transforment subtilement les rapports sociaux comme une technologie omniprésente, m'a tout de suite séduit. Le ton est également allégé par une touche d'humour bienvenue dès le prologue (l'âne parlant m'a bien fait rire), ce qui empêche le récit de virer au conte moralisateur. Le dessin, sans être marquant, est soigné et sert efficacement la narration. Mais mon enthousiasme s'est émoussé au fil de la lecture. Chaque chapitre s'étire, les intrigues se perdent dans des digressions, et les monologues intérieurs, souvent pesants, alourdissent le rythme. Le second chapitre, en particulier, m'a franchement ennuyé. Le troisième relève un peu le niveau, en mêlant deux personnages au lieu d'un seul, Shokry et une vieille femme pleine de sagesse, mais là encore, j'ai trouvé que tout traînait en longueur. Malgré une construction solide et un univers crédible, j'ai décroché. J'ai fini par lire l'album en trois fois, tant je peinais à rester éveillé jusqu'à la fin. J'ai aimé l'originalité de cet album, surtout de son cadre d'Egypte contemporaine mêlé de fantastique, mais il m'est apparu trop long et sa lecture un peu trop fastidieuse malgré ses nombreuses bonnes idées.
Des canards trop bizarres
Une petite BD jeunesse à couverture souple, qui aborde avec tendresse le thème de la différence. Gwendoline, une cane très attachée à sa routine bien ordonnée, voit débarquer un nouveau voisin, artiste fantasque au mode de vie chaotique. Pour elle, c'est sûr : ils ne seront jamais amis. Et pourtant, une passion commune va peu à peu les rapprocher, révélant des affinités inattendues malgré tout ce qui les oppose. Derrière ses airs de petit album pour les moins de 10 ans, l'ouvrage surprend par son épaisseur et sa narration découpée en six chapitres. L'histoire prend le temps de s'installer, évitant le schéma des contes trop classiques pour petits enfants. Le dessin est simple et attendrissant, parfois structuré comme une vraie BD avec quelques cases, parfois davantage comme un livre illustré avec des dessins pleine page ou sur une double page. C'est doux, intelligent, et le message passe bien : on peut trouver l'amitié et le réconfort là où on ne l'attend pas et cela nous permet de vivre comme on est.
La Belle Coquetière
Je voulais découvrir Servais depuis un moment et j'ai choisi cette histoire qui jouit d'une bonne réputation. Pour résumer, oui Servais a un trait unique qui vaut le détour et avec un style qui correspond à ce que j'apprécie. Il dessine très bien la nature, les maisons de campagne... Je voulais également voir ses dessins de femmes car il dénude un peu ses héroïnes parfois et c'est très bien de ce côté là aussi mais moins impressionnant que le reste. Ses compositions de planches sont très réussies avec de grandes cases à admirer. Le problème c'est l'implication du lecteur qui est absente. C'est une bd qui se "regarde". On n'est jamais plongé dans le récit (la manière de raconter l'histoire) qui est trop sommaire. Pourtant celle ci a vraiment du potentiel, c'est dommage. On observe cette histoire se dérouler devant nos yeux comme on observe un joli décor de campagne. Et c'est déjà pas mal mais pas suffisant pour un amateur de récits avec beaucoup de profondeur.
First Job New Life!
2.5 Un manga mettant en vedette une jeune femme timide qui se retrouve malgré tout avec un emploi parce que le patron est un peu étrange. Elle va tenter de s'intégrer tant bien que mal et sa vie amoureuse va prendre un tour nouveau lorsque deux hommes lui tournent autour. C'est un manga pour les jeunes femmes et donc je ne fais pas parti du public cible. J'ai bien aimé découvrir l'environnement de travail de l'héroïne vu que ses collègues sont un peu hauts-en-couleurs. Malheureusement, petit à petit on glisse dans un récit dont le point central est la romance et c'est de la romance pour les jeunes femmes donc cela ne s'adresse pas à moi. Je n'ai pas trop été intéressé par la vie amoureuse de l'héroïne, en particulier parce que les deux amoureux potentiels m'ont paru plus toxiques qu'autre chose. Ce n'est pas pour moi, mais j'imagine que ces deux hommes sont un idéal pour certaines lectrices. J'ai bien aimé le dessin qui selon moi à une certaine classe même si plusieurs cases sont vides au niveau du décor.
Lune de miel
Le baiser du Sphinx Avec cet album, Bastien Vivès nous offre une aventure digne des bons films de série B. Cela va très vite, à peine fait-on la connaissance de Sophie et de Quentin, que nous sommes plongés dans une aventure qui va vite les dépasser . Dans la verve d'"A la poursuite du diamant vert", les dialogues sont bien ciselés, les situations s'enchainent à un rythme effréné , bref je ne mes suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume d'une histoire qui en comptera deux, je crois. Et les amateurs de bd savoureront les références aux collectionneurs d'éditions originales, et le dédain de Sophie pour les bandes dessinées. Le dessin de Vivès est plus fouillé qu'à l’accoutumée , et j'ai bien apprécié la mise en couleur, assez inhabituelle chez lui, tout comme le format de 48 pages. J'ai hâte de savoir ce que Bastien Vivès nous réserve pour la suite. Le Secret de Coatlicue Vivès ou le dessinateur qui dessine plus vite que son ombre. A peine 4 mois après la sortie du premier volume, Bastien Vivès nous offre une seconde aventure de Sophie et Quentin. A ce propos, le titre de la série "Lune de miel" n'est plus, à mon avis , très approprié si Vivès prévoit plusieurs albums (d'ailleurs un troisième est dores et déjà annoncé, avec comme titre énigmatique "Midi entre quatre planches") Là où le premier album lorgnait vers "A la poursuite du diamant vert", j'ai trouvé que cet opus faisait beaucoup plus référence à Tintin, voire à Indiana Jones. Tout va très vite dans cette aventure et le couple a le don se mettre dans des situations improbables. On y croise des flics corrompus, des orpailleurs le tout dans une jungle étouffante qui cache un trésor! Les dialogues font mouches, le dessin est simple et alerte et le scénario ne laisse aucun temps mort à nos deux héros, malgré eux, bref j'ai passé un très agréable moment. Certes, la surprise du premier volume étant passée, le lecteur se laisse moins surprendre par la fantaisie de Vivès.
Genèse et Prozac
Après avoir lu La Fin du sens, je m’attaque à la précédente collaboration des deux auteurs, qui se sont lancés, avec globalement les mêmes recettes, dans une parodie de la Bible et de ses personnages et épisodes centraux. Le dessin de Lascault est relativement statique – mais n’use pas, comme souvent dans les dernières productions du genre, d’itération iconique. C’est du minimalisme efficace, lisible, qui accompagne bien le type d’humour développé ici. Ami Inintéressant est adepte de l’humour con et absurde, un style en vogue depuis les succès de Fabcaro. Il glisse parfois dans ses albums une certaine critique sociale – même si ici finalement ça n’est pas trop le cas. L’ensemble est inégal, certains gags tombent à plat, et certaines situations sentent le déjà-vu. Il faut dire que des albums ou séries parodiant Dieu, la Bible et ses personnages ou événements marquants, ça commence à remplir les rayonnages, et il est donc de plus en plus difficile de faire preuve d’originalité, de se démarquer, alors même que la surprise est importante dans ce type d’humour, où la chute se veut en décalage avec la réalité ou les attentes des lecteurs. On commence à être habitué, comme anesthésié. Aucun rire franc durant cette lecture. Mais elle m’a fait sourire à plusieurs reprises, et ma lecture s’est révélée suffisamment agréable (je suis plutôt bon public pour l’humour crétin et absurde) pour que j’arrondisse aux trois étoiles. Note réelle 2,5/5.