Les derniers avis (47781 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Colt Frontier
Colt Frontier

Ce nouveau recueil d'histoires courtes signées Toppi nous plonge dans un Far West très particulier : celui des terres âpres et solitaires du Nord-Ouest américain, entre chercheurs d'or fiévreux, pionniers endurcis et hors-la-loi aussi sombres que les nuits sans lune. À travers ces récits aux allures de contes ou de légendes, Toppi continue d'explorer ce que le western a de plus mythologique, voire de plus spectral. L'or est omniprésent, en filigrane ou en obsession frontale, mais il n'éclipse jamais la présence pesante de la mort, ni surtout celle des grands espaces : vastes, silencieux, désolés. Le vide, ici, a une voix. L'un des récits, Une visite pour John Colter, m'a même laissé une étrange impression de déjà-vu : je suis à peu près sûr de l'avoir lu ailleurs, ou sous une autre forme, mais impossible de retrouver où. Comme toujours avec Toppi, le ton est contemplatif, lent, presque hypnotique. C'est une narration qui ne cherche pas l'efficacité, encore moins l'action, mais plutôt une forme de gravité intemporelle. Il y a quelque chose de mélancolique, parfois légèrement funèbre, dans la manière dont il met en scène ces figures solitaires, perdues dans l'immensité du monde ou dans leur propre destinée. Graphiquement, on retrouve son trait caractéristique : un noir et blanc extrêmement travaillé, saturé de hachures, de textures, de motifs. C'est superbe, virtuose même, mais je dois admettre que l'effet commence à s'user sur moi. À force d'être si riche et travaillé, son dessin finit par manquer d'élan. Les personnages, souvent campés comme des statues, paraissent raides, comme figés dans des postures d'illustration plus que dans un mouvement narratif. Cette tension entre image et récit crée une ambiance à part, très singulière, mais qui peut aussi lasser si on n'est pas pleinement embarqué. Je ne peux pas dire que cette lecture m'ait vraiment emporté. Elle m'a davantage tenu à distance, fascinante sur le plan visuel, élégante dans son écriture, mais émotionnellement un peu froide. Reste une forme d'élégance rétro, classe, entre les récits d'aventure de Jack London et les échos lointains des légendes amérindiennes.

30/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Dernière CroiZAD
La Dernière CroiZAD

Godefroi et Jeanne-Baptiste, couple d’aristocrates fauchés, mènent une vie paisible et un brin hors du temps dans leur vieux manoir décrépi, entre balades à cheval sur leurs terres et quotidien campagnard avec leurs deux grands enfants. Assez reclus sans être totalement coupés du monde, ils voient leur tranquillité menacée quand Godefroi découvre qu’un promoteur compte bétonner le champ d’à côté. Pour s’y opposer, ils font appel à des voisins militants bien plus ancrés dans le combat anti-système… et montent ensemble une improbable petite ZAD. La Dernière CroiZAD est une satire politique légère, aux allures de vaudeville champêtre. Le récit repose sur une galerie de personnages hauts en couleur, et s’amuse à faire se rencontrer deux mondes que tout oppose : noblesse ringarde et militants alternatifs, unis ici pour une même cause. Le message reste bon enfant : il faut de tout pour faire un monde. Le cœur du récit, c’est Godefroi Valence de Terney d’Argence, un aristocrate aussi ruiné qu’attachant, qui s’exprime dans un français suranné truffé d’imparfaits du subjonctif. Un Don Quichotte à la sauce provinciale, rigide dans ses manières mais fondamentalement bienveillant. Le voir interagir avec des zadistes militants et autres baba-cools donne lieu à des scènes savoureuses, pleines de décalage et de bonne humeur. Graphiquement, c’est soigné : les personnages sont vivants, expressifs, les décors bucoliques bien campés, et l’ensemble respire la légèreté. On est dans l’esprit d’un bon téléfilm de fin d’après-midi, avec ses exagérations assumées et son petit parfum de vacances. Évidemment, il ne faut pas chercher trop de réalisme. Les stéréotypes abondent mais restent sympathiques : le méchant promoteur est caricatural, la ZAD se monte un peu trop facilement, et certains rebondissements (comme l’histoire des amphores) tombent à plat ou sont trop prévisibles. La fin, bien que cohérente, manque elle aussi d’un vrai souffle. Mais malgré tout, j’ai passé un bon moment. Ce n’est pas renversant, ni très crédible, mais c’est drôle, rythmé, et porté par des personnages suffisamment bien écrits pour qu’on les suive avec plaisir. Une lecture divertissante et sans prétention.

30/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Les Moments doux
Les Moments doux

J'ai l'impression que si cette histoire ne s'adresse pas qu'aux mamans, elle risque surtout de plaire aux parents qui risquent de se reconnaitre dans certaines situations. J'ai trouvé, l'histoire moyenne, en particulier parce que je n'ai pas trouvé intéressante le récit d'Élise qui se retrouve seul après qu'enfants et mari sont partis et qui ne sait quoi faire. J'ai été plus passionné par le récit des jeunes parents qui se retrouvent avec un bébé né trop tôt et qui a besoin de beaucoup de soins pour survivre, mais même là je trouvais ça sympathique sans plus. Il y a un cotée feel good qui va séduire des lecteurs, mais cela n'a pas trop fonctionné pour moi. J'ai trouvé qu'on tirait trop sur la corde sensible et qu'on voulait absolument que je me mets à pleurer ou un truc du genre. La surprise à la fin qui relit les deux histoires ne m'a pas surprit parce que j'avais déjà vu se procédé dans d'autres œuvres de fictions. Le dessin est agréable à l'œil.

28/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Molière - Le théâtre de sa vie
Molière - Le théâtre de sa vie

Bon, je me sens obligée de commencer par ça : je n'aime pas Molière. Comme beaucoup j'ai étudié en long en large et en travers son œuvre, j'ai même joué de ses pièces, mais malgré le consensus apparent de mes pair-e-s je me dois d'être honnête : je trouve ses créations terriblement plates. Pas mauvaises, la grande majorité des prémisses sont très bonnes et il est capable de-ci de-là de pondre des répliques et des échanges que je reconnais bien trouvés. Mais rien n'y fait je trouve toujours le résultat final plat. Des évolutions d'intrigues sans finesses, des formules parfois lourdes là où elles auraient dû /pû être légères (et qu'on ne me sorte pas l'argument du langage ou de l'époque, je forme cette critique en considérant le contexte et en comparant avec d'autres créations contemporaines ou antérieures) et même sans ces défauts je trouve ses œuvres bien trop surfaites. Si elles n'étaient pas constamment portées en triomphe comme LES chefs d’œuvres littéraires français (la fameuse "langue de Molière") peut-être les trouverais-je simplement oubliables, je dois l'avouer. Bon quoi qu'il en soit le boug' reste une figure importante de l'Histoire théâtrale et littéraire alors je comprends que l'étudier, lui et son œuvre, reste intéressant. C'est donc pourquoi j'ai tenté la lecture de cette BD ayant pour grand projet de nous narrer la vie du sieur Poquelin, dans une forme simple d'accès et documentaire (sans aucun doute parfait pour un CDI, donc). On nous retrace sa vie dans son ensemble, de sa naissance à sa mort en passant par les déboires et les complications politiques de son époque sans oublier de conclure par son influence sur l'Histoire suite à son trépas. L'album n'est pas mauvais, il aborde et explique de nombreux sujets utiles pour facilement comprendre l'époque qui est dépeinte, je suis sûre que l'album est une bonne aide de révision pour des collégien-ne-s (ou éventuellement des lycéen-ne-s). Après, je me dois d'être honnête, le tout m'a paru un peu trop rigide. En fait, ironiquement, la partie bande-dessinée m'a parue parasiter tout du long ma lecture. Le dessin un tantinet trop rigide et le rythme bien trop mou, bien qu'ayant visiblement le but de donner un corps à ces informations et anecdotes historiques, m'ont in fine gênée lors de la lecture des corpus de texte. Encore une fois, pas nécessairement mauvais, comme entrée en matière sur le sujet de l'auteur et de son œuvre il est sans doute bon, mais pas un chef d’œuvre non plus. COMME CE QUE JE PENSE DE L’ŒUVRE DE MOLIÈRE, EN SOMME. J'apprécie tout de même le propos final sur la difficulté de raconter la vie de figures historiques et populaires sans être parasité par les idées reçues, les on-dits et le Roman national.

28/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Shin Zero
Shin Zero

Une série qui s'amuse bien avec le concept des sentais. Les sentais combattent des kaijus, ces monstres géants qu'on voit dans plein de productions japonaises, mais qu'arrive-t-il lorsqu'un jour ces fameux kaijus ont disparu ? Des années après l'apparition du dernier kaiju, les sentais sont aux mains de compagnies privées et font des boulots minables. J'ai trouvé l'univers inventé et développé par les auteurs intéressant et reflète bien les problèmes du monde actuel. Malgré cela, je n'ai pas trouvé que c'était une lecture passionnante. Il y a quelques longueurs et cela a pris un certain temps pour que je rentre complètement dans le récit. Je pense que cela vient du fait que je n'ai pas trouvé les personnages principaux particulièrement attachants et je dois dire qu'ils sont un peu trop clichés à mon goût. Peut-être que j'aurais mieux accroché si j'avais le même âge que les jeunes protagonistes. Quant au dessin, c'est inspiré des mangas et je trouve que les codes sont biens utilisés par le dessinateur contrairement à d'autres mangas faits en dehors du Japon que j'ai lus jusqu'à présent et qui sont souvent moches. Un bon tome prometteur malgré tout et je vais sûrement lire la suite.

26/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Khyber (L'Homme du Khyber)
Khyber (L'Homme du Khyber)

À Lahore, dans l’Inde coloniale britannique, un jeune métis aussi séduisant que jalousé se retrouve malgré lui entraîné dans une affaire d’espionnage qui coûtera la vie à sa maîtresse. Accusé à tort de ce meurtre, il perd tout et doit fuir. Avant de disparaître, il jure de se venger de ceux qui l’ont trahi. Grâce à son teint mat qui lui permet de passer pour un Indien, il s’enfonce jusqu’en Afghanistan, sur les traces du véritable assassin... et d’un ancien camarade mêlé à cette mission secrète. Ce récit mêle aventure, élégance et exotisme dans un décor peu exploré en BD. L’influence de Rudyard Kipling et des romans du XIXe siècle se fait clairement sentir. Le dessin de Micheluzzi, d’une grande finesse, évoque les illustrations classiques avec une retenue toute en distinction. Il s’en dégage une ambiance un peu surannée, presque précieuse, malgré une narration en voix off qui n’hésite pas à interpeller les personnages, brisant parfois le quatrième mur. Le cadre historique et géographique est original et immersif. L’intrigue, en revanche, n’est pas toujours limpide. Le héros reste longtemps opaque, ses motivations mal cernées, ce qui crée une certaine distance émotionnelle. On a du mal à s’attacher à lui, tant ses pensées nous sont tenues à l’écart. Certaines zones d’ombre demeurent, notamment autour des événements de Kaboul : on perçoit une tension, des mercenaires frustrés, mais on ne comprend pas pourquoi les britanniques semblent s'en fiche tandis que les afghans y voient là leur action volontaire méritant la mort. Il y a là un loupé au niveau des explications et de la narration. Au final, j’ai pris un plaisir certain à la lecture, comme face à une œuvre d’un autre âge : un peu datée sur le plan narratif, mais remarquable par son dessin et par l’atmosphère singulière qu’elle déploie.

25/07/2025 (modifier)
Par Oncle Ben
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chat noir
Le Chat noir

Le succès de Junji Ito aidant, certains éditeurs sortent des placards les reliques du manga horrifique. Hideshi Hino est de la génération de Kazuo Umezu (L'école emportée - 1972), soit un des pionniers du genre. Le chat noir (1979) est inspiré du roman Je suis un chat de Natsume Soseki. Le manga est un recueil de 4 histoires courtes façon Contes de la crypte traversées par la figure symbolique du chat noir. A l'instar du chien du film Baxter, le félin pose un regard impartial sur les travers de l'espèce humaine. Toujours en retrait, il observe et s'interroge sur la nature sordide de ses maîtres. Si les histoires contées n'effraient plus aujourd'hui, force est de constater que l'auteur sait manier l'art de la chute. L'ambiance baigne dans un quotidien blafard, emprunt d'une profonde solitude. Ici, un minable clown alcoolique ; là, un enfant livré à lui-même. Hino, dans une naïveté toute japonaise, installe peu à peu le malaise au gré de situations banales, presque anodines, s'enfonçant toujours plus dans le glauque jusqu'au point de non-retour. Pas de fantastique à proprement parler ici, mais plutôt l'inquiétante étrangeté à l'abri des regards, dans l'intimité sombre du foyer. Le trait de l'auteur est la grande force du titre. Si le dessin reste dans les canons rondouillards de son époque, Hino sait jouer de la difformité et du cadrage pour mieux atteindre le grotesque. L'encrage, gras et massif, témoigne d'une grande maîtrise dans la composition. De lourds aplats noirs jouxtés à un blanc immaculé confèrent une dimension expressionniste à l'univers graphique. Les pleines pages et autres grandes cases happant le lecteur dans la psyché tourmentée des protagonistes. Si Hino ira plus loin dans l'horreur par la suite, ce recueil reste un témoin précieux de ce que fût le genre à ses débuts.

24/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Nocéan
Nocéan

Derrière ces couvertures colorées se cache une série d'action SF pour grands adolescents. Dans la veine d'un Hunger Games ou d'un Divergente, elle nous plonge dans un univers dystopique entre post-apocalyptique et dictature cyberpunk. Après les effets désastreux du réchauffement climatique, la Terre s'est retrouvée bouleversée et l'humanité regroupée malgré elle dans une grande cité encerclée par un océan toxique et mort, sous la coupe autoritaire d'un regroupement de méga-corporations sans âme et sans scrupule. Là où le récit rejoint les récits pour grands ados, c'est dans le manque de crédibilité de cet univers trop proche des clichés anti-capitalistes et pro-environnement. Il n'y a justement pas la finesse d'un univers cyberpunk certes horrible et déshumanisé mais sans que ce soit vraiment la faute d'untel ou d'untel. Ici, le manichéisme règne, à commencer par ces grosses entreprises qui continuent à chercher toujours plus de fric dans un monde qui s'écroule, sans la moindre réflexion envers qui va bien pouvoir consommer leurs produits à l'avenir. Et il perdure dans la structure féodale de cette cité du futur où les gentils pauvres sont martyrisés par les méchants riches et leurs salauds de flics. Sur le plan sociologique et économique, ça ne tient pas debout et ça ressemble à un manuel du rebelle écolo-communiste pour les nuls. Quand on passe outre le trait trop épais de cette dystopie caricaturale, on trouve toutefois une lecture d'action plutôt divertissante. Le dessin d'Efa n'est pas mauvais du tout et sa mise en scène est rythmée et prenante. Les personnages ne sont pas désagréables, même si là encore le trait forcé de l'amitié entre les deux filles ainsi que les facilités des actes et déplacements de la jeune Tika sonnent trop artificiels pour être crédibles, même une fois révélé le secret de celle-ci dans le dernier tome. Même si chaque tome fait évoluer la trame globale, la série s'articule sur des histoires plus ou moins en un tome avec nos deux héroïnes qui se battent pour leurs valeurs dans cet univers de SF dystopique. Toutefois l'ensemble présente un manque global de finesse qui m'a un peu gâché la lecture. L'intrigue du second tome par exemple présente de grosses facilités et peine à se rendre crédible, avec là encore ce manichéisme insistant, des méchants de la haute société qui utilise les pauvres de la basse société comme de simples marchandises. Et le troisième tome vient clore la trilogie en bousculant un peu tout et en offrant une fin à la fois amère et cruelle mais contrebalancée par un optimisme un peu naïf et encore une fois très manichéen. Ce n'est pas mauvais mais c'est un peu mièvre et convenu, surtout quand on a déjà connu beaucoup d'œuvres Cyberpunk voire même un Gunnm qui reprenait finalement les mêmes idées dans son concept de base de Zalem et la Décharge mais apportait bien plus de développement à partir de cette simple base. Il en résulte une trilogie plutôt destinée aux adolescents qui n'ont pas déjà trop lu d'œuvres similaires et n'en attendent pas davantage.

17/01/2023 (MAJ le 24/07/2025) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Dong Xoai, Vietnam 1965
Dong Xoai, Vietnam 1965

Cet album est une pure BD de guerre, avec une part de fiction très réduite, limitée aux échanges entre personnages. Il retrace de façon authentique l'histoire d'une unité des Forces Spéciales américaines envoyée au Vietnam en 1965 comme conseillers techniques auprès de l'armée vietnamienne, avec pour mission de défendre certains points stratégiques. Après un bref passage près de la frontière cambodgienne, ils sont déployés sur la base militaire de Dong Xoai, à un carrefour névralgique entre le Cambodge et Saïgon. Là-bas, la question n'est pas s'ils vont être attaqués par les Viet Cong, mais quand ils vont l'être. Leur mission consiste à renforcer autant que possible les défenses de la base et à former les soldats vietnamiens recrutés dans les villages alentour : des hommes volontaires, mais sans réelle instruction militaire. Le tout dans l'attente de l'inévitable assaut... Même si la guerre du Vietnam a déjà été largement traitée dans d'autres œuvres, il reste difficile de se représenter clairement la complexité de ce conflit. Cette BD permet d'en avoir un aperçu brut, sans détour, bien éloigné des petites escouades furtives infiltrées dans la jungle. Ici, on parle d'un assaut massif et d'une grosse base à défendre. C'est instructif, et sans concession, même si le point de vue est clairement celui des soldats américains, présentés comme professionnels et courageux face à des alliés vietnamiens désorganisés et parfois fuyards et des Viet Cong aux allures de horde innombrable et sans âme. On sent bien que ce sont des témoignages américains racontés par un Américain. Sur le plan graphique, ça s'apparente à un crayonné maîtrisé, où la technique d'Andy Kubert se révèle dans un trait réaliste et nerveux, malgré l'absence d'encrage véritable. L'accent est mis sur les visages et les personnages, au détriment des décors, ce qui nuit parfois à la lisibilité de l'action. Même avec un plan présenté à un moment, je n'ai jamais réussi à visualiser précisément les dimensions de la base de Dong Xoai, ce qui m'a empêché de bien saisir les enjeux tactiques et les positions de chacun pendant la bataille. Mais c'est surtout sur le plan narratif que ça coince. L'auteur a opté pour une narration en voix off, avec les dialogues affichés à côté des cases, précédés du nom de celui qui parle, à la manière des BD du XIXe siècle ou d'un livre illustré. Ce choix casse complètement le rythme, retire toute fluidité à la lecture et empêche tout attachement aux personnages, d'autant qu'on ne sait presque jamais qui est qui. Au final, malgré un dessin techniquement solide, la forme narrative m'a franchement rebuté. Et pourtant, j'ai trouvé la lecture instructive et globalement bien construite. Un album intéressant, mais dont la forme empêche pleinement l'immersion. Note : 2,5/5

23/07/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Rituel Romain
Rituel Romain

Un album qui plonge dès la première planche le lecteur au cœur de l'intrigue, celle de la mort d'un cardinal au Vatican. Un cardinal qui était l'exorciste du Saint État. Certains hauts dignitaires de l'Église vont alors demander l'aide du père John Brennan, un exorciste à la réputation sulfureuse. Sa mission ? Exorciser le pape ! Évidemment le début du récit fera penser au film l'Exorciste de William Friedkin, il va pourtant vite s'en démarquer. Hormis le pape possédé par un démon (ce qui est une première je crois), ce qui pourrait mettre à mal l'Église catholique si cela venait à se savoir, El Torres va y mêler un chouïa de pédophilie et les luttes intestines au sein du Vatican. Un scénario bien construit malgré quelques faiblesses dans la réalisation et des personnages un peu trop clichés à mon goût. L'histoire reste cependant captivante pour l'amateur que je suis de ce type de récit. Le vocabulaire employé, lors de la présence des démons, n'est pas pour les chastes oreilles. Je ne suis pas complètement convaincu par le graphisme. Le dessin de Jaime Martinez dans un style proche du réalisme manque de lisibilité par moment, il reste cependant expressif et sa mise en page est académique. Les couleurs sombres de Sandra Molina restituent l'ambiance oppressante du récit, mais elles accentuent le manque de lisibilité. Il n'est pas toujours évident de reconnaître les personnages. Le dernier chapitre, des mêmes auteurs, revient sur le passé du père John Brennan et sur les origines de l'intrigue principale. Anecdotique. Une lecture recommandable pour les aficionados du genre.

23/07/2025 (modifier)