La Couronne de France

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Cette vaste série relate pour la première fois plus 500 ans d'histoire de la royauté en France, de 1165 à 1774, de Philippe II Auguste à Louis XV !


Auteurs italiens Biographies Rois et Reines d'Europe

Les règnes majeurs de la monarchie capétienne, la construction du royaume de France (et non plus de celui des Francs).

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Septembre 2024
Statut histoire 3 tomes parus

Couverture de la série La Couronne de France © Delcourt 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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12/09/2025 | Noirdésir
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Glénat et Delcourt se tirent la bourre pour ne manquer aucun créneau. Sur celui des biographies historiques – médiévales en particulier, Glénat a dégainé avec sa collection « Ils ont fait l’histoire », pas uniquement centrée sur les rois de France, mais dans laquelle plusieurs biographies de rois capétiens ont déjà été publiées. Delcourt avait sa collection des « Reines de sang », et quelques séries, comme « La Couronne de verre » ou « Le trône d’argile ». Avec cette nouvelle série « La couronne de France », dont j’ai lu pour le moment les deux premiers tomes, Delcourt se lance sur un créneau très proche des biographies de la période parues dans la collection « Ils ont fait l’Histoire » (les lecteurs pourront comparer les mérites des deux). La première surprise vient du fait que chaque album est en fait « double », reprenant les histoires de deux rois, avec une équipe changeante à chaque fois. J’avoue avoir été surpris par ce choix, qui ne m’a pas convaincu. Car je ne suis pas fan du changement de dessinateur sur une série, a fortiori encore moins au sein d’un même album. Surtout que parfois le changement de style (dessin et couleurs) est important, comme au sein du tome 2 (voir détails du casting sur la fiche de la série). J’ai aussi été surpris par certains choix. La série commence avec Philippe Auguste, et non avec Hugues Capet. Bon, mettons qu’avant les rois étaient rois des Francs, et que Philippe Auguste est le premier à se faire appeler rois de France et non roi des Francs (changement en cours de règne sur son sceau, de Rex Francorum à Rex Franciae), et à ne plus avoir besoin de faire sacrer son fils durant son propre règne – encore eut-il fallut rappeler cela d’ailleurs. Mais ensuite, on passe directement dans le premier tome de Philippe Auguste à Philippe le Bel. Pourquoi pas, puisque le choix est fait de ne présenter que quelques rois/règnes clés pour la monarchie capétienne. Mais alors le règne de Louis IX passe à la trappe, ce qui m’a franchement étonné, tant celui-ci est fondateur, au niveau symbolique (après lui le fait d’avoir un « ancêtre » béatifié gonfle le prestige des capétiens) qu’au niveau administratif (voir la création d’une monnaie royale stable). Pour le reste, ça se laisse lire, les dessinateurs, malgré les changements, ont tous un style agréable. J’ai juste beaucoup moins aimé la colorisation de Denoulet. La forte pagination apparente masque le fait que chaque album traite de deux règnes (on retombe donc dans le même format que la collection « Ils ont fait l’histoire », finalement assez court pour traiter en profondeur de règnes présentés comme fondamentaux. Du coup il a parfois des ellipses temporelles, des facilités (Pécau cherchant plus à raconter qu’à expliquer). Il suit aussi une vision très « classique » et old school de l’Histoire, celle des « Grands » et de leurs grands gestes, les passages obligés (comme le procès des Templiers sous Philippe le Bel, ou des scènes pas forcément avérées de la geste de Jeanne d’Arc sous Charles VII). Il appuie aussi parfois lourdement sur certains traits de caractère (Philippe Auguste faisant payer Juifs ou Lombards, clichés sur « la Pucelle ») et quelques dialogues semblent un peu incongrus et/ou anachroniques (comme ce « il a sorti un lapin de son chapeau » dans le premier tome). Enfin, je n’ai pas été convaincu par le personnage du charbonnier à la capuche noire, récurrent, vaguement fantastique et mystérieux qui traverse les siècles et joue le rôle d’une baguette magique que je ne trouve pas ici intéressant. Au final, malgré les défauts et mes remarques, c’est une honnête série d’aventures historiques, qui soutient en partie la comparaison de la collection de Glénat cité plus haut, tout en en partageant certains défauts. Les connaisseurs des règnes évoqués n’apprendront sans doute rien ou seront frustrés. Mais ça reste quand même une porte d’entrée honorable pour aller chercher à compléter ses connaissances ailleurs (un petit dossier historique et chronologique complète chaque album. Léger mais bien fait, une introduction là aussi. Je regrette que ne figure aucune bibliographie).

12/09/2025 (modifier)