Erik Juszezak signe un album bigrement intéressant avec cet Erectus adapté d'un roman de Xavier Müller paru en 2018.
Le dénouement "ouvert" laisse présager d'épisodes à suivre (tout comme ce fut le cas pour les romans de Müller).
Un virus inconnu infecte les animaux et les fait régresser à un stade de l'évolution très antérieur.
Ainsi un éléphanteau d'un parc africain se métamorphose en gomphothérium, l'ancêtre de nos mammouths et éléphants, une bestiole qui vivait il y a plusieurs millions d'années et dont nos musées conservent quelques défenses et même squelettes.
Après différents animaux, le virus Kruger (du nom du parc africain) finit évidemment par se transmettre à l'homme : les victimes se retrouvent en Homo Erectus, notre ancêtre très futé qui s'est levé debout et a sans doute inventé le feu et les prémices du langage.
Notre société se retrouve vite partagée entre ceux qui voudraient apporter des "soins" à nos congénères, les partisans d'une incarcération en réserve et ceux d'une éradication plus définitive de ces monstres.
• On aime bien le soin apporté à la vraisemblance du scénario avec une mise en place progressive qui rappelle un peu celle de la série tv Zoo ou le film Le règne animal. Xavier Müller est un scientifique et peaufine la genèse de toute cette histoire.
• Le bouquin a été écrit en 2018 bien avant la pandémie de Covid mais l'album est plus récent. Ce qui explique sans doute que l'histoire se focalise un moment sur un mystérieux labo P4 d'où se serait échappé le fameux virus Kruger. Et depuis le Covid, on n'a plus trop envie de railler ces élucubrations.
• On apprécie aussi beaucoup le clin d’œil intelligent au zoo de Vincennes (où sont parqués les Erectus français), zoo qui de sinistre mémoire avait "accueilli" quelques étranges spécimens au temps béni des colonies : on se souvient du remarquable petit bouquin de Didier Daeninckx, Cannibale.
• On trouve sujet et scénario tout à fait passionnants mais l'adaptation, peut-être trop fidèle au bouquin original, manque de caractère : l'album a un goût de trop ou de trop peu et le dessin, clair et agréable mais très classique, manque un peu de punch ou de modernité.
Clairement une déception pour ce roman-photo qui a priori devrait se classer en humour. Pourtant il me semble le voir assez régulièrement mis en avant en boutique.
On ne sait pas trop qui fait quoi des 2 autrices. Car certes il n'y a pas de dessin mais il y a un choix des photos, du montage et séquençage etc. Malgré l'imagerie vintage, c'est globalement très peu drôle à mon sens. Ajoutons à cela qu'il y a quasi un mot par planche que je ne connaissais pas (j'ai "pegger" qui me reste en tête...), je n'ai pas toujours fait l'effort de chercher leur signification.
Les textes sont du langage plutôt moderne et argotique avec certaines expressions qui sont en décalage avec le côté ringard des images. Ni savoureux, ni hilarant.
Mon avis porte après lecture des 3 premiers tomes.
Caméra café valait surtout pour le duo Solo-Le Bolloch, on aimait voir à l'écran leur mauvaise foi et leur péripéties.
Mais en BD ça le fait pas comme cela ne semble pas le faire pour Scènes de ménages également.
Les BD n'arrivent pas à retranscrire l'interprétation des acteurs
Cela sent beaucoup trop le merchandising, la volonté de surfer sur un effet de mode sans mettre la même qualité que sur les séries originales
On notera également le changement de style graphique du tome 6 qui j'imagine a du laisser les amateurs décontenancés
Je ne conseille pas, tout comme les adaptations cinématographiques, et encore moins aux amateurs de la série
Comme gruizzli, je pense que j'aurais également mis une note plus élevée si l'auteur n'avait pas repris un événement qui a existé pour le travestir et en faire un hymne féministe et anticlérical très stéréotypé.
Je n'ai rien contre l'histoire qui permet de critiquer de manière assez vive la misogynie et l'intégrisme religieux des temps passés (ou actuels) mais le fait de se servir de personnages et d'un fait ayant existé me gêne quelque peu aux entournures. Pourquoi dans ce cas, ne pas avoir repris les faits incontestables (par exemple 19 pendaisons ont eu lieu dont 5 hommes) pour ensuite intégrer quelques arcs narratifs fictifs sur des thèmes tenant à cœur à l'auteur ? Par ailleurs, Abigail Hobbs est présentée comme une jeune fille intègre et résistante alors que dans la réalité, selon le rapport du procès, elle a dénoncé plusieurs personnes d'autres familles. L'histoire de Salem, selon les écrits, relève en effet plus d'une histoire de délation entre clans familiaux rivaux sur fonds de pratiques ésotériques de jeunes filles guidées par la servante d'origine étrangère.
De la même façon, je trouve le propos quelque peu caricatural avec les amérindiens présentés comme de gentils voisins vivant de manière pacifique aux côtés des colons, les femmes comme de parfaites victimes sans jugeote et le pasteur pervers abusant au sens propre comme au figuré des habitant(e)s de Salem.
Côté dessin, le trait de Thomas Gilbert n'est pas celui que je préfère mais il faut reconnaitre qu'il excelle dans l'art d'illustrer certains passages parfois en grossissant de manière démesurée certains personnages ou encore en ajoutant à l'horreur de certaines situations que je ne divulguerai pas ici.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 6/10
NOTE GLOBALE : 11/20
J'ai terminé ma phase Alex Barbier par ce 4ème album paru également dans la collection Néopolis de même que Comme un poulet sans tête. Je n'ai pas réussi à trouver Lycaons. Mais je pense que j'ai un bon aperçu de ce qu'il a fait. Autant je suis séduit par l'aspect graphique, j'ai du mal avec les textes et le cheminement de l'auteur. Encore un fond de science-fiction mais c'est un prétexte, on y retrouve les thèmes sombres et pornos de l'auteur. Pas facile à décoder.
J'ai mis l'édition Frémok qui est plus récente (2011) mais j'ai lu la version publiée par Le Square/Albin Michel datant de 1982. La nouvelle édition semble plus soignée, rien que la couverture est fort jolie. Je ne serai pas aussi dithyrambique que l'avis de l'éditeur. Certes je reconnais un travail pictural tout à fait original et remarquable dans le champ de la bande dessinée. L'histoire est bien plus absconse à mes yeux. J'espère que la nouvelle édition rend meilleur service aux textes car parfois les écrits en noir sur fond sombre sont très peu lisibles, mais je n'en suis pas sûr. Techniquement c'est un fond de science-fiction comme on peut en avoir dans Comme un poulet sans tête, cette fois les étrangers s'appellent les Couics. C'est une histoire de fin du monde mâtiné de sexe explicitement dépeint. Alex Barbier a visiblement une appétence pour la sodomie. Le dieu du 12 est un homme vivant quelque part à Perpignan et qui croit être un dieu.
L'histoire Comme un poulet sans tête fait environ 30 pages et est suivie de Lettres au maire de V. mais pas les mêmes planches que ce qui sera publié par la suite chez Fréon dans un récit plus long. Je dois dire que c'est assez détonnant dans la collection Neopolis de Delcourt, éditeur plutôt mainstream et dans une collection science-fiction. Je pense que le lecteur de Travis ou Sillage sera assez décontenancé par le propos plutôt surréaliste d'Alex Barbier. C'est à une époque dans les années 1990 où Alex Barbier a été redécouvert, il a eu le droit à une exposition au Festival d'Angoulême. Certes il y a un semblant de SF avec des Aliens, les Broumphs, qui auraient attaqué la Terre, un homme est seul et écoute les informations sur le déroulé de la lutte. Tout cela entremêlé d'images de gros phallus et d'animalité chers à l'auteur, tel qu'on peut le voir en couverture. Le fil directeur n'est pas toujours aisé à suivre. Le dessin que j'aime plutôt ne suffit pas à capter l'intérêt du lecteur que je suis.
Mouais c'est très joli, attention je ne parle que des planches représentant des jeunes femmes dans des loges de théâtres, devant leurs coiffeuses ou sur des scènes. Pour le reste les élucubrations poético-philosophiques de notre hibou ouais ben non. Je n'ai pas tout compris et puis va savoir ce n'était sans doute pas le jour.
Avis court et liminaire j'en conviens, mais quand ça veut pas, pas la peine de se forcer à dire des choses désagréables.
Je suis habituellement un grand fan de SF, mais sur le coup j'ai été un brin déçu. C'était quoi le projet de l'auteur, enfin si surement nous divertir, mais encore aurait-il fallu que l'ensemble se tienne. je vais reprendre certains arguments de mes petits camarades précédents pour dire que le scénario n'est pas des plus clairs.
Oui la jeune Abi se retrouve bien malgré elle sur un vaisseau où elle n'avait pas demandé à être. Elle n'est pas seule, des passagers dont on ne sait rien sinon qu'ils sont riches, des rebelles, mais contre quoi ou qui ? Bref tout ça sent un peu le grand foutoir, si l'on y ajoute des personnages qui ont tous la même tronche, vous comprendrez que la lecture devient assez vite pénible.
Pour ma part, je me suis un peu endormi avant la fin, obligé de me mettre un coup de boost pour finir ma lecture.
Dommage, ça partait bien, après j'ai eu du mal, lecture et achat non conseillés.
Martha Washington - Le Rêve américain était une critique de la société américaine déguisée sous la forme d'un récit de SF cynique et violent comme Frank Miller sait les faire. Si ce comics là avait marqué son temps et apporté pas mal de bonnes idées et surtout un univers caustique et original, c'est bien moins le cas de sa suite qui garde la base violente et le cynisme à la limite du ridicule mais abandonne les bonnes idées et le soupçon de finesse du premier tome.
Dans Temps de Guerre, deuxième volume des aventures de Martha Washington, Frank Miller semble avoir délaissé la richesse de l'univers qu'il avait pourtant habilement créé dans le premier tome. Le récit, axé sur l'action et la guerre, perd le souffle d'originalité et d'anticipation qui caractérisait Le Rêve Américain. Si la violence est omniprésente et que les critiques sociales de Miller sur une Amérique dévastée sont toujours là, elles sont noyées sous une succession de scènes d'action qui ne font qu'alourdir la lecture. L'histoire de Martha, soldate engagée dans un conflit absurde, manque de profondeur et de nuances, ce qui la rend moins captivante. Même la critique politique, si elle est parfois pertinente, tombe souvent dans des clichés libertariens un peu trop évidents. Le personnage de Martha, bien que toujours aussi intense, n'évolue guère et se transforme en simple machine de guerre sans véritable arc émotionnel.
Le dessin de Dave Gibbons, bien qu'efficace, n'égale pas la puissance visuelle de ses précédentes collaborations.
Bref, si Le Rêve américain proposait un univers intrigant, Temps de Guerre n'apporte que déception, offrant une expérience de lecture moins marquante et beaucoup plus oubliable.
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Erectus
Erik Juszezak signe un album bigrement intéressant avec cet Erectus adapté d'un roman de Xavier Müller paru en 2018. Le dénouement "ouvert" laisse présager d'épisodes à suivre (tout comme ce fut le cas pour les romans de Müller). Un virus inconnu infecte les animaux et les fait régresser à un stade de l'évolution très antérieur. Ainsi un éléphanteau d'un parc africain se métamorphose en gomphothérium, l'ancêtre de nos mammouths et éléphants, une bestiole qui vivait il y a plusieurs millions d'années et dont nos musées conservent quelques défenses et même squelettes. Après différents animaux, le virus Kruger (du nom du parc africain) finit évidemment par se transmettre à l'homme : les victimes se retrouvent en Homo Erectus, notre ancêtre très futé qui s'est levé debout et a sans doute inventé le feu et les prémices du langage. Notre société se retrouve vite partagée entre ceux qui voudraient apporter des "soins" à nos congénères, les partisans d'une incarcération en réserve et ceux d'une éradication plus définitive de ces monstres. • On aime bien le soin apporté à la vraisemblance du scénario avec une mise en place progressive qui rappelle un peu celle de la série tv Zoo ou le film Le règne animal. Xavier Müller est un scientifique et peaufine la genèse de toute cette histoire. • Le bouquin a été écrit en 2018 bien avant la pandémie de Covid mais l'album est plus récent. Ce qui explique sans doute que l'histoire se focalise un moment sur un mystérieux labo P4 d'où se serait échappé le fameux virus Kruger. Et depuis le Covid, on n'a plus trop envie de railler ces élucubrations. • On apprécie aussi beaucoup le clin d’œil intelligent au zoo de Vincennes (où sont parqués les Erectus français), zoo qui de sinistre mémoire avait "accueilli" quelques étranges spécimens au temps béni des colonies : on se souvient du remarquable petit bouquin de Didier Daeninckx, Cannibale. • On trouve sujet et scénario tout à fait passionnants mais l'adaptation, peut-être trop fidèle au bouquin original, manque de caractère : l'album a un goût de trop ou de trop peu et le dessin, clair et agréable mais très classique, manque un peu de punch ou de modernité.
La Fabrique du prince charmant
Clairement une déception pour ce roman-photo qui a priori devrait se classer en humour. Pourtant il me semble le voir assez régulièrement mis en avant en boutique. On ne sait pas trop qui fait quoi des 2 autrices. Car certes il n'y a pas de dessin mais il y a un choix des photos, du montage et séquençage etc. Malgré l'imagerie vintage, c'est globalement très peu drôle à mon sens. Ajoutons à cela qu'il y a quasi un mot par planche que je ne connaissais pas (j'ai "pegger" qui me reste en tête...), je n'ai pas toujours fait l'effort de chercher leur signification. Les textes sont du langage plutôt moderne et argotique avec certaines expressions qui sont en décalage avec le côté ringard des images. Ni savoureux, ni hilarant.
Caméra café
Mon avis porte après lecture des 3 premiers tomes. Caméra café valait surtout pour le duo Solo-Le Bolloch, on aimait voir à l'écran leur mauvaise foi et leur péripéties. Mais en BD ça le fait pas comme cela ne semble pas le faire pour Scènes de ménages également. Les BD n'arrivent pas à retranscrire l'interprétation des acteurs Cela sent beaucoup trop le merchandising, la volonté de surfer sur un effet de mode sans mettre la même qualité que sur les séries originales On notera également le changement de style graphique du tome 6 qui j'imagine a du laisser les amateurs décontenancés Je ne conseille pas, tout comme les adaptations cinématographiques, et encore moins aux amateurs de la série
Les Filles de Salem
Comme gruizzli, je pense que j'aurais également mis une note plus élevée si l'auteur n'avait pas repris un événement qui a existé pour le travestir et en faire un hymne féministe et anticlérical très stéréotypé. Je n'ai rien contre l'histoire qui permet de critiquer de manière assez vive la misogynie et l'intégrisme religieux des temps passés (ou actuels) mais le fait de se servir de personnages et d'un fait ayant existé me gêne quelque peu aux entournures. Pourquoi dans ce cas, ne pas avoir repris les faits incontestables (par exemple 19 pendaisons ont eu lieu dont 5 hommes) pour ensuite intégrer quelques arcs narratifs fictifs sur des thèmes tenant à cœur à l'auteur ? Par ailleurs, Abigail Hobbs est présentée comme une jeune fille intègre et résistante alors que dans la réalité, selon le rapport du procès, elle a dénoncé plusieurs personnes d'autres familles. L'histoire de Salem, selon les écrits, relève en effet plus d'une histoire de délation entre clans familiaux rivaux sur fonds de pratiques ésotériques de jeunes filles guidées par la servante d'origine étrangère. De la même façon, je trouve le propos quelque peu caricatural avec les amérindiens présentés comme de gentils voisins vivant de manière pacifique aux côtés des colons, les femmes comme de parfaites victimes sans jugeote et le pasteur pervers abusant au sens propre comme au figuré des habitant(e)s de Salem. Côté dessin, le trait de Thomas Gilbert n'est pas celui que je préfère mais il faut reconnaitre qu'il excelle dans l'art d'illustrer certains passages parfois en grossissant de manière démesurée certains personnages ou encore en ajoutant à l'horreur de certaines situations que je ne divulguerai pas ici. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 6/10 NOTE GLOBALE : 11/20
Les Paysages de la nuit
J'ai terminé ma phase Alex Barbier par ce 4ème album paru également dans la collection Néopolis de même que Comme un poulet sans tête. Je n'ai pas réussi à trouver Lycaons. Mais je pense que j'ai un bon aperçu de ce qu'il a fait. Autant je suis séduit par l'aspect graphique, j'ai du mal avec les textes et le cheminement de l'auteur. Encore un fond de science-fiction mais c'est un prétexte, on y retrouve les thèmes sombres et pornos de l'auteur. Pas facile à décoder.
Le Dieu du 12
J'ai mis l'édition Frémok qui est plus récente (2011) mais j'ai lu la version publiée par Le Square/Albin Michel datant de 1982. La nouvelle édition semble plus soignée, rien que la couverture est fort jolie. Je ne serai pas aussi dithyrambique que l'avis de l'éditeur. Certes je reconnais un travail pictural tout à fait original et remarquable dans le champ de la bande dessinée. L'histoire est bien plus absconse à mes yeux. J'espère que la nouvelle édition rend meilleur service aux textes car parfois les écrits en noir sur fond sombre sont très peu lisibles, mais je n'en suis pas sûr. Techniquement c'est un fond de science-fiction comme on peut en avoir dans Comme un poulet sans tête, cette fois les étrangers s'appellent les Couics. C'est une histoire de fin du monde mâtiné de sexe explicitement dépeint. Alex Barbier a visiblement une appétence pour la sodomie. Le dieu du 12 est un homme vivant quelque part à Perpignan et qui croit être un dieu.
Comme un poulet sans tête
L'histoire Comme un poulet sans tête fait environ 30 pages et est suivie de Lettres au maire de V. mais pas les mêmes planches que ce qui sera publié par la suite chez Fréon dans un récit plus long. Je dois dire que c'est assez détonnant dans la collection Neopolis de Delcourt, éditeur plutôt mainstream et dans une collection science-fiction. Je pense que le lecteur de Travis ou Sillage sera assez décontenancé par le propos plutôt surréaliste d'Alex Barbier. C'est à une époque dans les années 1990 où Alex Barbier a été redécouvert, il a eu le droit à une exposition au Festival d'Angoulême. Certes il y a un semblant de SF avec des Aliens, les Broumphs, qui auraient attaqué la Terre, un homme est seul et écoute les informations sur le déroulé de la lutte. Tout cela entremêlé d'images de gros phallus et d'animalité chers à l'auteur, tel qu'on peut le voir en couverture. Le fil directeur n'est pas toujours aisé à suivre. Le dessin que j'aime plutôt ne suffit pas à capter l'intérêt du lecteur que je suis.
Des plumes & elle
Mouais c'est très joli, attention je ne parle que des planches représentant des jeunes femmes dans des loges de théâtres, devant leurs coiffeuses ou sur des scènes. Pour le reste les élucubrations poético-philosophiques de notre hibou ouais ben non. Je n'ai pas tout compris et puis va savoir ce n'était sans doute pas le jour. Avis court et liminaire j'en conviens, mais quand ça veut pas, pas la peine de se forcer à dire des choses désagréables.
Gone
Je suis habituellement un grand fan de SF, mais sur le coup j'ai été un brin déçu. C'était quoi le projet de l'auteur, enfin si surement nous divertir, mais encore aurait-il fallu que l'ensemble se tienne. je vais reprendre certains arguments de mes petits camarades précédents pour dire que le scénario n'est pas des plus clairs. Oui la jeune Abi se retrouve bien malgré elle sur un vaisseau où elle n'avait pas demandé à être. Elle n'est pas seule, des passagers dont on ne sait rien sinon qu'ils sont riches, des rebelles, mais contre quoi ou qui ? Bref tout ça sent un peu le grand foutoir, si l'on y ajoute des personnages qui ont tous la même tronche, vous comprendrez que la lecture devient assez vite pénible. Pour ma part, je me suis un peu endormi avant la fin, obligé de me mettre un coup de boost pour finir ma lecture. Dommage, ça partait bien, après j'ai eu du mal, lecture et achat non conseillés.
Martha Washington - Temps de guerre (Goes to War)
Martha Washington - Le Rêve américain était une critique de la société américaine déguisée sous la forme d'un récit de SF cynique et violent comme Frank Miller sait les faire. Si ce comics là avait marqué son temps et apporté pas mal de bonnes idées et surtout un univers caustique et original, c'est bien moins le cas de sa suite qui garde la base violente et le cynisme à la limite du ridicule mais abandonne les bonnes idées et le soupçon de finesse du premier tome. Dans Temps de Guerre, deuxième volume des aventures de Martha Washington, Frank Miller semble avoir délaissé la richesse de l'univers qu'il avait pourtant habilement créé dans le premier tome. Le récit, axé sur l'action et la guerre, perd le souffle d'originalité et d'anticipation qui caractérisait Le Rêve Américain. Si la violence est omniprésente et que les critiques sociales de Miller sur une Amérique dévastée sont toujours là, elles sont noyées sous une succession de scènes d'action qui ne font qu'alourdir la lecture. L'histoire de Martha, soldate engagée dans un conflit absurde, manque de profondeur et de nuances, ce qui la rend moins captivante. Même la critique politique, si elle est parfois pertinente, tombe souvent dans des clichés libertariens un peu trop évidents. Le personnage de Martha, bien que toujours aussi intense, n'évolue guère et se transforme en simple machine de guerre sans véritable arc émotionnel. Le dessin de Dave Gibbons, bien qu'efficace, n'égale pas la puissance visuelle de ses précédentes collaborations. Bref, si Le Rêve américain proposait un univers intrigant, Temps de Guerre n'apporte que déception, offrant une expérience de lecture moins marquante et beaucoup plus oubliable.