La première chose qu’a suscitée en moi cet album, c’est l’étonnement. Dans cet album, datant de 1988, Bucquoy décrivait une France des années 90 en proie aux combats idéologiques extrêmes. La France est devenue un état policier, les élections présidentielles voit un second tour dans lequel un certain « Carnac » qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Jacques Chirac mais avec une petite moustache de facho, affronte « Lapeine », un borgne qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Lepen...
C’est presque de la prémonition, non ? A la différence notable que, les deux ayant un score très serré et Carnac gagnant le siège de président avec à peine quelques dixièmes de pourcent en plus de Lapeine, décide de faire de Lapeine son ministre et fonde un parti fasciste unique...
Face à cet état policier, des résistants anarchistes, organisés depuis la Belgique (qui s’est délivrée depuis peu d’une dictature Otantiste), viennent foutre le bordel en France en s’alliant avec des bandes de voyous sans foi ni loi.
Brrr... C’est pas triste, c’est même super glauque comme anticipation. Et à lire cela aujourd’hui, on en revient vite à se poser des questions sur la santé mentale de Bucquoy... N’y-a-t-il pas un peu de parano dans tout ça ?
Déjà, je parie que si cet album était réédité aujourd’hui, Chirac pourrait facilement faire condamner ses auteurs pour propos diffamatoires. Il n’est rien d’autre, dans cet album, qu’un sale facho faisant alliance avec Lepen pour fortifier une dictature et un parti unique. Mais n’oublions pas qu’à l’époque de cet album, le Chirac d’aujourd’hui n’hésitait pas à rencontrer monsieur Lepen afin de gagner les voix du FN et qu’il ne rechignait pas non plus à sortir par-ci par-là quelques propos racistes pour plaire à l’électorat facho (le célèbre « le bruit et l’odeur »). L’attaque de Bucquoy est sans doute lourde, mais franchement, le Chirac de ces années-là ne mérite pas mieux.
Pour le reste, c’est en se replongeant dans l’histoire de la Belgique que l’on réalise que cet affrontement des extrêmes n’est que l’extrapolation de la situation politique belge confuse des années 80.
J’apprends sans doute des choses aux Français, mais la Belgique des années 80, c’était tout sauf un pays de gens tous sympas, tous bons, tous c*** (l’image un peu désobligeante que Coluche donna du belge dans les années 80) : deux crises terroristes majeures ont frappés la Belgique dans ces années-là. D’un côté un mouvement extrémiste de gauche, les CCC (Cellule Combattante Communistes) décidé à faire éclater une révolution prolétarienne en Belgique, provoquaient des attentats dont l'un d'eux fût meurtrier. Parallèlement, une mystérieuse milice masquée provoqua pendant plusieurs semaines des massacres à l’arme de guerre dans des endroits publics (les super-marchés surtout) tirant sur tout ce qui bouge, femmes et enfants y compris.
Aujourd’hui encore on ignore totalement qui étaient ces hommes masqués sanguinaires qu’ont a appelé « Les tueurs du Brabant », quelques vagues pistes jamais confirmées, et même peut-être étouffées, ont laissés entendre qu’il s’agissait de milice d’extrême droite constituées en partie de policiers. Mais rien n’a jamais pu être prouvé. Cela reste, encore aujourd’hui un des plus grands mystères de l’histoire de Belgique.
Visiblement (cf. résumé), Bucquoy est de ceux qui pensent qu’il s’agissait de militants Otantiste (il existe une thèse qui dit que la CIA était dans le coup et que le but était de faire croire que c’était des attentats communistes).
Face à cette escalade de la violence des deux extrêmes, on comprend bien dans quel état d’esprit Bucquoy a imaginé ceci. Mais ce qui me gêne grandement (ce qui explique mon deux étoiles), c’est que Bucquoy semble légitimer les CCC., il dit même d’eux qu’ils sont des fidèles lecteurs de ses bd (cf. résumé). Je trouve cette position très limite, un des attentats de CCC a provoqué la mort de deux pompiers.
Au-delà de ce fait, je crois que cet album résolument original et subversif réjouira les amateurs de Bucquoy, même si à mon sens, ce récit est bien moins réussi que les deux premiers albums d’Alain Moreau que j’ai pu lire.
C'est le 1er album paru chez Nuclea que je reussis à lire sans me forcer, c'est déjà ça.
Pour un 1er album, le dessineux s'en sort deja tres bien puisque son dessin est deja tres regulier, et tres agreable. On peut peut etre regretter que ce dessin ne soit pas plus personnel... mais bon, on va pas chercher la petite bete.
Le scenar est pas non plus un monstre d'originalité, mais il se laisse lire sans probleme. En fait, j'aime bien l'idée de depart : on recommence tout à zero.
Bon, par contre, on n'evite pas la scene ou la nana en culotte chemise dechire cette chemise en marchant dans les bois... bon, c'est un peu facile, mais ça m'a fait rire.
Comment l'auteur peut produire 24 tomes (le 24ème sort d'ici peu) sur ce sujet ? personnellement je les ai lu car ma mère les achète faisant partie de la profession, mais bon ca ne vole pas bien haut et au bout de tant d'albums on se demande pourquoi et comment Cauvin peut continuer.
J'ai lu le premier tome qui ne m'a pas franchement enchanté. Le style graphique ne me plait pas plus que ça, et l'histoire pas particulièrement recherchée, en fait je ne sais pas trop dire pourquoi je ne l'aime pas, ce n'est pas un album indispensable selon moi.
Lewis Trondheim est un drôle d'auteur quand même. Bon, avant d'aller plus loin je tiens à préciser que je suis un béotien absolu en la matière puisque je n'ai quasiment lu aucune BD portant de près ou de loin sa griffe : Donjon Crépuscule 1 et 2, Kaput & Zösky. Bref, comparé à l'immense production dont Trondheim abreuve l'océan bédéphile, ma culture "Trondheimiesque" fait office de pipi de chat…
D'ailleurs c'était le premier écueil que je m'attendais à trouver en lisant "Mister O" : un manque de connaissances de l'univers de Trondheim. Je pensais alors que sans habitudes de lecture, sans repères, je risquais fort de passer à côté de quelques clins d'œil, ou allusions.
Après lecture de ces 32 planches, il est évident que je n'avais pas de souci à me faire de ce côté là : pas besoin d'avoir lu toute sa production à L'Association, ni de connaître par cœur tous les Lapinots pour apprécier "Mister O".
Premier choc : l'absence de dialogue. Bon, lorsqu'on comprend l'enjeu de cette BD, cette absence de dialogue est complètement logique. Car avec "Mister O" on se rapproche plus de la scène de cartoon style Bip-Bip et le coyote que de la BD d'auteur. Car pendant 32 planches, Mister O va tenter de traverser un précipice, point. Le parallèle du coyote qui essaye d'attraper le Bip-Bip pour le croquer est évident. Mais comme d'autres lecteurs l'ont souligné, on peut également rapprocher cette BD des productions littéraires dans la veine des auteurs de l'Oulipo. Raconter plusieurs fois la même scène mais avec un environnement différent, introduire à chaque fois un élément extérieur qui diffère d'une scène à l'autre tout en gardant le même personnage central, le même décor et la même action : ça aurait pu être du Raymond Queneau adapté en BD !
Car c'est bien là tout l'intérêt de cette BD, et qu'on ne s'y trompe pas, si Trondheim a choisi un dessin volontairement dépouillé, enfantin même, c'est justement pour nous faire nous pencher sur cet exercice de style (vous voyez que c'est du Queneau!). Les couleurs sont vives et dépourvues de nuance, donnant à l'histoire la brutalité nécessaire que suggèrent parfois certaines scènes. Néanmoins cet exercice de style est avant tout à but humoristique et si au bout d'un moment l'accumulation des planches confine à la lassitude, il n'en reste pas moins que certaines planches font franchement sourire et c'est bien là l'essentiel. Du bon et du moins bon pour combler un petit moment de détente...
Vu le jeune âge de Lejeune, on peut dire que ce gars là est doué. Son dessin, quoique parfois un poil chargé, est pas mal du tout et devrait aller en s'améliorant je pense. Il tient bien ses personnages, même si certains faciès font un peu trop caricaturaux (ceci dit ça me parait fait exprès) et ses scènes d'action sont très vivantes grâce notamment à un bon découpage.
Je trouve par contre le scénar de Morvan moins intéressant qu'à l'habitude. Il pose merveilleusement bien les bases de son univers dans le premier tome, usant d'une narration complexe sans trop s'emmêler les pinceaux. Ce qui me gène par contre, c'est qu'à aucun moment je n'ai été happé par l'intrigue, à me dire "que va-t-il se passer?", "qui est donc Bilou?" alors qu'un bouquin comme "7 secondes" m'a emporté dès les premières pages. Le tome 2 est à ce titre très décevant; il apporte peu de réponses. Sa complexité et son manque de fluidité le rendent difficile à apprécier et il est de plus entaché d'une mise en couleur abominable. Une série que j'arrêterai de suivre au final, dommage.
Voici une série que j'ai achetée sur le seul nom du scénariste (et aussi un peu pour la remise de 5 € si l'on achetait les 2 tomes en même temps...). A part cela, je suis déçu par la qualité moyenne des graphismes, ainsi que par le scénario qui n'apporte rien au genre. Corbeyran nous a habitué à mieux dans les Stryges ou le Régulateur, voire même Weëna.
Pour 15 € le pack de 2, ça vaut le coup d'acheter, pour plus cher, non.
En voyant ces deux couvertures, on pense à une histoire digne de ce scénariste... Mais après avoir lu une vingtaine de pages, l'énigme originale perd de son intensité pour finalement devenir une aventure banale... Et comme le dessin n'est pas génial ( photoshop and co...), c'est tout vu.
Une BD vraiment chelou.
Les dessins sont d'un style que je n'aime pas: de gros trais noirs avec des couleurs trop unies et flashy. C'est trop enfantin.
Et l'histoire heu ben y a pas vraiment d'histoire, juste des scènes de vie avec des éléments fantastiques dont on se demande ce qu'ils viennent faire là.
Enfin bon je trouve cette BD un peu sans intéret.
Gong! Astier : 1 - JBT900 : 0 ;)
Je dois avouer que je suis plutôt déçu par cette BD dont j'attendais beaucoup (couverture fabuleuse!). Et à la manière du thème développé dans cette œuvre, je me couche et abandonne.
Pourquoi tant de haine? Bien, essayons d'aborder les choses de façon claire :)
- Les couleurs tout d'abord : le noir et blanc j'adore. Franchement j'en lis de plus en plus et je n'ai pas souvent été déçu. Le jeu des contrastes entre le noir et le blanc permet de créer des effets saisissants. Ici Astier nous montre de la bonne volonté, un talent certain mais qui m'a paru un brin emprunté, un peu comme du sous-Miller. Ca manque d'assurance, d'aisance, et parfois je me suis posé la question du choix des contrastes sur telle ou telle case (pourquoi la robe de la fille est blanche là, je l'aurai plutôt vue noire, et 3 cases après plutôt le contraire) chose que je ne me suis jamais demandé à la lecture de Sin City pour ne parler que de Miller. Astier n'a pas encore 30 ans de métier dans les pattes et ça se sent, mais s'il continue à progresser, il est évident qu'il peut s'imposer comme un grand du N&B (c'est tout le mal que je lui souhaite). Bon attention, c'est quand même pas mal du tout hein, bien mieux que pas mal d'autres N&B! Pourquoi ? A cause, ou plutôt grâce au découpage.
- Le découpage : et bien oui, c'est quand même là l'aspect que j'ai trouvé le mieux réussi dans cette BD. Les conventions classiques du découpage "à-la-papa" sont ici oubliées, enfreintes et ce pour le plus grand bien de l'histoire. De plus la ligne narrative mélange le commentaire du matche avec les interrogations du boxeur, permettant de donner encore plus d'ampleur aux histoires qui se mêlent et qui sont suivies en parallèle. Encore une fois, Astier fait montre ici d'un vrai gros potentiel qui risque bien d'exploser dans ses prochains albums.
- Le dessin en tant que tel : c'est très irrégulier :( Certaines planches sont vraiment réussies, et d'autres sont nettement en retrait. Bon, là c'est bien entendu un avis très subjectif : on aime ou on aime pas un dessin, mais on ne peut pas dire que c'est mauvais dans le cas d'Astier. C'est juste que je n'accroche pas sur certains plans que je trouve un peu bâclés, et c'est d'autant plus dommage que sur d'autres, on sent "quelque chose". Bien entendu mon avis sur le dessin est intimement mêlé au traitement du N&B évoqué plus haut. Les allégories (la scène de la corrida, la scène du combattant casqué façon le labyrinthe et le Minotaure) ne m'ont pas du tout fait saliver la pupille par leur dessin mais plus par leur force évocatrice.
- Le scénario : bon là c'est vraiment là que le bat blesse :( Je me suis presque emm… à finir cette BD. Et pour rejoindre ce que dit Kael, si je l'ai terminée c'est plus pour jouir du découpage et du traitement narratif de l'histoire que de l'histoire en elle-même. Les personnages n'ont aucun relief, aucune saveur, et paraissent interchangeables avec bien d'autres fictions BD. Même si plusieurs lignes conductrices sont suivies en parallèle, on n'est pas vraiment surpris par l'évolution de l'histoire tant on suppose et tant on devine à priori tout ce qu'il va se passer, ou presque. De plus, j'ai regretté le manque d'introspection du personnage principal, on suit bien le cheminement de son raisonnement, depuis son plan jusqu'à la fin mais j'ai regretté l'absence d'un réel travail psychologique, chose à laquelle je suis particulièrement attaché dans une œuvre de fiction; d'autant plus lorsqu'elle sent le vrai comme cette BD.
Pour résumer, je dirai donc que je n'achèterai pas cette BD, que je ne la relirai certainement pas ou alors avant un moment, mais que je vais garder un œil attentif sur les prochaines productions de Laurent Astier qui à mon avis n'en reste pas moins un réel artiste.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Chooz
La première chose qu’a suscitée en moi cet album, c’est l’étonnement. Dans cet album, datant de 1988, Bucquoy décrivait une France des années 90 en proie aux combats idéologiques extrêmes. La France est devenue un état policier, les élections présidentielles voit un second tour dans lequel un certain « Carnac » qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Jacques Chirac mais avec une petite moustache de facho, affronte « Lapeine », un borgne qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Lepen... C’est presque de la prémonition, non ? A la différence notable que, les deux ayant un score très serré et Carnac gagnant le siège de président avec à peine quelques dixièmes de pourcent en plus de Lapeine, décide de faire de Lapeine son ministre et fonde un parti fasciste unique... Face à cet état policier, des résistants anarchistes, organisés depuis la Belgique (qui s’est délivrée depuis peu d’une dictature Otantiste), viennent foutre le bordel en France en s’alliant avec des bandes de voyous sans foi ni loi. Brrr... C’est pas triste, c’est même super glauque comme anticipation. Et à lire cela aujourd’hui, on en revient vite à se poser des questions sur la santé mentale de Bucquoy... N’y-a-t-il pas un peu de parano dans tout ça ? Déjà, je parie que si cet album était réédité aujourd’hui, Chirac pourrait facilement faire condamner ses auteurs pour propos diffamatoires. Il n’est rien d’autre, dans cet album, qu’un sale facho faisant alliance avec Lepen pour fortifier une dictature et un parti unique. Mais n’oublions pas qu’à l’époque de cet album, le Chirac d’aujourd’hui n’hésitait pas à rencontrer monsieur Lepen afin de gagner les voix du FN et qu’il ne rechignait pas non plus à sortir par-ci par-là quelques propos racistes pour plaire à l’électorat facho (le célèbre « le bruit et l’odeur »). L’attaque de Bucquoy est sans doute lourde, mais franchement, le Chirac de ces années-là ne mérite pas mieux. Pour le reste, c’est en se replongeant dans l’histoire de la Belgique que l’on réalise que cet affrontement des extrêmes n’est que l’extrapolation de la situation politique belge confuse des années 80. J’apprends sans doute des choses aux Français, mais la Belgique des années 80, c’était tout sauf un pays de gens tous sympas, tous bons, tous c*** (l’image un peu désobligeante que Coluche donna du belge dans les années 80) : deux crises terroristes majeures ont frappés la Belgique dans ces années-là. D’un côté un mouvement extrémiste de gauche, les CCC (Cellule Combattante Communistes) décidé à faire éclater une révolution prolétarienne en Belgique, provoquaient des attentats dont l'un d'eux fût meurtrier. Parallèlement, une mystérieuse milice masquée provoqua pendant plusieurs semaines des massacres à l’arme de guerre dans des endroits publics (les super-marchés surtout) tirant sur tout ce qui bouge, femmes et enfants y compris. Aujourd’hui encore on ignore totalement qui étaient ces hommes masqués sanguinaires qu’ont a appelé « Les tueurs du Brabant », quelques vagues pistes jamais confirmées, et même peut-être étouffées, ont laissés entendre qu’il s’agissait de milice d’extrême droite constituées en partie de policiers. Mais rien n’a jamais pu être prouvé. Cela reste, encore aujourd’hui un des plus grands mystères de l’histoire de Belgique. Visiblement (cf. résumé), Bucquoy est de ceux qui pensent qu’il s’agissait de militants Otantiste (il existe une thèse qui dit que la CIA était dans le coup et que le but était de faire croire que c’était des attentats communistes). Face à cette escalade de la violence des deux extrêmes, on comprend bien dans quel état d’esprit Bucquoy a imaginé ceci. Mais ce qui me gêne grandement (ce qui explique mon deux étoiles), c’est que Bucquoy semble légitimer les CCC., il dit même d’eux qu’ils sont des fidèles lecteurs de ses bd (cf. résumé). Je trouve cette position très limite, un des attentats de CCC a provoqué la mort de deux pompiers. Au-delà de ce fait, je crois que cet album résolument original et subversif réjouira les amateurs de Bucquoy, même si à mon sens, ce récit est bien moins réussi que les deux premiers albums d’Alain Moreau que j’ai pu lire.
Terra Incognita
C'est le 1er album paru chez Nuclea que je reussis à lire sans me forcer, c'est déjà ça. Pour un 1er album, le dessineux s'en sort deja tres bien puisque son dessin est deja tres regulier, et tres agreable. On peut peut etre regretter que ce dessin ne soit pas plus personnel... mais bon, on va pas chercher la petite bete. Le scenar est pas non plus un monstre d'originalité, mais il se laisse lire sans probleme. En fait, j'aime bien l'idée de depart : on recommence tout à zero. Bon, par contre, on n'evite pas la scene ou la nana en culotte chemise dechire cette chemise en marchant dans les bois... bon, c'est un peu facile, mais ça m'a fait rire.
Les Femmes en blanc
Comment l'auteur peut produire 24 tomes (le 24ème sort d'ici peu) sur ce sujet ? personnellement je les ai lu car ma mère les achète faisant partie de la profession, mais bon ca ne vole pas bien haut et au bout de tant d'albums on se demande pourquoi et comment Cauvin peut continuer.
XXe ciel.com
J'ai lu le premier tome qui ne m'a pas franchement enchanté. Le style graphique ne me plait pas plus que ça, et l'histoire pas particulièrement recherchée, en fait je ne sais pas trop dire pourquoi je ne l'aime pas, ce n'est pas un album indispensable selon moi.
Mister O
Lewis Trondheim est un drôle d'auteur quand même. Bon, avant d'aller plus loin je tiens à préciser que je suis un béotien absolu en la matière puisque je n'ai quasiment lu aucune BD portant de près ou de loin sa griffe : Donjon Crépuscule 1 et 2, Kaput & Zösky. Bref, comparé à l'immense production dont Trondheim abreuve l'océan bédéphile, ma culture "Trondheimiesque" fait office de pipi de chat… D'ailleurs c'était le premier écueil que je m'attendais à trouver en lisant "Mister O" : un manque de connaissances de l'univers de Trondheim. Je pensais alors que sans habitudes de lecture, sans repères, je risquais fort de passer à côté de quelques clins d'œil, ou allusions. Après lecture de ces 32 planches, il est évident que je n'avais pas de souci à me faire de ce côté là : pas besoin d'avoir lu toute sa production à L'Association, ni de connaître par cœur tous les Lapinots pour apprécier "Mister O". Premier choc : l'absence de dialogue. Bon, lorsqu'on comprend l'enjeu de cette BD, cette absence de dialogue est complètement logique. Car avec "Mister O" on se rapproche plus de la scène de cartoon style Bip-Bip et le coyote que de la BD d'auteur. Car pendant 32 planches, Mister O va tenter de traverser un précipice, point. Le parallèle du coyote qui essaye d'attraper le Bip-Bip pour le croquer est évident. Mais comme d'autres lecteurs l'ont souligné, on peut également rapprocher cette BD des productions littéraires dans la veine des auteurs de l'Oulipo. Raconter plusieurs fois la même scène mais avec un environnement différent, introduire à chaque fois un élément extérieur qui diffère d'une scène à l'autre tout en gardant le même personnage central, le même décor et la même action : ça aurait pu être du Raymond Queneau adapté en BD ! Car c'est bien là tout l'intérêt de cette BD, et qu'on ne s'y trompe pas, si Trondheim a choisi un dessin volontairement dépouillé, enfantin même, c'est justement pour nous faire nous pencher sur cet exercice de style (vous voyez que c'est du Queneau!). Les couleurs sont vives et dépourvues de nuance, donnant à l'histoire la brutalité nécessaire que suggèrent parfois certaines scènes. Néanmoins cet exercice de style est avant tout à but humoristique et si au bout d'un moment l'accumulation des planches confine à la lassitude, il n'en reste pas moins que certaines planches font franchement sourire et c'est bien là l'essentiel. Du bon et du moins bon pour combler un petit moment de détente...
TDB (Trop de Bonheur)
Vu le jeune âge de Lejeune, on peut dire que ce gars là est doué. Son dessin, quoique parfois un poil chargé, est pas mal du tout et devrait aller en s'améliorant je pense. Il tient bien ses personnages, même si certains faciès font un peu trop caricaturaux (ceci dit ça me parait fait exprès) et ses scènes d'action sont très vivantes grâce notamment à un bon découpage. Je trouve par contre le scénar de Morvan moins intéressant qu'à l'habitude. Il pose merveilleusement bien les bases de son univers dans le premier tome, usant d'une narration complexe sans trop s'emmêler les pinceaux. Ce qui me gène par contre, c'est qu'à aucun moment je n'ai été happé par l'intrigue, à me dire "que va-t-il se passer?", "qui est donc Bilou?" alors qu'un bouquin comme "7 secondes" m'a emporté dès les premières pages. Le tome 2 est à ce titre très décevant; il apporte peu de réponses. Sa complexité et son manque de fluidité le rendent difficile à apprécier et il est de plus entaché d'une mise en couleur abominable. Une série que j'arrêterai de suivre au final, dommage.
Imago Mundi
Voici une série que j'ai achetée sur le seul nom du scénariste (et aussi un peu pour la remise de 5 € si l'on achetait les 2 tomes en même temps...). A part cela, je suis déçu par la qualité moyenne des graphismes, ainsi que par le scénario qui n'apporte rien au genre. Corbeyran nous a habitué à mieux dans les Stryges ou le Régulateur, voire même Weëna. Pour 15 € le pack de 2, ça vaut le coup d'acheter, pour plus cher, non.
Imago Mundi
En voyant ces deux couvertures, on pense à une histoire digne de ce scénariste... Mais après avoir lu une vingtaine de pages, l'énigme originale perd de son intensité pour finalement devenir une aventure banale... Et comme le dessin n'est pas génial ( photoshop and co...), c'est tout vu.
Le Silence de Malka
Une BD vraiment chelou. Les dessins sont d'un style que je n'aime pas: de gros trais noirs avec des couleurs trop unies et flashy. C'est trop enfantin. Et l'histoire heu ben y a pas vraiment d'histoire, juste des scènes de vie avec des éléments fantastiques dont on se demande ce qu'ils viennent faire là. Enfin bon je trouve cette BD un peu sans intéret.
Gong
Gong! Astier : 1 - JBT900 : 0 ;) Je dois avouer que je suis plutôt déçu par cette BD dont j'attendais beaucoup (couverture fabuleuse!). Et à la manière du thème développé dans cette œuvre, je me couche et abandonne. Pourquoi tant de haine? Bien, essayons d'aborder les choses de façon claire :) - Les couleurs tout d'abord : le noir et blanc j'adore. Franchement j'en lis de plus en plus et je n'ai pas souvent été déçu. Le jeu des contrastes entre le noir et le blanc permet de créer des effets saisissants. Ici Astier nous montre de la bonne volonté, un talent certain mais qui m'a paru un brin emprunté, un peu comme du sous-Miller. Ca manque d'assurance, d'aisance, et parfois je me suis posé la question du choix des contrastes sur telle ou telle case (pourquoi la robe de la fille est blanche là, je l'aurai plutôt vue noire, et 3 cases après plutôt le contraire) chose que je ne me suis jamais demandé à la lecture de Sin City pour ne parler que de Miller. Astier n'a pas encore 30 ans de métier dans les pattes et ça se sent, mais s'il continue à progresser, il est évident qu'il peut s'imposer comme un grand du N&B (c'est tout le mal que je lui souhaite). Bon attention, c'est quand même pas mal du tout hein, bien mieux que pas mal d'autres N&B! Pourquoi ? A cause, ou plutôt grâce au découpage. - Le découpage : et bien oui, c'est quand même là l'aspect que j'ai trouvé le mieux réussi dans cette BD. Les conventions classiques du découpage "à-la-papa" sont ici oubliées, enfreintes et ce pour le plus grand bien de l'histoire. De plus la ligne narrative mélange le commentaire du matche avec les interrogations du boxeur, permettant de donner encore plus d'ampleur aux histoires qui se mêlent et qui sont suivies en parallèle. Encore une fois, Astier fait montre ici d'un vrai gros potentiel qui risque bien d'exploser dans ses prochains albums. - Le dessin en tant que tel : c'est très irrégulier :( Certaines planches sont vraiment réussies, et d'autres sont nettement en retrait. Bon, là c'est bien entendu un avis très subjectif : on aime ou on aime pas un dessin, mais on ne peut pas dire que c'est mauvais dans le cas d'Astier. C'est juste que je n'accroche pas sur certains plans que je trouve un peu bâclés, et c'est d'autant plus dommage que sur d'autres, on sent "quelque chose". Bien entendu mon avis sur le dessin est intimement mêlé au traitement du N&B évoqué plus haut. Les allégories (la scène de la corrida, la scène du combattant casqué façon le labyrinthe et le Minotaure) ne m'ont pas du tout fait saliver la pupille par leur dessin mais plus par leur force évocatrice. - Le scénario : bon là c'est vraiment là que le bat blesse :( Je me suis presque emm… à finir cette BD. Et pour rejoindre ce que dit Kael, si je l'ai terminée c'est plus pour jouir du découpage et du traitement narratif de l'histoire que de l'histoire en elle-même. Les personnages n'ont aucun relief, aucune saveur, et paraissent interchangeables avec bien d'autres fictions BD. Même si plusieurs lignes conductrices sont suivies en parallèle, on n'est pas vraiment surpris par l'évolution de l'histoire tant on suppose et tant on devine à priori tout ce qu'il va se passer, ou presque. De plus, j'ai regretté le manque d'introspection du personnage principal, on suit bien le cheminement de son raisonnement, depuis son plan jusqu'à la fin mais j'ai regretté l'absence d'un réel travail psychologique, chose à laquelle je suis particulièrement attaché dans une œuvre de fiction; d'autant plus lorsqu'elle sent le vrai comme cette BD. Pour résumer, je dirai donc que je n'achèterai pas cette BD, que je ne la relirai certainement pas ou alors avant un moment, mais que je vais garder un œil attentif sur les prochaines productions de Laurent Astier qui à mon avis n'en reste pas moins un réel artiste.